Victoire. Rachel peut se sentir tranquille maintenant que son client a obtenu ce qu'il veut. Après une affaire aussi délicate, il lui fallait un petit extra ou disons une bonne pause pour se changer les idées. Elle avait quitté le cabinet plus tard que d'habitude, mais n'était pourtant pas fatiguée. Une petite visite, à l'improviste bien sûr, s'imposait. Elle n'avait pas vu la vétérinaire de la semaine et disons qu'elle avait envie de passer la soirée avec un visage plus familier que ceux de ses collègues un peu sinistres. Elle n'avait pas envie de passer la soirée dans un bar ou toutes autres choses et n'avait, en plus de ça, rien à manger chez elle. Semaine finie, si en plus, la visite traînait ce n'est pas comme-ci Abi' ne pourrait pas récupérer demain matin, si ?

Un petit passage à son appartement pour se préparer et se changer et elle était partie ensuite. Direction l'est de Memphis. Non, mais comment est-ce qu'Abigail pouvait bien habiter là-bas ? Rachel y pensait sur la route, tentant de s'occuper pour ne pas somnoler. Il n'était pas tard, mais en conduisant, elle était du genre à se laisser vite distraire coupant toute concentration sur la route et l'ennui ne l'aidait pas du tout. Étonnement pensé à quelque chose l'aidait à se concentrer sur ce qui l'entourait.

Trop calme, cette partie de la ville l'est bien trop pour l'avocate qui n'échangerait pour rien au monde son appartement du centre-ville. Évidemment être au calme ce n'est peut-être pas si mal, mais ce doit être bien trop pesant au bout d'un moment. Perdue dans ses pensées Rachel arrivait peu à peu du côté de la maison de son amie. Elles ne se voyaient pas tellement au final, mais l'avocate est bien obligée d'avouer qu'elle passe toujours de bons moments en sa compagnie. Amies, comment l'étaient-elles devenues ? Elle-même se pose parfois la question. Son caractère loin d'être facile ne laissait personne s'approcher et pourtant, celle-ci y était tout de même parvenue. Peut-être parce que Rachel était également plus disposée à faire des rencontres à ce moment, ne voulant plus perdre plus d'amis.

Le temps de la route la nuit était tombée, mais il n'était pas si tard que ça, disons qu'il était tout juste l'heure de manger. Parfait. N'ayant donc pas appelé Abi' avant pour prévenir de son arrivée la brune se demandait dans quel état elle trouverait son amie... Espérant au moins qu'elle n'ait pas déjà mangé, elle frappa à la porte. Croyant entendre vaguement les chiens, elle prépara son sourire le plus amical et s'arma de sa boite à pizza. Évidemment, elle n'allait pas ne pas prévenir et en plus ne rien apporter. La porte ouverte, elle n'attendit pas une seconde.

Bonsoir ! Je t'en pris dis-moi que tu n'as pas déjà mangé.

Je venais de terminer l'opération d'un patient un peu particulier. Un serpent. Non, je n'étais pas vétérinaire dans un zoo mais dans une clinique mais cela n'empêcherait que parfois, j'avais pour patients ce qu'on appelait les NAC ou Nouveaux Animaux de Compagnie. De ce fait, il arrivait que dans la salle d'attente, chiens et chats côtoient reptiles, cochons, amphibiens... Certains propriétaires d'animaux classiques sont même très surpris de constater que je soigne également ce type d'animaux. J'étais d'accord pour reconnaitre que ce n'était pas courant car pas beaucoup de vétérinaires ont les connaissances et les compétences nécessaires pour pouvoir le faire. J'avais donc fait ce qu'il fallait pour pouvoir soigner les NAC et ça expliquait pourquoi je venais d'opérer un serpent. Un python de deux mètres de long. L'opération en elle-même n'avait pas été longue parce qu'il ne s'agissait pas de quelque chose de trop grave. L'intervention avait été très bien supportée par l'animal. Ce serait un confrère qui travaillait dans ma clinique et qui m'avait secondé pour l'intervention qui se chargerait de la surveillance du patient pour cette nuit.

La nuit commençait à tomber lorsque j'ai gardé ma voiture devant mon garage. Je n'étais pas encore descendue de mon véhicule que j'entendais déjà mes chiennes aboyer de contentement. J'ai ensuite rapidement gagné la porte d'entrée de la maison pour voir mes chiennes me sauter dessus. Abandonnant sac, clés, chaussures et manteau dans l'entrée, j'ai fait quelques caresses à mes deux boules de poils et suis ensuite allée m'affaler dans le canapé. N'ayant rien de particulier de prévu, j'eus l'envie d'appeler Rachel. Je ne la voyais pas souvent et j'avais envie de la voir. J'allais me lever du canapé pour prendre le téléphone et appeler mon amie lorsqu'on frappa à la porte. Mes chiennes me suivirent en jappant alors que j'allais ouvrir.

Bonsoir ! Je t'en pris dis-moi que tu n'as pas déjà mangé. Malgré la bonne surprise de voir Rachel sur le pas de ma porte, j'ai tout de même réussi à rattraper de justesse mes chiennes pour les empêcher de lui sauter dessus. Bonsoir ! Entre. Tout en m’écartant pour la laisser rentrer, j'ai poursuivi. Non. J'viens de rentrer du boulot en fait. J'comptais t'appeler pour savoir si tu avais quelque chose de prévu ce soir quand t'as frappé à la porte. M'assurant que mes chiennes étaient un peu plus calmes, je les ai lâchées pour pouvoir fermer la porte. Fais comme chez toi, j'nous ramène à boire. Du rouge, je suppose ? J'avais demandé juste pour avoir confirmation de ce que je pensais. Je la connaissais suffisamment pour savoir qu'elle appréciait le vin rouge. Filant à la cuisine, j'en suis revenue avec deux verres et une bouteille pleine. Reprenant place dans le canapé, j'ai rempli les verres et en ai tendu un à Rachel en lui souriant. Bonne idée, la pizza ! Tu l'as prise à quoi ?

Bonsoir ! Entre. Elle garda son sourire, heureuse de voir qu’elle ne dérangeait pas Abi’ et entra, évitant les chiennes qui semblait, elles aussi, heureuse de voir l’avocate s’inviter à l’improviste.  Fais comme chez toi, j'nous ramène à boire. Du rouge, je suppose ? Elle hocha la tête pour confirmer, bien sûr qu’elle le savait déjà. Depuis le temps, c’était même devenu une certaine habitude ce petit verre de rouge tout en discutant avec elle. Elle s’installa dans le canapé, déposant la boite de la pizza sur la table basse. Elle en profita pour dire bonjour aux chiennes qui se tenaient là en face d’elle et qui ne semblaient demander que ça, des caresses de la brune. Un grand sourire s’était dessiné sur le visage de Rachel. Au final, elle avait fini par s’y habituer à ses deux mémères et même à s’attacher à elles. Plutôt étonnant puisqu’elle était loin d’être très « animaux » et ce depuis toute petite. D’un côté, heureusement qu’elles étaient là, jamais elle n’aurait engagé la conversation avec Abigail sinon. Parlant seule avec elle, l’avocate s’arrêta alors que son amie revenait dans le salon, faisant mine de rien, les deux boules de poils en face d’elle ne semblaient vraiment pas suspecte, hein ?

La laissant lui servir un verre de rouge elle prit celui qui lui était proposé et trinqua avec Abigail, faisant claquer légèrement les deux verres entres eux. Bonne idée, la pizza ! Tu l'as prise à quoi ? Après une petite gorgée elle reposa le verre sur la table pour lui répondre. Regarde-moi ça. Comme pour laisser du suspens elle ouvrit la boite doucement avec un sourire malicieux. Ce n’était qu’une pizza, mais il lui arrivait parfois de refaire la grande enfant et autant avouer que ça lui faisait vraiment beaucoup de bien. Après un moment à ouvrir lentement elle bascula d’un seul coup le couvercle vers l’arrière laissant libre la vue sur le repas. Un petit rire suivit et elle répondit enfin à Abi’. Royale, évidemment. Elle lança un regard aux chiennes. Inutile d’espérer les filles, cette moitié-ci m’est déjà réservée et l’autre c’est pour votre maitresse. Une moitié oui. Une vraie faim de loup ce soir, autant dire que la route lui avait creusé l’appétit. Regardant son amie avec de grands yeux, a la façon d’une petite fille, elle s’empara d’un part sans trop attendre. Bon appétit !

La première bouchée elle l’avait faite dans un grand silence. Elle reposa ensuite sa part, s’empara du verre pour boire tranquillement et reposa son regard sur son amie. Raconte-moi ta semaine, je veux connaitre tous les détails croustillants ! Ce genre de moments où la réponse de la personne en face est presque toujours la même et ce, peu importe de qui il s’agit. De plus, si c’était le même genre de semaine qu’elle, ça n’allait pas être vraiment chargé puisque l’avocate résumait ses journées à : route, travail, lit et ainsi de suite. Ce qui changeait à chaque fois c’était les clients et, eux, ils avaient des histoires passionnantes… Enfin, Rachel commençait toujours ses soirées ainsi, c’était une sorte de petit rituel, cette petite introduction qu’elle ne ratait pour rien au monde. Qui sait, peut-être que son amie allait changer les règles du jeu et réellement avoir des détails croustillants ?

Tout en buvant moi aussi une gorgée de vin, j'ai laissé Rachel soulever le couvercle de la boite à pizza. L'odeur alléchante me titillait les narines et me donnait sacrément faim.

Royale, évidemment.
Ma préférée ! Et j'en salivais d'avance, d'autant plus que la pizza faisait vraiment envie. Moi, gourmande ? Nan ! Enfin... Un petit peu, peut-être ?
Inutile d’espérer les filles, cette moitié-ci m’est déjà réservée et l’autre c’est pour votre maitresse.

Mes chiennes chouinèrent de protestation et nous regardèrent l'une après l'autre avec un regard de chien malheureux, ce qui me fit rire. De vraies gourmandes, ces deux-là. De toute manière, avec ou sans les yeux de chien battu, elles n'auraient rien. La pizza, c'était trop gras pour les chiens. D'autant plus qu'elles étaient habituées aux croquettes. Donc, un bon morceau de pizza, c'était non. Je n'avais pas envie que l'une des deux - ou les deux - ne soit malade. Elles chouinèrent de nouveau.

Nan les filles, pas de pizza. Elles continuèrent dans le but de me faire craquer. J'ai dit non ! Cette fois-ci, je m'étais davantage montré plus ferme envers elles et elles avaient fini par comprendre. Toutes deux se couchèrent par terre, au pied de la table basse alors que je posais mon verre sur ladite table après avoir de nouveau bu une gorgée.

Bon appétit !
Toi aussi ! Et sans plus attendre, j'avais pris ma part de pizza pour ensuite me caler dans le fond du canapé et manger tranquillement.

Raconte-moi ta semaine, je veux connaitre tous les détails croustillants !
Et si y a pas de détails croustillants à raconter, ça marche quand même ? J'ai rit, amusée par ma question idiote. J'étais très loin d'avoir une vie palpitante. Elle était banale et se résumait au fameux "métro, boulot, dodo", comme la majeur partie des gens en fait. Mes patients changeaient chaque jour mais en dehors de ça, c'était la routine. Retrouvant un peu de sérieux, j'ai avalé mon morceau de pizza avant de réponse. Rien de très palpitant. Le train-train quotidien. Quoi que... opérer un python de deux mètres, c'est croustillant ou pas assez ? Même si je ne faisais pas souvent ce genre d'intervention, j'y étais devenue habituée et pour moi, c'était désormais banal. Et ta semaine ? La routine ou du croustillant ? avais-je demandé en buvant de nouveau une gorgée de vin.

Comment ça, pas de détails croustillants ? De grands yeux fixaient Abi', non, mais elle attendait vraiment mieux de ça part après toute une semaine quand même. Rien de très palpitant. Le train-train quotidien. Quoi que... opérer un python de deux mètres, c'est croustillant ou pas assez ? Alors qu'elle buvait son vin, elle s'arrêta, surprise. Deux mètres ?! Elle qui détestait les serpents, elle ne pouvait pas comprendre ces gens qui aiment en avoir chez eux. Cette nouvelle manie d'avoir des animaux de ce type n'était vraiment pas au goût de Rachel ça, il fallait bien l'avouer, pour être tout à fait franche, elle les trouve sans intérêts et disons que ce qu'ils ont comme repas dégoute un chouïa l'avocate. Enfin, oui, selon elle, c'était pas mal comme infos qui sortent de l'ordinaire. Elle secoua donc la tête. Pas mal, pas mal, je m'attendais à mieux quand même. Loin d'être sérieuse évidemment elle regardait Abigail avec un grand sourire. Enfin, les serpents... Vraiment très peu pour moi. Elle lança ensuite un regard vers les deux mémères qui semblaient toujours boudeuses à l'idée de ne pouvoir profiter du repas. Mon contact avec les animaux se résume à elles et ça me suffit largement !

Et ta semaine ? La routine ou du croustillant ? Du croustillant ! Toute émoustillée, elle garda son verre et s'était tournée vers son amie, assise sur sa jambe droite, laissant l'autre pendre. Je viens de gagner une affaire et sincèrement, il était temps que ça se termine... Un cas de divorce, l'homme était loin d'être du genre fidèle et sa femme en découvrant la vérité demanda le divorce sur le champ. Normal en même temps, qui resterait réellement avec quelqu'un qui le trompe ? Personne. Donc, elle avait eu le sale boulot en ayant à défendre cet ingrat qu'elle aurait jeté elle même derrière les barreaux si elle en avait eu la possibilité tellement ces hommes la dégoute. Décidément, c'était la soirée des sujets qui fâchent. Rachel racontait donc toute cette histoire presque pressée d'arriver à la fin pour voir la réaction d'Abi'. Le pire, c'est que je te raconte tout ça et je ne suis même pas censée le faire... Bref, j'ai fini par le faire gagner ce qu'il voulait et il a tenté de me remercier. Il a carrément essayé de m'embrasser ! Il a eu droit à une gifle... Clairement, il avait mal compris à qui il avait à faire. Elle le repoussa bien évidemment, mais il ne l'entendait pas de cette oreille. Une gifle avait été nécessaire pour le faire redescendre sur terre.

Rachel n'était pas le genre de femme à se laisser avoir par des corps musclés aux allures viriles et à la barbe de trois jours qui semble toutes les séduire. Aucun penserait qu'elle n'est clairement pas attirée par les hommes et tous se heurtent à un mur lorsqu'ils tentent la moindre approche. Pour l'avocate, il en est ainsi depuis l'université et le sera toujours. C'était comme ça et au final, elle n'en avait jamais parlé à Abi'. Elle avait baissé la tête, les yeux rivés vers son verre ses doigts se baladaient sur le bord produisant un son assez pénible à la longue, la brune ne s'en rendait même pas compte. Un changement pour un oui, pour un non, c'était tout elle ça. D'un coup, elle paraissait totalement ailleurs, perdue dans ses pensées. En plus de ça Abigail ne comprendra sans doute pas pourquoi Rachel avait changé d'un coup passant de la fille pleine de joie à la Rachel renfermée... Elle finit d'une traite son verre et s'en était servit un nouveau sans même demander. La fatigue et ça tenue légendaire face à l'alcool, si elle continue comme ça elle n'allait pas tarder à être carrément pompette. Elle se ressaisit enfin, retrouvant son sourire. Tu comprends pourquoi j'ai filé ici directement après l'avoir viré ? Je ne pouvais pas passer la soirée sans venir te raconter ça !

Du croustillant ! Ah ? Reposant mon verre en vitesse sur la table, j'ai vite enfourné le reste de ma part dans ma bouche tout en changeant de position. M'asseyant en tailleur pour pouvoir mieux faire face à Rachel, j'étais tout ouïe et surtout, impatiente de savoir ce que mon amie avait à me raconter. Je viens de gagner une affaire et sincèrement, il était temps que ça se termine... Et ? Non parce que pour l'instant, il n'y avait rien de palpitant. J'étais certes contente pour elle qu'elle soit venue à bout de son affaire mais pour l'instant je ne voyais pas en quoi c'était émoustillant. Le pire, c'est que je te raconte tout ça et je ne suis même pas censée le faire... Bref, j'ai fini par le faire gagner ce qu'il voulait et il a tenté de me remercier. Il a carrément essayé de m'embrasser ! Il a eu droit à une gifle... Ah là, c'était intéressant ! Surtout la fin enfin. Mes yeux s'écarquillèrent et sous la surprise, mes lèvres s'entrouvrirent. Que le bonhomme ait été content d'avoir gagné son procès, ça se comprenait. Mais de là à carrément chercher à embrasser son avocate, c'était déplacé et pas qu'un peu. La gifle avait été plus que méritée et à la place de Rachel, j'aurais réagit pareil. Peut-être pire, même. A ce qu'on disait, le coup du coup de genoux dans les bijoux de famille faisait également un sacré effet.

Rachel changea d'attitude. Tête baissée, elle me parut soudain renfermée. Un peu comme si elle était ailleurs. Ou comme si parlait de cette mésaventure la gênait. Une pointe d'inquiétude montra le bout de son nez. J’espérais que cet individu n'ai pas chercher à aller plus loin. Avec les hommes, mieux valait se méfier, d'autant plus que certains d'entre eux refusent qu'on leur dise non. De toute manière, je n'avais jamais eu vraiment confiance en la gente masculine et ce n'était pas là de changer. Tu comprends pourquoi j'ai filé ici directement après l'avoir viré ? Je ne pouvais pas passer la soirée sans venir te raconter ça ! A mon tour, j'ai pris mon verre de vin pour le finir d'une traite. J'comprends que tu voulais me racontais ça. Et t'as eu raison de lui foutre une baffe ! Tout en me resservant du vin, j'ai poursuivit : Les hommes sont décidément des pervers ! Dès qu'ils trouvent qu'une femme est bien foutue, ils se croient tout permis ! Minute ! Est-ce que je venais de dire indirectement que Rachel était bien foutue ? Pourvu qu'elle ne se fasse pas la même remarque que moi sinon, elle risquait de se poser des questions. D'autant plus qu'elle ignorait toujours que je préférais les femmes. Rassure-moi, ce crétin n'a pas cherché à aller plus loin au moins ? Une envie d'y foutre moi aussi une baffe si c'était le cas ? Oui !

J'comprends que tu voulais me racontais ça. Et t'as eu raison de lui foutre une baffe ! Elle s'était mise à rire. Qui ne l'aurait pas fait en même temps ? Les femmes facile, celles qui succombent pour un rien face à ceux qui leurs témoignent un minimum d'intérêt ? Pour elle ce n'est clairement pas l'attitude à adopter si le but est de l'approcher. Plus franchement elle choisit qui peut l'approcher ou pas. Rare sont ceux qui inspirent réellement de la sympathie à Rachel. La plupart de ceux qui l'entourent le peuvent seulement parce qu'ils lui sont utiles et ça s'arrête là. Elle a le pouvoir de choisir alors elle le fait, pourquoi est-ce qu'on l'en blâmerait ? Et puis... Avouons que de mettre une bonne gifle à un homme comme celui là ça fait sacrement du bien. Rien ne vaut une douche froide pour les remettre en place même si elle serait prête à parier qu'il était déjà dans les bras d'une autre à cet instant précis. Peu importe !

Son verre de vin ne la quittait plus et au final seule deux pauvres parts manquaient à l'appel du côté de Rachel. Les yeux plus gros que le ventre ça arrive. Les hommes sont décidément des pervers ! Dès qu'ils trouvent qu'une femme est bien foutue, ils se croient tout permis ! Presque instantanément elle haussa les sourcils alors qu'elle était en train de boire une gorgée. Un sourire taquin s'était dessiné sur son visage. Alors ça, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Disons que l'avocate passe que très rarement à côté de telles remarques. Malheureusement pour Abi' elle allait avoir droit à quelques allusions là-dessus. Oui ! J'imagine que tu dois connaitre ça aussi, hein... Rassure-moi, ce crétin n'a pas cherché à aller plus loin au moins ? Un regard qu'elle ne lui avait alors jamais fait s'invita, il disparut cependant rapidement pour pouvoir lui répondre, mais Abi' avait automatiquement compris qu'il était en rapport avec sa précédente remarque. Si c'était parti comme ça Rachel allait rentrer dans ce jeu sans grand soucis. Faisant ensuite mine de rien elle reprit la conversation. Non, non, la gifle a suffit pour lui. Heureusement que non, il aurait tenter plus longtemps il aurait eu l'occasion de voir à qui il s'attaquait. Sans doute était il plus malin que ce qu'il en avait l'air. En même temps il ne fallait pas être une lumière pour comprendre que de s'attaquer à une avocate comme Rachel c'était un peu suicidaire. De plus, même si elle parait assez chétive, la brune ne se laisserait faire pour rien au monde et préférerait mourir que de subir un homme qui ne saurait s'arrêter.

Même si cet homme occupait pas mal ses pensées, elle ne pouvait faire autrement que de laisser une place pour la remarque de son amie. Elle ne pouvait tout de même pas être pareille qu'elle, si ? Évidemment que non, ce n'est pas comme-ci ce genre de remarques n'était pas parfois de sortie dans une conversation entre amies. Inutile de porter des conclusions hâtive, mais du côté de l'avocate il était temps d'y faire allusion afin qu'Abi' puisse comprendre. Cependant, restons subtile hein ? Je n'ai jamais réussi à faire confiance à un homme. Après une journée comme celle-là je me dis que ce n'est peut-être pas si mal après tout. Oui bon, peut-être était-ce trop direct ? Pour elle c'était clair, aucune idée de savoir si le message avait été capté comme il fallait. La réaction d'Abi' en dirait long de toute façon. Mais dis moi, tu ne m'as jamais parlé de tes amours ! Qu'elle belle occasion que de savoir. Cette question faisait clairement grande curieuse voir trop au final. Rachel ne s'en rendit compte que trop tard. Enfin... Si tu ne veux pas en parler libre à toi, je me suis emportée...

Oui ! J'imagine que tu dois connaitre ça aussi, hein... Que... Quoi ? Sa remarque me rendit très perplexe. Que devais-je comprendre ? Que selon elle, je devais moi aussi déjà avoir eu droit à des hommes se croyant tout permis ? Ah moins qu'elle ne veuille dire que j'étais bien foutue également. Non, ça ne devait être ça. Mais avec le regard qu'elle me faisait - regard que je ne lui connaissais pas - j'en venais à avoir des doutes et à ne plus trop savoir quoi penser. Non, non, la gifle a suffit pour lui. Le fait que la conversation me poursuive me permit de mettre un peu de côté la remarque et le regard de Rachel. Et j'étais soulagée d'apprendre que ce pervers n'avait pas cherché à aller plus loin. Si ça avait été le cas, il aurait écopé d'un nouveau procès et cette fois-ci, il n'aurait très certainement pas gagné le combat.

De nouveau, j'ai pris mon verre et en ai bu une bonne quantité. Je devrais peut-être ralentir un peu sur le vin car à ce rythme, j'allais vite finir par être pompette. A la base, boire énormément n'avait jamais été dans mes habitudes et de toute manière, j'évitais d'abuser de la boisson. Je ne tenais pas très bien l’alcool et en sachant ça, j'avais toujours fait en sorte de ne pas trop boire pour être sûre de ne pas faire quelque chose que je risquais ensuite de regretter. Alors que je reposais mon verre presque vide sur la table basse, Rachel poursuivit. Je n'ai jamais réussi à faire confiance à un homme. Après une journée comme celle-là je me dis que ce n'est peut-être pas si mal après tout. Je n'ai pu m'empêcher de penser de nouveau à sa remarque de tout à l'heure. Et avec ce qu’elle venait de dire, son manque de confiance envers la gente masculine, je ne pouvais faire autrement que de me poser des questions. Se pouvait-il qu'elle soit comme moi ? Lui demander me permettrait d'en avoir le cœur net mais étant donné que je pouvais très bien me tromper, le mieux était que Rachel me le dise d'elle-même. Mais dis moi, tu ne m'as jamais parlé de tes amours ! Enfin... Si tu ne veux pas en parler libre à toi, je me suis emportée... Nan, nan, t'en fais pas. C'est jusque... y a rien à dire dessus, en fait. C'est à peine si ça se compte sur les doigts d'une main... Et pour cause, je n'avais eu qu'une seule relation et avec un homme. Vu que j'avais compris grâce à cette histoire que je préférais les femmes, je n'avais pas cherché à avoir d'autres liaisons, préférant laisser faire les choses plutôt que de les provoquer. Mais puisque Rachel s'était embarquée sur le sujet, autant la questionner également là-dessus. Et toi, d'ailleurs ? Tu ne m'en as jamais parlé. Y a rien à dire non plus ? Ou... t'es sorti avec que des crétins et des enfoirés ? Remarque, si c'est ça, j'comprends que tu fasses pas confiance aux hommes !

C'était la soirée ou Abi' semblait clairement enchainer les nouvelles qui surprennent notre avocate ? Autant avouer que là elle ne s'y attendait pas du tout. Nan, nan, t'en fais pas. C'est jusque... y a rien à dire dessus, en fait. C'est à peine si ça se compte sur les doigts d'une main... Non, vraiment ? J'ai un peu de mal à y croire ! Du mal à croire qu'une femme comme elle ne pouvait se vanter d'avoir cumuler les conquêtes. L'espace d'un instant elle ne semblait pas se rendre à l'évidence que son amie n'était pas comme elle. Si Rachel enchaine les histoires sans lendemain, ce n'est clairement pas le train-train de tout le monde. Oubliant ce détail elle avait lancé sa remarque un peu rapidement, faisant le rapprochement que trop tard. Tant-pis maintenant c'était fait elle n'allait pas rester là-dessus éternellement, n'est-ce pas ? Et toi, d'ailleurs ? Tu ne m'en as jamais parlé. Y a rien à dire non plus ? Ou... t'es sorti avec que des crétins et des enfoirés ? Remarque, si c'est ça, j'comprends que tu fasses pas confiance aux hommes ! Des crétins ? Ou des crétines plutôt ? Bon, autant se rendre à l'évidence donc, elle n'avait pas capté le message ou elle cherchait à avoir l'information le plus clairement possible ? Tourner autour du pot est loin d'être la tasse de thé de la brune qui ne tarda pas à lui répondre directement, clairement. Elle finit une fois de plus son verre. Je corrigerais en parlant de crétines plutôt. Mais, ça marche aussi, plus précisément j'enchaine les histoires sans lendemain, je ne m'attache plus, je m'amuse et ça s'arrête là.

Elle fixait son amie du regard, captant la moindre réaction si rapide soit-elle. L'avocate ne pouvait être plus claire là. Soit Abi' capterait enfin, soit elle le faisait exprès. Effectivement cela faisait bien longtemps que notre brune ne s'était pas attachée réellement à une autre. Maintenant qu'elle y repense il est clair qu'il n'y a que la première qui l'aura vraiment marquée. Les autres n'étaient que des histoires d'un soir et voilà tout. Mais attend, attend. Comment se fait-il que tu n'ai pas plus de choses à me dire là-dessus ? Tu as eu droit à un cœur brisé ? ça t'as complètement retiré l'envie de connaitre autre chose ? Dis moi ! Grand sourire, la curiosité l'emportait encore une fois. Revenir sur elle permettait en même temps de s'écarter un peu de l'annonce qu'elle venait de lui faire. Disons que ce n'est pas le genre de chose qu'on pourrait s'attendre à entendre, si ? S'éterniser là-dessus ne serait pas du goût de notre avocate qui, au final, n'aime pas spécialement s'attarder sur le sujet. Le seul moyen pour qu'elle en parle plus serait qu'Abi' soit comme elle. Au final, comme rien ne le prouvait et que Rachel semblait faire fausse route la concernant elle tentait de passer à autre chose. Oh, je vois ! Tu attends le grand amour, c'est ça ? Elle avait mit l'accent sur le "grand amour" prenant une voix quelque peu moqueuse, les yeux joueurs, elle taquinait clairement Abigail. Est-ce que l'alcool commençait à la rendre légèrement moins sur la défensive ? D'abord l'annonce de son homosexualité à son amie, ensuite, elle se met à jouer avec elle ? Loin d'être une championne pour tenir l'alcool, la bouteille qui semblait avoir prit un bon coup, absorbée par la conversation Rachel y avait sans doute été trop fort.

Non, vraiment ? J'ai un peu de mal à y croire ! C'était pourtant bien le cas. Je n'avais jamais été du genre à enchainer les coups d'un soir et je ne cherchais pas non plus à être casée à tout prix. De toute façon, je n'en ressentais pas le besoin. Je corrigerais en parlant de crétines plutôt. Mais, ça marche aussi, plus précisément j'enchaine les histoires sans lendemain, je ne m'attache plus, je m'amuse et ça s'arrête là. Ah ! Je m'étais donc posée les bonnes questions. Malgré cela, j'ai tout de même été surprise. Vu les commentaires que m'avait fait Rachel, je n'étais finalement pas plus surprise que ça qu'elle soit homosexuelle. C'était surtout ce qu'elle avait dit après qui avait eu un effet de surprise. Je n'aurais jamais pensé qu'elle puisse être du genre à cumuler les conquêtes. Quand à ne plus s'attacher, ça sous-entendait qu'elle avait dû avoir une relation sérieuse avec quelqu'un et qu'elle avait probablement en souffrir. Ma curiosité était piquée à vif. J'avais maintenant envie d'en savoir plus sur la vie amoureuse de mon amie. En temps ordinaire, je n'étais pas curieuse sur ce sujet-là. Mais là, les quelques verres que j'avais déjà bu risquaient de suffire pour que cette fois, il en aille autrement. D'ailleurs, je m’apprêtais à ouvrir la bouche lorsque Rachel revint à la charge. Mais attend, attend. Comment se fait-il que tu n'ai pas plus de choses à me dire là-dessus ? Tu as eu droit à un cœur brisé ? ça t'as complètement retiré l'envie de connaitre autre chose ? Dis moi ! Bon, éviter le sujet était peine perdue, apparemment. Vu que Rachel avait été franche envers moi, autant que je le sois également. De toute manière, un jour ou l'autre, elle finirait par savoir alors autant que ce soit maintenant. Oh, je vois ! Tu attends le grand amour, c'est ça ? J'ai rit. Ça avait été plus fort que moi. Nan ! Nan ! Le grand amour, le prince charmant et tout c'qui va avec, j'y crois pas ! D'autant que j'suis plus princesse que prince. Voilà, c'était sortit et assez facilement en fait. Je cherche pas à me caser à tout prix et les coup d'un soir, c'est pas du tout mon truc. J'vais peut-être paraitre vieux jeu mais j'préfère les relations sérieuses. Donc ouai, y a rien à dire de plus. J'ai eu qu'une relation, avec un mec sauf que ça clochait. J'ai fini par comprendre que j'étais pas intéressée par les mecs. Après ça, j'me suis concentrée sur mes études puis mon boulot... Et toi, c'est quoi l'histoire ? Pourquoi tu ne t'attaches plus ? De nouveau, j'ai bu. A ce rythme-là, j'allais finir par déraper. Et vu que Rachel avait également bu pas mal, je risquais de ne pas être la seule à déraper.

Elle avait bien entendu ? Plus princesse que prince ?! Pendant un moment, elle se sentait gourde, tout ce temps à ne pas lui avoir dit pour se rendre compte qu'au final, elles sont pareilles. À son annonce, elle lui adressa un large sourire. Donc, elle n'avait jamais vraiment cherché à se mettre en couple alors. Même si Rachel accumulait les histoires, elle était un peu du même style sur ce point-là. Et toi, c'est quoi l'histoire ? Pourquoi tu ne t'attaches plus ? Elle soupira. Longue histoire, il ne faudra pas te plaindre après que je ne me suis pas arrêté de parler hein ? Vraiment, elle était totalement différente avec Abi'. Elle allait être la seule à connaitre cette histoire et aux yeux de Rachel ce n'était pas rien. C'était à l'université, mon premier amour. Elle accentua le mot amour comme elle l'avait fait plus tôt dans la soirée, c'est vrai qu'à l'heure actuelle elle trouvait ça ridicule et semblait en parler avec du dégout. J'étais tellement attachée à cette fille que je n'ai jamais réussi à oublier. Si je ne m'attache plus, c'est parce que je ne veux pas revivre ça. Je n'ai peut-être pas l'air comme ça, mais lorsque je m'attache, j'ai du mal à lâcher prise. Du coup, j'ai décidé de ne plus faire que des histoires sans lendemain... Peut-être que cette histoire avait participé à forger la Rachel d'aujourd'hui ? Ce ne serait pas étonnant du tout, et même au contraire. Elle passa sa main sur son front, un léger mal de tête s'était installé. Au final, il lui commanda de s'arrêter. Elle lança un regard rapide vers la bouteille, terminée, les deux femmes lui avaient réglé son compte. Ça peut paraitre ridicule, mais l'avocate n'étant pas du tout habituée semblait légèrement pompette et sans doute que ce mal de tête n'était pas étranger à l'alcool qu'elle venait de boire.

Moi qui pensais que ça allait être plus long, je n'ai rien à dire de plus là-dessus. Aucune ne valait la peine de faire plus de toute façon, et même rien de croustillants à raconter, c'est navrant. Un léger sourire et faisant mine d'être désolée, elle releva ses mains montrant qu'elle n'avait plus rien à raconter. Ensuite, elle passa à nouveau sa main sur son front, ce mal de tête s'intensifiait où c'était elle ? Elle se permit et s'était mise en travers du canapé. Ses jambes passaient maintenant au-dessus de l'accoudoir et ses pieds se retrouvaient dans le vide. La tête de Rachel, quant à elle, était maintenant posée sur l'une des jambes d'Abi'. Je crois qu'on a trop forcé sur la bouteille... Profite, si tu veux savoir autre chose sur moi, c'est le moment ! Elle s'était mise à rire, cachant son visage derrière ses mains et elle s'arrêta, restant calme un moment. Elle venait de prendre conscience qu'elle ne pouvait pas reprendre la route comme ça. D'abord apeurée par la situation, elle finit par trouver une solution. Je suis dans le regret de t'annoncer que je campe ton canapé ce soir. De toute façon, tu ne ferais quand même pas reprendre la route à ton invitée dans l'état où elle est n'est-ce pas ? L'avocate regardait à nouveau Abigail comme le ferait une enfant, les yeux ronds, la tête légèrement tirée vers l'arrière pour mieux la voir. Puis, elle s'installa plus confortablement adressant maintenant le même regard qu'en début de soirée. Elle devait bien avouer qu'Abi' n'avait pas grand chose à envier à ces autres femmes...

Longue histoire, il ne faudra pas te plaindre après que je ne me suis pas arrêté de parler hein ? Me plaindre ? Ah mais ça, ce n'était pas dans mes habitudes. Et là, je ne demandais pas mieux. Je voulais connaitre l'histoire, qu'elle soit longue ou courte. Me calant davantage dans le canapé, j'étais toute ouïe. C'était à l'université, mon premier amour. J'étais tellement attachée à cette fille que je n'ai jamais réussi à oublier. Si je ne m'attache plus, c'est parce que je ne veux pas revivre ça. Je n'ai peut-être pas l'air comme ça, mais lorsque je m'attache, j'ai du mal à lâcher prise. Du coup, j'ai décidé de ne plus faire que des histoires sans lendemain... Quoi ? C'était tout ? Pas plus de détail croustillant ? J'avais surtout l'impression qu'il manquait un passage. J'avais compris qu'à un moment donné, elles avaient fini par rompre mais c'était les raisons qui manquaient. Avec ce que me disait Rachel, leur relation avait du mal se finir et elle en avait souffert. Mais ce n'était pas parce que cette relation lui avait fait mal qu'elle souffrirait forcément avec quelqu'un d'autre. Cela dit, étant donné mon peu d'expérience dans ce domaine, je ne comptais pas la juger ni même chercher à la réconcilier avec l'amour.

Moi qui pensais que ça allait être plus long, je n'ai rien à dire de plus là-dessus. Aucune ne valait la peine de faire plus de toute façon, et même rien de croustillants à raconter, c'est navrant. Tu voulais du croustillant et toi, tu ne m'en donnes même pas ? Ça va pas ça hein ! Attention, j'pourrais t'en vouloir ! Je la taquinais. C'était juste trop tentant et puis, vu la quantité de vin que j'avais avalé, ça aidé pas mal à faire la grosse gamine de service boudant son amie pour trois fois rien. J'avais même rit alors que Rachel était en train de prendre ses aises. Elle avait même poser sa tête sur l'une de mes jambes. J'ignorais si c'était le vin qui commençait à me faire perdre pied mais j’eus envie de caresser les cheveux de mon amie. Je crois qu'on a trop forcé sur la bouteille... Profite, si tu veux savoir autre chose sur moi, c'est le moment ! Forcé sur la bouteille ? Nan, à peine ! J'ai rit avec elle avant de me calmer et de réfléchir à ce qu'elle venait de dire. Et pour le moment, aucune autre question ne me venait en tête. Je ne m'étais même pas rendue compte que je m'étais mise à lui caresser les cheveux. Je suis dans le regret de t'annoncer que je campe ton canapé ce soir. De toute façon, tu ne ferais quand même pas reprendre la route à ton invitée dans l'état où elle est n'est-ce pas ? Genre, j'te laisserais dormir sur la canapé ! Et la chambre d'ami, elle sert à quoi hein ? Mon regard croisa celui de Rachel et j'en fus troublée. Pourquoi me regardait-elle comme ça ? Je n'arrive cependant pas à rompre le contact et je lui caressais toujours les cheveux. Sinon, y a mon lit... Je devais avoir tellement bu que ma proposition ne me surprenait même pas et ma main libre s'était mise à lui caresser le cou.

Comment ça tu ne trouves pas ça croustillant ? Tu pourrais vraiment m’en vouloir ? Pour info’ tu es quand même la seule à connaitre cette histoire, si courte soit-elle tiens ! Madame devrait se contenter de ce qu'elle a parce qu'il n'y aura rien de plus ! Elle rit doucement et haussa les sourcils rapidement, effectivement elle était la seule, pas même ses parents le savaient. Autant le dire tout de suite, sentir la main d’Abi’ dans ses cheveux ça ne luit déplaisait pas vraiment. C’était juste différent. En temps normal elle ne cherchait pas à comprendre et se laissait aller. Là, il s’agissait d’Abi’ et avouons que notre brune ne voulait pas la compter parmi ses histoires d’un soir. J’avoue que ton lit me tente bien. Un sourire taquin s’était montré elle plissa ensuite les yeux. Ce regard qui veut tout dire… Comment voulez-vous faire autrement ? Puisque c’était la soirée des grandes nouvelles autant tout dire. A votre avis ce matin-là, lorsqu’elle s’est lancée pour faire la connaissance d’Abigail, vous croyez vraiment que ce n’était que pour en faire une bonne amie ? Si elle s’est avancée, la première intention, bien qu’elle dise que c’était vraiment ça, ce n’était pas d’en faire juste son amie.  Au fond, elle attendait peut-être plus et moins à la fois. Non pas qu’elle était déçue de la tournure des choses, au contraire, l’avocate n’en demandait pas mieux.

Elle s’était relevée et se dirigea ensuite en face d’Abigail. Je n’ai pas prévu de pyjama par contre, ce n’est pas comme si je me baladais avec dans mon coffre au cas où. Elle avait sorti sa tête d’ange. Oui, oui, son amie avait sans doute bien compris ce qu’elle voulait dire par là. Après être restée quelques secondes en face de son amie, les yeux plongés dans les siens elle finit par se baisser et elle l’embrassa. Ça faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas fait de cette façon, c’était plus doux que d’habitude, plus sincère. Qu’est-ce qu’il lui arrivait ? Elle s’était mordillée la lèvre inférieure en se redressant plutôt satisfaite au final de la tournure que ça prenait. C’est vrai que maintenant qu’elle y repense, elle s’était assez vite faite à l’idée qu’Abi’ ne serait pas plus au final. Et maintenant il semblerait que le tout évolue. Les méninges de la brune s’activaient bien plus qu’on ne pourrait l’imaginer. Loin d’être de celle qui garde contact avec ces histoires sans lendemain elle se disait qu’elle ne pourrait pas couper tous contacts avec Abigail et en même temps elle se demandait comment tout ceci se poursuivrait. Est-ce que c’était vraiment une bonne idée ? Pourquoi tu ne m’as pas fait cette confession plus tôt hein ? D’un air amusé, comme si elle aurait fait le premier plus pas tôt si elle savait.  Et si Abi’ était l’exception à la règle ?

J’avoue que ton lit me tente bien. J'ai rit sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être parce qu'au fond, je m'attendais à ce que Rachel choisisse mon lit plutôt que mon canapé. Il y avait plus de place et c'était aussi plus confortable. Mais est-ce que je lui aurais fait cette proposition si je n'avais pas autant bu ? Peut-être. Avec ou sans arrière pensée ? Si ça avait été avec, ça n'aurait pas été pour une seule nuit. En espérant que Rachel ne me considère pas comme une aventure d'un soir de plus.

Je n’ai pas prévu de pyjama par contre, ce n’est pas comme si je me baladais avec dans mon coffre au cas où. J'ai rit en voyant sa tête d'ange. Rire qui s'était vite arrêté quand nos regards se croisèrent. Je n'arrivais pas à détacher mes yeux des siennes et je n'avais pas non plus l'envie de m'en détacher. Le contact visuel fut néanmoins rompu lorsque Rachel m'embrassa. Baiser auquel je répondis sans me faire prier. L'idée qu'elle puisse être bien plus qu'une amie ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Mais maintenant, les choses devenaient différentes. Même si je ne m'en plaignais pas, je ne pouvais m'empêcher de penser aux conséquences qui découleraient de ce qui était en train de se passer. Pourquoi tu ne m’as pas fait cette confession plus tôt hein ? J'pourrais te demander la même chose hein. Et pourquoi j'te l'aurais dit ? Je lui ai tiré la langue tout en affichant un air taquin avant de la faire basculer sur le canapé sans prévenir et sans lui laisser le temps de répondre. Maintenant placée au dessus de Rachel, j'avais des mèches de cheveux qui lui tombaient devant le visage. Cette fois-ci, ce fut moi qui l'embrassa tandis que l'une de mes mains passa sous son haut. Je lui avais proposé mon lit mais pour le moment, on était bien partie pour rester sur le canapé. J'vais être aussi une histoire sans lendemain ou pas ? A peine avais-je dis ça que je m'en voulais. J'ai fortement mordu ma lèvre inférieure pour ensuite faire une moue d'excuse tout en évitant le regard de Rachel.

J'pourrais te demander la même chose hein. Et pourquoi j'te l'aurais dit ? Rachel n’avait même pas eu le temps de lui répondre que son amie la faisait basculer sur le côté. Elle la laissa faire sans résister une seule seconde, le fait qu’elle ne l’a pas repoussée enchantait Rachel qui ne savait pour autant toujours pas où cela les mèneraient. Alors qu’elle passait sa main sous son haut l’avocate en profitait pour en faire de même, laissant ses mains remonter son dos doucement. Pourtant quelque chose ne tarderait pas à la faire redescendre sur terre. Ça semblait si bien commencer.

J'vais être aussi une histoire sans lendemain ou pas ? Elle était prête à l’embrasser à nouveau, ne pensait à rien d’autre. Pourtant elle s’arrêta à la seconde où Abi’ lui avait posé la question. Retirant ses mains de son dos Rachel attrapa même son poignet afin de l’arrêter elle aussi. Même si elle s’était rendu compte de son erreur l’avocate ne l’avait pas laissée passer. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’est-ce qu’elle voulait surtout. Elle venait tout juste de lui dire comment elle était, comment elle agissait avec les autres. Est-ce qu’Abi’ pensait qu’elle en était fière ? Autant avouer directement qu’elle l’avait mal prit. Sur ce point elle était totalement différente. Si Abi’ semble chercher du solide avec qui elle ferait une partie de sa vie, Rachel n’avait encore jamais raisonné de cette façon. Disons surtout qu’au moment où elle commençait à le faire ses espoirs furent rapidement brisés. Ce n’est pas le genre de chose qui vous encourage à recommencer. Même si l’on pourrait dire que tout ça date, c’est encore dans l’esprit de Rachel qui aura vécu une bonne partie de sa vie en fonction de cette histoire.

Elle bloquait toujours son poignet. Elle ne serrait pas du tout, le simple fait de le tenir indiquait qu’elle voulait qu’Abi se stoppe disons le temps qu’elles s’expliquent. Parce que tu penses que j’y ai déjà réfléchi ? Que je pourrais simplement te considérer comme une histoire d'un soir malgré notre amitié ? Comment tu peux croire ça ? Rachel fini par lâcher un sourire et son poignet par la même occasion. Tu vas me dire que toi tu aimerais que je fasse une exception ? C’était peut-être direct, mais autant l’être dans ces situations n’est-ce pas ? Elle passa sa main dans les cheveux de la vétérinaire écartant les mèches qui cachaient légèrement son visage. Et si, elle, elle s’attendait à plus ? Il est certain qu’elle ne couperait pas les ponts avec Abi’, mais si elle voudrait tenter quelque chose de plus concret il faudra laisser du temps à Rachel pour s’y faire. Même si l’avocate ne l’avouera peut-être pas, elle serait prête à essayer de son côté. Disons qu’elle a déjà obtenu le plus dur : sa confiance et son amitié. Qui sait, peut-être que ça sera différent avec Abi’.

Rachel avait attrapé mon poignet. Je savais que ce geste était dû à ma question. Je n'avais donc pas cherché à me dégager d'autant plus que Rachel ne me faisait pas mal. Et puis, elle voulait probablement s'expliquer alors autant la laisser faire. Parce que tu penses que j’y ai déjà réfléchi ? Que je pourrais simplement te considérer comme une histoire d'un soir malgré notre amitié ? Comment tu peux croire ça ? Je m'étais de nouveau mordu la lèvre. Sur ce coup-là, elle marquait un point. Tu vas me dire que toi tu aimerais que je fasse une exception ? Bah... Ouai. Question directe, réponse directe. J'sais pas du tout où ça nous mènera, si ça marchera mais ouai j'ai pas envie d'être une histoire supplémentaire. Ce qui était vrai. La seule seule que j'attendais pour l'instant, c'était de ne pas être considérée comme une conquête de plus. Pour le reste, je crois que le mieux serait d'aller en douceur pour l'instant, de ne rien précipiter. Étant donné qu'elle avait souffert dans ce domaine, je ne me voyais pas exiger trop d'elle pour l'instant. Et de toute manière, exiger trop de choses d'un coup aurait été précipité. J'avais en revanche envie de tenter quelque chose avec Rachel. Cette dernière écarta quelques mèches de mes cheveux, ce qui me fit sourire. J'en ai profité pour lui voler un baiser.

J'veux pas te mettre de pression ou quoi que ce soit mais... j'ai envie qu'il y ait plus qu'une nuit, qu'on tente quelque chose. T'en dis quoi ? Est-ce que je lui laissais le choix ? Oui. Et puis maintenant, Rachel savait ce qu'il en était vraiment de mon côté. En gros, les cartes étaient désormais entre ses mains, à elle de choisir lesquelles étaler. En parlant de mains, les miennes étaient de nouveau allées se glisser sous le haut de Rachel afin de continuer à explorer son dos. On ira en douceur si tu veux. De toute manière, j'ai pas envie de bruler les étapes. Tout en continuant de lui caresser le dos, je me donnais l'impression de chercher à la rassurer et je crois qu'au fond, c'était ce que je voulais. Restait à voir si ça aurait de l'effet ou pas.