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Heels, my dearest heels...Part 2

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MessageSujet: Heels, my dearest heels...Part 2 Heels, my dearest heels...Part 2 EmptyLun 30 Mar - 18:54


Heels, my dearest heels...Part 2
Une affaire de chaussures entre Trent et moi

L'effort est intense. Les pas difficiles. Je me rappelle ces jeux à l'école où nous attachions une jambe à celle d'un camarade et tentions de franchir le plus rapidement possible la ligne d'arrivée. Certains trouvaient rapidement leur vitesse de croisière. D'autres s'emmêlaient les pinceaux parce qu'ils ne parvenaient pas à avancer au même rythme. En ce qui nous concerne, je dirais que nous ne sommes dans aucun de ces cas. Ou les deux à la fois. Tantôt binôme fort à la volonté infaillible, tantôt combinaison instable qui menace de s'effondrer. Jamais chemin ne me parut aussi long et escarpé, comme s'il nous était impossible de quitter cet endroit. Non seulement notre ivresse était un réel handicap, mais l'environnement dans lequel nous progressions s'avérait d'autant plus hostile. De toutes parts, nous étions poussés, gênés, forcés de changer notre trajectoire, brusqués sans qu'aucune excuse ne soit prononcée. Cela me donnait encore plus d'énergie pour atteindre notre objectif. Et soudain, la fraîcheur de la nuit nous saisit, faisant naître sur ma peau une chair de poule presque instantanée. Je ne me rappelais pas être arrivée dans une robe aussi légère ! Qu'est-ce que j'aurais donné pour une ceinture gibaud chauffante, là, tout de suite ! Je me voyais déjà emmitouflée sous une pile de couvertures, recroquevillée dans un cocon de chaleur et invisible aux yeux du monde. Plus personne n'existerait. Plus personne ne saurait que moi, j'existe encore. Il nous fallut à peine quelques secondes pour trouver du regard notre voiture avec chauffeur. C'est à ce moment-là qu'il me demanda comment je m'appelais. Je souris, un air de malice sur le visage et  répondis.

" Tu l'sais bien, gros bêta ! Blondie ! "

Pourquoi pas d'abord ? J'étais blonde. Pas pour de vrai mais les racines, on ne les choisit pas ! Et puis je le voyais mal s'attarder sur le sommet de mon crâne en demandant davantage d'explications. Je ne savais pas pour combien de temps j'allais être cette star montante du music hall, alors autant en profiter encore un peu. Je l'accompagnai jusqu'au taxi, l'aidant à grimper à l'intérieur. La destination annoncée n'était pas du goût de Monsieur Volant et je crois bien que nous non plus, nous ne lui plaisions pas. Il ne voulait pas perdre une course pour deux saoulards incapables de se rappeler un nom de rue mais il était hors de question qu'on le laisse partir sans nous. Dieu merci, j'avais réussi à me reprendre depuis l'étreinte soudaine de tout à l'heure. Je donnais donc mon adresse en poussant Monsieur Gerbe afin d'avoir un peu de place.

Le trajet n'était pas long puisque je vivais dans le même quartier, mais sans moyen de transport nous y serions encore demain et peut-être même le jour d'après. Je réglai à Monsieur Volant le prix de la course et sortis en douceur de la voiture, toujours attachée à mon coéquipier. Il nous fallait grimper quelques escaliers avant d'entrer, regagner ensuite l'ascenseur et monter un étage -une fois encore, pour cause de flémingite aigue- avant d'atterrir dans mon studio. Douze mètres carrés, ce n'est pas bien grand. Mais douze mètres carrés fonctionnels, ce n'est pas si mal ! J'ouvrai la marche en douceur, incitant comme je le pouvais mon comparse à me suivre, jusqu'à ce que nous arrivions devant ma porte. Je pensais coussins, matelas, ouate délicieusement moelleuse, polaire tout doux, clés... Clés ?

" Elles sont là. Je sais qu'elles sont là. Elles m'ont déjà fait le coup je ne sais cooombien d'fois ! Je l'savais qu'ça m'arriverait encore, je-le-savais ! C'est pourtant pas compliqué, quand on a une passoire à la place du cerveau... PASSOIRE !!! "

Et oui, sans déconner, il y avait bien une passoire. Un modèle unique foncièrement dégueulasse à première vue, recouvert de terre et de plantes mortes, aux couleurs délavées et qui n'inspirait rien d'autre que le dégoût. C'est précisément pour cette raison qu'un double des clés se trouvait à l'intérieur et tout le monde pouvait y avoir accès...si on voulait bien fourrer la main dedans ! Je n'hésitai pas une seconde de plus, ravie d'être aussi géniale, et plongeait mes doigts dans la terre pour récupérer un autre Graal. Je chantonnai presque en ouvrant la porte. J'attendis ensuite qu'il soit entièrement à l'intérieur pour la refermer derrière nous.

" Installe-toi où tu ve...où tu trouveras de la place ! Désolée pour le désordre... "
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...Part 2 Heels, my dearest heels...Part 2 EmptyMar 31 Mar - 20:03


Heels, my dearest heels...Part 2
Une affaire de chaussures entre Trent et moi

Sacré effort, oui, c'est peu dire mais tout n'était qu'instant fugace. Même les sentiments se mélangeaient à nouveau. L'angoisse diminuait, le sang circulait.

- Ah oui, Blondie.

Il sourit. Un vrai joli sourire. Comme quoi tout peut arriver. Même quand on est grave bourré. Assez même pour ne pas douter. Au contraire, l'information avait l'air de confirmer quelque chose, comme si au fond, il le savait déjà. Comme si, même, il avait toujours su. Comme s'il avait toujours connue cette petite bouille blonde, ce petit ange protecteur aux yeux pétillants. Il faut dire qu'ils étaient reliés. Les fils connecteurs valent tous les serments. La preuve concrète et matérielle a un impact certain, il a confiance, même si ce n'est certes pas toujours pratique. Et puis il aime bien la regarder, Blondie. Sa tête lui revient bien. Son corps aussi.

Le voyage fut peut être rapide, mais suffisant pour une nouvelle virée en apesanteur, faut dire que ça peut tanguer. Il réussit quand même à balancer au chauffeur avant de sortir que son taxi puait, mais il est possible que l'odeur est simplement suivi ses propriétaires... La réponse n'atteignit pas son cerveau. Faut dire que Blondie en avait de belles. Elle voulait vraiment lui faire traverser le parcours du combattant dans cet état ? Elle oubliait donc qu'il était grand blessé ? Mauvaise infirmière va ! Tantôt ange, tantôt dragon ! Très clairement, il lui fit un caprice dans l'ascenseur. L'ascenseur c'est quand même hyper traître. Tu t'arrêtes bien paisible, tu es même bercée par le petit courant montant et après tu devrais te remettre en route ? Non, c'est vache. Le ronronnement des étages ça lui allait plutôt bien. Mais bon, elle eut le dernier mot... Une fille hein.

Appuyé contre le mur, tirant une tête de quinze mètre, il attend patiemment que Mademoiselle retrouve ses clés, la preuve qu'on était mieux dans l'ascenseur, en plus là les portes s'ouvrent toutes seules, c'est pas merveilleux ? Evidemment, quand elle plongea la main dans un pot de fleur dégueulasse, il eut du mal à saisir d'autant plus qu'il fut un peu brutalement déséquilibré bien qu'elle n'ait pas utilisée la main attachée à la sienne. Encore heureux qu'elle avait trouvé une solution rapide, sinon, il aurait accepté de troquer l'ascenseur contre le paillasson. Mais l'énergie est contagieuse et la porte ouverte ouvre de nouvelles portes... Répétitif, vous avez dit ?

Jusque là... être collé n'était pas si difficile à vivre, mais dans les douze mètres carrés, ça risquait d'être plus comique. Même si ce n'est pas grand... trouver de la place pour un signifiait trouver de la place pour deux ! Découvrant l'espace, il est encore assez vif pour y abandonner un regard curieux. Effectivement, c'est bordélique. Il l'entend refermer la porte. Comment pouvait-elle prétendre stocker autant de chose dans un si petit espace ? Pour autant, il y avait comme un certain aménagement du désordre... Non, c'était le bordel point.

Il fait un pas, deux, tangue encore... raccorde son équilibre... Les premiers pas sont toujours un peu plus difficiles à lancer. Il y a un état où tu sens que t'es totalement à l'ouest mais ça te passe au dessus, il devait en être là avec un pied en vrac, l'estomac en compote et la tête prête à exploser. Il tenta l'espèce de canapé-lit mais glissa mystérieusement et atterrit finalement au pied du dit canapé, ayant probablement entraîné Blondie dans cette direction. Ayant atterri par là même occasion dans une vraie caisse à jouets ou cabinet moderne de curiosité, il jeta un oeil à deux trois objets qui se trouvaient par là, les dégageant de sous ses fesses par la mêle occasion. Ca allait du stylo mâchonné, de feuilles de papiers à... un minuteur de cuisine d'une forme plutôt originale, un gadget... Il le tourne machinalement, il s'enclenche puis se bloque au bout de deux, trois secondes à peine, assez pour que ça le contrarie.  

- Il marche pas... T'as pas un tournevis ?

Les manies survivent mieux à l'alcool que les bonnes intentions. Faut dire qu'il avait tendance à se contrarier face aux appareils qui ne fonctionnent pas. Peur de la panne peut être ou besoin de contrôle.
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...Part 2 Heels, my dearest heels...Part 2 EmptyMer 1 Avr - 23:12


Heels, my dearest heels...Part 2
Une affaire de chaussures entre Trent et moi

Des yeux qui s'écarquillent, un éclat de rire retenu dans la gorge et un mouvement brusque...que dis je ? Une claque qui vient frapper contre la main de Monsieur Gerbe pour faire sauter l'engin de ses doigts. Le bougre s'empresse de riposter en vibrant sur le sol par intermittences, alors je n'ai pas d'autres choix que de le faire taire à l'aide du premier coussin venu.

" C'est pas grave, j'en ai plein d'a..! Je ferai sans, tant pis ! L'abstinence n'a jamais tué personne, même si je suis certaine qu'elle accélère le processus de vieillissement d'au moins dix ans ! T'as déjà vu une nonne bandante, toi ? Parce que j'me posais la question en allant à l'église, la semaine dernière, et pas moyen de m'en représenter une. Tu crois en Dieu ? "

C'est cela, oui. Assommons-le d'un flot de paroles incompréhensibles pour mieux l'entraîner dans un dédale de n'importe quoi. Au moins, j'ai réglé son compte au joujou. Quant à savoir ce que je foutais dans la maison du divin, joker ? Il me plaisait de me rendre où mes pieds voulaient bien m'entraîner, si tant est qu'ils fonctionnent correctement. Pas comme celui de mon invité ici présent qui, je devais bien le reconnaître, n'avait pas tellement bronché durant cette petite escapade. Je glissai mes fesses sur le sol pour me diriger vers une étagère richement fournie. Un bras au-dessus de la tête, je partis à tâtons à la recherche d'une trousse de secours miniature. Je l'attrapai, tirai d'un coup sec sur la fermeture et fis dégringoler le contenu : coton tiges, serviettes hygiéniques, scotch, préservatifs, compresses, sparadraps, bombe antiseptique et baume du tigre. Je saisis sa cheville et tirai légèrement dans ma direction pour le rapprocher. J'entamai un retrait de bandage lent et délicat, fronçant du nez en découvrant les quelques particules de verre toujours incrustées dans la chair. J'étalai les objets de ma main libre avant de trouver la pince à épiler. Je fis sauter le capuchon de la bombe, essayant de vaporiser le produit sur la pince pour la désinfecter, tu parles d'une technique ! Difficile d'y parvenir sans être complètement libre de ses mouvements. Je pinçai les lacets.

" Je peux, juste le temps du nettoyage ? Tu ne vas pas t'enfuir, dis ? "

Je desserrai le lien avec douceur, dégageant mon poignet pour mieux m'occuper du patient. Une lampe frontale n'aurait pas été du luxe vu que la seule lumière allumée de la pièce nous parvenait d'une grosse boule japonaise rouge. Je m'appliquais comme je le pouvais, songeant sérieusement à l'emmener à l'hôpital dans un futur proche. La cacophonie de tout à l'heure avait laissé place à un calme paisible, simplement interrompu par nos interventions respectives et le bruit de nos respirations. Ce n'était pas si désagréable. C'était même plutôt bien. Je relevai la tête vers lui, une poignée de secondes, avant de retourner à la table d'opération. Qu'il était grand, ce pied ! Et ses veines d'un bleu-vert qui formaient des sillons sous sa peau, elles roulaient quand ses orteils bougeaient, comme si elles prenaient vie. Et lui ? Avait-il repris vie ?
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...Part 2 Heels, my dearest heels...Part 2 EmptyVen 3 Avr - 19:56


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Pourquoi les femmes sont-elles castratrices ? C'est pas ignoble, ça ? Son coeur se brise alors qu'il voit le minuteur lui être arraché des mains et poursuivre sa course jusqu'à disparaître sous un coussin jeté avec cette intention précise. Horreur de la puissance féminine. Son esprit s'attarde sur ce pauvre malheureux objet qui n'a rien demandé à personne et qui de par une logique calibré et précise avait normalement toutes ses chances de survie. Il suffisait que tout soit bien en place. La mécanique a ce merveilleux avantage d'être contrôlable. Chaque élément a simplement sa propre logique de fonctionnement. Comment pouvait-elle y être insensible ? Comment pouvait-elle être aussi cruelle ? Alors qu'il aurait pu tout simplement lui offrir une seconde chance... lui redonner la vie ! Non, vraiment, elle n'imagine pas à quel point elle les fait souffrir tous les deux, lui et la sainte mécanique. Sainte ? Les nonnes ? Malgré lui, ils se laissent embarquer dans son monologue alors que les images s'activent comme des néons qu'on allume dans son esprit. Pour l'abstinence, c'est pas faux. Il avait bien pris dix ans ces derniers temps, non ? Pouvait-il y remédier ? Une nonne bandante ? Bon, il n'avait pas croisé beaucoup de vraies nonnes alors que dans les fausses, peut être que... Hum... Attends, attends, oh, une question à la fois ! On n'a pas de train à prendre, si ? Si elle voulait qu'il puisse tenter de sortir un truc réfléchi, fallait lui laisser un peu de temps quand même !

- Ouai. Non. J'sais pas. Non. C'est pas ce qu'on peut pas avoir qui peut devenir bandant ?

Le désir vient du manque... de la tentation, de l'interdit, de l'inaccessible... Mais bon, il ne connaissait pas de nonnes bandantes pour affirmer ce propos. Si Blondie était une nonne, elle serait bandante. Mais ça changeait déjà les bases du théorème... Tiens, en parlant de Blondie, il la regarde tripoter son étagère puis tirer sa cheville vers elle. Qu'est-ce que je vous disais sur la castration ? Elle, elle pouvait le cajoler, le materner mais lui il ne pouvait pas sauver le monde. Pourquoi ne se défendait-il pas ? Au lieu de ça, il s'abandonna passivement à ce triste sort, puisque tel était son destin. Il lui fit même le plaisir de grimacer et de se crisper alors qu'elle retirait doucement le bandage. Est-ce de là qu'avait commencé la galanterie ? En même temps, s'il l'avait un peu oublié le temps de leur voyage, le fait qu'elle lui chatouille un peu le papier semblait raviver les douleurs... c'était pas agréable. Machinalement, il reprit son exploration, faisant glisser les serviettes hygiéniques d'abord puis jouant à faire tournoyer le sachet d'un préservatif entre ses doigts. Il avait prévu de lui faire un gosse à la brune... Il soupire. C'est alors que Blondie le fait frissonner avec sa question, le crispant davantage quand lui triturant le pied. Maintenant, elle l'abandonnait carrément ?

Il fronça un peu les sourcils puis méfiant quand même, accepta de lui tendre son poignet pour que ce soit plus facile et la laissa se détacher. Pour sa part, il récupéra le bout de lacet pendant et le garda au chaud dans sa main, veillant plus précisément au moindre geste de la jeune femme. S'il allait mieux, ça semblait du coup encore un peu limite... Mais il s'accrochait à elle. A ses petites mains fines qui s'activaient, ses poignets un peu fragiles, sa peau si pâle. Et ça, ce lien qui était rompu l'espace d'un instant... Sur le fil... Non, il ne croyait pas en dieu. Mais il croyait en la mécanique et aux fils qui accrochent. Pour répondre à sa question, il pointe du nez ses doigts du pieds.

- Je peux pas marcher. Mais toi, oui.

Il la fixe bien donc. Faut pas croire qu'elle allait l'avoir comme ça. Il ne rigolerai pas sur ce genre de promesse. La confiance n'était pas son point fort.
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...Part 2 Heels, my dearest heels...Part 2 EmptyDim 5 Avr - 19:59


Heels, my dearest heels...Part 2
Une affaire de chaussures entre Trent et moi

Et où pourrais-je bien aller ? C'est ici, chez moi. "

Parfaitement. Cette boîte à chaussures est mon foyer. Un endroit où je me sens en sécurité, protégée des mauvaises ondes et loin des difficultés de notre actualité. Pas de téléviseur ni radio, ma seule distraction étant un lecteur CD et quelques livres. Je ne peux pas être nostalgique des années hippies, ne les ayant pas vécues, mais j'aurais très bien pu faire partie d'une bande de baba cools, sillonnant la planète en van Volkswagen jusqu'à la fin de mes jours. Amour et eau fraîche...ou plutôt amour et Marie Jeanne ! Je n'étais pas casanière pour un sou, mais il me plaisait de savoir qu'à tout moment, je pouvais rentrer dans ce réduit, fermer la porte et respirer. La maison familiale de LA me paraissait bien superflue, étrange voire étrangère. Ma dernière visite remontait à plusieurs mois et j'y étais allée à reculons. Forcée. Contrainte de paraître devant la paire de menteurs qui me servait de parents pour éviter de me faire couper les vivres. Je bénissais déjà le jour où j'enverrai valser ces comédiens et leurs comptes en banque, croisant les doigts pour qu'il arrive aussi vite que possible. Comme si cela pouvait suffire ! Travaille, ma grande ! Bouge ton boule de privilégiée et trouve-toi un emploi ! Mouais. Laisse-moi encore un peu profiter d'eux et j'te jure que d'ici peu de temps, je serai pleinement indépendante.

Les morceaux de verre étaient tous dehors. Je pris quelques disques de coton, les imbibai de solution désinfectante et les appliquai sur la plaie sans ménagement. Je grimaçai en voyant son pied se crisper, comprenant que c'était tout sauf agréable. Plus vite ce serait soigné, plus vite il oublierait la douleur. Je soufflai de temps à autres, histoire d'apaiser la sensation de brûlure. Je me redressai en me dirigeant vers une commode à trois tiroirs, j'ouvris celui du milieu et pris une paire de chaussettes à rayures roses et blanches. Je m'agenouillai ensuite pour reprendre sa jambe, coller un pansement de la taille d'une paume sur sa plaie et enfiler les chaussettes. Un sourire se dessina sur mon visage et je plantai mes prunelles noisettes dans ses yeux, l'air triomphant.

" Monsieur, permettez-moi de vous dire que je n'ai jamais vu de pieds aussi joliment vêtus ! Quelle classe ! "

Je me saisis de ses doigts de pied pour les faire bouger d'avant en arrière, éclatant de rire et consciente que cet accoutrement n'avait rien d'élégant. Je me laissai ensuite choir à son côté, prenant la même position pour constater que mes jambes étaient assez courtes par rapport aux siennes, ses chaussures toujours à mes pieds. Finalement, mes talons hauts ne me manquaient pas tant que ça. Ils me faisaient souffrir le martyr au bout de quelques heures tandis que celles-ci...et bien, j'aurais pu marcher toute la nuit avec sans ressentir le besoin de les enlever. Je nous imaginais déambuler dans Memphis, moi avec ses grolles et lui avec mes chaussettes : un vrai duo de marginaux ! Une association qui tombait sous le sens, me dis-je, sans vraiment comprendre pourquoi cette logique me semblait logique. C'était comme ça.
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MessageSujet: Re: Heels, my dearest heels...Part 2 Heels, my dearest heels...Part 2 EmptyMer 8 Avr - 17:22


Heels, my dearest heels...Part 2
Une affaire de chaussures entre Trent et moi

Chez elle... Au fond, Trent n'avait jamais vraiment connu ce sentiment-là : un foyer confortable et protecteur, un endroit sécurisant où l'on peut se réfugier, où l'on est à l'abris. Un cocon. Un "chez soi". Déjà, le ventre de sa mère n'était pas très accueillant. Enfant, n'en parlons pas. Que ce soit chez ses parents, en foyer ou en famille d'accueil, rien ne ressemblait à cette petite chambre en fouillis. Adulte non plus... A New York, tout se mélangeait, aucune stabilité. Ici, il avait essayé, vraiment essayé. Il avait tellement rêvé de cette petite maison parfaite. De cet idéal. Avec un petit jardin en prime. Il avait voulu construire ce petit nid douillet, cette sécurité de base mais il avait brutalement échoué. Il y avait cru au début, il y avait déposé sa confiance mais elle était bien trop fragile... la maison était jolie mais construite sur un sol mouvant... Aujourd'hui, seul dans ces murs trop grand pour lui, il n'y trouvait vraiment aucun plaisir. Pourtant, il s'y accrochait, comme un capitaine à son navire malgré le naufrage. Tout ça pour expliquer que les derniers mots de Blondie ne furent pas plus convaincants pour ses oreilles méfiantes. Il veillerait jusqu'au bout !

C'est donc avec une certaine perplexité qu'il assista au final de son sauvetage. Cela dit, faut le reconnaître, ces chaussettes possédaient bel et bien une certaine classe ! Enfin, "classe" n'était peut être pas le terme le mieux choisi. En plus, elle lui tritura les orteils pour le confirmer, ce qui entraîna un petit mouvement de recul : c'est que ça chatouille et Monsieur était sensible des pieds ! Il eut quand même un petit rire, à croire qu'il s'était radouci.

- C'est quoi ça ? T'es clown dans une autre vie ou quoi ?

Les costumes bariolés, c'est pour les clowns non ? Il ne lui avouerait pas mais quand il était petit, il avait une terreur absolue des clowns. En fait, il avait toujours eu un petit côté poule mouillée, c'est parfois comme ça qu'on apprend ce que c'est que de devoir être courageux... Cela dit, il remua à son tour les orteils, avec l'air de les apprivoiser. Sa peur devait être guérie, il n'était pas effrayé par les rayures. Vendu. Et puis, il avait les pieds glacés, ça réchauffait.

Elle se retrouva affalée à ses côtés et ne perdant pas le fil (c'est le cas de le dire), il en profita pour lui repasser la bague au doigt... enfin, le lacet au poignet ! En tout cas, il commençait à sentir l'effet du "chez soi"... l'endroit était petit ce qui le rendait confortable, son aspect bordélique le rendait habité et chaleureux, en bref, ils étaient plutôt bien là. Mieux que dans les rythmes effrénés et anarchiques de la soirée précédente.

- J'ai froid... Je vais mourir, infirmière ?

Vu le petit sourire en coin, il allait mieux en vérité. Ce n'était plus la peur terrifiante de tout à l'heure qui parlait, juste quelqu'un qui finalement appréciait plutôt bien qu'elle s'occupe de lui avec autant de soin, d'autant plus bourré comme il l'était encore. Et puis, qui sait, à l'article de la mort, certaines faveurs peuvent peut être plus facilement s'accorder.
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