[fondatrice]

je passe mes nuits dans le lit d'un verre de rhum

C’est une des dernières fois où elle doit se rendre à l’hôpital et elle n’en a franchement plus le courage. Cet endroit, elle s'y retrouve trop souvent et elle s’y sent aussi confortable qu’en prison. Pour elle, ce n’est que des souvenirs houleux qu’elle tente de repousser, d’oublier, mais qui ne cessent de faire apparition dans son esprit. La nuit, quand elle tente de trouver le sommeil, c’est comme si son inconscient tentait de faire remonter les souvenirs doucement pour qu’elle affronte la réalité. Catriona, elle n’en a simplement pas envie. Pas envie de savoir, de se souvenir de cette fois de trop, de cette soirée où Trent s’est laissé emporter par la colère. Au fond d’elle, elle ne se sent pas capable d’affronter les souvenirs et c’est plus simple quand elle ne se souvient pas. Il est mal, elle le sait. Elle l’a vu et ça lui faut mal. Parce qu’elle souffre encore. Parce qu’elle a encore mal. Parce qu’au fond d’elle, elle l’aime encore, d’une certaine façon, mais elle ne se sent pas capable de lui pardonner. Sa famille ne voudra plus de lui et elle ne pourra que se laisser happer par la peur. Il n’est pas capable d’avoir confiance en elle, c’est ce qui compte, c’est ce qu’elle sait.

La jeune femme enfonce ses mains dans le fond de ses poches, parce que le froid lui mord doucement la peau. C’est un rendez-vous pour régler quelques paperasses, quelques papiers qu’elle doit voir et des questions auxquelles elle doit répondre. Catriona, elle n’a pas envie de porter plainte contre Trent, parce qu’elle n’a pas envie de le voir en prison. Elle connaît ses pensées et une partie d’elle sait qu’il n’a pas voulu. Une partie d’elle sait que c’est une foutue connerie, mais elle n’arrive pas à penser à autre chose ou à lui pardonner. Elle n’en a simplement pas la force. Qu’il regagne sa confiance serait trop complexe pour qu’elle trouve le courage de tenter de lui pardonner. Pas encore. En fait, elle ne sait même pas si ça serait possible.
Alors qu’elle s’approche de l’hôpital, elle voit quelques personnes observer un banc où se trouve un homme. Un homme qui lui semble étrangement familier. C’est plus fort qu’elle, de laisser son regard se poser sur la scène, de s’approcher. Parce que ce banc, il est près de l’hôpital où elle doit se rendre. La jeune femme arrive à la hauteur du banc et elle laisse son regard se poser sur lui. Son médecin. Enfin, celui qui s’est occupé d’elle pendant son coma. Là, elle fait affaire avec quelqu’un d’autre. « Bonjour… mademoiselle Connely… » Ses iris sombres l’observent un moment, elle voit les traits tirés de son visage, elle lit une certaine fatigue dans le fond de ses yeux. Elle ne le connait pourtant pas assez pour comprendre, pour porter un jugement sur ce qu’elle voit. Catriona s’arrête, elle ne bouge plus de sa place qui est tout juste devant ce banc, ce lit temporairement qu’il a pu utiliser pour la nuit. « Monsieur Rosenabch.» Elle sourit. Elle sourit aussi, même si les sourires qu’elle offre lui semblent faux. Elle n’a pas envie de sourire. Elle n’a pas envie de rien, ni de parler, ni de s’ouvrir. Pourtant, avec Isaiah, elle se sent bien, comme s’il savait mettre un peu de baume sur son cœur. Elle n’arrive pas à comprendre pourquoi. Elle n’arrive pas à saisir ce qui peut la soulager. Peut-être parce qu’il est le seul à savoir réellement, à connaître et celui à renfermer les secrets de son coma, de cette histoire. Elle n’a pas besoin de parler, d’expliquer pourquoi la tristesse se fait palpable dans le fond de ses prunelles. Il sait. Il en sait trop alors qu’elle ne sait rien de lui. Il est un inconnu à ses yeux. « Comment allez-vous ? » Il se lève. Elle ne bouge pas, elle laisse son regard se heurter au sien. Ce regard océan. Ce regard qu’elle tente de comprendre le temps d’un instant. Il ne semble pas dans le meilleur de ses états. Il ne semble pas en forme.

Catriona attrape doucement sa main. Cette main à la peau douce, à la chaleur rassurante. Elle la serre et tarde à reprendre possession de sa main. « Je..» Elle prend une respiration. Est-ce qu’elle a envie de faire semblant? De dire qu’elle va bien. De sourire. Elle ne sait pas. Pour une fois qu’elle n’a pas besoin de nier, de repousser. Il est le seul avec qui elle n’a pas envie de faire semblant, de se refermer comme une huitre. C’est étrange. « Honnêtement, j’en sais rien.» Sa voix est faible, comme si elle lui lançait une confidence. C’est ce qu’elle fait, Catriona. Elle dit la vérité. La jeune femme finit par relâcher doucement sa main sans quitter son regard. « Vous allez bien?» Elle le demande parce qu’elle n’arrive pas à savoir. Il semble étrange. Il semble différent. « Je veux dire..» Elle regarde autour un moment. « Pourquoi les gens vous regardent?»  Question piège. Au fond, il n’est pas réellement dans l’obligation de lui répondre. Il ne lui doit rien. C’est elle qui doit lui être reconnaissante pour avoir pris soin d’elle pendant son coma. Ce foutu coma dont elle aurait préféré ne pas se réveiller. C’est égoïste, mais elle n’a pas la moindre envie d’affronter la réalité. Elle ne sait pas ô combien il peut comprendre les maux qui la ronge.

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Elle n’a pas envie de lui mentir à Isaiah, parce qu’il sait, parce qu’elle a cette impression qu’elle n’a pas besoin de faire semblant avec lui et au fond, ça la soulage. C’est comme si se trouver avec lui retire un poids de ses épaules. Avec aucun autre homme, elle se sent bien. Elle crève de peur à chaque fois qu’ils s’approchent d’un peu trop près, elle fuit sa famille et elle s’isole. C’est mal, elle le sait, mais Catriona, elle n’a pas envie de parle, d’entendre les même foutues phrases du genre ; il était pas pour toi, on te l’avait déjà dit. Elle s’en fou, elle l’aimait, mais là, elle ne se sent simplement plus capable de revenir vers lui. Il a brisé quelque chose et ça ne risque pas de revenir. Elle ne sait pas comment réagir en le voyant autre part que dans l’hôpital, elle sent son ventre se tordre doucement et elle laisse son regard se porter dans les yeux de son ancien médecin. Il ne semble pas dans le meilleur de ses états et c’est surement parce qu’elle ne sait pas les maux qui le rongent et qui le torturent depuis un temps. Elle ne se concentre que sur son mal et elle agit en parfaite égoïste. C’est plus fort qu’elle, elle a besoin de temps pour remettre sa vie en ordre et pour le moment, ça ne semble nullement efficace. C’est pour ça qu’elle laisse la vérité se glisser de ses lèvres dans un soupir. Avec lui, elle retrouve un confort qu’elle ne se connait plus depuis son réveil. « oh... Je vois... venez, allons marcher au calme » Il se lève et la jeune femme le suit simplement. En fait, elle n’a pas envie de se rendre à ce rendez-vous pour parler de son état de santé et être avec Iasaiah la rassure même si elle ne sait pratiquement rien de lui. Elle croise doucement les bras, non pas parce qu’elle n’est pas bien, mais qu’elle a tendance à se fermer à ce qui l’entoure. Elle a peur Catriona et ça la ronge doucement. « Et bien figurez-vous que j'ai dormi sur le banc pour cause de soirée trop arrosée... » Elle lève son regard pour le poser dans celui de l’homme. Il a ce regard entêtant, un bleu dont elle a souvent du mal à se détacher. Un rire finit par s’extirper de ses lèvres, elle ne s’attendait pas à cette réponse et il faut dire que c’est plus fort qu’elle de lâcher un rire. Ça fait un moment justement, qu’elle n’a pas ri. Catriona, elle enfonce doucement ses mains dans le fond de ses poches, parce que ça l’empêche d’attraper son bras. Ça serait gênant, puisqu’elle le connait à peine et justement, elle ne comprend pas pourquoi elle se sent bien avec lui. « Pardon, je ne m’attendais pas à ça.» Au fond, ce n’est pas drôle, parce qu’il souffre et elle ne le sait même pas. « On est sorti avec les collègues et on a fini tellement tard que je me suis dit que ça serait plus simple de venir ici directement. Mais n'allez pas croire que ça m'arrive tout le temps. Je suis sage. » Elle détourne finalement le regard pour le poser sur le sol devant elle. Elle ne le connait pas, elle ne sait pas s’il est sage ou non, elle ne sait pas le fond de ses pensées et elle ne sait pas qu’elle ressemble à sa défunte femme. Au fond, elle ne sait pas grand-chose. « En même temps, je ne vous connais pratiquement pas, alors je vais éviter de porter des jugements.» Catriona, c’est le genre de femme douce à aimer s’occuper des autres, mais là, elle n’est plus grand-chose en fait.

« Et vous alors... Dites moi ce qui vous tracasse... » Cette question, au fond, elle n’a pas envie de l’entende, parce qu’elle n’a plus envie de mentir et dire qu’elle va bien. Ce n’est pas le cas. Le revoir a été comme un coup de couteau en plein ventre, c’est douloureux et atrocement instable. Il n’est pas bien et elle n’aime pas le voir aussi perdu, parce qu’elle en sait trop sur lui pour qu’elle reste insensible. « Heu.» Elle ne le regarde pas, parce qu’elle hésite encore sur ce qu’elle va dire et si seulement elle a envie de le dire. « Si vous me faites la morale comme les autres, je pense que c’est préférable d’éviter le sujet. J’en ai un peu assez d’entendre la même chose et ça ne m’aide pas à me sentir mieux.» Elle a le mérite d’être honnête Catriona, parce qu’elle n’a pas envie qu’il lui dise qu’elle ne devrait pas reparler à son ancien fiancé, qu’elle devrait porter plainte ou le détester. C’est déjà complexe, elle n’a pas envie. Trent, il a mal et elle le sait. Il souffre depuis toujours et elle le savait, mais elle ne pensait pas qu’il allait dépasse cette ligne. Pas avec elle. « Je suis retourné chercher des choses chez moi, enfin, chez lui.» Elle serre un peu les dents. Ça lui fait mal de parler de ça. « Et je suis tombé sur Trent. Il a l’air dans un sale état et je n’aime pas le voir comme ça. Je le connais trop bien pour que ça me laisse indifférente.» Elle se tait Cat, parce qu’elle n’aime pas parler de ça. Au fond, elle ne sait pas la violence de ses coups, parce qu’elle refuse de stimuler sa mémoire pour s’en souvenir, mais elle se doute que pour tomber dans le coma, ça n’a pas été tendre.

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Catriona, elle en a simplement assez d’entendre les commentaires, de devoir expliquer les agissements de Trent, même si elle n’arrive pas à les comprendre. Elle ne l'excuse pas, elle est incapable de ne pas ressentir la peur quand elle pose son regard sur lui, mais Trent, il souffre et depuis longtemps. Elle connait son ancien fiancé sur le bout de doigts, que ce soit son passé qui le fait terriblement souffrir ou les bons côtés. Elle n’a pas envie qu’il se perde une fois de plus et qu’il ressemble à ce paternel qu’il méprise tant. Catriona, elle sait que son comportement n’est pas excusable, mais elle n’arrive pas à savoir ce qu’elle veut faire. Oh, elle sait qu’elle n’a pas envie de retourner vivre avec lui et malgré le fait qu’elle ne cesse de se prendre la tête avec Freddie, c’est plus facile pour elle que de retourner affronter ses démons, ses maux. « C’est gentil de ne pas porter de jugement, malheureusement, les gens ne pensent pas tous comme vous. » Elle sourit un peu, laissant son regard se porter sur le sol. « Je sais. Je passe ma journée à entendre les jugements des autres face à ma situation, mais personne ne peut vraiment comprendre.» Elle secoue la tête et croise les bras. Cette situation, elle aurait préféré l’éviter et jamais elle n’aurait pensé qu’il puisse se rendre aussi loin.

Catriona, elle n’a pas la moindre idée de ce qui peut la pousser à lui parler aussi facilement. Elle ne connait pas grand-chose de lui. Isaiah, il en sait plus qu’elle à son sujet. Elle a pourtant cette impression de le connaître, mais elle se dit que c’est parce que c’est le seul apte à faire qu’elle se sent un peu mieux, le seul homme face à qui elle n’éprouve pas une peur profonde. Lui et sa famille. « Je n’ai pas cette habitude. Vous ai-je déjà fait la morale ? Puis ça serait quelque peu déplacé vu ma situation à moi. » Elle laisse son regard se poser sur lui. Sa situation? Elle ne sait pas, elle ne sait rien de lui au fond et ce n’est pas l’envie qui manque d’en savoir plus. Il se fait pourtant imprécis sur sa vie et elle n’a jamais eu l’occasion de lui poser des questions. Isaiah, il tente de savoir comment elle se sent, mais ne parle que très peu de lui. « Non, mais je préfère prévenir avant de me lancer, surtout que je n’ai parlé à personne de ce qui est arrivé cette semaine.» Elle n’en parle pas avec sa famille parce qu’elle sait très bien qu’ils risquent de s’emporter, de lui lancer qu’elle agit stupidement. « Je vois… Et je comprends que ça vous inquiète… » Catriona soupire doucement. Ce n’est pas ça. En fait, elle n’a pas la moindre idée de ce que ça peut être. Lorsqu’il arrête le pas, elle pose son regard sur lui. Son cœur se serre un peu alors qu’elle pose son regard dans le sien, elle ne sait pas pourquoi, mais elle ne contrôle rien. Il a des yeux d’un blond profond qu’elle n’a jamais pu remarquer avant cette rencontre, elle n’a pas l’habitude de s’y plonger. « Vous l’avez aimé, vous l’aimez peut-être encore… Mais vous savez aussi qu’il ne changera pas, n’est-ce pas ? Il recommencera… Je ne vous juge pas, je vous explique juste les choses. J’aimerais que vous preniez conscience du danger que vous encourez si vous reprenez contact voire pire, si vous renouez votre romance…Je m’inquiète pour vous. Vous savez sûrement aussi bien que moi que c’est un danger pour votre vie de retourner près de lui. même de l’aider, ne serait-ce que brièvement… Il ira mieux un temps et le calvaire recommencera… » » Catriona, elle se fait silencieuse et ca lui fait terriblement mal d’entendre les mots qu’il lui lance. Ce n’est pas rare qu’elle se réveille au beau milieu de la nuit en panique, qu’elle sent un étau oppressant autour de son corps, que son souffle se perd et qu’elle ne contrôle plus rien. « Je..» Elle secoue la tête un moment et croise les bras sous sa poitrine. « Je ne sais pas si je l’aime. C’est compliqué.» Elle détourne le regard, parce que ses yeux la troublent et elle ne comprend pas pourquoi. Elle a l’impression qu’il peut lire en elle et c’est étrange. « Juste que.. Je le connais et je sais qu’il est comme ça à cause de ce qu’il a pu vivre. Je n’ai pas envie de revenir avec lui, je ne sais même pas si j’aurai la force de lui pardonner, mais je n’ai pas envie qu’il passe son temps à se saouler, à se perdre. Il ne mérite pas de souffrir le reste de sa vie et je sais qu’il s’en veut.» Catriona, elle a l’impression qu’elle dit n’importe quoi et elle s’emballe. Elle se ferme. Elle cesse de parler et repose son regard dans le sien. « Je ne sais même pas pourquoi je vous parle de tout ça.» Elle ne comprend pas et en face de lui, il y a plusieurs choses qu’elle ne comprend pas. Cette sensation de confiance. « Vous avez vraiment des yeux époustouflants.» Bravo. C’est sorti sans qu’elle ne contrôle rien et elle lâche un rire nerveux à la suite de ses propres paroles. « Pardon, c’est vraiment hors contexte, mais je viens de le remarquer.» Pour la peine, elle se sent vraiment stupide et elle passe une main nerveuse dans ses cheveux sombres. Bravo Cat, bravo.

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Catriona, elle se sent bien avec lui et ça a quelque chose de troublant. Elle ne parle pas de ce qu’elle peut ressentir à sa famille, parce qu’elle n’en a plus la force, mais Isaiah, il trouve les bons mots pour qu’elle puisse se sentir bien. Elle sait qu’il a raison et ça ne l’empêche pas de souffrir, d’avoir mal, de sentir l’étau autour de son cœur se faire plus présent. « Il a peut-être vécu des choses difficiles qui l’ont rendu ainsi, mais ça n’excuse pas ce qu’il a pu vous faire » Elle le sait Catriona, elle le sait trop bien, mais elle le connait. Elle sait qu’il a perdu le contrôle. Elle sait qu’il souffre et elle ne sait pas quoi faire. Revenir vers lui n’est surement pas une option qu’elle doit envisager, mais elle n’a pas envie de le laisser seul. De savoir qu’il se perd un peu plus chaque jour. Ça lui fait mal.
Catriona, elle se surprend à se perdre dans les yeux d’Isaiah. Elle ne sait. Elle ne sait pas pourquoi elle se sent bien quand elle se trouve près de lui. Il rassure la jeune femme. C’est peut-être ça. Les hommes, elle ne leur fait plus confiance, mais il est le seul avec qui elle se sent réellement bien. Elle ne connait pourtant rien de lui. Le rose lui monte doucement aux joues alors qu’elle baisse son regard un moment. Elle n’a pas la moindre idée de ce qui a pu la pousser à parler aussi rapidement, ça ne lui ressemble pas. « Ne vous excusez pas… Je dois dire que ça me touche d’entendre ça vous savez… » Ses lèvres s’étirent doucement dans un sourire et elle relève les yeux pour poser son regard dans celui du médecin. Elle parle parce qu’il sait et qu’elle n’a pas besoin d’expliquer. Il en sait plus qu’elle. Parce que Catriona, elle a oublié cette soirée et la violence des coups. Elle sait, parce qu’elle a entendu des autres, mais son esprit a préféré refouler cet évènement traumatisant. Isaiah, il a pu voir les marques sur son corps et une partie d’elle a envie de savoir comme l’autre partie est complètement terrifiée. « C’est peut-être hors contexte, mais je ne vais pas m’en plaindre… Puis vous savez, je me suis souvent dit que vous étiez vraiment très jolie. J’aurais pu le dire à voix haute moi aussi… » Catriona, elle sent le sang lui monter jusqu’au visage et elle lâche un rire nerveux parce qu’elle n’a pas la moindre idée de comment se sentir. C’est hors contexte et elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui lance cette réponse. « Je..» Elle secoue la tête doucement. « Je ne disais pas ça pour avoir un compliment en retour.» Elle sourit doucement et passe ses phalanges dans ses cheveux. Elle se sent stupide. Encore brisée par ce qu’elle a pu vivre, ce n’est pas le moment de se sentir fébrile et indécise de la sorte.

« Ça serait déplacé si je vous invitais à boire un café ? En fin de journée ? » Catriona, elle ne s’attendait pas à ce que les choses tournent de cette manière et elle laisse son regard se porter dans celui de l’homme. Elle ne connait rien de lui. Catriona a envie de savoir, d’en apprendre un peu plus et de continuer à ressentir ce bien-être. C’est surement une mauvaise raison. Elle n’a pas le droit de profiter de sa présence pour trouver un peu de réconfort. C’est peut-être parce qu’elle n’a pas de réaction qu’il reprend rapidement. « Dites ‘oui’, s’il vous plait… J’ai envie de vous voir dans un autre cadre que l’hôpital… » Catriona, elle sourit et le rouge ne quitte pas ses joues. C’est peut-être le vent ou la gêne. Elle se rend compte Cat, qu’elle laisse le silence planer depuis quelques minutes et elle reprend rapidement. « Oui. Enfin. Non, ce n’est pas déplacé. Je veux bien prendre un café avec vous, tant que ca ne vous attire pas d’ennuis.» Catriona, elle sourit un peu et elle jette un regard à sa montre. Elle n’a pas vue le temps passer et elle va être en retard à son rendez-vous. « Je dois me rendre à mon rendez-vous mais..» Catriona, elle sort téléphone portable. « Je vais prendre votre numéro et je vous envoie un message. Nous pourrions nous rejoindre après mon rendez-vous?» Catriona, elle sourit doucement et attend qu’il lui offre son numéro. « J’ai pas vu le temps passer. Je vais vous envoyer un message pour que vous puissiez avoir mon numéro et on confirme l’heure.» Elle n’attend pas plus parce qu’elle est déjà en retard. Sans rien faire de plus, elle sourit un peu et détourne les talons pour se diriger rapidement vers l’hôpital sans oublier de lui envoyer un petit message. Merci de m’avoir écouté.