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+ L'ART DE DIVERTIR.

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MessageSujet: + L'ART DE DIVERTIR. + L'ART DE DIVERTIR. EmptyMar 16 Juin - 15:01


L'art de divertir.
Les gens s’interessent à l’art parce que c’est la seule trace de notre passage sur terre.

Il est 14h37 lorsque je consulte ma montre.
Depuis ce matin, je n'ai pas arrêté, j'ai couru un peu partout avec le même but en tête : trouver une place de journaliste à Memphis pour pouvoir rassembler suffisamment d'argent pour pouvoir déménager.
Il est pas loin de sept heures lorsque j'ouvre les yeux ce matin. J'effectue mon rituel quotidien qui consiste à faire un footing, me préparer, prendre mon petit déjeuner et apporter les soins médicaux de mon père qui souffre d'un cancer pendant que ma mère est déjà partie travailler.
Lorsque je le quitte, sans un mot, comme d'habitude, c'est lorsque ma mère revient.
- Ça a été ? me demande-t-elle.
- Parfaitement !
Il m'est impossible de dire à ma mère qu'à choisir, je le laisserais sombrer dans la maladie plutôt que de l'aider à la surmonter en lui apportant les soins nécessaires prescrits pour retarder l'échéance.
Voilà douze ans que je le déteste. Douze longues années ...
Ça a commencé ce soir d'octobre, le 28 de l'année 2002. Je m'en souviens comme si c'était hier. Mon père organisait l'une de ses fameuses soirées poker durant lesquels ses amis et lui consommait beaucoup d'alcool, fumait comme des pompiers et pariaient des sommes folles.
Ce soir-là, son meilleur-ami John, un homme que j'appréciais comme mon propre père était de la partie. Celui que je considérait comme mon paternel, s'est glissé dans ma chambre, ivre mort et m'a violée sans que personne ne s'en rende compte.
J'ai toujours gardé le silence sur cette fameuse soirée car en plus d'avoir honte, John m'a promis de faire de ma vie et de celle des membres de ma famille un véritable enfer si j'osais ouvrir la bouche.
Il me dégoûte. Ils me dégoûtent tous !
J'esquisse un maigre sourire à l'attention de ma mère et l'embrasse sur la joue avant d'attraper son sac et de me diriger vers la porte.
- Bon courage pour tes démarches, Rayan, m'encourage-t-elle.
- Merci, Dana !
Ma mère, Dana, n'est pas ma mère biologique. Ma mère est décédée en me mettant au monde.
C'est à partir de ce moment que mon père est tombé dans l'alcoolisme et sûrement à cause de cela qu'il n'a jamais rien vu concernant cet homme qu'il considère comme son meilleur-ami.
Je quitte la maison pour me mettre au volant de ma voiture et prendre la direction du centre ville où j'ai l'intention de continuer mes démarches.
J'ai rendez-vous avec le directeur du journal local de la ville pour un entretien d'embauche. Un énième entretien d'embauche qui sera, je l'espère positif, cette fois-ci.
Mon rendez-vous se passe plutôt bien et c'est le sourire aux lèvres que je quitte les locaux du journal pour aller déjeuner dans un petit restaurant typiquement américain dans lequel je commande la salade du chef et une eau minérale.
Très à cheval sur ma ligne, je ne m'autorise aucun excès, de peur de prendre un gramme.
Pour moi, c'est dans la poche. Reste plus qu'à attendre le courrier de retour de l'entretien ou le coup de téléphone de ce charmant monsieur qui m'a fait une excellente impression.
D'ailleurs, ça fonctionne dans les deux sens car il me l'a clairement exprimé.
Cela fait plusieurs fois qu'il recherche une journaliste capable d'apporter un peu de piment au journal. Il veut une journaliste spécialisée dans les faits divers et coïncidence, c'est exactement ce que je suis.
Le temps passe à une vitesse folle tandis que je déjeune tranquillement et que le temps de la digestion, je prend le temps de consulter mes e-mails, sur mon Blackberry.
Quand je consulte ma montre - petit retour en arrière -, il est 14h37.
Je règle l'addition et retourne à mon véhicule pour reprendre la route de The Village, à l'est de Memphis. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un petit village plus loin du cente-ville. C'est idéal pour les amoureux de la nature, pour ceux qui ont besoin de calme et de verdure. Les paysages sont à couper le souffle et la détente est à son compte. Le calme, la tranquillité d'esprit, c'est serein. C'est agréable. Il faut quelque temps pour se rendre en ville, mais l'endroit vaut le détour et le temps de route. Près des parcs et de la mer, je ne pouvais pas rêver mieux sachant que j'ai toujours vécu en plein coeur de la ville et que j'ai toujours détesté ça.
Je n'ai guère envie de retourner chez mon père, à ses côtés.
Je passe la majeure partie de mon temps à l'extérieur, loin de ma famille. D'ailleurs, il m'a déjà reproché mes absences, ne comprenant pas pourquoi depuis des années, je le fuis comme la peste.
Dans ma tête, c'est pourtant clair mais je dois garder le silence. Souvent, j'ai voulu hurler ma haine mais je suis assez saine d'esprit pour savoir cacher aussi bien mes émotions que mes sentiments.
Je me gare à proximité du Saï Circus et je me rend au guichet d'accueil pour y acheter une place.
Ouverte d'esprit, j'aime varier mes loisirs et assister à un spectacle de cirque ne peut-être qu'enrichissant pour une personne comme moi qui aime découvrir de nouveaux mondes.
Je m'installe dans les tribunes, prête à assister au spectacle qui ne va pas tarder à commencer.
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MessageSujet: Re: + L'ART DE DIVERTIR. + L'ART DE DIVERTIR. EmptyMar 16 Juin - 16:32

« Ladies and gentlemen ! Moi, Anisim Saï, vous souhaite la bienvenue sous notre chapiteau ! »

Sous ses airs de vieux nounours russe, Anisim est un excellent magicien et un encore meilleur maître de cérémonie. Tous les artistes du cirque envient énormément à cet homme son sacré charisme et beaucoup, notamment les dompteurs et les clowns, espèrent un jour pouvoir animer le show eux aussi. Sauf que là, ce n'est absolument pas le moment de songer à ça. Autour de la piste, tous les gradins sont complets et chaque spectateur boit avidement les mots d'Anisim. Pourtant, dans les coulisses, c'est l'agitation totale. Les acrobates s'étirent, les clowns vérifient une dernière fois leur matériel, tandis que moi, je me laisse maquiller par les mains expertes de la voyante du cirque. Voyante, couturière, coiffeuse et maquilleuse. Il n'y a pas une seule chose que cette femme ne sache faire.

« Je vais te mettre les faux cils, Swan. »

M'annonce-t-elle pour me préparer, sachant parfaitement que je ne supporte pas ces bidules. Malgré le fait qu'après les avoir portés un moment, on les oublie vite, durant le premier quart d'heure, c'est presque impossible de cligner des yeux sans avoir besoin de se concentrer.

« Voilà. C'est bon. »

Je jette un coup d’œil dans le miroir. Chignon élégant, yeux charbonneux, paillettes à gogo sur mon visage comme sur mon costume et bien sûr, faux cils. Oui, je suis fin prête.

« Merci. »

Murmurai-je, un peu nerveuse. Croyez moi si vous le voulez ou non mais... Cela doit faire plus d'une centaine de fois que je fais ce numéro et pourtant, à chaque fois, je suis stressée comme lors d'une première. Une main se pose doucement sur mon épaule. Je lève les yeux et reconnais Roman.

« C'est à moi. Toi, t'es prête ? »

Je souris et hoche lentement la tête. Roman est dompteur de fauve et je dois dire qu'il est drôlement beau dans sa typique veste rouge. Lui, il ne stresse jamais. En même temps, il a une arme secrète : « une belle gueule ». Rien que ça assure un succès fou de son numéro auprès de la gente féminine. Il m'adresse un sourire et dépose un baiser sur ma joue avant de filer comme il est venu. Je lâche un long soupir en continuant de me fixer dans le miroir. J'adore être sur mon fil. Si loin du sol. Si libre du monde. Par contre, je déteste avoir des centaines de regards rivés sur moi.

Roman revient en coulisse tandis que les voltigeurs filent sur la piste. Puis vient le tour des clowns. Et enfin... le mien. Je prends une dernière et grande inspiration avant de me jeter dans la gueule du loup.

Les rideaux s'ouvrent et j'affiche un sourire béa. Je m'avance en faisant de gracieux petits pas puis, une fois au centre de la piste, je fais une révérence. Je me redresse en balayant rapidement le public des yeux. Dans la pénombre, je ne vois que des silhouettes brunes peu rassurantes. Je continue tout de même de sourire et me dirige vers l'échelle qui me permet d'accéder à mon fil. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, me voilà à plus d'une dizaine de mètres du sol. Que le spectacle commence.

Après onze minutes de vire voltage, je fais une dernière révérence au public. Comme à chaque fois, je me sens terriblement bien. Heureuse, relaxée, sereine. Même la réflexion de Roman sur un soit disant gars au premier rang qui me matait glisse sur moi. Je n'en ai littéralement rien à faire.

« Tout le monde en piste pour le salut finalement ! »

S'écrie Anisim de sa grosse voix de vieux moustachu. Docilement, tous les artistes retournent sur la piste, forment un parfait cercle et se lancent dans une mécanique de révérences grotesques. Mais je m'en fous et je l’exécute également.

« Ladies and Gentlemen ! »

Anisim se lance dans son petit discours de fin où, grosso modo, il espère que le spectacle a plu aux petits comme aux grands et surtout, il annonce que tous les spectateurs peuvent descendre sur la piste pour discuter avec les artistes. Comme d'habitude, les demoiselles et les dames se ruent vers Roman. Le dompteur arbore son plus beau sourire et sort son habituel petit numéro de charme. On ne le refera jamais Roman.

Moi par contre, j'attire uniquement deux ou trois petites filles qui se demandent, si avec mon costume, je suis une sorte de fée ou une princesse. Si seulement. Je repère rapidement une brunette qui regarde la piste de loin. Je lui adresse un sourire qui se voulait gentil avant de me diriger vers elle.
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