story of my life | | Asseyez-vous une heure près d'une jolie fille, cela passe comme une minute. Asseyez-vous une minute sur un poêle brûlant, et cela passe comme une heure. C'est cela la relativité. |
C'est au lycée qu'elle s'entiche de Daniel, tous les deux formaient le couple phare de l'école, elle est pom pom girl, il est le capitaine de l'équipe de football. Seulement sa jalousie maladive détruit le couple, un soir, alors qu'il avait trop bu, il lui assène un coup brutal en plein ventre. Quand il l'a frappé la première fois, elle lui a pardonné, comme les suivantes d'ailleurs. Jusqu'au jour où il l'envoya à l'hôpital.
Debbie ? Son regard se pose dans celui de son frère. Maverick la regarde avec pitié. Tout le monde la croit forte, solide et bien dans sa tête, mais cette image, c'est juste pour donner le change. La vérité, c'est qu'elle est vulnérable, désarmée, à la merci d'un homme qui, en moins de temps qu'il ne faut pour la dire, lui a fait perdre tous ses repères, lui ôtant sa force et son envie de vivre. Elle détourne le regard. Elle est dans un sale état physique, la lèvre bleuit, des hématomes sur tout le corps mais la douleur physique n'est pas ce qui fait le plus mal. Il se rapproche et tourne son visage vers lui, il est hors de lui en la voyant dans cet état.
Je suis tombé dans les escaliers. Je ramassais le linge et je me suis pris les pieds dans le tapis. Tu sais comme je peux être maladroite. ment elle, assez mal finalement puisque son frère n'est pas dupe et la raison de sa présence ici est évidente. Ce n'est pas le frangin mais le flic qui est là.
Me prend pas pour un con, je vais le buter ce mec. Ce qui énerve le plus son frère, c'est de n'avoir rien vu avant, Deborah savait donner le change à l'extérieur, à force de plaisanterie et de bonne humeur. Encore aujourd'hui, elle sait très bien camouflé un mal être. Beaucoup de gens, notamment Maverick n'ont jamais comprit pourquoi elle n'avait jamais alerté personne. Faut dire qu'elle a un caractère fort alors le rôle de la petite amie soumise ne lui va sans doutes pas si bien. Elle pousse un soupire, elle comprend la réaction plus que légitime de son frère, son plus fervent protecteur.
Je vais bien. annonce t-elle, le sourire aux lèvres pour rassurer son ainé. Sans doute y avait-il des situations dont on ne pouvait se sortir que tout seul.
_________________________Tu ne peux pas me quitter ! Tu... Sa valise est dans l'entrée, ce qui ressemble en tout point à une dispute conjugale classique est le résultat de plusieurs mois d'humiliations. Elle le quitte, une résolution qui n'a pas été simple à prendre. Ce n'est heureusement pas seule qu'elle a pris cette décision, puisque la grande majorité de ses proches l'ont aidé des cette débâcle. Daniel lui serre le bras pour l'empêcher de partir. Maverick avait bien proposé de l'accompagné, en fait, il l'avait même exigé. Impuissante devant la descente aux enfers de leurs couples, la culpabilité l'a poussé à affronter l'homme qu'elle aimait seule. De sa voiture, le frère de la blonde attend patiemment qu'elle sorte, prêt à bondir de son repère. Sa plus grosse erreur a été de ne pas le laisser l'accompagner ce jour là. Tout va très vite ce jour là, les mains de Daniel viennent épouser le cou de la jeune femme qui n'a plus de souffle sous son emprise. Elle s'empare de ce qu'elle a sous la main et assène un coup fatal sur le dessus du crâne de son amant. Elle compose le numéro de son frère.
Il... Pas le temps d'un dire plus, il raccroche et se rue à l'intérieur de la maison, retrouvant la jeune femme, les mains en sang, le visage de son petit ami sur les genoux. Elle est en pleures. En proie à des émotions contradictoires, a mi chemin entre le soulagement et l'affliction, elle en a le souffle coupé. Son frère vient juste derrière elle et la prend dans ses bras.
C'est finit. Même lui ne croit pas en ses paroles, parce que ça n'est pas finit, c'est plutôt le commencement. Les larmes coulent sur son visage meurtrie, son mascara a coulé le long de ses joues et son état est désastreux.
Je suis là, ça va aller. Ca va aller hein ? Elle vient de tuer un homme et même si la légitime défense prime dans cette affaire, il est mort de ses mains et son avenir devient tout d'un coup très flou. Il l'embrasse sur le front, se voulant rassurant. Très vite, les autorités vont arrivés, elles tenteront de donner du sens au drame survenu ici mais elles n'y arriveront sans doutes pas, car elles n'avaient pas toutes les données.
| | Je fais reculer la mort à force de vivre, de souffrir, de me tromper, de risquer, de donner, de perdre. |
A le voir la défendre sans vergogne, avec tellement de férocité et de génie, elle est sûre d'une chose : l'homme de sa vie, le père de ses futurs enfants, c'était lui et pas un autre. Quand on aime, pas besoin de faire de discours : on le sait, on le sent, c'est tout. Elle était tombée amoureuse de lui lentement, comme dans l'histoire de la tortue et du lièvre, mais à bien y réfléchir, elle a toujours eut le béguin pour lui. Déjà, quand ils étaient gosses, elle l'espionnait du coin de l’œil. Il a commencé en étant son simple avocat mais il s'avéra être bien plus que ça.
merci. mon héro. C'est sans doutes trop peu par rapport à ce qu'elle lui doit. Il vient de lui éviter des années de prison en ayant convaincu un jury de la légitime défense de la blonde. Tout ça pouvait sembler complètement dingue, mais il était arrivé à une période de sa vie où elle avait besoin d'être réassurée, de réapprendre à vivre.
Ce n'est rien. ce n'est rien mais en même temps tellement. Elle le prend dans ses bras, se jetant littéralement à son cou. Sans lui, elle serait à rôtir au trou pour un acte de légitime défense, c'est le soucis avec la justice, elle se veut juste, comme son nom l'indique, mais parfois... Elle l'embrasse, trop près de la bouche pour que ça ne veuille rien dire. Un regard qui s'attarde, un battement de cil et il est prit au piège, ses lèvres heurtent violemment celles de la victime de maltraitance. Il a pourtant une politique stricte en ce qui concerne les relations avec ces clients, mais elle n'était plus vraiment sa cliente. L'affaire est classé, elle n'est plus que Deborah et sa règle ne s'applique plus. Sa main se balade dans les cheveux de celui qu'elle rêve de voir devenir son amant. Le syndrome du super héros, le jeune homme l'a sauvé des griffes de la prison, la belle princesse est sous son charme.
____________________Appuyée contre la table du salon, elle regarde son amant dans les yeux. Le plus souvent ses relations ne dépassent pas la semaine. C'est un choix : il se refuse de rester en couple sans être amoureux. Ce serait hypocrite et lâche. Elle, elle vit dans le monde des bisounours, en proie à un sourire tendre. Avec lui, tout était léger et frivole. Sa compagnie était un moyen confortable de se protéger des dures réalités du monde et de se ressourcer à bon compte quand les responsabilités de son métier devenaient trop pesantes. Il respire l'odeur de ses cheveux et promène ses lèvres sur le velouté de sa peau nue.
C'est quoi ce bordel ? Ils se relèvent tout les deux brutalement pour faire face à Maverick. Deborah ramasse son chandail sur le sol et se rhabille en se tournant. C'est pendant ce temps que le poing de son frère se heurte à son amant...
arrête. Mav'. Elle s'approche de celui qu'elle fréquente et lui caresse le visage. Oubliant tout orgueil et toute fierté, elle lui avoue dans un élan :
je l'aime. Kilian la regarde dans un sourire qui en dit long, ces sentiments sont partagés même si rien n'a jamais été avoué.
Je l'aime aussi. L'amour, ça ne klaxonne pas avant d'entrer. Ca se pointe, ça s'impose, ça force les barrages. Elle se mordille la lèvre sous cette révélation et embrasse celui qu'elle aime plus que tout au monde en oubliant presque la présence de son frangin. N'importe qui aurait rêvé mieux comme première révélation des trois mots qui changent tout, mais elle trouve cet instant parfait. Son cœur s'emportait chaque fois qu'elle pensait à lui.
je suis enceinte. Debbie est persuadé que la communication est le maitre mot dans une relation, parce sinon, les malentendus s'entassent et on ne s'écoute plus. Elle redoutait sa réaction, elle l'a apprit un mois plus tôt et ne savait pas trop comment lui apprendre parce que c'est allé trop vite, ce n'était pas prévu et pourtant, elle garde l'idée étrange que ce qui doit arriver arriva dans un coin de sa tête. Il la porte et l'enserre de ses bras musclés.
| | Il n'y en avait qu'une sur terre et c'est toi qui l'as eue. Mais tu es trop bête pour t'en rendre compte... |
Elle connait beaucoup de choses sur lui : sa détermination, son altruisme, son intelligence, son odeur, le goût de sa peau, le tracé de ses vertèbres, sa fossette lorsqu'il souriait. Elle sait néanmoins que quelque chose lui échappe, une aura mystérieuse s'est toujours dressée entre eux, sans qu'elle n'est aucun pouvoir là dessus. Un peu comme si Killian étaient deux personnes totalement opposés et elle n'en aime qu'une seule. Certains jours, il lui disait qu'il l'aimait et elle y croyait dur comme fer, d'autres fois, elle n'en était plus sûre.
C'est à cette heure là que tu rentres Kilian ? Y en a marre de te voir rentrer en plein milieu de la nuit ! T'es au courant que tu as un fils qui te réclame toutes les heures ? Tu lui manque et tu me manque aussi ! Son mari passe une main sur sa nuque en lâchant un soupire désespéré, c'est fréquent les disputes ces derniers temps. Elle voit que son mari lui file entre les doigts et cela ne lui plait pas.
Chérie je t'ai déjà dis que j'ai pas mal de travail ces derniers temps, si je rentre tard c'est pour gagner ces procès. J'ai des clients qui comptent sur moi. Tu connaissais mon travail avant de m'épouser tu savais ce que ça impliquait. Elle lève les yeux au ciel, il donne l'impression de n'en avoir rien à foutre. Son boulot, y'a que ça qui compte pour lui. Il n'a pas toujours été comme ça avec elle, malgré ce qu'il insinue.
Oui mais je ne pensais pas que cela impliquerait qu'on ne se voit qu'un jour par semaine et encore quand on a de la chance ... Je te signale que si tu n'avais pas repris les études on n'en serait pas là. Outrée par ses propos, elle a envie de le gifler mais se retient. Elle lui en veut terriblement à cet instant, d'être aussi égoïste, elle qui a mit sa vie entre parenthèse pour s'occuper de son fils, elle s'est mise en quatre pour son mari.
T'es qu'un gros con Kilian ! C'est injuste, j'ai arrêté mes études pour que tu puisses réussir ta carrière alors gardes tes reproches pour toi c'est clair ?! Elle ne s'est même pas rendue compte qu'elle vociférait à travers toute la baraque.
Papa, maman ? Pourquoi vous criez comme ça ? L'homme se découvre soudainement une âme de père de famille, celui qui n'a pas passer du temps avec son fils depuis des semaines prend l'enfant dans ses bras.
C'est rien mon grand papa et maman ne sont pas d'accord sur un détail mais ça va passer. Allez vient je vais aller te recoucher. Elle fronce les sourcils, embrasse son fils et monte se coucher, laissant son mari en compagnie de leurs enfant.
____________________Cette bonne humeur qu'elle affichait en toutes circonstances cachait sa part d'ombre et de souffrance et son naturel jovial cédait quelquefois la place aux idées noires et au découragement. On ne se marie pas que pour le meilleur, on se marie pour les erreurs, les faiblesses, les mensonges, les dérobades. Et le constat est accablant.
Je suis désolé le travail n'attends pas, c'était un plaisir de dîner avec vous, passez une bonne fin de soirée. Ils sont en plein milieu d'un repas avec le dirigeant d'une association qui se bat contre la famine en Afrique. Elle adore ce genre de moment, ces soirées dites mondaines où elle côtoie le gratin de tout Memphis où se mêlent tout types de personnalités. Ce n'est pas plat comme on peut le croire, les conversations sont culturelles, les esprits affutés se chevauchent et se défient. La soirée se termine et elle raccompagne ces invités à la porte de l'énorme battisse.
Merci d'être venu. C'est toujours dans les yeux qu'on voit si les gens sont tristes ou heureux. Le regard on ne peut pas le maquiller. Deborah avait les yeux tristes. Même quand elle souriait mais la plupart des gens ne le remarquaient pas. Elle ferme la porte et regarde son téléphone portable : minuit quarante cinq. Il n'y a rien de pire que le silence. On imagine tout et tout devient menaçant. On n'a pas de prise, même un petit bout de réalité pour se mettre en colère. Elle monte dans la salle de bain et enfile un déshabillé pour aller se coucher. C'est à cet instant que son mari rentre, il grimpe à l'étage et s'installe derrière elle, elle sent son membre inférieur durcit contre elle. Ils n'ont pas fait l'amour depuis plusieurs jours puisqu'il semblerait avoir d'autres priorités que sa femme, ce soir c'est différent. Le désir ne reste vivace que si on lui court après. Elle était tombée amoureuse d'une image, une très belle image. L'illustration de la réussite. Un homme plein d'assurance, de certitudes. Un homme fier d'aller vite, fier de réussir. Et aujourd'hui c'est ça qui les éloignait autant. Elle se tourne vers lui et l'embrasse. Ils ont toujours été passionnels dans leurs façons de faire l'amour et ce soir ne dérogea pas à la règle.