(pv) i'm watching you

Invité Invité

I'M WATCHING YOU

Eliott & Ava

Elle soupira en claquant la porte de sa voiture. Journée terminée. Elle jeta un coup d’œil à sa montre : 18h15. Elle tourna la clé et démarra avant de sortir du parking. Elle n’avait pas envie de rentrer chez elle. Il était encore tôt, il y avait encore tant d’autres choses à faire. Une personne socialement normale aurait été boire un verre, manger au restaurant, aller au cinéma ou voir des amis. Mais Ava n’avait rien à faire, personne à aller voir. Après quelques minutes de route, elle s’arrêta en bas de son immeuble et leva les yeux vers la fenêtre de son appartement. Elle aurait y voir une lumière, une silhouette se déplacer et l’attendre patiemment. Mais il n’y avait personne et les rideaux étaient tirés. Elle reprit la route, ne sachant réellement où aller. Quelle journée de merde, pensa-t-elle. Ava avait passé son temps à avoir de mauvaises nouvelles et à se prendre la tête avec James qui ne supporte pas sa présence. Puis elle avait appris, dans une conversation banale, qu’Eliott Green était sorti de prison. A l’évocation de ce nom, elle sentit son ventre se serrer. C’était elle qui avait arrêté Green. Le mandat à la main, elle avait débarqué chez lui avec ses collègues, ils avaient fouillés l’appartement, trouvé la drogue et elle avait passé le menottes à ce pauvre type. Elle se souvenait de son visage, de sa voix et de tout ce qu’il y avait dit ce jour-là. Mais ce dont elle se souvenait le plus, c’était des grands yeux de la jeune fille qu’elle avait croisé en embarquant son frère aîné. Cette stupeur, cette peur, ces larmes qui naissaient au coin de ses yeux. Elle se souvenait de son visage enfantin, et de sa voix tremblante lorsqu’elle cria de prénom de Green.

Ni une ni deux, elle fit demi-tour et retourna au poste de police. Elle se procura la nouvelle adresse de Green et s’y rendit sans hésitation. Elle sentait au fond d’elle qu’il allait recommencer. Elle savait qu’il était encore en contact avec Jax Ellison, un dealer de drogue qu’elle connaissait très bien. D’après les collègues, c’était même lui qui était venu le chercher à sa sortie de prison. Elle se gara en bas de l’immeuble indiqué sur l’adresse et attendit. Elle pourrait attendre la nuit entière s’il fallait. Une réelle obsession était entrain de naitre chez elle. Elle devait le surveiller. Elle devait savoir ce qu’il faisait de sa nouvelle vie. C’était viscéral.

De longues minutes passèrent. Deux heures s’écoulèrent sans qu’elle ne relâche l’attention. Puis, sur le trottoir, une silhouette qu’elle reconnue immédiatement s’avança. Elle se redressa, plissa les yeux et regarda fixement l’homme qui marchait. C’était Green. Elle en était certaine.

copyright crackle bones

Invité Invité

i'm watching you

Une fois sorti de prison, un phénomène étrange se produit. Tout semble trop grand, trop puissant, trop présent. Il ne se sent pas si à l'aise que ça. Il squatte pour le moment chez son frangin en attendant de trouver mieux, parce qu'il n'a pas envie d'être un poids pour sa famille, parce qu'il sait très bien qu'à l'heure actuelle, il est n'est plus le roc inébranlable sur lequel se reposait sa famille à l'époque mais plus un boulet qu'autre chose. Ce statut ne lui convient pas, il ne supporte pas l'idée mais il doit se rendre à l'évidence, son entrée en prison n'a probablement pas amélioré l'image que la famille Green renvoyait déjà à l'époque. Il aimerait crier aux membres de sa famille qu'il est là, qu'il est revenu et qu'ils peuvent compter sur lui, peut importe le besoin, mais la confiance est étiolée, rompu... Il est devenu obsolète, inutile parce qu'ils se sont tous parfaitement bien débrouillé sans lui ces dernières années. Il se rend finalement compte qu'il avait besoin d'eux pour avancer, plus qu'eux de lui dans le fond. Dereck s'est pointé, un sourire, une accolade et il est reparti, prétextant une soirée avec des amis alors qu'il avait bien vu qu'il lui mentait. Son frère a toujours été un piètre menteur, ou alors c'était lui qui lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il aurait pu passer un coup de fil à Jax pour ne pas se retrouver seul, parce la simple idée l'effraie énormément. Mais il ne va pas commencer à l'emmerder avec ces états d'âmes un peu débiles.

La vie c'est quand même terrible quand on y pense. Une succession d'échecs, un enchainement terrible d’événements sur lesquelles on a absolument aucun contrôle. Il a pas si mal vécut dans le fond, il a aimé, beaucoup et il a perdu encore plus. Depuis quelques heures déjà, son regard se porte sur la fenêtre, décalant ce rideau vieux à motifs immondes à chaque reprise, il a remarqué cette voiture. Étrange, il a apprit à les remarquer, avant même d'aller en prison, Jax l'avait aiguiller sur le sujet, tellement habitué à fuir les flics comme la peste. Seulement, il ne comprend pas pourquoi, il vient tout juste de sortir, il n'est pas sous surveillance. Il finit par sortir en trombe de la battisse avec une batte de baseball, parce qu'il ne fait pas les choses à moitié. Parce que sa plus jeune soeur, Amelia, est aussi dans la maison. Pas de nouvelles d'Eleanor d'ailleurs, elle a disparu de la circulation et semble refuser de le voir. Il comprend sa colère, elle était là le jour de l'arrestation, elle comptait trop sur lui pour supporter un tel abandon. Je peux savoir ce que vous voulez ? fit il en s'approchant dangereusement de la voiture. Il n'a aucune idée de ce qu'il va trouver dans cette voiture mais il n'a pas côtoyé que des mecs sympas en prison et certains étaient même plutôt violents. Ils avaient jurés sa mort, alors il doit avouer ne pas être rassuré. Aller sortez de la voiture ! ajoute t-il, un brin colérique. Alors que le visage doux de la flic apparait. Il baisse la batte et la laisse tomber au sol dans un bruit sourd. Merde, qu'est ce que vous foutez là ! Sa question est rhétorique, il se fout pas mal de savoir ce qu'elle fout là. Il aimerait juste savoir ce qu'un agent fédéral branle à une heure pareille devant chez lui. Cette histoire aurait pu finir bien plus mal s'il ne l'avait pas aperçu. Cette femme est la cause de tous ces tourments, c'est elle qui s'est pointé ce jour là pour le coffrer. Il lui lance un regard noir. Ne lui avait elle pas assez pourri la vie comme ça. Il fallait qu'elle le surveille et manque de causer un arrêt cardiaque chez le blond.

Invité Invité

I'M WATCHING YOU

Eliott & Ava

Green s'avançait vers elle. Ava porta la main à son front en soupirant. Elle détourna le regard quelques instants, ne sachant plus exactement ce qu'elle devait faire. Me bougre pouvait bien porter plainte contre elle pour harcèlement... D'un autre côté, elle pouvait très bien jouer l'innocente. Perdue dans ses pensées, réfléchissant à la meilleure tactique, elle reposa les yeux distraitement sur la silhouette. Je peux savoir ce que vous voulez ? cria Eliott. Son attention fut attiré vers le prolongement du bras de Green. Oh putain de merde... souffla-t-elle, presque en grognant. Aller sortez de la voiture ! Elle se râcla la gorge et le regarda s'avancer d'un pas rapide et vociférer. Et merde ! Elle ouvrit la porte et sortit rapidement de la voiture, la lumière du lampadaire se reflétant sur son visage d'ange. En voyant qu'il s'agissait d'Ava, il baissa son arme. Merde, qu'est ce que vous foutez là ! demanda-t-il excédé. Ava ne répondit pas tout de suite. Elle laissa un léger silence s'installer alors qu'elle croisait les bras et qu'elle le dévisageait. Des flash de l'arrestation lui revenaient en tête. Instinctivement, elle jeta un regard vers la fenêtre de l'appartement. Elle aperçu alors une jeune femme blonde les regarder fixement. Lorsque leur regard se croisèrent, elle disparu derrière les rideaux. Ava soupira légèrement, se concentrant à nouveau sur son interlocuteur. Je venais voir si t'étais bien rentré. Ca va, bien installé ? demanda-t-elle d'un ton sarcastique, un léger sourire accroché à ses lèvres.

Ava avait toujours été une sale flic, il faut le dire. Elle adorait provoquer. Elle a toujours pensé que c'était le meilleur moyen pour obtenir des informations. Ce genre de personnes, soit les délinquants, plus ou moins "gros", fonctionnaient beaucoup avec la fierté. Elle savait souvent frapper là où ça faisait mal et ne s'en privait pas. T'es retourné chez maman ? Elle leva un sourcil. Elle connaissait la situation familiale d'Eliott, c'est toujours le cas dans ce genre de dossier. On se renseigne sur la famille, pour voir si on ne peut pas en plus enfermer quelques autres drogués. Mais elle ignorait le décès de celle-ci pendant l'enfermement de son fils.
Elle se disait parfois qu'elle faisait un sale boulot, qu'elle côtoyait trop de malheur, trop de misère humaine. Elle voyait souvent ce que la plupart des civils, enfermés dans leur vie, ne voyait pas; ou du moins ne voulaient pas voir. Ils s'enfermaient dans leur vie, voilant tout ce qui les entouraient. Combien de vie auraient-il pu sauver s'ils avaient prêté un peu plus attention à ce jeune qui traîne avec son vélo dans les rues ? S'ils avaient aidé cette mère célibataire, le teint blafard, les yeux cernés, les cheveux en bataille à ranger ses courses, s'ils lui avaient sourit ? Des dizaines surement. Mais c'était elle qui arrêtait le gosse pour trafic de drogue et qui lisait dans son regard toute son amertume, toute sa haine de la vie du haut de ses seize ans. C'était elle qui allait chercher ses pauvres enfants maltraités par une femme désemparée, en profonde dépression, et qui finirait par se suicider après qu'on lui ait retiré la garde de ses mômes. C'était elle qui subissait de plein fouet la violence d'une société égoïste et aveugle volontairement. Elle se sentait souvent coupable. Coupable d'être celle qui ruine la vie de ceux qui ont fait une erreur, parce qu'ils étaient seuls, parce qu'ils étaient perdus, enfermés dans une vie qui ne cessait de tourner et de les noyer dans le malheur. Mais c'était aussi elle qui sauvait des vies. Qui faisait de ce gosse quelqu'un de plus responsable, parce qu'il avait compris que ce n'était pas la solution. Qui donnait à cette mère une seconde chance de s'en sortir, de s'occuper d'elle-même pour ensuite s'occuper de ses enfants et leur assurer une meilleure vie. Flic c'était ça. C'était souffrir, soutenir et donner.

copyright crackle bones

Invité Invité

i'm watching you

La vérité c'est qu'il se sent terriblement seul, c'est le lot de beaucoup de gens ceci dit, il n'a pas le monopole de la solitude, bien au contraire. Mais bon, il prétend aller bien parce que sinon, les autres deviennent condescendants, ils le sont déjà bien assez comme ça, pas besoin d'en rajouter parce qu'il ne supporte pas cette putain de pitié qu'il peut lire chez la plupart des gens. De toutes façons, c'est ça ou la peur, une alternative qui ne l'enchante guère plus. L'inquiètude le gagne quand il voit cette voiture devant chez lui, parce qu'il ne s'est pas fait que des amis en taule même s'il a tenter de faire profil bas. Il dit à sa soeur de rester tranquille alors qu'il sort avec une batte de baseball. S'attendant à ce que la voiture démarre en trombe, il est étonné de voir la tête brune de cette connasse de flic. Il ne mâche pas ces mots, simplement parce qu'elle représente son arrestation, ce changement abrupte de vie, il le lui doit et il l'a très longtemps hait pour ça. Il lui fallait une coupable et comme il ne voulait pas blâmer son meilleur ami, elle était parfaite. Je venais voir si t'étais bien rentré. Ca va, bien installé ? A cet instant, il a envie de récupérer sa batte et retirer le sourire satisfait qui égaie le visage de la policière. Elle est clairement en train de se foutre de sa gueule. Elle s'attend surement à ce qu'il réplique, histoire de pouvoir le coffrer pour outrage à agent. Il n'allait quand même pas lui faire ce plaisir. J'ai reprit le tricot, un vrai bonheur ! fit il simplement, cynique au possible. Il voudrait que la provocation dont elle fait preuve ne l’atteigne pas mais c'est plus fort que lui, il réagit au quart de tour, il n'est pas le calme froid qu'il aimerait représenter. Tout ce qu'il peut faire pour le moment, c'est masquer sa colère, parce que s'il s'emporte, elle aura gagner son petit jeu puéril. Putain, elle a pas autre chose à foutre de sa soirée que de venir l'emmerder chez lui ? Un petit ami, des gosses, un chien ?

Il lève les yeux au ciel, prêt à retourner chez lui, histoire de ne pas entrer dans son jeu et la laisser gagner la partie, si ça l'amuse autant. Il récupère la batte sur le macadam et lui tourne le dos. T'es retourné chez maman ? Il serre le poing de colère. Elle a quand même pas osé utiliser la mort de sa mère pour lui faire mal ? Et pour quelle raison en plus, le plaisir pur et simple de le toucher en plein coeur. Il a même pas pu assister à l'enterrement parce qu'il s'était battu la veille, à cause de ça d'ailleurs, un pauvre type lui avait dit que c'était pas une si grosse perte, que sa mère n'était pas si douée que ça au pieux, qu'elle écartait les jambes facilement. La douleur ajouté à ses insultés, il n'avait pas su garder son sang froid. Il n'allait pas commettre cette erreur avec elle. Il ne pouvait pas céder aussi aveuglément à ses provocations. Waoh, très fin. fit il en applaudissant avant de reprendre, la tutoyant puisqu'elle a décidé de faire de même : Vraiment, utiliser la mort de ma mère pour me faire réagir ? C'est quoi le but, que je m’énerve pour que tu puisses m'emmener chez les flics ? Ca te fait mouiller de passer les menottes ? C'est quoi le délire ? Il rit jaune, parce que dans le fond, c'est ça le plus malheureux, elle a terminé sa journée depuis deux heures et elle use de son temps libre pour quoi ? Venir l'emmerder. Tu dois vraiment avoir une vie de merde pour perdre ton temps avec des petits jeux aussi puérils. T'as pas franchement autre chose à foutre ? Il secoue la tête et s'approche d'elle, se voulant intimidant. Il ne mâche pas ses mots, il sait qu'elle pourrait sans doute le coffrer pour moins que ça mais il reste conscient qu'elle n'a aucun droit d'être là, devant chez lui, à observer ces faits et gestes. Il est libre aujourd'hui et pourrait sans doutes porter plainte contre elle. Ouais... Sauf que lui, il a autre chose à foutre de ses journées. Il a une vie quoi...

Invité Invité

I'M WATCHING YOU

Eliott & Ava

J'ai reprit le tricot, un vrai bonheur ! Le sourire d'Ava s'élargit un peu plus à sa réponse. Elle n'avait pas toujours été cette femme sarcastique et cynique. Elle n'avait pas toujours été détestable et elle osait certains soirs espérer qu'elle ne l'était pas au fond. Il y a quelques années, qui lui paraissaient comme étant carrément comme une autre vie, elle savait rire et savait être heureuse. Mais tout a changé. Elle a appuyé sur la gâchette et la balle est partie. Elle avait tué un homme. Un salop de la pire espèce, certes, mais elle l'avait tué, sans aucune raison. Elle le pire dans tout ça c'était qu'elle ne s'en voulait même pas. Elle ne ressentait aucun remord, aucune peine. Elle se sentait aussi monstrueuse que ce type qui violait et tuait des enfants. Son coeur était resté de glace lorsqu'elle le regarda s'écrouler sur le sol et mourir. Elle se souvenait de son regard, de l'expression de son visage et des bruits qui faisaient en tentant de parler, de survivre. Elle l'avait observé se vider de son sang, allongé sur le béton et elle n'avait absolument rien ressenti. A cette pensée, son sourire s'effaça instantanément. Elle passait sa vie à présent à se battre contre elle même en vérité plus que contre les autres, contrairement à ce qu'elle a toujours voulu se faire croire. Ce n'était pas un coeur pur et loyal comme cela aurait dû être. Sûrement était-elle pire même que celui devant lequel elle se tenait ce soir. Lui n'était que dans une histoire de drogue. Eliott n'était qu'un camé qui s'amusait à revendre. Elle pensait certes qu'il était dans un trafic et, indirectement, ces mecs tuaient des gens. Mais ils le faisaient inconsciemment. Ava, elle, avait tiré sur un type, l'avait voulu et ne le regrettait pas.

Waoh, très fin. Elle leva un sourcil, mi-amusée, mi-perplexe. Vraiment, utiliser la mort de ma mère pour me faire réagir ? C'est quoi le but, que je m’énerve pour que tu puisses m'emmener chez les flics ? Ca te fait mouiller de passer les menottes ? C'est quoi le délire ? A ces mots le visage d'Ava se durcît. La mort de sa mère ? Elle ignorait que cette pauvre femme perdue était morte. Elle détourna le regard. Pour la première fois, elle cessa de le regarder dans les yeux. Elle savait ce qu'était la mort d'une mère. Elle l'avait vécu. Sa mère était son seul repaire dans sa vie. Elle ignorait la relation entre Eliott et la défunte, mais elle savait qu'on ne pouvait pas détester sa mère. Comme on ne pouvait pas détester son père... Aussi absent soit-il. On pouvait être en colère, on pouvait lui en vouloir... Mais pas le détester. Elle resta silencieuse. Première fois également qu'elle ne répondait pas à une telle dose d'agressivité. Mais la retournement de situation l'avait prise au dépourvu. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti de peine. Tu dois vraiment avoir une vie de merde pour perdre ton temps avec des petits jeux aussi puérils. T'as pas franchement autre chose à foutre ? Elle lâcha un rictus. Non, en effet pensa-t-elle. Elle reposa le regard sur le visage d'Eliott et serra les dents. Non. lâcha-t-elle tout simplement. Elle laissa un court silence avant de reprendre. J'ignorais pour ta mère. dit-elle d'une voix un peu plus clame bien que toujours très froide, comme si, indirectement, elle voulait s'excuser de ses propos indélicats. Elle se racla la gorge et très vite elle déclara, d'un ton faussement sûr: Et ma vie c'est d'arrêter et de foutre en taule les mecs dans ton genre, Green. Moi j'ai pas perdu six ans de ma vie derrière les barreaux. Grandis un peu. T'as pas autre chose à foutre, à ton âge? T'as rien à faire d'autre qu'à vouloir venir défoncer un mec à coups de batte de baseball ? Je crois que y'a une gamine dont tu dois t'occuper là haut. Elle tentait avec beaucoup de mal de se débattre de ce sentiment de nostalgie et de tristesse qui l'envahissait. Elle savait déjà que ce soir, elle finirait à boire. Ces soirs-là étaient rares, mais ils étaient nécessaires. C'était ces nuits où elle passait des heures à remuer le passé et toutes ses erreurs, où elle passait des heures à ruminer sa vie défaite. Cette nuit allait être longue.

copyright crackle bones

Invité Invité

i'm watching you

Il est franchement blasé par le comportement outrageux de la flic. Elle lui a pas assez gâché sa vie comme ça, il y a six ans. Elle est le visage de son arrestation, dans le fond, il lui en a toujours énormément voulu pour ça, pour cette journée qui a changé toute sa vie même s'il sait qu'elle ne faisait que son métier. Elle dépasse les bornes en se pointant devant chez elle ce soit ceci dit. Non répond t-elle simplement, il fronce les sourcils, elle n'a rien de mieux à faire que ça ? Une jolie fille comme elle, un soir à cette heure ci, il doit avouer être surpris. J'ignorais pour ta mère. Il a du mal à y croire, après tout, elle a suivit son dossier avec férocité, alors comment pourrait elle ne pas connaitre un détail aussi important. Tu crois vraiment que tu vas me faire gober ça ? Le décès de sa mère avait été une épreuve plus dévastatrice que jamais, parce qu'elle s'en était souvent approché, il se rappelle de certaines fois où elle cuvait son alcool et a arrêté de respirer quelques secondes. Il avait naïvement pensé qu'elle était trop coriace pour crever comme ça. Il s'était quand même bien planté et à cause de ses enculés de flics, il avait pas pu lui dire adieu, pas correctement en tout cas, parce que ruminer sa mort pendant des semaines dans une cellule, c'était clairement pas la solution idéale pour faire son deuil. Et ma vie c'est d'arrêter et de foutre en taule les mecs dans ton genre, Green. Moi j'ai pas perdu six ans de ma vie derrière les barreaux. Grandis un peu. T'as pas autre chose à foutre, à ton âge? T'as rien à faire d'autre qu'à vouloir venir défoncer un mec à coups de batte de baseball ? Je crois que y'a une gamine dont tu dois t'occuper là haut. Il rit jaune et la regarde dans les yeux en récupérant la batte. Elle mériterait sans doutes un petit coup mais il n'est et ne sera jamais violent avec les femmes.

Il jette un coup d’œil à sa sœur qui s’éclipse quand elle croise son regard. Il se doutait bien qu'elle ne se contenterait pas de rester à regarder la télé comme il le lui avait gentiment demandé avant de sortir. Il ne sait pas trop ce qui se trame dans la tête d'Amelia, elle s'est montrée discrète depuis son retour, elle n'a pas dit grand chose. Il est plus facile de savoir qu'Eleanor est en colère, en même temps, elle a toujours été celle dont il était le plus proche, alors cet abandon de six ans, elle l'a vécu comme une trahison. Ça se comprend. Par contre, tu préfères perdre ta soirée devant chez moi ? Il préfère occulter le sujet de sa jeune sœur avec elle, il sait bien que ça finira mal s'il continu. J'ai pas bien saisi pourquoi d'ailleurs ? Quoi ? Tu t'inquiète pour moi ? il sait bien que non, mais si elle veut jouer de provocation avec lui, il peut tout à fait entrer et jouer à son tour. Il a même de grandes chances de gagner dans ce combat cynique et maladroit. Je t'aurais bien invité à entrer, mais t'as pas de mandat ! fit il, un sourire taquin sur les lèvres avant de reprendre : J'ai payé ma dette, c'est finit, tu peux rien contre moi maintenant... C'est ça qui te fait chier dans le fond n'est ce pas ? Il baisse la tête. Elle aurait pu trouver quelques pétards mais rien de plus dans la maison. Il se tient pas plus que ça à carreau ceci dit mais qui n'a jamais fumé une cigarette qui rigole de sa vie. Ava, elle n'a absolument pas conscience qu'il a prit le blâme pour un autre, elle ne sait pas qu'en réalité Eliott n'a jamais dealer quoi que ce soit, qu'il a juste été un bon ami, un trop bon ami dans le fond mais il sait que Jax aurait fait la même chose à sa place.

Invité Invité

I'M WATCHING YOU

Eliott & Ava

Tu crois vraiment que tu vas me faire gober ça ? Elle haussa les épaules. C'est vrai, elle ne savait pas. Après qu'ils soient enfermés en taule, elle n'avait plus de nouvelles de ceux qu'elle arrêtait. Elle ne savait pas ce qu'ils devenaient. Parfois, elle entendait que telle ou telle personne était sortie, comme ce fut le cas pour Eliott. Mais elle ignorait tout de sa situation actuelle. Pense ce que tu veux, Green. Mais je ne suis pas un monstre. lança-t-elle. En effet. Elle savait ce que cela faisait de perdre sa mère car elle avait vécu la même situation. Amanda était son seul repère dans la vie et lorsqu'elle quitta ce monde, ce fut comme si un morceau d'Ava partait avec elle. Alors Ava savait à quel point cela pouvait être difficile à accepter. Et contrairement aux apparences il lui arrivait de ressentir des émotions, notamment la tristesse et la nostalgie liées à la perte d'un être cher. Elle sentit sa gorge se nouer et elle baissa les yeux quelques instants, comme pour chercher à fuir son regard et se reprendre.
Par contre, tu préfères perdre ta soirée devant chez moi ? Elle relève les yeux vers lui. Perdre ma soirée? Mais non, regarde on est bien là, on passe une excellente soirée, on papote, tranquillement. dit-elle d'un ton sarcastique, toujours un léger sourire narquois accroché à ses lèvres. J'ai pas bien saisi pourquoi d'ailleurs ? Quoi ? Tu t'inquiète pour moi ? Elle lâcha un petit rictus. Eliott jouait et elle adorait ça quand elle voyait les autres entrer dans son petit jeu. Elle adorait les voir devenir cynique et la piquer comme elle pouvait le faire. C'était peut-être stupide, certaine masochiste, mais elle aimait quand en face il y avait du répondant, du mordant. Elle trouvait ça tellement agaçant et tellement plaisant à la fois. Comme un mélange de plaisir et de déplaisir. Un peu comme ce que Eliott lui inspirait ce soir-là. Elle ressentait une réelle aversion pour les voyous de son espèce, lié à son père de toute évidence, et d'un autre côté, elle ne pouvait s'empêcher de le trouver terriblement attirant (sans oser se l'avouer, c'était contraire à toutes ses convictions). C'était ce mélange d'attirance et de répulsion qu'elle adorait ressentir et qui troublait ses sens. Je t'aurais bien invité à entrer, mais t'as pas de mandat ! Ava était véritablement amusée. Elle rit légèrement presque innocemment depuis des mois. J'ai payé ma dette, c'est finit, tu peux rien contre moi maintenant... C'est ça qui te fait chier dans le fond n'est ce pas ? Non, il ne comprenait pas. Elle posa son regard dur sur le visage agacé d'Eliott. Le sourire de la policière s'effaça quelque peu. Elle se racla la gorge et prit la parole : Non tu comprends pas Green. dit-elle simplement, l'expression de son visage prenant un air plus mélancolique que jamais. Elle ne savait pas vraiment ce qui lui prenait ce soir. Elle croisa les bras et soupira légèrement avant de reprendre : J'étais juste venue voir que... Elle s'arrêta subitement, se trouvant affreusement ridicule. Pourquoi elle lui dirait le fond de sa pensée ? Pourquoi elle devait justifier sa présence ? Après tout n'avait-elle pas le droit d'être garer là, innocemment ? (En fait non, le stationnement était interdit, mais bref) Bref. Bonne soirée, Green. Et fais pas de conneries. lui dit-elle d'un ton détaché avant de rougir légèrement. La conversation avait pris une tournure étrange pour elle, même quelque peu déstabilisante. Et à vrai dire elle ne s'y attendait pas du tout. Elle fit volte-face et fit les quelques pas qui la séparaient de sa voiture.

copyright crackle bones

Invité Invité

i'm watching you

Il ne mâche pas ses mots avec elle, en même temps, il se fiche pas mal de ce qu'elle peut penser de lui. Après tout, ils ne se connaissent presque pas, elle a seulement été celle qui l'a plongée au fond du trou. Avec des raisons légitimes d'après elle, elle n'avait fait que son boulot finalement même s'il lui en a longtemps voulu pour ça. Il accusait Ava d'avoir gâché sa vie. Il est plus facile d'accuser les autres que de se remettre en cause. Aujourd'hui cependant, elle dépasse les bornes, elle n'a pas le droit d'être là, simplement pour l'emmerder avec ce sourire narquois et satisfait sur le visage. C'est rare les gens qui sourient en silence. Comme s'ils cachaient un secret. Ava est de ce genre, un peu mystérieuse, elle se cache derrière des faux semblants, faisant croire à qui le veut bien qu'elle est heureuse mais son regard la trompe. Eliott, il connait bien ça, il ne guérira jamais de son enfance même dix ans de psychanalyse n'aiderait pas, il est cassé, brisé, un peu paumé. C'est pour ça qu'il n'aime pas les émotions, il trouve que c'était une perte de temps, d'énergie, une complaisance suspecte qui ne mène qu'à l'apitoiement. L'émotion était un luxe qu'il ne pouvait s'offrir. A chaque fois qu'elle était sur le point de succomber, il bloquait tout. Il fermait les écoutilles. Et ainsi, il continuait à être de bon conseil pour elle-même. C'est le problème avec les émotions, elles vous torpillent. Vous éparpillent en mille morceaux. Vous tombez amoureuse et, tout à coup vous devenez vulnérable.

Son visage change, ses traits sont plus doux, moins taquins, plus pâle. Comme ce jour là, il y a six ans, le jour où elle lui a passé les menottes. J'étais juste venue voir que... Elle ne termine pas sa phrase et le jeune homme reste dubitatif, il l'observe quelques secondes. Bref. Bonne soirée, Green. Et fais pas de conneries. Elle ne le sait pas mais il n'a jamais fait de connerie, ce n'est pas lui, il a juste été un bon ami, trop bon... Elle tourne le dos et rejoint sa voiture. Il fronce les sourcils, la regarde, sa longue chevelure brune la suivant harmonieusement. Tu étais venue voir quoi Ava ? Il pousse un soupire et ajoute : Si j'allais bien ? Si Eleanor va bien ? J'ai vu ta tête ce jour là tu sais ? Quand ma soeur s'est pointé... Il hausse les épaules à ce souvenir. Les joues rosies par le froid. Elle était déroutée ce jour là, triste d'être la cause d'une séparation. Tu n'es pas si insensible que tu voudrais le faire croire et ça te tue n'est ce pas ? Elle aimerait sans doutes se fermer à tout type d'émotions parce qu'elle doit en voir des choses dans son boulot et elle n'est pas aussi forte que ça, elle ne l'admettra sans doutes jamais mais les années ne l'ont pas endurcie, elles l'ont rendu plus vulnérable, plus blessée. Toujours de dos, il lève les yeux au ciel. Elle a juste peur de montrer qu'elle s’intéresse, de prouver qu'elle est humaine, comme tout à chacun en réalité. Il ne pourrait pas lui dire si Eleanor va bien ceci dit, elle ne veut pas lui parler, elle est déterminée à lui faire la gueule.

Contenu sponsorisé