Nom : berlanga. √ Prénom : pedro. √ Âge : il est âgé de trente-cinq ans. √ date et lieu de naissance : il est né le six juin, à nashville mais a grandi à memphis, où une large partie de sa famille réside. √ vos origines : ses parents sont tous les deux mexicains, originaires de torreón. ils sont venus s'installer aux états-unis un peu avant la naissance de pedro √ Métier : une place l'attend dans la firme tenue par son oncle mais pedro tarde à prendre ses fonctions. il faut dire que depuis son divorce, il peine à envisager son avenir et se complaît dans sa morosité. √ Orientation sexuelle : il n'a jamais eu aucun doute sur celle-ci: il aime bel et bien les femmes. même si, il doit l'avouer, pour l'instant, il y est particulièrement allergique. le fait que sa femme l'ait délaissé à la première occasion venue n'y est probablement pas étrangère. √ Statut matrimonial : divorcé, bien malgré lui. si ça n'avait tenu qu'à lui, il serait encore marié. √ côté financier : sa pension de l'armée lui permet de joindre aisément les deux bouts pour l'instant mais ce n'est pas le luxe non plus. tôt ou tard, il faudra bien qu'il reprenne un cours de vie normal. Caractère : avant l'irak, avant son divorce, pedro était un homme investi. fidèle, loyal, aimant, il n'avait d'yeux que pour sa femme. bien que téméraire, il avait la tête sur les épaules et n'avait pas peur des responsabilités. malheureusement, les événements récents l'ont rendu ombrageux, taciturne, boudeur et peu enclin à satisfaire son entourage. l'homme généreux qu'il est au fond n'est pourtant pas loin et ses qualités affleurent la surface quand il se sent vulnérable. borné, il refuse toutefois de changer son attitude et prend les jours comme ils viennent. après tout, son avenir, il le voyait tout tracé et maintenant, ce n'est plus qu'un brouillard épais qui ne lui donne aucune envie de s'ouvrir aux autres. √ groupe : coeur de pierre.
the last songSa carapace actuelle, Pedro n’a pas eu grand mal à la fabriquer. Bien qu’élevé par des parents aimants, il a vécu dans un quartier chaud de Memphis. À l’époque, faire preuve de faiblesse pouvait s’avérer un danger et étant l’ainé d’une belle fratrie de Berlanga, c’est tout naturellement que Pedro s’est imposé comme le protecteur, le rempart face à la misère et la violence. Confronté à une réalité qui le dépassait, l’adolescent s’est forgé une armure imparable qui a rapidement fait de lui une personnalité du quartier. Pour les uns, il représentait l’avenir, un futur brillant, plein d’espoir, la preuve que la jeunesse pouvait se relever et démontrer des qualités humaines encourageantes. Pour les autres, par contre, il devint un élément solide, sur lequel on pouvait compter, qui ne risquait pas de se dérober au moindre problème. Ainsi, Pedro a réussi à maintenir un certain équilibre au sein de sa famille en endossant un rôle adulte quand il aurait dû jouer au football sur les terrains locaux tout en nourrissant la confiance des gangs qui, en échange, laissaient ses frères et sœurs tranquilles. Du moins, il a réussi à donner le change jusqu’à ce qu’un drame éclate et fasse tout basculer. C’est à ce moment-là qu’il a pu compter sur les siens – et particulièrement ses parents – pour retrouver une voie praticable. L’armée, si elle ne lui était jamais apparue comme une porte de sortie, devint son seul moyen de s’en sortir et si, à présent, Pedro porte sur sa jeunesse un regard mitigé, il a conscience qu’il a eu de la chance. Pour le même prix, il aurait pu finir parmi les anonymes, les victimes collatérales des œuvres des bandes opposées.
√ Celle qui allait devenir son épouse – puis ex-femme – il l’a rencontrée durant son entrainement dans le corps des marines. C’est en effet par le biais de l’un de ses amis qu’il a fait la rencontre de la jeune afro-américaine pour qui il eut un coup de foudre instantané. Toutefois, si le frère de la demoiselle – et compagnon d’armes de Pedro – a vu l’étincelle d’un œil amusé, ça n’a pas été du tout le cas pour les parents de Pedro comme pour ceux de sa fiancée. Est-ce que la réticence des deux familles a pu précipiter les choses ? Probablement. Car pour les deux âmes en quête de liberté qu’ils étaient à l’époque, ça a été un élément dominant dans leur décision de convoler. Se seraient-ils quand même mariés s’ils avaient attendu ? S’ils avaient laissé les années préparer le terrain ? Peut-être. Mais à l’époque, Pedro vivait mal cet aiguillage forcé et il ne supporta pas qu’on veuille lui ôter la seule chose qui lui avait redonné le sourire. Quant à la jeune femme, peut-être qu’elle cherchait à s’extraire d’un schéma familial étriqué, peut-être qu’elle l’aimait vraiment, Pedro ne le sait pas. Il sait juste qu’ils se sont mariés prématurément, qu’un enfant est venu consolider leur union, bientôt suivi d’un second. Ça aurait dû leur assurer un avenir radieux mais après des mois d’absence, la mort de son meilleur ami – et frère de sa femme – et une désillusion totale, leur amour n’a pas tenu le choc.
√ Son quotidien ne varie pas beaucoup. Il ne cherche pas de travail, erre dans la maison qu’il loue, veille comme il peut sur ses enfants et évite soigneusement les appels téléphoniques maternels. Il n’a rien d’une fée du logis, raison pour laquelle l’arrivée d’Amalia dans leur vie fut plus qu’une bénédiction. Ce n’était pourtant pas évident de voir un quelconque soulagement chez l’ex-marine puisqu’il accueillit cette nouveauté d’un œil morne et d’humeur bougonne. Et pour cause, il n’avait rien demandé, lui, même s’il était évident qu’il ne gérait rien du tout, ses enfants moins que tout. (Mal)heureusement pour lui, la communauté latine a un don pour se serrer les coudes et c’est donc sûrement par le biais de sa mère qu’il vit cette apparition sur son porche, un beau matin. Il en eut la confirmation quelques jours plus tard quand, sans la moindre subtilité, sa mère l’appela pour s’enquérir de sa journée. Il apprit ainsi qu’elle avait parlé de ses problèmes personnels au père Mauricio qui, de bon cœur, trouva rapidement une solution à un problème pour lequel il ne pouvait que compatir. D’ailleurs, ce n’est pas la seule attention que Pedro reçut de son entourage puisque plusieurs personnes lui apportèrent des plats familiaux, lui assurant que ça ne les dérangeait pas. Il fallut qu’il use de sa voix rauque et d’un ton qui résonnait comme le tonnerre pour qu’enfin, les délicates attentions s’éparpillent puis disparaissent. De cette période où il fut assailli par les siens, il ne reste qu’Amalia. Et encore, même elle, il semble avoir réussi à la faire fuir récemment.
√ Si sa blessure est officiellement guérie, elle le fait toutefois encore souffrir souvent. Étant du genre à intérioriser ses maux, Pedro cache sa douleur dans un mutisme maussade et il n’y a guère que la nuit, quand tout son corps semble s’éveiller, qu’il ne parvient à réprimer des grondements agacés tandis qu’il se retourne sans cesse dans son lit. Quand sa cicatrice se fait oublier, il peut passer une journée agréable mais son manque d’exercice et sa complaisance à rester cloitré chez lui n’aident pas son corps à se remettre du traumatisme. De plus, il est incapable de rester debout durant plusieurs heures et il a toujours besoin, à un moment ou un autre, de trouver un endroit où s’avachir pour faire baisser la pression sur sa colonne vertébrale. Sa mère ne supporte pas de le voir dans cet état et n’hésite pas à le sermonner, lui assurant que c’est parce qu’il n’a pas suivi complètement sa médication et qu’il a pris sa rééducation à la légère qu’il en est là. Pedro ne préfère pas lui répondre parce que tout ce qu’il pense, lui, c’est que ça fait des mois que sa vie se fait la malle et qu’il n’a d’autre choix que de la regarder s’effriter devant lui, certain que plus jamais les choses ne pourront redevenir comme avant.
story of my life« PAPAAAAAAAAA ! » Le cri strident tira Pedro de sa torpeur. L’esprit embrumé, encore à demi-plongé dans le rêve qu’il faisait, il se redressa sur un coude, cherchant à se repérer. Où était-il ? Quel jour était-on aujourd’hui ? Cela faisait presque un an qu’il était rentré à Memphis mais chaque réveil le laissait dans ce même état de désorientation. L’appel résonna à nouveau puis Pedro crut déceler des larmes dans la voix de son benjamin.
« Quoi—qu’est-ce qu’il se passe ? » gronda-t-il en tentant de se dépêtrer des draps qui s’étaient entortillés autour de ses jambes. La porte s’ouvrit brusquement et les deux tornades qui lui servaient de fils firent irruption dans la chambre, le premier les yeux écarquillés, le second se frottant les yeux, le nez plein de morve.
« Je l’ai pas fait exprès » s’exclama Alejandro pour devancer les accusations de son cadet.
« Il ne voulait pas me laisser la manette alors j’ai voulu la lui prendre et son maillot est resté accroché et— » « MENTEUR, TU L’AS FAIT EXPRES ! » s’égosilla Sebastian, rouge de colère. Un soupir s’échappa de la large carcasse de Pedro qui dévisagea ses fils d’un air effaré. Il n’avait pas été préparé à ça et pourtant, il les aimait, ces gosses. Mais il était si souvent parti qu’il avait parfois le sentiment de ne pas les connaitre. Alejandro avait les yeux de sa mère mais Pedro voyait surtout les traits hérités des Berlanga. Parfois, il décelait des mimiques qu’il rattachait instinctivement à ses frères, lorsqu’ils étaient gamins. Quant à Sebastian, il avait le teint plus clair mais il tenait beaucoup plus de la famille de sa femme. Ex-femme. Il devait se le rappeler constamment, ça aussi. Qu’il était seul, ou presque, face à ses responsabilités.
« Bon, ça va, calmez-vous. Je t’en achèterai un autre, de maillot, si c’est si important » lâcha-t-il pour faire revenir le calme au plus vite. Malheureusement pour lui, cela sembla avoir l’effet tout contraire puisque la colère de Sebastian se décupla et il fustigea Pedro de sa voir hululante :
« IL ÉTAIT SIGNE, IL ÉTAIT UNIQUE CE MAILLOT ! » Le père dépassé n’eut pas l’occasion de répliquer, le jeune garçon avait déjà tourné les talons pour sortir de la pièce comme une furie, claquant violemment la porte dans son sillage, pour bien marquer sa rage. Décontenancé, Pedro porta son attention sur le fauteur de trouble qui secouait la tête d’un air consterné :
« T’es vraiment bête quand tu t’y mets, tu le sais, ça ? » Pedro fut bien tenté de lui ordonner de la fermer mais ça n’aurait rien arrangé alors il ravala ses mots et se redressa de toute sa hauteur. Ça, au moins, ça marchait encore, c’était bien la seule chose qui puisse impressionner ses fils.
« Va t’habiller et trouve-moi les clés de la voiture, on va aller lui chercher un autre maillot » grinça-t-il avant de partir en quête d’un vêtement propre – tâche qui ne fut pas aisée puisque cela faisait une semaine que la lessive n’avait pas été faite. Et pour cause…
« Tu sais… » commença Alejandro, laissant volontairement sa phrase en suspend pour regagner l’attention de son père.
« Tu sais quoi ? » marmonna Pedro en enfilant un jean.
« Si Amalia était là… elle pourrait peut-être le réparer, ce maillot ». Pedro s’immobilisa, les doigts sur la boucle de sa ceinture. Lentement, il tourna sa large silhouette vers son fils ainé pour lui lancer un regard impatient. Voilà. Bien sûr que ça allait revenir sur le tapis. Ils n’avaient eu de cesse de le lui faire sentir, ces derniers jours, combien Amalia manquait à leur quotidien. Pedro avait fait la sourde oreille, comme s’il ne saisissait pas le sens de leurs sous-entendus. Il s’était efforcé de leur prouver qu’ils avaient tort mais les grimaces qu’il découvrait quand ils s’installaient devant leur assiette étaient non-équivoques. Quant à leurs vêtements, ils avaient probablement commencé à enfiler des habits qu’ils laissaient d’habitude de côté. Lui-même devait admettre que l’absence de la jeune femme se faisait cruellement sentir mais il était hors de question qu’il le leur avoue. Borné, Pedro l’était et s’il regrettait le départ d’Amalia, il ne voyait pas trop ce qu’il pouvait faire pour y remédier. Alejandro, visiblement, avait un autre point de vue sur la question :
« C’est quand que tu vas aller t’excuser ? » Un silence pesant s’installa entre les deux Berlanga et si Pedro fut tenté de le secouer comme un prunier, il fut également contraint de constater qu’il avait de qui tenir. Lui-même s’était toujours montré plutôt sûr de ce qu’il voulait alors pouvait-il en vouloir à un gamin de neuf ans de faire de même ?
« Et si tu te mêlais de ce qui te regardait ? » suggéra Pedro, une pointe d’ironie dans la voix. Pour toute réponse, Alejandro croisa les bras sur son torse étroit, défiant son père de croire que la discussion était close.
« Je me mêle de ce qui me regarde puisque depuis qu’elle est partie, c’est horrible ici ! » L’attaque eut plus d’impact que Pedro voulait bien le laisser paraitre et il mit une bonne vingtaine de secondes avant de répliquer, comme si c’était là le point final de l’argumentation :
« Elle est partie, elle est partie, hein ? Je ne lui ai rien fait, c’est elle qui a voulu s’en aller. Et puis je ne sais même pas où je pourrais la trouver s’il me venait à l’esprit de la chercher ». Tiens, prends ça, petit malin. Mais le sourire qui s’afficha sur les lèvres d’Alejandro le fit subitement déchanter.
« Oh, mais moi je sais où tu peux la trouver… »all the single ladyton pseudo : lw.
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