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je frissonne sous la lumière

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Mikkel Hummel
Mikkel Hummel
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MessageSujet: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyVen 28 Aoû - 16:34


Andy& Mikkel
Tu es comme le Soleil qui ignorerait la course folle de la Terre sur son orbite.  


Donner des instructions, faire en sorte que ces instructions soient respectées à la lettre, répéter sans cesse les règles, puis, les envoyer par mail pour s'assurer de la légalité de l'action ( surtout, se protéger contre toute attaque en justice pour une raison X, Y ou même Z et agacer les avocats en leur filant plus de documents à analyser, un vrai sport), c'est ce qu'il fit durant toute sa journée, toute sa soirée parce qu'il ne rentrait quasiment jamais chez lui sans emporter un petit supplément de boulot avec lui. Être foutrement bourré de fric n'avait pas que des avantages ( même si, les chiffres indiqués par son compte bancaire auraient pu faire crever de jalousie la Grèce toute entière et hurler la reine d'Angleterre qui elle, devait de plus en plus se serrer la ceinture). Mikkel travaillait dur, certainement bien plus que la bedaine de Donald Trump, qui témoignait à quel point il vivait oisivement ces dernières années. Tant mieux, Mikkel visait le classement Forbes et escomptait bien améliorer sa position, escaladant jusqu'à dépasser celui qui ne lui inspirait que du mépris pour une raison purement triviale  ,connue de tous. « Très bien, très bien Ruth, rien ne presse, si ? » - à l'autre bout du fil, son avocate répondit par la négative sur un ton plus qu'hésitant, ce qui eut, évidemment, pour effet de lui titiller salement les nerfs. Il prit une profonde inspiration, leva les yeux au ciel, signe évident de contrariété, de lassitude, de tout ce maelstrom de sentiments qui lui faisait la nique à cet instant précis, notamment, une envie particulièrement assassine d'aller saluer le marchand de sable ( même si, encore, il avait besoin d'une sacrée dose d'anxiolytiques pour ne serait-ce qu’espérer calmer la pression qu'il ressentait constamment et qui se retrouvait à son apogée à l'heure du coucher). Il était une heure du matin entamée, il allait se lever aux aurores. Il se levait toujours aux aurores, arrivait le premier au bureau, estimant qu'il se devait de donner l'exemple. Il était le leader, il détenait peut-être le pouvoir mais il savait combien conserver ce pouvoir pouvait se révéler ardu. « Écoutez nous verrons ça demain après midi, j'vous case entre 15h et 15 h 25. Préparez votre pitch parce que vous n'aurez pas une seule minute de plus ». Il raccrocha dès lors, envoyant valser son téléphone cellulaire à l'autre bout de la pièce, où il eut la chance de tomber sur une causeuse d'époque, achetée à prix exorbitant par une décoratrice d'intérieur franchement minable. Une chance qu'il ait été déjà blanchi avant d'avoir replongé le nez dans les documents. Il se contenta d'esquisser les quelques mètres ( une dizaine qui lui parurent phénoménaux) qui le séparaient de son lit king-size. Il s'étala dessus dans un bruit étouffé, n'eut pas le temps de maudire  Ruth qu'il fut emporté dans les abîmes. Il ne rêva pas de grand chose, les conneries habituelles , disons. Le bureau, sa fiancée, les frustrations qu'il subissait au quotidien le hantaient sans cesse sous des formes quelques peu...étranges. Dysmorphiques. Il était sur le point de taguer la salle de  conférence lorsqu'un bruit infime le tira de son sommeil. Il avait le sommeil si léger que le vol d'un moustique rescapé des appareils anti-nuisibles installés çà et là aurait pu le réveiller. La porte de son appartement, du moins, la clé de l’ascenseur menant à son penthouse avait été activée. Il entendit les portes s'ouvrir. Il se releva, jeta un coup d’œil à son radio-réveil, avisa le coffre fort, derrière une toile d'artiste peintre. Là où se trouvait le glock qu'il avait acquis au pays de l'insécurité. Il adorait son flingue, la crosse était en ivoire, un cadeau d'un magnat du pétrole texan, à la gâchette plus que facile ( il avait entendu parler de quelques arrestations).Il se leva, préféra se mouvoir pieds nus ( histoire que la personne qui s'était invitée ne l'entende pas arriver) puis alla se poster derrière la porte de sa chambre. Il tendit l'oreille quelques instants avant d'entreprendre de quitter sa cachette. Le loft était plongé dans le noir, seules les lumières ,réverbérées depuis les habitations alentours , éclairaient. Un bruit attira son attention ainsi qu'une lumière fine qui fuitait depuis la cuisine qui communiquait à l'américaine avec la large pièce qu'il qualifiait de salle à manger. A cet instant, il fut soulagé, il avait reconnu la marque de fabrique d'une ancienne connaissance, ancienne amie , ancienne « quelque chose ». Une marque qui, il en prit subitement conscience, lui avait manqué, durant l'année où elle semblait avoir mis les voiles et oublié jusqu'à son existence. Il abandonna l'inquiétude et se dirigea vers la cuisine, d'un pas lourd, sûrement aussi lourd que les reproches qui ne demandaient qu'à se déverser sur  la dilettante  , pleins de rage, dilettante qui faisait apparemment comme chez elle. Il déboula donc, laissant toute finesse au seuil, fin prêt à en découdre, à sa façon. « Tiens, une revenante » aucune salutation, aucun mensonge, aucune mièvrerie, rien d'autre qu'un regard d'acier, dardant peut-être un peu trop d'éclairs dans la direction de mademoiselle Olsson. Il avait, d'ailleurs, quelques insultes suédoises à lui offrir avec franche bonhomie mais il se retint. Ce fut dur, qu'on s'entende. « Si tu cherches les excuses, c'est troisième tiroir en partant de la gauche » - il lui offrit un sourire froid, avant d'ajouter : « les explications, c'est le premier placard , celui d'en face » - il décroisa les bras et poursuivit, plus tranchant : « quant à mon ressenti vis à vis de ta réapparition quasi divine surtout soudaine, hein » - il agita son majeur : « c'est assez cordial , Andy ou ? ». Il n'ajouta plus rien et se contenta de la fixer, ses yeux parlant à sa place, exprimant ô combien il s'était fait un sang d'encre mais surtout, surtout, combien il lui en voulait, beaucoup ( plus que beaucoup, même) et qu'il n'était pas prêt à avaler la pilule, pas de si tôt. Pas avant de lui avoir offert l'amertume que la maison Hummel proposait au menu.
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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptySam 29 Aoû - 4:18

je frissonne sous la lumière
mettre une citation, des paroles, comme vous préférez. mettre une citation, des paroles, comme vous préférez. mettre une citation, des paroles, comme vous préférez.
Le temps qui file. Cette impression de ne jamais se sentir bien. Que le chaos pour se percuter au crâne, que les peines qu’elle ne contrôle pas. Les souffrances qui rongent le ventre et dont elle n’arrive pas à se défaire. Personne pour avouer. Pour laisser les mots filer. Personne pour se sentir mieux. Que les mots qui restent au fond de la gorge, que les sons qui se déforme et se percute. Que la vie qui file entre les doigts, le sable qui s’envole, rien qu’elle ne retient.
La musique au fond dans la voiture. Rien qu’elle n’entend comme avant. Les larmes qui filent à la peau. Rien pour se sentir bien, que les souffrances qu’elle accumule depuis longtemps, que la peine pour lui ronger le cœur, les vides qu’elle n’arrive plus à combler.
Le son qu’elle lève encore. Les mains sur le volant. Un an qu’elle ne conduit pas. Le courage qu’elle ne trouve pas et l’appareil qu’elle doit mettre si elle doit conduire. Elle n’accepte pas Andy, elle ne veut pas. Les traces de sel contre la peau opaline, les larmes au satin de l’épiderme. Le souffle coupé. Le souffle court. Elle éteint la radio. L’appareil contre le siège. La force qu’elle ne trouve pas.

Elle sort. La paume qui passe au visage, le souffle qui s’emporte et qu’elle tente de calmer. Elle a besoin de le voir. Elle ne sait pas. La relation qu’elle n’explique pas. Que L’entente indéniable, que le confort qu’elle a toujours trouvé auprès de lui. Quelque chose. Le vide qu’elle arrivait à combler parfois, les nuits qu’elle passait près de lui. Un an. Un an qu’elle n’a pas pu lui parler, qu’elle n’a pas pu le voir. Le temps qui file, les mois de silences. Sa vie qu’elle a coupée avec le monde. Il n’est pas le seul. Elle s’éloigne depuis L’accident, elle ne s’ouvre plus.
Les phalanges au fond des poches, les pas qui rythment contre le sol. Le chemin qu’elle connait. Le vent qui souffle sur la peau opaline, le rouge qui lui monte aux joues. Ce besoin de s’y rendre. Ça ne s’explique pas. Les vides qu’elle a besoin de combler. Le chaos dans la caboche, les sons qui sont pratiquement inexistants, que les sifflements, que les échos perdus, rien de clair. Imprécis.
Les rues défilent. Elle s’enfonce. Elle avance. Elle trouve le chemin. Pas un signe. Pas un mot. Rien pour le définir. Pas de contact. Les lèvres jamais goutées. Que l’entente tactile. Que le bien-être incompréhensible. Elle ne sait pas Andy, elle n’a jamais compris. La rencontre hasardeuse.
Les pas qui la mènent à la demeure, trop grande pour ses moyens. Peu importe. Elle s’y rend, elle prend l’ascenseur qui mène à lui. Elle ne sait pas. Elle ne sait pas ce qu’elle espère trouver. Peu importe.

Le cœur qui s’emporte. Elle qui arrive à entrer. Comme avant. Rien qui n’a changé. Les pas qui filent contre le sol et le regard qui se pose sur les murs, les billes océans qui scrutent l’endroit, qui observe le moindre détail. Le chemin qu’elle trouve. Lui qu’elle a envie de retrouver. Le confort. Pas de mensonge. Que les mots. Que cette foutue relation qu’elle n’a jamais réellement pu comprendre. Pas de l’amour. L’amour qu’elle ne sait pas ressentir, pas pour un autre que Simon.
L’ombre qui approche et le regard qui s’emporte. La lumière fine qui filtre et qui lui permet de voir les lèvres, de capturer rapidement les mots. « Tiens, une revenante » - « Mikkel.» Souffle qui file entre les lèvres, mots qui accrochent au fond de la gorge et le ventre qui se tord. Elle ne supporte plus la rancœur dans le regard des autres, elle ne sait plus comment le vivre, comment le supporter. « Si tu cherches les excuses, c'est troisième tiroir en partant de la gauche. Les explications, c'est le premier placard , celui d'en face. quant à mon ressenti vis à vis de ta réapparition quasi divine surtout soudaine, hein. c'est assez cordial , Andy ou ? » Le palpitant qui se serre au fond de la poitrine, le cœur brisé. Elle qui ne sait que donner la foutue peine, que offrir le chaos. Cette envie de retourner en arrière. Connerie qu’elle a faite en venant ici. Elle ne sait pas.
Le souffle qui vacille, les yeux qui évitent un moment avant de retourner à lui. Cette envie de ne pas mentir. Pas à lui. Elle ne sait pas. Elle ne sait pas si elle arrivera à dire les mots. À avouer. À les souffler. « Mikkel, s'il-te-plait.» Les yeux qui roulent au ciel et un pas. Les mots qui coulent lentement contre la langue. Plus la force de faire semblant, plus la force de continuer le jeu. Pas ce soir. Pas avec lui. Les mots qu’ele vole des lèvres. Les mots qu’elle comprend trop bien. Pas besoin d’entendre. Elle sait. Les lèvres qui bougent, les lèvres qu’elle regarde. Geste qui pose à confusion, les conversations qu’elle vole sans le vouloir.
Un pas. Elle s’approche un peu. La proximité qu’elle instaure. Que les insultes qu’elle reçoit au visage depuis son retour. Que l’envie de repartir. « J’en peux plus de faire semblant.» Souffle qui se perd. Le regard qu’elle finit par supporter. Le regard qu’elle pose dans le sien. « Tu veux la vérité ou je fais semblant comme avec les autres, comme ce que je fais depuis un an? Tu choisis. Arrête de me regarder comme ça. On ne se doit rien toi et moi.» Vérité qu’elle lance. Ils ne sont rien. Ils sont quoi? Elle ne sait pas.
Le regard,  elle ne le supporte pas. Elle ne le supporte plus. Les doigts qui filent contre le comptoir. Trop près de lui qu’elle s’est arrêté. Elle n’en peut plus. Que le chaos. Que le vide. Que les crises qui deviennent plus fréquentes. Les idées noires. Rien qu’elle ne contrôle. Cette impression de chute libre.
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Mikkel Hummel
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptySam 29 Aoû - 15:52


Andy& Mikkel
Tu es comme le Soleil qui ignorerait la course folle de la Terre sur son orbite.  


Il avait été obsédé, complètement vrillé à Andy. A l'éphémère qui partait et venait, toujours à sa guise, à son regard d'onyx où déflagraient toujours les couleurs d'un quotidien biaisé, aux sourires légers pourtant lourds de tous les mots non prononcés, à ses paroles toujours pesées, au poids qui leur détruisait les épaules. Fut une époque où il aurait pu lui inventer un monde, lui construire un coin de paradis où elle aurait oublié les crasses que la vie semblait amène à lui imposer. Fut un temps où il aurait dit oui à tout ce qu'elle lui aurait proposé, du plus banal au plus farfelu. Il y avait entre eux cette synergie incohérente qui aurait rendu fou n'importe qui ayant essayé de les comprendre. Deux individus différents quelque part, pareils. Des années les séparaient, des travers, des chemins sinueux, il se faisait chemin de traverse et s'était offert à elle, par une nuit d'encre où seul le froid régnait en maître. Mikkel. Andy. Andy, Mikkel. &. Sa paupière tressauta, s'il était nerveux ? Peut-être bien, il n'était pas enclin à le lui montrer, pas enclin à lui prouver à quel point , elle avait compté. Pas à quel point, il y avait pensé. Pas à son départ, juste à elle. A elle et leurs rendez-vous où tout se faisait la malle, où le temps lui même décidait d'occulter sa présence. Ne restaient que leurs deux pauvres carcasses , étendues , à refaire le monde, à lui filer la forme, la signification qu'ils avaient décidé de lui donner, des nuits à se dessiner des identités déviées, des réalités plus colorées, à se décharger des responsabilités. Des instants volés, des instants détroussés de leurs fondements pour se donner une chance, une chance d'être d'autres personnes dans un cadre  moins suffocant. Il avait l'impression déplaisante ( et à la fois vivifiante) d'être à nouveau Mikkel. Mikkel sans son patronyme, celui qui aurait dû être comme « ça » et qui était plutôt comme « ceci ». Parfois comme cela mais, rarement. Il recula, déglutit dans le silence, le cœur passager de montagne russes, prêt à retirer sa foutue ceinture, à attendre si le tour arriverait à sa faim où s'il devait se jeter dans le vide, sans filet, avec elle ou tout seul, cœur passager. Il entendit le bruit des roues sur les rails, dans un crissement assourdissant puis, infime, celui de sa respiration à elle. Il eut confirmation que ce n'était pas qu'un rêve et aussi, un goût de bile sur les papilles. Un goût de crainte qui s'évapore et de vérité qui viendrait s'échouer en pleine gueule. Vérité vint, armée d'une kalachnikov, caillassant tout sur son passage, lui en foutant une entre les deux yeux et blessant au passage cœur passager  qui alla s'écraser  contre le sol. Il soupira, esquissa un pas aussi, tira à bout portant sur la distance, sans l'achever. Il s'appuya contre le plan de la cuisine, dessiné par lui-même. Tout autour de lui montrait son besoin de contrôler les choses et pourtant, sa présence à elle tendait à prouver le contraire et encore plus l'espèce de boule qui lui tiraillait les tripes espérant remonter jusqu'à sa gorge. « Je t'ai cherché » - pas partout, il avait abandonné, il savait qu'elle ne voudrait pas qu'il la retrouve, elle avait ce côté oiseau dépourvu d'attache, hors de sa cage, explorant le monde, à sa manière. Il n'aurait fait que l'encombrer. Pourtant, il en avait engagé, des détectives. Il avait eu recours à des méthodes peu orthodoxes avant de tout avorter,  tout saborder, tout trancher d'un coup sec, à l'aide d'un couteau sale.  Il baissa le regard avant de le relever, dans sa direction toujours pointé, il pencha la tête, légèrement sur le côté, orientant l'angle à sa guise, afin d'apprécier davantage les traits de ce visage-la. Si sa main le démangeait, suppliant d'aller s'écraser contre sa joue, s'il eut l'envie primitive de la prendre dans ses bras, il demeura interdit. Elle avait raison sur un point, elle ne lui devait strictement rien. Alors, c'était quoi, tout ça ? Elle, lui, là ? Il rit, Mikkel, du ridicule de la situation, de lui, de sa stupidité, de sa faiblesse, de ce qu'elle produisait chez lui, de son humanité qui dégoulinait toujours lorsqu'elle était là. De son instinct protecteur qui s'éveillait et qui ne demandait qu'à s'exprimer en sa présence. Andy. Andy était cruel mais c'était de bonne guerre parce qu'il l'était aussi, profondément. Même si, avec elle, il avait tendance à l'oublier.Il s'était souvent maudit pour ça. « Fais semblant, Andy. Fais semblant parce que c'est exactement ce que je fais à cet instant précis » - il faisait semblant, semblant de n'avoir rien à dire, de ne pas être sur le point d'imploser, de se contenir. Andy. Andy. Andy. Il se le répétait comme une incantation censée jeter un froid sur le brasier qui menaçait. « Si tu as faim, y'a des restes plutôt digestes dans le frigo » - il se tourna, prenant la direction du salon : « si tu veux boire , tu sais où c'est » puis, lorsqu'il fut au seuil, il ajouta : « si tu veux parler et que quelqu'un t'écoute, je serai allongé sur le canapé ». S'il ne lui dit pas, il préférait la troisième option parce qu'elle lui offrirait peut-être l'occasion de lui raconter du bout des lèvres tout, tout ce qu'il avait , planqué à l'abri de tous.
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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyDim 30 Aoû - 4:24

je frissonne sous la lumière
mettre une citation, des paroles, comme vous préférez. mettre une citation, des paroles, comme vous préférez. mettre une citation, des paroles, comme vous préférez.
Les sentiments qui vrillent, qui se percutent et qu’elle ne sait pas contrôler. Cette envie de pleurer. Cette envie de le prendre dans ses bras. Cette relation qui ne se définie pas, les mots qui n’existent pas, mais les iris qui se teinte d’une rancœur qu’elle n’aime pas voir au fond du regard. Le réconfort qu’elle trouvait près de lui, le corps qu’elle retrouvait sans parler, sans les mots futiles, qu’une entente qu’elle n’a jamais pu comprendre. Deux mondes différents. Le sien qu’elle ne comprend pas et lui qui n’a jamais pu saisir la nuance du sien. Son monde n’est que chaos, que poussière du passé, qu’éclat de verre qu’elle ne peut plus rassembler.
« Je t'ai cherché » Le cœur qui se serre. Le palpitant qui ne bat plus correctement depuis un an. Les mots qu’elle cueille des lèvres, les remords qu’elle ressent trop souvent et les émotions qu’elle crève d’annihiler. Ne plus ressentir, que le vide, qu’une coquille vide, qu’une carapace sans âme. Ce n’est pas le cas. Andy, elle ressent trop de choses, elle aimerait que ce ne soit pas les cas. Les autres qu’elle ne sait pas aimer correctement, les autres qu’elle ne sait que blesser pour abandonner. Les cœurs qu’il brise. Les amours qu’elle ne sait pas offrir. L’attention qu’elle donne sans savoir le faire correctement. Enfant blessé. Gamine rejetée et abusée.
La réponse qu’elle ne sait pas offrir. La vérité qu’elle a envie de jeter, mais les mots qui coincent dans la gorge, la vie dont elle ne parle plus, l’accident qu’elle ignore, mais la vie complètement chamboulée.

« Fais semblant, Andy. Fais semblant parce que c'est exactement ce que je fais à cet instant précis » Les mots qui ne veulent pas sortir. Faire semblant. Un an de mensonge, un an de faux sourire qu’elle peint au visage alors que ce n’est que les larmes qui chercher à s’évader des yeux. « Si tu as faim, y'a des restes plutôt digestes dans le frigo. si tu veux boire , tu sais où c'est. si tu veux parler et que quelqu'un t'écoute, je serai allongé sur le canapé. » Les mots qu’elle ne manque pas, les mots qu’elle attrape au vol et quelques mots qu’elle perd surement, quelques bouts qu’elle ne comprend qu’à moitié. Le supporte visuel sur les lèvres pour la compréhension.
Lui qui fuit. Lui qui fait quelques pas pour se détacher d’elle et les vides qui se font oppressants, les creux au fond du cœur qu’elle ressent à nouveau. La relation qui ne fonctionne pas. Les échecs qu’ils doivent supporter. Elle est cassée, ils ne sont pas faits pour être complémentaires. Que des morceaux qui ne s’encastre pas, que des morceaux qui ne concordent pas.
Le temps file, le temps passe. Elle ne bouge pas Andy, interdite, le cœur perdu, le souffle vacillant. Les déboires au crâne. Elle finit par suivre la trace, par suivre les pas qui mènent à la présence et le regard qui file sur lui, sur le corps étendu sur le canapé. Sur le corps qu’elle vient rejoindre sans demander, sans obtenir l’autorisation. La chaleur qu’elle retrouve. La limite jamais franchie, mais les envies qu’elle a toujours pu ressentir. Incapable d’aimer. Qu’elle pour s’enfuir. Qu’elle pour ne pas avoir le courage de s’offrir entièrement. La peur du rejet. La peur de la souffrance. La peur de devoir parler du passé. Le passé qu’elle préfère ignorer et le seul amour qu’elle tente de refouler depuis longtemps. C’est trop complexe. Elle ne sait plus. Elle n’a jamais su aimer.

La tête qui se pose au torse, le cœur qu’elle entend battre au fond du torse. Le regard qu’elle ferme. Les mots qu’elle ne pourra pas complètement comprendre, mais le silence qui aide. Rien pour accentuer la symphonie désaccordée. Qu’eux. Que lui qu’elle entend. Que le corps retrouvé.
« J’ai eu un accident. Un soir. En rentrant d’un concert.» La première fois qu’elle pose les mots. Qu’elle raconte l’histoire. Ça ne lui plait pas. Elle veut lui dire. La première fois qu’elle le dit réellement. Elle a besoin de le dire à Mikkel. « J’ai été des semaines dans le coma. Je me suis réveillé. Trop de fractures aux mains aux bras et aux mains. Je ne peux plus jouer.» Un aveu qu’elle lance. Les mots qui roulent difficilement contre la langue, qui reste coincée au fond de la gorge. « Et j’ai perdu une partie de l’ouïe. Enfin. J’entends plus vraiment. J’entends encore, mais pas comme avant. Je peux pas t’expliquer. J’ai appris à lire sur les lèvres. Y’a trop de bruit. Je ne comprends plus rien. Ça se mélange.» Le visage qu’elle bouge. Le visage qu’elle tourne pour pouvoir poser le regard dans le sien, pour pouvoir avoir accès aux lèvres pour comprendre les mots, même si dans le silence, elle entend les soupçons de voix. La voix sourde. La voix étouffée. Les souffles qui se mélangent. La promiscuité qui vient troubler les sens. La limite jamais dépassée, mais les envies toujours présentes. Trop de choses à gâcher. Encore. Elle ne fait que gâcher Andy. Elle ne connait que ça. « C’est pour ça que je suis disparu. Je..» Un souffle. Le regard qu’elle lève au plafond avant de le reposer dans le sien. « J’arrive pas à accepter.» Un silence. « Voilà.» Andy qui vient de déballer pour la première fois. Ça ne soulage pas. Elle ne se sent pas mieux. Les conneries de dire que parler aide l’âme, elle est toujours aussi perdue.
La pulpe des doigts qui file au bras, la peau qui glisse lentement et les phalanges qui retrouvent les congénères. Les doigts qui filent entre les siens. La main qu’elle attrape. La bague qu’elle sent. La main gauche. Le bras qu’elle relève pour observer, les détails qu’elle sait remarquer depuis qu’elle n’entend plus comme avant. Le cœur qui s’emporte. La jalousie qu’elle ne devrait pas ressentir, mais c’est plus fort qu’elle. Le palpitant qui manque un battement. La jalousie pour lui. Ca toujours été le cas. Elle n’a jamais tenté de le retenir, mais les envies de possession qui se faisait sentir. « T’es marié?» Le regard qu’elle attrape à nouveau. La proximité troublante et la main qu’elle relâche.
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Mikkel Hummel
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyDim 30 Aoû - 15:44


Andy& Mikkel
Tu es comme le Soleil qui ignorerait la course folle de la Terre sur son orbite.  


Sur le seuil, il avait eu cette envie soudaine de se tourner vers elle, peut-être pour mieux voir à nouveau ces traits imparfaits qui s'étaient faits si rares, peut-être pour lancer une invective qu'elle aurait sûrement amplement mérité, peut-être pour mieux se ruer sur elle, mieux lui faire comprendre la gravité des sentiments tortionnaires qui lui trifouillaient l'intérieur de sa boîte crânienne. Sur le seuil, il avait eu envie de. Mais elle s'était tirée aussi lâchement qu'elle, l'envie de. Sans au revoir. Ils ne se devaient rien mais, il se seraient au moins dû ça. Juste un « je pars, ne t'en fais surtout pas pour moi ». Un « t'inquiète pas, je reviendrai ». Juste un rien. Un rien pouvait signifier bien des choses , sûrement qu'il comptait, même si c'était rien qu'un peu. Un peu, mieux que rien. Andy et lui, c'était dans l'ère du temps, pourtant pas gravé, pas estimé, pas défini. Et à quoi ça aurait donc servi ? Qu'ils se filent une étiquette ? Probablement  pas grand chose. Ils vivaient dans des dimensions qui se côtoyaient sans cesse, sans se mélanger, les yeux profanes ne distinguaient pas ce qui les reliait, eux, y étaient habitués, ils n'en prenaient pas ombrage.  Sur le seuil, il s'était contenté d'étouffer les pensées qui martelaient et d'avancer. Il s'était contenté de ce qu'elle lui avait toujours donné et de ce qui, jusque là, lui avait toujours suffi. Sans demander plus, sans s'offenser, sans chercher , sans vouloir. Parce que la seule raison criarde c'était qu'ils étaient ainsi faits. Lui, piteusement robotique, elle, effroyablement humaine. Ils s'étaient donnés un genre depuis si longtemps, forgés des déceptions que la vie leur avait offert sur des plateaux différents, pour survivre dans ce décor. S'il maudissait le jour où il avait fait sa rencontre, il se maudissait bien plus souvent de ne pas le regretter une seule seconde. Sur le seuil, il avait senti quelque chose, sans qualifier cette chose. Il s'était détourné allant s'affaler sur le canapé en L. Dans l'attente. Elle était toujours présente, attente indésirable, toujours reniée. Toujours maîtrisée. Mikkel ne pouvait pas l'attendre, son oiseau libre. Est-ce qu'il aurait pu faire le poids face à l'étendue des cieux, au monde qui s'offrait à lui, même si l'oiseau libre était capricieux ? Il n'était pas assez stupide pour se voiler  la face. Bien trop lucide pour voir que cet oiseau-là lui filerait constamment entre les doigts et il n'avait pas la patience, pas vraiment l'intention de se donner une raison autre que sa carrière, de se lever tous les matins. Lorsqu'elle fut à proximité , il sentit sa présence, il sentit le changement imperceptible que son corps frêle imposa aux molécules d'air, à l'électricité statique qu'elle avait chamboulé, en se présentant dans son champ d'action proche. Il ferma les paupières et ne les rouvrit qu'à partir du moment où il la sentit, toute contre lui, lorsque son souffle chaud vint se perdre contre la ligne de son cou, lorsqu'elle fut allongée à sa portée directe. Lorsqu'il put définir avec plus de précision le rythme de son cœur. Il demeura muet, il ne tiqua pas, pas parce que rien en lui ne s'affola mais parce qu'il y avait toujours eu ça, entre eux. Qu'ils s'étaient toujours tout donné, dans les limites qu'ils s'étaient fixés. Elles n'en menaient plus large, les limites. Elles ne valaient plus rien, les limites. Il réajusta sa position, un bras allant se perdre dans le dos d'Andy, la main plongeant dans ses cheveux. Il sourit lorsqu'il remarqua sa dernière excentricité capillaire, avec tendresse, parce qu'il pouvait pas s'empêcher d'en ressentir ne serait-ce qu'un peu. Andy c'était pas Frida. Andy c'était pas n'importe qui, pas n'importe quoi, fallait pas la traiter n'importe comment, surtout. Andy ça se contentait d'être et puis c'était tout. Il y avait, quelque part, quelque chose d'unique dans ce qui se déroulait dans le salon plongé dans le noir. Quelque part, quelque chose de sublime. Eux, deux, placés face à la baie vitrée qui s'étendait sur plusieurs mètres, leur offrant l'une des meilleures vues de Memphis, avec ces points lumineux, çà et là, comme autant de lampadaires allumés, autant de foyers. Il y avait la métaphore qui hurlait comme un cochon qu'on égorge, celle d'une lueur d'espoir et, c'est ce qui le gifla, à l'instant où elle les lui donna, ces explications, d'une voix enrouée, les yeux légèrement embués, en se donnant des airs de rien. Il n'avait jamais été dupe, Mikkel, il savait ce qu'il en était. Il n'avait jamais été dupe de rien. Son cœur aurait pu être au bord des lèvres, il se contenta de le garder bien chichement dans sa poitrine, pas loin de là où sur son torse, la tête d'Andy reposait. Il croisa son regard, non, il n'allait pas lui offrir de la pitié , il n'était pas comme ça puis, il la connaissait, sa Andy. « Il est hors de question que j'articule tous les mots que je prononcerai en ta présence, Andy. Je ne tiens pas à avoir l'air d'un débile à chaque fois que je t'adresserai la parole et encore moins que tu en aies l'air d'une » - il haussa les épaules, sûr qu'elle n'en serait pas offusquée. Au contraire, ils parlaient toujours avec franchise, sans détour. Ils étaient tous deux aux confins du manque de civilité lorsqu'ils s'adressaient l'un à l'autre. Il esquissa un sourire, peut-être trop terne pour qu'il ait l'air sincère. Trop mais suffisamment pour la berner, pensa-t-il. Il ne savait pas quoi ajouter, quoi dire, quel mensonge inventer pour faire disparaître le voile dans son regard. Alors, il se dit qu'il fallait qu'il oriente la conversation sur un sujet moins épineux, il n'en était pas moins abasourdi. Il n'en était pas moins touché mais, à quoi ça aurait servi qu'il répète le discours que plusieurs lui avaient déjà tenu  ? C'était perdre une occasion grandiose de la fermer. Il prit une profonde inspiration, s'apprêtant à embrayer lorsqu'elle s'empara de sa main, qu'elle y vit l'anneau qui ornait son annulaire. Et ce quelque chose qu'il avait refusé de qualifier, tantôt, sur le seuil, revint. « Frida » - souffla-t-il, sans que l'ombre d'un sourire, l'ombre d'un seul souvenir heureux en la compagnie de cette dernière ne vienne le saluer. Il ne brisa pas le contact oculaire, bien au contraire y plongea, voulant peut-être sonder ce qui s'y trouvait sans pour autant oser narguer les profondeurs. Il y avait la retenue, toujours. « ma fiancée, un détail, juste un détail » - sans grande importance, c'est ce qu'il aurait voulu ajouter. Pourquoi est-ce qu'il se justifiait ? « Tu sais bien qu'il y a des choses qui nous dépassent » - l'amour, le devoir, les accidents qui amochent, songea-t-il, en détournant les yeux, décidant de fixer au loin, un bâtiment qui n'aurait pas le don de lui lancer le genre de regard qu'elle lui lançait, Andy, à ce moment précis. « je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête, Andy. Je sais en revanche ce qui se passe dans la mienne » - c'était une confession. « pas que dans ma tête » - dans mon cœur, s'il parlait de certains sujets avec aisance, d'autres, en revanche. « la vie est faite de complications. Je n'ai pas besoin de te rabâcher les conneries que tu peux entendre dans ces putains de vidéos de développement personnel qu'on vend un peu partout ici. J'ai appris à faire avec et, je suis sûr que tu as appris à faire avec aussi ». Il aurait pu en dire plus mais, il se retint, préférant qu'elle lui pose les questions et qu'il lui donne les réponses,  celles qui importaient vraiment.
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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyLun 31 Aoû - 1:20

je frissonne sous la lumière
mettre une citation, des paroles, comme vous préférez. mettre une citation, des paroles, comme vous préférez. mettre une citation, des paroles, comme vous préférez.
Le corps qu’elle retrouve, la chaleur convoitée, l’odeur adorée et les souvenirs qui percutent le crâne. Les limites jamais franchies, les limites repoussées et les envies inavouées. Que les effleurements. Que les regards qui en disent long. La gorge qui se serre, le regard qui file aux lèvres et les envies qui prennent le ventre. La saveur jamais goûtée, la douceur jamais délectée et les lèvres qu’elle n’a pas le choix de détailler pour entendre, pour comprendre. « Il est hors de question que j'articule tous les mots que je prononcerai en ta présence, Andy. Je ne tiens pas à avoir l'air d'un débile à chaque fois que je t'adresserai la parole et encore moins que tu en aies l'air d'une » Un sourire qui étire les siennes, le regard qu’elle lève au plafond pour retenir les larmes, le voile dans les yeux. Les aveux lancés pour la première fois, les mots qui coincent à la gorge, mais le sourire qui file à la réponse.

Les doigts qui dévorent la peau, la limite qui s’effrite lentement, les doigts qu’elle laisse entre les siens et la main qu’elle observe. Le palpitant qui s’emporte. Jalousie interdite. Jalousie qu’elle n’a pas le droit de ressentir, mais qui lui vrille le cœur. Andy. Elle ne sait pas aimer. Elle ne sait pas offrir. Elle ne sait pas s’ouvrir et demande trop pour ce qu’elle a à donner. « Frida » Crissement dans la mâchoire, la main qu’elle ne relâche pas et le bras qu’elle repousse, les phalanges entre les siennes. « ma fiancée, un détail, juste un détail » L’envie de rire qui file entre les lèvres, mais aucun droit qu’elle n’a sur lui. Aucun droit de ressentir la jalousie prenante, étouffante, entêtante. L’envie de se défaire du contact, mais la réaction trop forte. Aucun droit qu’elle ne possède. Un an de silence. La vie qu’il a le droit de mener sans elle. Un an d’absence.
« Un détail?» Ce n’est pas un détail. Un mariage. L’alliance. Lui lié à une autre. Lui, attaché à une autre. Elle ne sait pas Andy. Elle offre peu et demande trop. « Tu sais bien qu'il y a des choses qui nous dépassent » La lèvre qu’elle mord, la jalousie qui file sous la peau et ronge les veines. La calme qu’elle doit retrouver, l’impassibilité au visage.
Le cœur qui ne cesse de s’emporter. La promiscuité. La jalousie qui se mélange. Les envies refoulées. Le rythme qui augmente. Le rythme saccadé, mais le visage qui ne change pas. Rien qu’elle ne doit avouer, rien qu’elle ne doit assumer. « je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête, Andy. Je sais en revanche ce qui se passe dans la mienne. pas que dans ma tête. » Le cœur qui se serre. Le temps en suspens. La mélodie rythmée du cœur qui arrête, qui se soutient, l’air qui n’entre plus aisément au fond des poumons, le souffle qui se coupe. Les aveux qu’elle n’a pas l’habitude d’entendre d’entre ses lèvres, les mots attrapés au vol qui percutent le cœur. Le cœur qui souffre de son incompétence à aimer. « la vie est faite de complications. Je n'ai pas besoin de te rabâcher les conneries que tu peux entendre dans ces putains de vidéos de développement personnel qu'on vend un peu partout ici. J'ai appris à faire avec et, je suis sûr que tu as appris à faire avec aussi » Les lèvres qu’elle quitte du regard, Trop de temps passer à les éviter, trop de temps passé à repousser les envies. Le mal à ne pas céder, à ne pas réduire l’espace pour voler un baiser, pour franchir la limite. Un soupir qui file entre les siennes.

La tête qu’elle laisse tomber au creux du cou, l’odeur masculine qui se percute au fond du crâne et les yeux qu’elle ferme. La promiscuité plus déroutante, la proximité plus entêtante. Les mots qui filent au crâne, les questions qu’elle crève de poser, mais elle ne sait par où commencer, elle ne sait pas gérer le flot d’émotions. Elle ne veut pas de réponse. Elle ne veut pas repousser le regard sur les lèvres une fois de plus. Pas les siennes. Pas d’aussi près. Pas maintenant.
Les mois passés à éviter de succomber, de tomber. La tête qu’elle lève une fois de plus. Le souffle au cou de Mikkel qui s’estompe et la proximité qui revient. La limite infime. « Tu l’aimes?» La première question qui vient en tête. Celle qu’elle ne devrait pas poser. Aucune question qu’elle n’a le droit de poser. Le regard qui file aux lèvres pour les réponses, mais parce qu’elles se font attirantes, que les envies sont entêtantes. Le corps qui se tend, les muscles qui se serrent. Le passé qui revient rapidement, la relation qui ne change pas, la relation qu’elle ne comprend pas. « Je déteste parler maintenant. Je déteste parce que je dois regarder tes lèvres et je me demande comment j’ai fait pour tenir pendant tout ce temps sans passer la ligne.» Aveu qu’elle lance à son tour. Elle sait pourquoi. Elle se doute. Parce qu’elle demande trop. Parce qu’elle a le cœur occupé depuis des années, parce qu’elle a peur. Des raisons qui viennent. Trop de raisons. Un autre qu’elle ne veut pas blesser. Un autre qu’elle ne veut pas brimer. Andy la condamnée, Andy la brisé. Les morceaux éparpillés, les morceaux d’âme éclatés. « Je suis désolé. Je n’aurais pas dû dire ça.» La connerie qu’elle vient de commettre. Les mots jamais prononcés. Les non-dits.

Andy. Elle se détache. Andy, elle ne sait plus jouer comme avant sans résister. Se bruler les ailes. Trop de souffrance, la résistance pas aussi féroce et les maux qui l’empêchent de penser correctement. Revoir Simon. Les émotions qui se mélangent. Les siennes qu’elle crève de taire, ne plus ressentir, une enveloppe vide. Ça serait plus simple.
Le corps qu’elle fuit doucement, le dos qui se pose contre le dossier, le coin du canapé qu’elle retrouve pour se défaire de lui. Impossible d’empirer la situation, le chaos des émotions. La paume qui passe au visage, les doigts qui filent dans la crinière blonde. Trop sensible pour résister. Elle le sait. Elle le sent. Ça bouffe les sens. Ça génère trop de sentiments contradictoires. Le calme qu’elle ne sait pas trouver. Le calme qu’elle n’a jamais pu trouver. Pas le droit. Pas une erreur de plus. Impossible.
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Mikkel Hummel
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyLun 31 Aoû - 2:44


Andy& Mikkel
Tu es comme le Soleil qui ignorerait la course folle de la Terre sur son orbite.  



Il aurait pu rester dans cette position indéfiniment. Andy et son effet, Andy et tout qui se pétait joyeusement la gueule, toute ses certitudes, tous ses contreforts, toutes ses bonnes résolutions, toutes celles qu'il avait décidé d'appliquer le jour de l'an où il avait stupidement attendu sa venue et où, elle ne l'avait pas rejoint. C'était une déception, douloureuse, il s'était néanmoins persuadé du contraire. Il niait encore, le pincement qu'il avait eu au palpitant en constatant qu'elle n'allait pas venir du tout, peut-être même jamais revenir. Il y avait une constante parmi les variables : Andy. Avec elle, Mikkel avait l'impression de constamment tirer des plans sur la comète, comme un rêveur. Il n'avait jamais eu l'occasion de l'être, ce rêveur insouciant, capable de s'en remettre à un oiseau désabusé. Il se pinça les lèvres, appréciant le silence perturbé par leurs respirations respectives, parfois, il avait l'impression que l'un d'eux avait le souffle court et, il espérait qu'il ne s'agissait pas de lui. Pas de ce corps traître qui aurait pu comploter contre lui, aux faveurs d'une bestiole comme Olsson. Durant cet interlude, entre le moment où il scella ses lèvres et celui où ,elle les ouvrit, il comptabilisa quatre vingt six battements de cœur. Quatre vingt six contractions, quatre vingt six dilatations, même plus, il avait eu du mal, à dénombrer, comme du mal à saisir toutes les nuances qui s'étaient démarquées, à la fois sur son visage au teint diaphane qu'au ton employé dans la question. Pourtant, il répondit du tac au tac, sans que le moindre doute ne vienne pointer, sans que la moindre hésitation ne vienne faire osciller sa voix. « Non » - ses yeux se perdirent dans le vague, ses pensées demeurèrent près d'Andy, collées à elle, l'épousant comme une seconde peau. Lorsqu'Andy était là, tout perdait de son éclat, la lune en aurait été jalouse mais, il n'avait plus rien d'un éphèbe, rien d'un aède, rien qui puisse rendre justice à ce qu'elle pouvait signifier à ses yeux. Les mots suintants, mièvres, doux, étaient - malheureusement- proscrits de son vocabulaire, Andy méritait mieux, Andy méritait autre chose. Il ne savait pas trop quoi.« L'amour, j'sais pas ce que c'est » - et c'était vrai, il soupira, levant les yeux au ciel, agacé par la tournure de la conversation, agacé par le sujet Frida. Rien chez Frida n'était passible d'inspirer quoique ce soit chez lui, mis à part la plus profonde indifférence. Elle avait autant d'utilité qu'une plante , multicolore, en plastique. « Elle ne possède absolument rien d'une femme dont je pourrai tomber amoureux » - il grimaça, sa lèvre se creusa d'un pli d'amertume. Il ne se comprenait pas lui même. S'il ne bougea pas, il sentit pourtant un changement se produire qui le força à baisser le regard dans sa direction. Il accueillit la révélation avec perplexité (surprise, colère, incompréhension, excitation) – avec une explosion de sentiments, qu'il mit sur le compte de l'inattendu. En vérité, ça n'avait rien de fou, rien de bizarre. En vérité, il avait attendu cet exact moment depuis la première pensée déviante, depuis le premier geste déplacé, depuis le début, sûrement, sans en prendre conscience. Il resta figé, quelques secondes, interdit. Lorsqu'elle s'éloigna, il ne fit rien pour protester, il ne fit rien car il savait que s'il se décidait à faire quoique ce soit, tout serait réduit en cendre. Et s'il y tenait trop, à sa Andy, pour ça ? « Ne sois pas désolé de dire ce que tu penses. T'as le mérite d'être plus honnête que moi » - avoua-t-il, esquissant un faible sourire, décidant de soustraire sa présence au canapé, marquant une distance, salutaire. Pour elle ou pour lui ? Il alla s'installer sur la causeuse, dans l'angle de la pièce, captant le mal aise, décidant de faire semblant, comme il le lui avait si bien suggéré plus tôt. « Tu comptes rester dans les parages ? » - lança-t-il, avec désinvolture, avant de poursuivre : « parce que, si tu décides de rester suffisamment longtemps pour avoir ta propre adresse, je pourrai t'envoyer une invitation » - il n'était pas encore marié, il n'était pas encore prêt mais, il savait que si un mariage devait avoir lieu, il aurait lieu ici, à Memphis, au grand dam des deux familles. Il se demanda quel impact tout ça pouvait avoir sur elle ? Il se demanda si, ça en avait ? Parce que, si les situations avaient été inversées, il en aurait sûrement crevé de rage. Il rit, nerveux. Décidément, il ne s'était pas cru capable d'avoir réellement envie de dire ce qu'il avait à dire. « Tu veux savoir comment ? » il observa quelques secondes de silence, pour capter son attention et se lança. « En se voilant la face, avec maestro. En prétendant que t'étais incapable et que je l'étais et, tu as raison, je le suis. Incapable d'aimer qui que ce soit, à part moi-même. On est égoïstes, Andy. Égoïstes, fêlés, foutus ». Mikkel , il était quoi sans ses tenues à quatre mille dollars, sa Rolex ? Qu'un homme. Un homme ravagé par des névroses qui l'empêchaient d'apprécier ce que la vie avait à lui offrir. Andy, par exemple. « Je crois que toutes ces réflexions vraiment profondes méritent qu'on lève le verre. Bouge pas, j'vais aller chercher de quoi se mettre à l'envers. La nuit est jeune, non? » - non, la nuit n'était pas jeune, non ces réflexions ne méritaient rien. Non, ils n'allaient rien fêter mais porter un toast aux occasions manquées. A leurs occasions manquées. C'était pathétique et ils le savaient.
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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyLun 31 Aoû - 3:42


je frissonne sous la lumière
say somthing i'm giving up on you. i'll be the one i you want me to.
La question qu’elle pose. La question qui brûle les lèvres. La réponse qu’elle a besoin de savoir. Nécessité. La question qu’elle lance, la réponse qu’elle voudrait éviter, la peur des mots, la peur de savoir qu’il a trouvé l’amour. L’amour. Tabou. Elle ne sait pas elle. Elle n’a jamais su aimé correctement, qu’un cœur boiteux à offrir, qu’un cœur en morceau, que des bouts d’âme pour donner. « Non » La réponse qui ne tarde pas, la réponse qui résonne en écho au crâne et le cœur qui ralentit, le rythme de la symphonie qui s’apaise. Soulagement qu’elle ne devrait pas ressentir, le regard qui sonde, le regard qui demande plus, les questions jamais posés, les interdits toujours présents. « L'amour, j'sais pas ce que c'est » - « Bienvenue dans le club.» Le vrai amour. L’amour, c’est trop complexe. Que du mal. Que des souffrances. Les mots jetés. Le souffle coupé. « Elle ne possède absolument rien d'une femme dont je pourrai tomber amoureux » Le regard qu’elle pose autre part. Le regard qu’elle a envie d’éviter. Trop de question sans réponse, trop de sentiment qu’elle n’a pas le droit de ressentir. Pas pour lui. Pour personne. Les interdits. L’amour brisé.

« Ne sois pas désolé de dire ce que tu penses. T'as le mérite d'être plus honnête que moi » - Les remords qui rongent. Le cœur indisponible, mais les sentiments pour lui, l’inexplicable qu’elle ne peut prononcer, avouer. Le coin du canapé qu’elle retrouve, la distance qu’elle impose et la pression sur les épaules qui se fait plus prenante. Les mots qu’elle n’aurait jamais laissé entendre et les doigts qui filent à la chevelure blanche. « Tu comptes rester dans les parages ? » - « J’en sais rien.» Elle ne sait pas. Elle ne sait pas si elle a envie de rester, elle ne sait pas si elle a le courage de rester. Trop de souffrance à contempler. « parce que, si tu décides de rester suffisamment longtemps pour avoir ta propre adresse, je pourrai t'envoyer une invitation » Andy, elle manque de s’étouffer tellement le souffle se coupe. Elle a envie de réagir normalement. Elle ne sait pas le faire. Elle ne sait pas faire semblant suffisamment ce soir, pas correctement. L’actrice qui ne sait plus jouer. La force qu’elle ne trouve plus. La peur de franchir la limite trop mince, de faire un faux pas, une connerie de plus. Lui qui va se marier.
Elle n’a pas de mot pour répondre. Un mariage. Un mariage. Elle qui jurerait dans le décor, elle qui ne sautait plus respirer en observant les vœux, les oui, le baiser. La voix qui sort Andy des pensées, des images de lui en costume. « Tu veux savoir comment ? » Le regard qu’elle pose sur lui, les lèvres qu’elle doit voir, les mots qu’elle n’attrape pas aussi bien, l’absence de lumière. Elle est bien dans le noir de la demeure, elle est bien en solitaire au fond du divan. Elle et cette envie irrépressible de se coller à lui à nouveau. « En se voilant la face, avec maestro. En prétendant que t'étais incapable et que je l'étais et, tu as raison, je le suis. Incapable d'aimer qui que ce soit, à part moi-même. On est égoïstes, Andy. Égoïstes, fêlés, foutus ». Le regard qu’elle ne détache pas. Les mots inutiles qu’elle n’aime pas lancer. Les deux hommes aimés qu’elle revoit. Simon. Le fantôme de l’enfance. L’interdit. Mikkel. Les deux pantins brisés. Amour qu’elle offre à sa façon, amour qu’elle ne sait pas donner correctement. « Je ne pense pas.» Quoi? Plein de choses. Les bras qui se croisent contre la poitrine. Le regard qui ne se détache pas de lui. « Je ne pense pas que tu sois incapable d’aimer.» Le silence qui revient. La pensée qu’elle lance une fois de plus, les pensées qu’elle devrait taire.

« Je crois que toutes ces réflexions vraiment profondes méritent qu'on lève le verre. Bouge pas, j'vais aller chercher de quoi se mettre à l'envers. La nuit est jeune, non? » Un sourire en guise de réponse. Il s’éclipse. Elle bouge. Vacille entre l’envie de s’enfuir et des rester. Andy, elle est douée pour prendre la fuite, elle est douée pour s’éclipser quand la situation devient tendue, quand les sentiments se mélangent.
Les pas qui filent contre le plancher. Ce n’est pas la sortie, mais le balcon qu’elle retrouve, al porte qui coulisse et le vent frais qui se percute à la peau opaline, la peau bouillante des émotions contenues. Une cigarette qu’elle attrape pour file rentre ses lèvres, la fumée qui détend, la fumée pour ronger les poumons. Elle ne l’entend pas revenir. Elle ne l’entend pas parce qu’elle s’approche de la rambarde, parce qu’elle tourne le dos, parce qu’elle entend en sourdine le bruit de la ville et ça se mélange au crâne. Les doigts qui filent contre le métal froid, les bras qui se posent et le regard qui fuit vers la ville. Que ce soit autrement. Que ce soit différent. C’est sa vie. Les autres qu’elle devoir. Les autres qu’elle blesse et les hommes qu’elle aime. Un amour vacillant. L’amour qu’elle ne comprend pas. Gamine perdue.
Elle sent la présence dans son dos, elle sent la présence derrière, les vibrations sur le sol, sur le balcon. Les autres sens développés. Elle se retourne. Le regard qu’elle pose une nouvelle fois sur lui. Les verres entre ses mains à lui et elle s’approche, le verre qu’elle attrape entre ses doigts, les mains qui s’effleurent, les doigts qui se frôlent. La cigarette entre les lèvres. Elle se détache. Qu’elle ne reste pas près de lui, c’est plus simple. C’est trop complexe ce soir. C’est trop complexe maintenant. Elle avale la fumée. « J’avais chaud.» Le dos qui se repose à la rambarde. La distance qu’elle veut instaurer, la distance qu’elle a envie de briser par la même occasion. Sentiment instable. Elle ne sait plus Andy. La connerie qu’elle ne veut pas commettre. Elle ne peut pas se le permettre. Pas maintenant. Jamais. « Tu ne devrais pas l’épouser.» Andy qui s’impose. Les mots tranchants qu’elle lance. Surement inutile. Un an d’absence. Un an sans rien. Elle revient pour lui dire de ne pas se marier, elle revient pour lui dire que c’est une connerie. Simplement.
Le verre qu’elle pose à ses lèvres, la trace carmin qui teinte la vitre. « Je sais. Ça ne me regarde pas Mikkel.» Le regard qu’elle lève au ciel un moment, les étoiles qu’elle contemple. Le vent qui frôle la peau. Le vent qui fait du bien. Une gorgée de plus. La cigarette qu’elle repose entre ses lèvres avant de l’écraser, de l’envoyer valser.
La distance. Un mètre à peine. Cette impression que plus loin, elle arrive à penser correctement. C’était plus facile avant. Avant qu’elle soit brisée autant.
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Mikkel Hummel
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyLun 31 Aoû - 16:33


Andy& Mikkel
Tu es comme le Soleil qui ignorerait la course folle de la Terre sur son orbite.  


Il s'éloigna, il s'engouffra dans la cuisine, pieds encore nus, il apprécia le froid que le sol lui offrit. Il s'appuya quelques secondes sur le plan. Il n'avait plus autant d'alcool qu'avant dans ses placards, plus depuis qu'il avait frôlé le coma éthylique et que Maria-Guadalupe, sa bonne, l'avait découvert inconscient , à une heure avancée, gisant au sol. C'était le genre de vie qu'il vivait, Mikkel, réglée pourtant toujours emportée par des cyclones au nom de fille. Des vents contraires qui le mettaient plus bas que terre, s'il n'avait jamais réellement pu s'accrocher à qui que ce soit, il aurait pu, dans une autre vie, s'accrocher à Andy. Leurs imperfections les poussaient l'un vers l'autre et , même s'il ne croyait pas une seule seconde au destin , qu'il vomissait l'idée d'être épris à en perdre sa propre personnalité, même si toutes ces conneries avaient le don surnaturel de l'irriter, peut-être qu'au fond, planqué , une autre idée germait sans cesse, l'une de ces vérités qu'il craignait plus qu'autre chose. Andy n'était pas le genre à se laisser ferrer, pas du genre à accepter sans lutter, sans s'achever, sans l'achever. Il n'avait jamais eu la force pour ça, jamais eu le courage. Il buvait, Mikkel, s'abrutissait d'anxiolytiques, se préparait des cocktails de médocs histoire d'avoir l'impression d'être en vie. Ça ne suffisait pas. Tous les loisirs lui paraissaient fades, toutes celles qu'il baisait, insipides. Il s'ennuyait, profondément de cette manière dégueulasse, sans solution. Sauf lorsqu'elle était là mais ça, ça faisait pas parti du deal qu'il avait passé avec le quotidien et ça le mettait en colère. Il ouvrit un tiroir, s'empara d'un tire bouchon. Des quelques bouteilles de grands champagne qu'il entreposait dans une pièce à cet effet, une seule avait été placée sur une étagère, elle restait là, Maria-Guadalupe la dépoussiérait sans cesse. Un sourire apparut sur ses traits lorsque défilèrent les souvenirs qui y étaient liés. Elle avait dit qu'elle ne pensait pas qu'il soit incapable d'aimer. Elle avait dit ce que la plupart pensaient. Mais, sorti de sa bouche, ça lui paraissait indubitable. Ils avaient ce côté indéfectible, Andy & Mikkel. Sans qu'un seul « nous » dépasse la barrière des lèvres. C'était plus facile, moins vrai, certainement. Il fallait garder l'esprit clair, l'alcool n'allait pas les aider. Ç’aurait été une décision plus sage, abandonner l'ivresse, la décadence au profit d'une sobriété plus amène. Il y aurait eu moins de risques. Mais, non, il attrapa la bouteille, deux verres de cognac - pensant : au diable les conventions !-  puis fit le trajet en sens inverse. Il la chercha du regard, bref instant où il eut la pensée terrible qu'elle se soit faite la malle, ça lui ressemblait, c'était du Olsson tout craché, pourtant, le doute fut balayé lorsqu'il sentit la brise lui mordre les parcelles de peau dénudée. Elle avait eu de la chance, de le surprendre, habillé, seul. N'étaient pas rare qu'il amène ses conquêtes dans ce qu'il qualifiait bien plus de garçonnière que d'appartement. Il esquissa quelques pas, l'observant silencieusement, admirant sa quiétude, sa silhouette effilée, découpant les ombres. Toutes les femmes auraient du lui ressembler. Faire montre d'une certaine singularité, pisser sur les diktats à sa manière, n'en avoir rien à faire de tout, de rien, de lui, des autres. L'expression d'un côté masochiste qu'il assumait toujours. Elle finit par se retourner, il lui offrit un sourire, agita la bouteille sous ses yeux bleus, lui tendit l'un des verres ; tout en se rapprochant de la rambarde (assez épaisse), il déposa son propre verre et entreprit de s'escrimer avec la bouteille de champagne. Il fit semblant ( encore), de n'avoir rien ressenti. Il l'écouta, tout en débouchant la bouteille qui fit un plop avant que quelque millilitres n'aillent s'échouer au sol. Il lui versa du précieux liquide. Ce fut dur. Ne rien renverser, ne rien laisser paraître tandis qu'elle lui disait de ne pas se marier. Peut-être que ses gestes furent moins assurés, un peu. Le temps de. Il la délesta de sa cigarette, un furtif instant, pour tirer une latte salvatrice, sentir la fumée annexer ses poumons en pensant annexer ses lèvres par ce biais, une façon de. De se donner l'illusion de. Il la lui rendit. « Oh, je dois l'épouser » - lança-t-il, d'un ton amusé. Il rit, il le devait. Question d’honorer une promesse antédiluvienne entre un tel et un tel. « Mais je ne le veux pas . Une vérité absolue veut qu'on n'ait jamais réellement ce que l'on veut dans la vie » - qu'est-ce qu'il avait à sourire comme un con ? Qu'est-ce qu'il avait à la fixer, hein ? Il n'avait pas ce qu'il voulait. Même s'il finissait par obtenir, arracher les choses. Même si, ses désirs, même les plus farfelus, finissaient par être assouvis. Il était capable de tout, tout. Sans scrupule. Olsson avait gagné l'immunité. Allez savoir comment, ça lui échappait clairement. « Je vais le faire, bientôt » - il secoua la tête, agitant une main pour envoyer l'idée s'faire mettre. Il prit à nouveau possession de son verre et bu une gorgée. Boire un champagne à 450 dollars dans un verre à cognac avait un arrière goût de liberté. Il n'aima pas. L'habitude des coupes, l'habitude d'avoir des bulles dans le cerveau, dans les yeux. Pas besoin d'alcool avec Andy. C'était bien le pire. Ne plus avoir besoin de ces trucs qui le détruisaient à petit feu. Il resta là, à regarder Andy, puis le ciel, puis à nouveau Andy, puis à nouveau le ciel. Mais il finit par envoyer valser la distance, ses mains en avaient décidé, déclarant forfait, elles allèrent se perdre contre son grain de peau ouaté. Le visage d'Andy fut pris d'assaut, en coupe entre ses mains. « Il va se passer quoi, après ? ». Question ambiguë. Après quoi ? Après comment ? Ce soir, maintenant, ou dans la vie ?

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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyLun 31 Aoû - 21:57


je frissonne sous la lumière
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Le verre qui se remplit, le liquide qui file au verre et une gorgée qu’elle avale. Les bulles qui explosent à la bouche et le cœur qui se serre toujours un peu trop. Elle n’a pas le droit. Son cœur est pris autre part. Andy, elle n’a pas le droit de s’imposer, mais une parcelle d’elle n’a pas envie de le perdre, une parcelle d’elle est avec lui. Le cœur brisé. Divisé.
Le verre qu’elle serre entre les doigts, l’occupation aux mains pour ne pas les laisser filer autre part. La cigarette qui volée et les bras qu’elle pose contre la rambarde. Qu’est-ce qu’elle cherche Andy? Elle ne sait pas. Le champagne qui roule à la langue, le regard qui se tourne vers lui une fois de plus.
« Oh, je dois l'épouser » Le regard qui roule au ciel. Les yeux qui évitent le sujet. Perdre le contrôle. Le perdre lui alors qu’il ne lui appartient pas. « Mais je ne le veux pas. Une vérité absolue veut qu'on n'ait jamais réellement ce que l'on veut dans la vie » Un rire. Un rire qui glisse d’entre les lèvres, réalité qu’elle déteste, surtout qu’elle n’a pas la moindre idée de ce qu’elle veut réellement. Rien. Trop de chose. Deux personnes. Un soupir. Un autre. « Épouser une femme que tu n’aimes pas. Ça implique tellement de chose le mariage. C’est stupide.» - « Je vais le faire, bientôt » Le cigarette qui revient. La cigarette qui file, dont elle se détache. Le mélange d’alcool et des vapes de fumées. Le regard qu’elle détourne un moment pour le poser sur la ville, sur les points de lumière. Le silence qui ne la gêne pas, le silence qui s’impose et les pensées qui se posent, les pensées qui se percutent au fond de la caboche. Simon. Simon. Le premier amour. Elle ne pensait pas possible de s’attacher à un autre. Les autres hommes, les relations qui se terminent, les aventures sans réelles importances, les attaches qu’elle ne sait pas garder. Comme le reste. Le cœur en lambeaux. Le cœur qui veut aimer, mais qui est déviant. E premier amour jamais oublié. Mais l’attachement qu’elle ressent avec Mikkel. Elle joue avec le feu. Une mauvaise idée de venir le voir.

Le corps qui se tend lorsque la promiscuité s’instaure, le verre qu’elle manque de faire éclater contre le sol mais le verre qui se dépose, le verre qui trouver refuge sur le bord de la rambarde. Les muscles qui se crispent. Les muscles qui se tendent. La peau qui réagit sans qu’il ne le veuille et le regard qui s’écrase dans le sien, le regard qui se perd au fond des iris pâles, des océans tourmentés de Mikkel. L’envie de demander ce qu’il fait. Les envies qui se mélangent. La relation qu’elle déteste pour la complexité, pour le bordel qui vient se percuter au ventre. « Il va se passer quoi, après ? » Les mots qui ne veulent pas passer, les mots coincés au fond de la gorge et les souffles qui se mélangent. Ballet des sentiments, ballet de limites imposées.  
Le palpitant qui ne bat plus au fond de la poitrine, que cette impression de suspens, que le corps qui se tend, que les sensations qui se mélangent pour la rendre folle. Un peu plus.
Le souffle qui vacille et le regard qui file aux lèvres, les lèvres qu’elle détaille, mais la limite qu’elle n’ose pas franchir. « J’en sais rien Mikkel.» Un souffle. « Je sais pas du tout. Je sais plus rien maintenant.» La main qui se lève, les doigts qui filent au cou et un pas, la proximité présente et l’index qui file à la mâchoire. La ligne qu’elle dessine. La peau qu’elle dévore. Mauvaise idée. Elle le sait. Elle n’est pas en état. Pas avec Simon. Elle ne sait plus Andy. Dix ans. Dix ans sans lui, les attaches qu’elle a pu se créer autre part. Avec Mikkel. Dix ans d’absence et jamais le courage d’y retourner, la peur des sentiments, le premier amour. C’est toujours différent.
Le doigt qui file aux lèvres. La limite qui s’amenuise. La limite qui se fait de moins en moins présente. Les lèvres qu’elle dessine. La première fois qu’elle y pose un contact, la première fois qu’elle les détaille autrement que du regard. Le cœur qui se serre. Le doigt qui se détache des lèvres et la main qui se pose sur la nuque, qui file dans les cheveux clairs.
Le cœur qui se serre. La distance qu’elle n’arrive plus à imposer, l’envie de franchir la limite. L’envie de faire un pas de plus, de poser les lèvres sur les siennes. Des mois sans rien. Des mois.

Une soirée pour tout foutre en l’air, pour tout chambouler. Andy. Elle ne sait plus. Andy elle ne contrôle plus rien. Plus maintenant. Pas la faute de l’alcool. Pas d’excuse. La faute de rien.
La distance rompue. La distance qui n’existe plus. Les lèvres qu’elle goûte. La saveur imaginée mainte fois et le cœur qui implose, le bras libre qui file contre l’épaule, qui rejoint l’autre, la main à la nuque. Les saveurs masculines qui éclatent contre les lèvres, la couleur carmin qui se pose aux siennes, le rouge qui s’impose à la peau.
Elle attend l’opposition. Elle attend l’accès de rage. Elle ne sait pas. Peu importe. Trop tard.
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Mikkel Hummel
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyMar 1 Sep - 15:45


Andy& Mikkel
Tu es comme le Soleil qui ignorerait la course folle de la Terre sur son orbite.  


Ils étaient deux, deux à ne pas savoir  de quoi seraient faits les lendemains, deux à vivre au jour le jour, encaissant les revers, les hauts, la multitudes de bas, l'inconstance et à la fois, ce qui semblait réglé comme du papier à musique. Il arqua un sourcil, sourit, persuadé qu'il avait perdu là, une occasion de se taire, une occasion d'apprécier la limite fixée telle qu'elle l'était encore à cet instant. Ses iris s'ancrèrent aux siens. Dans le seul but de s'y perdre, dans le seul but de se perdre, il avait horreur de cette individualité qu'il se traînait partout. Avec elle, les « illusions de » s'étendaient à perte de vue et il voulait, il voulait que cette illusion perdure, encore un peu. Alors, il n'émit aucune résistance, lorsqu'elle glissa une main jusqu'à sa nuque, au contraire, il ressentit l'envie pressante de coller son torse à sa poitrine et il le fit. Il cracha allégrement sur toutes les restrictions qu'il s'était imposé, il dégueula la retenue, avec un sourire de diable sur les lèvres, lorsqu'elle s'empara de ses lippes, il bazarda Frida, il leur créa une bulle empêchant tout ce qu'il y avait autour de leur pourrir la cervelle. Ses mains s'accrochèrent avec avidité à Andy. La gauche lambine, se fraya un chemin sûr jusqu'aux reins de son oiseau libre, le pressant contre lui, lui refusant cette liberté avec laquelle il le narguait sans cesse tandis que sa main droite, elle, ferme, se planta dans sa chevelure rebelle, tirant légèrement dessus. Il y avait dans cette agglutinement quelque chose de fortuit, quelque chose d'inévitable, quelque chose de fou. Andy, elle avait le goût du tabac, le goût du champagne, le goût des bois, de l'air dans lequel elle volait sans cesse. Elle avait ce quelque chose de suave, de chaud, d'entêtant. Mikkel, dans tout ça, il en perdit la tête. Il en perdit le nord, tous les points cardinaux convergèrent sur elle. Elle devint un peu, le centre de l'univers et, la faim sale qu'il avait ressenti jusque là sembla augmenter, exploser dans ce contact ridicule, ce contact qu'il savait passager. S'il avait pu la dévorer, il l'aurait fait, commençant par ces lèvres, leur volupté pécheresse, il aurait suivi la ligne de sa mâchoire, puis celle de son cou, plus bas, plus bas encore. Mais une pensée vint s’immiscer dans le ballet esquissé par leurs corps et, il se souvint tout à coup. Il n'y aurait jamais de réelle bulle. Il n'y aurait jamais de nous. Jamais que des regrets se superposant aux 'et si'. Parce que ce cœur qui battait, là, contre son torse, ne porterait jamais ses marques mais ceux d'un autre. Et Mikkel, il n'était pas prêt à se jeter corps et âme, pas prêt à abandonner la certitude qui les liait. Il lui fallut un effort horrible pour rassembler ses forces d'homme vendu à la perversité de ce qui aurait suivi. Il lui fallut retrouver ses esprits mais il le fit. A contrecœur. Parce que tout ça, c'était ce qu'il avait putain attendu. Il avait finalement compris. Il se détacha, son front contre le sien, ses mains reprenant leur place originelle. A bout de souffle, fébrile, le corps parcouru de spasmes, il refusa à la limite, le droit de s'estomper. Peut-être que quelque part, tout ça n'avait été qu'une épreuve. Peut-être qu'il se sacrifiait un peu, beaucoup, pour une passion qui se devait de mourir dans l’œuf. « Après, on va oublier tout ça, d'accord ? » - il souffla ces paroles avec une conviction lancinante. « Andy, l'envie est là et elle est violente. Mais, elle est là maintenant, le sera-t-elle plus tard? » - qu'attendait-il à cet instant ? Qu'elle lui réponde qu'elle le serait, peut-être. Qu'elle lui refuse son sacrifice, peut-être. Il sourit, vaincu, il s'éloigna. « T'as tout d'une pivoine, t'es pas une rose pleine d'épines mais tu ne le vois pas » - il divaguait, sûrement à cause de l'adrénaline qui cavalait dans ses veines, à cause d'elle, complètement à cause d'elle. « T'as tout d'une Mozart, séquence lacrimosa, en D mineur » - quelque chose de funèbre, quelque chose de définitif. « Est-ce que tu crois qu'on peut pisser sur ce qui nous lie ? Tu crois que ça en vaudrait le coup ? Pour quelle raison ? Si ce n'est pas l'amour, avec toi, aucune autre raison ne suffirait  » ça avait l'air putride d'une confession. La seule qu'elle saurait lui arracher. Il avait arrêté de faire semblant durant cet interlude. Il avait laissé tomber les filtres et il lui racontait, en le chuchotant, ce qu'ils étaient. « Je vais te raconter un truc » - il creusa davantage la distance, attrapa la bouteille dont il but une gorgée au goulot. « Il y a cette fille puis, il y a ce mec et un océan entre les deux. Le mec serait prêt à le traverser pour elle. Elle, pas. L'histoire s'arrête là, c'est comme ça, on n'peut rien y faire » - et peut-être que ces paroles révélaient l'une des vérités qui faisait beaucoup trop de mal, l'une des vérités qui ne pouvait exister sur ce plan, dans un autre, éventuellement, pas dans celui-là et c'était malheureusement tout ce qu'il retenait. « A part l'oubli, il y a quoi, après ? » et dans son regard passa à cet instant la question dont il crevait de savoir la réponse. Est-ce qu'elle continuerait de faire partie du décor qu'il avait un jour posé pour eux ? Est-ce qu'elle continuerait à venir se perdre tout contre lui, déposer ses lèvres sur sa joue, le laisser déposer les siennes sur son front ou, se laisserait-elle habiter par la gêne, le mal aise qui ne demandait qu'à s'installer entre eux ? Mikkel tout ce qu'il voulait savoir, c'était si son sacrifice avait servi à quelque chose. Qu'il n'y ait rien eu de brisé, rien eu de fêlé. Sauf eux. un peu.



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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyMar 1 Sep - 22:17


je frissonne sous la lumière
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Le cœur qui implose au fond de la poitrine. La limite qu’elle franchit. Les lèvres qu’elle prend sans demander. Mikkel. Il est différent. Mikkel. Il a toujours été différent des autres. Le goût qui se mélange, le souffle qui vacille et la moindre parcelle de peau qui s’enflamme, le cœur qui s’emporte. Andy qui ne sait pas aimer. Andy qui s’est attaché à lui depuis le début. Les envies qui rongent. Les envies qui se mélange et le chaos qui nargue son crâne, rien qu’elle ne contrôle correctement, les doigts qui s’accroche et le feu à la peau.
Il se détache. Les lèvres dont il la prive et elle déglutit Andy. Elle a du mal à reprendre le flot de pensée, elle a du mal à contrôler le torrent au fond de son âme. Cette envie de recommencer, de reprendre les lèvres d’assaut. Le regard qui glisse contre les jumelles et la trace carmin qu’elle y voit. Le pouce qui file contre la bouche de Mikkel, la main contre le visage, le rouge qu’elle efface de l’épiderme, des lèvres attrayantes. La distance qui reprendre place, l’espace entre les corps et le manque qui se fait oppressant, le manque qui se fait sentir. L’espace qu’elle voudrait combler, la limite qu’elle ne sait plus, rien qu’elle ne contrôle. « Après, on va oublier tout ça, d'accord ? » Le palpitant qui se sert. Oublier. Andy, elle n’oublie rien, surtout pas ça. Pourquoi oublier. Elle ne sait pas. Après. Après. Il va se marier. Après. Elle n’a pas la moindre idée de ce qui se passera après. Pas de réponse. Le silence qui s’impose, le silence qu’elle laisse planer. « Andy, l'envie est là et elle est violente. Mais, elle est là maintenant, le sera-t-elle plus tard? » La mâchoire qui se serre doucement et le verre qu’elle attrape, le reste du champagne qu’elle laisse filer à la gorge, qu’elle avale pour se détendre, parce qu’elle a peur Andy. Peur des conneries qu’elle est en train de commettre. Peur de tellement de choses. « Pourquoi tu me poses les questions, je ne sais pas Mikkel. Tu penses que ça peut partir comme ça? Tu penses qu’il suffit d’un faux pas pour que ce soit si différent?» Les mots. Les mots qu’elle ne contrôle plus. Que la chute.

« T'as tout d'une pivoine, t'es pas une rose pleine d'épines mais tu ne le vois pas. T'as tout d'une Mozart, séquence lacrimosa, en D mineur » Le dos qui se pose à la rambarde. L’autre côté. Andy. Andy. Elle ne doit pas céder. Pas avec lui. Ce n’est pas eux, pas leur relation. Andy. Elle n’arrive pas à s’ouvrir aux autres, pas à ceux qu’elle aime outre mesure.
Les bras qui se croisent. La distance. Les pensées divergentes. Le contrôle qu’elle doit retrouver. « Est-ce que tu crois qu'on peut pisser sur ce qui nous lie ? Tu crois que ça en vaudrait le coup ? Pour quelle raison ? Si ce n'est pas l'amour, avec toi, aucune autre raison ne suffirait  » Les mots qui percutent le cœur, les mots qu’elle devine des lèvres, les mots qu’elle sait. Le cœur serré. Le cœur incapable d’aimer. Pas deux hommes. Si? « Je vais te raconter un truc » Andy. Elle ne parle pas. Elle ne sait pas les bons mots. Elle ne sait pas les mots qu’elle peut offrir. Elle ne sait pas les mots qu’elle veut lancer. « Il y a cette fille puis, il y a ce mec et un océan entre les deux. Le mec serait prêt à le traverser pour elle. Elle, pas. L'histoire s'arrête là, c'est comme ça, on n'peut rien y faire » Andy. Elle s’approche finalement. La bouteille qu’elle attrape d’entre les doigts. Le besoin de boire. De rendre les idées moins précises. Le cœur qui s’emporte, le palpitant qui bat trop fort qu’elle s’approche. Le champagne qu’elle fait couler au fond du verre. Le liquide précieux. Elle reste plantée là, les pieds ancrés dans le sol. Quelques pas. Quelques pas à peine.
Le verre qu’elle porte une fois de plus aux lèvres, la moitié qu’elle avale, la moitié dont elle s’empare. Les bulles qui roulent contre la langue. Elle ne sait pas les mots. Elle n’est pas douée pour ça. « La fille. La fille je pense qu’elle a peur de se noyer en chemin ou d’attirer l’homme vers le fond. Tu en penses quoi?» Une autre gorgée du verre. La distance qu’elle devrait remettre en eux. Plus simple. Plus saint. Elle se détache. Elle n’a pas envie de lui mentir Andy, elle ne sait pas lui mentir. Elle ne sait pas. « A par l'oubli, il y a quoi, après ? » Elle se mord doucement les lèvres et se détache. Le silence qu’elle laisse entre eux et le verre qu’elle termine avant de le déposer. Le regard qu’elle perd au vide une fois de plus.

Le souffle qui vacille. Le cœur brisé au fond de la poitrine. Les doigts qu’elle passe au visage, qui filent dans la chevelure blanche. Le goût des lèvres qu’elle sent encore contre les siennes. Les lèvres qu’elle a envie de reprendre. Connerie. Foutue connerie.
Elle se retourne, le regard qu’elle attrape et la distance qu’elle veut réduire une fois de plus. « Rien. Tu vas te marier. » Elle soupire doucement. Le coeur qui saigne. Le cœur piétiné. Les éclats brisés et éparpillés. Un pas. Elle s’approche, les doigts qui glissent une nouvelle fois contre la joue, tendresse qu’elle ne se connait pas. « Je vais revenir te voir Mikkel. Je n’ai plus la force de m’enfuir.» Les doigts qui glissent lentement pour se perdre dans le vide, mais la distance moins raisonnable, l’espace de quelques pas, quelques centimètres. « Je sais plus la limite Mikkel. Ça se mélange, maintenant.» Souffle. L’aveu qu’elle envoie. Les envies qu’elle ne contrôle plus vraiment. Les envies emprisonnées depuis des années. La ligne. La limite. Elle est mince. Elle est inexistante maintenant.
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Mikkel Hummel
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyMer 2 Sep - 2:06


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Et si c'était vrai, pensa-t-il, et si c'était eux, si c'était le cas, si cette fille avait vraiment peur de se noyer ou d'attirer le mec, au fond. C'était égoïste de ne pas laisser le choix au mec. Il détesta cette version de l'histoire, niant à quel point elle le rendait furieux. Il sentit le poids des frustrations lui fendre le crâne, il se voûta légèrement, comme l'expression d'un ras le bol soudain. Soudainement, oui, il en eut marre, marre de devoir donner le change, marre de tout ça. Une seconde s'écoula puis, il se contenta de fixer le vide, comme elle. Il y avait pourtant cet accord, entre leurs deux corps, qui vibraient sur les mêmes notes comme deux instruments d'une providence machiavélique. Ils avaient les mêmes réflexes, les mêmes pensées, parfois, ils croyaient être synchrones. Le plus souvent,  ça n'était qu'un leurre, un piège et ils tombaient dedans. Il ferma furtivement les paupières puis les rouvrit lorsqu'il sentit le contact de la main d'Andy contre sa joue. Mâchoires crispées, il se décida à ne pas la quitter du regard, à ne pas se dérober. Surtout pas à ce contact, ni à aucun autre, d'ailleurs. Ses convictions pantelantes se moquaient clairement de lui. Faible, il était putain de faible et, il se haïssait de l'être à ce point. Il ne sut quoi répondre. Il ne sut même pas quoi dire, en toute franchise. Il sut en revanche que tout ça, c'était beaucoup trop pour lui. Trop à supporter, en un laps de temps si restreint. Trop pour toutes ses capacités. Il soupira. Il allait se marier. Certains trouvaient que c'était là, un motif suffisant pour se retirer de n'importe quel type d'équation. Certains mais, ils ne faisaient pas parti de cette vague-là. S'ils avaient une inclinaison déraisonnable pour tout ce qui était houleux, ils ne fuyaient pourtant pas les rivages qui avaient bonne allure. Elle rompit le contact, le laissant terriblement seul, elle emporta toute chaleur avec elle et il se souvint à quel point  son palpitant était froid et inhospitalier. Ça lui fit mal mais, il la remercia, silencieusement. Plus tard, peut-être qu'il finirait pas oublier vraiment. Ses lèvres sur les siennes, la saveur de leur accolade, tout. Peut-être mais, ça n'était qu'une possibilité parmi des milliers. Une de trop. « C'est difficile d'être raisonnable » - il sourit. Ça l'était à un point inimaginable. Il le savait, lui qui ne pouvait sortir des sentiers qu'il s'était dessiné, lui qui préférait l'instant présent aux promesses d'un futur dont il n'était pas sûr de connaître les terminaisons. Ç’aurait pu être Andy. Ç’aurait pu être une autre. Ce serait Frida. Ce serait le devoir, ce serait lui. Lui sans elle et, il l'avait accepté au fond. Il l'avait déjà accepté. « Ça se mélange depuis un bon bout de temps » - peut-être depuis le début, qui savait vraiment ? Les deux cons qu'ils étaient, bien sûr. Ils n'étaient plus gamins, pas même les deux adultes qu'ils avaient été sous l'abri bus. La brise souffla sur son visage, faisant voleter quelques mèches de ses cheveux qui retombèrent dans ses yeux, il se passa une main tremblante dessus, pour mieux discipliner ce qui semblait au bord du chaos. C'était lui qui s'y trouvait, au bord de ce maudit chaos. Il ne contrôlait plus rien. Pourtant, ses initiatives tendaient à ce que ce soit le cas. Encore un échec à lui imputer, c'était la faute à qui, sinon d'Andy ? Il observa un long moment de silence avant de prendre à nouveau la parole : « L'homme, je pense qu'il ne la mérite pas, pas plus qu'il ne lui est destiné – si tant est que le destin existe , ce dont je doute vraiment » - analyser une histoire simple, chercher la complexité là où le manque prenait ses quartiers, c'était stupide et naïf. Jamais jusque là Mikkel ne s'était cru naïf. Jamais et ça le déroutait d'une manière franchement ignoble. Il claqua la langue contre son palais. Les pronostics pouvaient mener à l'erreur, le plus convenable aurait été de garder le silence. De se préserver des mots qui pouvaient, quant à eux, se révéler à double tranchant. Il était déjà exsangue, Mikkel. A quoi bon les retenir alors ? « mais qui en a quoique ce soit à foutre du destin ? Et si toi, tu crois que la fille devrait décider à la place de l'homme ce qui est bon pour lui, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu'au coude. T'es complètement à côté de la plaque. T'as rien compris aux véritables enjeux, rien compris à ce qui se cache derrière la peur et qui pourrait être , justement, son propre salue. Elle, elle ne fait que  lui retirer son libre arbitre » - sa chance de découvrir tout ce qui pourrait être fait, tout. Il ne le dit pas mais, Andy devait le comprendre par elle-même. « qui est-elle pour faire ça ? » si ce n'est celle pour laquelle il serait prêt à ce noyer, pensa-t-il, excédé, il agita les mains puis finit par les baisser, en signe de reddition. Parce que oui, il se rendait à l'évidence. L'évidence comme toute cette situation de dégénéré puait la merde. « Je suis fatigué. Je suis un peu comme toi, j'en ai marre de faire semblant mais, quel autre choix me reste-t-il, hein ? Ne pas le faire et laisser les charognards fendre sur moi ? » - pourquoi s'en prenait-il à elle ? Il ne le sut que plus tard. A cet instant, il haussa les épaules et battit en retraite, à l’intérieur. Il avait besoin de retrouver sa zone de confort mais plus rien n'était confortable lorsque l'oiseau libre se trouvait dans les parages, plus rien parce que même si elle l'avait dit, même s'il avait essayé, la limite ébranlée, souffrait de ce qui avait été fait. Et cette fois-ci, c'était de sa faute, de sa faute à lui et il ne pouvait empêcher le regret de vouloir prendre ce qui lui revenait de droit.

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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyMer 2 Sep - 3:04


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« mais qui en a quoique ce soit à foutre du destin ? Et si toi, tu crois que la fille devrait décider à la place de l'homme ce qui est bon pour lui, tu te fourres le doigts dans l’œil jusqu'au coude. T'es complètement à côté de la plaque. T'as rien compris aux véritables enjeux, rien compris à ce qui se cache derrière la peur et qui pourrait être , justement, son propre salue. Elle, elle ne fait que  lui retirer son libre arbitre »
Les mots. Les mots qui résonnent au crâne. Les mots qu’elle n’entend pas. Les mots qu’elle cueille des lèvres. Les mots qui font battre le cœur, les mots qui font monter la pression. Andy. Elle ne sait pas comment réagir. Elle ne sait que recevoir la vérité au visage. Elle décide pour les autres, depuis toujours. Simon en premier. Mikkel. Elle refuse les attaches, la peur qui bouffe les entrailles, la peur qui fait se tendre la moindre parcelle des muscles. « qui est-elle pour faire ça ? » Le regard qu’elle lève au ciel, le voile sur les yeux. « Personne.» Les pas qu’elle pose au sol, le bord, la rambarde qu’elle retrouve pour y poser les bras, pour respirer l’air et la laisser filer aux poumons. Le souffle qui vacille. Les convictions qu’elle ne sait plus. Le cœur qui balance entre les deux. La raison qui ne fait plus partie de sa vie depuis longtemps. Le cœur. Le cœur brisé. Le cœur perdu. Les amours désabusées.
Le regard qui se repose sur lui. Le regard qu’elle accroche une fois de plus aux lèvres. Le goût des lèvres qu’elle ne sait pas oublier, la bague au doigt et le mariage annoncé. La jalousie. La possession alors qu’elle n’a pas le droit, pas le droit de demander tant. « Je suis fatigué. Je suis un peu comme toi, j'en ai marre de faire semblant mais, quel autre choix me reste-t-il, hein ? Ne pas le faire et laisser les charognards fendre sur moi ? » Le corps qui s’en va. L’odeur qui file. Le regard qu’elle attache à la silhouette. Il s’éclipse. Elle reste là.

Le souffle qui se coupe. Le cœur qui implose au fond de la poitrine et le voile des yeux qui se transforme en pluie, l’eau saline qui file aux joues. Torrent de larmes sur l’opale de sa peau, sillon qui laisse la trace à joues rosées. La main à la bouche, le sanglot qu’elle enferme entre les doigts, le souffle qu’elle reprend. Les peines qu’elle accumule. Les souffrances qu’elle confronte. Le souffle qu’elle perd. Le nord qu’elle perd. Rien pour retrouver le chemin, que les douleurs au fond de la poitrine, que les vides qui ne se comblent pas.
Les pas qui fondent dans le sol. Le regard qu’elle évite. Le regard qu’elle ne supporte pas et l’ascenseur qu’elle attend. Le bruit qui se fait entendre en écho entre les murs trop silencieux. Le bruit. Les tintements. L’ascension et elle s’engouffre Andy. Elle tourne, elle pose le dos au fond et croise e regard avant que les portes se ferme, elle croise les iris avant que le noir apparaisse.

deux semaines plus tard. les larmes séchées, l'oubli appliqué en apparence, mais le chaos profond, les folies au crânes et les souffrances refoulées.
Le regard qui se pose au reflet, les amertumes à la langue et les souvenirs qui brûlent le crâne. La demande qu’elle doit accepter, mais le goût dont elle se souvient encore, la passion étouffée.
Simon qu’elle revoit. Simon qui brise le cœur. Les hommes pour manipuler son esprit. Les hommes pour briser les résolutions. Elle ne sait pas les aimer les hommes Andy. Elle ne sait pas aimer personne.
Indécise, le regard qui observe l’immeuble. Indécise. Elle vacille entre l’idée de revenir. Elle l’a promis Andy, elle a dit qu’elle allait revenir. Elle veut revenir. Elle ne sait pas. Cette envie de refaire les pas, de retourner sur le chemin tracé et rester enfermée. Le temps qui file. Elle attend. Elle attend quoi? Elle ne sait pas.

Le bruit de l’ascenseur qui se fait entendre. La dernière rencontre catastrophique. Oublier. La promesse. Oublier les mots pour ronger le crâne, pour semer l’incertitude. Poupée malhabile. Femme incomplète.
Elle s’impose une fois de plus, les décisions prises, les résolutions qu’elle doit tenir. La tension qu’elle ne peut plus laisser s’installer. L’homme qu’elle n’a pas envie de noyer, vers le fond qu’elle ne veut pas l’attirer. Pas lui. Personne. Andy, elle n’est faite pour personne, que la solitude pour compagne. Plus simple. L’ascenseur dont elle s’extirpe et l’endroit qu’elle retrouve, les souvenirs qui percutent le crâne, mais le visage impassible, le visage qu’elle se doit de modifier. Le haut large sur les formes fragiles, les jeans foncés. Le style d’Andy. Andy et sa façon de ne pas être comme les autres. La silhouette qu’elle retrouve plus loin. Le baiser qu’elle pose à la joue. Comme avant. Comme toujours. Comme si de rien était. Ce n’est pas le cas pourtant. Le chaos dans l’esprit. Le calme en apparence, mais la tempête à l’âme, les remous qui agitent le cœur. Rien. Rien qui ne passe à la surface. Le calme plat. La distance qu’elle remet entre eux, un peu. Les mains qui filent au fond des poches et le regard qu’elle pose sur lui. Deux semaines. Deux semaines sans rien. Deux semaines dans donner de signe de vie. C’était comme ça. Eux. Rien pour les attacher. Rien pour franchir la limite. Elle est brisée pourtant, pas aussi claire qu’avant. « J’allais faire une balade et je me suis dit que tu pourrais venir avec moi.» Rien de plus. La journée de congé. Les mots qu’elle avait dits. Qu’elle elle revenir. Et la demande qu’elle accepte. Oublier. Oublier. Refouler. Oublier.
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Mikkel Hummel
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptySam 5 Sep - 19:19


Andy& Mikkel
Tu es comme le Soleil qui ignorerait la course folle de la Terre sur son orbite.  



Il ne se sentit pas mieux, dedans. Il ne se sentit pas meilleur. Il constata simplement que la distance entre Andy et lui était de plus en plus insupportable, à la manière d'une égratignure, une impression inexplicable qu'il mit sur le compte de la fatigue qui parcourait son corps, une fois l'adrénaline ayant  pris la tangente. Ses épaules s'affaissèrent, il avait la tête prise en étau entre ses deux mains lorsqu'il entendit des pas, Andy, pensa-t-il, en relevant la tête. S'il s'était attendu à ce qu'il vit, il n'aurait pas quitté le balcon, pas quitté ses côtés, il serait resté là, à subir le vide, l'innommable, avec toutes les peines du monde, tant qu'il n'aurait pas été à l'origine des larmes qu'il vit, tracer des sillons sur ses pommettes. Il serra les mâchoires, la fixa du regard, tout noble organe contracté, prêt à une exvulsion en bonne et due forme. Il se mordit l'intérieur de la joue, empêchant les mots qui ne demandaient qu'à se déverser , torrentiels sur elle, de donner des explications qu'elle ne voulait pas entendre, des paroles qu'il serait difficile d'effacer par la suite. L'agressivité disparut, emportée au loin, par la tristesse de son regard. Il soutint son regard avant que les portes de l'ascenseur ne se referment. Il soutint la douleur , l'incompréhension, la sensation de suffocation. Il fit le vide, si bien, qu'il ne vit plus que ses iris bleus , le fixant sans cesse, même lorsqu'il se résolut à jeter aux ordures toute cette faiblesse. Il hurla sa frustration, s'empara d'une lampe à 4000 dollars qui alla finir sa vie d'lampe à 4000 dollars , se brisant en mille morceaux contre les portes de ce foutu ascenseur. Dans le silence perturbé par le seul bruit de sa respiration, il se fit la promesse de tirer tout ça au clair, il se fit la promesse de ne plus se laisser avoir par elle. Ni par la mesure de sa voix, la douceur de sa peau, les éventualités qui ne verraient jamais le jour. Il se fit la promesse de détruire et de construire sans en connaître l'ordre. Les lèvres encore distendues par le baiser et l'esprit, excessivement, mal fichu. Une décision qu'il allait regretter, s'il le sut, à l'instant même où il proféra ces paroles, il ne démordit pas. Les semaines qui suivirent furent abjectes. Deux semaines où il se plongea dans le travail, où il lança la machine conscient de l'impossibilité d'un retour en arrière. Deux semaines où il prit l'une des plus importantes décisions de son existence. Décidant d'accélérer le processus qui le lierait indéfiniment à Frida, à son plus grand plaisir, au plus grand plaisir des membres de sa famille.

« Gustaf, tee työsie, kiitos » - aboya-t-il, attrapant un dossier que son assistante lui tendait, non sans lui lancer une autre sommation qui tira à cette dernière un soupire. Soupire qui n'échappa guère à Mikkel, qui la fixa avec incrédulité avant de passer l'éponge sur un comportement qu'il avait pour habitude de punir. « Monsieur Hummel, votre fiancée vient de nous faxer la liste des fleuristes qu'elle veut que vous contactiez » - il pivota à peine, plissant les paupières. « Eh bien ? Qu'attendez-vous pour les contacter ? Vous êtes moi » cracha-t-il, l'inverse n'était, bien évidemment, pas vrai. Elle se pinça les lèvres, ravalant une des répliques cinglantes qu'elle lui destinait, compatissant au désarroi d'un futur marié. « Vous devriez prendre l'un de vos cachets, monsieur Hummel, ça vous rendra peut-être de meilleure humeur » - il sourit. Finalement, elle n'avait pas pu la retenir bien longtemps sa fameuse réplique. Elle disparut dans le bureau installé au bout du couloir, à deux pièces de sa chambre à coucher. Pile au moment où la porte de l'ascenseur s'ouvrait sur... « Andy » souffla-t-il, fronçant les sourcils. Après ce qui s'était passé entre eux, il n'était pas sûr de la revoir un jour. Il l'écouta et se rendit compte qu'il avait retenu sa respiration. Il déposa le dossier qu'il tenait dans les mains, décidant de se rapprocher. S'il voulut adopter un ton amical, il fut sec. « Bonjour, Mikkel. Comment tu vas ? Qu'est-ce qui a bien pu t'arriver pendant les deux semaines où j'ai foutu l'camp de ta vie, te laissant seul en proie à l'incertitude ? » - il sourit. « Je vais bien, Andy. Je suis en pleine organisation d'un mariage  imminent. Je suis surchargé de travail mais, je peux bien trouver une heure à te consacrer parce que j'ai jamais de rancune contre toi même si je devrai ». Il disparut dans sa chambre puis en revint, une veste sur le dos. Il la devança, prit place dans l'ascenseur. Qu'est-ce qu'il aurait pu dire d'autre que ce qui avait déjà été dit ?

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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyDim 27 Sep - 23:20


je frissonne sous la lumière
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Effacer de sa mémoire la saveur des lèvres, le goût particulier de la bouche et la sensation de l’épiderme sous les doigts. Qu’elle fasse comme avant. Elle ne sait pas Andy. Cette impression de se confronter à un mur, de ne rien comprendre, de ne rien contrôler.
Le chemin qu’elle refait chez lui. Deux semaines sans un mot. Ça lui semble plus long que l’année loin de lui parce que les doutes viennent lui vriller le crâne, parce que les doutes la rongent de part en part. Qu’elle porte un masque. Qu’elle fasse semblant comme elle sait si bien le faire.

Le palpitant qui se serre au fond de la poitrine alors qu’elle hésite encore à refaire le chemin inverse, à retourner sur ses pas. « Andy » Le cœur se serre, mais le visage qu’elle ne bouge pas. Rien qu’elle laisse passer. La parole qu’elle veut tenir. Oublier. Faire comme si de rien était. Elle ne sait pas comment faire Andy, elle ne sait pas ce qui a pu se passer cette nuit, mais au fond de son crâne reste gravé les notes des lèvres de Mikkel. Le cœur qui n’arrête jamais, cette impression qu’il va imploser au fond de la poitrine. « Bonjour, Mikkel. Comment tu vas ? Qu'est-ce qui a bien pu t'arriver pendant les deux semaines où j'ai foutu l'camp de ta vie, te laissant seul en proie à l'incertitude ? Je vais bien, Andy. Je suis en pleine organisation d'un mariage  imminent. Je suis surchargé de travail mais, je peux bien trouver une heure à te consacrer parce que j'ai jamais de rancune contre toi même si je devrai. » Cette envie de lui hurler dessus, de lui crier les pensées qui ne cessent de lui traverser l’esprit, cette envie de ne pas être là, d’être autre part, de reculer le temps pour que ce soir plus simple.
Andy, elle n’ajoute rien. Les mots qu’elle pèse, les mots qu’elle pense. Les mots qui voudraient sortir de lèvres, mais elle ne dit rien. Pas encore.
Quelques pas. Le bruit de l’ascenseur qui se fait entendre et elle recule pour poser son dos contre le fond, contre le mur. « Tu m’as demandé d’oublier.» Le regard qu’elle lève vers lui, le regard qu’elle porte finalement au fond du sien.

L’ascenseur qui s’arrête et les portes qui s’ouvrent une fois de plus. Cette impression qu’elle peut respirer à nouveau, la pression d’être près de lui qu’elle ne ressent plus. Les pas qu’elle imprime dans le sol pour sortir de la boîte de faire et la main de Mikkel qu’elle attrape doucement pour glisser ses doigts entre les siens. Andy. Elle fait semblant. Elle a toujours été comme ça avec lui, tactile sans l’être trop, sans dépasser la limite sauf la dernière fois.
Les doigts qu’elle ne lâche pas et lui qu’elle entraîne avec elle. Lui qu’elle garde près d’elle. Ce foutu mariage qu’elle n’a pas envie de voir et cette étrange jalousie qui ne se défait pas de ses entrailles. Elle ne peut rien faire Andy. Elle ne sait pas aimer. Elle n’a jamais aimé correctement. C’est un handicapé des sentiments. « J’ai fait ce que tu m’as demandé. Tu ne devrais pas m’en vouloir. Et tu voulais que je fasse quoi de toute façon Mikkel. Qu’est-ce que tu aurais aimé que je fasse, parce que franchement, j’en sais rien.» Le visage qu’elle tourne, le regard qu’elle attrape, la voix qui s’emporte un peu et un soupir qu’elle laisse filer entre ses lèvres. Le cœur qui bat trop fort. Le cœur qui n’arrête jamais de battre lorsqu’elle se trouve prêt de lui. « Qu’est-ce que tu veux?» Andy. Elle s’arrête pour se planter devant lui, le regard qu’elle ne quitte plus. Qu’il parle. Qu’il dise. Elle ne sait plus comment faire, elle ne sait plus comment se comporter avec lui.
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyJeu 22 Oct - 20:17


Andy& Mikkel
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Qu'aurait-il pu ajouter d'autre que ce qui avait déjà été dit ? Qu'aurait-il proposé d'autre ?
La réponse qui revenait sans cesse était « rien » et à chaque fois qu'il pensait à Andy, la réponse était ' rien '. Il avait appris par cœur 'rien' et tout ce qu'il cachait. 'Rien' cachait des choses. Toutes les choses qu'il rêvait constamment de dire et qu'il gardait chichement. 'Rien' n'était qu'un subterfuge, un tour de passe-passe, son corps l'avait adopté pour réagir aux frustrations qu'elle lui infligeait. Il n'avait aucune rancune. A cet instant là, il n'en ressentit aucune. Il oublia, lui aussi, une partie. La partie qui lui avait fait la misère les deux dernières semaines, cette partie abjecte qui l'avait obligé à la haïr, sans la haïr vraiment. A juste se balader dans l'entre-deux. Elle devait forcément avoir quelqu'un dans sa vie. L'idée lui déplut, férocement. Il déglutit. Il lui avait demandé d'oublier et, elle l'avait fait. Elle avait fait ce qu'il lui avait demandé. Ça ne lui ressemblait pas. Putain, Andy était l'incarnation de l'esprit de contradiction, Andy transgressait toujours toutes les valeurs pour lesquelles il se battait, lui, comme un abruti. « Est-ce que je l'ai exigé ? » - vaine tentative de jouer sur la sémantique, vaine tentative de. Toutes les tentatives étaient vaines, toutes les tentatives le seraient toujours. Il avait fini par le comprendre, ce soir-là. Mais, il poursuivit, le jeu malsain. Il laissa ses doigts se lier aux siens, il laissa la chaleur remonter le long de ses bras pour déflagrer à travers ses fibres. Il resserra son emprise et, tout lui parut naturel dans ce geste. Tout. Les portes s'ouvrirent, ils sortirent de l'ascenseur. Il esquissèrent les pas menant vers le grand hall, lui, salua brièvement le gars qui bossait là, « Ed » et il reconnut dans son regard l'interrogation muette : alors ? Ils n'étaient pas amis, Ed et lui. C'était à peine s'ils se parlaient mais, Ed connaissait ses habitudes, Ed avait compris ce qu'Andy n'avait pas l'air d'avoir pigé. Ce que Mikkel lui-même n'avait que récemment saisi. Alors ? - 'Rien' revint à la charge. Et il n'ajouta aucun clin d'oeil. 'Rien'. «Je ne devrai même pas avoir à le dire, tu devrais le savoir, tu devrais je sais pas, le sentir ». C'était pas vraiment la façon dont il se voyait régler les choses. Il allait se marier avec Frida et il allait surtout continuer à avoir des vues sur une autre. « Au fond, tu sais parfaitement ce que je veux. Et je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà dit à ce sujet. J'déteste me répéter ». Il relâcha son emprise, la contourna et poursuivit sa marche, la devançant suffisamment pour que ce soit lui et pas le portier qui lui ouvre la porte. « Tu tombes bien, j'ai quelques achats à faire en vue de... » il lui parut avoir un sale goût, ce mot qu'il aurait voulu proscrire de son vocabulaire. « Il en va de soi que tu es invitée » il marqua un temps de pause puis poursuivit : « Tu peux venir accompagnée de qui tu veux ». Et ouai, c'était sa manière de savoir si, elle avait quelqu'un. Si ce quelqu'un était une des raisons qui faisaient qu'ils ne cessaient d'être éloignés.

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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyJeu 29 Oct - 22:49


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Rien qu’elle ne contrôle lorsqu’elle se trouve près de lui. Les sentiments qu’elle cache, qu’elle n’assume pas, parce qu’elle les ressent pour un autre. Andy, elle ne peut pas aimer deux personnes, elle ne peut pas aimer, elle ne sait pas aimer. Que le cœur brisé. Que les éclats envolés.
Les doigts qui filent entre les siens et cette envie d’y rester, de ne pas quitter la peau qu’elle apprécie trop. « Est-ce que je l'ai exigé ? » Les mots qu’elle ne reprend pas. Les mots qui se percutent au fond du crâne. Rien qu’elle ne contrôle avec lui, que cette impression que ça lui file entre les doigts, que le cœur qui implose au fond de la poitrine. Que les idées confuses.
Le silence qu’elle laisse entre eux. Le silence qu’elle laisse s’imposer un moment avant de reprendre.

«Je ne devrai même pas avoir à le dire, tu devrais le savoir, tu devrais je sais pas, le sentir ». Le sentir. Le sentir. Leur relation est trop complexe pour qu’elle arrive à y mettre des mots, ce qu’elle ressent est trop intense pour qu’elle s’y laisser sombrer et son cœur est brisé, désarticulé. « Au fond, tu sais parfaitement ce que je veux. Et je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà dit à ce sujet. J'déteste me répéter » Les lèvres qui se ferment. Elle le laisse parler. Elle ne sait pas. Elle ne sait réellement pas comment elle doit se comporter. Plus maintenant. Ce n’est pas aussi simple qu’avant. Cde n’est plus comme avant. Trop de chose pour les séparer. Trop de chose pour rendre la situation encore plus complexe. La limite brisée et le goût des lèvres dont elle se souvient encore. La saveur sur les siennes.
Le vent qui se percute doucement au visage. Les mains qu’elle enfonce dans le fond des poches pour s’empêcher de reprendre la sienne, pour s’empêcher de commettre une connerie. « Tu tombes bien, j'ai quelques achats à faire en vue de... » Le cœur qui se serre. Cette envie d’hurler, de lui lancer les insultes au visage, mais elle reste muette. Elle n’a pas le droit de demander. Elle n’a pas le droit de s’imposer. Elle n’a pas le droit de dire les pensées qui filent au crâne à ce moment précis.
Les poings qui se serrent au fond des poches. Le cœur qui implose, le regard qu’elle détourne un moment pour regarder au loin et la voix qui se fait entendre une fois de plus. « Il en va de soi que tu es invitée » - « Je..» Un souffle. Les mots qu’elle pèse. Les mots qu’elle pense. « Je ne sais pas si je vais venir Mikkel.» Quelques pas qu’elle fait avant de les ancrer dans le sol pour laisser son regard glisser au fond du sien. « Tu peux venir accompagner de qui tu veux » Un soupir qu’elle pousse doucement. « Ca ne changera pas mon idée.» Une pause qu’elle prend. Les mots qu’elle hésite à lancer, mais les mots qui filent sans qu’elle ne le contrôle, sans qu’elle ne puisse se retenir. « Tu sais le moment où la phrase arrive. Si quelqu’un s’oppose qu’il parle ou se taise à jamais?» Une autre pause. Les mots irréfléchis. « Je ne pense pas que j’arriverai à rester assise sans rien dire. C’est mieux si je ne suis pas là.» Les mots qui tranchent. Les mots qu’elle lance. Elle flanche. C’est plus fort qu’elle.

Le regard qu’elle détourne. Le regard qu’elle accroche autre part pour ne pas supporter le sien. Les pas qu’elle refait, la marche qu’elle reprend.
Le regard qu’elle ne supporte pas. Il faut qu’elle change de sujet, mais elle n’arrive pas à penser correctement, elle n’arrive pas à penser à autre chose qu’à ce mariage qu’elle n'a pas envie de voir, qu’elle n’a pas envie de savoir. Cette envie de lui dire qu’il fait une connerie, mais elle ne peut pas s’imposer, parce qu’elle n’a rien à donner en échange, que des peurs, que l’instabilité qu’elle a toujours été. Le regard qu’elle détourne. La réponse qu’elle n’a pas envie d’entendre et les lèvres qu’elle ne regarde pas. Par peur de la réponse. Par peur d’avoir envie de les prendre contre les siennes à nouveau. « Je te suis pour les achats que tu as à faire.» Qu’elle parle d’autre chose avant de devenir folle. C’est plus simple.
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Mikkel Hummel
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyMer 18 Nov - 18:41


Andy& Mikkel
Tu es comme le Soleil qui ignorerait la course folle de la Terre sur son orbite.  



Il rit. Le son guttural, celui des cordes qui se nouent, font des pelotes. La moindre vibration dégommée. Ce rire là  était nerveux s'il avait conscience de ça, Andy aussi. Andy aussi. Tout ce dont Mikkel avait conscience, Andy aussi. Andy aussi. Il faillit s'étrangler avec les mots qui vinrent s'échouer contre ses dents. Il grinça des dents, l'expression sur son visage, celle de l'indolence prit place. Il ne pouvait décemment pas être indolent lorsqu'Andy s’incrustait dans son champ de vision. Il se sentait aussitôt charrié vers elle, obligé de n'avoir d'yeux que pour elle. C'était étrange, cette façon de le soumettre à un magnétisme. Ça lui échappait, il ne voulait même pas se l'expliquer. « En tout cas, on tourne toujours autour du pot, certaines choses ne changent pas » - des paroles qu'il souffla en avançant, boudant tout mode de transport qui puisse leur faire gagner du temps, lui faire perdre du temps. Du temps qu'il voulait absolument passer en sa compagnie, se raccrochant à un espoir stupide. Il n'était pas assez sentimentaliste pour formuler, de peur de conjurer l'indicible. Il haussa les épaules, feignit encore de ne pas être touché. Lorsqu'il l'était, peut-être au delà de tout ce qu'il avait pu connaître jusque là. C'était un des aléas balancés dans sa vie ce soir-là, sous l'abri-bus. « Tu sais, j'aurai très bien pu poursuivre mon chemin. Mon chemin sans toi était très bien tracé. J'avais de toute façon pas suffisamment de temps à consacrer à qui que ce soit. Pas de haine, ni d'amour pour quiconque. C'était soit, je commençais à t'apprécier ou je continuais en en n'ayant rien à foutre. J'étais habitué à ignorer les gens, Andy. L'indifférence c'est quasiment tout ce que je connaissais » - une confession , une vérité débarquant, avec son goût âpre. Comme toutes les vérités qu'elle avait réussi, Olsson, à lui soutirer. Elle était venue de nulle part et il avait fini par l'accepter. Il s'y était pas attendu. C'était une amitié simple, c'était juste deux personnes qui s'entendaient relativement bien. C'était plus compliqué que ça. S'il existait une entité supérieure, elle avait un  sens de l'humour plutôt tordu. « Tu as fait irruption dans ma vie, c'est tout. Je ne te dis pas ça pour meubler les blancs qu'il y a çà et là, entre nous. Putain, « nous ». Même ce mot me paraît déplacé » - voilà ce qu'il avait pensé, durant quatorze foutus jours. Nous. Et cette idée  jouait les opportunistes, squattait sa boîte crânienne, siphonnant toute la bonne grâce qu'il mettait pour l'effacer. C'était constamment peine perdue. « Mais si tu penses que t'as pas les couilles de venir, viens pas alors. Comme ça je n'aurai pas à prétendre des choses et toi, tu n'auras pas à être la seule à remarquer ce qui cloche » - au fond, c'est parce qu'ils connaissaient les pourritures qu'ils pouvaient être, qu'ils étaient, derrière les craquelures. Il rit encore et bientôt, il ne put plus rien contenir. Il s'immobilisa, secoué, oubliant le bruit de la circulation, il ne put plus qu'entendre le bruit des battements de son cœur, le bruit du vrai désespoir. C'était surréaliste. « Allons-y, Andy. Suis-moi pour faire des achats, tu sais ce que j'aimerai vraiment savoir ? » - il déglutit, redevenant sérieux, demeurant quand même un sourire sur ses lèvres, moqueur, presque vexant. « Et si je décide de tout envoyer paître, tu serais capable de me suivre ? » - il se rapprocha, se penchant vers elle pour mieux se faire comprendre, articulant chaque mot. « Tu le ferais, alors ? T'opposer ou pas ? » - et dans cette interrogation, tous les deux savaient ce qui se cachait derrière. Ils étaient peut-être à un tournant. En tout cas, aucun des deux n'avait l'air de le savoir. Il avait l'impression de n'avoir jamais autant attendu une réponse de toute son existence.
Et peut-être qu'il avait peur, aussi.

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Andy Olsson
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MessageSujet: Re: je frissonne sous la lumière je frissonne sous la lumière EmptyDim 22 Nov - 15:32


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« En tout cas, on tourne toujours autour du pot, certaines choses ne changent pas » Le regard qui s’accroche aux lèvres, mais les envies qui reviennent. Elle se brûle. Elle doit regarder pour comprendre et les images de l’autre fois dont elle n’arrive pas à se défaire. Simon qui revient dans sa vie. Andy, elle ne peut pas lui faire du mal à lui aussi, elle n’a pas envie de le briser. Elle ne sait que briser les gens, que les faire souffrir. Le cœur qui aime trop. Une partie du cœur qu’elle ne peut plus offrir. Une qui appartient à Simon et le reste à Mikkel. Elle ne sait pas comment gérer les sentiments, elle n’a jamais su.
Il a raison. Le sujet qu’elle évite. Le sujet dont elle ne parle jamais, parce qu’elle ressent cette peur de le perdre, parce qu’elle ne sait pas ou ça pourrait les mener. Elle ne veut pas savoir. C’est plus simple d’éviter. « Tu sais, j'aurai très bien pu poursuivre mon chemin. Mon chemin sans toi était très bien tracé. J'avais de toute façon pas suffisamment de temps à consacrer à qui que ce soit. Pas de haine, ni d'amour pour quiconque. C'était soit, je commençais à t'apprécier ou je continuais en en n'ayant rien à foutre. J'étais habitué à ignorer les gens, Andy. L'indifférence c'est quasiment tout ce que je connaissais »
Le cœur qui bat fort. Le coeur qui bat trop. Toujours avec lui. Ce goût amer sur la langue, cette envie de s’évader encore et encore. Ça lui semble plus simple que de voir les mots, que de savoir le fond de ses pensées. « Tu as fait irruption dans ma vie, c'est tout. Je ne te dis pas ça pour meubler les blancs qu'il y a çà et là, entre nous. Putain, « nous ». Même ce mot me paraît déplacé » Les yeux qu’elle détache un moment. Elle hésite. Elle vacille. Andy la poupée brisée, Andy la femme détruite.

« Mais si tu penses que t'as pas les couilles de venir, viens pas alors. Comme ça je n'aurai pas à prétendre des choses et toi, tu n'auras pas à être la seule à remarquer ce qui cloche » Les mots qui résonnent au crâne et les réponses qu’elle n’arrive pas à offrir. Elle sait. Elle n’assume pas. Elle se doute. Elle n’écoute pas.
b]« Allons-y, Andy. Suis-moi pour faire des achats, tu sais ce que j'aimerai vraiment savoir ? »[/b] Elle fait un pas, mais il ne bouge pas. Le cœur qui se serre. Elle ne sait pas si elle a envie d’entendre la suite, elle ne sait pas si elle est capable de supporter la suite. « Et si je décide de tout envoyer paître, tu serais capable de me suivre ? » Andy. Elle a envie de dire oui. Elle a envie de répondre, mais elle a peur. Cette foutue peur qui la ronge depuis des années. Le cœur qui implose. Les idées qui se mélangent. La peine qu’elle ne sait qu’offrir, le mal pour ronger les tripes. « Tu le ferais, alors ? T'opposer ou pas ? » Le regard qu’elle détache un moment. Elle a peur. Peur de le perdre. Elle ne le supporterait pas. Plus maintenant.
Andy. Elle n’a qu’à dire oui. Elle veut dire oui. Ça se mélange au crâne. Les idées. Les solutions. Le cœur qui bat trop fort et la main qu’elle laisse glisser au visage, la pulpe des doigts qui caressent la peau. Un pas. Un pas qu’elle fait et le souffle qui se percute au cou. La voix faible. Le secret qu’elle laisse entendre au fond de l’oreille, les mots qu’elle dit pour qu’il soit le seul à entendre. La main qui file contre la nuque doucement. « Je ne veux pas te perdre encore Mikkel.» Le souffle qui vacille doucement, l’odeur qu’elle respire, les sens qui s’emportent. « Oui.» La gorge qui se serre. Une connerie qu’elle vient de commettre. Elle ne peut pas. Elle ne peut pas être bonne pour lui, comme pour Simon, comme pour personne. Andy, c’est un poison qui tue à petit feu. « Oui je te suivrais. Oui je m’opposerais Mikkel.» Le souffle qui effleure la peau, les lèvres qui effleurent l’oreille.
Elle se recule un peu. Elle ne peut pas rester là. Elle ne peut pas rester près. Ils ne peuvent pas être un nous. Ils ne peuvent pas être saints. « Je ne veux pas te blesser.» Son aveu à elle. Il sait qu’elle est brisée. Il le sait trop bien. Les souvenirs qui hantent, cette façon qu’elle a de vivre. La main qui relâche la nuque doucement, qui file à l’épaule et se pose au torse avant qu’elle ne se recule complètement. Quelques pas pour les séparer.
Le cœur déjà pris à moitié. Elle aime trop Andy.
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