Ce matin-là, Gemma s’était levée avec comme projet de finaliser la chambre de Maëlle, sa petite princesse. Elle s’était dit qu’elle devait le faire cette journée-là parce qu’elle avait maintenant huit mois de grossesse de fait et que l’accouchement allait peut-être arriver plus vite que ce qu’elle pensait. De toute manière, elle devait le faire d’une manière ou d’une autre toute seule parce que son mari était partit en mission depuis trois mois et elle ne savait pas encore quand il allait revenir. Elle savait qu’il allait essayer d’être là pour l’accouchement, mais elle ne pouvait pas compter sur lui. Il savait toujours lorsqu’il partait, mais jamais lorsqu’il revenait. Alors, quand elle se leva, elle mit une paire de short en jeans qu’elle avait réussi à dénicher dans une boutique de maternité et un chandail à manche courte noire sur lequel il était écrit « bébé à bord ». Il était moulant et démontrait encore plus son énorme ventre. De toute manière, elle était tellement grosse qu’elle n’avait pas besoin d’un chandail moulant pour que cela paraisse. On ne pouvait pas nier qu’elle était enceinte. Elle alla aussitôt à la toilette parce que la petite lui appuyait sans cesse sur la vessie. Elle se prit un smoothies fait maison et une toast à la purée de datte pour déjeuner. Pendant l’avant-midi, elle alla magasiner la literie qui allait aller dans la couchette. Elle voulait quelque chose de doux pour que la petite dorme bien. Elle réussit alors à dénicher une douillette blanche avec des ronds roses pâles et mauve. Elle savait que cela allait très bien aller avec la couchette qui était blanche et les murs qu’ils avaient mis blancs et roses. Lorsqu’elle arriva chez elle, c’était déjà le temps de prendre son déjeuner. Elle se fit un plat de pâte de blé entier. Elle faisait du diabète de grossesse et devait absolument veiller à ne pas manger trop de sucre. C’est pourquoi elle avait dût s’habituer au goût un peu plus fade et à la texture plus dure des pâtes de blé entier… Sauf qu’elle était toujours un peu frustré lorsqu’elle finissait son plat. C’est pourquoi elle essayait d’en manger le moins possible… Lorsqu’elle regarda l’heure, il était déjà 14 heures. Elle devait se mettre à monter la couchette avant qu’elle se mette à s’endormir… Elle prit donc un tournevis et un couteau pour ouvrir la boîte et s’assit devant celle-ci qui était déjà dans la chambre. Lorsqu’elle regarda le plan, elle se doutait déjà qu’elle allait avoir de la difficulté à le faire toute seule. Il y avait beaucoup trop de pièce et les instructions étaient mal traduites ! Elle avait de la difficulté à comprendre ce qu’il fallait qu’elle fasse. Trente minutes plus tard, elle était en pleure devant son projet qu’elle n’était pas capable de concrétiser. Elle avait de la difficulté à se relever parce qu’elle était énorme et elle n’était même pas capable d’offrir un beau petit lit à sa fille. Elle envoya donc un SMS à celle qu’elle avait nommé la marraine de sa fille : Odélie. Elle fût soulagée qu’elle vienne l’aider, mais elle n’était pas capable de sécher ses larmes de crocodile. En voyant qu’elle n’était plus capable de se relever, elle lui envoya un autre SMS : Entre directement, la porte n’est pas barrée… Je suis dans la chambre de la petite.

Gemma ne pouvait pas croire qu’elle était rendue à ce stage. Plus elle pleurait, plus elle se trouvait pathétique. Plus elle se trouvait pathétique, plus elle pleurait. Elle était au courant que c’était un cercle vicieux qui lui était imposé par ses hormones, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle ne parvenait pas à contenir ses grosses larmes… Puis, elle entendit la porte de sa maison se fermer. Elle savait que sa sauveuse était là, qu’elle allait pouvoir l’aider à finir ce qu’elle voulait faire. Elle essaya de ravaler ses larmes, mais elle ne réussit pas. Lorsqu’elle vit Odélie entrer dans la chambre, elle ne put faire autrement que d’essayer de lui expliquer ce qui se passait entre deux sanglots et en reniflant ce qui menaçait de lui sortir du nez. « Mais je ne suis pas capable d’offriiiiir un liiiit à ma priinnncessssseeeee… Comment je vais lui donner tout ce qu’elle a de besoin ?!! » Elle savait qu’elle exagérait probablement tous ses problèmes et qu’elle se sentait prête à donner une belle vie et une belle éducation à sa petite fille en conception, mais quant à pleurer, il valait mieux pleurer pour quelque chose d’un peu plus intelligent que de ne pas être capable de mettre ensemble les pièces d’une bassinette ! Lorsqu’Odélie lui donna un bisou sur le front, elle se sentit un peu plus apaisé. Cela lui rappelait le temps où c’était Ruby qui lui faisait cela. Elle sécha ses larmes avec ses avant-bras et elle regarda par la suite son amie. « Tu vas voir, on dirait que les traducteurs ne sont pas traducteur ! Je ne comprends RIEN à ces foutus instructions ! » En effet, il y avait même quelques signes chinois dans la partie anglaises du guide. Et pour couronner le tout, Gemma avait sortie toutes les vis des petits sacs dans lequel ils étaient. Elle avait n’avait pas porté attention au fait qu’elles étaient toutes numérotées… Elle se sentait comme un boulet, mais elle ne le mentionna pas à son amie. Elle ne voulait pas paraître plus niaiseuse que nécessaire… Puis, elle ressentie l’envie pressante d’aller à la toilette. Elle essaya de se relever, mais elle ne pouvait pas se pencher pour s’appuyer sur le sol. Son ventre prenait trop de place. « J’ai envie de pipi… Tu peux m’aider à me lever ? » Elle n’osait pas lui dire que cela faisait quasiment une heure qu’elle était assise par terre sans réussir à se relever. Elle se sentait vraiment en perte d’autonomie et cela la faisait suer. Elle était quand même contente que son mari ne soit pas là pour la voir dans cet état… Il en aurait trop fait. Ce que Gemma détestait le plus au monde, c’était quand on ne la laissait pas faire ses choses… Elle acceptait l’aide que lorsqu’elle le demandait…

Normalement, lorsque les femmes enceintes se mettaient à pleurer pour rien, Gemma avait plutôt tendance à rire d’elle. Lorsqu’elles se plaignaient pour rien, elle se fâchait et leur disait de prendre ça du bon côté. Après tout, elles allaient mettre au monde une petite merveille alors elles devraient s’en réjouir à la place de se plaindre. Depuis qu’elle était enceinte, elle se rendait compte qu’elle parlait au travers de son chapeau. Elle ne se rendait pas compte avant à quel point c’était dur de supporter toute les changements que ses hormones lui faisaient subir. Elle était la femme enceinte la plus insupportable qu’elle avait rencontré dans sa vie et elle s’en rendait absolument compte. C’était pourquoi elle aimait mieux passer le plus clair de son temps seule. Comme cela, elle n’importunait pas personne… Lorsqu’Odélie lui annonçait que ce n’était pas grave pour le lit parce que la petite pouvait dormir dans ses bras, elle eût un petit regard doux vers son ventre et elle se mit à le caresser. « Tu vas voir ma princesse, maman va te chouchouter comme si tu étais la septième merveille du monde. » Lorsqu’Odélie lui demanda pourquoi elle avait foutu le bordel dans les vis et autres trucs servant à monter le petit lit, elle croisa ses bras sur sa poitrine et se mit à bouder comme un enfant de cinq ans. Elle savait que sa réaction était ridicule, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. « Mais ce n’est pas de ma faute ! Je n’ai jamais fait ça moi monter un meuble et je pensais qu’il fallait tout déballer avant de s’y mettre ! » Et vint le moment où Odélie l’aida à se relever pour qu’elle puisse aller à la toilette. Lorsqu’elle lui demanda si elle était capable d’y aller toute seule, elle fronça les sourcils. « Je ne suis pas handicapé, je suis enceinte ! Je suis encore capable de marcher toute seule. » Lorsqu’elle tourna le dos pour aller à la toilette, elle reçut un énorme coup dans les côtes qui fit en sorte qu’elle se plia en deux. « Aïe ! Non, mais tu me fais payer le fait que je ne suis pas capable de faire ton lit hein ?! » Ça, c’était du Gemma tout cracher. Elle était absolument douce et deux minutes après, elle était le pire monstre de l’univers. Lorsqu’elle revint de la salle de bain, elle était encore en larme. « Je suis la pire amie de l’univeeeeeeers. Je n’aiiii paaaaaas le droiiiit de te crieeeeer dessuuuuuuus !!! En plus je suiiiiiis grosseeee, laideeeee et j'ai mal au dooooooooos. » Elle s’était alors rendue compte, pendant qu’elle était à la toilette, qu’elle n’avait pas le droit de crier sur son amie alors qu’elle l’aidait. Il fallait qu’elle lui montre à quel point elle était contente de pouvoir compter sur elle, mais elle faisait absolument le contraire.

Depuis qu’elle était enceinte, elle était parfaitement consciente d’être la femme la plus odieuse de la planète. Son mari faisait toujours le saut lorsqu’il revenait de mission. Enfin… Il était revenu que pendant six semaines et elle était déjà rendue à ta vingtième semaine de grossesse. Il était donc devenu extrêmement troublé par son changement de caractère. Lui qui avait toujours connu une Gemma douce et agréable à vivre, il s’était fait accueillir par un bulldozer. Il avait donc tout fait pour l’aider le plus possible pendant sa présence. Il avait réussi à l’amadouer. Le fait qu’elle n’était plus toujours seule aidait énormément. Elle se sentait tellement délaissé parce qu’elle passait beaucoup de temps seule avec son chien à la maison… Elle avait juste hâte que sa mère arrive. Comme cela, elle allait pouvoir avoir de la compagnie pendant quelques semaines. Puis, Odélie lui annonça qu’elle était absolument la même Gemma que lorsqu’elle n’était pas enceinte, mais qu’elle avait des changements d’humeurs plus fréquent que d’ordinaire, la jeune brune se mit à rire. « Le pire, c’est que je ne m’en rends même pas compte ! » C’était vrai, elle se rendait compte de ce qu’elle avait fait que lorsque c’était fait. Si seulement elle était capable de contrôler ses sauts d’humeur… Tout le monde en serait plus heureux… « Tu devrais me voir crier sur Laska des fois… Pauvre petit pitou… Elle se fige et elle me regarde avec ses grands yeux en se demandant si je suis rendue folle. Je crois que la solitude ne me va pas bien… » Puis, elle s’assit par terre avec toute la misère du monde. Elle regarda les morceaux de bois qui étaient devant elle et elle était déjà découragée. Elle prit le morceau identifié A et celui identifié B. « C’est deux-là doivent bien aller ensemble ? Ils ont deux lettres collés dans l’alphabet… » Puis, elle attendit que son amie lui lise les instructions et qu’elle lui dise avec quelle vis elle devait les attacher ensemble. Puis, elle laissa Odélie faire la couchette de Maëlle. Il fallait se mettre à genoux pour pouvoir assembler correctement les pièces, se mettre debout, se rasseoir et ça, Gemma n’était pas capable de le faire. C’était soit qu’elle était assise, soit qu’elle était debout. Son ventre l’empêchait de se mouvoir comme elle le faisait avant. Elle était déçue de ne pas pouvoir assembler le lit de sa petite puce seule, mais au moins, c’était quelqu’un de significatif pour elle qui le faisait. Lorsqu’Odélie ait terminé sa tâche, Gemma la regarda avec un énorme sourire. « Merci vraiment beaucoup de m’avoir aidé ! Comme cela, tout est prêt pour l’arrivée de la princesse. J’ai vraiment attendu trop longtemps pour l’assembler… Dis, tu restes avec moi pour le dîner ? » Gemma lui avait posé cette question avec une certaine angoisse. Elle ne voulait pas être seule encore pour manger et pour la soirée. C’était vraiment quelque chose qu’elle détestait être toujours seule avec son chien et son gros ventre. Elle avait aussi peur que son accouchement se déclenche et qu’elle soit seule sans personne pour l’aider à appeler une ambulance ou pour l’amener à l’hôpital…