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| (bartholomew) pure heroine | |
| | Sujet: (bartholomew) pure heroine Ven 29 Mai - 20:06 | |
| pure heroine "we were born sick," you heard them say it. my church offers no absolutes. she tells me, "Worship in the bedroom." the only heaven I'll be sent to is when I'm alone with you. i was born sick but I love it command me to be well. amen. Amen. Amen.
Les mots qui se percutent dans son crâne. Il s’emporte. Le passé qu’il lance, qu’il lui glisse. Elle sent son cœur qui s’emporte. Les larmes qui bloquent la vue et son palpitant qui s’emporte. Elle n’a pas envie de ça. Les années qui filent. Le couple qu’elle tente de sauver, mais l’attirance qu’elle ne ressent plus. Elle a envie de lutter. De changer le regard qu’il porte sur elle. Le passé qui s’évade. Leur amour qui ne ressemble plus à rien. Il s’approche. Elle pose une main sur son torse. Elle n’a plus envie d’entendre. Elle n’a pas envie de savoir. « Arrête.» La voix qui se perd. Le souffle qui s’emporte. Les doigts qui semblent brûlés contre son torse à lui. Elle n’a plus envie d’en parler. Il s’emporte. Il a trop bu. Le seul apte à la briser. Briser les masques. Briser son être. Il sait les mots pour la faire ployer, pour noyer ses yeux de larmes. « C’est de ta faute.» Il grogne. Il s’approche. Jamais il ne lève la main sur elle, que des violences pour la briser. Les mots blessants. « Elle aurait neuf ans maintenant.» Elle ne peut plus entendre. Elle ne peut plus en parler. Elle le repousse. Les mots. Elle en a marre. Ça lui crève le cœur. Ça la rend un peu plus folle alors qu’elle tente de garder les masques. « Lâche-moi Dimitry. N’en parle plus. C’est fini maintenant.» Il ne sait pas ce que c’est de vivre avec un cadavre dans le ventre, de devoir le mettre au moindre, le tenir alors qu’il ne vit pas. Qu’un fantôme. Les voix qui s’élèvent. Elle pleure. Elle n’entend que le mal. Elle ne sent que la culpabilité. Souffrance. Il faut qu’elle parte. Elle ne connait plus la douceur de ses lèvres. La tendresse de sa poigne. Que le chaos et la haine. Que les mots blessants.
Elle file. Elle s’éclipse. Pas envie de rester dans cet endroit glauque. Dans cette maison vide. Besoin de silence. Besoin de vide. Besoin de tout sauf de son mari. Elle. Elle qui s’acharne à recoller les pots cassés, parce qu’elle ne connaît rien d’autre. Parce qu’il est son homme depuis trop longtemps pour qu’elle ose s’offrir à un autre. Elle en crève pourtant. Secrètement. Elle ne parle pas. Elle ne dira rien. Elle se pose dans cet endroit classieux. Un endroit prestigieux. L’alcool trop dispendieux. Elle ne se voit pas dans les endroits miteux, elle ne peut pas. Trop de goût. Trop de luxe. Les larmes séchées. La superbe qui revient et le champagne qu’elle boit en solitaire. Besoin de ne plus penser. De ne plus tourner le couteau dans la plaie. Elle suffoque. Ça l’insupporte. Le corps qui finit par tanguer, par ne plus tenir droit. Les sens qui vrillent et la réalité qui devient difforme. Elle a besoin de lui. Elle a besoin de sa présence. Le regard dont elle est dépendante. Rare sont les fois où elle se laisse emporter dans des élans de connerie. Comme ce soir. Maniaque de contrôle. Elle n’aime pas perdre le droit chemin. C’est ce qu’elle fait pourtant. Les doigts qui s’appliquent à envoyer quelques messages, trop insolites, trop grivois. Ça ne lui ressemble pas. Des sous-entendus qu’elle place.
J’ai besoin de toi. Besoin de chaleur humaine. Viens avant que je commette une connerie. Besoin de ta présence. Ton souffle.
Le temps file. Elle fixe le champagne. Du temps avant qu’il ne donne signe de vie. Elle refuse de se faire approcher. Elle n’a pas envie de la compagnie des autres. Que la sienne.
Rejoins-moi.
Les réponses qui se font tardives et son portable qui finit par vibrer. Un coup d’œil. Une réponse. L’adresse qu’elle envoie. Elle attend. Son verre qu’elle boit. Il ne peut pas la voir dans cet état. Elle n’a pas envie de se calmer. Que la rage au corps. Que l’amertume à la langue. Le temps qui file. La bouteille de champagne qui gît contre la table. Elle au fond. Elle attend qu’il arrive. La silhouette qui finit par apparaître. Son cœur qui s’emporte. Son bas-ventre qui se tend. Il approche et elle se lève. Une simple chemise claire contre ses formes voluptueuses. Un pantalon. Les talons. Elle s’approche. La main qui glisse contre son bras. Un baiser qu’elle pose à sa joue. Elle est tactile, encore plus avec l’alcool dans le corps. Encore plus lorsqu’il s’agit de lui. Lui qui fait partie de sa vie depuis longtemps. Lui qu’elle a aidé pour une connerie. Les secrets et les non-dos. Un souffle dans son cou. « Je suis contente de te voir.» Son odeur qu’elle respire. « Je ne peux pas rentrer chez moi.» Un aveu. Elle ne veut pas. Elle ne veut plus. Elle n’en peut plus. Arlena, elle ne se détache pas de lui. Pas encore.. |
| | | | Sujet: Re: (bartholomew) pure heroine Ven 29 Mai - 20:35 | |
| Il ne sait pas quelle heure il est. Il fait nuit, ça, c'est une certitude. Il ne sait pas cela fait combien de temps qu'il est dans cet état-là. Il ne compte pas les secondes, ni les minutes. Il se laisse emporter dans des plaisirs qui constituent désormais la plupart de ses nuits. Il a sombré, il y a neuf ans. Il s'est laissé tombé dans un gouffre, dans un puits sans fond. Un tunnel sans possibilité de sortie. Il ne sait pas pourquoi il a perdu pied, il ne sait pas pourquoi ses tourments sont revenus en un claquement de doigts. Quand ses parents sont morts lors de sa vingtaine, il n'a pas succombé à de tels péchés. Il s'est retiré du monde des vivants, dans une forêt où seule la Nature pouvait l'apaiser. Par contre, la mort de sa femme fut un coup de poignard, une claque. Le souffle de l'humanité qui s'évanouit dans cette âme sombre, tiraillée. En proie aux tourments. Douleurs qu'il estompe grâce à un bon nombre de moyens, plus ou moins saints. Ce soir-là, il ne fait pas exception à la règle. Il a quitté l'Institut après tout le monde. Après tous les stagiaires, qui le pensent droit, strict, autoritaire et maître de lui-même. Il a l'habitude de se montrer ainsi. Autonome, ne dépendant de rien ni personne. Pourtant, la réalité est bien différente. Il a besoin de consommer. La drogue. L'alcool. La chaire féminine, masculine. Il aime sentir l'épiderme, douce, contre son corps. Sentir les courbes qui se fondent dans les siennes. Il est chez lui. Il est installé, sur le canapé, devant une télé éteinte. Devant une jolie femme, brune aux yeux bleus. Aguicheuse. Le regard qui attire, qui perturbe n'importe qui. Mais qui ne le perturbe pas lui. Il reste neutre même dans ce genre de situation. Il ne montre pas ses ressentis, sentiments. Il reste intact, les traits de son faciès ne bougent aucunement. Il observe, chaque détail qu'arbore la femme. Grande. Élancée. Jeune, fleur innocente qui cache des fantasmes interdits. Des fantasmes qu'il a déjà assouvi, mais qu'il apprécie toujours autant. Ses yeux se dirigent sur chaque parcelle de la silhouette, sur chacune d'entre elle. Il est enfoncé dans le canapé en cuir, le regard perdu sur la créature qui s'expose. Un verre de whiskey dans une main, l'autre qu'il tend vers la jeune femme pour lui faire comprendre ses intentions. Elle comprend, elle n'est pas sotte, elle le veut, elle aussi. Elle le rejoint, s'installe face à lui, sur ses cuisses. Il compte bien apprécier, savourer. Il respire le parfum de la donzelle, passe ses doigts sur la peau beige, l'effleure sans l'attraper pour autant. Il prend son temps. Il entend alors la sonnerie de son téléphone. Un message. Mais il n'y prête pas attention, préférant s'amuser avec la femme que de répondre à celui qui l'interrompt. Il ne porte même pas un regard sur le portable, se contentant de retourner la surface du téléphone sur le canapé pour en cacher l'écran qui s'illumine. Une seconde sonnerie se fait entendre, ce qui a pour effet de le faire légèrement grogner. Qui peut le déranger à cette heure-là ? Il baisse le regard, la femme hausse un sourcil avant de les froncer, comme pour montrer un certain mécontentement. Il s'en fiche, il n'a pas a la satisfaire, à assouvir ses désirs. Il fait ce qu'il veut. Il tend encore une fois le bras, mais cette fois-ci vers l'objet électronique, et le prend en main. Il regarde. Il lit. Les messages. Ses messages. Qui se multiplient. Détresse. Il balance nonchalamment son téléphone sur la table basse et se redresse, faisant glisser la femme de ses jambes. Il ne dit rien, se contente de faire un signe de la main pour souligner le fait que la fête est finie. Qu'elle peut partir. Elle le toise, attend ce qui lui revient de droit. Il lève les yeux vers le plafond et lui tend une liasse de billets avant d'enfiler sa veste. Bartholomew ouvre la porte, il la laisse partir, en profitant pour analyser le dos de la jeune femme, descend ses prunelles jusqu'au fessier, jusqu'aux jambes. Il soupire, cela ne lui procure aucun effet, aucun plaisir. Il est fatigué, mais il se déplace quand même. Pour elle. Pour ses messages. Pour le contenu de ceux-ci.
Il gare la voiture, sort en claquant la portière. Il pousse la porte de l'endroit. Luxueux. Il n'a plus l'habitude de l'ambiance dansante dans laquelle il doit se plonger. Il s'était passé le visage sous l'eau froide avant de venir, rincer la bouche afin de faire partir l'odeur de l'alcool. Mais en vain. Il a consommé, beaucoup trop. Tant pis. Il s'approche, à pas de loup. Il est lent, il a les yeux qui lui donnent une image floue. Il a chaud. Effet de l'alcool. Il enlève brusquement son manteau, laissant apparaître une simple chemise noire, allant de paire avec son pantalon de la même couleur. Il a les pensées qui s'entremêlent entre elles. Un soupir. Il voit la femme qui l'a appelé. Celle qui a besoin de lui comme lui a parfois besoin d'elle. Celle qu'il respecte, en qui il a confiance. Celle dont l'attirance est bien trop forte, mais avec qui les pulsions doivent être calmées tant qu'elles le peuvent encore. Elle pose ses lèvres sur ses joues. Sa main contre son bras. Frissons le long de sa colonne vertébrale. Elle est proche, trop de proximité pour l'état dans lequel il est. « Je suis contente de te voir. » Il esquisse un simple sourire. Il sait qu'elle est anxieuse, nerveuse. Elle aussi, doit faire face aux tourments qui la hantent. « Je ne peux pas rentrer chez moi. » Ne pas pouvoir. Pourquoi ? Les yeux bruns se plantent dans ceux de la femme, ils ne cillent pas. Il essaie d'avoir une attitude compatissante. Mais peut-il seulement l'être ? Il n'a pas prononcé un seul mot depuis le début. Il sait qu'à la seconde même où il ouvrira la bouche, l'odeur de l'alcool se fera sentir. Tant pis. Il pose l'une de ses mains sur l'une des épaules d'Arlena, doucement, en faisant attention. Comme s'il était possible de la briser en une caresse. « Tu veux en parler ? » Il jette des coups d’œil aux alentours. Beaucoup de gens. Beaucoup d'oreilles, de regards. Ici, les gens parlent. De tout, de n'importe quoi. De n'importe qui. Il soupire, et reporte son attention au visage en face de lui. « Ici ou... en privé ? » Sa main glisse. Sur le tissu, sur la chemise blanche. Sur le bras, jusqu'à l'avant bras, puis finalement le poignet qu'il emprisonne dans sa paume. On ne sait pas ce qu'il pense, ce qui traverse son esprit. Il a le regard vide, on ne peut rien y lire. Ses yeux se lèvent, et regardent l'arrière-plan. Le verre d'alcool, qu'elle a sûrement ingurgité. Elle se noie, elle aussi. Et il l'emmène dans sa chute, dans les profondeurs sombres, ténébreuses. |
| | | | Sujet: Re: (bartholomew) pure heroine Ven 29 Mai - 20:36 | |
| pure heroine "we were born sick," you heard them say it. my church offers no absolutes. she tells me, "Worship in the bedroom." the only heaven I'll be sent to is when I'm alone with you. i was born sick but I love it command me to be well. amen. Amen. Amen.
Elle attend. Elle ne sait pas ce qu’elle attend. Le son de l’horloge à son crâne et les envies dont elle voudrait se défaire. Il ne suffit que de son nom pour éveiller des sensations grivoises qu’elle refoule depuis des années. La ligne qu’elle s’empêche de franchir. La limite qu’elle ne peut pas passer. Elle a envie ce soir. Elle risque de le faire avec le premier venu à même de faire vibrer sa peau. Elle ne peut pas. Elle laisse son regard s’accrocher à sa silhouette. Ombre qu’elle reconnaît trop bien. Une dernière gorgée de sa flûte et elle délaisse sa table pour se retrouver près de lui. Des années de rencontres hasardeuses. Des années à le quémander sans rien donner. Un respect qu’elle offre. Une attirance qu’elle n’avoue pas. Les yeux se ferment quand elle sent la paume, la main possessive contre ses épaules. L’alcool qui grise les sens. Cette impression qu’elle pourrait ployer, l’embrasser, le toucher. Elle n’en fera rien. Elle ne peut pas. La bague qu’elle a abandonnée pour la soirée. Première fois qu’elle se détache de l’objet précieux. « Tu veux en parler ? » Un prémisse de sourire à ses lèvres. Parler. Parler pour dire quoi. Il sait déjà. Il sait trop. Il sait tout. Il ne connaît pas les masques. Les mensonges. Il connaît derrière les sourires et le dos qu’elle tient droit. Il sait le poids contre ses épaules et le mal à son ventre. « Je n’ai pas envie de parler. Je suis tellement lasse.» Un souffle. La promiscuité étouffante. L’odeur qui se percute à ses narines et qui fait vibrer son palpitant, filer les envies maladives de se laisser posséder par lui. Lui. Nocif.
La main contre son bras, contre le tissu qu’il caresse. Cette impression que sa peau réagit à la moindre caresse qu’il pourrait lui offrir. Trop réactive. Trop sensible. Trop fragile. Trop. Simplement. « Ici ou... en privé ? » Le loup. Le requin. Elle le connaît. Elle sait ce qu’il est. Charmée par le diable. Charmée par la bête. Sa main libre bouge. La pulpe de ses doigts qui se pose contre son torse. Trop tactile. Les effluves d’alcool qui affectent sa façon de penser. Elle perd le contrôle. Elle qui en est maniaque normalement. Ce soir. Elle n’a pas envie de penser à son passé. À la perte. Au mal. À la mort au fond du ventre. Ce petit être perdu. Les doigts qui caressent son torse. Caresse volatile. Elle se penche. Le souffle dans son cou. Encore. La vérité qu’elle lance. « En privé. C’est dangereux Bartholomew.» Souffle. Rire à son cou. Odeur d’alcool contre cet épiderme qu’elle désire goûter. Parfum d’une autre. La jalousie maladive. Les autres hommes qu’elle ne connaît pas. Que le sien pour combler ses envies. Le sien qui n’a pas posé la main sur elle depuis des années. Le vide. Les envies qui s’accumulent. Le visage qu’elle bouge pour accrocher son regard. La main vierge de bagues. Elle n’aime pas le regard des autres. Elle le lâche. Elle ne savoure plus son torse, cette proximité. « Je pensais me louer une chambre d’hôtel pour quelques jours. Il doit avoir un minibar dont je pourrai abuser. Ça sera plus simple que de le voir lui. J’ai besoin d’espace.» La première fois qu’elle parle de lui de la sorte. Ce soir. Les mors filent sans qu’elle ne contrôle rien. Que la haine. Que la rage. Que l’envie de tout balancer. Les espoirs qui se dissipent. Ce besoin de quelqu’un pour la supporter. Lui. Il n’est pas bon pour elle, mais elle n’a pas envie d’un autre. Les autres qu’elle ne connaît pas. Qu’un seul homme pour savoir son corps.
« J’ai besoin d’air.» Son sac à main qu’elle attrape et son bras qu’elle libère de son emprise à lui. « Viens.» Les phalanges qui s’enroulent entre les siennes. Le chemin vers la sortie, les billets qu’elle laisse sur la table. La main qu’elle relâche et la cigarette qu’elle bloque entre ses lèvres rouges. Le maquillage qu’elle a remis avant de partir. Il sent la femme. Il sent l’alcool. Elle s’en fou. Juste cette jalousie qu’elle n’affiche pas. Les mots qu’elle ne dira jamais. Elle allume la cigarette et laisse l’air noircir ses poumons, lui vriller le crâne et laisser le goût de cendre au fond de sa bouche. Un pas. Elle s’approche de lui encore. La lionne. L’alcool brouille ses sens. L’alcool qui fait tomber les barrières. Elle souffle la fumée vers le haut, la cigarette entre les doigts. Son regard glisse sur le visage de Bartholomew, s’arrête sur le chemin de ses lèvres. Elle tire encore sur sa cigarette, détaille les lèvres sans cacher. L’alcool. « Tu crois que je devrais me confesser pour désirer ardemment un autre homme que mon mari?» La fumée qui roule contre sa langue, le regard qu’elle relève lentement pour le poser dans le fond du sien. Des mots qu’elle ne dirait jamais normalement. Elle ne boit pas. Elle ne se drogue pas. Elle a repoussé les péchés de sa vie. Religieuse. Elle n’a pas envie de se faire une place en enfer. Une femme droite. Pas avec lui. Pas cette fois où elle a dû enfreindre les lois. Pour lui. Seulement pour lui. Croyante. Elle suit la bonne voie. Elle tente. |
| | | | Sujet: Re: (bartholomew) pure heroine Ven 29 Mai - 20:37 | |
| Sa main caresse le chemisier, descend le long du bras recouvert par le tissu. Pourtant, il imagine. Il imagine sentir le doux épiderme effleurer sa paume. Il hume innocemment le parfum de la femme, essayant de restant indifférent. Détaché des pensées qui animent son esprit. Peut-il résister aux pulsions qui se créent lorsqu'il est en sa présence ? Peut-il les ignorer, tout simplement, et faire comme si de rien n'était ? Il ne sait pas, il ne sait plus. L'alcool coule abondamment dans ses veines, il ne peut pas réfléchir sereinement. Il ne peut pas poser cartes sur table afin d'analyser la situation de façon intelligente. Tout ce qu'il voit, c'est cette femme. Belle, intelligente. Étrangement attirante. Elle hypnotise. Elle happe les regards. Mais surtout le sien. Les deux billes qui plongent dans les siennes, qui lisent son esprit avec aise. Il la connaît, depuis longtemps. Trop longtemps qu'il vainc ce qu'il a envie de faire, qu'il va à l'encontre de ses impulsivités. Mais il résiste. Encore maintenant. Joue-t-elle avec lui ? Il n'en sait rien et ne cherche pas à lui arracher une réponse. Il sent sa main sur son torse. Il vibre, il tremble, il frissonne à ce contact qui n'est pas direct avec la peau. Il serre instinctivement la mâchoire, contracte légèrement ses muscles. Il baisse son regard vers cette main, vers ses doigts fins, délicats, qui effleurent la chemise qu'il arbore. « En privé. C’est dangereux Bartholomew. » Il ne dit rien. Il n'a jamais été très bavard. Et étant peu dépendant de sa propre personne à cause des verres de whisky, il l'est encore moins. Lui, qui de base n'est pas un livre ouvert où l'on peut y lire les pensées facilement, est d'autant plus mystérieux. Elle coupe le lien qu'elle venait de créer auparavant. Sa main quitte son buste. Au bon moment. Quelques instants en plus et Bartholomew aurait sûrement agi. De façon inappropriée. « Je pensais me louer une chambre d’hôtel pour quelques jours. Il doit avoir un minibar dont je pourrai abuser. Ça sera plus simple que de le voir lui. J’ai besoin d’espace. » Il fronce les sourcils, intrigué. Que s'est-il passé pour qu'elle le mentionne ainsi ? Il est de nature curieuse, il aime savoir. Pour mieux contrôler. Pour avoir le jeu complet en main, en faire une vue d'ensemble. Pour comprendre l'humain, afin de s'accrocher à un semblant d'humanité. Il n'a pas le temps de dire quelque chose, alors que ça lui démange le fond de la gorge et le palais. « J'ai besoin d'air. » qu'elle prononce en coupant toute emprise de Bartholomew sur elle-même. Il reste ainsi, droit, l'observe avec son sac accroché à l'une de ses épaules. Il se contrôle. Comme jamais il n'avait dû à faire auparavant. Il essaie de rester maître de lui-même, de ne pas agir insolemment et imprudemment à cause de l'alcool. Avec d'autres, il en aurait été capable, il n'aurait retenu aucune sauvagerie, il aurait été crû, direct, honnête. Mais les non-dits constituent leur relation. Depuis le début. « Viens. » Il se laisse prendre, sentant la main féminine se poser contre la sienne, la prendre, le tirer doucement pour l'entraîner vers la sortie de l'établissement. Il est docile, obéissant, il se laisse faire sans rechigner.
Il la regarde sans réellement la regarder. Son regard se perd dans les formes qui s'offrent à lui, il ne fait pas attention à son comportement. L'alcool a raison de lui. Il lève les yeux afin de voir la fumer qui s'évacue dans l'air, qui s'envole et qui se mélange aux atomes naturels. Il réfléchit sans vraiment réfléchir. Il a cette attitude pensante, mais n'en fait rien. Ses pensées sont liées, mélangées. Tiraillé. Il soupire. « Tu crois que je devrais me confesser pour désirer ardemment un autre homme que mon mari? » Il sent son regard qui pèse sur son faciès, et encore une fois, de façon totalement instinctive, sa mâchoire se serre. La question qu'elle vient de poser n'est pas commune, n'est pas habituelle. Jamais elle ne l'a interrogé ainsi, jamais elle n'a avoué une quelconque attirance pour un autre que son mari. Certes, il y a ces gestes qui ne trompent pas. Mais elle est tactile, elle aime toucher, tâter, sans pour autant ressentir le besoin d'aller plus loin. Ou alors, elle ne le montre pas. Ce qui n'est pas le cas de Bartholomew. Il est près, mais pas trop. Il garde une certaine distance, une proximité qu'il a envie de resserrer cependant. « Luxure. » Il la toise et tend sa main afin de prendre la cigarette qu'elle a entre ses doigts. Il lève les yeux au ciel, puis tire dessus avant de recracher la fumée qu'il inspire et expire. « Tu sais bien qu'entre les croyances religieuses et moi, ça ne colle pas trop. Comme des contes pour enfants à mes yeux. » Il jette un coup d’œil vers elle, puis détourne aussitôt le regard afin d'observer la rue, vide d'êtres. « Donc le confessionnal, très peu pour moi. Il y a des choses qu'on ne peut pas contrôler, voilà tout. Et on n'est pas dans l'obligation de se confesser sur ça. C'est pas un péché que de vouloir quelque chose. » Il lui redonne sa cigarette qu'il a presque terminé. Mouais, tant pis. Elle peut en commencer une autre si elle le veut. « Et au lieu d'aller dans un hôtel, tu ferai mieux de venir chez moi. » Il se place devant elle. Quelques centimètres seulement qui les sépare, une proximité dangereuse. « Il y a aussi un minibar. Et c'est gratuit. » Il passe son index sur son propre menton, le tapotant doucement faisant mine de cogiter, de réfléchir à quelque chose. « Et tu ne seras pas toute seule. Ça me semble plus intéressant que la solitude d'un hôtel, non ? » |
| | | | Sujet: Re: (bartholomew) pure heroine Ven 29 Mai - 20:38 | |
| pure heroine "we were born sick," you heard them say it. my church offers no absolutes. she tells me, "Worship in the bedroom." the only heaven I'll be sent to is when I'm alone with you. i was born sick but I love it command me to be well. amen. Amen. Amen.
Elle ne parle jamais. Pas de ça. Pas d’eux. Pas de lui directement. Pas comment maintenant. Elle ne dit pas qu’elle parle de lui. Elle parle d’un autre homme. Les mots indirects qu’elle lance. C’est plus simple. Elle n’assume pas. Depuis des années que le désir la consume, mais qu’elle ne cède pas, qu’elle n’accepte pas. « Tu sais bien qu'entre les croyances religieuses et moi, ça ne colle pas trop. Comme des contes pour enfants à mes yeux. Donc le confessionnal, très peu pour moi. Il y a des choses qu'on ne peut pas contrôler, voilà tout. Et on n'est pas dans l'obligation de se confesser sur ça. C'est pas un péché que de vouloir quelque chose. » Elle laisse un sourire étirer ses lèvres. Les doigts qui filent contre la chemise blanche qu’elle replace. La peau qui appelle à la sienne. « L’adultère est un péché.» Un souffle. Un sourire. Elle ne dit pas son nom. Elle n’avoue pas qu’elle le désir, qu’elle crève d’envie de lui. C’est faible. Elle n’aime pas la faiblesse. L’alcool la rend faible et imprudente. Il s’approche. Elle sent son corps qui se perd. Cette envie de franchir la limite qu’elle toise depuis des années. Elle ne peut pas. Elle ne sait pas. Ça risque de la mener à sa perte ou de la sauver. « Et au lieu d'aller dans un hôtel, tu ferais mieux de venir chez moi. » Elle a envie de rire. Parce qu’elle ne sait plus comment se comporter. Elle ne sait plus comment faire et elle ne sait pas comment faire, pas avec les autres hommes. Ça la grise. Ça la rend terriblement nerveuse. La promiscuité. Son odeur. L’alcool qui se mélange à sa peau. Son esprit à elle qui s’embrouille. Elle jette le mégot de cigarette contre le sol. Son regard ne quitte pas le sien. « Il y a aussi un minibar. Et c'est gratuit. » Un rire qui glisse entre ses lèvres pulpeuse. Elle a envie de s’approcher. Elle ne bouge pas. Que son cœur qui s’emballe. Que son bas ventre qui se tord. « J’apprécie l’invitation.» - « Et tu ne seras pas toute seule. Ça me semble plus intéressant que la solitude d'un hôtel, non ? » - « Je pense bien.» Elle pense aussi que ça risque de mal se terminer. Ce soir. Elle ne pense pas. Elle ne contrôle pas, elle qui ne supporte pas de laisser filer les choses. Elle risque de perdre pied. Qu’importe. « Si on y allait maintenant?» Un regard. Le vent qui souffle. Les envies qu’elle refoule. Les contacts qu’elle aime poser. L’envie de goûter sa peau, ses lèvres.
« Si on y allait maintenant?» Un regard. Le vent qui souffle. Les envies qu’elle refoule. Les contacts qu’elle aime poser. L’envie de goûter sa peau, ses lèvres. « Ta voiture?» Un signe de tête qu’il fait et elle se dirige vers la voiture. Elle connaît. Elle connaît le chemin vers sa demeure et elle s’en fou qu’ils soient dans un mauvais état. Ce n’est qu’à quelques minutes. Elle se pose du côté passager, le regard qui file sur la route. Elle tente de reprendre contenance, mais elle n’arrive à rien. Que le chaos au fond de son crâne. Que les envies de lui. Son odeur masculine qui se percute au fond de son crâne. L’envie de se rapprocher. Elle refoule, comme toujours. La demeure se dessine. Elle s’extirpe de la voiture. La tête qui tourne un peu, mais elle n’a pas envie de dormir. Pas envie de rentrer. Pas envie de voir son mari. Elle le méprise ce soir. Elle ne sait plus si elle pourra recoller les morceaux. Elle monte les escaliers. Le silence. Les pensées qui s’agitent. Il ouvre la porte, elle laisse son regard lorgner sur son dos, ses formes. L’envie d’y glisser les doigts. Elle ne fait rien. Elle retire son manteau qu’elle pose dans l’entrée. L’odeur des autres femmes qu’elle respire. Un soupir qu’elle retient. La jalousie qu’elle ne peut pas montrer. « Tu es certain que tu peux vivre avec moi pendant quelques jours?» Un rire. Elle ne sait pas. Elle a peur. Elle a peur de céder. De tomber. De craquer. De crever. Arlena, elle ne sait pas comment se comporter. Elle se détache de lui. Elle n’a pas envie de céder. Les pensées se percutent et se croisent. Lui. Elle. Elle file vers le bar. Elle connaît l’endroit. Ce n’est pas la première fois qu’elle y met les pieds. Un verre de whisky qu’elle se serre et elle lui en fait un par la même occasion. Elle qui ne contrôle rien ce soir. L’alcool pour la rendre folle. Elle se pose sur le canapé. Son verre à lui qu’elle pose sur la table basse. Les jambes qu’elle croise. Le tissu qui file contre les cuisses. Elle laisse son regard se poser dans le sien. Le manque de contact. De chaleur. De sensation contre sa peau. Ça la ronge depuis deux ans. « Il faudra que tu me prêtes une chemise pour dormir. Je n’ai rien apporté et je n’ai pas envie de passer chez moi. Pas ce soir parce que je sais qu’il est encore là. Je n’ai pas envie de subir les sautes d’humeur et les mots.» Leur enfant. Leur fille morte. « Je ne veux pas que tu dormes sur le canapé à cause de moi.» Le verre qu’elle pose contre sa bouche et l’alcool qui brûle la gorge. Un signe de tête pour qu’il vienne la rejoindre. Qu’il se pose près d’elle. Elle a besoin de lui. Maintenant. Ce soir. Il s’approche. Il se pose. Elle se décale pour se rapprocher un peu de lui. Les odeurs des femmes. L’envie de hurler. Elle ne peut pas. Il n’est pas sien. Elle n’est pas sienne. Elle attrape le verre sur la table basse et le pose entre ses doigts à lui, la peau qu’elle effleure. Les bras qui se touchent. Elle croise les jambes. Son pied vient se percuter doucement à ses tibias. Trop de promiscuité. « Profites-en. C’est la seule fois où tu pourras me voir sans aucun contrôle.» Un souffle. La tête qu’elle tourne vers lui. Ses gestes lents. Ses gestes qui se laissent bercer par l’alcool dans son sang. Leurs visages sont près. Elle sent son souffle alors qu’elle tourne son visage pour le regard. Elle avale une gorgée de son verre. Le regard qui glisse sur le moindre de ses traits. La main libre qui se lève, la pulpe de ses doigts contre la joue, l’index qui dessine la lèvre du haut. Lèvres qu’elle désire depuis des années. « J’aime tes lèvres.» Son regard dans le sien. Jamais elle ne parle de ça. Jamais elle ne laisse entendre qui pourrait faire naître des envies. Que des gestes. Que des non-dits. Là. C’est clair. Précis. Trop. |
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