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such a shame (bruce&david)

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MessageSujet: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyJeu 9 Avr - 17:06



Tous les matins, c'était toujours la même chose, à ressasser les souvenirs de la veille, à essayer de se souvenir par lui même, mais il ne parvenait à rien. Se voir parler face à une caméra l'énervait, parce qu'il ne comprenait pas pourquoi il pouvait afficher un sourire alors que la situation était des plus dramatiques. Bien sur, ça aurait pu être pire, il aurait pu mourir dans cet accident, mais perdre la mémoire était comme une punition et il ne pouvait rien faire pour y remédier. Il avait beau voir un psychologue, regarder des photos, écouter des conversations, c'était comme si ces souvenirs ne lui appartenaient pas, comme s'il était inconnu de lui même et ça en devenait lassant. En fait, pour situer, il revivait chaque fois la même journée, le lendemain de son retour à Memphis après avoir passé les huit dernières années dans l'armée américaine. Sauf qu'il s'en était passé deux ans depuis ce moment, mais lui, n'arrivait pas à visualiser qu'il avait désormais trente ans. Pour une personne normale, ça pouvait sembler drôle, et autant avouer que le voir galérer comme un idiot devant certaines choses pouvaient l'être, mais pour lui, c'était l'horreur. Personne n'arrivait à le comprendre, Dave avait cette impression d'être seul au monde, parce que ses amitiés avec certaines personnes n'avaient pas évolués, ou du moins, lui le croyait dur comme fer.

Ce dont David était certain, c'est qu'il était un sportif invétéré et qu'il ne l'oublierait pour rien au monde. Il avait pu le constater tout seul, sans l'aide de ses vidéos, parce que son corps avait changé, il était devenu plus musclé, plus endurant et pour une fois, il était fier de lui. Les changements physiques qu'il avait effectué pendant les jours précédents l'aidaient peu à peu à lui montrer qu'il ne restait pas à rien faire, et que ces deux dernières années s'étaient réellement passées. David s'habilla donc pour aller courir, parce qu'il savait pertinemment qu'il aimait cela, donc il enfila un short, un t-shirt et des tennis puis parti au parc de Memphis, là où il serait certain de pouvoir se détendre et de profiter du calme de la nature. Sur le chemin, des gens le saluèrent et par politesse, il en fit de même, même si franchement, il n'arrivait pas du tout à visualiser qui étaient ces personnes. Ça aussi ça pouvait être difficile à comprendre, et visiblement, il gardait son amnésie secrète parce qu'il ne voulait pas avoir à se justifier.

Il fit deux fois le tour du parc en courant, la sueur commençait à se voir sur son t-shirt sombre mais il ne se résigna pas à rentrer pour autant. Tout cet effort réussissait à lui faire oublier son problème et puis ça passait le temps, du temps en moins à voir des gens, à faire d'autres choses qu'il n'avait pas vraiment envie de faire. Dave s'arrêta une minute vers un point d'eau pour souffler et boire un coup, parce que la chaleur commençait à se faire sentir dans son corps. Mais c'était une bonne chose, car si les muscles sont chauds et douloureux, c'est que ça travaille et à défaut de pouvoir se souvenir de tous les moments qu'il vivait, il voulait avoir une preuve de ses efforts. Soudainement, un cycliste passa à côté de lui, tournant la tête pour le regarder et sans qu'il s'y attende, le gars dériva et se prit un tronc d'arbre mal coupé ce qui entraina sa chute immédiate. David écarquilla les yeux, il ne comprenait pas comment on pouvait avoir un vélo aussi cher et professionnel et ne pas savoir en faire. Mais par respect, il ne se risqua pas à rire, et s'approcha du type pour lui donner un coup de main. Il s'abaissa à son niveau. "Est-ce que ça va ?" Le type releva la tête et Dave recula d'un pas, se redressant, surpris mais aussi choqué de la personne qui se trouvait face à lui. Bruce. Il mit ses mains sur sa tête, désespéré. "Oh non non non..." Lâcha-t-il, reculant de plus en plus parce qu'il n'avait vraiment pas envie de se confronter à Bruce après tout le mal qu'il lui avait fait. C'en était trop, beaucoup trop pour un début de journée. Il aurait pu partir, mais certaines personnes autour de lui le regardait, prêt à venir s'il ne faisait rien, et il n'avait pas envie de passer pour un gros con.

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MessageSujet: Re: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyMer 29 Avr - 5:27

À mon réveil, je ressentais toujours ce manque de motivation qui m’habitait chaque fois que j’ouvrais les yeux et que je constatais que j’étais toujours dans cette chambre où je partageais mon lit avec Rebeckah. Comme si, miraculeusement, ma situation allait être différente, à un moment donné, sans que je ne lève le petit doigt. C’est beau rêver Bruce, vraiment, mais si tu n’as pas le courage de te battre pour ce que tu désires, tu vas te réveiller avec cette sensation jusqu’au dernier jour de ta vie. Autant dire que j’allais être le premier surpris si j’arrivais à m’assumer avant que j’arrive à l’âge de porter une canne. Je suis né soumis et je mourrai soumis. Plus pathétique que moi, tu meurs. « Uhm... » Le grognement de Rebeckah, toujours endormie, me sortit de mes pensées. J’observai son visage serein pendant un instant avant de culpabiliser à mort, encore une fois, au point de me lever pour fuir cette mascarade dans laquelle je m’étais délibérément embarqué. Je remplis mes deux bouteilles d’eau et je me préparai un sandwich que je mis dans mon sac avant d’installer celui-ci sur l’arrière de ma bicyclette. J’enfilai mon cuissard, un chandail vert ainsi que mes chaussures à semelle rigide. Il ne restait plus qu’à aller chercher mon casque et j’étais enfin prêt à fuir ma maisonnée pour aller me dépenser un peu. À vélo, je me sentais différent. Le vent qui caressait mon visage me donnait l’impression d’avoir un semblant de contrôle et de liberté sur ma vie. Évidemment, ce n’était qu’une illusion mais je l’appréciais pour le temps que ça durait. Je m’imaginais mettre mon pied à terre et avouer à tout le temps que j’aimais les hommes et que je n’aimais pas vraiment Rebeckah. J’imaginais que ma famille le prenait bien et qu’ils m’acceptent malgré tout. Cependant, j’étais certain que les choses ne se passeraient pas ainsi et c’était pour cette raison que je me la fermais et que je continuais d’avancer sans vraiment le faire. Juste à repenser à la réaction qu’il avait eue il y a dix ans, lorsqu’il était tombé sur Dave et moi, et j’en avais froid dans le dos. JAMAIS je n’allais m’embarquer dans ce genre de situations encore une fois. De toute façon, il était maintenant trop tard pour reculer. Rebeckah et moi attendions un enfant d’ici quelques mois à peine et je n’avais pas du tout envie de faire vivre l’enfer à un enfant innocent.

Je pris le même trajet que j’avais l’habitude de prendre, me dirigeant vers la piste cyclable près du parc. Je commençai à un rythme plutôt lent, histoire de me réchauffer, me permettant de faire quelques sprints lorsque j’arrivais dans les lignes droites. Je devais reprendre les pratiques fréquemment si je voulais avoir un bon résultat à la compétition qui arrivait à grand pas. J’avais continué de m’entrainer sur ma bicyclette à la maison, dans mon salon, mais ce n’était en rien semblable au vrai terrain. Mes cuisses me brûlaient mais je ne ralentis pas la cadence pour autant. On n’obtient rien sans souffrir, comme on dit. Je ralentis le rythme seulement en m’apercevant que j’approchais d’une courbe, au cas où il y aurait d’autres personnes sur la piste devant moi. Je n’avais pas tellement envie de faire un accident. Le souffle court, je me permis quand même de sourire au piéton qui se reposait près du cours d’eau malgré qu’il ne semblait pas vraiment m’apercevoir de son angle de vu. Sauf qu’à la dernière minute, son visage me frappa. Il n’a aucune chance que je l’oublie, lui. Sauf que cette distraction me mena droit à ma perte. Je perdis le contrôle de ma bicyclette et je fronçai droit sur un tronc d’arbre qui dépassait encore du sol malgré la coupe. Je fis un vol plané quelques mètres plus loin. Le souffle coupé par la chute, je me surpris à espérer qu’il ne m’ait pas remarqué ce qui était tout simplement impossible avec le spectacle que je venais tout juste de lui donner. David s’approcha de moi et me demanda si ça allait. Je pouvais d’ores et déjà dire qu’il ne m’avait pas reconnu ou sinon, il se serait sans doute réjouie de ce qui venait de m’arriver. Je relevai lentement la tête vers lui tout en me tenant le ventre alors que j’étais toujours en train de courir après mon souffle, suite à la chute. Je détachai mon casque et je le déposai sur le sol, à côté de moi. « Dave. » Murmurai-je presque, mal à l’aise de me retrouver devant lui. À vrai dire, j’avais envie de mourir. J’étais en train de me dire que j’aurais dû rester couché ce matin, en fin de compte. Ou avoir la chance de tomber sur une lampe magique qui me permettrait de faire le vœu de revenir dix ans en arrière pour réparer la plus grosse gaffe de ma vie. « Attends, s’il-te-plait. » Je regardai autour de nous pour constater que plusieurs personnes me regardaient, se demandant sans doute si ça allait. Je leur fis signe de la main que j’allais bien, pour qu’ils partent. En fait, j’avais surtout envie de nous éviter un auditoire, au cas où il aurait envie de vider 10 ans de colère sur moi. Je me relevai avec difficulté alors que mon regard était toujours posé sur lui. J’avais l’impression de le supplier du regard pour ne pas qu’il parte. « Ne t’en vas pas, s’il-te-plait. » Peu importe que c’était moi qui venais de tomber, je devais prendre de ses nouvelles pour ne pas qu’il parte en courant. Je fis quelques pas en direction de mon vélo pour retirer celui-ci d’en plein milieu de la piste. Je n’avais pas envie de causer un carambolage. Je le déposai dans la pelouse avant de revenir en direction de Dave tout en frottant doucement mes couses qui étaient éraflés au sang. Je grimaçai légèrement. « Tu vas bien? » Je ne rajoutai pas un mot de plus, me préparant mentalement à ce que le monde me tombe sur la tête. J’étais prêt à tout comme réponse mais j’espérais quand même que ce ne serait pas trop violent.

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MessageSujet: Re: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyMer 29 Avr - 23:03



C'était certainement la pire journée de sa vie, la pire. Et là, honnêtement, il espérait sincèrement qu'il l'oublierait dans la nuit, pour ne plus voir son visage. Les années ne lui avaient pas enlevé sa beauté, il était comme il l'avait laissé, mais avec un peu plus d'assurance dans son regard, l'assurance que Dave avait laissé derrière lui. A ce moment précis, il avait envie de mourir, de ne noyer sous ce point d'eau, juste pour disparaitre immédiatement, sans avoir de comptes à rendre. Mais c'était impossible, et même si ça faisait désormais dix ans qu'ils s'étaient quittés, -en mauvais termes évidemment-, il avait l'impression que c'était hier, ce jour où il avait réussi à lui faire verser des larmes sans même qu'il ne le sache. Dave avait envie de lui mettre son poing dans la figure pour l’assommer et pouvoir partir en courant en le laissant croupir sur le sol, mais c'était tout bonnement impossible parce qu'ils étaient devenu le théâtre de toutes les personnes présentes dans le parc. Et ça ne l'arrangeait pas, parce que tous ces regards sur lui le mettaient mal à l'aise, c'était intenable et pourtant, il restait planté là, anéanti, brisé.

L'autre se mit à parler, et Dave aurait largement préféré qu'il garde ses paroles pour lui, il ne voulait pas l'entendre lui dire qu'il était désolé parce qu'il ne buvait pas ses mots, des mensonges. Sa vie entière était un véritable mensonge, on ne pouvait pas dire que Bruce était un véritable homme, parce qu'il n'avait pas osé défier son père, ou alors il ne l'aimait pas autant qu'il le disait, parce que si c'était le cas, jamais il ne l'aurait laissé ici, sans repère. Et voilà où il en était désormais, un pauvre gars amnésique, s'étant engagé dans l'armée pour oublier ses déboires et cet homme qui l'avait tant souffert. Bruce ne méritait pas son attention, il ne méritait même pas qu'il le regarde parce que c'était trop dur de le voir ici, Dave commençait à avoir mal au ventre, la nausée, il avait réussi à faire de lui un raté. "Oh non, je n'vais pas m'en aller." Non, parce que trop de personnes étaient témoins de son vol plané au dessus d'un tronc d'arbre et puis, il ne lui ferait pas ce plaisir, il fallait qu'il l'affronte et qu'il arrête de faire la mauviette. De toute manière, il était ici le premier, alors c'était à lui de partir s'il le souhaitait, de toute façon, partir était bien la seule chose qu'il savait faire correctement, abandonner, faire du mal. Mais au fond, c'était difficile de ne pas lui pardonner toutes ces choses, d'oublier le passé, parce qu'il avait l'air si gentil. Ses coudes éraflés ne demandaient qu'à être soigné et la gentillesse de Dave faisait qu'il avait bien envie de jouer le docteur pour lui. Mais non, il croisa les bras et lui fit son regard le plus sombre qu'il pouvait, même si ça restait difficile parce que jouer les méchants, il ne connait pas Dave. "Tu veux savoir si je vais bien ? Un peu comme quand tu m'as laissé tomber il y a huit ans... Dix ans. Figure toi que j'en suis toujours au même point. Les choses n'ont pas changé, je suis toujours homosexuel et assumé en plus de ça." Il insista sur le mot 'homosexuel' histoire qu'il n'oublie pas ce qu'il est vraiment puis leva les yeux au ciel, désespéré, énervé. "Et toi ça va ? Tu t'es construit une vie bien rangée avec un femme et des gosses ? Papa a eu ce qu'il voulait ? T'es p't'être passé directeur de j'sais pas quoi ? Dis moi si je me trompe hein." Il fallait qu'il arrête, son cœur commençait à s'emballer et ça ne présageait rien de bon, mais ce n'était pas possible pour lui, les mots devaient sortir. A peine cinq minutes qu'ils étaient ensemble que Dave ne le supportait déjà plus. "Non, j'pense que je ne me trompe pas, t'es toujours le petit toutou à papa, tu fais les choses à sa manière et qu'importe ce que tu ressens, tu le gardes pour toi." Bruce avait toujours été soumis et Dave en avait subit les conséquences. "Enfin à condition que tu ressentes vraiment des choses parce qu'aimer, ce n'est pas vraiment ton truc à toi. Non, j'te vois plus à faire souffrir les gens, à les manipuler, à mentir, à agir comme un idiot, tu vois le genre ?" Clairement, il dressait un portrait de Bruce, la façon dont il le voyait et c'était comme ça, même si ça pouvait paraitre malpoli ou même complètement con d'agir ainsi, il fallait qu'il vide son sac, et il avait intérêt à garder ses distances avec lui, parce que ses nerfs commençaient à lâcher et ça ne présageait rien de bon.

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MessageSujet: Re: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyMar 5 Mai - 3:44

La réponse de Dave me laissa partagé. Je n’étais pas trop certain si je devais être rassuré ou a inquiet de la réponse qu’il venait de me donner. En un sens, j’étais content qu’il me dise qu’il n’avait pas l’intention de partir car cela allait me donner l’occasion de lui parler un peu, en espérant que je réussisse à recoller quelques morceaux que j’avais brisés autrefois. Mais en même temps, ses mots me faisaient peur. À vrai dire, j’étais tout simplement prêt à toute possibilité au niveau de sa réaction et je n’avais pas tellement envie qu’il se mette à tout déballer alors que nous étions dans un endroit public bien que ce n’était quand même pas l’endroit le plus passant. Je pouvais toujours me dire que ça aurait pu être pire comme si ça s’était produit dans un centre commercial ou quelque part comme ça si jamais il finissait par me crier dessus. Ce serait sans doute sur le seul détail que je pourrais me consoler. À en voir le regard et la position défensive que Dave prit, je su tout de suite que ce n’était pas parce qu’il était content de me voir qu’il souhaitait rester. En fait, le contraire m’aurait plutôt étonné. J’eus l’impression de me retrouver devant mon père alors que je n’étais pas encore un adolescent. Instinctivement, mes épaules s’arrondirent alors que j’abaissai l’échine de façon soumise. S’il a bien une chose que je n’aimais pas, dans la vie, c’était bien le conflit et encore plus quand c’était avec une personne que j’aimais. Et avec Dave, je savais qu’il avait de très bonnes raisons de m’en vouloir. Dans cette histoire, ça avait été moi le fautif et je m’en étais toujours voulu. Si j’avais pu revenir en arrière pour prendre sa défense, je l’aurais fait. Maintenant, il suffisait qu’à trouver un moyen de me faire pardonner et à espérer qu’il réussisse un jour à faire une croix sur la plus grosse bêtise que j’avais fait à vie : l’abandonner. Sa première réplique me rentra dedans de plein fouet. La rancune qu’il ressentait pour moi se faisait sentir à trois kilomètres et l’accent qu’il mit sur le mot homosexuel ne fit que me mettre davantage mal à l’aise. Je détournai le regard un instant avant de plonger timidement mon regard dans le sien, l’air suppliant. « Je suis tellement désolé ... » Je ne voyais pas ce que je pouvais rajouter d’autre, honnêtement. Ces quatre mots, je lui répèterais à tous les matins à son réveil, s’il le fallait. Je savais que ça serait loin d’être suffisant pour qu’il veuille bien me pardonner mes erreurs mais je ne pouvais pas m’empêcher de le lui dire. Cela faisait dix ans que je regrettais ce qui s’était passé et que je n’avais pas pu m’excuser comme il ne m’en avait jamais laissé la chance. Maintenant qu’il était là, je devais en profiter avant qu’il ne disparaisse encore une fois pendant des années.

Dire qu’il avait raison sur l’idée qu’il se faisait de moi me pinça légèrement le cœur. La seule chose à propos de laquelle il avait tort, c’était le fait que j’avais des enfants. Mais il y en avait un en route alors c’était tout comme. « Je n’ai pas d’enfants. » Je ne pris pas le soin de valider le restant de ses paroles mais je ne voulais pas qu’il ait raison sur tous les points à propos de moi. Il ne pouvait pas avoir raison sur tout, tout simplement. Parce que je ne voulais pas être devenu celui qu’il croyait que j’étais rendu même s’il avait totalement raison. Mon père avait eu ce qu’il voulait, voilà. J’avais marié une femme qu’il avait mise sur mon chemin et nous attendions un enfant. Du côté professionnel, j’étais à la tête de la franchise de sa compagnie de publicité. Que pouvait-il demander de mieux? « Je ne garde pas tout pour moi... » murmurai-je doucement. Dave, je lui avais toujours dit ce que je ressentais vraiment. C’était le seul avec qui je m’étais permis d’être moi-même, le seul que j’avais réellement aimé depuis que j’étais en âge d’aimer. La seule raison qui m’empêchait d’être vraiment qui j’étais, c’était mon père. Parce que je connaissais l’opinion que mon père avait sur les homosexuels et que de lui avouer que j’aimais les hommes pouvait m’être très coûteux. S’il décidait de me mettre à la porte de son entreprise, qu’est-ce que j’allais devenir ? Il était la seule expérience professionnelle que j’avais, le seul que je pourrais sans doute vraiment donner comme références. Alors comment j’allais faire pour me trouver du boulot si ma seule expérience se terminait en congédiement sans la moindre référence à donner à un nouvel employeur potentiel? Qui plus est, mon père avait tout un tas de connaissance alors il n’aurait aucun problème à me mettre des bâtons dans les roues s’il voulait se venger du fait que je n’étais pas le fils dont il avait tant rêvé. Je n’avais tout simplement pas de plan B, dans la vie. Alors je préférais vivre la petite vie rangée qu’il avait placée devant mes pieds plutôt que de vivre avec l’homme que j’aimais. J’étais tout simplement pathétique et j’avais autant de couilles qu’une gamine, voilà. « Tu m’en veux encore, je le comprends. Je m’en voudrais aussi si j’étais toi. » dis-je en soupirant tout en fermant les yeux, honteux. « En fait, je m’en veux moi-même. » Qu’est-ce que j’avais à perdre, de toute façon? Je ne le reverrais pas avant des années alors aussi bien en profiter. « T’as raison, je suis un idiot. Sans doute le plus idiot que je connaisse. » Quelle personne intelligente refuserait d’être heureux avec l’amour de sa vie? Moi, apparemment. C’était sans doute la preuve que je n’étais pas aussi intelligent que je le pensais. « Mais je ne t’ai jamais menti à propos de ce que je ressentais pour toi. » dis-je tout bas après m’être rapproché de lui pour m’assurer qu’aucun passant n’entendrait ce que je voulais lui dire. « Je ne sais pas si tu arriveras un jour à me pardonner mais tu dois au moins me croire sur ce point-là. » S’il pouvait au moins être persuadé que j’avais été honnête quant à mes sentiments pour lui, ce serait déjà ça de gagné.
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MessageSujet: Re: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyMar 5 Mai - 21:52



Être désolé n'allait pas changer grand chose à la situation, parce que de toute manière, le lendemain sera tout aussi difficile, il sera toujours amnésique, il regardera pour la énième fois une vidéo pour se rappeler de sa situation et Bruce ne savait même pas toutes ces choses. Pour Dave, c'était en partie sa faute, parce qu'il l'avait quitté et du coup, il s'était engagé dans l'armée pour moins souffrir de ce manque qu'il ressentait au fond de lui. Il était persuadé qu'il n'aurait jamais eu l'accident s'il n'avait pas fait l'armée, que les choses auraient été bien différente, que Bruce pourrait actuellement être son mari, ou fiancé, tout dépend de l'avancement des choses. Il y avait cru dur comme fer, il croyait en leur amour bien plus que lui, sauf qu'il avait le mérite de ne pas se mentir à lui même, contrairement à lui. Alors non, le fait qu'il soit désolé ne changerait pas la situation, il se retrouverait au même point que la veille, avec les mêmes problèmes et Bruce ne le saurait probablement jamais. Le cœur de Dave continuait de palpiter rapidement dans sa poitrine, il le sentait, sa respiration s'accélérait et accepter les excuses de monsieur n'aurait certainement pas améliorer sa situation actuelle. Il ferma les yeux un court instant, repensant à cette dernière nuit qu'il avait pu passer avec lui, il réalisa qu'il était heureux mais désormais, plus rien n'avait de sens, plus rien n'existait entre eux et ça avait tendance à l'énerver de plus bel. "Je me fou de tes excuses." Balança-t-il en levant le yeux au ciel. Le mal était fait, Bruce ne pouvait pas revenir en arrière, il avait réussi à détruire sa vie en un fragment de secondes et là, il cherchait tout de même à se faire pardonner, comme si rien ne s'était passé, comme si dix ans ne s'étaient pas passé entre temps. Non, pardonner était bien trop compliqué pour Dave, il devait se montrer fort, comme il avait pu l'être à l'armée en ignorant ces imbéciles qui avaient critiqué ses choix, il ne devait pas lâcher prise...

Bruce avoua qu'il n'avait pas d'enfants et de toute façon, Dave n'en avait rien à faire, parce que ça ne le concernait plus dorénavant, il n'était plus qu'un fantôme dans sa vie, le passé. Puis bon, il était certain qu'il deviendrait père un jour ou l'autre parce que sa femme voudrait des enfants et même qu'il s'habituerait à mentir en affirmant qu'il est hétérosexuel, alors qu'il n'y a rien de vrai dans tout ça. Bruce est un menteur, un point c'est tout, il n'y a plus rien à dire de toute façon, l'histoire appartient au passé depuis longtemps maintenant, et Dave aimerait prier pour ne plus s'en souvenir, pour ne plus se voir souffrir, parce que ces retrouvailles n'ont rien d'intéressants pour lui, ça n'a plus aucun sens. "Non, bien sur, tu gardes seulement le fait que tu es un homosexuel, mais tu ne le revendiqueras jamais ça... Non bien évidemment, tu ne gardes pas tout pour toi, non..." Il passe la main dans ses cheveux, le sport lui a fait monté la température et voir Bruce n'a pas aidé à améliorer son état. Il se demande bien s'il avouera un jour sa vraie nature, ou bien s'il compte mentir toute sa vie, quitte à en souffrir pour l'éternité. Mais évidemment, Bruce est bien trop lâche pour ça, il ne défiera jamais son père pour une telle connerie, parce que l'homosexualité est un crime aux yeux des Shillington, on ne peut pas se permettre d'aimer une personne du même sexe, c'est une honte pour le monde entier. Dave soupire bruyamment en écoutant ses paroles, il lui en veut, c'est une certitude, et il lui dit qu'il s'en veut lui même ? C'est l'hôpital qui se fou de la charité en fait ? Comment peut-il regretter quelque chose alors qu'il est à l'origine de ce drame ? Parce que c'est un drame pour Dave, il n'a pas eu de relations sérieuses depuis des années, Bruce était le premier, et le dernier. En réalité, il n'a pas eu beaucoup d'hommes dans sa vie, peut être deux en dix ans, mais il n'a jamais pu s'attacher à quiconque parce qu'ils n'étaient pas des homosexuels confirmés, tout comme Bruce, il n'avait certainement pas envie de revivre la même chose, encore une fois. "On est au moins d'accord sur quelque chose alors, oui tu es un idiot, même un con." Et encore, il modère ses paroles, parce que 'con' n'est pas le mot le plus fort pour le décrire, il en a d'autres en tête, mais il n'a pas envie de paraitre malpoli, ce n'est pas parce qu'il lui en veut qu'il doit se comporter de manière imbuvable. Bruce fait un pas en avant, puis deux, il se rapproche un peu trop au goût de Dave. Il n'a pas le droit de lui infliger une telle chose, il aurait mieux fait de continuer sa course à vélo, ça aurait été beaucoup mieux pour lui, pour tout le monde. "Je n'arriverais certainement jamais à te pardonner, c'est sur, mais je veux bien te croire, je n'en ai jamais douté." Mais son honnêteté ne le ferait pas gagner la confiance de Dave, c'était bel et bien terminé et hors de question de remettre le couvert et de boire ses paroles. "Tu sais ce que je ne te pardonnerais jamais en revanche ? C'est le fait que tu m’as presque accusé de viol devant ton père." Parce que Dave a toujours été un homme bon, il n'a jamais fait de mal à personne et savoir qu'il aurait pu finir en prison pour quelque chose qu'il n'a pas fait, ça reste ancré en lui, il ne peut pas oublier. "Je ne pense pas avoir mérité d'être traité comme ça. Et je t'en veux, oui, je t'en veux à un point inimaginable si tu savais." Une larme coule sur sa joue, il a parlé calmement cette fois-ci, mais il l'essuie d'un revers de la main et recule d'un pas pour garder ses distances avec Bruce. Il n'a pas envie qu'il le voit dans un état pareil, il ne veut pas qu'il le console, il n'a pas le droit de revenir comme une fleur vers lui, il l'a détruit et c'est fini, il ne peut pas lui pardonner ses erreurs.

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MessageSujet: Re: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyDim 24 Mai - 19:13

Je ne m’étais pas réellement attendu à ce qu’il accepte mes excuses aussi facilement. Sa réaction ne m’étonna pas le moins du monde bien que j’aurais préféré qu’elle soit différente. J’espérais vraiment être en mesure de réparer les pots cassés entre nous deux et qu’il finisse par me détester un peu moins. Pas pour qu’on se remettre ensemble mais pour que notre passé soit moins lourd pour chacun de nous. Pour que l’on soit en paix avec ce qui était arrivé si cela était un minimum possible. Je n’étais pas au courant de ce que sa vie avait été dans les dix dernières années mais j’espérais vraiment qu’il finisse par être en mesure de vivre une relation amoureuse saine car il le méritait. Je ne pouvais surtout pas vivre avec l’idée que je sois responsable de l’absence d’un homme dans sa vie. Nous n’avons qu’une vie et j’espérais vraiment que Dave ne se prive pas de vivre quelque chose à cause de ce que je lui avais fait il y a dix ans. « Ok. » dis-je sans trop savoir quoi rajouter. S’il y avait bien une chose qu’il ne pourrait pas me reprocher, ce serait bien de ne pas m’être excusé. Il m’en voulait probablement à mourir au point où peu importe ce que je dirais ce ne serait jamais suffisant mais au moins, moi j’aurais la satisfaction de lui avoir dit que j’étais désolé et je savais que mes excuses étaient sincères. Je ne lui disais pas ces mots simplement parce que je me retrouvais face à face avec lui mais pas du tout. Depuis la minute où il était parti, il y a dix ans, que je souhaitais lui dire ces mots. Ils me pesaient sur la confiance et je voulais qu’il comprenne que je regrettais ce qui s’était passé. Ce que je donnerais pour que les choses se soient passées autrement, cette journée-là. J’en serais ressorti plus heureux et je n’aurais pas fait de mal à Dave. Qui plus est, je n’aurais pas entrainé Kathleen dans cette histoire. Je ne l’aimais peut-être pas réellement mais elle ne méritait quand même pas non plus ce que je lui faisais subir. À bien regarder le portrait, je n’étais vraiment pas une si bonne personne que je l’avais toujours cru. Je ne faisais que mentir à tout le monde, prétendre être un homme que je n’étais pas réellement et je blessais les gens qui m’entouraient. La mascarade qu’était ma vie n’était pas qu’un élément banal de leur vie, non, c’était majeur. Mais à quoi j’avais pensé de faire un enfant à une femme que je n’aimais pas? Mes décisions avaient un gros impact sur la vie de ma femme et sur celle de notre enfant à venir. J’imaginais déjà bien la scène, dans plusieurs décennies, lorsque j’allais être vieux et malade et que personne ne serait à mon chevet. Pourquoi le seraient-ils, après tout? Si j’étais mon propre père, je serais probablement fâché contre moi-même, moi aussi. Était-ce que je souhaitais vraiment comme fin de vie? Me retrouver seul? Pas vraiment. Qui souhaite finir ses jours tout seul, d’ailleurs? Sans doute personne et je n’étais pas si différent de la majorité dans cette situation-ci.

Avouer que j’étais homosexuel aurait tout simplement trop d’impact, ne pouvait-il pas le comprendre? Sans doute pas comme il était trop concerné par l’histoire et qui étais-je pour lui en vouloir? Je ressentirais sans doute la même chose si j’étais à sa place. Quoique je déteste tellement le conflit que je serais sans doute prêt à lui pardonner avec un petit peu de patience. « S’il-te-plait... » dis-je en levant la main légèrement pour qu’il baisse le ton. Je n’étais pas convaincu que mon geste aurait le résultat escompté mais je ne perdais rien à essayer. « Cette histoire est entre toi et moi, nous n’avons pas besoin de public. » L’Humain était une espèce curieuse et je ne tenais pas spécialement à ce que mon homosexualité soit rendu publique, en ce moment. J’étais à la tête d’une grande compagnie alors je n’étais pas inconnu de la population et je n’avais pas vraiment envie que Kathleen soit au courant de mon homosexualité en lisant le journal. « Je ne suis pas prêt. » Et quand allais-je l’être? À soixante-dix ans lorsque j’allais être sur mon lit de mort à me dire que j’aurais donc dû? Sortir du placard aurait un impact monstre sur ma vie et je n’étais pas encore prêt à tout risque. Je n’avais pas de plan B au niveau professionnel et je n’avais certainement pas envie de perdre ma maison parce que je n’avais plus de travail. J’étais plutôt confortable au niveau financier mais l’argent baisse vite lorsqu’il n’y en a plus qui rentre. Et si mes amis venaient à savoir ce que j’avais fait, j’en perdrais sans doute une partie. Au final, il me resterait qui? Moi-même. Et il faut croire que je ne m’aimais pas suffisamment pour être capable de vivre en solitude avec ma seule et unique personne. « Vas-y, défoules-toi. Je le mérite. » dis-je en levant légèrement les bras comme pour lui dire de me frapper. Verbalement parlant, on s’entend. Si ça pouvait l’aider dans le processus de guérison, tant mieux. J’allais tenter de me montrer fort comme si ses mots ne m’affectaient pas même si c’était tout le contraire. Lorsque Dave affirma qu’il me croyait, mes épaules se relâchèrent instantanément. C’était un réel soulagement de voir qu’il savait mes sentiments sincères. C’était déjà ça et je ne pouvais pas en demander plus. « Merci ... » dis-je avec un sourire en coin malgré que mes émotions étaient partagées entre le soulagement qu’il me croit et le pincement au coeur que je ressentis lorsqu’il affirma jamais pouvoir me pardonner. Mon sourire à peine naissant disparu en un claquement doigt lorsque Dave parla des accusations de viol. Je baissai la tête tout en fermant mes yeux quelques instants, honteux. « Je ne savais pas quoi dire. » Ce qui n’excusait en riant ce que j’avais sous-entendu. « J’aurais dû te défendre. » David avait raison, il n’aurait jamais dû être traité de cette façon. Être accusé de viol, c’était quelque chose de sérieux. Et connaissant mon père, il aurait vraiment été prêt à engager une poursuite contre lui et je ne m’en serais sans doute jamais remis. « Si je le pouvais, je ferais les choses différemment. » Du moins j’avais espoir que je le ferais. Est-ce que j’aurais le courage de tenir tête à mon père ou si les choses se termineraient encore de la même façon, me sauvant la queue entre les jambes? « Tu as raison. » dis-je en avalant presque de travers sentant l’émotion me monter dans la gorge en voyant les larmes couler sur ses joues. Je me sentais mal de le voir comme ça, de savoir que c’était à cause de moi tout ça. « Tu mérites mieux que ça, mieux que moi. » Et je le comprenais de m’en vouloir à ce point-là. « J’aimerais pouvoir réparer ce que je t’ai fait. » Je le laissai s’éloigner de moi à contre-coeur, la peur qu’on soit déjà rendu au moment où il partait de son côté et moi du mien. Et si on ne se revoyait plus? Le dernier souvenir que j’aurais de lui, ce serait la douleur que je pouvais voir sur son visage à l’instant. « Je pourrai sans doute jamais te dire assez à quel point je m’en veux pour ce que je t’ai fait. » La seule chose que je pourrais sans doute faire de bien pour lui, ce serait sans doute de le laisser vivre sa vie de son côté. Mais ça ne serait pas facile.
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MessageSujet: Re: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyMar 2 Juin - 23:48



David était plus seul que jamais depuis deux ans, et même depuis dix ans finalement. Parce que depuis Bruce, il n'avait jamais rien vécu d'intéressant, il n'avait jamais connu d'autres hommes que lui. Autant dire directement qu'il l'avait bloqué, il n'avançait pas et au fil des années, il avait réussi à se contenter de ce qu'on lui donnait. L'armée n'avait rien arrangé à sa situation, bien au contraire, voir un amas d'hommes tous aussi virils les uns que les autres l'insulter de tous les noms possibles pour se défouler avait fait baisser sa confiance en lui. Et l'accident, ces moments importants perdus chaque nuit... Dave n'avait jamais pensé qu'il aurait une vie parfaite, parce que vivre dans ce monde était de plus en plus difficile de nos jours, mais il espérait quand même vivre de bons moments, et les seuls qui lui revenaient en mémoire étaient mauvais, que des mauvais moments où il pouvait pleurer sur son sort comme un idiot, un idiot seul, désespérément. Contrairement à Bruce, il n'avait pas autant d'argent que lui, il avait appris à se contenter de ce qu'il pouvait, il n'avait pas de boulot extraordinaire, pas d'enfants. Finalement, sa vie était bien pourrie, il le voyait comme ça. Et personne ne pouvait y remédier, parce qu'il n'y mettait pas du sien depuis deux ans déjà, il ne voulait plus avancer puisque quoi qu'il fasse, il n'en avait aucun souvenir le lendemain. Bruce baisse d'un ton, il parle peu, il n'a pas vraiment l'air de savoir quoi dire, mais de toute façon, ça ne change rien, Dave n'est pas prêt à l'écouter, à lui dire des choses qu'il sait déjà, qu'il regrette. Pendant dix ans, il n'a pas songé une seconde à ce qu'était devenu Dave, il n'a jamais pris de ses nouvelles et pourtant, il savait très bien où il était parce qu'il n'a pas bougé depuis dix ans, il n'a pas évolué, il est resté au même point, à attendre désespérément un signe de Bruce, un signe qu'il n'a jamais reçu.

Ses gestes, sa façon de parler, tout lui rappelle à quel point il l'aimait, et il se sent coupable de ne pas lui avoir assez dit, parce qu'au fond de lui, il espère sincèrement que ça aurait pu faire changer les choses, que Bruce aurait accepté ce qu'il était vraiment si Dave lui avait prouvé son amour. Il regrette, il se sent coupable de n'avoir rien fait de plus pour le récupérer, mais le père de Bruce l'a vite refroidit avec ses menaces et le simple fait de le contacter aurait pu lui porter préjudice. Finalement, il a peut être agi dans l'intérêt de Bruce ? Il fait une petite moue sans s'en rendre compte parce qu'à mesure qu'il parle, il essaie d'y voir plus clair, de chercher une raison qui aurait pu le faire changer d'avis. Et voilà qu'il agite sa main en l'air pour lui demander de baisser d'un ton. Dave écarquille les yeux, c'est une blague ambulante ce gars, il se permet de lui faire un coup pareil alors qu'il est en tort. Sans vouloir être méchant, il tape la main de Bruce, pas très fort, mais suffisamment pour qu'il comprenne que c'est un geste gênant à ses yeux, et pour qu'il ferme son clapet. "Mais arrête... Dis moi franchement qui en a quelque chose à foutre de ta vie sexuelle ?" Il lève les yeux au ciel, il a parlé plus doucement cette fois-ci, parce que MONSIEUR ne veut pas qu'on évoque sa vie sexuelle, le fait qu'il soit homosexuel alors qu'honnêtement, tout le monde s'en fou certainement, mis à part son père et sa femme à la limite, et par chance, ils ne sont pas dans les parages. Remarque, c'est peut être une bonne chose, parce que si le père Shillington était dans le coin, Dave aurait certainement eu à faire à lui et ce n'était pas dans ses prévisions de la journée. "Et tu seras prêt dans combien de temps au juste ? ça commence à faire des années là, il faudrait peut être que tu te décides à sortir du placard un jour ou l'autre." Il chuchote, monsieur veut de la discrétion alors Dave respecte ce qu'il souhaite, le respect ça le connait, contrairement à d'autres. Il hausse les épaules. "Enfin, si jamais tu le fais un jour, parce qu'à l'allure où t'es parti, tu risques de mourir avant même de pouvoir montrer ton vrai toi." De quoi a-t-il peur mis à part son père ? David ne comprend pas, il n'arrive pas à comprendre cette peur parce qu'être homosexuel n'est pas un crime, le mariage gay est d'ailleurs autorisé désormais alors pourquoi est-il comme ça ? Pourquoi ?

Bruce est faible, et Dave le voit encore lorsqu'il lève le bras, comme si le frapper allait l'aider à aller mieux, ça ne changera rien, même s'il mériterait bien de s'en prendre une en pleine tronche pour se remettre les idées en place, parce que pour croire que David peut être violent, c'est vraiment ne pas le connaitre. Finalement, il ne le connait pas, et c'est réciproque, Bruce n'est plus l'homme qu'il a aimé il y a dix ans, il ne l'est plus depuis l'épisode du chalet, et son avis sur la question ne changera pas. "T'es pitoyable." Une nouvelle fois, il lève les yeux au ciel, parce qu'aujourd'hui, il a l'impression que Bruce est passé sous un bus, qu'il n'a pas les idées claires, il dit n'importe quoi, ou alors c'est peut être lui qui ne comprend plus rien au monde qui l'entoure. Ça ne serait pas étonnant, son amnésie n'a pas évolué depuis deux ans, alors peut être qu'il perd la boule désormais. Les accusations de viol devaient revenir sur le tapis, et Bruce avait exactement la même expression sur son visage que le jour où ça avait eu lieu, il baissa la tête, honteux peut être, mais ça n'excusait rien, parce qu'il avait beau être à tomber en faisant le petit malheureux, ça ne pouvait plus marcher. "Je suis certain que tu ferais exactement la même chose, parce que tu n'as pas de couilles." Ce n'était pas son genre de parler comme ça, la vulgarité n'avait jamais été son truc mais il fallait dire les choses telles qu'elles étaient, Bruce n'a pas de courage et n'en aura certainement jamais, autant être honnête puisque c'est l'heure des règlements de comptes. "Ne dis pas que je mérite mieux que toi, parce qu'au fond de toi, t'es une bonne personne, seulement tu ne fais rien pour me montrer cette personne. De toute façon, tu ne peux pas savoir qui je mérite ou non, tu ne me connais plus." Il n'allait pas l'insulter toute sa vie, ça ne changerait pas les choses, et même en disant cela, Bruce ne pouvait pas espérer une victoire, juste que la gentillesse de Dave remontait toujours à la surface, et il se détestait d'avoir dit une chose pareille. Une question lui trottait quand même l'esprit, et il fallait qu'il se décide à lui demander, juste pour savoir. "J'veux juste savoir..." Il inspira profondément. "Tu m'aimais sincèrement ? Enfin... J'veux dire, est ce que ça aurait changé les choses si j'te l'avais dis plus souvent, que je t'aimais ?" Il se sentait si coupable, alors qu'il ne l'était pas, la faute revenait entièrement à Bruce, qu'il l'accepte ou non. De toute façon, sa réponse n'aurait pas d'impact sur sa vie, c'était juste une curiosité personnelle, car demain matin, il aurait oublié cette conversation...

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MessageSujet: Re: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyDim 14 Juin - 18:26

Spoiler:

Les journalistes, peut-être? J’étais quand même à la tête d’une compagnie très importante en ville et les journalistes ne manqueraient sans doute pas une occasion de parler de ma vie sexuelle si je ne marchais pas droit. Et connaissant mon père, ça ne prendrait pas de temps que mon homosexualité parviendrait à ses oreilles si ça ne venait à être publié. « Mon père. » Et plein d’autres personnes qui n’ont absolument rien d’autre à faire que de se divertir avec la vie personnelle des autres. Peut-être que lui ça ne l’intéressait pas mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Je me sentais mal de l’avoir blessé et oui j’aurais dû agir d’une autre façon il y a dix ans mais pouvait-il comprendre que si je sortais du placard maintenant que ça allait avoir un impact majeur sur ma vie? Qu’est-ce que j’allais devenir sans l’entreprise de mon père? Si je venais à me séparer de Kathleen à cause de ça, elle m’exigerait sans doute une pension alimentaire pour le petit et comment je ferais pour payer ça, moi? J’avais de grosses économies en banque mais avec toutes les dépenses que j’avais, le montant descendrait rapidement s’il n’y a plus une cenne qui entrait pour compenser. Je me sentais pris, voilà. Peu importe l’aspect de ma vie auquel je pensais, ça allait tout chambouler. Être soi-même ouvertement n’était pas si facile que ça, en fin de compte. « Les gens au boulot, aussi. Kathleen ... » Première fois que j’évoquais ouvertement son nom devant lui. Je n’étais pas certain que c’était une bonne idée mais peu importe. Il n’y avait sans doute rien que je pouvais dire pour calmer la situation. Il était frustré et je le comprenais. « Assumer ouvertement ton homosexualité, tu trouves ça facile toi? » Et je ne lui posais pas la question de façon rhétorique, au contraire. Je voulais vraiment savoir comment il le vivait. Peut-être que ça me donnerait un peu de courage pour un jour faire le pas comme il l’avait fait. Mais de mon côté, je n’avais que Brokeback Mountain en tête. Nous n’étions plus dans ces années mais les gens n’acceptaient pas tous l’homosexualité encore. « Ce n’est pas si simple, Dave ... » Et pourtant ça semblait l’être à l’écouter parler. Mais il avait raison, au fond. Allais-je avoir le courage de le faire un jour? Plus les années passaient, plus il y avait de facteurs qui me faisaient hésiter. Il y a dix ans, il n’avait que mon père qui m’avait empêché de faire le pas. Mais aujourd’hui il y avait aussi ma vie professionnelle et puis Kathleen qui allait donner naissance à notre premier enfant d’ici quelques mois. Et qu’est-ce que ça allait être, dans quelques années? Notre - ou nos - enfant allait être une raison de plus. Au final, ça n’allait jamais être plus facile de le faire, peu importe que j’attende un an ou dix. « Je ne sais pas ce que je ferais. » J’essayais pourtant d’y réfléchir mais je n’avais jamais vraiment eu de plan B au niveau professionnel. « Je pourrais perdre mon travail. Je n’ai pas de plan B. » Et je suis certain que mon père allait aider Kathleen à obtenir la garde complète si c’était ce qu’elle désirait. Mes parents ne me parleraient plus, ma femme non plus et mon enfant n’aurait sans doute jamais connaissance de mon existence. Et avec la rancune que Dave ressentait à mon égard, je ne pouvais certainement pas espérer qu’il soit là pour me soutenir. Au final, j’allais avoir qui pour m’épauler? Personne à part moi-même. Et je ne m’aimais pas suffisamment pour être capable de passer autant de temps seul avec moi-même.

Oui, j’étais pitoyable. Je le pensais moi-même de ma propre personne avec tout le mal que je faisais autour de moi. Mais ça ne rendait pas plus facile de l’entendre de sa propre bouche. Ça me faisait mal, en fait. Tout ce que je voulais, c’était lui plaire. Qu’il soit fier de moi plutôt qu’il me regarde avec dédain. Je voulais voir l’admiration dans son regard ou sentir une quelconque émotion positive dans ses yeux. Mais c’était loin d’être le cas et c’était seulement de ma faute. C’était plutôt la honte que je voyais dans ses yeux. Rien de très gratifiant, en fait. Et lorsqu’elle affirma que je n’avais pas de couilles, j’eus l’impression de me faire gifler en pleine face alors que, pourtant, j’étais bien au courant de cette information. « Peut-être pas. » Nous ne le saurons jamais, de toute façon étant donné que c’est tout simplement impossible de revenir en arrière. Mais j’essaye quand même de me convaincre que je ferais les choses différemment. Mais disons que Dave avait raison sur ce coup-ci. Le courage ne faisait pas du tout partie de mes qualités. Je détestais le conflit, pour tout dire, et je déclencherais la troisième guerre mondiale si je venais qu’à avouer mon homosexualité à tout le monde. Mais au final, ça n’avait fait que rendre ma relation avec lui conflictuelle. Et pourtant, j’eus presque l’impression qu’il me complimenta lorsqu’il affirma qu’au fond, j’étais une bonne personne. J’eus presque envie de sourire, d’ailleurs, mais la fin de sa phrase m’en retira l’envie. Non, je ne le connaissais plus. Mais comment je donnerais pour que ce ne soit plus d’actualité. « Et qu’est-ce que je devrais faire pour te le montrer? » Je m’attendais un peu au type de réponse que j’allais recevoir mais c’était sorti tout seul. « Oui. » dis-je sans aucune hésitation lorsqu’il me demanda si je l’avais sincèrement aimé. Sans doute ma seule réplique que je pouvais dire avec autant d’assurance depuis tout à l’heure. « Je ... » dis-je en réfléchissant, haussant les épaules. Est-ce que ça aurait vraiment changé quelque? Comment pouvoir donner une réponse précise dix ans plus tard alors que je n’étais plus dans la situation? « Peut-être, je ne sais pas. C’est difficile à dire sans être dans le moment. » Et puis j’avais quand même un peu changé, en dix ans. Je ne réfléchissais pas nécessairement de la même manière que dans ma vingtaine. Je ne pouvais malheureusement rien affirmer. « Mais je te jure sur ma tête que je t’aimais. T’es le seul qui me fait me sentir de même. » Parce que aujourd’hui encore, il ne me laissait pas indifférent. Et disons que je ne m’étais pas attendu à ressentir ça une autre fois dans ma vie.
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MessageSujet: Re: such a shame (bruce&david) such a shame (bruce&david) EmptyJeu 18 Juin - 23:41



Son père, il n'avait que ce mot à la bouche. Comme si une personne pouvait dicter la vie d'une autre ? Il haussa les épaules, parce qu'il s'attendait à cette réponse, puisqu'il avait toujours raisonné ainsi, pensant sans arrêt à son père, dans toutes les situations possibles d'ailleurs. Son père ne pouvait pas choisir pour lui, il n'avait pas le droit de s'immiscer dans sa vie personnelle, il n'avait d'ailleurs pas son mot à dire sur ses relations, qu'elles soient sexuelles ou amicales. Dave n'avait jamais compris ce raisonnement, il n'arrivait pas à assimiler toutes ces choses, il ne comprenait pas pourquoi il persistait à voir son père alors qu'il ne l'acceptait même pas comme il était. C'était au delà de ses compétences de comprendre ses raisons, il n'arrivait pas, c'était bien au dessus de ses forces de chercher un temps soit peu à comprendre. En fait, c'était pitoyable de sa part d'agir de façon aussi égoïste vis à vis de Dave, parce qu'il ne pouvait pas savoir ce qu'il ressentait au fond de lui, cette immense peine qui lui traversait l'esprit chaque jour depuis dix ans. Mais non, Bruce préférait jouer au con, avec cette conviction de devoir plaire à son père chaque jour de sa vie, comme s'il était le seul être humain à avoir besoin d'être fier de lui. Dave aussi aurait aimé pouvoir être fier de Bruce, mais il n'y parvenait pas, il n'y parviendrait jamais d'ailleurs, parce que selon ses dires, personne ne l'accepterait s'il était homosexuel. Pas même Kathleen, sa femme. Kathleen. Il n'avait pas encore prononcé son prénom depuis le début de ces retrouvailles, et ça transperça le cœur de Dave lorsqu'il l'entendit, parce qu'il n'avait pas pris la peine de dire 'ma femme', non, il préférait lui mettre encore plus la tête à l'envers, le mal qu'il lui avait fait il y a des années n'avait certainement pas suffit à le remettre d'aplomb. "Tu te soucie bien trop des autres, arrête Bruce, merde, pense un peu à toi !" Il soupira, parce que c'était vraiment incroyable de penser comme ceci, il n'avait pas de personnalité en fait. Pas suffisamment pour dire ce qu'il pense réellement, et en plus, il a le culot de lui demander s'il est facile d'assumer son homosexualité. Vrai qu'il a souffert d'être ainsi, mais ce n'est pas une maladie pour autant, pas comme cette putain d'amnésie. Ça, il ne le comprend pas, il ne le comprendra jamais, il ne sait pas ce que c'est d'être amnésique ET homosexuel, parce que c'est bien plus difficile que d'être un homosexuel tout simplement. Les gens ne sont pas toujours tendres, mais Dave a réussit à passer à côté de toutes ces choses, il ne se soucie pas de ce qu'on pense de lui, parce que le mal qu'on peut lui faire n'est rien à côté des aléas de la vie, des malheurs des autres, bien plus difficile que d'être un homosexuel. "Ce n'est pas difficile non, il y a des choses bien plus graves dans la vie, comme la pauvreté dans le monde, la guerre..." Et il est bien placé pour en parler, parce qu'il connait la guerre, et ça fait peur d'être sur un champ de bataille, de ne pas savoir si on va rentrer à la maison pendant la prochaine permission. "J'assume être un pd, un gay, ce que tu veux... Ça ne devrait pas être permis de juger quelqu'un sur ses fréquentations, sur les personnes que l'on souhaite aimer..." Ce n'est pas si simple ? Bruce est une blague ambulante, sa vocation serait peut être clown, il l'a sûrement été dans une autre vie. En fait, Dave a l'impression qu'il se fiche de lui, qu'il se moque de ce qu'il a pu ressentir, cette frustration qu'il a ressenti lorsqu'il l'a viré de chez lui. Les larmes qu'il a pu verser en pensant à lui. Il s'est senti tellement abandonné, il avait simplement envie qu'il le serre fort contre lui, qu'il le rassure en lui chuchotant qu'il l'aimait, il avait peur, si peur. Il déglutit bruyamment, il n'a pas de plan B, mais Dave en avait-il un lorsqu'il a du partir de son boulot il y a dix ans ? Non, et pourtant, il a choisi de se battre, de faire face au problème, de chercher à se sortir de sa merde tout seul, sans l'aide de personne. Qui a un plan B ? Personne, mais Bruce n'a pas l'air de comprendre qu'il y a des choses bien pires dans la vie, des choses qui ne s'achètent pas, et l'argent a l'air d'avoir une valeur importante à ses yeux, et ça, Dave ne peut le comprendre. "Parce que tu crois que j'avais un plan B quand j'me suis fait viré chez toi ?" Il pointe son doigt sur lui, des larmes dans les yeux, mais surtout la colère qui monte tout au fond de lui. Il n'est plus d'humeur à être conciliant, il ne veut plus lui faire de cadeaux désormais, parce que Bruce ne fait aucun efforts pour comprendre ce qu'il a pu ressentir, sa vie parfaite passe avant tout le reste visiblement. "T'es simplement trop égoïste, mais si vraiment tu avais des couilles, tu le ferais, tu partirais." Il soupire et ferme les yeux, secouant la tête, dégoûté, même pas surpris de ce qu'il lui annonce. "Je ne sais même pas pourquoi je m'évertue à t'expliquer les choses puisque tu n'as pas l'air de comprendre. Bordel, prend ta vie en main, arrête de faire comme les autres, ça ne te réussit pas, tu ne crois pas ?" Parce qu'il a bien vu comment il le regardait, et Dave ne le laisse pas indifférent, il en est certain.

Et même s'il faisait n'importe quoi, Dave ne saurait pas lui pardonner, non, parce que la douleur au fond de lui se révélait trop forte en le voyant. Les sentiments refaisaient lentement surface à mesure qu'il le regardait, il avait cette envie de passer sa main dans ses cheveux, de caresser doucement sa joue et de lui dire qu'il était là, qu'il passerait au dessus de tout ça et qu'il le protégerait en toutes circonstances. Sauf que rien n'était vrai dans tout ça, il ressentait plus de haine que d'amour pour lui, même si son cœur peinait à rester tranquille dans le fond de sa poitrine. Parce qu'il n'arrivait pas à le détester comme il le devait, il ne pouvait pas rester indifférent à son regard de chien battu, il sentait bien que c'était à lui de faire quelque chose pour Bruce, mais même avec toute la volonté du monde, il n'arrivait pas à faire le premier pas. Lui dire ce qu'il pensait à ce moment précis n'aurait fait qu'envenimer les choses, Bruce se sentirait supérieur à lui, et ça montrerait un signe de faiblesse de la part de Dave, et ça il ne le voulait pas. Alors non, il ne pouvait rien faire pour lui montrer qu'il tenait réellement à lui, qu'il le connaissait réellement, parce que Dave n'avait plus envie d'être le type qu'il avait rencontrer quelques années plus tôt, il ne pouvait plus se laisser faire comme avant. Il confirma tout de même l'avoir aimé lorsqu'ils étaient ensemble, et Dave se sentit soulagé, parce qu'il n'y croyait plus, mais cette fois-ci, il ne douta pas de sa sincérité, même s'il n'avait pas su le lui prouver en temps voulu. Il appuie là où ça fait mal tout de même, ses sentiments sincères réussissent à le déstabiliser, et dans son regard, il arrive à comprendre qu'il dit la vérité, sa spontanéité l'aide à accuser le coup. "Tu n'as plus rien à me prouver, ni à me montrer d'ailleurs. Je ne suis qu'un fantôme du passé désormais, et vu tes agissements, j'arrive à savoir que je ne me trompe pas sur ce que j'avance." Il est déçu, tout simplement, parce que le passé appartient au passé et il n'a plus envie d'avoir à faire avec Bruce, trop de mal, trop de déceptions. Et même s'il lui a posé la question, il est certain que ça n'aurait rien changé s'il avait agit autrement, parce qu'à mesure que la conversation avance, il comprend très bien qu'ils ne font visiblement pas parti du même monde, et que Bruce est bien trop égoïste pour se faire un avis sur les choses de lui même. "Pourquoi est-ce que tu parles au présent ?" Il n'a plus le choix, il faut qu'il parle, qu'il lui dise les choses une bonne fois pour toutes. "Moi aussi, je t'aimais, bien plus que ce que tu ne l'imagines, même à l'autre bout du monde, je n'ai cessé de penser à toi." Non, il ne peut pas, il ne doit pas. Et pourtant, sa mine change du tout au tout, il ne parait plus énerver, plus en colère, il n'est plus le même. Il montre clairement sa faiblesse, ça fait mal.

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