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I'm living on such sweet nothing (loïc)

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Nastya Ivanov
Nastya Ivanov
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MessageSujet: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptyMer 2 Sep - 23:09

La sonnerie de son téléphone lui indiquant qu’elle avait reçu un message vint rompre le silence absolu demeurant depuis plusieurs heures, et c’est avec un sourire qu’elle accueillit ce petit bruit. Non pas qu’elle en ait vraiment eu marre du calme ambiant, mais elle aimait que la vie reprenne son cours après un interlude comme celle-ci. Cela signifiait qu’il était temps de sortir ré-apprivoiser le bruit, la vie en elle-même. La jeune femme déposa son livre après avoir marqué sa dernier page lue, et s’intéressa à son texto. En voyant l’expéditeur, elle anticipait déjà le contenu du message, et ça ne manqua pas. Son patron lui demandait de venir pour le service du soir, suite à un imprévu d’une de ses collègues. Par chance, elle n’avait rien de prévu, et répondit rapidement qu’elle serait là. Est-ce que ça l’enchantait pour autant ? Pas vraiment, en soi, tout du moins. Parce qu’elle vit surtout l’occasion de se faire un peu plus d’argent, et Nastya ne pouvait pas cracher dessus. Surtout qu’elle était un peu juste actuellement, ayant craqué pour quelques nouveaux livres – dont celui qu’elle avait commencé. Enfin bref, ce message était clairement signe qu’il était temps de retrouver le monde extérieur. Aussi, elle enfila en vitesse sa paire de basket, attrapa sa besace et sortit de chez elle avant de faire immédiatement demi-tour, se rendant compte qu’elle avait oublié ses clés. Elle se mit à sourire toute seule suite à son étourderie, mais se dit toutefois que ce n’était pas bien grave qu’elle oublie de fermer à clé son appartement. Vu le peu qu’elle possédait et l’état de son lieu de vie, la jeune femme se dit qu’un cambrioleur ferait demi-tour aussitôt rentré. Parce qu’après tout, que pourrait-il bien voler ? Sa télé ? C’était un vieux modèle qu’elle avait acheté d’occasion. Les tout vieux. Les grosses télés, aussi larges que les tours d’ordinateur préhistoriques. Un sèche-linge ? Elle n’en avait pas. Tout comme la vaisselle, elle le faisait à la main. N’allez pas croire qu’elle n’avait pas un sous non plus. Mais la vie était chère, sans compter qu’elle ne passer pas énormément de temps chez elle, préférant sortir. Et pour ça aussi, il fallait de l’argent. Un bowling par-ci, un verre par-là. Puis un cinéma. Une soirée en boîte de nuit. Un petit restaurant. Ça allait vite, tout ça, alors bon.

Dès qu’elle mit un pied dehors, un énième sourire étira ses lèvres. C’était à croire qu’elle finissait toutes ses journées avec des crampes, vu le nombre. Mais non. Enfin, ça lui était déjà arrivé une ou deux fois, il fallait dire ce qui était. Mais elle avait de quoi sourire, après tout. Parce qu’après avoir passé quelques heures dans le silence complet, retrouver l’audition faisait du bien. C’était le genre de chose qu’elle adorait faire pour ce que cette expérience procurait par la suite. Cela n’avait rien d’un choc auditif, au contraire. Les moteurs des voitures, le klaxon d’un chauffeur impatient, les talons hauts qui claquent sur le sol, les battements d’ailes des oiseaux qui s’envolaient. Des petits plaisirs de la vie, en somme. C’est donc le sourire aux lèvres qu’elle se promena dans les rues de Memphis, sans réelle destination, profitant simplement du restant de son après-midi. Elle verrait bien là où ses pas la mèneraient. Ça aussi, elle aimait faire. En général, elle finissait toujours par être surprise. En bien, comme en mal. Mais c’était « les aléas de ses pas » comme elle aimait le penser. Passant devant le Starbucks, la brunette se décida à y entrer. Elle était ce genre de fille, à avoir soudainement des envies sorties de nulle part, ou bizarres parfois, comme les envies de femmes enceintes. Et oui, il lui était arrivé de manger des fraises vers trois heures du matin lors d’une insomnie. Une fois son café reçu, elle s’installa à une table et s’adonna à une de ses activités favorites : l’observation. Parce que c’était par ce biais qu’on en apprenait le plus sur les gens autour de nous. Voyez cette femme au téléphone, habillée de façon assez stricte. Tailleur et talons hauts, cheveux tirés à quatre épingle. Elle était sous pression constante, elle devait toujours être au meilleur de sa forme, mais son corps ne suivait pas. Sa démarche n’était pas aussi rapide que son apparence le laissait suggérer, ses traits étaient tirés malgré sa tentative de camouflage. Ses talons hauts lui donnaient sûrement des ampoules si l’on s’en jugeait à sa démarche, bien qu’il fallait se concentrer attentivement pour le remarquer. Cette femme avait besoin de vacances, d’un break, d’une semaine rien que pour elle, si l’on s’en jugeait à son expression lorsqu’elle raccrocha son téléphone. Bien que son soupir en disait long également. Et voilà, elle sortait déjà. Nastya n’avait pas eu besoin de lui adresser la moindre parole pour qu’elle connaisse un petit bout de sa vie, et c’était ça qu’elle aimait dans l’observation. Buvant une gorgée de sa boisson, son regard chercha une autre cible, jusqu’à ce que la porte du Starbucks ne s’ouvre. Sur lui. L’inconnu au look trompeur. Le dessinateur se cachant derrière un pseudo. C’est sourire aux lèvres qu’elle ne le quitta pas des yeux, profitant de cet instant pour l’observer. Allait-il la remarquer ? Allait-il se souvenir d’elle ? Cela importait peu, au final, parce qu’elle savait qu’elle ne pourrait s’empêcher de le rejoindre de toute façon. Parce qu'elle, elle se souvenait. De lui, de leur petit échange. Mais aussi de cette envie de le revoir.
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Loïc Dunnam
Loïc Dunnam
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MessageSujet: Re: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptyMer 9 Sep - 12:48

« Tu m'emmerdes, Jo ! Laisse-moi vivre comme j'en ai envie. » Il hurle presque, il s'énerve à sa manière. D'un regard noir, d'une voix sombre, il cherche la provocation. Il cherche le conflit, le frôle du bout des doigts. Loïc ne pouvait simplement plus entendre les réprimandes de son meilleur ami. Depuis qu'ils avaient finalement trouvé les moyens de louer un appartement, Jo tentait de lui faire entendre raison. Trouver un vrai travail. Loïc travaillait, il le faisait simplement à sa manière. Un peu de guitare dans un bar de nuit, quelques bandes-dessinées pour le journal du coin, des portraits dans des rues touristiques. C'était peu, c'était suffisant pour participer sans avouer quoique ce soit. Sans dire qu'il n'était finalement pas qu'un bon à rien. Jo avait simplement besoin de plus. De preuve. De savoir que l'argent ne venait pas de n'importe où. Loïc restait muet, de marbre devant les interrogations incessantes de son colocataire, devant ce mec qu'il aimait comme un frère. Plutôt crever que d'avouer, c'était ainsi. C'était plus simple de se cacher derrière une façade, derrière un genre. Quel con il faisait. Pour il ne sait quelle fierté mal placée, pour rester celui qu'il était. L'enfant qui ne savait faire que glander. « Casse-toi, Jo, laisse-moi ! » Loïc finit par se répéter chaque jour. Les mêmes gestes, les mêmes mots. Peut-être finira-t-il par se lasser, peut-être pas. Peut-être que Jo arrêtera de lui-même, par désespoir. Dans ce genre de situation, quand chacun n'est finalement qu'un mur, Loïc prend ses affaires et part. Il fuit. Comme s'il ne savait faire que ça, fuir. Toujours fuir, s'enfuir sans se confronter au véritable problème. Ce véritable problème qui l'habite, qui le hante. Loïc est un problème. Un mystère pour beaucoup, un mur de glace pour mieux se protéger d'un environnement qui le dépasse. Qui l'effraie. Comme un enfant dans un monde de géant.

Il se traîne dans les rues. S'arrête parfois. Il observe cette vie qui fourmille dans cette ville qu'il fréquente depuis plusieurs semaines. Il s'imprègne d'odeurs nouvelles, de visage inconnu. Il s'inspire de ce qu'il voit pour de nouvelles créations, de nouvelles idées qui lui permettront de s'évader. Depuis qu'il a apprit à dessiner, Loïc a senti un changement en lui. Des sentiments dont il ignorait l'existence sont apparus, le rendant parfois mélancolique, parfois jaloux, parfois pensif. Lui qui pensait n'être que colère et idioties. Lui qui pensait n'être humain qu'à moitié. Devant ses yeux, une image l’interpelle. Une enfant, si petite, si angélique. Ses yeux perdus dans la foule, cherchent avec curiosité. Ils croisent ceux de Loïc et leurs sourires ne font qu'un. Son regard l'emmène loin, lui rappelle des souvenirs lointains. Elle disparaît finalement, emportée au loin par la main pressante d'un parent. Le sourire aux lèvres, Loïc s'éloigne sans savoir où il va. Déjà dans son esprit, une nouvelle toile se dessine. Une nouvelle planche de bande-dessinée s'exprime. Il met en scène la vie de Memphis, il montre aux gens ce qu'ils sont, ce qu'ils font. Les gens aiment, il le sait. Ils en redemandent encore et encore, chaque semaine. Il s'arrête au Starbuck's Coffee, l'estomac dans les tallons. Une envie soudaine de manger autre chose qu'un fast-food. Loïc se fait plaisir dans son choix. « Bonne journée mademoiselle. » finit-il par dire dans un sourire à la serveuse. Elle rougit, il est conquis. Les bras chargés, il oublie vite le minois de la jeune femme. Autour de lui, il ne prête plus attention. Il s'installe sur un banc non loin de l'échoppe. Café, sandwich, petits plaisirs sucrés, Loïc allait se régaler. En relevant les yeux, il aperçut un visage. Son visage. Celui qui l'avait hanté plusieurs nuits, plusieurs jours. Ce visage qu'il n'avait pu oublié, cette voix qui avait résonné dans son esprit, ces yeux qui avaient chamboulé sa vie. Il hésite un instant et se lève finalement. Il se lève et la rejoint, il l'approche de près, c'est lui qui l'aborde cette fois-ci. « Je peux m'asseoir ou mon apparence est encore trop trompeuse pour toi ? » Un rictus au coin des lèvres. Ses mots lui reviennent. Je suis certaine que tu te caches derrière ton apparence, que tout ce que tu montres, c'est qu'une façade. Le pire, c'est qu'elle avait raison. Cette inconnue l'avait cerné, elle l'avait intriguée.
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Nastya Ivanov
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MessageSujet: Re: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptySam 12 Sep - 17:36

Des cinq sens, celui qu’elle préférait était sans doute la vue. Parce qu’il permettait l’observation, et qu’il suffisait de bien voir pour découvrir des dizaines et des dizaines de choses. Insoupçonnées pour la plupart. Et dire que la moitié de la population ne regardait pas vraiment, pas en profondeur. Et dire qu’ils manquaient tant de choses sans s’en rendre compte ! Pour sûr que la demoiselle ne pourrait se passer de sa vue. Pas parce qu’elle ne pourrait plus se repérer dans l’espace, loin de là. Seulement, parce qu’elle ne pourrait plus observer les gens de la même manière. Nastya savait que si cela devait lui arriver un jour, pour une quelconque raison,  elle pourrait s’en sortir. Il y avait les chiens d’aveugle, il suffisait de faire appel à ses autres sens. Le toucher, l’ouïe, l’odorat, le goût. Ces quatre autres sens devenaient la vue d’un aveugle. Et si elle savait aussi qu’elle pourrait continuer d’observer les gens, en les écoutant surtout, l’observation ne serait pas la même. Finalement, c’était cela qu’elle vivrait le plus mal. La pensée lui avait traversé l’esprit tandis qu’elle avait détaillé la femme au grand besoin de vacances. C’était fou, aussi, ce que l’on misait sur les apparences. Au final, rares étaient ceux qui se montraient vraiment. Parce qu’il y avait toujours une part de nous que nous cachions, peu importe la raison. Un secret, une sensation, une souffrance, une façon de penser. C’était si dur de se dévoiler vraiment. Cela revenait à se mettre à nu. Être un livre ouvert, exposer ses forces, ses faiblesses, prendre le risque qu’un autre nous connaissent mieux encore que nous-même. C’était regrettable. Pourtant, elle se cachait aussi, elle le faisait elle-même. Pas forcément par rapport à son histoire, à sa famille qui avait volé en éclat ou presque. Mais par rapport à ce qu’elle ressentait. Elle le gardait pour elle. Ses sentiments, son jardin secret. C’était un peu paradoxal, au fond. De penser quelque chose quand on n’était incapable de l’appliquer. Mais peu importe. Nastya termina donc l’observation de cette femme lorsqu’elle s’en alla, et son regard tomba alors sur lui. Lui. L’inconnu dessinateur. Lui aussi comptait sur les apparences pour se cacher. C’était toujours plus simple comme ça. Et la génération voulait que l’on agisse comme ça. L’apparence, la première chose que l’on voyait, la seule chose qui comptait. Paraître bien. Dans sa peau, dans sa tête, dans ses chaussures –littéralement, pour les femmes. Ne pas pleurer en public, ne pas montrer quand ça ne va pas. Ne pas être « trop » ni « pas assez ». Se contenir, se tenir bien, ne rire trop fort. Et ainsi de suite. Pourtant, avec lui, Nastya avait eu l’impression de voir en premier ce qu’il tentait de cacher plutôt que ce qu’il voulait montrer.

La brune ne bougea pas d’un pouce, ne pouvant cependant s’empêcher de le regarder, se demandant s’il allait la reconnaître ou non. L’avait-elle marqué comme il l’avait fait ? Pas si sûr. Aurait-il envie de lui parler ? Après tout, si Nastya avait vu juste, il aurait très bien pu souhaiter l’éviter comme la peste pour pas qu’elle ne voit plus encore. Et quand son regard rencontra le sien, le cœur de la jeune femme battit plus fort. Il l’avait reconnue, elle en était certaine. La preuve, il se levait déjà. Pour la rejoindre ou pour s’enfuir ? Ne le quittant pas des yeux, il lui était impossible à se résoudre à faire comme si de rien n’était, comme si elle ne l’avait pas observée, comme si elle ne l’avait pas vu se lever. C’était vers elle qu’il avançait. « Je peux m'asseoir ou mon apparence est encore trop trompeuse pour toi ? » Impossible pour la demoiselle de ne pas sourire à cette réplique faisant écho à leur premier échange. « Hum… Et bien, tout indique que tu t’apprêtes à manger et vu que tu as tout ce qu’il te faut, tu ne devrais pas avoir envie de me manger, moi. » répondit-elle en plaisantant, large sourire aux lèvres. « Et même si c’était le cas, tu ne pourrais pas. Trop de témoins alentours. » ajouta-t-elle en laissant échapper un petit rire à cette idée. Non, cette fois, les apparences semblaient être réelles. Après tout, on ne se promenait pas avec de la nourriture pour finir par ne pas la manger, juste pour se promener avec. Cela n’avait pas vraiment de sens. « Vas-y, installe-toi. » l’invita-t-elle en lui désignant de la main ses côtés. Buvant une gorgée de sa boisson, elle le quitta des yeux un instant, réalisant qu’il n’était pas très poli de fixer quelqu’un. Mais c’était plus fort qu’elle, et elle tourna à nouveau la tête vers lui. « Tu n’as pas ton carnet aujourd’hui ? » demanda-t-elle au jeune homme, bien que consciente que c’était cliché de le revoir dans les mêmes circonstances que la première fois. Disons que c’était surtout dommage parce qu’elle aurait bien aimé y jeter un petit coup d’œil. Sur le carnet, sur ce qu’il dessina, sur ce qu’il avait à dire. Mais aussi sur lui, pendant qu’il dessinait. C’était quelque chose qu’elle avait apprécié. Et là encore, on pouvait apprendre beaucoup des gens quand ils étaient concentrés sur quelque chose. « Bon appétit. » lui lança-t-elle en souriant, encore et toujours, alors avant de reprendre elle-même une gorgée de son café.
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Loïc Dunnam
Loïc Dunnam
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MessageSujet: Re: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptyMar 6 Oct - 10:33

Ce visage avait quelque chose de particulier, de différent. Il avait marqué son esprit, hanté certains de ses rêves, créé une incertitude en lui qu’il n’avait encore jamais connu. Allait-il la revoir ? Réentendre le son de sa voix ? Il en avait finalement conclu que le hasard serait seul maître, que le destin, s’il le voulait, les remettrait sur le même chemin. Aucun espoir, juste du hasard. Loïc avait fini par mettre de côté ce minois angélique pour reprendre sa nouvelle vie américaine, pour profiter de voir sa sœur aussi régulièrement que possible, pour imposer sa main d’artiste dans les journaux locaux et les galeries d’art. Il ne s’en sortait pas si mal. Il gardait l’anonymat face aux consommateurs, aux acheteurs. Il n’était qu’un pseudonyme pour eux. Seuls ses collaborateurs connaissaient réellement son nom. Plus facile pour lui donner l’argent semble-t-il. Loïc se faisait une petite vie paisible dans l’ombre, sans que personne ne se doute que son compte en banque avait bien plus qu’il ne pouvait le dire. Il mettait de côté, tenter d’économiser au cas où. Au cas où quoi ? Pour payer les dettes de ses parents, c’est ce qu’il lui venait en premier à l’esprit. Il n’avait pas oublié les divers crédits, les folies de ses parents. Des années seront nécessaires pour tout rembourser. Des années qui ne cessaient d’augmenter. Si ses parents n’étaient pas particulièrement âgés, Loïc commençait à comprendre que sa sœur et lui aurait pour héritage des dettes à n’en plus finir. La revoir, la chercher dans les rues de Memphis n’avait pas été sa priorité. Et si elle n’avait que rarement quitté son esprit, il devait se prouver qu’il pouvait être quelqu’un. Un autre homme derrière une façade trompeuse.

Il s’était avancé vers elle, le sourire aux lèvres, la démarche assurée. Ses relations avec les femmes avaient toujours eu la même saveur, la même histoire. Il voulait changer, du renouveau. Une nouvelle expérience. Un nouvel espoir auquel s’approcher. Il ne préparait plus ses mots, laissait son envie le conduire. Et finalement, c’était mieux. Ça ne ressemblait plus à une scène de théâtre où son but était de séduire et de détruire. Ça ressemblait à une réalité nouvelle. Alors, il s’installa quand elle le lui proposa, non sans avoir souri à ses remarques. « Je ne suis pas très porté humain. » Il la regarda dans les yeux. La première fois, il ne s’était pas aperçu qu’ils étaient si bleus, si beaux. « Essentiellement lorsqu’il est question de manger, tout du moins. » Il constata que les éléments que son esprit avait conservés d’elle était relativement loin de la réalité. Ils étaient vagues tandis qu’elle était bien présente. Face à lui. Il souriait, comme un gamin. Il souriait à ce qu’il pouvait dire, à ce qu’elle répondrait sans doute. Un nouveau sentiment l’habitait : la joie. Oui, il ressentait cette joie fulgurante en entendant son rire, en écoutant sa voix, en la regardant sourire. Il y avait chez elle quelque chose de plus. Elle n’était pas comme les autres.  « Alors bon, témoins ou pas … je ne testerai pas sur toi le cannibalisme. Ni sur quelqu’un d’autre je suppose. Même si je devais mourir de faim, je crois que je n’en aurais pas envie. » Comme beaucoup d’écoliers londoniens, Loïc avait subi l’étude de Robinson Crusoé de Daniel Defoe, emblème d’une époque aujourd’hui révolue. Comme beaucoup, il avait tenté de comprendre le personnage, sa manière de survivre. Si la Foi était sans doute une des explications les plus probables selon ses professeurs, Loïc avait surtout vu sa persévérance à rester humain. A rester civilisé. Alors les humains, lui, il ne les voyait pas en salade. Ni en lasagne. Ni cru, ni rien. Il avait appris que manger les hommes, dans sa civilisation, n’était pas une bonne chose. Alors la manger, il n’en avait pas envie. Pas du tout. Étrangement, il n’avait même pas envie de lui sauter dessus, de la séduire, de lui sortir des phrases toutes faites pour l’attirer.  « Mon carnet ? Si. Il est dans mon sac. Il est toujours dans mon sac. Peu de chance que je laisse mon sac chez moi, mon colocataire est légèrement trop curieux pour ça. » Toujours se cacher. Toujours passer pour un autre, pour mieux régner sur un être qu’il pouvait contrôler. Le branleur qu’il était n’avait pas d’émotions, de sentiments, pas même de l’amour propre. Tandis que l’autre, celui perdu dans les méandres de son être était le contraire. Loïc pouvait être quelqu’un. Il n’était plus ce cancre, il avait du talent. Il n’était plus idiot, il savait biens des choses. Il avait surtout un cœur, des sentiments.  « Il ne faudrait pas qu’il tombe en de mauvaises mains. » Il esquissa un sourire. Dans son carnet à dessin, il y avait une grande partie de lui. Certains avaient un journal intime, lui n’avait qu’un carnet à dessin rempli de croquis, de paysage, de monde à part.  « Merci. » lui dit-elle alors qu’elle lui souhaitait un bon appétit. Il commença à mordre dans un biscuit.   « Tu en veux un peu ? Ce cookie est divin. » Il reprenait une bouchée. Il n’en restait plus grand-chose. Au moins de celui qu’il avait entre les mains. Il savait qu’un autre attendait patiemment, dans le sac en papier à l’effigie de l’enseigne. Entre deux bouchées, il prit une gorgée de sa boisson chocolatée. Il retombait en enfance, finalement.
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Nastya Ivanov
Nastya Ivanov
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MessageSujet: Re: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptyDim 11 Oct - 18:37

« Je ne suis pas très porté humain. » A cette réplique, elle fronça un peu les sourcils. Pas très porté humain ? Il ne les aimait pas ? N’avait pas envie de leur contact ? Physique ou non, d’ailleurs. Mais elle n’eut pas besoin de lui poser la question pour en savoir plus puisqu’il développait et surtout, précisait. « Essentiellement lorsqu’il est question de manger, tout du moins. » Elle aurait dû s’en douter, puisque c’était de cela qu’elle avait parlé. Mais sa première réplique lui avait paru plus globale. Réalisant qu’elle l’était peut-être finalement, globale, cette phrase, elle se dit qu’il n’était pas improbable qu’il ait du mal à tisser des liens avec les autres. C’était un peu son cas à elle, en tout cas. Si elle n’avait pas peur d’aller vers eux, de les aborder, de discuter avec de parfaits inconnus, cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle avait beaucoup d’amis, ni qu’elle était prête à s’en faire de nouveaux chaque jour durant. Simplement que se lier d’amitié avec quelqu’un était quelque chose d’important, qui demandait beaucoup. D’efforts, de lâcher prise, de confiance, et de mise à nu aussi. Ce n’était pas donné à tout le monde. Aussi, elle offrit au jeune homme un large sourire suite à cette précision. Au moins, elle était sûre de n’avoir rien à craindre. Non pas qu’elle ait réellement senti un quelconque danger. « Alors bon, témoins ou pas … je ne testerai pas sur toi le cannibalisme. Ni sur quelqu’un d’autre je suppose. Même si je devais mourir de faim, je crois que je n’en aurais pas envie. » Non, définitivement, elle ne risquait rien. « C’est une bonne chose. » se contenta-t-elle de répliquer en hochant un peu la tête. Parce que le cannibalisme, même dans des conditions de survie, n’était pas chose aisée. Bien au contraire. Et si certains étaient prêts à tout pour survivre, ce n’était pas le cas d’autres, comme lui visiblement. Qui ne changerait pas leur conviction, leur façon de penser, qui faisait le choix de rester eux-mêmes, jusqu’au bout. « Ça en dit beaucoup sur toi. » répondit-elle en souriant une nouvelle fois. Mais bien vite, ses pensées se tournèrent vers le carnet du jeune homme. Le fameux. « Mon carnet ? Si. Il est dans mon sac. Il est toujours dans mon sac. Peu de chance que je laisse mon sac chez moi, mon colocataire est légèrement trop curieux pour ça. » Au fond, elle s’en était doutée, qu’il l’avait toujours sur lui. Ce n’était pas parce qu’elle ne le voyait pas qu’il n’était pas là. Mais elle avait posé la question, surtout pour avoir la confirmation de ce qu’elle pensait. Et encore une fois, grâce à cette simple question, l’air de rien, elle apprenait des choses à son sujet. Non seulement combien son carnet lui était précieux, mais aussi qu’il avait un colocataire. Nastya, l’art de la discrétion. « J’aime pas les fouineurs. Un peu de curiosité ne fait pas de mal, au contraire. Mais trop, au point d’être capable de fouiller dans les affaires des autres c’est… malsain. » Chacun son jardin secret. Et chacun était surtout libre de partager ou non ce dont il avait envie.

« Il ne faudrait pas qu’il tombe en de mauvaises mains. » ajouta-t-il alors, sourire aux lèvres. Il était beau son sourire qui lui étirait le visage. Il semblait précieux, presque rare. Non pas qu’elle l’imaginait morose en permanence, mais elle avait l’impression qu’il avait plus d’un sourire. Un « faux » et un « vrai », en quelques sortes. « Non, c’est sûr. » Il venait ainsi de lui confirmer à quel point il y tenait, et combien son contenu était important pour lui. Personnel. Secret. A lui, tout simplement. « Tu en veux un peu ? Ce cookie est divin. » La tête tournée vers lui, elle hocha un peu la tête, ravie d’accepter sa proposition. Ils avaient l’air de deux enfants, assis sur un banc d’école pendant la récréation. Deux enfants qui se parlaient librement, simplement. Sans même savoir leurs noms, leurs âges, leurs vies. Quand il lui en tendit un bout, elle le remercia, accompagnant sa réplique d’un énième sourire. « J’aime bien ton accent. » lui avoua-t-elle alors, sans pour autant lui demander d’où il venait. Parce qu’encore une fois, la conversation était simple, et qu’ils n’avaient pas besoin d’entrer dans ce genre de détails. « Il te va bien. » Si tant est qu’un accent pouvait aller à quelqu’un, saillir au teint. Buvant une gorgée de sa boisson, elle le regarda alors, scrutant son regard, certaine qu’il en avait déjà profité pour séduire des filles. L’accent était l’un des critères pour lequel une fille pouvait facilement craquer. Il avait dû l’utiliser, parce que c’était ce que son image laissait paraître. Et qu’il semblait avoir envie de coller aux apparences, d’être celui qu’il semblait être. Pourtant, elle le sentait différent de cette image. La preuve, il ne s’en était pas servi, de son fameux accent, pour la séduire, elle. A moins qu’il n’en ait pas envie, qu’elle ne lui plaise pas. C’était une possibilité, mais la petite voix en elle lui chuchotait que ce n’était pas ça, que son idée première, depuis qu’elle l’avait aperçu pour la première fois était la bonne.

Finalement, elle détourna le regard du jeune homme, car celui-ci fut attiré par une silhouette. Celle d’une jeune femme, les épaules affaissées, la tête baissée. C’était à se demander comment elle n’avait percuté personne. Nastya l’observa marcher, tellement lentement qu’elle lui donnait l’impression d’avancer au ralenti. D’un geste de la tête, elle indiqua au jeune homme la demoiselle. « Pourquoi crois-tu qu’elle est triste ? » Parce qu’elle l’était, c’était indéniable. Elle ne semblait plus rien attendre. Pas attendue non plus. Et Nastya réalisa alors qu’elle ne se préoccupait pas de percuter ou non quelqu’un, parce que les autres l’évitaient. Leur regard était attiré par elle, comme le sien l’avait été, mais chacun se décalait, la contournait. La tristesse n’était pas contagieuse à ce point. N’y tenant plus, la brunette se leva, sans même prévenir son camarade, et traversa la rue pour aller la rejoindre, se planter devant elle pour la faire relever la tête. Quand ce fut chose faite, la jeune femme semblait on ne peut plus surprise. Elle avait un beau visage, même si elle le cachait volontairement derrière ses larges boucles rousses. Nastya lui dit alors quelques mots, le sourire aux lèvres. Et quelques instants plus tard, l’inconnue se mit à lui sourire en retour. L’échange dura quelques minutes tout au plus avant que la brunette ne s’éloigne et ne revienne vers le jeune homme qui avait assisté à la scène. En s’asseyant de nouveau, son regard chercha la rouquine, celle-ci venait de reprendre sa route, la tête relevée. « Elle est jolie, tu ne trouves pas ? » dit-elle le plus naturellement du monde, comme si elle n’avait pas bougé un seul instant.
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Loïc Dunnam
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MessageSujet: Re: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptyVen 16 Oct - 17:27

« Et qu’est-ce que ça dit sur moi ? » Sans doute des tas de choses mais ce n’était certainement pas là le plus important. Le plus intéressant surtout. Peu important ce que cela apportait comme informations. Il était civilisé et l’ère primitive semblait lointaine. A des milliers d’années, sans doute. Ou des milliers de kilomètres, peut-être. L’intérêt semblait surtout venir sur ce carnet rempli de dessins, délicatement rangé dans son sac à dos. Il y avait dans le dessin une manière de s’exprimer différente. Pas de mots, pas d’explication. Juste ce besoin de coucher sur le papier des griffonnages, des visages, des paysages pour faire ressortir des sentiments qu’il ne pouvait pas exprimer autrement. Certains chantent, certains dansent, d’autres écrivent. Lui il utilisait ses crayons pour donner vie à la tristesse, à la mélancolie, à l’amour, à la colère. Ça semblait si simple pour lui de parler avec un crayon. Comme un journal intime, il fallait le cacher. Se protéger. Ne pas trop en montrer.  « Il cherche simplement des réponses à ses questions. Comme toi, j’imagine. Comme tout le monde, je suppose. Mettre la lumière sur des questionnements incessants vaut bien toutes les curiosités du monde. » Jo n’était pas du genre fouineur mais Loïc l’avait déjà surpris à fouiller dans ses affaires pour il ne sait quelle raison. A la recherche de réponses, peut-être ou de choses insignifiantes.  « Ce n’est pas malsain, c’est vouloir en savoir plus. C’est ce qui arrive quand on pense connaître quelqu’un. Sans réellement savoir qui il est. » Jo ne connaissait rien de ce qu’il était réellement. Loïc n’était à ses yeux qu’un gamin en perdition, la tête dans les nuages constamment. Son meilleur ami cherchait seulement à le connaître mieux, à découvrir cette face cachée. Malheureusement pour lui, Loïc n’était pas prêt à se dévoiler.

Il partagea son cookie avec elle. Comme s’il avait été avec une camarade d’école en partageant son goûter. Il n’était pas partageur, surtout quand il s’agissait de nourriture. Mais pour une fois, il ne pouvait pas se goinfrer devant elle. Cela donnerait une meilleure idée de lui-même, au moins. « Quel accent ? » Sourire. Cet accent, il n’avait pas essayé de le camoufler, de le cacher. Il n’avait pas essayé de s’approprier l’accent américain. Pas encore. Londres lui manquait malgré lui. Il avait tourné le dos à toute une vie, à ce qu’il avait construit pour un ailleurs. Pour être plus proche de sa sœur. Pour fuir l’environnement destructeur que ses parents ont fini par forger autour de leur famille. Cet accent finirait par disparaître après quelques mois, il le savait. « D’où vient-il, selon toi ? » Sans doute n’était-ce pas si difficile que ça, trouver ses origines. Trouver la provenance de cet accent. « Tu serais surprise par ce que je suis capable de faire. Uniquement avec la voix. » Après tout, il pouvait passer de l’anglais au coréen, du coréen à l’anglais sans aucune difficulté. Il avait ça dans le sang après tout.

Loïc remarqua son regard se détourner. Il suivit la même direction, la paille dans la bouche. Il cherchait des yeux la source de ce nouvel intérêt. Une jeune femme, vulnérable. « Je ne sais pas. » Il réfléchit un instant, surpris par cette question. Il avait tourné les yeux vers cette jeune femme, une tristesse terrible dans le regard. Ce visage, il l’avait déjà croisé. Déjà observé. Il l’avait surtout déjà provoqué. « Sans doute une rupture. Elle le pensait amoureux, sincère. Et finalement, il n’était rien de tout ça. Plutôt du genre à ne pas s’attacher. A ne pas s’enfermer dans des clichés, des étiquettes préconçues. » Lui. Sa propre description. C’était certainement ce qui était arrivé à cette fille. Elle avait rencontré un mec comme lui, un connard. Un lâche. Un profiteur, en somme. Avant même qu’il ne lui demande son avis, elle était partie. Intrigué, il ne la quittait pas du regard. Il observait avec curiosité et fascination ce qui était en train de se produire sous ses yeux. Sous les yeux de nombreux passants qui n’y prêtaient finalement que peu  d’attention.  Cette fille dont il ne savait rien offrait un spectacle à la fois surprenant et magique. Elle était revenue après sa bonne action. La rousse semblait transformer. « Plutôt jolie, oui. » En réalité, il se moquait parfaitement de la beauté de cette fille. A ses yeux, la beauté est subjective, propre à chacun. Sans doute est-elle magnifique pour quelqu’un, pour lui, elle n’était qu’une beauté quelconque. Le genre sur qui il se retournerait sans doute sans rien ressentir le moindre sentiment, peut-être une part d’envie. Pour une nuit. Il n’y avait pas cette beauté chez cette fille. Cette beauté miraculeuse qui changerait les choses. « Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça pour une inconnue ? » Il avait eu raison de la considérer différemment. Il ne s’était pas laissé bercer par ses doux yeux bleus, par le son de sa voix, douce et particulière. Il y avait dans cet être quelque chose dont il n’avait pas idée. Quelque chose d’unique. « Tu es bien étrange, comme fille. Fascinante mais étrange. »
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Nastya Ivanov
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MessageSujet: Re: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptySam 31 Oct - 2:15

« Et qu’est-ce que ça dit sur moi ? » Elle s’était demandé s’il allait la lui poser, cette question. Elle ne l’avait pas fait exprès, de rester vague et mystérieuse, de dire quelque chose qui suscitait forcément l’interrogation. Elle ne le faisait jamais exprès, ne calculait pas de la sorte, n’espérait pas anticiper les réactions de l’autre, ni les forcer. Mais elle était comme ça, Nastya. Elle disait les choses, à demi-mots. Elle n’avouait pas tout, jamais. Pas d’un coup, en tout cas. « Que tu es fidèle à toi-même. » Qu’il avait ses idées, ses valeurs, et qu’il n’irait pas à leur encontre. Bien qu’il y avait toujours une différence entre nos convictions quant à une situation particulière, et nos actions le jour où l’on s’y trouvait réellement confrontée. Mais ça, c’était une autre histoire. Aussi, la brunette bifurqua de conversation, et évoqua son carnet à dessin. « Il cherche simplement des réponses à ses questions. Comme toi, j’imagine. Comme tout le monde, je suppose. Mettre la lumière sur des questionnements incessants vaut bien toutes les curiosités du monde. » Penchant un peu la tête sur le côté, sourcils froncés, elle y réfléchit quelques instants. « Hum… Je ne sais pas. J’ai tendance à me dire que c’est parfois plus simple de ne pas savoir. Tout dépend du sujet, évidemment. » Pour la mort de ses parents, par exemple, elle était bien contente de savoir, globalement, ce qui était arrivé. Ça lui avait sans doute permis de tourner la page. Mais par rapport à son frère, elle s’était toujours demandé s’il l’aimait. Jamais elle ne lui avait posé la question, jamais elle n’avait cherché à le faire cracher le morceau. Parfois, elle avait aimé se dire que oui, et parfois, elle avait imaginé le contraire. Au final, elle n’avait pas de réponse claire, et ce n’était pas plus mal. Au risque de ne pas être déçue et blessée, sûrement. Mais ce qu’on ignore ne peut pas nous faire de mal, après tout. « Ce n’est pas malsain, c’est vouloir en savoir plus. C’est ce qui arrive quand on pense connaître quelqu’un. Sans réellement savoir qui il est. » La désillusion pouvait être rude, il était vrai. Et après cela, forcément, on voulait à tout prix savoir à qui l’on avait affaire. Mais il y avait dans le fait de fouiller quelque chose qui la dérangeait personnellement à propos de cette intimité presque souillée. « Ce ne serait pas plus simple de te poser la question ? Ou de t’observer ? Je veux dire qu’il y a toujours un moyen d’en savoir plus sans pour autant… » elle s’interrompit quelques instants, cherchant les mots les plus appropriés à son idée. « Pénétrer par effraction dans un jardin secret. » Cette tournure-là lui plaisait bien. Sans doute l’expression « par effraction » y était-elle pour beaucoup. Parce qu’à ses yeux, c’était ce qu’elle ressentirait si quelqu’un agissait de la sorte face à elle. Chaque être humain avait ses secrets, et était libre de les partager ou non. C’était un choix que l’on faisait, et les autres se devaient de le respecter. Que ça plaise ou pas.

« Quel accent ? » Nastya ne put s’empêcher un petit rire à cette réplique. Un rire d’enfant, un rire léger, un rire tout à fait simple, sans fioriture, sans tricherie. Inutile pour elle de lui répondre « celui-là », il savait bien de quoi elle parlait. D’où sa réponse, d’ailleurs. « D’où vient-il, selon toi ? » De prime abord, elle avait envie de dire anglais. Mais il fallait se méfier des apparences et une part d’elle lui chuchotait qu’il y avait quelque chose d’autre, que c’était trop facile. Sauf que la jeune femme n’y connaissait strictement rien aux accents, et à part l’anglais et le canadien, elle était incapable de reconnaître les autres. « Anglais je dirais ? Mais… J’ai comme l’impression que tu caches quelque chose derrière. Ce qui te correspondrait bien, il faut l’avouer. » répondit-elle simplement en haussant les épaules, n’attendant pas spécialement qu’il le lui confirme ou non. « Tu serais surprise par ce que je suis capable de faire. Uniquement avec la voix. » Intriguée, elle lui jeta un petit regard qui ne cachait en rien sa curiosité. Parce que oui, elle était curieuse. Mais elle n’était pas du genre à quémander, à insister. Large sourire aux lèvres, elle lui répondit alors. « J’aime les surprises. » Sans doute parce qu’elle n’attendait rien de personne, et qu’une bonne surprise ne pouvait donc que lui faire plaisir. Comme une mauvaise ne pouvait que lui permettre d’avancer. Sa relation de couple avait été une mauvaise surprise, et pourtant, cela lui avais permis d’ouvrir les yeux sur ce qu’elle voulait et ne voulait pas. Mais elle ne s’attarda pas plus sur cette pensée, son attention à présent attirée par une jeune femme, à l’air on ne peut plus triste. « Je ne sais pas. » répondit alors le jeune homme avant de poursuivre quelques instants plus tard, sans doute après y avoir réfléchi et avoir observé la demoiselle en question. « Sans doute une rupture. Elle le pensait amoureux, sincère. Et finalement, il n’était rien de tout ça. Plutôt du genre à ne pas s’attacher. A ne pas s’enfermer dans des clichés, des étiquettes préconçues. »  Une désillusion certaine, pour sûr. Son explication tenait la route, et c’était aussi ce qu’elle pensait. Après tout, c’était l’une des raisons évidentes pour qu’une femme ait cet air-là.

Nastya, d’accord avec son raisonnement, n’ouvrit cependant pas la bouche une seule seconde, et se contenta de se lever avant de rejoindre la jeune femme, guidée par son instinct, sans ayant pris le temps de réfléchir, se laissant emporter par elle-même ne savait quoi. Elle s’était plantée devant la jeune femme, l’avait accostée de manière très polie et souriante, et ne s’en était d’ailleurs pas départie. En réalité, la brunette lui avait seulement dit adoré ses cheveux, enviant ses belles boucles. C’était tout à fait sincère. Elle avait toujours voulu en avoir des comme ça. Mais ses cheveux rebelles ne semblaient pas approuver l’idée et le résultat était toujours loin de ce qu’elle voulait. Et quand le regard de la rousse avait vraiment croisé le sien, elle l’avait complimenté sur ce regard, d’un vert émeraude. Là encore les compliments avaient été réels. Et sans doute la jeune femme l’avait-elle ressenti. Sans doute était-ce pour cela qu’une fois Nastya partie, elle avait continué son chemin la tête haute. Parce qu’il en fallait peu pour sortir de sa désillusion l’espace de quelques secondes, pour reprendre confiance en soi et se rendre compte qu’on valait mieux que ce dont on avait l’impression à l’instant T. « Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça pour une inconnue ? » A nouveau installée à ses côtés, elle tourna la tête pour le regarder droit dans les yeux. « Et pourquoi pas ? » On se banalisait pas mal de choses de nos jours du fait d’un simple statut d’inconnu. Parce qu’on ne connaissait pas telle ou telle personne, il était étrange de faire telle ou telle chose. « Je lui ai simplement dit que j’adorais ses cheveux et ses yeux. Ce qui est vrai. » répondit-elle en haussant les épaules, comme s’il ne s’agissait là que d’une bagatelle. « Ce n’est pas grand-chose. Mais au moins, plus personne ne l’évite comme la peste ou comme si sa tristesse était contagieuse, et elle ne cherche plus non plus à éviter tout le monde. » Peut-être qu’elle y repenserait au coin de la rue, et qu’elle baisserait à nouveau la tête. Mais l’espace de quelques mètres, cela avait disparu et c’était déjà beaucoup.

« Tu es bien étrange, comme fille. Fascinante mais étrange. » Ce fut un petit rire qu’elle lui offrit en guise de réponse, tout du moins en premier lieu. C’était une façon originale de la qualifier. Bien que tout à fait juste concernant son étrangeté. Et une part de la jeune femme se disait qu’il n’avait pas encore tout vu. Elle aussi pouvait surprendre. « Merci, j’aime bien ton honnêteté. C’est pas commun. » D’être franc de la sorte, et de lui faire ce qui finalement se rapportait à un compliment comme celui-ci, sortant de l’ordinaire. Ceci dit, elle n’avait absolument pas la sensation d’être fascinante. Elle était simplement elle-même. Ce bout de femme qui se révélait à la fois plus mature que ce que l’on pouvait croire, et dans un même temps, encore cette petite fille qui avait dû grandir trop vite. « Toi, tu es surprenant. Et intriguant, avec ces deux facettes, celle des apparences et celle de la réalité. » lui avoua-t-elle, petit sourire aux lèvres. Encore une fois, on aurait dit deux enfants sur les bancs de l’école. Un peu plus et elle aurait presque été gênée. Sans doute par ce qu’elle découvrait de lui, cette impression qu’elle avait de le comprendre, de lire en lui. « Et contrairement aux apparences, les fameuses, je ne te trouve ni mystérieux, ni énigmatique. » Parce qu’il répondait sincèrement, qu’il ne cherchait pas à manipuler la conversation, à la diriger dans un sens particulier. Au contraire, il lui permettait de découvrir un peu plus à son sujet à chacune de ses réponses. Parce qu’il ne se la jouait pas, comme on aurait pu le penser. Mais ce « on » général ne comprenait de toute façon pas Nastya. Le seul mystère qui s’associait vraiment au jeune homme était de savoir pourquoi il se comportait différemment avec elle. Pourquoi il lui laissait voir qui il était. Parce qu’à aucun instant il n’avait cherché à la séduire, à lui faire avaler des mensonges aussi gros que des maisons.
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Loïc Dunnam
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MessageSujet: Re: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptyMar 24 Nov - 22:04

Un instant, il observa les moindres traits de son visage, comme pour l’imprimer dans son esprit. Il cherchait des détails insignifiants qui lui permettraient de déceler des informations qu’elle ne disait pas. Elle avait ce visage d’enfant, des traits particulièrement fins, de grands yeux bleus qui feraient frémir le plus insensible des hommes. Elle avait sa façon d’être belle, sa façon de plaire. Oh oui, qu’elle était différente à ses yeux. D’une manière qu’il ne pouvait pas expliquer. « Que tu es fidèle à toi-même. » avait-elle dit. Fidèle à lui-même, il n’en était pas certain. Lui qui préférait se cacher, cacher sa véritable nature. Son personnage de bon à rien avait fini par être convainquant aux yeux de beaucoup. Il ne cherchait plus à se montrer différemment auprès de ses proches. Comme une réputation qu’il faudrait préserver. Une image qu’il ne faudrait absolument pas détériorer. Il se contenta simplement d’hausser les épaules. « Hum… Je ne sais pas. J’ai tendance à me dire que c’est parfois plus simple de ne pas savoir. Tout dépend du sujet, évidemment. » Ne pas savoir, ne pas poser de questions … Loïc n’était pas convaincu. Par curiosité, les gens aimaient savoir. « Ce ne serait pas plus simple de te poser la question ? Ou de t’observer ? Je veux dire qu’il y a toujours un moyen d’en savoir plus sans pour autant … Pénétrer par effraction dans un jardin secret. » Il sourit. Il y avait une sorte de naïveté dans ces mots. Il aurait pu en rire. Certaines personnes n’ont pas la délicatesse qu’elle peut avoir. « Crois-tu sincèrement que je parlerais ? S’il me posait la question, crois-tu que je lui répondrais ? » Loïc n’était pas du genre à se confier. Il n’était pas du genre à s’exposer. Il s’était construit une façade, une carapace pour se protéger de sentiments qu’il ne pourrait pas contrôler.

Certains disent que l’accent est important, qu’il donne un charme ou un je-ne-sais-quoi. Il ne comprenait pas pourquoi. Il considérait cela comme une marque de son identité. Il était anglais. Et plus encore. Elle l’avait deviné, ce qui n’était pas compliqué.  « Anglais je dirais ? Mais… J’ai comme l’impression que tu caches quelque chose derrière. Ce qui te correspondrait bien, il faut l’avouer. » Que pouvait-il bien cacher derrière son accent ? Ses origines, sans doute. Il ne les cachait pas réellement. Il en était fier. Si elle ne se voyait pas, Loïc pouvait dire haut et fort qu’il était également coréen, qu’il le parlait couramment. Mais pour elle, il tenait à garder le mystère, pour des raisons diverses. Pour maintenir un certain intérêt, sans doute. « Bien deviné. Pour l’accent. Pour le reste, peut-être. » Un sourire en coin s’était affiché sur ses lèvres.  « J’aime les surprises. » Lui ne les aimait pas vraiment. Simplement parce que l’imprévisible avait quelque chose d’effrayant. Pourtant, il se laissait souvent surprendre par la vie. Pour son bien, il en avait pleinement conscience. « Je garde cette surprise pour une prochaine rencontre. Tu auras peut-être envie de me retrouver, par curiosité. » Sur sa bouche, un sourire s’esquissa. Un sourire qui en disait sans doute long sur ses volontés de la revoir. Par hasard. Ce hasard qu’il appréciait tant. Il espérait, au fond de lui, de la revoir vite après leur entrevue. Il ressentait au fond de lui le désir de la revoir par le pur des hasards, comme aujourd’hui.

« Et pourquoi pas ? » C’est vrai. Elle avait raison. Il s’imaginait faire ça à son tour. Finalement, il était certain de ne pas en être capable. Il n’avait pas les mots, il n’avait pas le visage doux pour aider les gens. Il n’avait pas le courage pour faire la même chose. « Je lui ai simplement dit que j’adorais ses cheveux et ses yeux. Ce qui est vrai. » Ce n’était rien que quelques mots, rien que des compliments. Ce n’était finalement pas si compliqué. Loïc était admiratif. Elle était comme un ange gardien, une bonne fée pour des inconnus. Elle l’était pour lui, en quelque sorte. « Ce n’est pas grand-chose. Mais au moins, plus personne ne l’évite comme la peste ou comme si sa tristesse était contagieuse, et elle ne cherche plus non plus à éviter tout le monde. »  Le sourire des gens avait un pouvoir selon lui. Un pouvoir réconfortant. Comme un soleil qui réchauffe. Comme une éclaircie dans l’ombre. Comme un bonheur soudain. Rendre le sourire à cette fille n’était peut-être pas la seule chose qu’elle avait faite. Elle avait créé un nouveau rayon de soleil. « C’est intéressant. D’aller voir les gens comme ça. C’est inspirant même. C’est nouveau pour moi, c’est bien la première fois que je vois ça. »

« Merci, j’aime bien ton honnêteté. C’est pas commun. » C’était une qualité dont il pouvait être fière, sans doute. Il disait ce qu’il pensait. S’il cachait de nombreux éléments de sa vie, s’il mentait sur de nombreuses choses, il savait être honnête quand il le fallait. « Toi, tu es surprenant. Et intriguant, avec ces deux facettes, celle des apparences et celle de la réalité. Et contrairement aux apparences, les fameuses, je ne te trouve ni mystérieux, ni énigmatique. » Il haussa les épaules. Il ne se pensait ni mystérieux, ni énigmatique. Les gens le disaient ainsi le plus souvent. Simplement parce qu’il disait peu de choses à son sujet. « Je ne cherche pas à l’être. Il semblerait que ce soit uniquement des apparences. Ou peut-être est-ce simplement ta capacité de déduction trop aiguisée qui te fait dire ça. Tu es plus observatrice, plus consciencieuse. Tu prends le temps. » Elle avait cette avantage sur les autres. Elle avait un sens de l’observation qui lui permettait de comprendre plus facilement les gens. « Là est toute la différence. » Plus personne ne prenait le temps pour rien aujourd’hui.
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Nastya Ivanov
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MessageSujet: Re: I'm living on such sweet nothing (loïc) I'm living on such sweet nothing (loïc) EmptyMer 9 Déc - 20:49

« Crois-tu sincèrement que je parlerais ? S’il me posait la question, crois-tu que je lui répondrais ? » Non, visiblement pas. Mais pour Nastya, fouiller dans les affaires des autres était une intrusion de leur vie privée, et relevait de l’irrespect. Parce que chacun choisissait ce qu’il voulait dire ou non, ce qui souhaitait révéler et garder secret. Forcer la main à quelqu’un, et ce, quel que soit le sujet, ce n’était pas le respecter. Mais la brunette avait des idées bien tranchées, et parfois un peu spéciales, aussi pouvait-on la trouver étrange. Combien de ses amies la regardaient parfois bizarrement quand elle se laissait aller à partager une de ses convictions, de ses croyances. Rapidement, alors, elles changeaient toutes de sujet et repartait sur quelque chose de plus léger. « Non. Mais au moins, tu aurais su ce qui l’intéressait, et il t’aurait laissé le choix. S’il fouille et trouve ce qu’il cherche, il te force la main. Parce que ce n’est pas toi qui lui révèles directement mais indirectement, et il a ton secret entre les mains alors que tu n’étais pas forcément d’accord à la base. » répondit-elle en se perdant presque elle-même dans son développement. Quelques instants à peine après avoir fini, elle se mit à rire et balaya l’air de sa main pour lui dire d’oublier ces mots qui n’avaient sens qu’à demi. Fort heureusement, ils changèrent rapidement de sujet, et embrayèrent sur autre chose. C’était mieux que d’essayer de comprendre ce qu’elle avait voulu dire durant un blanc intense de quelques minutes et d’ébullition de neurones. « Bien deviné. Pour l’accent. Pour le reste, peut-être. » Les yeux de la jeune femme se posèrent immédiatement sur son sourire. Un peut-être accompagné d’un sourire n’était pas un réel peut-être. C’était un oui déguisé. En guise de réponse, elle lui sourit à son tour avant de lui avouer qu’elle aimait les surprises, ne cachant pas qu’elle avait compris que sa réponse floue ne l’était point. « Je garde cette surprise pour une prochaine rencontre. Tu auras peut-être envie de me retrouver, par curiosité. » Même pas besoin de garder ça pour une prochaine rencontre. Avant même de le savoir, elle avait eu envie de le revoir. Dès leurs tous premiers instants, cette envie avait pointée le bout de son nez. Et tadam ! Ils s’étaient revus aujourd’hui. Pourquoi pas une troisième fois après tout ? En guise de réponse, elle hocha d’abord la tête d’un air entendu, lui signifiait ainsi qu’elle avait bien envie de le revoir. « Et la prochaine fois, tu me diras aussi ton prénom ? » demanda-t-elle, proposant plutôt de noter cela sur leur petit contrat implicite. « Si l’on se recroise sans savoir grand-chose l’un de l’autre, on aura bien mérité d’en savoir un peu plus, non ? » Mais s’ils échangeaient cela maintenant, il leur serait trop simple de se retrouver. Enfin, tout dépendait de son prénom, mais avec celui de la jeune femme, c’était carrément trop facile. « Ce sera une petite récompense après trois rencontres hasardeuses. » conclut-elle, pensant au dicton jamais deux sans trois et estimant que ce n’était pas mal.

« C’est intéressant. D’aller voir les gens comme ça. C’est inspirant même. C’est nouveau pour moi, c’est bien la première fois que je vois ça. » lui répondit-il après qu’elle ait expliqué son geste envers l’inconnue. Elle lui accordait volontiers ce dernier point. Mais d’autre part, elle le regrettait. Elle regrettait que le monde ne soit pas plus spontané. Pourquoi ne pas oser aller vers les autres ? Des inconnus ? Oui, et alors ? Comment voulez-vous rencontrer des gens ? « Les gens ne mordent pas. Qu’ils soient heureux ou malheureux, ils sont capables de discuter. Après, ils sont ouverts ou non. Mais je trouvais ça ridicule que tout le monde l’ignore comme ça, et que chacun ne pense qu’à sa petite vie, son petit rendez-vous, sa petite famille. » Petit haussement d’épaule et soupir pour accompagner sa réplique avant de reprendre. « Je n’attends pas toujours de réponse, je n’ai pas toujours une idée derrière la tête. Comme quand je suis venue vers toi. J’ai simplement dit ce que j’avais à dire. Parce que l’être humain est capable d’écouter, et d’interagir avec les autres. » Et elle ne comprenait vraiment pas pourquoi cela ne se faisait pas plus que cela. L’on discuter avec autrui dans un but précis, pour draguer, pour discuter de quelque chose de l’on appréciait, pour se faire des amis. Mais tous ces buts sont égoïstes et ne visent qu’à notre petite personne. Nastya n’était pas comme ça. Elle ne cherchait pas à se faire des amies, elle ne cherchait pas à se faire plaisir. Ni même à être inspirante. Elle allait vers les autres, simplement. Parce qu’elle n’avait pas peur de le faire, et qu’elle savait aussi repérer quand ce n’était pas la peine. « Je ne cherche pas à l’être. Il semblerait que ce soit uniquement des apparences. Ou peut-être est-ce simplement ta capacité de déduction trop aiguisée qui te fait dire ça. Tu es plus observatrice, plus consciencieuse. Tu prends le temps. » Impossible pour la jeune femme d’effacer ce large sourire de son visage quand il évoqua les apparences. Evidemment que c’était à cause de cela. Cet air de jeune homme mystérieux, à moitié bad boy. Cet air de jeune homme dragueur, ça suggérait souvent un cœur brisé, que la plupart des filles mourraient d’envie de réparer. Ca suggérait des tonnes de mystères. L’artiste tourmenté que l’on voulait comprendre, aussi. C’était un tout, une tout qui englobait cette image que l’on pouvait avoir de lui quand on se contentait de voir ce qu’il voulait bien montrer. « Là est toute la différence. » Et il avait complètement raison. « Il faut. A quoi servirait la vie si on ne la voyait pas passer, si l’on ne profitait pas de chaque instant ? Un jour, on se retrouverait à se demander où elle est allée, de quoi on l’a remplie. » Et c’était ce qui arrivait à pas mal de personnes d’ailleurs. Ce qui expliquait en partie les crises de la quarantaine ou de la cinquantaine. « J’aime le présent, ce temps qu’on ne peut presque pas toucher sauf quand on se concentre sur les détails, justement. » Nouveau haussement d’épaules de la part de Nastya, comme si ce n’était pas grand-chose. « Quant aux apparences, elles ne sont qu’un camouflage. Si l’on s’en contente, on ne voit rien et on passe à côté de tout. Des autres, de la vie, des détails. » répondit-elle en utilisant ses mains pour faire un geste visant à englober cette globalité. « Mais toi non plus tu ne te laisses pas avoir. Ton œil est encore plus entraîné que le mien, à voir ce qui doit l’être. Parce que tu saisis les moments qu’il faut pour les graver sur du papier. Tu attrapes cet instant présent, non pas pour l’enfermer, mais pour lui permettre de vivre, encore et encore. Une sorte de présent perpétuel, voilà ce que représentent les dessins de la vie quotidienne. » Cette fois, ce fut un sourire un peu moins large, mais un peu plus tendre qu’elle lui offrit. Brillait également dans ses yeux, une lueur d’admiration. Parce qu’elle l’était, clairement. C’était loin d’être aisé de faire une telle chose, et cela requérait un savoir-faire important.
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