La réunion familiale du mois. Ou du moins, la tentative de réunion du mois. D'habitude, l'un d'entre nous cinq se défilait toujours, ou plutôt l'une, car Milan était bien souvent l'instigateur de ces petites sauteries. La plupart du temps, nous finissions par nous retrouver à deux ou trois, selon nos affinités les plus rapprochées, enfin j'imaginais que c'était surtout valable pour moi, puisque j'étais bien souvent la première à décommander, pour de bonnes raisons, mais parfois pour ne simplement pas avoir à subir ça. Même si au fond, j'aimais les retrouver, leur crier dessus, leur faire des remarques désobligeantes sur leurs vies. C'était mon truc, ma façon de les aimer. Ce soir-là, j'avais décidé de ne pas me défiler, et j'avais fini par apprendre que Milan avait réussi à convaincre leur reste de la fratrie. Du grand Milan, je me demandais encore comment il faisait pour toutes nous supporter et surtout, toujours canaliser nos mauvaises énergies. Lorsque je me dirigeai en direction du restaurant, je réfléchissais à combien de temps je ne les avais pas vus tous ensemble. Cela me paraissait une éternité, et parfois, les voir tous les jours me manquait. Je balayai cette pensée en souriant, c'était ridicule. J'arrivai à l'heure, ou un peu en avance, ce qui n'était clairement pas dans mes habitudes, je me surpassais ce soir. Je demandai à la réceptionniste si un ou une Grimaldi s'était présenté(e) et elle m'indiqua une table ronde à l'écart des autres, où Milan attendait sagement. Je me dirigeai vers lui, tout sourire, il remarqua que j'étais venue seule. Sans Sarah, c'était sûrement sa question. "Et en avance, t'imagines un peu !" Je pris place à son côté. "Comment tu vas depuis.. hier ?" Nous nous parlions tous les jours, il était dur de ne pas rester en contact, surtout ces derniers temps, maintenant qu'Andy était de retour dans ma vie.