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THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren)

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Ethel Ludsen
Ethel Ludsen
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≡ arrivée : 03/09/2015
≡ célébrité : Emma Watson.

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MessageSujet: THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) EmptyVen 9 Oct - 0:32


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I wonder how bad that tastes when you see my face. Hope it gives you hell, hope it gives you hell, when you walk my way.

Putain. Ethel n'est pas censée faire ça. A vrai dire, elle n'est même pas censée être là aujourd'hui, à la base. Son patron l'a appelée quelques heures auparavant, lui demandant de venir exceptionnellement. Et pour quelle raison ? Parce qu'un type vient enterrer sa vie de jeune garçon et qu'ils ont peut-être besoin de plus de danseuses. Oui, peut-être. Les indications concernant la soirée des garçons restent floues, et Ethel en sait encore moins. Mais elle est là, parce qu'elle a besoin de fric et qu'elle peut faire des heures supplémentaires - même sur ses jours de repos - si cela signifie alourdir un peu sa fiche de paie. Elle en a besoin, de cet argent. Et son patron le sait, d'ailleurs. Sinon, il aurait appelé une autre fille. Avec Ethel, il n'y a pas besoin d'insister et pas parce qu'elle est fan de son boulot - loin de là - juste parce qu'elle a besoin d'argent. On l'appelle, elle rapplique. Elle ne sait même pas si sa présence sera d'une quelconque utilité sur scène ce soir mais pour l'instant, c'est vers le bar qu'on a besoin de ses bras. Non, elle n'est pas censée faire ça. Jouer les serveuses, ce n'est pas son truc. Et elle risque de finir par balancer un verre à la gueule du barman s'il lui demande encore une seule fois de servir une table. « J'ai besoin que tu m'aides à emmener les verres à la table du fond, où ils fêtent un enterrement de vie de garçon. Tu les repaireras tout de suite, il est super tatoué. » Ethel ouvre la bouche pour protester mais n'a pas le temps de dire quoi que ce soit : ses bras sont déjà chargés par un plateau.

Elle va le foutre en l'air. Le balancer dans sa direction ou lui faire avaler chacune des boissons une à une. Juste pour rire. Mais elle ne le fait pas. Elle se contient, se dit qu'elle sera payée malgré tout. Elle a fait le déplacement, non ? Elle a été là toute la soirée et elle aide maintenant au service parce qu'un des serveurs est malade. Super, ça lui fait une belle jambe. Et ça le fait vraiment si elle est payée. Bon gré mal gré, Ethel suit le serveur déjà parti devant elle. Bon. Avec un peu de chance, son patron ne va pas tarder à l'appeler pour qu'elle se produise sur scène. Elle n'apprécie pas forcément cela - pas du tout, en fait - mais elle a appris à s'en contenter. Et maintenant, elle joue les indifférentes totales. Pas la peine d'en faire des caisses non plus. Il ne s'agit que d'une danse ... pimentée. Et en attendant de faire ce pour quoi elle a été initialement engagée à la base, elle servira des verres s'il le faut. Et exigera du serveur qu'il renseigne le boss à propos de son coup de main. Ethel se force à sourire, consciente qu'elle ne peut pas tirer la tronche toute la soirée au risque de se faire virer sans avoir pu faire quoi que ce soit qui mérite salaire. Son sourire est forcé et cela se voit pour toute personne s'y attardant un peu mais il est là, et c'est déjà un miracle en soit. Il ne faudrait pas trop lui en demander non plus ! Le serveur s'arrête brusquement et Ethel lui rentre presque dedans tant cela a été soudain. Heureusement, elle réussit à s'arrêter et se décale sur le côté pour regarder la fameuse table.

Oh putain. C'est une blague, c'est ça ? Trop abasourdie pour réagir, le regard d'Ethel reste un peu trop longtemps bloquée sur un des jeunes hommes assis autour de la table pour que ça ne paraisse pas suspect. Quand elle le réalise, elle détourne les yeux, pose le plateau à côté de celui de l'autre serveur, les bras tremblants. Mais le visage désormais impassible ce qui l'arrange pas mal. Elle ne veut pas lui donner l'impression que sa présence ici suffit à la mettre dans tous ses états. C'est sa présence tout court qui la flingue sur place. Et qui pourrait l'immobiliser complètement si elle n'était pas trop habituée à porter des masques. Elle réussit à faire bonne figure, à leur sourire à tous avant de s'éclipser. Enfin, elle ne s'éclipse pas vraiment, elle se contente juste de s'éloigner du serveur avant qu'il ait la mauvaise idée de lui demander un autre service. Il ne manquerait plus que ça franchement ! Là, elle a besoin de prendre l'air. Et de trouver une solution à la situation dans laquelle elle se trouve. Etant donné que Kieren est là, il est absolument hors de question qu'elle monte sur scène ce soir. Elle ne veut pas de ça. Elle n'en serait pas capable. Elle ne veut pas qu'il la voit comme ça. Ce serait trop humiliant. Adossée contre un mur dans un coin reculé et assez loin de tout bruit ambiant, Ethel essaye tant bien que mal de trouver une solution. Se faire porter pâle ? Partir sans donner de raison quelconque ? Y aller quand même pour se prouver à elle-même qu'elle n'en a rien à foutre de lui ? Alors pourquoi est-ce que, plus que l'inquiétude de le savoir dans cet endroit, le symbole même de sa déchéance, est-ce l'idée qu'il va se marier qui tourne en boucle dans sa tête ? Il va se marier.

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MessageSujet: Re: THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) EmptyVen 9 Oct - 15:09


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Tout ce que je voulais, c’était l’atteindre, voir briller des putains de larmes dans ses yeux, qu’elle crie, qu’elle hurle, qu’elle fasse une crise. Elle s’est levée posément, s’est mise à me caresser les cheveux et m’a démontré par a + b l’être minable que je suis... Et je l’ai laissée.

« Tu vois la scène mec ?! Face à elle, qu*ue sortie, b*te à la main quoi ! Il a presque fallut que je lui explique comment sucer ! » L'obscurité avait engloutis Memphis qui ne brillait que par le biais des lampadaires grésillants, se contentant d'éclairer les pavés humides par intermittence. Les mains dans les poches, Kieren battait le sol de ses lourdes bottes sans prêter la moindre attention aux babillages alcoolisés de ses acolytes. Qu'est ce qu'il foutait là bordel ? C'était flou. Encore. Toujours. Les éclats de rire révélaient l'haleine chargée par les nombreux verres déjà engloutis plus tôt dans la soirée. La même histoire qui se répétait. Un appel. Une proposition. Du whisky. Des filles. Rien de mieux pour parvenir à oublier sa misérable existence. Il y avait quelque chose de différent, pourtant. Quelque chose à fêter. Un putain de mariage. Large mascarade à laquelle semblait vouloir se prêter l'un de ses amis. Pensera-t-il de la même manière quand les danseuses du Pink Paradise se frotteront outrageusement à son entrejambe sensible aux attraits féminins qu'ici elles ne dissimulent pas ? D'ailleurs, à bien y réfléchir, on pouvait décemment se demander à quoi d'autre servait cette stupide tradition qu'était l'enterrement de vie de garçon. Si la future mariée se contenterait d'un déguisement foutrement ridicule, de gages absurdes et de cadeaux salaces... Il en était tout autrement pour eux. Du moins, il en serait autrement. C'était une certitude. La démarche vacillante, mal assurée. Les pupilles dilatées. Le fond de l’œil jaunâtre. Ça n'annonçait rien de bon. Vraiment rien. L'enseigne lumineuse fushia fit fléchir ses paupières, son visage se tordit en une grimace. Un poids supplémentaire s'invita sur ses épaules dénudées, le bras d'un des joyeux lurons. « Fais pas cette tête Hopkins ! Même si tu n'es pas le futur enchaîné on t'a prévu une danse rien que pour toi ! » Argumenta-t-il sur le ton de la plaisanterie que vint troubler ses vicieuses prunelles. Génial. Il ne manquait plus que ça pour définitivement lui donner envie de se pendre.

L'armoire à glace à l'entrée observa dédaigneusement leur arrivée, ses globes sombres sondant un à un la fresque qui s'étendait sur la moindre parcelle de peau visible du mécanicien. Sourcils arqués, les deux hommes se faisaient face. Une solide poigne s'emparait déjà de son avant-bras, forçant ce dernier à rompre le contact visuel un brin hargneux. Un signe d'apaisement qui ne fit que conforter le jeune homme dans sa visible animosité. Nerveusement, il s'échappa de l'étreinte forcée pour bousculer de l'épaule l'imbécile heureux et finalement pénétrer dans l'antre de la luxure. Une épaisse fumée se mêlait aux effluves d'alcool et à la sueur. Le propriétaire ne tarda pas à être informer de leur présence, certains d'entre eux avaient réservé le carré dit « VIP ». Encore une autre connerie. D'une humeur exécrable, Kieren suivit toutefois le groupe vers leur table pour venir s'avachir comme il se devait sur l’immense canapé en velours rouge entourant la table basse. Du bout des doigts, il s'amusa à créer toutes sortes de formes approximatives sur le tissus vieillot. Signe de son ennui mortel. « Deux bouteilles de notre meilleur champagne, cadeau de la maison ! Combien vous faudra-t-il de filles ce soir messieurs ? » La voix masculine parvint tout juste à couvrir l'assourdissante musique censément sexy. Kieren releva la tête à l'entente des boissons qu'on comptait leurs servir... Ressemblait-il à une putain de pucelle usant de la carte de crédit de son papounet chéri ?! Puis, plus rien. La Terre venait de s'arrêter de tourner. Les sons devinrent lointains, quasiment inaudibles. Sa vue se brouillait pour ne laisser qu'un visage apparaître. Son visage. L'air se bloqua dans ses poumons malades. Son palpitant battait si puissamment qu'il lui donnait l'impression de vouloir s'extirper violemment de sa cage thoracique. Ses globes azuréens fouillaient avec frénésie dans l'agave lui faisant silencieusement face. Pas un mot ne fut échangé avant qu'Ethel ne reprenne contenance et fasse ce qu'elle savait le mieux faire... Fuir.

Pas cette fois. Pas comme ça. L'absence de courage fut alors habilement remplacé par la rancœur. La colère. Sa veine temporale se gonfla instantanément. Sa mâchoire se contracta sous la force de la pression exercée. Les premières notes de Plug In Baby du groupe Muse suffirent à lui donner la force nécessaire. « Je vous laisse les bulles pour gonzesse en manque d'action. J'ai besoin de plus fort pour vous supporter les larves. » L'acidité de ses paroles contrastait avec le mince sourire qui s'étira aux coins de ses lèvres. D'un signe de main, il leur faussa donc compagnie pour retrouver des yeux la place du bar. Comme il pouvait s'y attendre, elle se trouvait au comptoir. Et cette rage dévorante qui veillait en ses entrailles se réveilla. Les braises incandescentes de sa haine le mirent au supplice. Le poison se déversait déjà au sein de son réseau veineux, emportant le peu de raison ou de conscience qu'il possédait encore. Quelques pas suffirent à la rejoindre. Dos à lui, elle ne bougeait pas. Elle le sentait. Il le savait. Cette fragrance si particulière se dégageait de ses cheveux. Une vive piqûre de rappel. Inconscient de l'audace qu'il venait de retrouver, son corps se pencha ostensiblement vers elle jusqu'à ce que sa bouche se trouve à l'orée de l'oreille d'Ethel. « Il y a des choses qui ne changent pas... Tu fuis toujours aussi rapidement... » Son murmure accentua le rauque de ses cordes vocales. L'absence d'espace entre eux devint soudainement suffocant. Sa peau qui touchait la sienne n'apportait que brûlures. D'un pas, Kieren se recula afin de sauver les trois neurones que la drogue n'avaient pas réussis à détruire. « Alors comme ça, tu es serveuse maintenant ? Pourquoi pas. Mais dans ce cas, il me faudrait un double whisky. Sans glaçons. » Poussant l'arrogance à son paroxysme, ce dernier s'accouda au bar d'une indifférence feinte. Alors qu'en son fort intérieur, il se mourrait de sa présence à ses côtés...
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MessageSujet: Re: THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) EmptyVen 9 Oct - 16:52


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Qu'est-ce qu'il fout là ? Ethel ne peut ni l'avaler, ni l'accepter. Alors elle fait la première - et seule - chose à sa portée : elle tourne les talons. Elle prend la fuite aussi vite que ses jambes lui permettent. Pas une seule fois elle ne regarde en direction de la table qu'elle vient d'abandonner. En direction de l'endroit où il se trouve. Elle se refugie derrière le bar, cet endroit qu'elle fuyait encore, quelques minutes auparavant. Finalement, cela lui ira très bien pour la soirée. Ici, elle se sent presque en sécurité. Presque. Parce qu'elle a toujours la pression, l'impression qu'elle pourrait être démasquée à tout moment. Ou être appelée pour aller faire un show. Non, vraiment, elle ne peut, ni ne veut, faire cela devant lui. C'est ... impossible. Dos à la salle, dos au comptoir, Ethel s'appuie sur ce dernier. Seul rempart entre elle et le reste de la boîte. Entre elle et lui. Parce qu'il a beau être loin d'elle, c'est comme s'il était encore là, devant elle, ses yeux relevés vers elle. C'est dingue, l'effet qu'il lui fait encore malgré les années qui se sont écoulées. C'est dingue, à quel point il est capable, sans même en avoir conscience, de la mettre dans un état de nervosité extrême. Elle qui se vante sans cesse d'être capable de rester impassible en toutes circonstances doit bien avouer qu'elle s'est trompée sur toute la ligne. Elle n'en est pas capable, pas quand Kieren entre en ligne de compte. Elle soupire, passe une main lasse sur son visage. Ce n'est pas le moment de craquer. Elle doit reprendre ses esprits et trouver une solution. La plus simple qui se présente à elle est sans doute de quitter le Pink Paradise sans prévenir qui que ce soit. Mais si elle fait ça, elle risque fort d'être virée sans pré-avis. Elle ne peut pas se le permettre. Non, il faut qu'elle reste ici. Qu'elle se fasse discrète et qu'elle aille voir le patron pour lui expliquer qu'elle ne pourra pas danser ce soir. Très franchement, elle est prête à bien des sacrifices pour ne pas avoir à monter sur scène. Ou, pire, pour ne pas être envoyée à cette table.

Parce que c'est ce qui pourrait se passer, n'est-ce pas ? Ils ne sont pas là pour boire uniquement. Ils fêtent un enterrement de vie de garçon. Celui de Kieren. Le malaise d'Ethel ne fait que s'accentuer, alors que cette idée s'insinue dans son esprit. Sournoise, elle y prend de plus en plus de place. Elle brûle tout sur son passage, ravage bonnes résolutions et sentiment de confiance. Lorsque son corps se tend un peu plus encore, Ethel comprend en un instant qu'il est là. Juste derrière elle. Il ne peut pas se contenter de faire comme il y a bien des années et l'ignorer ? Ce serait tellement plus simple ... Tellement plus simple que de devoir mettre au travail toute son énergie. Chaque fibre de son corps. Chaque muscle de son visage. Elle reste parfaitement immobile, alors que du mouvement se fait sentir, derrière elle. Elle sent qu'il est là. Plus proche que jamais. Ses lèvres frôlent son oreille et un frisson douloureux parcoure son échine. Sa voix rauque cause des tremblements incontrôlables dans tout son corps. Mais il ne peut pas s'en rendre compte, il ne doit pas. Quand ses paroles prennent sens pour Ethel et qu'il s'éloigne enfin d'elle, elle se permet un mouvement à peine perceptible. Ses doigts serrent un peu plus fort le bord du comptoir. La douleur causée par les petites particules du bois abîmé qui s'enfoncent dans la pulpe de ses doigts ont le mérite de la ramener sur Terre. Il s'est éloigné alors elle se permet de se retourner. « Certaines choses ne changeront jamais. » Un pas en arrière, et elle se sent presque mieux. Plus à l'aise. Plus sûre d'elle. Elle en a besoin pour lui faire face sans se laisser intimider. Parce que c'était le but recherché, n'est-ce pas ? Il aurait tout aussi bien pu rester à sa place et lui foutre la paix. Il ne l'a pas fait, elle ne lui laissera pas la moindre chance de 'prendre le pouvoir'.

Ainsi, il la pense vraiment serveuse, hein ? Tant mieux pour elle. « Ouais, serveuse. » Elle ne peut empêcher un rire narquois, arrogant de lui échapper. C'est, en effet, préférable qu'il la pense simple serveuse. Pour sa fierté, notamment. Ses yeux sondent les opales claires de Kieren, qu'elle ne voit finalement pas si bien que ça. L'éclairage n'est pas poussé à son maximum, le patron de la boîte sait y faire pour aiguiser les sens de ses invités. Et pour créer une ambiance à la fois tamisée et intimiste. Son regard s'attarde encore un peu sur le jeune homme en face d'elle avant qu'elle ne se détourne pour préparer sa commande. Ses gestes sont précis mais surtout calculés. Elle doit passer pour une professionnelle, pas pour une godiche qui s'est retrouvée derrière ce bar par hasard. Enfin, non, pas par hasard ; elle s'est retrouvée là parce qu'elle le fuyait. Lamentable échec. Pas le premier, et certainement pas le dernier. Ce n'est pas la conscience tranquille qu'elle verse dans un verre pris au hasard sa double dose de whisky. Elle prend d'ailleurs quelques secondes pour regarder par-dessus l'épaule de Kieren. Pas la moindre de trace de son 'collègue', ni même du boss. Tant mieux. Mais elle ne sait pas combien de temps elle a devant elle avant qu'on ne vienne la chercher. Avec un peu de chance, elle aura toute la soirée. « Ne te fais pas attendre, tes invités vont s'impatienter. » Piètre tentative de fuite. A tous les coups, cela ne passera pas inaperçu aux yeux de Kieren. « On vous ramène très vite des filles. Et d'autres double whisky sans glaçons. » Putain de situation à la con. Elle n'est même pas capable de trouver mieux pour se montrer arrogante et déplaisante. Sans doute parce qu'il a la position du 'client roi'. Et elle de la serveuse. S'il savait à quel point il se trompe. S'il savait à quel point elle a envie de prendre ses jambes à son cou là, tout de suite. « A moins que tu ne veuilles un autre verre tout de suite ? » Il veut jouer les indifférents ? Il devrait savoir qu'elle est tout à fait capable d'en faire de même. Enfin, presque. Et pour achever de masquer son trouble, elle ajoute à cela un sourire narquois. Il ne tardera pas à retourner à sa table, de toute façon. Les filles vont être envoyées, et il a une soirée à poursuivre.

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MessageSujet: Re: THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) EmptyVen 9 Oct - 21:13


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Tout ce que je voulais, c’était l’atteindre, voir briller des putains de larmes dans ses yeux, qu’elle crie, qu’elle hurle, qu’elle fasse une crise. Elle s’est levée posément, s’est mise à me caresser les cheveux et m’a démontré par a + b l’être minable que je suis... Et je l’ai laissée.

Pauvre con. Avait-il cru un seul instant, ne serait-ce qu'une microseconde, au sein de son cerveau bousillé qu'il était de taille face à elle ? Littéralement mis en branle, son corps se mouvait mécaniquement. Cette proximité ressemblait à s'y méprendre à une véritable torture. Un maelstrom d'émotion le traversait de part en part. Impossible de mettre le doigt sur un sentiment dominant. Des souvenirs lui revenaient par flashs successifs. Dès qu'il faisait l'erreur de clore ses yeux injectés de sang, Kieren ne voyait qu'elle. Parvenant à se remémorer avec exactitude les moindres variations de son rire si léger... La jointure de ses mains blanchissaient à mesure qu'il les serrait avec une vigueur douloureuse. Les traits de son visage ne laissaient rien filtrer, unique rempart contre ce qu'elle faisait naître en lui. Le goût métallique et amer de l'hémoglobine s'insinua sur ses papilles. Il venait tout juste de se mordre la lèvre inférieure au sang... Du bout de la langue il recueillit le nectar au creux de sa bouche, effaçant du même coup ce réflexe corporel indépendant de sa volonté. Distraitement, le mécanicien passa l'une de ses mains dans les mèches de ses cheveux plaqués en arrière comme pour tenter vainement de reprendre pieds. La tension était palpable, quasiment électrique. Le feu et la glace. Il en avait toujours été ainsi. Elle avait raison... Certaines choses ne changeront pas. Sa voix ne faisait qu'accentuer le retour d'images que le jeune homme avait l'habitude d'imbiber d'alcool afin de les rendre confuses. Ses doigts meurtries, par une énième bagarre, sillonnaient avec lenteur les arabesques de son bras gauche... Autre vestige du passé. Un bras entier lui avait été dédié au travers de mots et autres symboles habilement camouflés au milieu du reste. Avait-elle seulement conscience, qu'outre son membre supérieur marqué au fer rouge, c'était en réalité sa vie qu'il lui avait offerte ? Le soubresaut de son rire teinté de folie ne rendit que plus chaotique sa respiration. Elle n'en a rien à foutre. C'était, sans aucun doute possible, ce qui faisait le plus mal.

Sourcils froncés, Kieren tiqua subitement sur un détail. Un tout petit détail. Futile. L'arrogance dont elle venait tout juste de faire preuve en évoquant son métier... Cet éclat de rire... Ce sous-entendu aurait pu passer inaperçu pour le commun des mortels. Pas pour lui. Avec une certaine précaution, il se décala tout juste assez afin de pouvoir poser de nouveau son regard sur elle, la dureté qu'elle pouvait y lire serait un affront de plus. « En quoi cela est risible ? » Demanda-t-il sur un ton étrangement autoritaire. Ce n'était pas de la curiosité mal placée. Il sentait que quelque chose clochait dans son comportement et il ne supportait pas être étranger à ses véritables raisons ou motivations. Admirable actrice. Formidable menteuse. Bien piètre écran de fumée face à Kieren qui parvenait à déceler le vrai derrière le faux comme il l'avait toujours fait. Ses airs qu'elle se donnait tout comme cette attitude découlait d'un orgueil exacerbé et d'une peur panique que ses failles soient à découvert. Perdre le contrôle. L'une de ses plus grandes frayeurs. Malheureusement pour elle, l'état d'esprit dans lequel il se trouvait actuellement n'allait pas lui rendre la tâche facile. Bien au contraire. Il observe. Silencieux. Chacun de ses gestes. Chacun de ses traits. La moindre de ses réactions. Intrusif au possible, il aurait intiment souhaiter parvenir à sonder son âme. Ses pensées. De là où il se trouvait, Kieren imaginait sans mal les rouages du cerveau d'Ethel qui s'activaient les uns après les autres à un rythme effréné. Un rictus vint déformer son apparente neutralité en reconnaissant le verre dans lequel son whisky venait d'être servis. « Les verres à whisky se trouvent sur ta droite au niveau de la caisse enregistreuse. » Argua-t-il d'un air goguenard avant d'avaler d'un trait le liquide ambré. Si elle voulait jouer à la plus maligne, ils seraient deux.

Ses invités ? La surprise se peignit sur son faciès tandis qu'il penchait la tête sur le côté pour marquer d'autant plus son incompréhension. Puis... Un éclair de lucidité. Un franc esclaffement s'échappa du fin fond de sa gorge, l'obligeant même à retrousser les babines pour dévoiler ses rangées de dents. Une goutte d'eau s'extirpa de l’œil clos, cette dernière glissait lentement vers sa mâchoire. Toutefois, il ne sut dire si la cause de cette larme solitaire provenait de cette intolérable souffrance ou de la stupidité même de l'idée qu'Ethel s'était faite. Plus que ravi par le tournant que prenait la situation, c'était tout aussi jouissif de constater à quel point sa folle assurance se fissurait peu à peu. Elle avait horreur de ne pas avoir les cartes en main et cette méprise changeait totalement la donne... « Je ne peux pas espérer des félicitations ou je ne sais pas... Ta bénédiction ? » L'air faussement innocent, il traçait de son index les contours de son verre terriblement vide attendant de voir les craquelures poindre sur sa si belle armure. Sa remarque suivante le fit alors replonger des années en arrière... Aveugle, elle l'avait toujours été. Jamais Ethel n'aurait pu penser que la fille qu'il désirait ardemment n'était autre qu'elle-même. Nous acceptons l’amour que nous pensons mériter. Triste constat d'une foutue réalité. Et lui, des années plus tard, il se retrouvait assis sur un tabouret de bar, la tête baissée, le regard fixe, soupirant face à tant d'incompréhension. La condescendance dont elle faisait preuve ne rendait que plus caricaturale son intervention. Si intérieurement Kieren mourait d'envie de l'affronter, il n'en avait pas la force... Alors il allait la pousser à déclencher en lui, à défaut de courage, cette indicible fureur. Elle avait toujours été douée pour ça également. « Je vais choisir la seconde option. » Comme pour appuyer ses dires, il poussa du dos de la main son verre en sa direction. En un geste supplémentaire de défis, il s'installa plus confortablement sur le tabouret de bar en se posant également contre le dossier pour finalement croiser ses bras. Son sourire satisfait n'était que la cerise sur le gâteau. « Et toi alors, qu'est-ce que tu deviens depuis tout ce temps ? » En appuyant sur le mot « tout » il espérait une quelconque réaction. N'importe quoi. Juste entrevoir ce qu'elle ressentait vraiment, sans faux semblant. Rien qu'une seconde suffirait.
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Ethel Ludsen
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MessageSujet: Re: THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) EmptyVen 9 Oct - 22:59


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Son assurance n'est qu'un leurre. Un masque qu'elle porte en permanence. Sa seule protection pour affronter le monde entier. Son seul moyen de ne pas flancher en permanence. De ne pas être qu'une fille atteinte par la vie et touchée par les paroles qu'on lui profère. Mais son assurance est bien là, et c'est tout ce qu'elle montre. Tout ce qu'elle offre aux gens autour d'elle. Dans le fond, c'est ce qu'elle est. Une personne un peu trop sûre d'elle, beaucoup trop condescendante et superficielle. Que pouvons-nous y faire ? Que peut-elle y faire ? Rien. C'est ce qu'elle est, ce qu'elle restera toujours. Et, face à Kieren, elle ne peut montrer une autre façade d'elle-même. Un aspect beaucoup plus reluisant de sa personnalité. Elle l'a déjà fait, dans le passé. Elle n'était pas toujours très agréable avec elle, certes, mais il l'a vue autrement. Il a su percer sa carapace, la dévoiler sous son vrai jour. Il sait, ou plutôt savait, tout d'elle. De ses relations compliquées avec sa famille à son caractère insupportable. Fut un temps, elle le connaissait très bien, elle aussi. A présent, elle a le sentiment d'être face à un étranger, au regard trop dur et aux mots blessants. Un homme qui va se marier, qui plus est. Et ses tatouages restent un mystère complet, un mystère qu'elle n'éclaircira sans doute jamais. Il y a bien des années, ils ont franchit tous les deux une limite. Ils ne peuvent plus retourner sur leurs pas, ne peuvent plus reprendre leur relation là où ils l'ont laissée. Trop de temps s'est écoulé, trop de changements se sont produits, chez l'un comme l'autre. Le regard perdu dans celui de Kieren, Ethel essaye de lui répondre de façon détachée. De ne pas laisser paraître une quelconque émotion. A quoi bon ? Il sait y faire, lui aussi. Alors qu'il lui demande en quoi le fait qu'elle soit serveuse est risible, Ethel comprend qu'il est toujours capable de noter d'infimes détails, de soulever des sous-entendus qu'elle tente de taire. En quoi est-ce risible, hein ?

Ce qui l'est, c'est qu'il la pense serveuse. Et que cela l'arrange tout en la mettant dans une position inconfortable. Quelle idiote, aussi, de s'être laissée à rire. Elle hausse les épaules, essaye de noyer le poisson comme elle peut. Nul doute qu'elle n'y arrivera pas. Pas avec lui ; il a toujours su lire en elle comme dans un livre ouvert. Peut-elle espérer que les choses soient différentes ce soir ? Une chose est sûre : c'est très, très mal parti pour elle. « Ça ne l'est pas. » Être tout aussi tranchante que lui ; avec un peu de chance, cela lui fera oublier l'impair qu'elle vient de commettre, et à elle de laisser la conversation dériver vers d'autres rives. Plus propices pour qu'elle garde le contrôle. Mais c'est peine perdue ; Kieren n'est pas là pour se rabibocher avec elle. Et il le prouve, une fois de plus. « Un verre ou un autre, quelle importance ? » De nouveau arrogante, elle hausse les sourcils. Inutile de lui dire qu'elle ne sait tout simplement pas distinguer un verre destiné au whisky à un autre. Elle a pourtant eu maintes et maintes fois l'occasion d'en boire, mais ce n'est pas le contenant qui l'intéresse ; le contenu représente beaucoup plus ce qu'elle cherche. D'ailleurs, si elle n'était pas supposée être "en service", elle aurait bien bu quelques gouttes d'alcool. Ou quelques verres. Histoire de se remettre d'aplomb et d'oublier les sentiments contradictoires qui la tiennent en tenaille depuis qu'elle a vu Kieren, tranquillement installé à cette table. Kieren le futur marié. Ethel l'observe de plus bel, après qu'il lui ait très gentiment indiqué où se trouvent les 'vrais verres' à whisky. Elle n'a même pas cherché à savoir desquels ils parlaient ; son expérience de serveuse tournera court de toute façon. Elle n'est pas destinée à exceller dans ce domaine. Elle préfère ... s'illustrer ailleurs. Visiblement, la remarque d'Ethel a le mérite de faire comprendre à Kieren ce qu'elle a en tête. Elle sait qu'il est là pour enterrer sa vie de garçon, parce qu'il se mariera prochainement. Et sa réaction la laisse ... pantoise. Un rire. Une larme solitaire qu'elle croit apercevoir. Il est en train de se foutre de sa gueule ; et elle, elle n'est pas capable de savoir pourquoi. N'a-t-elle pas été capable de jouer les indifférentes ? A-t-elle laissé paraître une quelconque émotion ? Difficile à dire.

Des deux, elle n'a jamais été la plus douée des deux pour lire sur le visage de l'autre. Ce qu'elle sait, c'est que Kieren a l'air de trouver la situation hilarante. Et elle, est complètement paumée. Incapable de trouver quoi que ce soit d'amusant là-dedans. En fait, elle est même déstabilisée ... Pendant un temps. Elle le regarde, l'agacement, l'impatience, la curiosité et l'incompréhension parfaitement visibles sur son visage. Impossible de contenir le flot de sentiments qui la submergent. Il faut bien reprendre contenance, pourtant. « Parce que tu as besoin de ma bénédiction ? » Répondre à une question par une autre : le summum de la bêtise. Mais encore sous le coup de sa réaction, sous le coup de l'indifférente tranquillité qu'il affiche désormais, elle n'aurait pas pu faire autrement. Ethel pince les lèvres, exécute, fébrile, la requête du jeune homme. Elle remplit de nouveau son verre, les yeux baissés vers le bas. Juste le temps de se reprendre. De tout enfouir, comme elle sait si bien le faire. Et puis, elle recule de nouveau, s'adosse contre le meuble derrière elle. Assez près de Kieren pour l'entendre. Assez loin pour être quelque peu dans l'ombre. Depuis tout ce temps. Ce qu'elle devient ? Une putain de loque humaine. Pas foutue de faire un boulot décent, pas foutue de conserver une quelconque dignité. Oh s'il savait, il jubilerait et s'en donnerait à cœur joie. Elle vient finalement poser ses mains sur le comptoir, Kieren en étant désormais plus éloigné, car installé au fond de sa chaise. Elle plante son regard dans le sien, espérant faire passer ses yeux assombris par la lutte qui fait rage en elle pour de l'impudence. « Oh, trois gosses, une maison trop grande, un chien, des chats. La routine, quoi. » Pire que de l'impudence, c'est d'immaturité que fait preuve Ethel. Mais elle s'imagine mal lui dire qu'elle se déshabille pour des voyeurs en mal de sexe, qu'elle sniffe tout ce qu'elle a à portée de main, qu'elle boit l'équivalant de son poids à la semaine et qu'elle n'a pas encore eu le courage d'aller voir son père pour qui elle est pourtant revenue en ville. Une vie aussi misérable, on ne s'en vante pas. Alors que lui semble avoir beaucoup plus de choses intéressantes à lui raconter. « Et toi ? Je veux dire, à part ta vie sentimentale au tournant douteux. » Kieren marié ? Bizarrement, elle n'avait jamais osé l'imaginer jusque-là. Maintenant, elle risque d'en faire des cauchemars. Putain, faudrait qu'elle vomisse tout ça pour oublier. « Tu sais, je suis très déçue. J'aurais imaginé que, le jour de ton mariage, on couperait ensemble le gâteau. Que je t'apporterai les alliances dans ma petite robe rose et que je signerai un papier pour être le témoin de ton amour. Et je n'ai même pas reçu de carton d'invitation. » Fausse moue boudeuse, sourcils froncés, le rôle parfait de la 'meilleure amie' évincée. A une différence près : elle ne cherche qu'à le blesser. Qu'à masquer à quel point elle peut l'être, elle. Non, ils n'ont plus rien de deux meilleurs amis. Ce ne sont que des étrangers.

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MessageSujet: Re: THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) EmptyMar 13 Oct - 15:52


This is bigger than us...
Tout ce que je voulais, c’était l’atteindre, voir briller des putains de larmes dans ses yeux, qu’elle crie, qu’elle hurle, qu’elle fasse une crise. Elle s’est levée posément, s’est mise à me caresser les cheveux et m’a démontré par a + b l’être minable que je suis... Et je l’ai laissée.

Une vulgaire coquille vide. Ni plus. Ni moins. Solitude pour seule compagne et souffrance comme unique moyen de sentir ce filet de vie couler en son corps. Ce sourire canaille avait depuis si longtemps disparu tout comme la joie de vivre qui avait été un jour une marque de fabrique. Son insouciance avait finalement cédé sous le poids des désillusions et autres amères déceptions. Devenir l'ombre de lui-même, une solution de facilité afin d'échapper à l'étau qui enserrait son cœur... L'absence d'un père semblait lui avoir causé moins de tords que son départ. Avec elle s'en était allée une partie de lui... La meilleure. Il avait tant changé. Une régression affligeante à laquelle Kieren préférait se soustraire en engloutissant toutes intelligibles réflexions sous des flots de liqueur qu'il espérait salvateurs. Une erreur. Travestir ses émotions enfouies lui était habituel ce fut pourtant sans grande conviction et avec le plus grand mal, que le mécanicien affichait cette dureté, cette froideur. Une protection comme une autre. Jamais il ne lui accorderait la possibilité d'entrevoir ce qu'il ressentait réellement. Autrefois, elle avait été un véritable pilier. Ethel possédait tous les rôles : confidente, meilleure amie... Premier amour. Fort heureusement pour lui, et malgré l'ensemble des signaux révélateurs l'indiquant, elle n'avait jamais déceler la nature de ses sentiments. Il n'osait imaginer ce que cela aurait occasionné. Deux êtres profondément imparfaits, des écorchés vifs incapables de communication qui se bagarraient autant qu'ils s'aimaient, qui partageaient les mêmes phobies concernant l'abandon et l'isolement. Face à elle, ce soir, Kieren redevenait un adolescent en proie aux doutes pernicieux qui ne parvenait plus vraiment à décoder le comportement de l'inconnue qu'Ethel était à présent pour lui. Détachée, presque agacée, elle donnait la fâcheuse impression de perdre son temps à converser avec l'un de ses nombreux fantômes d'un temps révolu. Si cela devait être ainsi, alors soit. Puisqu'ils ne devaient plus représenter quoique ce soit l'un pour l'autre alors il la traiterait comme l'étrangère qu'elle souhaitait être.

L'acier de ses prunelles assombris jaugeait son adversaire, notant silencieusement le moindre changement de comportement pouvant paraître anodin aux premiers abords. A l'entente de sa réponse, Kieren se renfrogna subitement sous le ton employé par sa comparse. Les hostilités débutaient tout juste. Cela avait le don de ragaillardir d'autant plus le jeune homme étrangement silencieux. Chaque mot prononcé possédait son importance propre, il ne s'agissait pas ici d'une banale discussion entre deux vieux amis mais bel et bien d'un combat d'où personne ne sortirait vainqueur. « Ce qui l'est davantage, par contre, c'est ta façon de réagir. » Déclara-t-il en haussant les sourcils, provocateur. Son expérience en tant que serveuse devait être bien maigre. Un détail de plus. Sa soif de comprendre n'avait de cesse d'augmenter devant la liste des contradictions dont elle faisait preuve. Sans parler du fait qu'elle était, et ce depuis le début de leur entrevue, constamment sur la défensive. La pousser dans ses retranchements semblait être la seule solution pour obtenir d'elle ce qu'il voulait. La vérité. Des explications. Au travers de la colère, on perdait toutes inhibitions. Son arrogance naturelle ne la sortirait pas de ce mauvais pas. Ce serait bien trop simple. « Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. » Citation équivoque appuyée par un regard lourd de sens qu'il lui adressait... Sa voix retombait lourdement à l'image de ses yeux qu'il venait tout juste de baisser. Aussi parfait son plan fut-il, ce dernier ne prenait pas en compte la faiblesse que représentait Ethel pour Kieren... Son indifférence feinte s'avérait aussi bancale que ses bonnes résolutions. Il s'était promis que jamais plus elle ne l'atteindrait. Une autre promesse qu'il ne tiendrait pas. La morsure de l'alcool le ramena à la réalité. Il devait se reprendre. Un malheureux quiproquo allait lui donner l'occasion parfaite de reprendre la main. Une aubaine de laquelle Kieren s'apprêtait à tirer le maximum. Le trop plein d'émotion diverse parvinrent à outrepasser ce fichus masque. Incrédulité. Exaspération. Fébrilité. Ce fut plus qu'escompté au départ. Une brèche suffirait. Une seule, et il s'y engouffrerait avec délectation. Un juste retour des choses en somme.

Tel un prédateur, Kieren observait sa proie se débattre avec acharnement. Son self-control. Son apparent désintérêt.  Tout n'était que poudre aux yeux. A l'abri derrière une forteresse qu'elle pensait imprenable, il ferait tomber pierre après pierre l'édifice qu'elle avait soigneusement érigé à des fins défensives. Une fois mise à nue, elle ne pourrait décemment pas user d'autres artifices pour échapper à l'inévitable affrontement dont il avait cruellement besoin. La stratégie d'évitement qu'elle adoptait tout comme son éloignement physique n'était qu'une preuve supplémentaire, si besoin était, de son inconfort. Tout comme la réponse pour laquelle elle opta qui eut toutefois le mérite d'arracher une moue amusée à l'instigateur de cette méprise. « Si tel était le cas, me la donnerais-tu ? » Il s'amusait de son trouble, poussant le vice à l'extrême, il imitait avec affront ses méthodes pour en faire ressortir l'aspect ridicule que cela engendrait. L’aiguillonner ainsi lui faisait le plus grand plaisir, il ne s'en cachait pas. Le vernis se craquelait petit à petit. Kieren avait cependant nettement sous-estimé les ressources dont elle jouissait... Dans le blanc des yeux l'un de l'autre, elle réduisit de moitié la distance qui les séparait pour venir prendre appui de ses mains sur le comptoir. Ses doigts à lui, se crispaient de manière significative sur le translucide de son contenant. Elle éludait, sans cesse. Il ne la laisserait pas faire. « L'ironie n'enlève rien au pathétique. Elle l'outre au contraire. » Amoureuse de la littérature, elle ne pourrait passer à côté de ce clin d’œil ressemblant à s'y méprendre à une insulte. Jouer avec les mots, ils étaient deux à savoir le faire. Habile, Ethel ne baisserait pas les armes sans essayer de faire le plus de dégâts possible sur son passage. Encore une chose dont il avait fais fît... Grave erreur. Le métal froid d'une dague fouillait avec langueur les chairs à vif, celle qui en tenait le manche enfonçait en profondeur l'arme blanche... Du moins c'était l'impression ressentie. Kieren accusa le coup, se défaisant de sa neutralité bien malgré lui. D'un coup de pied, le tabouret sur lequel il reposait se retrouva sur le flanc, au sol. Ses prunelles emplit d'une gravité nouvelle, d'un mépris palpable, se posèrent sur la source de ses maux. De chaque côté des mains d'Ethel, il y apposa les siennes. Leurs visages à seulement quelques millimètres l'un de l'autre... « Cela aurait été avec plaisir, si seulement tu avais laissé derrière toi une adresse où te joindre. » La douleur était trop réelle. La rancœur trop vive. Verser dans la surenchère était une alternative séduisante à laquelle il s'abandonna sans plus de cérémonie. « Depuis quand ma vie t'intéresse-t-elle autant ? Tu as largement prouvé que tu n'en avais rien à foutre. Mais si tu veux tout savoir, je dois réellement te remercier. C'est grâce à toi si j'en suis là aujourd'hui. Et je suis certain qu'une demoiselle d'honneur de plus telle que toi ravira Maisie qui tiendra absolument elle-aussi à te faire part de sa reconnaissance. » Du bout de ses doigts, il remit une mèche de cheveux obstruant la vue d'Ethel derrière l'oreille de cette dernière. La tendresse du geste, la violence sous-jacente des mots... Tant d'efforts déployés pour un seul but... La détruire.
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Ethel Ludsen
Ethel Ludsen
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MessageSujet: Re: THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) THIS IS BIGGER THAN US (ft Kieren) EmptyMar 13 Oct - 23:07


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I wonder how bad that tastes when you see my face. Hope it gives you hell, hope it gives you hell, when you walk my way.

Aucune issue possible, aucun échappatoire envisageable. Ce soir, Ethel est la prisonnière de Kieren. Plus précisément, elle est la prisonnière de leur passé en commun, de tout ce qui les avait rapprochés autrefois et qui les sépare désormais. Prisonnière, aussi, des sentiments et émotions contradictoires qui semblent s'être donnés le mot pour l'assaillir. Sans doute la présence de Kieren n'y est-elle pas étrangère. Tout comme la découverte qu'elle vient de faire à son propos. Ainsi, il a fait sa vie de son côté, visiblement très bien et juste comme il la désirait. Ainsi, il est heureux. Heureux et amoureux, sur le point de se marier, sur le point de s'enterrer dans une relation et toutes les promesses qui vont avec. Qu'on l'envoie au purgatoire sur le champ, mais Ethel n'a aucune envie de le féliciter. Aucune envie d'être heureuse pour lui. En plus de la jalousie, elle se sent... agacée de le savoir heureux. Il n'a pas le droit. Il ne devrait pas. Il va se marier et... putain, c'est douloureux. Trop fière, trop désireuse de conserver sa sacro-sainte impassibilité, Ethel ne montre rien. Elle cache tout derrière des montagnes d'airs hypocrites et hautains. Comme elle a toujours su si bien le faire. Pas avec Kieren, cela dit. Il est le seul qu'elle a accepté dans sa vie, qu'elle a initié à ses pensées tordues et complexes. Mais ce n'est plus en sa possession de lire en elle comme dans un livre ouvert, n'est-ce pas ? Le temps doit avoir fait son oeuvre. Doit l'avoir rendue aussi insondable que Kieren l'est pour elle aujourd'hui. Elle a l'impression d'être en face d'un parfait étranger. Et elle ne le voit pas ainsi uniquement à cause des indénombrables tatouages qui couvrent sa peau et qui sont dévoilés en partie à ses yeux, mais aussi à cause de tout le reste. Son regard lui est inconnu. Tout comme la manière qu'il a de la fixer, les mots blessants qui sortent de sa bouche et la voix dure qu'il use. Cela ne doit pas fonctionner, elle ne doit surtout pas se laisser intimider. Parce que c'est ce qu'il cherche, il veut la voir plier, la voir perdre ses moyens. Mais cela n'arrivera pas, elle a des années d'entraînement derrière elle. Tout ne va pas dans son sens, cela dit. Et la pression de voir débarquer son boss, une collègue ou tout autre personne connaissant son vrai job est omniprésente. Difficile à supporter. Elle pèse sur ses épaules.

Fardeau supplémentaire à porter. Qui n'est rien, absolument rien, à côté de la discussion qu'ils ont. Plus le temps passe, et plus elle se détériore. A mesure que les secondes s'égrainent, Ethel achève de comprendre que ce n'est en rien une visite de courtoisie. C'est un combat à 'mort'. Un combat autant psychique que physique. Tout ne se joue pas que dans les mots, les mouvements, positions, regards de chacun ont beaucoup d'importance aussi. Et les deux sont foutrement bien entraînés. Plutôt que de trop s'enfoncer dans ses mensonges, Ethel préfère ne rien répondre aux piques de Kieren. Sa réaction est étrange, bien sûr ; cela n'aurait pu passer inaperçu aux yeux de personne. Mais à trop en faire, elle risque fort de se décrédibiliser d'elle-même. Autant éviter d'en arriver là tant qu'elle le peut encore. De nouveau proche de lui, se sentant sans aucun doute à l'abri derrière son comptoir misérable, Ethel se sent suffisamment en sécurité pour ironiser. Regrettable erreur qu'elle finira par payer tôt ou tard. Il semblerait que Kieren, déterminé à gagner face à sa proie, soit prêt à enjamber tous les obstacles se mettant en travers de sa route pour l'atteindre. « Bien sûr. Qui suis-je pour refuser quoi que ce soit à un vieil ami, hein ? » Dans les faits, sa bénédiction, il ne l'obtiendra jamais. Plutôt crever que de lui offrir un si précieux cadeau, il ne le mérite pas. Et elle, elle ne veut pas s'abaisser à de tels principes misérables. Mais dans les faits, il n'en a pas besoin. Sa bénédiction, il n'a jamais cherché à l'avoir. Il se l'est approprié, sans même savoir qu'il la verrait, elle, ce soir, dans cet endroit aussi mal fréquenté qu'effrayant. « A question idiote, réponse idiote. » On est loin, très loin, des mots poétiques de Kieren, de son insulte à moitié masquée derrière des vers élégamment improvisés. Mais, face à son visage de marbre et à ses yeux intrusifs, elle ne peut faire autrement. Ethel, de toute façon, a la tête ailleurs. Toutes ses réserves attentionnelles sont mobilisées dans un seul et même but : rester impassible face aux attaques de Kieren. Et faire mal. Le blesser, atteindre ses faiblesses, ne pas perdre une seule seconde avec des doutes idiots. Peu importe les processus et méthodes mises en oeuvre, perdue dans sa folie et sa jalousie purulente, Ethel veut le blesser. Profondément, si possible.

Cela n'a plus rien - ne l'a jamais été, semble-t-il - d'une dispute innocente. Kieren et Ethel sont tout sauf innocents. Ils se connaissent, par-delà les années qui se sont écoulées ; ils ont tout su, à une époque, de l'un et de l'autre. Les faiblesses, les peurs les plus secrètes et enfouies, tout. Sur cette base, atteindre Kieren devrait être un jeu d'enfant. Mais cela ne l'est pas : il n'a rien d'une personne impassible qui se laisse insulter sans esquisser le moindre mouvement. Il sait s'y prendre, lui aussi. Aussi, la fierté d'Ethel, lorsqu'elle le voit perdre un tant soit peu de son contrôle et son impassibilité, est de courte durée. Outch, il a su taper où ça fait mal. Et il s'est trop rapproché. Trop vite. La jeune femme ne prête plus la moindre attention au monde extérieur, aussi ne réalise-t-elle même pas qu'il a fait tombé un tabouret, sans doute attiré l'attention d'autres personnes. Les mots durs proférés par Kieren sont en contraste totale avec la brusque douceur dont il fait preuve. Et la lèvre d'Ethel, bien malgré elle, a un léger tic, tandis que les doigts de son ami glisse une mèche de cheveux derrière son oreille. A peine perceptible pour le commun des mortels, mais pas pour Kieren. Il est trop proche pour que cela passe inaperçu. Trop proche pour qu'il ne remarque pas la fureur qui brille dans ses yeux. Cette rage transpire par chacun des pores de sa peau. Impossible de passer à côté, à présent. « Faire de l'ombre à ta précieuse le jour de son mariage ? Je ne suis pas si cruelle, tout de même. La gratuité de mes services doit se poursuivre dans le temps. Pas de reconnaissance trop poussée, donc, je pourrais le regretter. Mais c'est toujours un plaisir de rendre heureux et de répandre tant d'amour autour de moi. » UN PLAISIR ? Putain d'enfoiré. Merdeux. Nouveau tic de sa lèvre, qu'Ethel ignore habilement. « Une adresse, tu en as eu une pendant un moment. » Jusqu'à il y a deux ans, pour être précise. A-t-il jamais cherché à la contacter ? Certainement pas. Alors elle ne voit pas bien en quoi les choses auraient pu être différentes s'il avait su où elle se trouvait ces derniers mois. Il n'aurait quand même pas eu le culot de l'inviter à son mariage, n'est-ce pas ? Ethel profite de l'impact incertain de ses dernières répliques pour poser sa main gauche sur l'épaule droite de Kieren. Elle doit reprendre le contrôle. Ne pas se laisser toucher par ses attaques en règle. « Maintenant, tu ferais mieux de te rasseoir. Ce serait bête que l'on te croit agressif et que cela gâche toute ta soirée. » Tout en poussant légèrement sur l'épaule de Kieren pour lui faire comprendre qu'il doit urgemment reculer - plus pour elle que pour un quelconque garde du corps, d'ailleurs, il n'y en a pas dans le coin -, Ethel s'efforce d'ignorer la colère qui menace de la submerger à tout moment. Peut-être que c'est elle, finalement, la plus agressive et la plus menaçante des deux. « Je te ressers un verre, peut-être ? » Technique habile pour avoir l'occasion de détourner les yeux, qu'elle saisit sur le champ et sans vraiment attendre son avis. Elle remplit son verre, sans se soucier de savoir si elle fait bien. Qu'est-ce que ça peut lui foutre tant qu'il paye ses consommations ?

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