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Heels, my dearest heels...[CLOSED]

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MessageSujet: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyLun 9 Fév - 0:38


Heels, my dearest heels...
Une affaire de chaussures entre lui et moi

C'est une blague ?! T'as pas gerbé sur mes pompes ?! T'as gerbé sur mes pompes...enfoiré ! IL A GERBE SUR MES POMPES !!!

Grimace de dégoût, détournement de regard et une folle envie de remonter le temps. Curieux, comme une fraction de secondes peut vous faire regretter une soirée entière d'instants délicieux. J'ose à peine tirer l'une de mes chaussures du bout des doigts avant de la relâcher, insipide accessoire à l'odeur répugnante qu'elle est devenue. J'en suis malade ! J'adore ce modèle et même si je parvenais à les nettoyer convenablement, elles me feraient toujours penser à cette fameuse nuit : celle où elles sont passées de pantoufles de verre à grolles de souillon. Et pourquoi ? A cause de qui, plutôt ? Un mec ivre qui n'a même pas pris la peine de chercher les toilettes pour libérer son estomac ! Je n'aurais jamais dû les retirer, quelques heures plus tôt, à moins d'avoir un endroit sûr pour les y déposer. Mais non, Jo ne pense pas à ce genre de choses. Jo suppose qu'elle peut laisser ses chaussures où bon lui semble, sans se soucier de ce qui pourrait leur arriver ou sur quel genre d'énergumène elles pourraient tomber ! En l'occurrence, c'est lui qui leur est tombé dessus, avec ses renvois acides et son dîner à moitié digéré !

" Quand on ne tient pas l'alcool, on s'abstient de jouer au crack, pauvre...débile ! "

Je bous, mais je reste polie. D'autres noms d'oiseaux tels que croûte purulente ou encore défécation de pigeon incontinent auraient pû voler, mais je reste polie. Peut-être parce que je ne suis pas en état de réfléchir davantage ? Rappelons que nous sommes dans une soirée où l'alcool est le cavalier de chaque invité, que cela fait près de quatre heures qu'il fricote avec tout le monde et que ses effets commencent à se faire sentir. Je baisse les yeux sur mes pieds et joue des orteils en fronçant du nez. Dé-geu-lasses ! La bière colle sous mes voûtes plantaires et une bonne partie de mon vernis s'est écaillé. Des traces noirâtres sont apparues, preuves manifestes que j'ai marché un peu n'importe où sans le savoir. Il y a quelques minutes de cela, je me sentais encore joyeuse et ravie d'être entrée dans un état second. Maintenant, c'est tout juste si je ne me mets pas à chialer comme une môme à qui on aurait retiré son jouet préféré ! Il faut que je trouve quelque chose à balancer. Un truc qui éclaterait en mille morceaux et dont le bruit de fracas me ferait un bien fou. Je n'ai cependant rien sous la main, à moins de chercher un peu plus loin que le bout de mon nez...

Monsieur Gerbe est à demi-conscient et je le crois trop saoul pour se rendre compte de ce qui lui arrive. Aussi vais-je à la pêche aux informations, fouillant les poches de son jean, de sa veste, tâtant ça et là sa chemise en quête d'indices. Je ne trouve pas grand chose hormis un cellulaire, une maigre liasse de billets et un paquet de cigarettes à moitié vide. D'un mouvement de tête rapide, je change de stratégie. Je m'applique à lui retirer ses chaussures pour y enfiler mes pieds et constate avec ravissement que je nage dedans ! Je plie et déplie mes doigts en essayant de m'habituer à ce confort tout neuf, le sourire aux lèvres. J'en aurais presque oublié les centaines de dollars anéantis par l'excrément buccale de ce cher jeune homme assis à ma droite, les yeux grand ouvert et l'air un peu ahuri.
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyLun 9 Fév - 21:07


Heels, my dearest heels...
Une affaire de chaussures entre lui et moi

Qu'est-ce qui donne plus envie de gerber que l'odeur de la gerbe ? Alcool de merde. Il pourrait pas pleuvoir ? A l'intérieur, pas encore. Mais on est où là au fait ? Trop de couleurs, trop de bruits, trop de gens, trop de fouillis, trop de tout. T'as déjà remarqué quand tu te lèves après avoir picolé un bout de temps sans trop bouger ? C'est comme si les vannes s'ouvraient dans tout le corps et brusquement, tout se déverse. Alors là, ça monte à belle allure et boum ! C'est la chute. L'avalanche est partie avec. C'était prévisible. Et encore, il avait eu le temps de gravir une petite montagne et de traverser l'Himalaya sous un vent violent. En même temps, ça s'appelait plus vraiment picoler à cette allure. C'était plutôt la grosse réserve. De quoi faire du stock de gras pour l'hiver. Peut être espérait-il se noyer le cerveau ? Assez fort pour perdre le cap. De ce côté là, c'était plutôt réussi, il y a pas à dire. Il allait falloir une carte routière pour retrouver la vie humaine. Quoique là, l'abandon était préférable. Oui, mieux valait tout lâcher, quitter à se réveiller à baver dans le caniveau. Un zéro pointé. Aucune classe à sauver. L'alcool, il va raccrocher. Sérieux. C'est plus possible. Enfin, pas ce soir. Une autre fois. S'il se réveille. Là, c'était trop tard.

Oh, il sent vaguement quelque chose, il doit pas être complètement mort. De ces espèces d'araignées qui vous grimpent sur le corps pendant votre sommeil. Ouvrir les yeux ? C'est quoi ce tableau ? De l'art ? Moderne ? Contemporain ? Bof, il n'y connaissait rien de toute façon. A première vue, l'alcool n'amène pas de puissants états de conscience, révélant la beauté du monde. Franchement, rien ne semblait plus avoir de sens et s'il se sentait pas aussi barbouillé, ça pourrait presque avoir un vague et subtil intérêt. Ouai... Ces images un peu informes... Il lâche un vague râle. Bientôt crevé, mais pas encore.  Non, franchement, l'alcool, ça craint. La prochaine fois, il ira jouer du poing. Quoique... le réveil est pas toujours plus agréable. Et on a pas forcément meilleure allure. Jouer de la mandoline sous les ponts ? Ca, ce serait plus joyeux... En costume de marin à Venise. Avec des plumes au poignet. Sous les fenêtres de sa belle, endormie. Non, réveillée, ce serait con de perdre de l'énergie pour rien, avec un peu de chance, si elle lui vide un saut sur la gueule, il aura peut être le temps de l'apercevoir. Mouai... Ca devrait pouvoir aussi donner le mal de crâne à force de crier pour se faire entendre ? Pourquoi pas... A tester.

Il ouvre les yeux, il y a quelqu'un dans ce fouillis de couleurs, quelqu'un de plus proche que les autres. Putain, son corps entier est englué dans la boue. Badigeonné à l'huile, manque plus que le coup d'allumette pour que tout s'illumine. Un bon vieux feu d'artifice, voilà ce qui faudrait. Un arc en ciel. Il ouvre les yeux. Avec des paillettes ? Et cette odeur dégueulasse. Il y a un gros rat. Ou un chat ? Noir et blanc. Et jaune. Il aime bien les chats. Mais plus petits. Pas les rats. Mais ça irait peut être mieux dans le cadre. L'image est floue. Le chat enfile des chaussures... ça, c'est bizarre. Il fronce un peu les sourcils, peut être que ça fera comme les longues vues, ça s'ajustera. Il y a surtout un détail qui attire son attention, même si l'info n'est pas analysée.

- Putain, mes pompes...

La grimace ne lui arrange pas le teint. Sauf que pour comprendre que c'était bel et bien ses pompes et que donc il ne les avait plus aux pieds et qu'il faudrait penser à les récupérer s'il ne voulait pas rentrer en chaussettes, c'était un peu trop complexe pour son cerveau ratatiné. Non, vraiment, c'était pas encore réalisable. Déjà, l'association était miraculeuse ! Et même ce petit élan de raccrochage avec la réalité, il y avait de quoi le féliciter ! Avec un taux d'alcoolémie aussi élevé, c'était plutôt un bon test. A première vue, il devrait éviter le coma éthylique ! Heureusement qu'il était de plutôt bonne constitution. Bon, on en était où au fait avant que cet événement ne vienne tout perturber ? Ah oui... la mandoline sous les ponts. Gratouiller, ça devait être faisable mais...

- Chante... faut chanter...

Vu la taille du chat, il devait pouvoir parler. A voir s'il savait chanter... Pas sur qu'il serait reprendre les paroles cela dit, vu à quel point sa langue était pâteuse et l'articulation minable.
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMar 10 Fév - 20:09


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Une affaire de chaussures entre lui et moi

J'ai dit quoi déjà ? Les yeux grand ouvert ? Oui, enfin...c'est une question de point de vue ! Tout est relatif à partir du moment où l'on a ingurgité plusieurs substances au cours des dernières heures et j'imagine que celui-là n'y est pas allé de main morte. Pour commencer, il baragouine. Tentative infructueuse de communiquer avec l'extérieur ou ce qu'il croit être une troisième dimension. Il se comprend, pense suffisamment fort pour que tout le monde l'entende et jouit d'un don de télépathie pour les quelques réfractaires restants. Les mots ne se forment pas, seuls les sons nous parviennent et cependant, il semble persuadé que nous entretenons un échange des plus philosophiques. Etre ou ne pas être un déchet, telle est la question ! Je dirais qu'on a atteint un stade proche de l'avilissement intellectuel. C'est cela, oui ! Parce que Mademoiselle est en pleine possession de ses moyens peut-être ? On juge les autres d'après soi-même, Shelby, et tu n'es pas franchement en état de te sentir supérieure.

Je pensais qu'il allait piquer du nez d'un instant à l'autre lorsque ses premières interjections cohérentes se manifestèrent. Enfin ! Mais à défaut d'être satisfaite, je ne pouvais que souligner le manque d'originalité de ses propos. C'est moi qui l'ai dit en premier ! Ce sont mes pompes que t'as bousillé ! Œil pour œil mon loup, alors cesse de geindre et accepte la sentence ! Après tout, ce ne sont que des baskets contre des Jimmy Choo ! J'y perds grave au change, là, donc ne me fais pas sentir que tu es contrarié ou ça pourrait mal finir ! Ce n'est pas moi qui ai rendu sur tes chaussures alors fais preuve d'un peu de compassion, tu veux ?

Mais attends. Je rêve où tu m'parles à l'impératif ? Bourré ou pas, sache que ce genre d'attitude ne te mènera pas loin. Je secoue lentement la tête de gauche à droit, dépitée et consciente que j'y suis aussi pour quelque chose. Mon regard s'arrête sur ses chaussettes et je me dis qu'elles doivent se sentir bien seules sans leurs comparses pour les habiller. Vous imaginez, vous ? Qu'on vous retire vos vêtements d'un coup, d'un seul, pour ensuite les enfiler sous vos yeux et partir en vous laissant choir ?! Mauvais tableau ! Nous, au moins, on peut se défendre. Ce qui n'est pas le cas de ces pauvres chaussettes ! Et puis quoi encore, sous prétexte qu'elles ne peuvent pas s'exprimer, il faudrait que je laisse couler ? Parfois, sacrifier de petits poissons pour en pêcher de plus gros s'avère nécessaire. Et le gros, là, c'est celui qui me somme de chanter. Alors je prends une grande inspiration, je me racle la gorge et je m'exécute.

" Uneuh souriiis veeerteeeuh. Qui courait dans l'heeeerbeeeuuhh... ", commençai-je à claironner en dodelinant de la tête, tout sourire.

D'abord les bases. Nous verrons ensuite pour Barbara, Whitney et Céline. Mettre la barre trop haut pour s'échauffer n'est jamais une bonne idée, surtout lorsqu'on ne connait pas l'impresario et ses exigences ! Je ne saurais dire ce qui m'a poussé à suivre les directives de Monsieur Gerbe, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que cela m'enthousiasmait beaucoup ! Toutes les occasions sont bonnes pour pousser la chansonnette et même si, par principe, j'avais refusé de le faire...on s'en fout des principes ! Ce soir, je serai Callas !
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMar 10 Fév - 21:48


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Gerber, ca devait aider. Probablement que sans la gerbe, il dormirait comme un ours hiberne dans sa taverne, c'est-à-dire, pour longtemps. Gerber, ça pue et ça craint mais ça permet de tenir plus longtemps les yeux ouverts. Ca tombe bien parce qu'en ce moment dormir, c'était pas son fort. Disons qu'il lui fallait se laisser assommer. Tiens, c'est marrant, assommer et sommeil... Ca devrait pas être pareil quand même ? Assommer, c'est censé être violent quand même. En même temps le a est privatif ? C'est le niveau d'inconscience qui s'assemble ? Le sommeil, c'est pas censé être paisible? C'est pas un truc bien de dormir en principe ? Sauf pour ceux qui parle de sommeil comme de petite mort, ça se dit non ou c'est pour autre chose... Là oui, en tout cas, on peut être assommé... Ouai, ça se tient. Et quand on est complètement raide ? Ca s'en rapproche aussi ? Le niveau de conscience aussi, il est pas très net, non ? Enfin, on s'en fout. Faut se méfier avec les considérations faussement philosophiques quand on est bourré, c'est pas faux. Et puis la philosophie, c'est très sympa mais ça ne résout pas tout à fait la problématique. De manière générale, comme actuelle d'ailleurs. Où sont nos petits moutons ? Ah, la question du déchet est bonne et très intéressante ! Mais non, ne partons pas là-dessus maintenant !

Chanter sous les ponts en tunique... Quelle idée à la con, non ? Quelle part de l'inconscient peut bien pondre un truc aussi pourri ? Pourtant alcool et chansons vont plutôt bien ensemble, c'est pas faux. Amusant aussi, non ? Pourquoi on chante plus quand on est bourré ? Et ça fait rire ! On devrait chanter plus sans être bourré. C'est quoi ce bordel ? Une sonnerie de portable ? Il fronce les sourcils et tend quand même l'oreille. Même les sons n'ont pas l'air d'aller bien droit. Comme s'ils tanguaient eux aussi pour atteindre son oreille et qu'ensuite le message s'engluait encore dans l'alcool pour atteindre difficilement une zone cérébrale un peu près fonctionnelle, traduisant aussi bien que possible le message... je vous passe la suite, ça prend un peu de temps pour arriver au cerveau en bref. Et encore, faut après renvoyer la balle pour commander les muscles permettant la parole. En gros, il faut sortir la grosse cavalerie en pleine tempête de neige au milieu des glaciers. En chaussettes, c'est moyen, il pourrait y avoir des effets secondaires indésirables.

- Hein ? Plus fort !

Les chats aiment les souris. Mais la couleur, c'est une mauvaise idée, ça rappelle la gerbe, trop proche du contexte. Et puis elle finit dans une culotte, non ? Remarque, en terme de message, c'est acceptable. Non, si on va au bout de la chanson, non. Enfin, pour l'hypothèse bien peu probable que laquelle l'un comme l'autre aille au bout de la chanson. Quoique le chat a l'air d'avoir de la ressource. Alors, il secoue la tête, sans prendre la peine d'identifier clairement sa chanteuse. De toute façon, tout est flou, et je copie, dans une autre dimension, donc on s'en fout.

- Pas ça, une autre.

Faut se rendre à l'évidence, chanter une souris verte sous une fenêtre, ça fait pas très Roméo. Il y a peu de chance de récupérer la fille avec ça, non ? Ou une petite fille peut être ? On va peut être pas virer pédophile tout de suite...
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMer 11 Fév - 20:49


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Tout à l'heure, j'étais Maria. Maintenant, je suis une braillarde à qui les standards du monde musical font défaut. La diva vient de redescendre sur terre en un quart de secondes, comme si le rideau s'était abattu sur elle en pleine représentation. Parce que j'y étais, moi, dans cette salle ! Debout sur scène, seule au monde, seule face à cet océan de spectateurs, les projecteurs braqués sur moi. Rien ne comptait plus que cette souris verte et j'étais déterminée à leur faire entendre son histoire. Son triste sort. Dieu que je me serais donnée pour elle, corps et âme, jouant la tragédienne grecque lorsque les sévices auraient commencé. L'eau, l'huile, jusqu'à transformation complète en un autre animal. Mais je n'ai pas pu aller jusque là. J'ai été privée de ce droit par un metteur en cène despote. Non seulement l'interprétation laissait à désirer en raison d'une tonalité jugée trop faible, mais en plus la chanson ne convenait pas. Qu'est-ce que j'y pouvais ? Une comptine pour enfants, c'est toujours plaisant à entendre, non ? Non. Pas avec ce dirigeant-là.

Ma désapprobation se fit à peine remarquer. J'avais beau souffler bruyamment, je n'existais pas. On me demandait de chanter, pas de penser ou d'émettre une opinion. Certes.

" Quoi alors ?! Môsieur a une préférence ? "

Peut-être bien qu'il l'avait sur le bout de la langue, sa chanson. Qu'elle ne demandait qu'à être formulée mais ne pourrait jamais franchir la barrière de ses lèves en raison de son état ? Qu'en serait-il alors du spectacle ? Fallait-il que le public reste dans l'expectative jusqu'à ce qu'il recouvre pleinement ses esprits ? The show must go on, comme on dit. J'allais devoir prendre les rennes et peu importe que mon premier essai ait été un désastre.

" Maaaaryyyyloooouu, gooooodbyyye...MMAAAAAARYLOOOOUUU ! "

Appuyer sur les notes, tendre les bras en balançant son tronc d'un côté puis de l'autre avant de se faire un câlin toute seule. La boule à facette n'est pas loin, de même que cette lumière tamisée d'un bleu indigo qui me projette dans un ciel plein de nuages cotonneux. Polnareff, c'est beaucoup d'émotions en même temps. C'est une tendresse un peu dépressive et prometteuse en matière de désirs. On n'imagine pas à quel point des mots peuvent être retranscris différemment d'une voix à une autre. Et aucune autre ne collerait mieux que la sienne pour cette chanson. D'ailleurs, je ne me rends pas bien compte à quel point je suis en train de la massacrer ! Je ne connais que le refrain et il est plutôt succinct Allez, Shelby, tu peux faire mieux que ça !

" Terre...brûléééee...aux veeeents...des laaaandeees de pieeerre ! Autooour...des lacs...c'est pooour les viivaants. Un peu. D'enfer.
Le Connemaraaaaaa !!!
"

Les nuages cotonneux sont désormais chargés de pluie, prêts à déverser des trombes d'eau sur les vastes étendues irlandaises de alway. Les cornemuses, les kilts, les trèfles à quatre feuilles, tous arrivent au fur et à mesure que les paroles se succèdent. Plus vives. Plus vite. Je bats la mesure de la paume de ma main sur ma cuisse, hochant de la tête au même rythme que ces claquements de peau. C'est trop tard, je suis lancée. Je ne m'arrêterai pas tant que les rois d'Angleterre ne nous auront pas rejoins ! Et ensuite ? Il se pourrait qu'on en redemande, de ces têtes couronnées !
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyJeu 12 Fév - 19:58


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Impression délicieuse. Mais comment la définir ? Quelle était donc cette sensation indéfinissable qui était en train de le chatouiller ? Mystérieuse inconnue au bataillon, il ne parvenait pas à l'identifier. En même temps, à l'heure actuelle, il est probable qu'il confondrait une mouche avec un dinosaure alors question référence, il y avait mieux ! Mais pourtant, elle était bien là. Pas sinueuse mais montante, la petite bête qui grimpe, qui grimpe... Et puis brusquement, là voilà qu'il s'illustre dans la motricité faciale... Ces petits muscles connectés là juste dans le bas du visage. Les zygomatiques ? Oui, ou quelque chose du même genre. C'est donc ça. Un sourire. Oui, un sourire et donc l'impression ? Une sorte de plaisir inqualifiable. Certainement liée à ce grésillement infâme qui lui braille dans les oreilles. Mais c'est ce qu'il lui fallait justement ! Assez de son pour l'atteindre. Et c'était ça qui était jouissif peut être, ça fonctionnait ! Ca l'atteignait, même dans son état de semi-conscience ! Il captait ! L'antenne de radio s'agitait au dessus de sa tête et brillait du vert. Online ! Réseau on !

Assez même pour tenter d'écarquiller un peu plus les yeux... Qui sait, en plus du son, il y avait peut être une image à trouver ! Vu la qualité du son, il y avait de quoi penser que l'image valait le coup d'oeil. Enfin, les réglages sont quand même encore compliqués. C'est encore brouillé mais ça valait le coup de d'accrocher. Et puis, il est mécanicien, alors il pourrait peut être essayer de tripatouiller là-dedans pour remettre de l'ordre. Enfin, pour l'instant, le mieux c'est quand même de ne pas trop remuer non plus. Ce serait con, après lui avoir gerbé sur les chaussures, de gerber sur sa robe. Après elle lui piquerait t-shirt et pantalon, c'est un risque un peu trop gros pour le prendre à l'heure actuelle ! Disons que plus on avance dans cette direction, plus on a froid. On tente quand même l'image ? Allez ! Effort on : articulons !

- Danser... faut danser aussi !

En voilà une idée, qu'elle est bonne ! Un spectacle, ça doit être bien construit, il en faut pour tous les sens ! Pas de jaloux ! Il trouvait ça important ! S'il était devenu metteur en scène, alors il ne faut pas lésiner sur les détails. Sur les décors non plus. On veut ce qu'il y a de meilleur ! L'entrée va se payer cher, ils seront riches ! Alors, allons y ! Musique, maestro ! Public, soyez heureux ! Accordons les violons ! Attention à ne pas trop faire tanguer la barque ! Et dansons ! Enfin, dansez ! Danse, qui que tu sois ! Fantôme ou démon ! Chat, rat ou souris ! Princesse ou mendiante ! Danse ! Tu ne sais pas qui te mangeras demain ! Et puis, elle l'a dit la fourmi non ? T'as bien chanté, maintenant tu vas danser ! Et il sourit. Ca c'est chouette comme impression ! Chouette sensation !
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyDim 15 Fév - 20:46


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Tendez la main et on vous prendra le bras, c'est exactement ce qui est en train de se passer. J'ai été stupide de croire que pousser la chansonnette serait suffisant pour satisfaire ce bon vieux débris ! Il m'amuse, malgré l'incident des chaussures, et je crois que j'ai autant besoin que lui d'être dans un état second. Alors je continue à jouer le jeu, me redressant tant bien que mal pour me positionner et répondre aux attentes du grand patron. Je fais des mouvements de vagues avec les bras, me dandine, tourne sur moi-même et recommence. Je me pince le nez en faisant onduler ma main valide depuis mon front jusqu'au ventre. Bref, je fais n'importe quoi. J'éclate de rire et me tâte les joues. Elles sont chaudes. J'ai dû prendre des couleurs à force de m'épuiser ainsi et il va bientôt me falloir du carburant pour tenir le coup. Les mains sur les hanches, je souffle et annonce la couleur.

" C'est pas tout...mais j'ai soif, moi ! "

Mes yeux partent à la conquête d'un plateau d'argent sur lequel serait disposé le Saint Graal. Une grande dame au long goulot et aux formes généreuses qui renfermerait un breuvage des plus doux au palais. Manque de pot, nous ne sommes pas à proximité des serveurs et le bar me semble bien trop loin pour que je puisse l'atteindre ! L'inaccessible est source de frustration, mais je ne vais pas me laisser abattre. J'ai donné de ma personne, de mon temps et de mon énergie, je mérite une récompense ! J'ai besoin de cette récompense. Je repère l'objet de ma convoitise et le couve du regard, fusillant au passage tous ceux qui en profitent et ne mesurent pas la chance qui est leur. Il me faut une parade, un moyen de détourner leur attention pour subtiliser la bouteille et parvenir à m'éclipser sans me faire remarquer. Je fouille des poches que je n'ai pas à la recherche de quelque chose qui pourrait m'aider à élaborer une stratégie. Je ne sais pas faire de tours de magie, je n'ai pas une blague qui vaille la peine d'être entendue et mes talents de choriste sont anéantis par la teneur en alcool dans mon sang. En résumé, je ne sers à rien. Ca, c'est une source de frustration ! A demi résignée, je me tourne vers Monsieur Gerbe et constate qu'une fois le vomis disparu, il aurait presque du charme. La voilà, ma stratégie !

" Debout...maraud ! "

J'attrape son poignet puis son bras, tire et essaye de le forcer à se lever. Il tangue et je le stabilise tant bien que mal, passant son bras par-dessus mes épaules afin de le soutenir. Je suis épuisée par si peu d'effort mais l'appel du champagne est autrement plus intense. Je l'imagine sur mes lèvres, dans ma bouche, appréciant chaque bulle à sa juste valeur, comblée par cette boisson si délicate.

" Il nous la faut ! Je ne ferai pas un mouvement de plus sans l'avoir ! Y'a des trucs, tu dois leur mettre une pile pour qu'ils marchent. Ben moi, c'est une Veuve Clicquot ! Alors...tu y vas, tu leur dégobilles dessus, tu les attaques à coups d'pets super odorants, tu te lâches comme tu veux ! Dégage-les, distraie-les, tant que j'passe inaperçu, on est bon. C'est ok ? Ok pour toi ? J'récapépète ou on est bon ? On est bon ? On est bon. "

En attendant une réaction de sa part, je tentai d'essuyer le restant de bave sur le coin de sa bouche avec le col de sa chemise, l'air un peu dégoûté. Ma foi, si on oubliait l'haleine et le facies de travers, je suis sûre qu'il pouvait faire un tabac. Restait à savoir s'il comptait en être ou pas.
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMar 17 Fév - 14:22


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Oui, là c'est beaucoup mieux ! L'art, ça se construit, ça se façonne. Pour émerveiller. Et il savourait véritablement chacun de ses mouvements, dans son nuage doré. Avouez que c'est assez magique, il avait la lampe d'aladin sous les doigts. Quoi de plus fantastique que d'avoir juste à demander pour que tous nos souhaits se réalisent ! Si ça pouvait être tous les jours comme ça ! Mais il ne s'en rendait pas compte ! La toute puissance s'offrait à lui mais il n'était pas en mesure d'en profiter pleinement. Il était clairement dans ce genre d'état qui rend passablement amnésique au réveil le lendemain matin. Du coup, il aurait bien attrapé la jolie danseuse mais elle était trop rapide pour lui, ça lui donnait même presque le tournis de la regarder. Alors, il riait lui aussi, bêtement. Sans exactement savoir pourquoi. Dans ces éclats de lumières tourbillonnantes. Plaisir sensoriel pur. Conscience à plat.

- Oui, on a soif !!

Comment ça, ça marche plus ? Mais il n'a pas encore utilisé les trois souhaits, si ? Il ne sait plus compter alors ! Elle est où la lampe magique ? Zut. Pour autant, lui seul, n'est absolument pas en mesure de partir à la recherche de quoique ce soit. Enfin, une bouteille quand même, c'est une motivation qui tient la route. Il arrive à poser son regard hasardeux sur la jeune fille qu'il avait maintenant identifié comme humaine, les jambes qui dansent, ça aide drôlement, et elle en avait une belle paire. Il tente, sans y parvenir de suivre ce qu'elle fixait avec tant de convoitise. Peine perdue. Mais la soif suffit à gober l'histoire. Tout est toujours aussi flou mais l'idée persiste dans son esprit. Boire encore. Les limites aussi devaient être difficile à percevoir. Alors, buvons ! Rien sous la main. Merde.

Le sol tangue, depuis quand on marche sur l'eau hein ? Et ça glisse les chaussettes. Parfois ça colle. Elles sont mouillées au plus. Cela dit, l'heure de la bataille a sonné, ça il l'a bien entendu. Peinant à ne pas repiquer du nez, il repose beaucoup sur la jeune fille aux épaules fragiles. Elle tient le coup. Lui aussi. L'équipage a le pied marin ! Enfin... la tempête opère quand même ! A ce moment là, le bateau a tendance à beaucoup chavirer, faut s'accrocher. Un coup à droite, un coup à gauche. Brusque. Réflexe. Bien joué. Bon, maintenant, faut monter sur le ring. Il a l’entraîneur sous la main qui le motive avant le passage à tabac. Il bouge le cou, s'échauffe les cordes vocales en se raclant la gorge. Et l'adversaire il est où ? Parce que pour le moment, il n'a pas bien compris où il va, ni ce qu'il faut gagner. Mais au moins, il a compris qu'il fallait agir, peu importe l'enjeu. Alors oui, il en était ! Soyons fou !

Et c'est le moment fatidique. L'épreuve suprême. Le bébé lâche le confortable et rassurant support pour s'élancer dans le vide, faire ses premiers pas, à la recherche de bras rassurants. D'une marche encore mal assurée, ébrieuse, le polygone de sustentation élargi, il s'élance. Autant que le point d'arrivée ne soit pas trop loin. Il trouve des épaules pour le recevoir, les plongeant en avant un peu brutalement, les écartant comme premier objectif mal contrôlé pour ensuite leur offre un sourire niais, tentant l'option charme. On espérera qu'elle l'avait largué au bon endroit. Pour détourner l'attention, il la détournait. Mais les gros lourds bourrés ne font pas long feu dans un petit cercle garni. Il s'accroche, espérons qu'il ne la décevra pas. Même les serveurs le surveillent du coin de l'oeil alors qu'il parle fort, plongeant dans un décolleté, parlant de chant, de danse et de barque ! C'était prévisible, ce petit intermède théâtral dans le spectacle ne plait pas à la foule en délire. Alors qu'une main ferme et visiblement quand même en colère, le repousse avec mépris, il tente de lever le bras, mais l'attaque est impossible, il n'a d'autre choix que d'effectuer un vol plané vers l'arrière assez redoutable. Rien de contrôlé, rien de volontaire, l'autre n'avait même pas cherché à vraiment l'envoyer sur les roses, il était quasiment tombé seul, une pichenette aurait suffit.

Seul mais en grand bruit, renversant une table au passage. Rien de dramatique. Il aurait quand même pu se faire mal ! Peut être même avait-il une égratignure ! La table est redressée, il tente vaguement d'en faire de même, le résultat est plus cocasse qu'adroit, la fête reprend aussi vite son cours. On est peu de chose. Et la mission : réussie ou non ? Il fronce les sourcils. Il a pas oublié la fille, ni la bouteille et espère bien ne pas avoir perdu les deux. Manquerait plus qu'elle ne partage pas le butin ! Ca arrive bien trop souvent ! Verdict ? Il avait quand même rempli sa part non ? Approche, petite bouteille ! Petit liquide chaleureux !

- Oh, Blondie ?
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMar 24 Fév - 0:09


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Une affaire de chaussures entre lui et moi

J'aurais pû parier ma petite culotte qu'il allait répondre positivement à ce défit ! Un mec bourré est toujours prêt à de nombreuses folies. Dès qu'il s'agit de passer à l'action, il est là ! Quel qu'en soit le résultat d'ailleurs. Parce que participer était une chose. Réussir, une autre beaucoup plus délicate. Mais je ne sais pas pourquoi, j'avais foi en lui. J'étais persuadée qu'il pourrait ruiner une atmosphère assez longtemps pour me permettre de dérober une bouteille sans pour autant s'éterniser, des fois qu'on lui chercherait des noises. C'était le moment où jamais de remercier mon intuition ou de ne plus lui faire confiance.

Il se lance -avance, du moins- vers notre objectif commun et ce qui allait probablement nous faire tenir encore une bonne heure. Je croise les doigts au sens propre comme au figuré, m'approchant à pas de loups en essayant de rester discrète. Heureusement qu'il y a du monde et que la plupart des tables semblent trop occupées pour s'intéresser à leurs voisines. Je ne veux pas perdre de vue la bouteille et reste concentrée sur ma propre mission. Chacun son boulot et je continue à espérer qu'il fera le sien à merveille. L'air de rien, je me glisse entre deux convives et fais mine de les saluer. Elles me dévisagent sans me répondre, en bonnes garces irrespectueuses et suffisantes qu'elles sont. Je ne les connais pas, elles le savent et n'ont pas la moindre envie d'échanger avec moi. Même un regard serait trop demandé. C'était déjà trop demandé il y a deux secondes. Je suis grillée ! Si près du but et désormais encore plus loin qu'avant ! Mais un bruit les oblige à faire volte-face, un grognement suivi d'une chute et c'est toute la table qui est sens dessus dessous. Sous le coup de l'émotion, les deux grognasses se lèvent et j'en profite pour me redresser tout en attrapant la bouteille. Je la cale sous ma veste, collée entre ma taille et mon bras, avant d'aider ce pauvre bougre parti se sacrifier pour notre survie. Je l'entraîne plus loin en m'excusant brièvement pour le dérangement. Je suis excitée comme une puce mais hors de question de célébrer notre victoire trop vite, des fois qu'ils se rendent compte de la supercherie et ne décident de nous poursuivre en justice. Votre Honneur, c'était une question de vie ou de mort ! Je ne suis qu'une victime dans cette affaire, tout comme mon comparse...mon vaillant et chevaleresque comparse...mon héro !

" Tu l'as fait, tu l'as faaaaiiiit ! Bravo ! C'était juste gran-diose ! Surtout l'improvisation avec cette chute de fin, incroyable ! Je n'y aurais même pas pensé ! Trinquons à notre réussite ! "

Tout en félicitant Monsieur Gerbe, je triturais le goulot avec l'impatience d'un junkie en manque. Les premières gouttes pétillantes qui rencontrèrent ma langue furent une véritable délivrance et il me tardait d'en boire davantage. Mais nous étions deux dans l'histoire et j'avais pour principe de ne pas oublier mes alliés, quels qu'ils soient ou quels qu'aient été leurs intentions à l'égard de mes talons hauts.

" A la tienne ! ", dis-je en lui tendant la bouteille.

Nous n'allions certainement pas remplir des salles avec un numéro de comiques pas si drôles que cela, mais au moins, nous avions la certitude de parvenir à nos fins, quoi qu'ils nous en coûtent. Tant qu'il acceptait de foncer tête baissée pour nous deux, ça m'allait plutôt bien !
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptySam 28 Fév - 13:28


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Une affaire de chaussures entre lui et moi

Cette fille était une aubaine. Elle était le cerveau de la bande, il était les bras. Ca lui convenait très bien à lui aussi. Sans elle, il serait encore à somnoler dans sa gerbe. Elle était en train de donner un sens nouveau à la soirée. Et s'il ne comprenait que la moitié de son charabia, par contre son enthousiasme était communicatif. Il a un sourire jusqu'aux oreilles et se sent ragaillardi. Bah quoi, ça fait toujours plaisir d'avoir une pom pom girl à ses pieds pour célébrer les grandes victoires ! C'est la fête, tous deux, ils étaient maintenant les rois du monde ! Enfin, les rois d'un monde restreint et peu glorieux, qu'importe, rois tout de même. Et ça faisait longtemps qu'il n'avait pas senti cette énergie positive en lui. Certes l'alcool aidait mais pas seulement. La compagnie, voilà qui fait tout. L'homme n'est pas fait pour vivre seul, ça le bousille, ça le pourrit la solitude et lui il se noyait dedans avant qu'elle n'arrive. Alors en plus avec la complicité d'un crime maintenant, ça c'est du lourd ! Preuve, elle était venue le rechercher ! Brave fille ! Sourions à la vie ! A l'alcool et aux folies !

- Ouai!!! On a réussi !

Boosté par des encouragements inattendus mais hautement mérités bien sûr, le corbeau ne s'en sent pas de joie... D'ailleurs le voilà qui se fait gonfler les ailes, redressant fièrement la tête. Gare l'ami, c'est comme ça que le fromage nous passe sous le nez. Il en empoigne la jeune femme, disons surtout qu'il s'affaisse un bras sur ses épaules car l'équilibre est encore précaire sans compter que la chute l'a quand même endolori. Cela dit, avec l'alcool, on ne sent plus rien, la surprise sera gardée au chaud pour le réveil. En attendant, il attrape la bouteille et s'en enfile une bonne rasade, sans chercher à savoir la valeur de ce qu'il avalait. Avouons que ça faisait pas de mal ! Il ne manque d'ailleurs pas d'exprimer avec une grâce incomparable sa satisfaction. Même si la totalité de la situation lui échappe, la joie l'emportant dans la bataille, il chahute la jeune fille en la serrant un peu plus fort contre lui, se retenant à elle comme il le faisait, c'était pas dur. La chaleur ranimait ses veines glacés et son coeur de pierre.

- Attends, t'as pas tout vu, hein ! J'y retourne et tu verras, hein ! En garde ! Boum, boum ! Encore !

Il boit de nouveau de bonnes gorgées avant de rendre la bouteille à celle qui avait vu suffisamment clair pour la localiser. Mieux valait effectivement qu'il ne la garde pas en main. La vider ou la casser, l'un ou l'autre était à sa portée. D'autant plus, qu'il était remonté sur cette énergie combative. Il irait bien leur casser la gueule à tous si elle le lui demandait. Cela dit, pas de panique, même avec des automatismes et de l'entraînement, il louperait un éléphant. L'alcool stimule peut être, mais à un certain stade les muscles sont trop noyés pour être vraiment efficace et il avait clairement atteint ce stade. D'autant que l'alcool n'était pas son point fort... Mais laissons d'abord le poids de la joie et du plaisir nous gonfler d'extase. Rire et satisfaction au programme. Chanson aussi, bien sûr ! Je vous le dis, un peu de prouesse, quelques félicitations et la machine s'enclenche. Il braille à son tour... Retour en haut de l'affiche ! Le spectacle continue ! Allez, plus fort ! Tous en coeur !!

- Aïe ! Putain !!

Sacrées, fichues chaussures !! Où elles étaient passés ? Il jure encore plusieurs fois. En fait, c'est faux, l'alcool ne protège pas de toutes les douleurs ! Faut dire que du verre brisé, ça a une fâcheuse tendance à être tranchant et à s'enfoncer dans la peau, surtout quand on marche dessus. Merde alors ! Enfin rien de mortel, non plus mais quand même ! Ca fait mal ! Pourquoi il n'avait plus ses chaussures ? C'est quoi ce bordel ?
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyLun 2 Mar - 22:14


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Une affaire de chaussures entre lui et moi

La victoire est grisante, presque aussi enivrante que le champagne, si douce...C'est une sensation que tout le monde devrait pouvoir ressentir au moins une fois dans sa vie. Comme une délicieuse étreinte qui vous donne la force de soulever des montagnes, l'impression d'être invincible. Si puissant que vous pourriez terrasser une armée en un claquement de doigt. C'est d'ailleurs ce que suggère mon coéquipier, donner une bonne raclée à ces malotrus. J'en ris, amusée par tant de sottises que je crois vraies, sincères, simplement parce qu'il n'y a pas d'autres explications. Je suis certaine qu'il pense ses paroles, esprit embrumé ou pas !L'alcool délie les langues, dit-on, et incite parfois les envoûtés à confesser plus que de raison. A provoquer aussi, au point de transformer un homme en guerrier. Alors, ce "fléau de Dieu" viendra-t-il s'abattre sur ceux qui ont osé le défier ? L'envie est grande, la volonté infaillible, mais les forces lui manquent et j'ai beau le soutenir du mieux que je le peux, ce ne sera jamais assez pour tous les éliminer. Nous ne croiserons pas le fer ce soir, mais qui sait...ce n'est peut-être que partie remise ?

Interjection, grimace douloureuse, perte d'équilibre, quelque chose cloche avec mon compagnon d'infortune. Visiblement, c'est en bas qu'ça s'passe, au niveau des fondations. Il soulève légèrement son pied et je remarque que sa plante a pris une teinte rouge assez vive : il saigne. Constat alarmant qui n'inquiète apparemment personne d'autre que moi ! Nous sommes en décembre 1944, au cœur des Ardennes. L'hiver est rude, les soldats sont épuisés et les rares postes de secours sont pris d'assaut. Là, debout à mes côtés, se tient une jeune recrue américaine. Blessé au pied, il ne pourra pas venger ses compatriotes massacrés à Malmedy. Il ne sait pas quand cette foutue guerre prendra fin et même s'il espère rentrer chez lui un jour, rien ne le garantit. Et moi, que suis-je sensée faire ? Jouer les infirmières bien sûr !

" Laissez passer ! Un homme à terre, un homme à terre ! Paaardooon !!! "

Et je pousse, le vide plus que les gens, en effectuant de grands gestes avec ma seule main valide, l'autre aidant à soutenir le valeureux combattant. Je nous trouve bientôt un coin de méridienne et l'installe du mieux que je le peux. Il me faudrait un kit de secours, mais je ne sais pas où il pourrait être. Une salle de bains dans les parages ? Pas facile d'y voir quelque chose entre les spots, les fumées de tabac, les autres substances délirantes et le manque de luminosité générale dû à cette volonté de créer une ambiance feutrée. Nous sommes coincés ici, en arrière du front et pourtant si près des premières ligne. Je vais devoir faire avec les moyens du bord : un bandage et de l'alcool à 90. J'ai dit : je vais devoir faire avec les moyens du bord... Craaac ! Je déchire une partie de ma robe qui passe de "vous êtes charmante mademoiselle" à "viens-là que j'te croque ma jolie" puis tiens fermement la bouteille que nous venons à peine de dérober à nos ennemis.

" Je n'ai pas le choix...c'est un code rouge major, un code rouge ! "

Je mords ma lèvre inférieure en plissant des yeux avant de pencher la bouteille au-dessus du pied de Monsieur Gerbe. Je ne veux pas voir la suite parce que j'en connais les conséquences et préfère tourner franchement la tête. Je ne sais pas combien j'en ai renversé, ni si j'ai réussi à faire couler le liquide sur la plaie du blessé, mais une chose est sûre : cette situation est pour le moins pitoyable. Après une bataille remportée avec succès, nous sommes contraints de nous séparer de notre butin. Tout cela pour quoi ? Une foutue paire de chaussures ! Nan mais quelle histoire !
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMer 4 Mar - 18:31


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Une affaire de chaussures entre lui et moi

Sans avoir même affronté qui que ce soit, le voilà déjà KO. Pas de quoi être fier. Mais combien ont-ils été dans la bataille à se jeter ainsi en avant, sortant des tranchés en hurlant, avec tout leur courage ou plutôt toute leur frousse, fonçant dans le tas et rempilant avant même d'avoir franchi les premiers mètres, tombant tête la première dans une marre de boue pour broyer du noir dans l'éternité toute entière. On en avait bien fait des héros ? Mais certes, ce n'était pas la même guerre... En sortant des bateaux en pleine plage du débarquement alors ? Ca c'était crédible, pour un américain en plus ! Pure souche garantie. Ah non, ça c'est moins sûr probablement. Bref. Les cours d'histoire et lui, ça faisait deux alors méfions nous sur ce terrain. Heureusement, Blondie semblait plus calée sur le sujet et prenait son rôle de sauveuse à coeur.

Vous savez ce qui est vraiment intelligent à faire quand on a des morceaux de verres enfoncés dans le pieds ? Continuer à marcher dessus pardi ! Faut pas imaginer que même supporté par une charmante infirmière, il avait la capacité dans son état d'équilibre de penser à poser que le talon ou autre partie saine... Chaque pas n'était que plus propice à l'aggravation ! Bref, à éviter si on ne veut pas se faire encore plus mal ! Le résultat devait être sympathique à voir. C'était pas joli joli ! Il allait décidément avoir quelques souvenirs de cette soirée au réveil ! Ca compensera l'amnésie ! L'équilibre en toute chose, c'est important ! Cela dit, elle voit clair la petite. On s'y croyait ! Jusqu'au bruitage, tout le décors y était et ce qu'il percevait de tout ça enjolivait le bouquet ! En attendant, totalement abruti par l'alcool et les médicaments, celui qui était censé jouer les durs, jouait plutôt les grands mourants. La guerre est un sujet sérieux, ne l'oublions pas ! Nombreux sont ceux qui ne sont pas rentrés entier !

- Je saigne ! Doucement !!

Il confirme : le diagnostic est sans appel. Il va mourir là, comme un con, pour une histoire de chaussure. Et confirme ainsi aussi le discours de la voisine qui l'autre jour encore sur le pallier riait de son homme qui pour un gramme de fièvre se voyait déjà à la porte du jugement dernier. Que voulez-vous, la vie ne tient qu'à un fil. L'avenir appartient à ceux qui en ont conscience et savent pimenter chaque instant de leur existence ! S'affalant sur cette couchette de fortune, il gémit, presque larmoyant. S'il avait connu un mère aimante, il appellerait sa mère. Au lieu de ça, l'infirmière qui était en train d'arracher sa robe, faisait très bien le change ! Croyez-le, il n'était pas perdant dans l'histoire ! Assez d'ailleurs pour que ça la raccroche un peu à la situation, assez pour qu'il assiste impuissant à ce gaspillage ! Une main se lève pour l'arrêter mais trop tard. Le jet coule sur son pied et... quelques gouttes atteignent bel et bien l'objectif ! Qu'est-ce qui fait le plus mal ?

- Nooon !! Arghh !!

N'avait-il pas assez bu comme ça ? Et puis être désinfecté au champagne, il y avait moins banal ! Il se contracte alors que l'alcool fait son effet. Saloperie de chaussures ! Chaussures ? C'est pas les siennes justement qui se balance sous son nez, au bas de cette belle paire de jambes qu'il reluquait au même moment. Il fronce les sourcils.

- Oh... Pourquoi t'as mes pompes là ? Voleuse !

Faut reconnaître qu'il s'agissait là d'un manque cruel de savoir vivre, mais de toute évidence, ce n'est pas quelque chose dont il était bien doté. Et puis, il faut reconnaître aussi que sur le coup, ou comme souvent, il avait réagi avant de se mettre à réfléchir, ni même d'associer la paire de pompes, la paire de jambes avec la petite infirmière blonde sexy... reconnaissez que ça faisait beaucoup d'information pour un seul cerveau ! N'empêche n'y avait-il pas là délit de trahison ? N'avait-il pas été blessé par omission de chaussures ? La guerre est dangereuse, il faut se méfier de tout le monde ! Notamment des belles sirènes ! Ne sont-elles pas les plus meurtrières ? Donc tout cela avait peut être été prémédité... Peut être y avait-il crime ! Autant tirer l'affaire au clair tout de suite ! Enfin, gare à ne pas oublier un détail important... Il avait toujours besoin d'une infirmière alors avant qu'elle n'aille secourir d'autres grands blessés, il allait peut être falloir être conciliant. Après tout, une paire de chaussures contre bons soins, c'était pas cher payé ! Tout se négocie dans la vie ! Et tout est une question de point de vue ! Pas le droit à l'erreur !


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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyDim 8 Mar - 1:01


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Je suis lamentable. Confuse pour la souffrance infligée, rageuse de ne pouvoir faire mieux, impuissante et énervée contre moi-même d'avoir dilapidé notre si pécieux champagne. Et pourquoi déjà ? Parce que Monsieur Gerbe ne regarde pas où il met les pieds et marche sur n'importe quoi ! Pire : dès qu'un morceau de verre est à proximité, il se sent irrémédiablement attiré par lui et ne peut s'empêcher de goûter à son tranchant ! Si ça, ce n'est pas de la poisse, je me demande bien quel autre nom cela pourrait porter ! Je suis à deux doigts de me justifier lorsqu'il reprend pleinement conscience de la situation. Bordel de merde. Si le code rouge a déjà été utilisé quelques minutes plus tôt, celui-là est un code noir. Une bombe ! Pourquoi faut-il que nous parlions de chaussures à un moment pareil ?

" Quoi ?! Comment ça Voleuse ? J'te signale que c'est toi, insistai-je en frappant par intermittences mon index sur son torse, qui me les a prêtées ! T'as juste pas eu l'temps d'me l'dire, c'tout ! En fait...tu m'l'as dit...dans mon esprit ! Ouais, c'est ça ! Tu m'l'as dit dans mon esprit ! "

Je ferme les yeux, les plisse, essaye d'avoir une expression de concentration intense avant de reprendre forme humaine et de poursuivre.

" T'as entendu ? T'as capté c'que j't'ai dit là ? T'as senti...la micro décharge de matière grise qui s'est établie entre nos cerveaux ?! J'sais pas comment on l'fait, mais on l'fait ! C'est comme ça qu'tu m'as dit que j'pouvais les prendre ! "

Cinglée, je l'étais. J'avais toujours eu ce brin de fantaisie que la plupart des gens normaux ne peuvent pas comprendre et assimilent à du grand n'importe quoi. Je trouvais ça fascinant de les voir se décomposer au fur et à mesure des conneries que je pouvais déblatérer. Le must, c'était quand un type était en manque. Je le testais pour voir jusqu'à quel point il était capable de m'écouter, d'approuver mes délires en vue d'un dénouement coquin qui n'arriverait jamais. Difficile de ne pas résister à la tentation de rire, mais j'avais appris à me contrôler avec le temps. Ce soir, je devais juste garder aux pieds ces grolles hideuses et néanmoins hyper confortables pour faire le deuil de mes talons hauts. Pour me rappeler aussi ces instants dingues partagés avec Vomito. Allons Mademoiselle Shelby, l'US Army ne vous a pas engagé pour vos incompétences en matière d'excuses toutes faites !

Je pris sa jambe, posant sa cheville sur ma cuisse pour regarder de plus près la blessure. J'enlevai quelques fragments transparents avant de tamponner légèrement son pied à l'aide du tissu que j'avais déchiré. Je le déroulai, le pliant ensuite pour lui donner une meilleure solidité. Il fallait protéger sa plaie d'éventuelles saletés supplémentaires. J'entamai alors un emballage digne de ce nom, le serrant de temps à autres pour mieux le faire tenir. Ses doigts se contractaient parfois vers l'intérieur lorsque j'appuyais à un endroit ou un autre. Des réflexes. Peut-être aussi à cause de la froideur de mes mains ? Je cherchai son visage en relevant la tête, prête à sourire pour lui prouver ma bonne foi, mon dévouement, mon abnégation envers ce patriote prêt à laisser ses chaussures à une américaine en détresse...par sa faute ! J'ai promis de servir mon pays, soldat, et s'il faut donner de sa personne pour convertir un païen, je suis votre femme !

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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyDim 8 Mar - 13:01


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L'homme fronce les sourcils devant les bobards de la femme et assume totalement l'aspect macho de cette phrase. Pour autant, au vu des circonstances atténuantes décrites ci-dessus et surtout les bénéfices secondaires à envisager, il doute. De plus, vu la brume qui habitait son cerveau, se pourrait-il qu'il ait effectivement cédé ses chaussures ? Il fronce encore un peu plus les sourcils, puis s'arrête parce que ça lui donne des crampes. Pouvait-il vraiment être aussi gentleman en étant bourré ? Bah, disons que serait tout à son honneur. En même temps, cette histoire était bien étrange. Pour sa part, il ne se souvenait strictement de rien, or on ne se retrouve pas si facilement sans chaussure... Il avait bien du se passer quelque chose. L'échange s'était forcément produit. Enfin, l'échange... Mieux valait les bouts de verre, aux talons remplis de gerbe, à choisir. Malgré une moue boudeuse et encore accusatrice, il manque d'arguments pour défendre sa cause et semble être obligé de devoir renoncer à ses chaussures pour le moment. Donner, c'est donner. Reprendre, c'est voler.

Il l'observe ensuite se concentrer pour lui envoyer un message par le cerveau et se surprend à tenter de le recevoir. Sérieux, il s'était concentré lui aussi, plissant les yeux de la même manière. Mais à tout les coups, il devait être très doué à ce petit jeu et très ouvert car il entendait beaucoup de voix... tellement même qu'il avait plutôt du mal à identifier celle de Blondie, l'infirmière sexy. Tout se mélangeait dans son esprit. Non, pas de doute, ça fonctionnait cette communication grisante mais trop d'infos tuent l'info. Bon, soit. Peut être avait-elle raison... L'alcool doit rendre influençable, faut croire. Assez en tout cas pour qu'il cherche à suivre des délires qui l'aurait lui aussi rendu plutôt insensible en temps normal. Sa concentration à lui avait quand même ses limites ce soir et il n'était donc pas en mesure de mettre en place une grande réflexion, prenant les infos au premier degré avec intensité. Pour autant, le sujet avait de l'intérêt. Ca avait du sens non ?

- Et là ? Là, t'entends ce que je te dis ?

La situation n'était pas encore désespéré pour l'homme à terre. Peut être avait-il encore une petite chance d'en réchapper ! Il plissa les yeux de nouveau avant qu'un sourire grisant ne retrouve sa place sur son visage, pendant qu'il détaillait la jeune fille. Se parler, sans se parler, c'était amusant, elle avait pas tord. Alors, ça marche ?

- Alors ?

Alors, mieux valait baisser les armes et tendre les bras à la petite voleuse. La négociation n'avait pas été acharnée, il avait toujours été mauvais négociateur. Ce n'était pourtant pas les occasion qui lui avait manqué pour apprendre mais sans succès. Les gains ne l'avaient jamais beaucoup intéressé. L'idée oui... mais dans la pratique, il avait toujours modifié ses points de chutes. A quoi bon atteindre la tranché d'en face, si c'était pour mourir pulvérisé ou revenir la gueule cassée ? Non, ce genre de combat, c'était pas pour lui. Il rêvait de la paix au soleil avec des fleurs et des petits oiseaux qui chantent. Une petite femme à aimer à qui il offrirait une douce vie et qui prendrait soin de lui en retour... Il tousse, manquant de s'étouffer avec sa salive alors qu'il avait repris une position censée être plus confortable. La petite femme avait disparue du paysage naturel. Et de brune, en rouvrant les yeux, elle se transforma en blonde, sur un fond de lumière tamisée et de rayons bleutés. Il soupira, se crispant par à-coups alors qu'elle prenait soin de lui, soignant ses blessures de guerre. Se faire tripoter les pieds, bien que ce soit un peu douleur, ça ne semblait pas lui déplaire. La colère s'est ainsi échappée, il se laisse aller et marmonne même sa reconnaissance dans un bourdonnement qui semble sortir d'un sommeil profond.

- Merci... je t’achèterai des bonbons au miel...

Il sourit. Elle aime ça. La blonde ou la brune ? Ses paupières sont lourdes... Ne jamais sombrer vers le sommeil quand on est mourant. Dormir, c'est mourir !
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyDim 8 Mar - 21:55


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Il semblerait que la brève prise de conscience de tout à l'heure se soit complètement envolée. Pouf ! Un nuage de fumée qui s'estompe en quelques secondes. Pratique. Il se prête même au jeu en essayant de faire comme moi, reproduisant mes expressions à la perfection. Adorable. Je me sens un peu coupable de devoir inventer un mensonge pareil pour conserver ses chaussures, mais il en va de ma propre survie. Je ne vois absolument pas comment je pourrais rentrer chez moi saine et sauve sans rien porter aux pieds ! S'il y en a un de nous deux qui doit trinquer, c'est lui, basta. Je suis en train de racheter ma conduite alors pas la peine de m'enfoncer davantage en faisant ressortir mon côté biblique "tu ne voleras point". Si on fuit les églises comme la peste de nos jours, c'est peut-être parce que ces fichus commandements devraient être revus et corrigés.

Nouvelle connexion neuronale. Je fais mine de percevoir certaines idées sans savoir ce qui lui passe par la tête, jusqu'à ce que ce sourire sournois se pointe pour me dire bonjour. J'ouvre la bouche en rond, plus ou moins choquée par je ne sais quoi, avant de rire légèrement en secouant mes épaules. Je suis presque sûre que ça va marcher, il est trop saoul pour me reprocher un jeu d'actrice médiocre. Quoique ? Tout à l'heure, il ne s'est pas gêné pour me faire remarquer un manque de connaissances musicales. Mais ça, c'était avant ! Désormais bien installé, il ne cherche pas à lutter contre ce qui l'attend : une longue et agréable ascension vers les cieux. Une dernière volonté ? M'acheter des bonbons au miel, rien que ça ! C'est aussi doux à entendre qu'à imaginer. D'abord, parce qu'aucun de nous ne sera en mesure de se le rappeler. Ensuite, parce qu'en admettant que l'on s'en souvienne, je doute qu'une fois sobre il prenne la peine d'assumer cette responsabilité. Là où je vois un nectar divin réservé à une élite, il perçoit certainement un ours en habit rouge qui prend plaisir à se lécher les pattes. Et c'est cela, la magie de ces rencontres impromptues. Il n'y a rien à prévoir, tout à créer, un échange comme on en vit de moins en moins dans ce monde tellement trop superficiel.

" Avec plaisir ", répondis-je doucement.

Le voilà parti. Loin, dans les bras d'un homme aux pouvoirs de persuasion nettement supérieurs aux miens. Morphée est un prédateur hors pair et nous ne jouons malheureusement pas dans la même catégorie. Je suis épuisée par cette conversation qui n'en était pas vraiment une, vidée d'avoir vécu autant de sentiments en un laps de temps aussi court, prête à retenter l'expérience à la première occasion. Par sûr que mon futur partenaire de beuverie soit aussi compréhensif et amusant. Au moins, je saurai qu'une paire de baskets vaut mieux que n'importe quelles chaussures à plus de cent dollars.

J'ai encore soif mais j'ai tellement la flemme de me lever que la seule option possible reste l'interpellation.

" Garçon ! GARCON !!! "

Et j'attrape un avant-bras.

" Où qu'il est mon verre ? Où qu'il...là ! "

Et j'attrape un verre.

" Merciii !!! "

Et je bois à grandes gorgées. Coup de chance, il y a des bulles dans ce breuvage. Mais à côté de la Veuve Clicquot, ce whisky-coca fait pâle figure. Tant pis, j'avais trop besoin de me requinquer. Je n'ai pas la force de me lever mais rester ici va s'avérer plutôt barbant maintenant que mon coéquipier est endormi. Je dois trouver de quoi me distraire... N'avait-il pas un mobile quand je lui ai fait les poches ? Bingo ! Cet appareil n'est pas vraiment sophistiqué, ce qui me permet d'atterrir sans trop de difficultés sur le menu principal. Appareil photo. Mode selfie. Joues gonflées, yeux écarquillés, j'appuie sur la détente. Langue tirée, nez froncé, yeux plissés, j'appuie sur la détente. Bouche en cœur, battement de cils, j'appuie sur la détente. Les tirages ne manquent pas et j'en profite un maximum avant de partager l'affiche avec Monsieur Gerbe. Un petit sourire !
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMar 10 Mar - 18:52


Heels, my dearest heels...
Une affaire de chaussures entre lui et moi

Rejoindre les bras de Morphée... prononcé de manière un peu lascive, ça pourrait paraître plutôt séduisant, et après tout s'il n'enrichit pas de souvenirs, le sommeil a bel et bien ses vertus réparatrices. Et la mythologie est pleine d'histoires rocambolesques qui ont de quoi ravir. Malheureusement, le jeune homme endormi n'avait jamais eu l'occasion de se plonger dans ses histoires merveilleuses et par conséquent l'image ne lui transmettait pas le même message. Bêtement, il n'en gardait que cette connotation négative. Morphée. La fée des morts ? Et très honnêtement, remplacer la figure mythologique porteuse de rêves par la grande faucheuse, c'était beaucoup moins romantique et beaucoup moins attirant. Un vrai gâchis. Toujours est-il que c'était plutôt ce genre de visage qu'il voyait penché au dessus de lui. Tant pis pour lui. Vision d'horreur donc. Sommeil agité. On aurait pu penser que le sommeil le plomberait pour longtemps avec puissance et sans résistance comme il avait plombé ses paupières et pourtant... Assailli de toute part, il ne trouvait pas la paix et quelques soubresauts parasites l'illustraient alors qu'il grommelait encore de temps à autre des propos incompréhensibles. Accès subtil à la boite noir, qui sait ? Il aurait fallu prendre des notes.

Mais les images très clairement dégénéraient... Appelé par les enfers, il traversait un voyage initiatique à faire retourner les morts dans leur tombes. Tout était effarant. Les bruits. Des voix chuchotées aux hurlements. Un battement de musique régulier et malsain. Des animaux style corbeaux qui croassaient en lui fonçant à la figure par dizaine. Des odeurs pestilentielles rappelant étonnamment la gerbe fraîche autant que vieillie. L'orage qui se mettait à gronder accompagné de ses éclairs qui déchiraient le ciel... Des éclairs... style flash avec un petit déclic de portable... par exemple. Tout est tellement plus intense quand on plane loin de la réalité. En même temps, d'autres images plus inconnues s'associaient. Comme ces corps qui se retrouvaient enfermés dans des tuyaux... formant un espère de labyrinthe infernal dont rien ne promettait l'issue. Ces rêves étranges où se mêlent en panique les grands éléments de la nature, reprenant leur droit et leur puissance. Ces cauchemars où l'être humain se perd jusqu'à ne plus être qu'un point minuscule effrayé par l'omniprésence des pouvoirs divins et par conséquent sa totale impuissance. Rêves angoissants et magiques à la fois.

Dans un sursaut, digne des revenants sortant brutalement de leur cercueil, guidé par une inspiration profonde, ultime retour à la vie, il se redressa d'un coup d'un seul en position assise, à se demander comment les muscles sont capables d'un tel miracle. Ses yeux par la même occasion se retrouvèrent ouverts et écarquillés. Le train fantôme au réveil ne ferait pas meilleur effet. Empli d'un certain degré de panique, qui lui faisait davantage ressembler à un petit garçon apeuré qui se réveille après avoir fait pipi au lit plutôt que d'un grand costaud, il s'agrippa à celle qui, par chance (certes souvent liée à la flemme), se trouvait encore à ses côtés. L'agripper était un faible mot, il l'enserrait de ses deux bras, la tenant prisonnière de son accolade, de son étreinte désespérée. Le ton n'était pas juste suppliant. Ce geste avait valeur de vie ou de mort.

- Pars pas. Reste avec moi.

Ca n'avait pas l'air comme ça, mais les quelques minutes d'endormissement qu'il ne saurait pour autant quantifier avaient malgré tout nettoyé son cerveau de quelques brumes énigmatiques qui jusque là ne lui permettaient pas d'entrer en relation de manière conventionnelle et surtout de répondre de manière censé aux différentes interactions. Evidemment, vu comme ça, le problème ne semblait pas encore totalement résolu et pourtant... L'obstacle était désormais surtout cette profonde angoisse qui l'avait d'un seul coup pris à la gorge. Cette angoisse de vide, cette peur de l'abandon, cette terreur de la solitude, renforcée par la noirceur de l'alcool. Il allait se reprendre avec un peu de chance, il suffit d'apercevoir la lumière au bout du tunnel...
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMar 10 Mar - 22:18


Heels, my dearest heels...
Une affaire de chaussures entre lui et moi

J'observe les quelques clichés en gloussant, charmante petite idiote qui s'imagine déjà la tête du propriétaire en découvrant ces photos. Je m'attarde sur la dernière, penchant la tête du côté en me demandant pourquoi je ne parviens pas à lire l'expression du jeune homme allongé sur ce divan. Je me tourne vers lui, dubitative, simple spectatrice d'une représentation assez...étrange. Comme dans ces pièces contemporaines où les dialogues n'existent plus. Où seul le corps parle. Il s'étire, se contracte, se déchaîne avec frénésie puis s'interrompt avant de se fracasser en mille morceaux. Il ne va pas dans tous les sens puisque la scène est extrêmement réduite, mais je sens pourtant qu'il voudrait s'éparpiller. Qu'il a besoin de relâcher une pression invisible et néanmoins présente. Pesante. Si lourde que je pourrais presque la toucher. J'approche ma main de son bras, prête à le sortir de ses songes, quand il reprend vie. La surprise me fait sursauter, mais ce n'est rien par rapport aux frissons qui me parcourent l'échine au moment où ses yeux se posent sur moi. Ils sont si froids ! Si vides ! Bien qu'aucune vivacité d'esprit ne les avait animés depuis notre rencontre, j'y percevais maintenant quelque chose de désagréable. Une sorte de...panique mêlée d'effroi que je ne m'expliquais pas.

Ses bras se refermèrent sur moi tel un étau, une presse capable de briser de l'acier dès lors qu'il ne tiendrait pas le choc. Je ne me souvenais pas avoir été enlacée avec autant de vigueur, d'urgence et d'angoisse. Qu'est-ce que cette fichue divinité avait bien pu lui faire ? C'était trop soudain, à des milliers de kilomètres de ce que nous venions de partager ensemble. Contrecoup de la guerre et de ses douloureuses mémoires..? Quelles autres guerres avait-il faites ? Contre qui s'était-il battu ? Quels amis, camarades, proches avait-il perdu ? Il n'y a qu'un traumatisme profond qui puisse engendrer pareilles réactions. Pareilles souffrances. Je ne le comprenais pas. Je ne savais pas ce que c'était, d'endurer un mal être psychologique aux conséquences telles que n'importe quel soutien était bon à prendre. Etais-je en train de m'imaginer un monde plus sombre qu'il ne l'était en réalité ? Pourtant, sa voix ne trahissait rien d'autre que la peur. Elle ne transpirait ni le mensonge, ni l'hypocrisie. Juste...la peur. Et elle était bien trop communicative pour être feinte !

Je sentais ses soubresauts ponctuels, sa respiration un peu trop forte, ses pulsations rapides. Les miennes. Il me serrait si fort que ma poitrine me faisait mal, mais je n'osais pas bouger. Je ne savais pas quoi faire, dire, improviser. Le temps des délires était révolu, celui des craintes désormais bien présent. On ne vous apprend pas à être confrontée à cela. Aucune école, aucun manuel, aucun cours d'art dramatique ne peut vous préparer à ce genre de moments. On peut vous donner des conseils, à tâtons, sans résultat probant assuré. Qui peut prévoir ce qu'une parole, aussi sincère et rassurante soit-elle, peut causer comme dégâts ? Et s'il se braquait ? S'il se fermait comme une huître et refusait de remonter à la surface ? Aurai-je le cran de le laisser là ? De ne rien tenter de plus pour le faire sortir hors de l'eau ? Si cela m'arrivait, je ne voudrais pas qu'on baisse les bras à la première épreuve.

Lentement, mes mains s'ouvrirent sur son torse, laissant mes paumes contre lui. J'essayais de me dégager un peu plus d'espace en me reculant, sans quitter le contact. Je libérai ma main droite, gardant volontairement ma main gauche sur lui.

" Regarde... "

Mes yeux ne quittaient pas les siens tandis que je défaisais les lacets d'une chaussure, puis de l'autre. Je tirai d'un coup sec pour récupérer ces minces cordons et poursuivis.

" Il suffit de nous attacher l'un à l'autre, comme ça... ", lui montrai-je. Un nœud, un croisement de fils, deux poignets reliés par quelques centimètres. Je souris en redressant la tête.

" Je n'ai pas l'intention de partir. "
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyVen 13 Mar - 19:42


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Une affaire de chaussures entre lui et moi

Fureurs obscures. Le sommeil ne l'avait effectivement pas épargné. Cette peur profonde ressemblait aux angoisses archaïques qui sans explication prennent à la gorge et renverse leur victime. La chute sans fin... le corps qui se disloque, s'éparpille... qui se dissout, disparaît. Sentiment pire que la mort car rempli d'un vide perçu, ressenti. Une mort consciente. Un emprisonnement fatal mais au goût d'éternité. Une explosion infinie. Les mythes y trouveraient sans doute leur place mais ce recul n'était pas encore possible. Seule la présence humaine, l'étreinte désespérée, pouvait encore le sauver, le raccrocher à la réalité, à la vie terrestre. Voilà pourquoi il s'y agrippait avec autant de force. Et ça ne lui semblait pourtant pas encore suffisant, comme si son corps trop large et trop fuyant ne pouvait qu'engloutir celui plus frêle et pourtant plus vivant qu'il recouvrait. L'engloutir serait pourtant la pire option, la perte de tout salut. Mais il ne peut pour autant s'en détacher. Les dents serrées, la mâchoire contractée, les yeux toujours écarquillés, il respire autant que possible mais la place manque, l'air s'éparpille ou bien l'étouffe. L'oxygène semble l'étourdir. L'ensemble de son corps est pris dans un tourbillon de douleurs atroces.

Doucement, alors qu'il était encore parcouru de violents frissons, il commença à percevoir leur coeur battre l'un contre l'autre, ce qui lui offrit une première mélodie rassurante. S'y raccrocher fut loin d'être facile, il l'attrapait au vol par à-coups comme s'il se trouvait sur des montagnes russes. Tantôt elle le rassurait, tantôt il pensait la perdre et l'alerte l'envahissait à nouveau. Rien ne l’apaisait vraiment. La situation d'urgence était toujours à son comble. Son corps était tremblant, son regard hagard. Elle bougea avec lenteur mais chaque petits mouvements l'essoufflait davantage en retour, la peur, la panique semblait se déverser dans son corps et le traverser sans relâche. Il chercha à la serrer encore davantage mais sa voix l'attrapa au vol, petit à petit, il accepta qu'un léger écart se creuse entre eux et il put poser son regard sur sa main qu'il suivit dans le moindre de ses mouvements, sans comprendre. Il n'était pas maître de lui-même, pas maître de cette émotion qui le submergeait. Il subissait l'ensemble de la situation, tentant simplement d'y survivre.

Il fixa avec intensité les lacets désormais sortis de leur tâche première et s'accrocha au lien qu'il représentait. Elle plongeait une longue corde pour le sortir du fond du puits. Allait-il accepter de s'y pendre pour remonter à la surface ? Il semblait toujours suivre la proposition avec intérêt, malgré ce désespoir toujours aussi lisible sur ses traits, cette peur toujours aussi puissamment installée en lui. Profond traumatisme en effet. Depuis combien de temps partageaient-ils le même espace ? A quel point l'avait-il fissuré de l'intérieur ? Sa main tremblait mais il la releva un peu alors qu'elle accrochait le lacet autour de son poignet, marquant ainsi sans doute une sorte d'approbation, puis elle fit de même avec le sien, marquant physiquement et concrètement sa promesse. Alors qu'elle confirma son intention, une nouvelle pierre remonta de ses entrailles lui déchirant la gorge à son passage. Combien de sanglots refoulés s'y cachait ? Inspirant à nouveau avec difficulté, il baissa la tête, replié sur lui même, sa main au poignet entouré de fil se crispa brutalement, resserrant ses articulations aussi fort que s'il avait voulu les arracher, le flux sanguin s'en trouvait perturbé. Aucun cri pourtant n'aurait pu sortir, aussi profondément qu'il allait chercher, rien ne venait d'autre que cet épuisement émotionnel et physique. Sa tête reposant au creux de l'épaule de la jeune déesse aux promesses, il mit du temps, toujours perturbés par ses remontées régulières, l'empêchant de reprendre son souffle, l'empêchant de retrouver un semblant de sérénité. Il rouvrit pourtant les yeux et s'accrocha à la vision du fil... Doucement alors, son poignet put se desserrer, sa main se poser, ses doigts s'étendre... Et si l'air ne trouvait toujours pas de chemins réguliers à emprunter, il finit par doucement rapprocher l'autre main encore libre qu'il posa sur celle plus fine et plus douce qui accompagnait la première. Relié, connecté. C'était comme s'il puisait de la force en elle. Et pas que... L'humanité aussi... L'apaisement n'était pas encore au rendez vous, les pierres et les tremblements ne l'oubliaient pas, tout était fragile, mais un pas était franchi. Il était raccroché au dernier wagon, au train qui passe.


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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyDim 15 Mar - 18:27


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Comment faire ? Comment faire pour masquer cette frayeur, cet affolement inopiné qui agitait tout mon être alors que rien ne devait filtrer ? Je n'avais pas le droit de le suivre. D'être contaminée par ses spasmes, ses idées noires et son incapacité à reprendre le contrôle. Parée d'un facies qui se voulait apaisant, je tentais de le ranimer. De lui insuffler un tant soi peu de confiance, de lui montrer qu'il n'était pas seul, qu'il y avait quelqu'un au bout du tunnel. Avais-je seulement les épaules assez solides pour supporter une telle responsabilité ? Je ne savais rien de lui. Qui il était, ce qu'il avait fait ou faisait encore aujourd'hui pour en arriver à cela. A cet état pitoyable qu'aucun individu sur Terre ne devrait connaître. Je n'étais certainement pas la bonne personne pour l'aider à ressortir de cette impasse, mais bien la seule. L'élue ! Petit bout de femme encore ado qui ne sait rien du malheur, de la tourmente, des supplices psychologiques que peut éprouver un être humain. La dépendance. Le fait d'être accro, de ne pas pouvoir substituer ce qui nous tue par ce qui pourrait nous faire revivre, c'est trop abstrait. Mais ne suis-je pas en train de le toucher ? De ressentir un semblant de douleur, là, quelque part et partout à la fois ? Ne te laisse pas faire, Jo. Résiste et entraîne Monsieur Gerbe dans ta longue, périlleuse, aventureuse ascension en quête d'oxygène !

Monsieur Simonet a dit "Le royaume du possible existe en chacun de nous". Alors je me mets à sa recherche. Je quitte ce monde réel pour un autre où probable devient assurément, où toutes les croyances s'avèrent, où Trevor McKinney n'a jamais disparu. Où sa chaîne humaine n'en finit pas de sauver des vies, des âmes perdues qui retrouvent leur chemin grâce aux autres. Grâce à ce geste minuscule qui se fait bien trop rare de nos jours.

Il ne se détend pas mais quelque chose se passe. Sa tête sur mon épaule, sa main sur la mienne, c'est un signe. Il comprend que je dis vrai. Que je ne plaisante pas en lui affirmant que je reste. Où serais-je mieux ailleurs qu'ici, en train d'agir pour quelqu'un ? Je veux qu'il surmonte cette crise et si nous devons le faire ensemble, je ne le lâcherai pas. Je veux être forte. Faire face à ce vice, l'affronter, le renvoyer d'où il vient et l'y enfermer à double tour. Mais avant de m'attaquer à ce monstre, il faut d'abord régler des désagréments plus abordables. Je retire la chaussure gauche en m'aidant de la droite, appuyant la pointe du pied sur le talon pour faire glisser la basket. J'en fais de même pour la droite et me retrouve pieds nus. Je n'ose pas me mouvoir davantage, craignant qu'il ne veuille resserrer son emprise en guise de désaccord. Nous allons pourtant devoir désinfecter la plaie aavec autre chose que du Champagne et je crois qu'une bonne nuit de sommeil ne serait pas du luxe. Je parviens à interpeller un serveur et lui demande d'appeler un taxi. Le temps qu'il arrive, j'aurai peut-être trouvé le moyen de communiquer à nouveau avec mon camarade de boisson ? Il le faut. Sans dialogue, il n'y a pas d'entente possible. Et sans entente, comment pourrais-je essayer de le comprendre ? De savoir ce qu'il traverse ? Voudra-t-il seulement m'en parler ? Je ne le forcerai pas. Je ne lui demanderai rien. J'aimerais qu'il me sache de son côté et alors, peut-être, se sentira-t-il prêt ?
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMar 17 Mar - 19:29


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L'effort était réel, la lutte sincère. Mais avoir un appui change tout. Dans la descente infernale, trouver un appui, c'est une chance de survie. Il ne pouvait espérer mieux là tout de suite. C'était même inespéré. Un appui, c'est la vie. C'est parce qu'on prend appui qu'on peut se redresser, se lever et même simplement marcher. L'appui, c'est aussi cette sécurité de base, cette première intention bienveillante, celle qui nous donne le retour nécessaire pour assurer notre existence, pour assurer nos capacités, développer nos potentiels. L'appui, c'est le premier bercement maternel qui nous rassemble, nous offre un contenant, des ressources. Tout le monde devrait avoir un appui de secours en cas de besoin. On le trouve certes. Mais ce genre d'appui un peu mystique, un peu magique qu'on sortirait de notre poche comme le fameux cercle du texte. Celui qu'on pouvait tracer autour de soi pour s'isoler, se protéger du monde... Celui qui pourtant portait aussi le risque de nous enfermer à jamais, le risque de ne pas pouvoir en sortir... Au fond, nos mécanismes de défense sont les plus doués pour nous enfermer durablement, nous retenir otage et prisonnier de notre souhait profond de protection. Cercle infernal. Triste paradoxe. Comme quoi, c'est pas si bien fait que ça pour le coup... La psychologie serait-elle moins dégourdie que la physiologie ? Pas sûr... La physio avait aussi ces ratés... Le cancer en était un bon exemple, non ? La comparaison ne semble pas totalement absurde...

- Garde les chaussures...

Comment avait-il réussi à parler, même si sa voix rocailleuse semblait sortir droit des abîmes ? A sortir donc de sa torpeur si envahissante ? Et qui plus est pour une action bienveillante, tournée vers autrui. Pour cette dernière raison peut être... On est toujours meilleur avec les autres qu'avec soi-même non ? Et même si elle avait pris toutes ses précautions, il n'avait pas manqué le moindre de ses gestes. Peut-être avait-elle une très bonne raison de les retirer, il ne chercha pas à comprendre. Bien qu'avec un peu de logique on pourrait se dire qu'il était inutile d'avoir une deuxième blessée, d'autant qu'il n'était peut être pas en état de lui prodiguer de si bons soins. Qu'importe le sens de cette phrase, avoir simplement pu ouvrir la bouche et s'exprimer était un bon début, une phase d'espoir montante pour la suite. Faut dire aussi qu'entre temps, malgré l'épais brouillard qui l'entourait, il l'avait bien entendu appeler un taxi. Craignait-il qu'elle ne l'abandonne ? Non. Car il fixait toujours le fil qui les reliait et s'y accrochait toujours autant. C'est même cela qui lui donnait la contenance suffisante pour pouvoir sa raccrocher à la réalité, pour pouvoir retrouver le souffle sur ses lèvres, assez pour parler. L'effort fut toutefois rapide et fugace, car il avait aussi vite retrouvé sa posture de repli, réfugié contre elle, comme s'ils ne faisaient plus qu'un et que les séparer serait aussi complexe qu'opérer des siamois.

Un frisson d'ailleurs le parcourut à nouveau. Les yeux toujours baissés fixés sur ce lien. Il hésita. Il frissonna encore. Violemment. Nouveau soubresaut empli d'émotions. De cette même peur toujours puissante. Il fit alors une promesse. Qui pouvait sembler innocente ou bien incongrue selon les esprits mais qui ne l'était pas pour les plus réalistes...

- Je te ferai pas de mal, je te jure...

Aussi peu réaliste soit-il, car il ne contrôlait pas chaque parcelle de son inconscient, elle ne l'était pas non plus pour lui. Cette phrase ne sortait pas de nulle part. Et elle avait sans aucun doute son importante. Rassemblant tout son courage et ses dernières forces, après un certain silence, il releva la tête et plongea son regard dans le sien. Ce fameux regard, assez perturbé ou perturbant. Le taxi est arrivé. Le problème changeait donc... Comment se relever ? Comment on fait pour commander un mouvement aussi complexe déjà ? Pour ne pas s'écrouler une fois debout ? Parce qu'il était quand même toujours limite sur cette affaire... Ce qui était sûr toujours, c'est qu'il n'arriverait pas jusque là-bas seul.
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMer 18 Mar - 23:07


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Des larmes. Perles d'eau salée au bord des yeux que je suis la seule à voir...parce qu'elles n'existent pas. Je les devine, les imagine, comme on croit percevoir une expression faciale qui ne dure que quelques centièmes de secondes. Son regard est si lourd de sens qu'il me pèse. Il recèle tant de chagrin, de douleur, de regrets. C'est une émotion bien trop forte qu'il m'est difficile de cacher. Ma gorge est nouée par la retenue. Par l'impuissance. Je n'ai jamais rien connu de pareil. Il ne s'agit pas d'éprouver quelque chose pour quelqu'un, mais de partager un sentiment. Une souffrance personnelle qu'on ne peut détecter si on n'y a pas été invité. Un flot de questions me brûle les lèvres, mais le laisser s'échapper réduirait à néant tous mes efforts de contenance. Si je flanche maintenant, je l'entraîne dans ma chute et plus rien de ce que je pourrais dire ou faire ne m'apportera du crédit. Je me dois de rester fiable, solide, un vrai bâton de berger qui aide son possesseur à diriger le troupeau. Ici, les brebis sont des loups aux allures de souvenirs corrosifs. Bribes du passé qu'il aurait aimé effacer de son esprit. Fragments nocifs qui s'insinuent dans tout son être et s'emparent de chaque parcelle de son corps...jusqu'à ce qu'il ne puisse plus lutter, rende les armes et se laisse aller au dégoût de la vie. Mais son bâton est là. Je suis là.

Ses mots résonnent dans ma tête comme une mélodie incessante et c'est en partie à cause de l'alcool. Mais aussi et surtout parce qu'ils prétendent une situation répétitive. Il a déjà vécu cela. Il appréhende ce qui risque d'arriver et me préviens de sa bonne foi. Du pacifisme dont il fera preuve. Il quémande aussi ma présence, me supplie presque de tenir parole et de respecter mes engagements. Je souris timidement en guise de réponse, consciente du frisson qui vient de parcourir ma peau, des reins jusqu'au sommet de mon crâne. Je ne le crains pas lui, mais le mal-être qui l'habite. J'aimerais pouvoir faire abstraction de mes réticences et les balayer d'un revers de la main. Je me contente de les glisser sous un tapis, masquant le plus possible ces indésirables.

Je remets ses chaussures sans rechigner, constatant qu'il a bien plus de jugeote que moi, même ivre. Si je m'étais également coupée, nous aurions fait une paire d'éclopés tout à fait hors norme et il nous aurait été compliqué de regagner la sortie. Quoique même à l'heure actuelle, nous allons devoir faire preuve de patience et de méthode. Je presse légèrement sa main dans la mienne en me détachant progressivement de lui pour me relever, l'encourageant à me suivre. Je passe son bras sur mes épaules et maintient sa taille le plus fermement possible.

" Essaye...de ne pas trop poser ton pied au sol. "

Je trouve ses yeux et à l'aide des miens, je tente de lui dire que tout ira bien. Nous entamons une marche lente et, avec précaution, nous nous dirigeons vers l'extérieur. Nous allons abandonner cet environnement hostile pour un cadre plus neutre, dépourvu de tentations et de vices. Un contexte propice au calme qui, je l'espère, aura un effet positif sur lui. En tous cas, il l'aura sur moi et de la même façon qu'il a pu me transmettre ses blessures, j'aimerais lui donner un peu de ma sérénité.
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...[CLOSED] Heels, my dearest heels...[CLOSED] EmptyMer 25 Mar - 15:11


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L'alcool n'aide pas à oublier, sinon il ne serait pas dans cet état, c'est clair. Difficile aussi de penser qu'il allège la conscience. Et même si la conscience n'est pas très claire, on ne peut pas dire que l'instant est plaisant. Entre la gerbe, la peur et l'impression de mourir, rien n'est très tentant. Pourtant, il recommençait, il s'y noyait, il devait donc bien y avoir un bénéfice. Sûrement pas l'état au réveil, à moins que se sentir malade puisse devenir un bénéfice pour apporter des intérêts secondaires mais à première vue, ça reste peu crédible. Alors mystère. A moins que ce ne soit cette destruction justement qui soit salutaire. En s'enfermant dans une impasse, l'espace devient peut être plus gérable, au moins en apparence. Solution plus simple aussi qu'une destination finale et sans retour. Oui, un entre deux peu confortable mais préférable à un constant mal-être. L'alcool déride, l'alcool peut faire rire... Il avait d'ailleurs préféré la regarder danser et chanter sur sa scène imaginaire que de se sentir lui-même s'effondrer. Mais ce qui est arrivé ne peut être nié. Trop tard. Parfois l'alcool lève des voiles... Des secrets, des non-dits qu'on croit enfoui, qu'on penserait ne jamais révéler...

Il grommela alors qu'elle l'encourageait à se mouvoir. Partir d'ici mais pour aller où ? La question était trop précise pour qu'il n'y pense. Aurait-il fait l'effort dans le cas contraire ? Après tout ici ou ailleurs pourrait-il se dire. Il n'avait nulle part où aller. Sa jolie petite maison était bien trop vide, bien trop déprimante. Combien de temps allait-il tenir à ce rythme ? A quoi bon ? Qu'espérait-il encore ? Alors il s'accrocha de nouveau au fil qui les reliait. Elle s'était relevée et attendait qu'il en fasse autant. Le fil... Allez, courage. La tête lui tournait. Tout n'était pas très net autour de lui. Rien que tenir la position assise finalement, c'était pas si mal. Il posa les pieds au sol. Sa voix résonna dans son esprit sans prendre tout son sens. Le pied. Pas le pied. Pas toucher. Heureusement qu'elle joua de ses forces pour l'aider à retrouver la verticale car ses jambes dansaient la polka. C'est comme si on lui avait coupé les commandes de son corps ou alors que les messages étaient déviés et avaient du mal à passer... peut être que c'était une question de décodage. Lève la jambe, pose le pied. Il devait avoir cent ans, il lui fallait toute sa concentration pour tout décomposer. Mais la musique donnait encore du rythme à l'affaire, assez pour que l'impulsion suive.

Yeux dans les yeux, elle avait su trouver les mots pour l'encourager à la suivre, à faire un pas l'un devant l'autre. Une fois lancé, ça va mieux. Bon, il y eut quand même quelques dérapages qu'elle eut du mérite de rattraper. C'était physique l'air de rien. Quand à son pied, bah, il suivait, plutôt bien même si le pansement devait en prendre un coup. La sentir contre lui était aussi une sensation plutôt plaisante et réconfortante. La solitude aurait à la place était insupportable. Alors au milieu des bousculades vers la sortie, l'air lui manquait toujours mais la circulation reprenait dans son corps. Bouger un peu ne faisait pas de mal finalement. Le mouvement c'est la vie.

L'arrivée à l'air libre fut presque brutale. D'un coup d'un seul : le silence et le froid. Wahou, qu'est-ce qui se passe ? Un peu ralenti, son cerveau mit effectivement un peu plus de temps à analyser la situation et à trouver la réponse. Le résultat ne fut pas forcément négatif pour autant. Ca donne juste l'effet d'un saut d'eau jeté en pleine figure. Il marqua une pause, regardant la jeune femme l'air un peu abasourdi, puis il fronça les sourcils.

- C'est quoi ton nom ?

Pourquoi ça avait une importance brusquement ? Allez savoir. Il tira ensuite un peu sur son poignet comme pour vérifier la solidité du lien. Ayant donc repris un peu de consistance, il s'imagina appeler le taxi qui les attendait sagement depuis déjà un bout de temps, au vue de ses difficultés à avancer. Mais traîna pourtant avant de réussir à se remettre en route, les pauses c'est mauvais. Aidé, guidé, il se cogna quand même la tête dans la portière avant de s'effondrer sur la banquette arrière. Dans un éclair potentiel de lucidité, il donna le nom d'une rue... enfin, une rue new yorkaise, ce qui n'était quand même pas trop à propos... et certainement pas au goût du chauffeur, bien que la localisation ne se ferait probablement pas, les noms de rue pour ce que ça vaut en matière d'originalité...
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