Aédan O’Loughlin.
22 ans.
Orpheline. Père et mère décédés.
Vit chez le meilleur ami de son père.
Voici comment la jeune femme pourrait se présenter. Bien sûr elle allait omettre de parler de sa déprime. Du manque qu’elle ressent en pensant à son père. La jeune femme était très attachée à lui. Il l’a élevée seul et malgré ses longues heures de travail il a toujours été présent et elle n’a jamais manqué de rien. Aédan a toujours été heureuse dans son enfance. Bien sûr, elle a souvent demandé où était sa vraie maman mais son père qui ne lui a jamais menti sur son histoire a réussi à combler ce départ. Il l’aimait bien assez pour deux et Aédan ne regrette pas de ne pas avoir connu sa mère. Elle sait qu’elle est morte depuis longtemps et même si en l’apprenant elle a senti un petit pincement au coeur, elle n’en a que faire. Pourtant, depuis la mort de son père et malgré la présence de James, la jeune femme se pose des tas de questions. Son père était fils unique et ses parents sont décédés bien avant la naissance de la jeune fille. Elle n’a donc plus aucune famille connue. C’est un soir, seule et à moitié éméchée qu’elle a commencé à se poser des questions sur la famille de sa mère. Miles ne savait rien sur elle, juste qu’elle avait fui sa famille. Elle n’a jamais voulu lui raconter son histoire. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle s’appelle Aleida. Elle ne se souvient malheureusement pas de son nom de famille. Peut-être même que son père ne l’a jamais mentionné. Dans son coin, elle parcourt les sites et cherche des Aleida. Elle a de la chance, il n’y en a que très peu sur Seattle. Un instant, elle se demande même si sa mère n’est pas vivante et qu’elle aurait pu mentir à son père. En effet, Aedan a trouvé une Aleida qui aurait pu convenir mais ce fut un échec, la femme ne correspondait pas du tout à la seule photo qu’elle avait de sa mère. L’unique information qu’elle a pu trouver c’est l’endroit où elle avait été enterrée. Son père ne l’y a jamais emmenée. Qu’importe, Aédan n’a pas envie de parler à une tombe. Pire, a une femme qu’elle ne connait pas. Pourtant, la jeune femme s’y est rendue. Marcher dans un cimetière lui a rappelé que Miles est lui aussi enterré ailleurs en ville. Les larmes sont rapidement montées dans ses yeux chocolat mais ont été vite balayées d’un revers de main. elle a pu avoir des renseignements en manipulant un peu le gardien du cimetière. Ses larmes n’ont pas été si inutiles puisque grâce à ça, la jeune femme a obtenu un nom. Celui d’un possible frère. C’est sa seule piste alors elle va l’exploiter. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle attend. Peut-être que quelqu’un redore un peu le blason de sa défunte mère. Le portrait qui a été dressé de cette femme n’est pas des plus glorieux. Aédan est contente de ne pas lui ressembler. Elle est le portrait craché de son père que ça soit niveau physique ou caractère. Du moins, elle a fait confiance à son papa pour le caractère, ça l’a toujours rassurée de se dire qu’elle ne ressemble pas à cette femme qui a laissé son enfant et l’homme qui l’aime juste pour vivre son heure de gloire. Puis la photo qu’elle possède lui prouve bien qu’elles n’ont rien en commun. Heureusement.

Le chemin vers la maison de cet homme lui parait tellement long. Mais au final, ça l’arrange. Elle craint cette rencontre. Aédan a tourné ses phrases dans sa tête un nombre incalculable de fois et ne sait toujours pas comment se présenter. Elle ferait au feeling, comme toujours. Elle aperçoit la maison avec le numéro 149, ses pas ralentissent avant de se stopper à l’entrée du jardin. Entrer ou partir sans se retourner ? Aédan ne se connait pas aussi lâche et hésitante mais cette démarche la trouble. De plus, elle craint de chambouler quelque peu cette famille. Elle ne recherche pas d’affection ni d’argent, elle veut juste que quelqu’un lui parle de sa mère. Prenant une longue inspiration, la jeune femme pousse le petit portillon et avance jusqu’à la porte. Elle espère que la personne sera présente, elle ne se voit pas attendre des heures son arrivée. La sonnette activée, la jeune femme attend patiemment. Des bruits de pas et de cliquetis dans la serrure font augmenter sont rythme cardiaque. Le stress la submerge malgré elle et alors qu’elle allait faire demi tour rapidement, la porte s’ouvre dévoilant enfin celui qui serait son oncle.  « Euh… » En voyant la personne face à lui Aédan fronce les sourcils.  « Non, il doit y avoir une erreur. » Face à elle se tient un homme avec qui elle a flirté quelques temps auparavant. Elle se souvient parfaitement de lui puisqu’il a finit par la repousser. La jeune femme était rentrée furieuse de s’être pris une veste. Voyant son air surpris la jeune femme lève vite la main pour l’empêcher de lui fermer la porte au nez.  « Avant de dire quoi que ce soit, non je ne suis pas là pour vous harceler et essayer de vous mettre dans mon lit ! » Manquerait plus qu’il ne pense qu’elle est venue pour retenter sa chance.  « bordel, c’est bien ma chance ça… » soupire-t-elle faiblement. Comment allait-elle lui annoncer la nouvelle maintenant qu’elle savait qui il était ? ‘saluuuut tonton je suis la fille de ta soeuuuur, oui on a failli coucher ensemble mais oublions ça tu veux ?’

Tout s’est écroulé, cette vie qui te plaisait n’existe plus. Cette vie qui était la tienne a été chamboulée, elle a été détruire, complètement anéanti. L’homme que tu étais a disparu, il n’est plus et même si tu cherchais à le retrouver, tu n’y parviendrais pas. Cet homme a été brisé, son cœur a été broyé, sa tête a explosée. Aujourd’hui, seules quelques bribes de l’ancien toi demeurent. Tu as perdu celles qui te maintenaient sur Terre, tu as perdu toutes les couleurs de ce monde, toutes ses saveurs. Tu t’es perdu toi-même et maintenant, impossible de te retrouver. Ton existence n’a plus aucune valeur, tu ne sers plus à rien, du moins, c’est l’impression que tu as. Tu demeures sur cette Terre pour une seule et unique raison : ta famille. Tu ne peux pas te permettre de les quitter, pas volontairement. Le départ d’Aleida les as grandement perturbés, mais sa mort les a achevés, les a complètement anéanti. Puis lorsque Sky et tes deux anges se sont envolés, le trou béant s’est rouvert pour eux. Tu n’es pas le seul à avoir été affecté, mais aujourd’hui, tu es celui qui en souffre le plus. Tu te refermes sur toi-même, tu t’empêches de t’ouvrir aux autres, ça ne t’intéresse pas. Fini la vie où tu étais heureux, où tout allait bien et que tes tracas étaient réservés à tes missions à l’étranger. Tu ne reverras plus jamais cette vie, elle n’est que nostalgie et vestiges d’un passé heureux, mais mort à tout jamais.

Couché sur le banc de musculation, tu soulèves les altères, alors que ton esprit se laisse emporter par ses vieux souvenirs, comme trop souvent. Tu t’épuises, tu donnes ton cent pour cent, comme d’habitude. Tu te défonces dans ton entrainement, pour essayer de vider ton esprit de cette douleur, de ces remords et de cette déchirure qui ne cesse jamais de s’agrandir. Tu t’entraines à chaque jours, tu n’arrives pas à décrocher et d’ailleurs, tu ne le veux pas. C’est une addiction, une drogue, mais tu en as besoin.

La sonnette retentit alors dans cette nouvelle maison que tu as achetée, après leur disparition. Tu reposes la barre d’haltères en haut de ta tête puis tu te redresse, te demandant qui peut bien sonner, puisque tu n’attends aucune visite. Certainement un de tes parents ou peut-être bien ta sœur ou ton frère. Peu importe. Tu prends une serviette au passage puis tu te rends lentement jusqu’à la porte d’entrée, essuyant la sueur qui dégouline sur ton visage et ton corps. Lorsque tu ouvres la porte, tu découvres avec étonnement une jolie jeune femme au visage qui t’es familier. « Euh… » Elle fronce les sourcils, puis tu en fais de même, inconsciemment. « Non, il doit y avoir une erreur. » Tes sourcils se froncent davantage. Tu sais que tu as déjà vu cette jeune femme auparavant, mais où ? Tu n’arrives pas à t’en souvenir, alors qu’elle s’en souvient vraisemblablement. Puis c’est comme une illumination. Tu te rappelles cette jeune femme un peu trop insistante au bar, celle que tu as fini par repousser, après plusieurs minutes de flirt. Mais qu’est-ce qu’elle fout là ? Elle lève alors rapidement la main.  « Avant de dire quoi que ce soit, non je ne suis pas là pour vous harceler et essayer de vous mettre dans mon lit ! » Tu hausses légèrement un sourcil. À voir son insistance l’autre soir, ça ne t’étonnerait même pas ! Comment a-t-elle su où tu habitais ? « bordel, c’est bien ma chance ça… » Ton regards parcourt son visage, essayant de comprendre quoi que ce soit. Non, mais elle t’a suivi ou quoi ? Pourtant, tu as été catégorique avec elle, pas question de faire quoi que ce soit, elle est trop jeune, beaucoup trop jeune. « T’en es certaine ? Parce que ça m’a tout l’air de ça. » Sourcils à nouveau froncé, tu ne piges pas. Faut l’avouer, tu te sens harceler, en ce moment même. Tu n’as vraiment aucune idée de ce qu’elle peut foutre là, si ça n’est pas pour te mettre dans son lit. Vendre des barres de chocolat pour payer un voyage scolaire peut-être ? Des oranges ? Du café ? Peu importe, elle n’est pas là sans raison. Elle veut quelque chose, elle recherche quelque chose, mais quoi ? « Tu viens sonner jusqu’à ma porte pour quelle raison, si c’est pas pour ça ? » Tu ne te montres pas forcément bête, tu pourrais l’être beaucoup plus, mais tu n’es ni souriant, ni amical. Sa présence te dérange, m’enfin, pas sa présence-même, mais ses raisons qui te sont inconnues. Elle se pointe chez toi comme ça, sur la défensive et presque bafouillante. Qu’est-ce qu’elle veut, cette gamine ? Des bonbons peut-être ? Ou elle s’est perdue ?

Aedan a longtemps pensé que son père était sa seule famille. Aujourd’hui seule, elle découvre que James, même s’ils n’ont aucun lien de sang, agit comme s’ils formaient une famille. Atypique, certes, mais il est là pour elle comme son père l’a été. Miles ne lui a jamais vraiment parlé de sa mère et du fait qu’elle aurait pu avoir une famille quelque part. Pas parce qu’il ne le voulait pas, c’est Aédan qui n’a jamais voulu en parler. Aujourd’hui, elle regrette un peu. Miles avait certainement les réponses qu’il lui faut. La jeune femme a fait sans. Après quelques recherches, une piste est enfin apparue. Seulement, elle aurait aimé qu’elle soit différente. Face à elle se trouve un homme qu’elle a tenté de séduire. Il s’étaient même embrassés, rapidement avant qu’il ne finisse par la repousser mais tout de même. Ils ne s’étaient pas quittés en très bons termes, Aédan l’accusant d’avoir un peu profité avant de la repousser et lui pensant qu’elle ne voulait rien d’autre que le mettre dans son lit. Ce qui était vrai. Il n’était rien d’autre pour elle qu’une proie d’un soir. Mais elle avait été vexée de ne pas l’avoir.

Avant qu’il ne la vire, elle lui explique qu’elle n’est pas là pour essayer de le séduire. La jeune femme est impulsive mais pas bête au point de s’acharner. Surtout qu’elle n’éprouve rien pour lui. Elle l’a d’ailleurs oublié depuis. « T’en es certaine ? Parce que ça m’a tout l’air de ça. » Aédan lâche un petit rire. Est-il assez stupide pour croire ça ? « Sérieusement,j’ai une tête à aller chercher un mec chez lui juste parce qu’il a refusé une nuit en ma compagnie ? Je ne suis pas désespérée à ce point. Merci de vous inquiéter » dit-elle agacée. Cet homme se prend sûrement pour ce qu’il n’est pas. « Je n’ai pas que ça à faire. D’ailleurs je vous avais oublié si ça peut vous rassurer. » Réprimant une envie d’en dire plus, elle se contente de lever les yeux au ciel. C’est elle la gamine, pourtant, cet homme ne se comporte pas d’une meilleure façon qu’elle. « Tu viens sonner jusqu’à ma porte pour quelle raison, si c’est pas pour ça ? » Ses yeux rivés dans ceux de l’homme face à elle, Aédan se demande si elle veut réellement lui avouer ce pourquoi elle est réellement là. Ils ont le même sang. Bien. Mais le sang est-il suffisant pour créer un lien ? « Je pense que si vous m’invitiez à rentrer ça serait mieux. Je ne me vois pas vous dire ça sur le pas de votre porte. » Peut-être risque-t-il de tourner de l’oeil, auquel cas il faudrait qu’il puisse s’asseoir sur le canapé. Cette idée donne à Aédan une irrepressible envie de rire. Pourtant, elle tente comme elle peut de ne pas craquer. « Et non je ne vais pas en profiter pour vous sauter dessus à l’intérieur ou vous voler des trucs. J’ai quelque chose de très important à vous dire » dit-elle avec tout le sérieux possible. Ne sont-ils pas capable d’avoir une discussion civilisée ?

Tu te demandes ce qu’elle te veut, la quelle pour laquelle elle se retrouve devant ta porte. À tes premières paroles, elle lâche un petit rien. « Sérieusement, j’ai une tête à aller chercher un mec chez lui juste parce qu’il a refusé une nuit en ma compagnie ? Je ne suis pas désespérée à ce point. Merci de vous inquiéter. » Oh pourtant, tu en as connu des vrais tarées, avant d’être avec Sky, des filles qui auraient rampées jusqu’à ta porte, juste pour se faire baiser. Certes, il faut vraiment être désespéré pour agir ainsi et franchement tu ne connais pas cette jeune femme, alors qui sait ? Elle peut être complètement désespérée, complètement folle. Tu te contentes d’hausser un sourcil, tout en continuant de l’écouter parler. « Je n’ai pas que ça à faire. D’ailleurs je vous avais oublié si ça peut vous rassurer. » Elle lève les yeux au ciel, alors que tu continues de la fixer sans bouger d’un seul millimètre. Tu te dis que tu t’es peut-être énervé trop vite, mais c’est ce qui arrive fréquemment, depuis leurs décès. Tu n’as plus la patience que tu avais, tu n’es plus le même homme. Tu lui demande ce qu’elle fait là alors. « Je pense que si vous m’invitez à rentrer ça serait mieux. Je ne me vois pas vous dire ça sur le pas de votre porte. » Te dire quoi ? À nouveau, tu fronce les sourcils, un geste que tu fais trop fréquemment. « Et non je ne vais pas en profiter pour te sauter dessus à l’intérieur ou vous voler des trucs. J’ai quelque chose de très important à vous dire. » Le froncement de sourcils ne fait qu’augmenter. Quelque chose d’important ? Qu’est-ce que cette fillette peut bien avoir à te dire d’important ? Tu essaies de voir, mais rien ne te vient à l’esprit. Tu ne la connais pas, tu l’as vu qu’une seule et unique fois, vous avez flirtés, vous vous êtes embrassés et ça c’est fini ainsi. Cependant, tu gardes la tête froide et te ressaisi, tu peux bien agir en adulte, non ? Cette gamine a un truc à te dire, tu l’as fait entrer, elle parle et c’est tout. Dans le pire des cas, elle s’essaie à nouveau avec toi, tu la repousse puis tu la mets à la porte, aussi simple que ça, non ? Après tout, c’est qu’une gamine à peine mineur, qu’est-ce qu’elle peut te faire de mal ? Tu fais un pas vers l’arrière et lui cède le passage. « Entre. » Sans un mot de plus, tu l’incite à te suivre jusqu’au salon puis tu lui désigne de divan. « Assieds-toi. » Ce n’est pas un ordre, même si ça peut sonner comme tel. Tu as perdu une partie de ton tact, une partie de ta patience. Tu sais que tu n’es pas très amical envers elle et si c’est le cas, c’est parce que tu redoute la raison de sa venue. Tu fronce le nez, le regard posé sur elle. « Donc, qu’as-tu d’important à me dire ? J’ai beau essayé de voir, c’est le néant le plus total. » Ton regard est posé sur elle, intrigué. Qu'est-ce qu'elle peut bien avoir d'important à te dire, à toi Heinrich ? Tu n'en a pas la moindre idée et dans le fond, tu ne tiens pas tant à le savoir.

Pourquoi avait-t-il fallu que cet homme soit son oncle ? Ça aurait été trop demandé d’avoir quelqu’un d’aimable ? Sûrement. La jeune femme venait même à regretter d’avoir fait ces recherches. Elle n’avait pas besoin de lui. Du moins, c’était ce qu’elle voulait se faire croire. Seulement, à part James, elle n’avait personne et connaitre sa famille n’allait pas lui faire du mal. Ça ne pouvait pas être pire que la situation qu’elle vivait déjà aujourd’hui. Quoi que, cet homme et elle avaient failli passer la nuit ensemble et ça aurait été très glauque de découvrir ensuite qu’il était son oncle. A cette idée, Aédan frémit de dégout. Non pas qu’il était devenu hideux entre temps, il était toujours séduisant mais savoir qu’il était le frère de sa mère la bloque directement. Plus jamais elle ne serait attirée par lui et tant mieux. Enfin, s’il n’avait pas été son oncle, son comportement aurait suffi à refroidir la jeune femme. Pensait-il réellement qu’elle soit venue pour pouvoir enfin coucher avec lui ? En grimaçant, elle se dit que son égo était complètement surdimensionné mais elle se retint de faire une réflexion. Envenimer la situation n’était pas son objectif. Il fallait qu’il l’écoute.

« Entre. » Serrant les dents, la jeune femme passa la porte. Il avait un ton déplaisant. « Assieds-toi. » Alors qu’elle allait ouvrir la bouche pour lui mentionner qu’elle n’était pas son chien, elle la referma en se rappelant à nouveau qu’elle devait rester calme. Elle devait avoir la moitié de son âge mais il se comportait comme un adolescent en manque d’autorité. Voulant tout de même le provoquer un peu, Aédan alla s’asseoir sur le fauteuil à côté du divan qu’il venait de lui montrer. Elle ne supportait pas l’autorité et ce n’était pas un étranger désagréable qui allait réussir à la faire changer. Seul son père le pouvait. Problème, il n’était plus sur cette foutue Terre. « Donc, qu’as-tu d’important à me dire ? J’ai beau essayé de voir, c’est le néant le plus total. » En effet, comment pourrait-il deviner une telle chose ? A sa place jamais elle n’aurait pu comprendre. Vu le caractère de sa mère, du moins, ce que son père lui avait vaguement raconté, elle doutait qu’elle ait mentionné son existence à quelqu’un. Puis, même si cet homme savait qu’il avait une nièce quelque part, le physique d’Aédan était trop différent de celui de sa mère pour qu’il puisse la reconnaitre. Elle avait tout pris de son père et elle en remerciait les dieux auxquels elle ne croyait pas. « Déjà, je suis désolée de venir vous importuner. Si j’avais pu j’aurais évité. Seulement, c’est impossible. » Bien sûr, elle aurait pu ne jamais venir, ne jamais lui dire qui elle était mais au fond d’elle, une infime partie désirait connaitre un peu plus cette mère absente. Cette mère qui l’avait abandonnée de son plein gré pensant d’elle qu’elle n’était qu’un fardeau, un frein à sa petite vie. « Bon, par quoi commencer… » Elle avait répété ses mots plusieurs fois mais découvrir l’identité de son oncle l’avait chamboulée et elle ne savait plus comment faire pour avouer son identité. « Je ne vais pas tourner autour du pot, Je m’appelle Aédan O’loughlin et je suis la fille d’Aleida, votre soeur. » Ses yeux n’avaient pas quittés ceux de l’homme face à elle, Aédan voulait voir sa réaction directement. Elle allait sûrement chambouler sa vie avec cette nouvelle. Sa soeur était morte de longues années auparavant, des souvenirs douloureux allaient peut-être remonter en lui. Au fond, elle ne lui voulait aucun mal même s’il avait tendance à lui courir sur le haricot.