Daisy soupira et tapa rapidement quelques lignes sur son ordinateur. Cet article la bloquait depuis une bonne demi-heure déjà et elle avait l'impression de devenir folle. Elle n'avançait pas, ou dès qu'elle relisait une phrase, elle avait l'impression de la trouver nulle et effaçait tout. Elle finit par pousser un petit cri et ferma le document sans l'enregistrer. " Ca attendra demain." Elle regarda son ordinateur, il était plus de 18h30, et il n'y avait plus grand monde au bureau. Seul le bureau de Noam était allumé et la blonde mourrait d'envie d'y aller. Juste pour le voir. Ou peut-être pour rallumer une flamme qu'elle croyait éteinte depuis longtemps. Elle souffla et éteignit son PC, il fallait qu'elle quitte le bureau. Tout de suite. Elle attrapa son manteau et elle sortit de son bureau, claquant la porte. Elle traversa le couloir et elle tomba nez à nez avec l'homme qui hantait ses fantasmes, Noam. Brun, charismatique, grand et puissant, il dégageait une sensualité incroyable. Elle s'arrêta de respirer et posa son regard sur lui. " Tu veux pas qu'on aille dîner toi et moi ? " Elle mourrait d'envie de dire oui, c'était incontesté, mais il ne fallait pas. " Je dîne chez ma soeur. Désolée." Elle déglutit et après avoir bredouillé un au revoir peu convaincant, elle disparut, regagnant rapidement sa voiture, se maudissant d'être aussi faible devant lui. Même si elle avait menti sur le dîner avec sa soeur, elle se dit soudain que la voir serait une bonne idée. Elle sourit et s'arrêta à la pizzeria du coin. Une vingtaine de minutes plus tard, elle frappait à la porte de la petite maison de sa grande soeur, espérant qu'elle serait là et qu'elle ne la dérangerait pas. Même si les deux soeurs s'adoraient, elles n'avaient pas l'habitude de débarquer l'une chez l'autre comme ça. Maelys finit par ouvrir la porte, surprise apparemment de recevoir de la visite à cette heure. " Livraison de pizza pour les Tyrell." Un sourire contrit se dessina sur son visage.

Enfin, bouclé. Ca fait plusieurs jours que mon éditeur m'appelle au moins deux fois par jours pour que je lui rende mon dernier livre. Il est un peu collant, c'est vrai. Le dernier tome n'est sorti qu'il y a un mois, il n'y avait pas le feu. Enfin, je l'ai terminé il y a quelques heures, et le coursier vient de passer le récupérer. Je vais enfin pouvoir souffler. Bien que je m'attende à un nouvel appel de mon éditeur demain matin à la première heure pour me demander quand j'ai fini le prochain volume. Il va finir par me rendre chèvre, ce type.
Tout ça pour dire que je peux enfin m'occuper de ma petite Violina. Elle n'a rien dit de toute l'après-midi alors que je ne m'occupais pas d'elle, elle est vraiment adorable, cette enfant. Je m'assois à côté d'elle, sur le canapé, devant Dora l'Exploratrice. « Ca va, ma puce ? » Elle hoche la tête et vient se blottir contre moi. J'embrasse le haut de son crâne. « T'as fini ton travail ? » Je souris. « J'ai terminé, oui. On n'est que toutes les deux ce soir. Tu veux manger quoi ? Des macaronis au fromage ? Ou alors peut-être... » Je ne peux pas finir ma phrase qu'on frappe à la porte. Je fronce les sourcils et laisse Violina sur le canapé. Je vais ouvrir la porte et le visage contrit d'un sourire de ma chère petite soeur apparaît. Je la regarde un peu étonnée de sa présence. Mais sa réplique me fait sourire. « Tata Daisy ! » Une petite silhouette blonde passe à côté de moi et va se jeter dans les jambes de ma soeur. Ca me fait rire. « Aller, ne reste pas dehors, entre. Que nous vaut cette visite impromptue et ces magnifiques pizzas ? »  

La blonde se tenait devant la porte de sa sœur, pizzas en main. Bien décidée à ne pas se morfondre chez elle ou au bureau ce soir, elle avait choisi l’option Maelys qui consistait à passer une soirée sympa en compagnie de sa sœur et de sa nièce, filleule. Violina était une vraie perle, un vrai soleil dans sa vie et celle de sa grande sœur. Elle se rappelait encore avec émotion de la naissance de la petite. Elle était revenue en ville juste pour ça, et elle avait passé deux semaines auprès de sa sœur et de la petite, crevette à l’époque qui ne faisait que pleurer. Maelys finit par ouvrir et Daisy sourit à sa sœur, une petite moue contrite sur le visage et brandissant les pizzas. Elle voyait que sa sœur était surprise de la trouver là mais avant qu’elle ne puisse dire quoique ce soit, un petit cri retentit. « Tata Daisy ! » Une tornade blonde déboula et Daisy éclata de rire en voyant Violina s’accrocher à ses jambes, sourire aux lèvres. « Coucou ma petite puce ! Tu as vu, je vous apporte à manger. » La petite hocha la tête et se tapota le ventre. « J’avais faim moi en plus.» Les deux femmes rirent doucement et Maelys s’écarta pour laisser Daisy passer. « Allez, entre, ne restes pas dehors. Que nous vaut cette visite impromptue et ces magnifiques pizzas ? » Maelys lui sourit et Daisy pénétra dans la maison de sa sœur. Elle déposa les pizzas sur la table de la cuisine et elle lança un regard malicieux à sa nièce : « Violi, ma chérie, file te laver les mains et après on mange ! » Elle attendit que la petite disparaisse et elle se tourna vers sa sœur : « J’avais un peu le moral en baisse et j’avais envie de te voir avec Violina. Ca me fera du bien.» Elle lui sourit et elle enleva son manteau qu’elle déposa sur une chaise du salon. Elle souffla doucement : « C’est difficile de bosser près de Noam, je pensais pas que j’aurais autant de mal.» Sa sœur la connaissait par cœur et surtout, elle connaissait son histoire, son passé avec le jeune homme.

Je m'attendais à passer une petite soirée sympa avec ma petite Violina, mais ma chère petite soeur n'a pas été d'accord avec ça. Elle a débarqué, mais cela ne me gêne en rien du tout. J'aime toujours autant la voir et discuter de tout et de rien avec elle. Et Violina adore sa tante, donc ça lui fait également plaisir à elle. Je la fais entrer, et lorsqu'elle envoie dans la salle de bain ma petite Violina, je sais qu'elle va parler de sujet de grands qu'il vaut mieux éviter d'aborder en présence de la petite. Je me poste près de la table où elle a posé les pizza et les ouvre pour commencer à les découper. Violina n'est pas vraiment patiente lorsqu'il s'agit de nourriture, elle tient ça de moi. J'écoute Daisy me parler de son moral à la baisse, et surtout de la raison de son moral bas que je devine assez facilement avant même qu'elle ne prononce le fameux prénom de son patron/ex (rayez la mention inutile). Je soupire un peu et la regarde. « Il a encore tenté de te faire des avances, c'est ça ? » Je ne doute pas de sa réponse. Ce ne serait pas la première fois qu'il tente de reformer quelque chose avec elle, mais ce n'est probablement pas très sain. D'autant plus qu'on s'est promise, avec Daisy, d'arrêter de tourner et retourner avec des connards. Même si... bon, je l'avoue, je comprends qu'elle ne soit pas totalement insensible. Je ne sais pas comment je réagirais si le père de Violina refaisait surface. Probablement une baffe comme bienvenue, mais après... je ne sais pas du tout. « Si tu veux qu'il arrête de t'emmerder, tu peux simplement porter plainte... ou juste le menacer de parler au syndicat du personnel, dire qu'il t'harcèle... ça devrait suffire. » Je vais dans la cuisine et ramène un couteau pour découper les pizzas en parts, tout en restant attentive à ce que me dit Daisy. Je sais que ce n'est pas facile pour elle d'être sous les ordres de son ex. Elle l'aimait vraiment, il a été un véritable salaud, et maintenant, elle doit le voir tous les jours et surtout obéir à ses caprices, que je ne doute pas être toujours dirigés vers ma petite soeur...  

Maelys était un amour. Un amour de grande sœur, un amour de mère, un amour d’amie. Bref, Daisy avait toujours vu sa grande sœur comme un modèle, comme son modèle à elle qu’elle devait suivre et imiter, même si parfois elle avait du mal à être aussi bonne et douce qu’elle. Du coup, elle savait qu’en débarquant chez sa sœur, elle serait la bienvenue même si elle dérangeait une petite soirée mère-fille devant un dessin animé. De toute façon, Violina serait ravie. De un, elle adorait sa tante. De deux, les pizzas étaient tellement mieux qu’un plat équilibré et rempli de légumes verts que sa mère aurait peut-être préparé. La blonde débarqua donc et pénétra rapidement dans la maison de Maelys, déposant les pizzas dans la cuisine. Bien sûr, sa sœur l’interrogea sur les raisons de sa présence et la blonde attendit que Violina aille se laver les mains pour lui avouer que le travail lui pesait. Elle adorait son boulot, soyons clair. Elle aurait pu passer ses nuits là-bas, elle se donnait à fond, elle faisait quelque chose qui lui plaisait. Mais le seul problème était Noam. Son boss. Son ex surtout. La jeune femme avait été troublée de le revoir, et surtout gênée lorsqu’il lui rappelait un peu trop leur intimité passée. Elle avait souffert à cause de lui, véritablement. Elle l’avait aimée d’un amour vrai, sincère, et lorsqu’il l’avait laissée, elle avait cru en mourir. Elle était revenue chez elle, le cœur brisé, en miette. Et aujourd’hui, le jeune homme était son boss. « Il a encore tenté de te faire des avances, c’est ça ? » Daisy soupira et hocha doucement la tête. Depuis qu’elle bosse pour lui, le jeune homme est dans un jeu de séduction avec elle. Il joue avec elle, elle n’en doute pas et elle fait tout pour rester loin de lui. « Oui, encore … Et en même temps, il est adorable avec moi au niveau du boulot, il me met sur des trucs cools, il me file des responsabilités que je n’espérais même pas. Je ne sais plus quoi penser. Je voudrais juste qu’il arrête d’être dans le flirt avec moi. » Avouons-le, la jeune femme n’était peut-être pas assez guérie de lui, elle craignait de replonger encore et encore. « Si tu veux qu'il arrête de t'emmerder, tu peux simplement porter plainte... ou juste le menacer de parler au syndicat du personnel, dire qu'il t'harcèle... ça devrait suffire. » Maelys soupira et jeta un regard sévère à sa sœur, elle le pensait. Elle voulait qu’elle se libère du jeune homme. Daisy souffla et haussa les épaules : « Si c’était si simple … Je crois que je vais tenter de lui parler, de mettre les choses au clair avec lui. Et s’il ne se calme pas, j’aviserai.» Les deux sœurs se dirigèrent dans la cuisine, rapidement rejointes par Violina. « Je te sers une part et tu vas devant ton dessin animé trésor ? » La fillette hocha la tête, enthousiaste à l’idée d’être tranquilles devant le dessin animé. « Et nous, on peut rester ici et la surveiller de loin.» Daisy sourit à sa sœur et elle coupa deux parts de pizza pour la petite, lui mettant dans une assiette qu’elle lui tendit. Violina repartit fièrement dans le salon, et Daisy attrapa une part de pizza. « Et toi alors ? Quoi de neuf ? » Elle n’avait pas envie de passer la soirée à se morfondre sur son sort.

Daisy envoie Violina se laver les mains pendant qu'elle m'explique la raison de son impromptue arrivée ce soir. Et je dois dire que ce qu'elle m'énonce par la suite ne m'étonne pas vraiment. Il n'y a vraiment que ce type pour la faire venir à la maison un soir pour discuter. Elle a besoin de conseil, et c'est vers moi qu'elle se tourne. Même si j'adore aider ma petite soeur, je ne sais pas si je suis la bonne référence dans ce genre de truc. Après tout, je suis mère célibataire. Mais je sais que Daisy me considère comme un modèle... et je ne veux pas la décevoir. Donc je fais de mon mieux pour toujours l'aider comme je le peux. Et puis Violina est là pour lui remonter le moral également ! C'est un vrai rayon de soleil, cette enfant. Je l'écoute m'expliquer ce qu'il s'est passé. Notre conversation est quelques minutes coupée par l'arrivée de Violina. Daisy lui donne une part de pizza et l'envoie devant la télévision. Evidemment, elle ne rechigne pas. Pizza et Petit Poney, ce n'est pas elle qui va dire non. « Essaie de ne pas faire de tâche, Violina, s'il te plait ! » Je suis du regard la petite tête blonde qui va se blottir dans les coussins du canapé. Je secoue la tête et me tourne vers Daisy lorsqu'elle me demande comment je vais. Je laisse échapper un long soupire. « Mon éditeur me torture sans état d'âme... sinon, rien. Parfois, je me demande pourquoi j'ai fait ce métier... ça paye bien, ok. Mais mon éditeur est vraiment trop pressant. Je ne peux pas écrire et dessiner un roman par mois... je me demande si je ne ferais pas mieux d'arrêter... au moins pour un temps... » Je mens ouvertement, oui. Et Daisy le sait. Je me rappelle très bien pourquoi je me suis mise à proposer mes oeuvres à une maison d'édition. C'est à cause de Louis. Ou grâce à lui, je ne sais pas. Je ne sais plus. Il m'avait pousser à me montrer plus sûre de mon talent comme il disait. Peut-être que je veux arrêter parce que ça me rappelle à lui.. c'est possible. Quand Violina me demande pourquoi je fais ce travail bizarre, je suis sensée répondre quoi. Avoir une maman dans un bureau, c'est quand même bien plus normal...

La blonde était satisfaite de son initiative. Maelys semblait contente de la voir, Violina aussi. Et en plus, elles allaient passer une bonne soirée. Bien entendu, Violina fila devant les dessins animés, accompagnée de quelques petites parts de pizza. Elle adorait ça, elle allait au moins passer une soirée tranquille et elle se coucherait peut-être un peu plus tard vu que sa maman et Daisy seraient en pleine discussion. Maelys joua rapidement à la maman en recommandant à sa fille de ne pas se tâcher et Daisy sourit à la blondinette, lui faisant un petit clin d’œil au passage. Elle raconta rapidement à sa sœur ce qui se passait au travail, la présence trop présente de Noam, boss et ex petit ami, son trouble devant lui. Maelys savait mieux que personne à quel point la blonde avait souffert de leur rupture. Elle avait même envisagé de rester à New-York pour lui, avant qu’elle ne découvre qu’il s’était déjà consolé avec anticipation de son départ dans les bras d’une belle brune. Elle soupira et bien décidée à ne pas passer la soirée à se morfondre, elle retourna la question à sa sœur, désireuse de savoir comment elle allait. Maelys soupira tandis que Daisy avala rapidement une bouchée de pizza, bien goûtue avec le fromage. « Mon éditeur me torture sans état d'âme... sinon, rien. Parfois, je me demande pourquoi j'ai fait ce métier... ça paye bien, ok. Mais mon éditeur est vraiment trop pressant. Je ne peux pas écrire et dessiner un roman par mois... je me demande si je ne ferais pas mieux d'arrêter... au moins pour un temps... » Daisy lâcha un petit rire et secoua la tête : « Toi, arrêter … ? Laisse-moi rire. Maelys, ce boulot, tu l’as dans la peau. Et même si des fois, tu as envie de clasuer la porte, tu es bien incapable d’arrêter d’écrire, de dessiner. C’est ta passion. Et honnêtement, je t’admire pour ça.» Elle sourit à sa sœur avant de rajouter : « Tu as toujours été mon modèle pour ça. Moi aussi, je me suis toujours accrochée à ce que j’aimais, comme toi, et regarde, j’y suis arrivée. J’ai supporté pendant plus d’un an le domaine de la mode avant de décrocher ce boulot dans le juridique. Et même si Noam me plombe un peu le moral, je m’accroche.» Elle attrapa une autre part de pizza et les désigna d’un signe de tête : « Dépêche toi d’en manger avant que je n’en engloutisse tout, j’ai une faim de loup.» Elle rit doucement. « Essaie de parler franchement à ton éditeur, dis lui de se calmer un peu. Que tu as besoin de bosser tranquillement pas sous pression, constamment. Non ? » Les deux sœurs aimaient bien se confier l’une à l’autre, elles avaient toujours quelque chose à dire à partager, et elles se conseillaient beaucoup. ..