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#327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E}

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MessageSujet: #327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E} #327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E} EmptySam 24 Jan - 4:12


Le paradis a un goût d'enfer
j’aime te regarder quand tu dors, je n’ose pas te réveiller pour te dire au revoir... Souris moi, embrasse moi, jure moi que tu seras toujours là, sers moi dans tes bras comme pour me retenir..

Elle l'attire. Plus que toutes les autres. Celle-ci a toujours été sa préférée. Dès le premier regard, c'était écrit qu'elles seraient liées à jamais. Une goutte de sueur apparaît sur la tempe de Roxane. C'est la goutte du désir, de la tentation à laquelle on résiste. Elle la regarde. Longuement. Roxane sait ce qu'il va se passer maintenant. Elle a attendue ce moment toute la journée. Le moment de la libération a sonné. Plus rien ne compte. Tout ce qu'il y a autour n'a aucune importance. Cette seringue. Celle qui va pénétrer dans sa veine dans quelques instants est la seule chose qui compte. Une cave abandonnée. Des vieilles capotes usagées par terre. Une température qui ne dépasse pas les 8°. Roxane se fiche de tout cela. Car au milieu de tout ce décors glauque, il y a cette seringue que lui tend un blond, au sourire encore plus provocateur que le sien. Ô oui, Roxane veut cette dose. Elle a déjà donné un billet pour ça. Un très gros billet qu'elle a prit à Emma. C'est la fin du mois. Elle n'a plus de sous. Tout a disparue depuis plusieurs semaines maintenant. Dans la drogue, dans l'alcool, dans les boites de nuits. Dans tout ces endroits que Roxane a toujours particulièrement aimé. Les aime t-elle vraiment ?! Elle n'en sait rien. Elle n'a pas le luxe de se poser cette question. C'est dans des endroits comme cette cave qu'elle a grandit. Qu'elle s'est construite. C'est ce qu'elle est. Personne ne peut changer ça. Pas même son rêve de devenir mannequin. Il n'y a pourtant que lorsqu'elle fait des démarches pour décrocher un contrat qu'elle n'est pas défoncée. Ces moments sont une torture. Elle tient pour son rêve. Pour la gloire. Car une fois qu'elle sera célèbre tout sera différent. C'est ce qu'elle veut croire. Elle se trompe amèrement. Finalement tout sera pire. Mais elle sera aimée. Admirée de tous. C'est ce qu'elle a toujours voulu. Depuis qu'elle est gosse. Elle voulait que sa mère la regarde. Cette femme de glace ne l'a jamais fait. Seul Nathan l'a fait. Et Emma. Plus tard, beaucoup plus tard...

Il arrive le moment tant attendu. Celui de la pénétration. L'aiguille va entrer dans son bras et l'héroïne va pénétrer sa veine, son sang, son coeur, son cerveau...Bientôt, elle ressentira enfin cette sensation qu'elle aime tant. Celle qu'elle a voulu ressentir dès le réveil ce matin. Il est vingt deux heures passé. Elle a tenue jusque là. Elle a bien mérité une récompense. Son temps d'abstinence acceptable : dix heures ! Elle a déjà tenue plus. Chaque fois qu'elle était à l'hôpital et qu'elle en ressortait. Chaque fois que quelqu'un jugeait qu'il fallait qu'elle se calme. Elle écoutait. Bêtement. Ils avaient tords. Elle seule savait pertinemment ce qui était bon pour elle. C'était la drogue. L'héroïne, la cocaïne...Cette putain de drogue qui lui donnait l'impression d'être le roi du monde. Jack Dawson dans Titanic. Sans la drogue, Roxane n'était pas Roxane. Avec la drogue, elle n'était pas vraiment elle non plus. D'ailleurs qui était elle ? Elle ne le savait plus. Elle n'était pas sûre de l'avoir su un jour. Personne ? Plusieurs ? Bonne question. Elle ne savait plus qui elle était car elle avait perdue l'habitude d'être elle. Vraiment elle. Sauf...Parfois. Certains jours. Durant certaines heures lorsqu'elle était en compagnie d'Emma. Lorsqu'elle n'était pas défoncée et qu'elle n'avait pas oublié qu'Emma existait et surtout qu'elle était importante. Trop importante. Terriblement même. Emma c'était son autre drogue. Elle aussi l'avait attiré dès le premier regard. Roxane avait succombé, comme une adolescente vulnérable. Elle s'était faite avoir. Son coeur s'était mit à battre. Vite. Trop vite. Emma était entrée dans sa vie et c'était le début d'une histoire d'amour. D'une histoire de passion. D'un amour destructeur. C'était le début des ennuis. De la prison dorée dans laquelle se trouve Roxane depuis deux ans maintenant. Mais Emma, c'était aussi cette fille qui permettait à Roxane de se rappeler. De qui elle était. Ou de celle qu'elle voulait être. Elle n'a jamais trop su la différence entre les deux. Emma, c'était celle qui savait tout d'elle, le meilleur comme le pire et qui l'aimait quand même. Pourquoi ? Roxane se posait souvent la question. Mais surtout, elle se demandait pourquoi elle était éperdument amoureuse de cette jeune femme d'un monde totalement différent du sien. Elle ne savait pas. Elle avait arrêté de chercher depuis longtemps, se promettant qu'un jour elle partirait. Après tout, elle n'avait pas vraiment besoin d'Emma pour vivre. Elle avait seulement besoin de la drogue. De cette seringue qui allait enfin lui donner le plaisir tant attendu.

S.M.S de EM : "Tu dors à la maison ? J'aimerai que tu rentres Rox'...J'aimerai qu'on parle ou juste...Rentres s'il te plais. <3"
Et merde ! Emma, c'est comme un électrochoc. Une méthode que n'importe quel psychiatre aurait utilisé sur elle s'il avait su. Cet électrochoc là, il ne fonctionnait que lorsque Roxane était sobre. Une chance que la seringue n'ait pas encore prit possession de son bras. Emma veut qu'elle rentre ? Hors de question qu'elle obéisse. Roxane n'est pas un chien. On ne peut pas l'enfermer. On ne peut pas lui donner d'ordre. Emma le sait. Alors pourquoi ce message ? Si Roxane rentre, Emma gagne. Impossible. Pourtant, Emma avait déjà gagné. Le message était arrivé trop tôt. Roxane lâche la seringue qu'elle tenait fermement dans la main gauche. Elle tombe. Roxane s'en moque. Le blondinet en face d'elle est étonné. Elle ne le regarde même pas. Elle ne l'entend même pas. Elle a peur. Peur de ce pouvoir qu'Emma a sur elle. Encore une fois. Il n'y a que lorsque la drogue a prit possession de son organisme qu'Emma n'a plus aucun pouvoir. C'était trop tôt. Roxane sort de cette cave. Est ce qu'elle va rentrer ? Certainement pas.

Elle marche. Encore et encore. Les rues commencent à devenir désertes. Il est tard. Emma doit certainement dormir. Alors elle peut rentrer. Elle rejoint cet appartement dans lequel elle vit depuis un an et demi. Rien n'est à elle ici. Tout est à Emma. Elle va dans la salle de bain. Elle se penche au dessus de l'évier. Elle tremble. Beaucoup. Elle est en manque. A cause d'Emma, elle n'a pas eu sa dose habituelle. Comment fait Emma pour être plus forte que la drogue ? C'est incroyable. C'est terrifiant surtout. Roxane se dirige dans la chambre. Elle tremble toujours. Emma est allongée dans le lit. Est ce qu'elle dort ? Roxane l'ignore. Elle s'en moque. Elle se déshabille. Boxer, tee shirt. Elle s'allonge dans le lit à côté d'Emma. Elle lui tourne le dos. Roxane tremble encore. Putain de manque ! Elle a froid. Plus qu'elle le devrait. Elle soupire. Il faut qu'elle dorme. La nuit passera plus vite. Demain, demain, elle ira chercher sa dose. Demain, elle montrera à Emma qu'elle ne pourra jamais gagner contre la drogue. Que ça ne sert à rien d'essayer et qu'elle ferait mieux de partir tout de suite. Mais cette nuit...Cette nuit, Emma a gagné. Et le pire, c'est qu'elle doit le savoir. Roxane tremble. Elle est grillée.

 
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MessageSujet: Re: #327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E} #327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E} EmptySam 24 Jan - 16:44


   le paradis a un gout d'enfer
   L'amour c'est peut être la pire et la plus belle des maladies, parce que n'importe qui peut l'attraper et peut en mourir.

   
Tu soupires. Tu es fatiguée, épuisée, même. Tu t’es levée très tôt ce matin pour partir travailler et la fin de la journée approche enfin. Aujourd’hui, tu as bossé pour un studio indépendant et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’était génial. Même si tu as l’impression de ne plus avoir aucune énergie. Tu as pris des enfants en photo, pour promouvoir une grande marque de vêtement. Leurs yeux brillaient, ils étaient heureux d’être là, et c’est ça qui t’as donné l’envie de continuer toute la journée, malgré la fatigue, malgré le bruit, malgré le mal de tête qui t’avais assailli au bout d’un moment. Dans le fond, c’est cette facette là de ton travail qui te plaisait le plus. La mode, le contact des gens et le fait de pouvoir t’exprimer à travers tes photos comme tu le désirais, sans devoir te brimer. Le journalisme était bien aussi, tu n’aurais su t’en passer, mais c’était différent. Tu laissais moins parler ta fibre artistique, tu te fixais plus de limite pour ne pas choquer, pour ne pas sortir de ce qui était fait d’ordinaire. Mais c’était bien ton travail de photographe journaliste qui te permettait de vivre, et ça n’était pas déplaisant non plus, alors tu continuais. Un jour peut-être arriverais-tu à vivre de la mode, mais pour l’instant ça n’était pas demain la veille que cela arriverait. Le dernier « clic » de l’appareil photo retentit tandis que Marion, une petite de dix ans, tourne sur elle-même comme tu le lui as demandé. Sa robe est bien mise en valeur ainsi, et après un coup d’œil pour vérifier que tu ne t’es pas loupé, tu lui fais signe que c’est bon. Tu souris, tu aides à ranger un peu le plateau et tu dis enfin au revoir à tout le monde. Tu attrapes tes clés et te met en route pour rejoindre votre appartement, à toi et à Roxane.

La vérité, c’est que ton manque de sommeil est essentiellement dû au fait que cela fait quelques temps qu’elle n’a pas dormi à la maison. Vous ne faites que vous croiser en ce moment, et cette situation ne te convient pas le moins du monde. Elle rentre de soirée quand tu pars travailler et elle est déjà repartie quand tu rentres à la fin de la journée. Elle ne travaille pas beaucoup en ce moment. Tu dors mal, sans elle. Tu te stresses, et tu fais énormément de cauchemars, dans lesquels il lui arrive bien souvent le pire. Alors tu te lèves et tu vas regarder la télé en plein milieu de la nuit, parce que tu n’as rien de mieux à faire. Tu retouches tes photos, aussi. Ou tu couds. Mais de toute façon, tu n’as pas réellement le choix. Parce qu’elle est comme ça, Roxane. Tu n’y peux rien. Tu profites des moments que vous avez ensemble et puis c’est tout. Le reste du temps, tu t’efforces d’être là quand même, de venir la récupérer quand ça ne va pas et d’essayer de la rassurer, même si dans ces moments, ça ne sert pas à grand-chose dans le fond. Et tu t’y es fait… plus ou moins, en tout cas.

Bien sûr, elle n’est pas là quand tu rentres. Tu te demandes brièvement depuis combien de temps elle est partie et tu culpabilises un peu. Peut-être que si tu avais réussi à revenir plus tôt, vous vous seriez vu. Tu es pathétique, tu en viens à regretter d’avoir bien fait ton boulot maintenant, n’importe quoi. Tu avais laissé un peu d’argent sur le meuble de l’entrée et tu te rends compte qu’il n’y est plus. Génial. Tu te fou pas mal qu’elle l’est pris, le problème c’est surtout ce qu’elle va en faire. Se droguer, bien sûr. Donc elle n’a pas l’intention de rentrer ce soir non plus. Très bien. Tu es énervée maintenant, un peu. Mais pas trop quand même, parce que tu n’arrives pas à lui en vouloir bien longtemps. Tu grignotes un petit bout puis tu te mets devant l’ordinateur. Tu ne tiens pas réellement en place, tu as envie qu’elle revienne. Et tu sais qu’elle ne reviendra pas, pas même si tu lui demandes. Mais tu es obligée de tenter quand même. Tu sors ton téléphone et tu hésites, longtemps. Puis tu te dis que de toute façon, tu n’as rien à perdre. Si Roxane rentre, tant mieux. Mais elle ne le fera pas, donc… Au moins, tu auras essayé. Tu lui envoies ton message, sans grand espoir de la voir rappliquer. Ce n’est pas un ordre, juste une demande un peu désespéré. Mais tu sais qu’elle va avoir l’impression que tu essaies de lui dicter ce qu’elle doit faire ou non. Tu attends un moment, ton cellulaire t’indique qu’elle a reçu et qu’elle a lu le texto. Mais elle ne te répond pas. Ton cœur se serre un peu. Tu n’es pas déçu, tu le savais, tu la connais bien. Tu espérais juste que… pour une fois, peut-être… Bref. Il ne sert à rien d’attendre. Elle rentrera quand elle le voudra, comme toujours. Tu éteins l’ordinateur et ouvre la fenêtre pour fumer une cigarette. Ça aussi, ça t’énerve. L’effet Roxane. Tu n’avais jamais touché au tabac avant de la rencontrer. Maintenant tu en es presque dépendante, et vous n’avez pas du tout les moyens pour ça.

En désespoir de cause, tu vas te mettre au lit. Avec un peu de chance, le sommeil va te rattraper et tu vas réussir à dormir. Mais bien sûr, ça n’est pas le cas. Tu gigotes, tu n’arrêtes pas de te tourner dans le lit. Il te manque sa présence, juste ça pour être bien. Le temps passe, et tu ne dors toujours pas. Tu somnoles juste un peu, plus ou moins éveillé selon les moments. Un bruit. On ouvre la porte. Tu l’entends de très, très loin. Tu n’as aucune idée de l’heure qu’il est désormais. Deux ou trois heures du matin. Peut-être plus. Quelques instants, puis la porte de la chambre grince. Tu ne peux t’empêcher de sourire brièvement, même dans ton demi-sommeil. Roxane se déshabille puis s’allonge à tes côtés dans le lit. Tu es dos à elle. Tu la sens trembler et frissonner, et tu sais qu’elle n’a pas pris sa dose quotidienne. Tu te demandes pourquoi. Elle est rentré longtemps après ton sms, peut-être pour toi, peut-être parce qu’elle n’avait pas d’autre endroit où aller ce soir. Elle aurait largement eu le temps de se faire une injection. Mais elle ne l’a pas fait. Tant mieux. C’est comme ça que tu l’aimes le plus Roxane, quand elle ne prend rien. Quand tu peux parler avec elle, vraiment. Sans que ça dégénère, sans cri, sans insulte. Quand tu sais qu’elle pense réellement ce qu’elle te dit, aussi. Tu ouvres les yeux et tu te tournes dans le lit pour lui faire face. Elle croyait sûrement que tu dormais. Elle a froid, tu peux le sentir.

« Je suis contente que tu sois rentrée Rox… »

Tu murmures. C'est évident mais tu veux quand même le lui dire. Elle doit avoir l’impression que tu as gagné. Tu ne trouves pas. Tu es juste heureuse qu’elle soit là en fait. Peu importe l’heure, peu importe le moment, elle est quand même revenue et c’est ça le plus important. Tu déposes un bref baiser sur ses lèvres.

« Tu me manques. »
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MessageSujet: Re: #327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E} #327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E} EmptyDim 25 Jan - 2:33


Le paradis a un goût d'enfer
j’aime te regarder quand tu dors, je n’ose pas te réveiller pour te dire au revoir... Souris moi, embrasse moi, jure moi que tu seras toujours là, sers moi dans tes bras comme pour me retenir..

C'était quand la dernière fois qu'elle n'avait pas ressentit ce manque ?! Elle ne s'en souvient pas. La drogue avait prit possession de son corps et de son cerveau depuis tellement longtemps. Elle ne pensait qu'à ça. Tout le temps. Tant que son corps n'avait pas eu sa dose, elle se sentait mal. Trop mal. Parfois, hospitalisée, elle pensait être guérit. Alors on la laissait sortir. Avec un traitement et quelques semaines plus tard, elle craquait de nouveau. C'était un poison. Un poison qui avait prit possession de tout son être et dont elle n'arrivait pas à se séparer. Elle était possédée. Coincée. Enfermée. Rongée par un mal bien plus puissant qu'elle. Pourtant ce soir là, elle avait résisté. Pour Emma. Pour l'amour qu'Emma lui porte depuis deux ans. Elle avait trouvé la force suffisante en elle. Et pourtant, elle en voulait à Emma. Elle était en colère. Emma n'avait pas le droit d'avoir autant de pouvoir sur elle. C'était insupportable. Alors, elle s'était promenée. Encore et encore. Jusqu'à ce que la nuit soit suffisamment avancée. Emma dormirait, c'était le feu vert.

Elle s'allonge aux côtés de sa petite amie. Elle ne pense pas à Emma. Son cerveau est trop occupé ailleurs. Elle pense à la drogue. Roxane pense toujours à la drogue. A cette dose qu'elle a loupé ce soir. A cause d'Emma. Encore une fois. Comme à chaque fois. Elle lui en veut. Énormément. Souvent d'ailleurs. Elle lui reproche certaines hospitalisations. Emma est celle qui avait parfois appelé les pompiers, celle qui était responsable de tout ça et dans ces moments là, elle la détestait. Puis, elle guérissait. L'espace de quelques jours ou quelques semaines et là, elle l'aimait. Plus que jamais. Plus que n'importe qui. Parce que Emma, c'était Emma. Celle qui était toujours là. Celle qui était prête à tout pour Roxane. Celle qui changeait sa vie et la rendait meilleure. Là, et seulement là, Roxane pouvait l'admettre. C'était leurs bons moments. Les moments de bonheur du couple. Elles vivaient heureuse. Elles s'aimaient. Se réjouissaient du temps passer ensembles. Puis Emma ne suffisait plus. Roxane voulait autre chose. Elle voulait plus. Plus de liberté. Plus de pansement sur ses cicatrices. La drogue devenait la seule chose qui pouvait l'aider. Sous drogue, elle ne pensait plus à sa vie de merde. Elle ne pensait plus à sa mère. A son frère. Emma ne suffisait pas à apaiser son esprit. Il lui fallait toujours plus. De la cocaïne, de l'héroïne. Et des femmes aussi. D'autres femmes. Plus de femmes. Elle baisait sans même prendre du plaisir mais ça n'avait pas d'importance. Ce qui comptait, c'était d'être libre. D'être vivante.

Emma se tourne vers elle. Elle ne dort pas. Le corps de Roxane tremble toujours. De froid mais de manque surtout. Elle voulait cette dose d'héroïne alors pourquoi elle ne l'a pas prit ? Emma avait été plus forte ce soir. Elle ne le serait sans doute pas demain. Roxane ne la regarde pas. Elle en est incapable. Elle est mal. Elle a mal. Son corps tout entier est en train de trembler. Elle a l'impression de brûler. Il lui réclame ce qu'elle lui doit. Ce qu'elle lui a refusé ce soir. Et à côté, il y a Emma. Qui la réclame elle. Qui semble heureuse de la voir. Roxane soupire. « Je suis contente que tu sois rentrée Rox… » Roxane la regarde rapidement. Elle ne s'attarde pas sur sa petite amie. Elle souffre. Elle ferme les yeux. Les ouvre de nouveau. Un léger baiser sur ses lèvres. Cela ne la réchauffe pas. Cela n'apaise rien du tout. Elle aurait aimé pourtant. « Tu me manques. » Un nouveau soupir. Elle met sa tête en arrière, passe sa main sur son visage. Avec violence. Elle ne regarde plus Emma. Elle ne peut pas. Elle est en manque. Roxane se redresse. Elle ouvre le tiroir de la table de chevet. Subutex ! Un traitement miraculeux qu'elle ne prend pratiquement jamais. Il n'est pas compatible avec la drogue. C'est un substituant. Il ne faut pas mélanger. Ce soir, elle peut le prendre. Elle sera un peu apaisée. Elle ira mieux. L'espace de quelques heures au moins. Elle porte la petite pilule à sa bouche et se recouche. Elle ne regarde toujours pas Emma.

De longues minutes silencieuses. Roxane doit dire quelque chose. Elle le sait mais elle ne sait pas quoi dire. Que dire à Emma ? Elle l'aime. Elle le sait. Elle le lui a déjà dit. Quelques fois. Certainement pas plus de cinq. Elle n'aime pas dire ces mots là. Elle les avait dit à Nathan et il s'est tué. Alors, elle ne veut plus les dire. Elle a peur. Peur qu'Emma disparaisse. Qu'elle la quitte. Emma devrait partir d'ailleurs. Roxane en a conscience. C'est une petite amie de merde. Emma est souvent seule, malheureuse. Pourtant, elle est encore là. Dans ses moments de lucidité, Roxane s'en veut. Elle se déteste. Encore plus que d'habitude. Emma mérite mieux. Emma mérite d'être heureuse. Emma est belle. Intelligente. Sexy. Elle doit vivre sa vie. Elle doit disparaître de celle de Roxane. "Je suis désolée..." Elle a parlé. Elle a eu la force. Cette fois, elle la regarde. Elle la trouve belle. Terriblement belle. Même dans la pénombre de la chambre, elle peut admirer sa beauté. Un silence. Long. Très long. "Emma...Tu mérites mieux..." C'est vrai. C'est sincère. Cela fait longtemps qu'elle ne l'a pas été. En ce moment, ce n'est pas la meilleure période pour Roxane. La drogue est trop présente. Dans ces moments là, elle peut être un monstre. Pas ce soir. Ce soir, elle est lucide. Elle est elle-même. Ou pas. C'est peut être avec la drogue qu'elle est vraiment elle-même. Elle l'ignore. "Combien de temps tu vas t'emmerder avec moi Emma ?" C'est la vrai question. Roxane est un boulet. Une merde. Une raté. Pas Emma. Emma c'est une femme brillante. Une superbe photographe. Une grande journaliste. Elle doit se marier, avoir des enfants. Roxane ne pourra jamais lui offrir cela. Jamais. Même si elle le désirait. Elle ne pourrait pas. Roxane, elle est cassée. Depuis longtemps. Trop longtemps. A cause de cette mère. A cause de son père. A cause de Nathan.

  
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MessageSujet: Re: #327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E} #327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E} EmptySam 31 Jan - 18:39


le paradis a un gout d'enfer
L'amour c'est peut être la pire et la plus belle des maladies, parce que n'importe qui peut l'attraper et peut en mourir.

Tu es amoureuse, c’est indéniable. Un peu plus chaque jour depuis les deux ans que votre histoire dure. Tu n’avais jamais éprouvé ça avant, c’est assez étrange lorsque tu y réfléchis. Ce besoin irrépressible d’être avec elle, de la voir bien pour te sentir bien toi aussi. Sauf qu’avec Roxane, ça n’était pas évident. Vous aviez vos bons moments bien sûr, comme tout le monde. Mais dans l’ensemble, vous traversez surtout des périodes compliquées. Des périodes où tu sais qu’elle sort, qu’elle boit, qu’elle se drogue et pire encore, qu’elle te trompe. Mais tu supportes, en espérant que ça s’arrangera, qu’elle sera sobre, un peu, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Quelques jours, quelques semaines, qu’importe. Au moins, dans ces moment-là, elle est tout à toi. C’est là que tu la préfères, là que tu es véritablement heureuse. Là que tu peux lui dire à quel point elle compte pour toi. Oh, ça, tu lui as dit. Souvent, trop, peut-être. Mais quand elle est sous l’emprise de la drogue, tu sais qu’elle s’en moque. Que tout ce qu’elle veut, c’est se sentir libre, tout en sachant – peut-être – que toi tu es toujours là, et que tu l’attends sagement à la maison. Parce que tu n’es jamais parti en deux ans. Souvent, tu en as eu envie. De te sentir libre, toi aussi. Libre de faire ce que tu veux, libre de vivre sans elle, libre de ne pas souffrir. Mais tu n’avais jamais sauté le pas, simplement parce que sans elle, tu sais que tu meurs, que tu étouffes. Roxane, c’est comme un poison. Ou une drogue. C’est ça, c’est un peu ta drogue à toi lorsque tu y penses. Sauf que toi, tu n’as besoin que d’elle.

Elle s’allonge enfin à tes côtés tandis que tu somnoles. Elle est revenue. Tard, certes. Longtemps après que tu le lui ai demandé. Mais tu t’en moques complètement. L’important, c’est qu’elle soit là. Demain tu travailles, mais tu n’y penses même pas. Peu importe en vérité. Tu seras fatigué, mais tu préfères largement cela à ne pas l’avoir vu aujourd’hui encore. Elle est mal, tu t’en rends bien compte. Elle tremble, et tu sais que le froid n’a qu’une place minime là-dedans. Elle est en manque, réellement. Et tu ne peux rien faire contre cela. Tu sais très bien que ni tes mots, ni tes baisers n’y changeront quoi que ce soit. Son corps réclame la drogue à laquelle il n’a pas eu droit ce soir. C’est son due après tout, elle en prend depuis si longtemps… Tu rêves bien souvent qu’elle arrête. Tu essaies de l’y pousser, de l’encourager. Tu l’a même envoyé à l’hôpital, et tu as culpabilisé comme jamais en voyant à quel point elle te détestait pour ça. Mais tu agissais pour son bien, pour qu’elle puisse guérir. Un jour, une semaine, un moins, qu’importe. Après elle replongeait, mais au moins elle avait fait le break dont son corps avait besoin. Tu l’as vu dans tous les états possibles et imaginables Roxane. Tu as même crains le pire possible pour elle. Une overdose. C’est ton cauchemar, ça.

Elle est en colère contre toi. Tu n’as même pas besoin de te tourner vers elle pour le savoir. Elle t’en veut parce qu’elle n’a pas eu sa dose ce soir-là. Elle t’en veut pour ce que tu lui fais subir, pour le manque, pour être si mal en l’instant. Tu ne te sens pas coupable. Au contraire, tu te dis que si tu as pu éviter d’une manière ou d’une autre qu’elle se fasse encore du mal, tant mieux. Tu n’aimes pas savoir qu’elle t’en veut, ceci dit. Tu lui parles, tu lui fais un baiser, bien que dans le fond tu saches très bien qu’elle souffre trop pour l’instant pour que tes paroles aient un quelconque effet sur elle. Elle soupire, te regarde à peine et toi tu patientes. Elle ouvre le tiroir de sa table de chevet pour pendre un substituant à la drogue histoire que la crise de manque puisse passer, au moins un peu. Tu te demandes brièvement depuis combien de temps elle n’a pas été en état de le prendre. Longtemps, ça c’est sûr, beaucoup trop longtemps.

Le silence retombe. Les secondes se transforment en minute sans que Roxane ne pipe mot. Toi, tu finis par te remettre sur le dos, laissant le temps qu’il faut à ta petite amie pour se décider à parler. Et pour que le cachet qu’elle vient de prendre fasse effet, surtout. Tu refermes les yeux en attendant, sachant très bien que cela peut être très long. Le calme ambiant ne te gêne pas. Tu es juste soulagée qu’elle soit là. Qu’elle n’ait rien pris aussi. Qu’il n’y ait pas de cri, pas d’insultes gratuites et de disputes pour ce soir. Vous ne vous disputez pas tous les jours non plus bien sûr, mais c’est toujours ce qui te fait le plus mal. Plus que l’absence, plus que la drogue avec laquelle Roxane s’empoisonne la vie peut-être. Tu détestes devoir t’énerver, devoir lui hurler dessus pour qu’elle entende ce que tu as à lui dire parfois. Devoir l’entendre te faire du mal lorsqu’elle n’est pas vraiment elle-même. « Je suis désolée… ». Elle parle. Tu te tournes à nouveau vers elle et tu te rends compte qu’elle te regarde. Tu fronces les sourcils. Tout le monde comprendrait pourquoi elle s’excuse en l’instant, pas toi. Elle ne t’a rien fait. Tu l’excuses beaucoup trop facilement et tu le sais, mais pour toi, ça n’est pas de sa faute. La seule chose pour laquelle tu lui en veux, c’est les tromperies. Pour le reste, tu es toujours parvenue à l’excuser. Tu es amoureuse, et tu as de la merde dans les yeux te disent parfois tes amis. Mais tu ne les écoute pas. « Emma… Tu mérites mieux… ». Tu glisses ta main dans la sienne. Tu ne veux pas qu’elle dise cela. Roxane, pour toi, ça n’est pas qu’une droguée. Tu n’aimes pas qu’on la regarde comme telle, qu’on la nomme comme telle. C’est une personne à part entière. Une femme sexy, une femme avec du caractère. Douce quand elle veut aussi. Torturée, c’est le moins que l’on puisse dire. Tu ne l’as jamais vu comme une moins que rien, tu n’as jamais porté ce regard-là sur elle. Tu ne t’es jamais senti supérieure. Jamais. Pas une seule fois en deux ans. « Combien de temps tu vas t’emmerder avec moi Emma ? ». Tu sais que sa question est sincère, qu’elle pense vraiment qu’il faudrait que tu partes, que tu serais plus heureuse sans elle. Mais toi tu sais pertinemment que ça n’est pas le cas. Sans elle, tu mourrais. Sans elle, ta vie n’aurait plus aucun sens. Tu te retrouverais juste seule, comme une conne. Seule et encore plus malheureuse que tu peux l’être parfois actuellement. Tu as besoin d’elle, terriblement.

« Ne dis pas ça, s’il te plait… ». Tu l’embrasses de nouveau, plus longuement, cette fois-ci. Tendrement aussi. Tu la regardes avec amour. Tu sais qu’elle n’aime pas que tu la regardes comme ça, mais tu t’en fou complètement, tu n’y penses même pas. Parce que tu sais aussi qu’elle sait que tu l’aimes, et que c’est ce regard que tu peux lui porter qui le lui fait comprendre. C’est plus fort que toi. Elle est belle. Tellement. « Je n’ai besoin que de toi, d’accord ? ». Tu as dû le lui dire des centaines de fois, tu espères qu’elle te croit. Tu ne désires personne d’autre qu’elle. Tu n’as jamais désiré quelqu’un autant qu’elle et surtout, tu n’as besoin de personne d’autres, tu ne regardes personne d’autres depuis que tu es avec elle. « Je ne compte aller nulle part Rox… Je t’aime, tu comprends ça ? ». Tu as presque les larmes aux yeux maintenant. Tu es trop sensible. C’est juste ridicule. Tu es ridicule Emma. Tu lui dis que tu l’aimes beaucoup trop souvent et tu le sais. Parfois, tu as peur que ça finisse par la saouler et qu’elle s’en aille. Tu as tout le temps peur qu’elle parte de toute façon. Tu as conscience qu’elle aimerait partir. Elle te l’a déjà dit lorsqu’elle était sous l’emprise de la drogue. Elle se sent prisonnière de toi. Ça te fait mal de te dire ça. Tu voudrais qu’elle se sente libre tout en restant avec toi. « Je ne voulais pas que tu aies l’impression que je te forçais à rentrer, ça n’était absolument pas le cas… Tu n’es obligé de rien, j’espère que tu le sais. ». Ça t’a presque échappé. Mais tu n’aimes pas l’idée qu’elle croit que tu cherches à lui dicter un quelconque choix, une quelconque façon dont elle devrait mener sa vie. Tu avais envie de la voir, c’est tout.

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#327a Le paradis a un goût d'enfer {R&E}

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