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(andy) peace will never find me

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Jesse Holloway
Jesse Holloway
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MessageSujet: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyJeu 6 Aoû - 16:33

peace will never find me
In this bed where I rest I'm homeless. This house I know best but I'm homeless. My hunger it grows and it won't let me go. And it burns in my chest. I'm homeless. Heavy steps on hardwood floors into my room through broken doors. Try to leave this day behind me but peace will never find me

Cette tombe, Jesse aimerait ne plus la revoir. Ne plus lire le nom de sa femme gravé dans la pierre. Remonter le temps est impossible et dès qu’il essayait d’espacer ses visites dans cet endroit qui lui donne la nausée, il se sentait coupable. Comme s’il venait de la laisser tomber pour un rendez-vous, comme s’il la trompait. Il se sentait minable, il avait beau essayer de se dire qu’il devait vivre, aller de l’avant, mais ça ne marchait pas. Jesse était encore trop attaché à elle. C’était malsain, il en avait conscience. Sa femme ne l’aurait sûrement pas reconnu et elle aurait voulu qu’il soit de nouveau heureux. Pourtant, Jesse ne parvenait pas à se laisser aller. Rencontrer Katya l’avait quelque peu ouvert à d’autres horizons mais la culpabilité venait encore le ronger quand il repensait aux circonstances de leur rencontre et de son attachement.

Assis dans son canapé, la bouteille de whisky à la main, Jesse tentait de noyer son chagrin. Pourtant, il avait appris depuis le temps que les soucis savaient parfaitement nager. Apres chaque cuite, ils revenaient encore plus puissamment. Mais l’homme ne cessait pas de boire. Parfois, un instant, un infime instant, il se sentait vraiment apaisé. La peine et la colère revenaient cependant très vite mais il cherchait à retrouver ces courts instants où son esprit parvenait à s’évader et à semer ses soucis.

Il aurait dû être au cimetière. Depuis plus d’une heure. Mais il s’accrochait à son canapé. Il s’accrochait au fait qu’il devait évoluer. Il devait avancer. Dire à Katya de le faire était une chose mais s’il n’était pas capable d’appliquer ses conseils à lui-même comment la jeune femme pouvait-elle le prendre au sérieux ? Jamais ils ne pourraient avoir une relation stable s’ils étaient tous les deux au bord du gouffre. Jesse lui disait pourtant qu’il allait bien mais combien de temps parviendrait-il à garder ce masque ? Il s’égratignait petit à petit. Bientôt Katya découvrirait qu’il n’était pas la personne si enjouée et sûre d’elle.

N’y tenant plus, il prit une dernière gorgée de whisky. La bouteille était presque vide. Peu importait. Il fallait qu’il sorte. Qu’il se rende au cimetière. Il savait que personne ne l’y attendait. Il ne croyait pas en la vie après la mort, à sa possible présence. C’était juste psychologique. Le besoin de s’y rendre était beaucoup trop fort. L’air frais de la soirée frappa son visage. Peut-être que ça l’aiderait à dessaouler. Ses pas se firent rapides jusqu’à l’entrée de ce lieu qu’il connaissait beaucoup trop à son goût. Il pourrait rejoindre la tombe de sa femme les yeux fermés. Face à la pierre, il soupira longuement. Aucun soulagement de se trouver ici. Il avait l’impression de n’être bien nulle part. Sa maison était trop vide, son cabinet trop stressant. Il sombrait de plus en plus surtout depuis que sa relation avec Katya se dégradait. Elle était la seule qui lui redonnait espoir et il était en train de la perdre. Pourtant, il ne faisait rien pour changer la situation. Elle était bornée et lui aussi.

« Voilà. J’suis là. En retard. Mais là. » Il était en colère. Contre lui-même. Et contre elle aussi. Sa femme. Elle l’avait laissé. Evidemment ça n’était pas volontaire mais parfois il se mettait en colère contre elle. Juste un besoin d’extérioriser sa peine. Jamais elle ne reviendrait et ce constat le tuait à petit feu. « Tu sais, j’en ai ras le cul de venir ici. J’en ai marre de devoir lire cette date qui me rappelle ce foutu jour de merde. » Jamais il n’oublierait les événements de cette journée même s’il aurait aimé les effacer pour ne laisser place qu’aux bons moments. « J’te déteste. J’te déteste parce que je sais que tu ne reviendras pas. Et putain toi aussi tu dois me haïr. Tu m’reconnais même pas j’parie. Hein ? » Il avait honte de lui. Sa femme l’aurait sûrement engueulé si elle avait vu son état. « Moi non plus j’me reconnais pas. J’aimerais bien avancer tu sais ! j’ai rencontré une fille figure-toi. » C’était la première fois qu’il en parlait. Même si c’était face à la tombe de sa femme, jamais il n’avait avoué à quelqu’un sa rencontre avec Katya. « J’ai l’impression de te tromper. C’est pas normal ! J’voudrais que tu me lâches ! » Malheureusement sa femme ne le retenait pas à elle. Il était le seul à rester cramponné à la défunte.

Levant le regard, il sursauta. Une femme passait près de lui. Une chevelure tellement blanche qu'il en fut surpris. Jamais il ne l'avait vue dans le cimetière. A vrai dire, il ne relevait presque pas les yeux, ne faisant pas attention aux gens aux alentours. Seule sa femme comptait. Fronçant cependant les sourcils alors qu'elle le regardait, Jesse sentit la colère monter. Contre lui même. Il devait être ridicule. « Désolé » marmonna-t-il dans sa barbe. « Nan, pas désolé. J’en ai marre. Voilà. Combien de temps je vais mettre pour faire mon deuil, merde à la fin. » Il ne savait pas ce qu’il attendait comme réponse. Cette femme n'avait rien demandé et il lui adressait la parole, posant une question qui n'avait pas de réponse.
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Andy Olsson
Andy Olsson
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyMer 26 Aoû - 1:37

peace will never find me
In this bed where I rest I'm homeless. This house I know best but I'm homeless. My hunger it grows and it won't let me go. And it burns in my chest. I'm homeless. Heavy steps on hardwood floors into my room through broken doors. Try to leave this day behind me but peace will never find me

Les pas qui s’impriment dans le sol. Ça se mélange. Les sentiments. Ce qu’elle n’a pas pu ressentir depuis des années. Les échos dans le crâne. Les souffrances oubliées. Les pensées qui se percutent, les pensées qu’il n’arrive pas à chasser. Simon. Le détenteur des sentiments qu’elle ne comprend pas. L’amour qu’elle ne sait pas donner. Trop de souffrance qu’elle ne sait pas oublier. De souffrance pour marquer l’esprit. Pour marquer la peau.
La nuit qui file un peu. Le soleil qui se fait moins présent, mais l’esprit qu’elle tente calmer. Les maux qu’elle ne veut plus ressentir. Les réactions qu’elle ne sait pas déterminer, gamine perdue. Il faut qu’elle rentre. Les rues qu’elle arpente. Qu’elle retrouve l’appartement vide, l’appartement glauque sans la moindre once de vie. Le temps qu’elle ne prend pas pour décorer, le temps qu’elle n’aime pas y passer.
Andy, elle prend un détour. Quelques fois qu’elle passe par le cimetière. Quelques fois qu’elle arpente les tombes. Personne pour pleurer, mais le chemin est plus court pour se rendre chez elle. Elle ne peut pas conduire avec son handicap, elle ne peut pas conduire et elle ne veut pas. Elle ne veut pas montrer les faiblesses.

Une présence qu’elle remarque de loin. Elle ne veut pas regarder. Elle ne veut pas laisser le regard se poser sur lui parce qu’elle comprend la moindre parole, parce qu’elle devine sur les lèvres sans le vouloir. Les mots qu’elle attrape. Les mots qu’elle comprend trop rapidement.
Elle veut détourner le regard, mais les yeux s’accrochent. Le mal au fond des iris, le corps qui tangue dangereusement et quelques pas qu’elle imprime dans le sol pour s’approcher. Pour continuer son chemin. Elle ne veut pas le déranger. Elle ne veut pas s’imposer, mais elle devine les paroles, elle devine la peine. Le corps instable. Andy. Elle connait l’alcool, les soirées à tenter de ne pas tomber, les soirées à se défoncer pour oublier. Les remords qui reviennent aussitôt que l’effet se dissipe.
Les mots qu’elle devine aux lèvres. Le cœur qui se serre un peu. Elle aurait aimé ne pas être là, elle aurait aimé ne pas le déranger mais les regards se croisent. « Désolé » Un sourire qui passe sur les lèvres. Elle ne sait pas faire autrement. Elle avance un peu, elle doit passer près de lui pour continuer son chemin. « Nan, pas désolé. J’en ai marre. Voilà. Combien de temps je vais mettre pour faire mon deuil, merde à la fin. » Le regard qu’elle ne quitte pas. Le regard aux lèvres pour voler les mots. Un pas qu’elle fait pour s’approcher et elle s’arrête Andy. Elle ne peut pas faire autrement. Elle a peur qu’il perde pied. Elle a peur qu’il s’écroule contre le sol. Normalement, elle ne croise personne, parce qu’il y passe à des heures matinales.
Sourire timide. Le regard qu’elle attrape. La réponse qu’elle ne sait pas. Elle n’a pas la moindre idée de comment elle doit réagir. S’approcher. Parler. Elle ne sait pas Andy. Elle ne sait pas comment réconforter les autres, elle ne s’approche plus vraiment. Elle ne parle plus vraiment. Les mots qui roulent trop lentement à la langue. Elle veut parler, mais elle ne sait pas quoi dire. Ça serait plus simple de partir. De ne pas rester planté là. Elle avance, mais elle s’arrête arrivée à la hauteur de l’homme. Lui instable. L’odeur d’alcool qui flotte contre sa peau. Elle s’arrête parce qu’il perd pied, une main qui le retient doucement et le regard qu’elle croise. « Vous voulez de la compagnie?» Elle n’a pas envie de demander comme il va, elle se doute qu’il n’est pas dans un bon état. Les mots lents. Les mots qu’elle lance doucement. Elle ne sait pas quoi faire de plus.
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Jesse Holloway
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyMar 1 Sep - 17:22

peace will never find me
In this bed where I rest I'm homeless. This house I know best but I'm homeless. My hunger it grows and it won't let me go. And it burns in my chest. I'm homeless. Heavy steps on hardwood floors into my room through broken doors. Try to leave this day behind me but peace will never find me

Parler à cette tombe, Jesse n’en pouvait plus. Pourtant, il s’acharnait, sa voix puissante portant surement trop dans ce cimetière. Son état ne lui permettait pas de modérer ses paroles. Sa vie, il ne voulait pas que tout le monde la connaisse. Mais il continuait, encore et encore. Il en voulait à tout ces gens capables de comprendre ses mots alors qu’ils n’étaient destinés qu’à une seule personne. Sa femme qui n’entendrait plus jamais sa voix. Morte et enterrée sous ses pieds. Après ces années, il ne parvenait pas à l’oublier. Malgré lui, son souvenir restait accroché à lui l’empêchant d’évoluer. Il aurait tellement voulu faire son deuil, avancer dans sa vie, peut-être même être heureux. Mais dès qu’un sourire se faufilait sur ses lèvres, il ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir. Il en venait à détester sa femme. L’emprise qu’elle avait encore sur lui était tellement puissante. Au fond, il savait très bien qu’elle n’était responsable de rien. Il était celui qui se mettait dans cette situation, celui qui avait décidé de s’embourber dans son malheur alors que d’autres choses s’offraient à lui. Il était juste terrifié.

Cette femme qui le regardait ne le troubla pas plus que ça. Il n’avait pas honte qu’elle ait pu entendre quoi que ce soit. Du moins, il aurait sûrement des regrets le lendemain quand les effets de l’alcool se seraient dissipés. Les yeux de Jesse scrutèrent la jeune femme. Ses cheveux d’une couleur particulière l’attirèrent directement. Ou alors était-ce l’alcool qui lui faisait voir ces choses ? Peut-être même qu’elle n’était pas réelle. Ça n’aurait pas été la première fois qu’il s’invente de la compagnie. Jamais ça n’avait été une étrangère, alors il se doutait qu’elle était vraiment là. Un instant, Jesse se demanda pourquoi cette demoiselle venait si près. Pourquoi ne passait-elle pas son chemin comme la plupart des gens l’auraient fait ? « Vous voulez de la compagnie?» Son nez se fronça à sa demande. Que voulait-il réellement ? Il n’en savait rien. « J’voudrais qu’elle sorte de ma tête. Voilà ce que je veux vraiment ! » Sa voix fut hésitante, l’alcool ne l’aidait pas à parler correctement. Il se sentait ridicule face à cette jolie jeune femme. Elle aurait pu lui plaire. Très belle blonde, un visage bien dessiné, des traits qui auraient sûrement été agréable de tracer de ses doigts. « Vous n’avez pas autre chose à faire de votre soirée ? » Tristement, il la fixa se demandant ce qu’elle pouvait bien faire dans un cimetière. « Tenir compagnie à un veuf complètement bourré n’est pas ce qu’on peut appeler un super programme ! » S’il avait été sobre, il se serait secoué. Jesse ne supportait pas son attitude quand il consommait de l’alcool. Mais il était tout bonnement incapable de stopper. Il avait besoin de boire. Besoin de sentir ce soulagement même infime. Ça l’aidait sur le coup avant de le plonger dans un mal être encore plus puissant. Il devrait le savoir à force. Mais il en était dépendant. « Faut… que je me pose » dit-il hésitant en sentant sa tête tourner. Pourquoi avait-il tant bu ? Faiblement, il plia ses jambes et se laissa tomber à côté de la tombe de sa femme entrainant par la même occasion la demoiselle avec lui. Elle arriva presque sur ses genoux et il rigola faiblement. « Oups. » Il pouvait passer d’une humeur à l’autre en une fraction de seconde. Il aida comme il put la blonde à s’asseoir près de lui et la fixa de nouveau. « Je suis Jesse ! Comme ça demain en repensant à moi vous pourrez mettre un nom sur le ‘bourré du cimetière’. Et vous ? ‘la jolie sauveteuse blonde’ ? » Amusé par sa propre blague un instant, il perdit vite son sourire. Le cimetière et surtout la tombe de sa femme le ramenèrent brusquement à la réalité. Impossible de s’en défaire assez longtemps pour stopper les pensées noires.
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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyVen 4 Sep - 1:40

peace will never find me
In this bed where I rest I'm homeless. This house I know best but I'm homeless. My hunger it grows and it won't let me go. And it burns in my chest. I'm homeless. Heavy steps on hardwood floors into my room through broken doors. Try to leave this day behind me but peace will never find me
Ça attire le regard. La peine. L’abus d’alcool. Elle connait Andy. Les drogues qu’elle a prises plusieurs fois pour ne plus penser, pour se sentir dans un autre monde, sentir ce bien-être pour calmer les maux. Ça aide. Mais la chute et pénible, le manque d’envie de se relever pour continuer. Elle ne connait pas les mêmes souffrances. Elle ne connait pas la perte de l’être aimé. Elle ne sait pas. Pas la mort. Elle connait les manques, les vides cuisants au fond du cœur. C’est amplement. C’est déjà trop.
Le regard qu’elle ne sait pas détacher de lui, les mots qu’elle attrape au vol, les mots qu’elle comprend trop facilement et les conversations qu’elle ne devrait pas connaître. Pas la première fois. Peu importe. Andy. Elle connait la peine, elle connait les mots et elle s’approche. C’est plus fort qu’elle.

« J’voudrais qu’elle sorte de ma tête. Voilà ce que je veux vraiment ! » Un faible sourire qui passe sur les traits. Elle sait. Elle a tenté mainte fois de sortir Simon de ses pensées, de combler le vide par d’autre. Elle a réussi pendant un moment, avec Mikkel. Andy, elle ne s’attache qu’aux mauvais, qu’à ceux qu’elle ne peut pas avoir. La peine est différente. Elle aurait pu retourner vers lui, vers Simon, mais elle n’a jamais eu la force de le faire.
Pas de réponse qu’elle offre. Parce qu’il n’y a surement pas de mot pour calmer les peines, parce qu’il n’y a surement pas de mot pour aider et il doit avoir entendu les mêmes phrases un nombre de fois incalculable. « Vous n’avez pas autre chose à faire de votre soirée ? Tenir compagnie à un veuf complètement bourré n’est pas ce qu’on peut appeler un super programme !» Andy. Elle hoche doucement la tête. Rien de mieux. Elle n’a rien de mieux. Rien de mieux que de se laisser ronger par les remords, par les peines, par les questions. Cette sensation qu’il a besoin de quelqu’un. Lui. Quelqu’un pour l’écouter. Pour l’entendre, même si elle n’entend pas vraiment, même si elle cueille les phrases des lèvres, elle sait écouter. « Pas vraiment.» Il a le corps qui vacille, les traits qui se laissent ronger par la peine et ça lui fend le cœur. Andy. Elle voudrait l’aider, elle n’est pas capable de s’aider elle-même. « Faut… que je me pose » andy. Elle manque perdre pied, elle suit le mouvement sans le vouloir et lâche un petit cri. Impossible de le retenir. Les genoux qui se posent au sol et les mais qu’elle pose en même temps, pour ne pas s’effondrer. Le rire qu’elle perçoit, les échos d’un rire lointain. « Oups. » Le regard qu’elle tourne vers lui. Le cœur qui se calme et elle se pose, elle se pose correctement sur le sol, le regard qui se pose sur la tombe u moment avant de retourner vers lui. « Je suis Jesse ! Comme ça demain en repensant à moi vous pourrez mettre un nom sur le ‘bourré du cimetière’. Et vous ? ‘la jolie sauveteuse blonde’ ? » Elle se mord la lèvre un moment. Elle plia les jambes pour y poser les bras. « Andy.» Un sourire. Un sourire doux. Un sourire qu’elle tente de rendre rassurant. « C’est votre femme?» La question. La tombe qu’elle montre doucement de la tête. Les mots qu’elle pose. Elle n’a pas la moindre idée de ce qu’elle doit faire, mais elle sait qu’elle n’a pas envie de partir. Il risque de s’effondrer sur le sol, il risque de se blesser et elle n’ose pas partir. Elle n’a pas envie Andy. « Je ne vus connais pas. Je n’ai surement pas les mots pour vous rassurer, mais vous en avez surement assez d’entendre les mêmes conneries, les mêmes phrases. Il y a des vides qui ne se comblent jamais réellement.» Un aveu à son tour, un souffle qu’elle lance. Elle ne connait pas la mort. Elle ne connait pas la perte. Elle connait l’abandon. Elle connait la violence. Elle connait le vide Andy. LE foutu vide qui ne se comble jamais, qui change la vie.
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Jesse Holloway
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyJeu 17 Sep - 13:00

peace will never find me
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Encore dans un état lamentable, Jesse ne parvenait pas à remonter la pente. Pourtant, grâce à Katya, il s’était imaginé aller mieux. Mais ses démons avaient vite refait surface. Il se demandait parfois s’il serait un jour tranquille, s’il réussirait à faire son deuil. Comment était-ce possible en s’amourachant d’une femme aux traits similaires à ceux de la veuve Holloway ? Comment était-ce possible s’il se plongeait un peu plus dans ses mensonges chaque jour ? Il n’en savait rien. Mais le pire était qu’il ne faisait rien pour améliorer les choses. Il se complaisait dans ce malheur.

Habituellement, il était seul face à la tombe de sa femme. Il n’aimait pas s’exposer, ni parler de ça. Personne ne savait qu’il avait autant de mal à faire son deuil. Au travail, Jesse passait pour quelqu’un de normal. Jamais il ne se laissait submerger par ses doutes devant les autres. Là, cette femme s’approchait de lui et ça ne le fit pas changer de comportement. Il était bien trop saoul pour ça. Puis, au fond, il avait besoin de parler à quelqu’un de réel. Pas à un mort, pas à une tombe. Il ne pensait pas aux conséquences. Peut-être que cette femme le connaissait déjà, s’il fallait elle était une de ses patientes. S’il s’épanchait sur ses soucis et qu’elle allait tout répéter ensuite, il devrait sûrement rendre des comptes. Mais dans l’instant, Jesse ne voyait pas les possibles problèmes que tout ça pouvait engendrer.

Assis par terre, il regarda la demoiselle faire de même après qu’il l’ait entrainée. Malgré lui, il ne pouvait détourner le regard de sa chevelure. Jamais il n’avait vu une telle couleur. Ou alors était-ce l’alcool qui lui jouait des tours ? « Andy. » « Andy » répéta-t-il pour ne pas oublier. Demain, il n’était même pas sûr de se souvenir d’elle. « C’est votre femme? » Fronçant le nez, Jesse se tourna vers la pierre. « Nina Holloway, 03 décembre 1985 – 31 août 2013 », inscription gravée en lettres dorées. Il ne s’y faisait toujours pas. Morte beaucoup trop tôt, portant leur bébé. Laissant échapper un rire mêlé à un sanglot, Jesse dirigea son regard vers la demoiselle à ses côtés. « Oui. Ma femme. » Il se retint d’ajouter « et mon enfant ». Jamais né, ce petit être n’avait pu reconcentrer ses parents, mais Jesse y était attaché. Il l’avait attendu impatiemment ce bébé. « Je ne vus connais pas. Je n’ai surement pas les mots pour vous rassurer, mais vous en avez surement assez d’entendre les mêmes conneries, les mêmes phrases. Il y a des vides qui ne se comblent jamais réellement.» Tentant d’assimiler ses paroles, Jesse fronça un peu les sourcils. « Non… Parfois j’ai l’impression que ça va mieux, que le vide est moins important, mais non. » La jeune femme semblait le comprendre, se pourrait-elle qu’elle ait elle aussi perdu quelqu’un ? Après tout, elle était dans un cimetière, peut-être allait-elle rejoindre une tombe avant qu’il ne l’interrompe. « Vous aussi ? Vous aussi vous avez perdu un être cher ? » Les yeux un peu humides, il la regarda avec un espoir non dissimulé. Il n’avait jamais parlé de son souci et il s’était toujours demandé comment les gens parvenaient à avancer après la mort de quelqu’un. Il aurait pu consulter un psychologue ou aller à un groupe de parole mais il n’avait jamais eu le courage. Il s’était longtemps dit que s’il n’en parlait pas, la douleur serait sûrement moins vive. Il avait eu tort. « J’aimerais juste pouvoir avancer sans avoir l’impression de la trahir » avoua-t-il en cachant son visage dans ses genoux repliés contre son torse. Il se sentait si faible et petit là, assis dans ce cimetière. Se montrer fort chaque jour était éprouvant. Beaucoup trop.
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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptySam 10 Oct - 1:28

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Elle ne connaissait pas la mort. Pas comme lui. Pas de la même façon. Elle connaissait parfaitement bien les vides, les trous qui se trouvent au fond du cœur, mais elle ne connait pas la mort. Elle ne connait rien. Que les foutus vides et les souffrances, que les conneries qu’elle sait accumuler.
Elle se pose près de lui. Elle ne sait pas pourquoi elle s’arrête, elle ne sait pas pourquoi elle n’arrive plus à se défaire de lui. Peut-être parce qu’elle n’a personne pour parler, que des frasques qu’elle ne sait pas garder.
Le regard qui se perd sur les lettres, le regard qui se perd sur la tombe et le silence qu’elle laisse doucement s’installer entre eux. Elle a envie de dire les mots qu’il a besoin d’entendre, mais elle ne sait pas, elle ne sait pas les mots pour calmer la peine, pour retirer le mal. « Oui. Ma femme. » Un léger sourire qui passe sur les lèvres. Elle aimerait le rassurer Andy, mais elle doute qu’elle en soit capable. Elle se demande si sa compagnie lui sert à quelque chose. Peut-être serait-elle mieux de partir, elle n’en sait rien, elle n’arrive pas à se lever pour s’éclipser.

« Non… Parfois j’ai l’impression que ça va mieux, que le vide est moins important, mais non. » La jeune femme laisse tomber sa tête vers l’arrière, laisse ses billes pâles regarder vers le ciel et observer les formes qui s’y dessiner.
Elle sait que c’est instable, les sentiments qui mélangent et qui se percutent. Ca revient. Ca repart. Ca rend fou. « Vous aussi ? Vous aussi vous avez perdu un être cher ? »Le regard qu’elle tourne pour accrocher le sien, pour observer les billes profondes et les yeux qui se remplissent de tristesse. « Disons que j’ai fui la seule personne que j’ai aimée. C’est un peu complexe. La peur. Je ne savais pas quoi faire.» Un souffle. La première fois qu’elle en parle à haute voix. La première fois qu’elle en parle à quelqu’un, qu’elle pose des mots sur ce qu’elle ressent. Elle ne sait pas si cela pourra l’aider à se sentir mieux, elle ne sait pas ce qu’elle doit penser et elle ne sait pas quoi faire depuis qu’elle a pu le retrouver.

« J’aimerais juste pouvoir avancer sans avoir l’impression de la trahir » Andy. Elle a envie de l’aider, de lui donner un coup de main, mais elle ne le connait pas.
Le silence qu’elle s’installer un moment, les mots qui se percutent dans son esprit. Elle ne sait pas Andy, elle ne sait pas pourquoi elle a envie de lui venir en aide, elle ne sait pas les mots pour le rassurer. « Je ne la connais pas, je ne vous connais pas, mais je ne pense pas qu’elle serait bien de vous voir dans cet état. De savoir que vous êtes incapable d’avancer.» Elle marque une pause, elle ne sait pas si elle s’aventure sur le bon chemin, si elle doit continuer de parler. Elle n’a pas envie de s’immiscer dans sa vie, elle n’a pas envie de dire une connerie et le faire se fermer un peu plus. « Je..» Elle soupire doucement. « Je n’ai pas envie de vous dire quoi faire. Je ne pense pas qu’elle vous voudrait malheureux. On ne souhaite jamais le malheur de ceux qu’on aime.» Un sourire. Elle le pense, mais elle ne fait que des conneries depuis des années, que des foutues conneries.
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Jesse Holloway
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyMar 27 Oct - 10:01

peace will never find me
In this bed where I rest I'm homeless. This house I know best but I'm homeless. My hunger it grows and it won't let me go. And it burns in my chest. I'm homeless. Heavy steps on hardwood floors into my room through broken doors. Try to leave this day behind me but peace will never find me
Jesse n’avait pas l’habitude de se confier. Mais là, le besoin se faisait beaucoup trop pesant. Il se sentait oppressé, perdu. La moindre de ses décisions semblait être une erreur à ses yeux il lui était impossible de savoir s’il allait s’en sortir. Il aimerait. Vraiment. Cette tristesse, ce malheur, tout ça le rendait fou mais il était comme incapable de faire un pas en avant sans se sentir mal. Peut-être que cette femme vivait la même chose que lui. « Disons que j’ai fui la seule personne que j’ai aimée. C’est un peu complexe. La peur. Je ne savais pas quoi faire.» Faiblement, il hocha la tête. « Je vois… même si j’ai du mal à comprendre… Chaque histoire est différente. » La situation semblait difficile. Elle avait perdu quelqu’un mais cette perte était volontaire. La fuite. Quelque chose qu’il n’aurait jamais pu faire avec Nina, son épouse. Ils s’aimaient beaucoup trop. Evidemment, comme dans toutes les histoires, il y avait eu des hauts et des bas mais Jesse s’était toujours dit qu’il préférait ça à une séparation, impossible de vivre sans elle. Pourtant, il était là aujourd’hui, seul.

En fait, il ne l’était pas tant que ça. Plus le temps passait plus il se rendait compte qu’une autre présence lui était devenue indispensable. Celle de Katya. Et ça le tuait. Il ressentait quelque chose de fort pour cette jeune femme. Un sentiment qu’il n’arrivait pour l’instant pas à décrire mais qui le rendait mal à l’aise vis à vis d’elle, vis à vis de sa femme. Femme qui aurait sûrement voulu qu’il soit heureux, mais lui, il ne parvenait pas à accepter cette avancée, ce pas vers un futur moins triste. « Je ne la connais pas, je ne vous connais pas, mais je ne pense pas qu’elle serait bien de vous voir dans cet état. De savoir que vous êtes incapable d’avancer.» C’était comme si elle venait de lire dans ses pensées. Mais après tout, c’était aussi plutôt logique. Lui même, s’il savait qu’il allait mourir, aurait voulu que sa femme refasse sa vie, soit heureuse sans pour autant totalement l’oublier. Il aurait aimé pouvoir le faire lui aussi. Mais son cerveau semblait l’empêcher d’avancer. « Je… Je n’ai pas envie de vous dire quoi faire. Je ne pense pas qu’elle vous voudrait malheureux. On ne souhaite jamais le malheur de ceux qu’on aime.» Le sourire de Jesse se mêla à celui de la demoiselle à ses côtés. « Je le sais tout ça… mais ça ne change rien… Je culpabilise quand même » avoua-t-il presque honteux. L’alcool toujours présent dans ses veines l’aidait à s’ouvrir. Peut-être même un peu trop. Allait-il regretter ? ça il le saurait un peu plus tard. Pour l’instant, parler aidait son cœur à guérir, au moins un peu. « J’ai rencontré quelqu’un. C’est pour ça que je m’en veux autant. » Doucement, il passa sa main dans ses cheveux tout en soupirant. « Je suis juste un connard. Je vais la faire souffrir. » Se tournant vers sa compagne du soir, Jesse soupira. « Cette fille que j’ai rencontré, elle ressemble tellement à ma femme. Physiquement ! C’est pour ça… que je suis allé vers elle. » Le dire à voix haute le fit grimacer. Il se sentait horrible. Si Katya l’apprenait elle allait lui en vouloir. Déjà qu’ils n’étaient pas en très bons termes, il risquait de la perdre. « J’ai peur qu’elle parte elle aussi. J’ai peur de finir réellement seul. Parce que si je tiens encore c’est grâce à elle. » Il l’avait aidée, soignée et s’était tellement impliqué qu’il avait réussi à surmonter un peu le chagrin causé par la mort de sa femme. Même s’il avait été son médecin, Katya elle était sa thérapie. Mais aujourd’hui elle arrivait à ses limites. Il ne parvenait pas à se pardonner de l’avoir uniquement approchée pour son physique. Il s’était vite rendu compte qu’elles n’avaient rien en commun dans le caractère mais le mal était fait. Comment Katya pourrait-elle accepter une telle chose ?
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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyVen 30 Oct - 0:13

peace will never find me
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Le regard qu’elle lève au ciel un moment, elle n’a pas l’habitude de parler de ce qu’elle ressent. Elle et les sentiments. Ca ne va pas ensemble. « Je vois… même si j’ai du mal à comprendre… Chaque histoire est différente. » Un faible sourire qui file sur les lèvres, mais que de la tristesse qui se lit dans le fond du regard. « Disons que c’est une personne que je n’ai pas le droit d’aimer.» Un souffle et les bras qui se croisent contre la poitrine. Ce n’est pas facile de mettre les mots sur ce qu’elle ressent, c’est encore moins facile de le verbaliser alors que les mots butent au fond de la bouche. La différence qu’elle contrôle bien, mais qui marque l’esprit.

Andy, elle n’a pas envie de lui dire quoi faire, elle ne connait rien de lui, mais elle connait les mots et elle aurait aimé qu’il puisse s’en débarrasser. Simplement. Savoir qu’elle peut aider un autre alors qu’elle ne fait que chuter vers le fond vers le gouffre dont elle n’arrive pas à sortir. Les sourires qui se mélangent et le souffle qui file doucement entre les lèvres. Elle n’a pas la moindre idée de la raison qui la pousse à rester à ces côtés, mais elle n’a pas l’intention de filer, elle n’a pas l’intention de partir. « Je le sais tout ça… mais ça ne change rien… Je culpabilise quand même. J’ai rencontré quelqu’un. C’est pour ça que je m’en veux autant. Je suis juste un connard. Je vais la faire souffrir. » La main qu’elle ne retient pas, la main qui se pose contre celle de l’homme. Le contact qu’elle impose. Cette envie de le rassurer, mais cette impression qu’elle ne sait pas comment faire. Andy et les chaos. C’est la seule chose qu’elle connait réellement. « Cette fille que j’ai rencontré, elle ressemble tellement à ma femme. Physiquement ! C’est pour ça… que je suis allé vers elle. » Andy, elle n’a pas la moindre idée de la situation, elle n’a pas envie de porter u jugement et elle se doute que c’est une chose difficile à avouer, surtout s’il tient à elle maintenant. Il n’a pas la moindre idée de comment la demoiselle pourra réagir. « J’ai peur qu’elle parte elle aussi. J’ai peur de finir réellement seul. Parce que si je tiens encore c’est grâce à elle. » Andy, elle laisse le regard sur les lèvres, elle vole les mots pour comprendre la moindre parcelle de parole. Elle n’a pas envie de manquer les mots, surtout qu’ils semblent avoir un effet bénéfique sur lui à ce moment. Elle se doute que l’alcool aide à avouer. Peu importe.
La main qu’elle ne lâche pas. Cette façon qu’elle a de tenter de le rassurer, elle ne sait pas quoi faire de mieux. « Est-ce que vous lui avez dit comment vous vous sentez réellement? Est-ce que vous savez ce qu’elle ressent?» Cette envie de lui hurler d’avouer la vérité, mais elle n’a pas envie de dire quoi faire. Qu’il se vide le cœur. Elle n’a jamais réellement vidé le sien, mais surement que les maux se font moins lourds. Elle n’en sait rien. Elle traîne le chaos depuis des années, depuis trop de temps qu’elle ne sait plus comment faire pour s’en sortir. « C’est encore pire si vous la perdez sans avoir pris la peine de régler ce vous avez sur le cœur. Croyez-moi.» C’est ce qu’elle a vécu et le retrouver est pire qu’un coup de poignard au fond du cœur. Elle ne sait pas du tout comment gérer la situation.
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Jesse Holloway
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyMar 10 Nov - 11:16

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L’alcool qui coulait dans ses veines rendait Jesse instable. Il se haïssait d’agir ainsi et de faire du mal aux personnes à qui il tenait. Du mois, à la seule et unique personne encore vivante. Katya. Elle ne méritait pas tout à ça. Et sa femme là-haut qu’allait-elle penser de lui ? Toujours souriant par le passé, il était devenu un tout autre homme. Peut-être même que Nina ne l’aurait pas reconnu. De l’extérieur, il savait qu’il faisait pitié assis contre le marbre froid de la tombe de sa défunte épouse. Jamais il n’avait agi ainsi depuis qu’elle était partie mais le temps ne l’aidait pas à panser ses blessures. Pire, il semblait les rendre encore plus vives.  « Disons que c’est une personne que je n’ai pas le droit d’aimer.» Son regard se perdit sur le visage de la demoiselle qu’il ne connaissait même pas. Il ne savait pas ce qu’elle traversait exactement et l’alcool ne l’aidait pas à se concentrer mais il ressentait de la peine qui émanait d’elle. « Je suis désolé… si vous voulez parler, je suis là. Après tout vous m’écoutez m’épancher sur mon sort… » Il ne se souviendrait peut-être pas de tout ce qu’ils pourraient se dire mais il se sentait un peu mieux. Juste un peu. Cette présence nouvelle le soulageait. Enfermé dans son malheur, les seules personnes qu’ils côtoyaient étaient ses collègues et Katya – même si son absence se faisait de plus en plus pesante depuis leur dispute. « On dirait qu’on a un point commun. Moi non plus je n’ai pas le droit de l’aimer. » Katya. Il ne savait pas ce qu’il ressentait exactement pour elle. Ce n’était pas de l’amour. Pas encore. Persuadé qu’il ne pouvait aimé quelqu’un d’autre que sa femme, il se bloquait. Il aurait voulu l’aimer pour de bonnes raisons mais leur rencontre l’empêchait de se laisser aller. Comment expliquer son irrémédiable attirance sans risquer de la perdre ?

Les doigts de la jeune femme passaient entre les siens qu’il caressait de façon absente. Un geste qu’il adorait faire avec sa femme. Il s’apaisait autant qu’elle en le faisant. « Est-ce que vous lui avez dit comment vous vous sentez réellement? Est-ce que vous savez ce qu’elle ressent ? » Une grimace vint déformer le visage de l’homme en deuil. Tout lui paraissait compliqué. Impossible de s’en sortir sans souffrir. Bien sûr, perdre Katya le terrifiait. Subir un second abandon l’achèverait mais il pensait surtout à la jeune femme. Si elle venait à apprendre la vérité, il n’était pas certain qu’elle s’en remettrait elle non plus. La vie ne l’avait pas épargnée et elle ne méritait pas de subir une nouvelle déconvenue. « C’est encore pire si vous la perdez sans avoir pris la peine de régler ce vous avez sur le cœur. Croyez-moi.» Finalement, il lâcha la main de la blonde à contre cœur pour frotter son visage énergiquement. S’il avait été son ami, il se serait giflé. Comment cette jeune femme pouvait-elle supporter de rester avec un inconnu complètement ivre et inconsolable ? « Elle ne sait pas grand chose sur moi. Juste que je suis veuf… Elle doit comprendre que c’est difficile, mais elle ne sait pas à quel point je souffre non. Elle ne sait pas que dès que je peux, je m’enfile une bouteille de whisky. Elle ne sait pas que j’ai passé des heures à son chevet à lui raconter ma vie, espérant qu’elle soit ma femme. Elle ne sait pas que je suis encore amoureux de ma femme à tel point que j’ai l’impression de la tromper en étant avec elle. Elle ne sait pas que je tiens aussi énormément à elle… » Etait-ce réellement possible d’aimer deux femmes ? Jesse ne savait plus rien. A force, il se demandait si cet amour pour sa femme disparue n’était pas un moyen de fuir la réalité, de fuir le renouveau. Au fond, Jesse crevait de peur. Terrifié de s’attacher et se donner réellement à quelqu’un d’autre. Il aurait voulu être certain que Katya ne partirait jamais. Mais ça, c’était tout bonnement impossible.
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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: (andy) peace will never find me (andy) peace will never find me  EmptyVen 20 Nov - 15:47

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In this bed where I rest I'm homeless. This house I know best but I'm homeless. My hunger it grows and it won't let me go. And it burns in my chest. I'm homeless. Heavy steps on hardwood floors into my room through broken doors. Try to leave this day behind me but peace will never find me
« Je suis désolé… si vous voulez parler, je suis là. Après tout vous m’écoutez m’épancher sur mon sort… » Andy. C’est la première fois qu’elle parle. C’est la première fois qu’elle dit réellement ce qui la ronge depuis des années. Trop de chose pour la rendre instable. Trop de chose pour la rendre incapable de s’ouvrir complètement, d’aimer correctement. Le coeur qui vacille entre d’eux. L’amour d’antan et un autre. Plus récent.
Personne qu’elle ne devrait aimer parce qu’elle est simplement incapable de le faire. Parce qu’elle n’a jamais su aimer, parce qu’elle n’a jamais été aimée correctement. « On dirait qu’on a un point commun. Moi non plus je n’ai pas le droit de l’aimer. » Un rire qui file entre les lèvres et les doigts qui passent dans les cheveux pâles. Sa vie. Sa vie qui se résume au foutu chaos. La fuite. Les conneries. « Nous avons une vie tellement simple.» Un rire qui file encore, mais le rire plein de sarcasme, le rire plein de connerie. Elle ne sait pas quoi faire d’autre qu’en rire, que de tenter de ne plus y penser. C’est plus simple.

La main qu’il lâche et le regard qui ne le quitte pas parce qu’elle a besoin de voir pour comprendre, parce qu’elle a besoin de prendre les mots pour comprendre, pour entendre à sa façon.
« Elle ne sait pas grand chose sur moi. Juste que je suis veuf… Elle doit comprendre que c’est difficile, mais elle ne sait pas à quel point je souffre non. Elle ne sait pas que dès que je peux, je m’enfile une bouteille de whisky. Elle ne sait pas que j’ai passé des heures à son chevet à lui raconter ma vie, espérant qu’elle soit ma femme. Elle ne sait pas que je suis encore amoureux de ma femme à tel point que j’ai l’impression de la tromper en étant avec elle. Elle ne sait pas que je tiens aussi énormément à elle… »
Elle comprend à sa façon, elle comprend avec les mots qui viennent et qu’il laisse entendre. Elle a envie de l’aider Andy, mais elle ne sait pas les mots qui pourrait le rassurer, elle ne sait pas les mots pour calmer. Elle n’arrive pas à remettre sa propre vie en ordre. La main qui se pose à l’épaule. La main qui prend appuie doucement contre le bras. « Je n’ai pas envie de vous dire quoi faire, parce que je ne sais pas faire mieux, parce que je n’ai jamais pu prendre le contrôle moi-même, mais je pense que tu devrais peut-être lui parler. Si elle tient à toi, elle ne risque pas de fuir.» Un sourire. Elle ne sait pas dire mieux. Elle ne sait pas quoi dire de plus pour le calmer, pour l’aider. La main qui se serre un peu contre l’épaule, la main qui se retire finalement et un sourire qu’elle laisse paraître sur les lèvres. « Je ne sais pas si je vous ai été d’une grande aide, mais j’espère que vous allez pouvoir régler votre vie avec elle.» Un baiser qu’elle pose sur la joue et les pas qui quittent le cimetière. Pas d’au revoir. Pas rien de plus. Que deux personnes pour se parler. Que deux personnes pour se vider le cœur.
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