L’hôpital, ou plutôt le centre de rééducation, voilà où je me trouvais. Cet endroit est l’un des pires souvenirs de ma vie. Je le détestais tout comme la raison de mon long séjour ici. Cela faisait plusieurs mois que j’avais quitté l’établissement et pourtant, dans ma vie de tout les jours, tout me rappelait cet endroit. De plus, je me devais de m’y rendre presque tous les mois afin que les médecins s’assurent que ma rééducation est en bonne voie. S’ils savaient que je me foutais pas mal de ma rééducation physique. J’avais toujours ces douleurs persistantes au niveau de la hanche mais également au niveau de mon cœur. Ce dernier était brisé en mille morceaux, tout comme mes jambes était lacérées. Mon moral était dans le même piteux état mais je montrais à qui voulait le voir que j’allais pourtant bien. Je ne voulais pas de la pitié des gens. Je ne voulais surtout pas qu’on me voit comme une femme faible et qu’on dise de moi que je baisse les bras à la moindre occasion. Bien que cette occasion là est particulière. Cela faisait plusieurs longues minutes que j’attendais dans ce qu’on appelle une salle d’attente. Il faut dire, je suis loin d’être la seule à survivre à un accident de voiture. De nos jours, le nombre d’accident de voiture ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui était une journée particulièrement chargée pour le médecin que j’attendais de revoir, après plusieurs mois à être sortie du centre de rééducation. Si tout se passe bien, je n’en aurais pour quelques minutes dans son cabinet et quelques minutes avant pour passer quelques radios. J’étais bien entendu venue à l’aide de mes béquilles. J’étais persuadée que le médecin n’y verra que du feu et ne verra surtout pas que je peux m’en passer plus que je ne devrais, de ces béquilles. « Mlle Nielsen, s’il vous plait. » Appela une des infirmières. Je me doutais que mon tour allait bientôt tarder. Je lui répondis d’un signe de la tête accompagné d’un sourire et je me levais du signe. J’étais venue seule, je n’avais pas besoin d’embêter qui que ce soit de mon entourage pour m’accompagner à un rendez-vous comme celui-là, j’étais assez grande pour me prendre en charge toute seule. Je rentrais dans une petite salle où un banc d’osculation prenait la moitié de la place ainsi qu’un bureau. « Installez-vous, mademoiselle, avant de voir de médecin, on va venir vous chercher pour faire quelques radios. » « Très bien. » Lui répondis-je, au passable j’aurai aimé la corriger et lui dire que cela fait bien longtemps que je ne suis plus une demoiselle. Mais soit. J’étais à nouveau seule dans cette petite pièce, sans un bruit, tout comme l’est ma vie actuellement. En regardant cette pièce, elle me donnait envie de reprendre mon travail, de revenir travailler aux urgences, de sauver des vies à nouveau. Je ne sais pas si cela était possible actuellement mais à présent, l’envie de sauver des vies me reprenaient, tout comme j’avais eu cette envie lors de mon premier stage. Je ne verrais, bien entendu, plus mon métier de la même manière, je ne soignerais plus jamais comme avant, pas après ce que j’avais vécu, c’était impossible. L’ouverture brusque de la porte me fit sortir de mes pensées. Et alors que je m’apprêtais à me lever du banc d’auscultation, en apercevant la personne qui venait d’entrer dans la pièce, je me renfrognais et je me laissais retomber. « Asher ? Mais qu’est ce que tu fous ici, putain ? Tu vois pas que c’est important là ? »