Nom : La jeune fille hérita du nom que tous les membres de sa famille ont, c'est à dire Monroe. Ce dernier est très américain et elle n'en a jamais souffert, pas même à l'école. Les seules références ont été à Jane Monroe, qui, selon la jeune femme, n'est pas une petite référence. Ainsi, elle ne le dénigre pas. √ Prénom : Ses parents ont décidé de l'appeler Hannah. C'est d'ailleurs en lettres de bois peintes qu'il figurait sur sa porte de chambre durant toute son enfance. Hannah n'a jamais réellement trop su pourquoi ses parents lui ont donné ce nom-ci. D'ailleurs n'a-t-elle jamais demandé. Son deuxième prénom est Eileen. Elle a d'ailleurs eu une petite gourmette où le simple prénom d'Eileen est gravé dessus. √ Âge : Elle a présentement vingt huit ans et elle s'en porte très bien. √ date et lieu de naissance : Elle est née à Memphis, en mille neuf cent quatre vingt six. Elle est née un certain quatorze février. √ vos origines : Elle est née à Portland, en mille neuf cent quatre vingt six. Elle est née un certain quatorze février.√ Métier : Pendant longtemps, la jeune femme a été enrôlée dans l'armée américaine pour tenter de faire régner avec ses coéquipiers la paix. Néanmoins, après quelques dures années sur le front où elle vit des horreurs, elle préféra se retirer. Surtout dans son état. Elle ne sait pas si elle pourrait y retourner. Réellement. Alors, elle a préféré se reconvertir. A vrai dire, elle a toujours adoré les fleurs. Ainsi, elle vient tout juste d'ouvrir une boutique de fleurs nommée Flowery Dreams. Un comble diraient certains pour un ancien militaire. Mais après tout ça concorde avec sa personnalité. Cette dernière si adorable selon certains, mais qui peut se montrer assez redoutable selon d'autres. √ Orientation sexuelle : Elle aime les hommes, c'est un fait avéré. √ Statut matrimonial : Elle est célibataire. Enfin, ceci dit, cela ne veut pas dire que son coeur n'est pas déjà pris. Pris par un mort. Situation assez instable n'est-ce pas non ? Pourtant chaque jour, son amour ne diminue pas en sentant en elle la vie grandir. √ côté financier : Plutôt bien à vrai dire. Caractère : /. √ groupe : Coeur d'artichaut.

the last song
Elle vient d'apprendre qu'elle est enceinte. C'est d'ailleurs pour une de ces raisons qu'elle a quitté l'armée. (+) Par amour, elle a publié un roman, qui n'est pas le sien évidemment. Effectivement, c'est le dernier souhait qu'a formulé celui qu'elle aimait avant de mourir. Ce dit roman a d'ailleurs été un succès. Succès qui a creusé un peu plus le coeur de la jeune femme. (+) La jeune femme est souvent une jeune femme impulsive, qui se laisse guider par ses émotions et non par sa tête. Ainsi, très souvent c'est souvent son coeur qui parle. Il est presque à découvert à chaque seconde. Il est vrai que certaines fois cela peut lui porter défaut mais, elle sait très bien aussi se montrer en parfaite personne raisonnée et intelligente. Mais il est vrai qu'elle n'aime pas le paraître et exécuter ses premières pensées est sans aucun doute le moyen pour elle de montrer qu'elle est vraie, loin de ces jeunes filles en plastique qu'elle peut croiser certaines fois. (+)  La brune est gauchère. c’est peut-être une chose sans importance pour vous, mais la jeune femme, durant son enfance, a longtemps essayé d’écrire de la main droite pour être comme les autres. (+) Hannah est claustrophobe et cela peut réellement lui jouer des tours. Ce n'est pas pour autant que ses parents ne l'enfermaient pas dans un placard quand ils jugeaient qu'elle avait fait une bêtise. En fait, non. Ça vient peut-être de là sa claustrophobie. (+) Contrairement à beaucoup, beaucoup de personnes, la jeune femme a en horreur le café. C'est vraiment une boisson qu'elle ne peut pas ingurgiter sans faire une grimace. D'ailleurs, elle ne comprend pas ceux qui s'obstinent à en boire alors qu'ils n'aiment pas ça, apaisant le goût amer avec une tonne de sucre. Non, elle ne comprend vraiment. Elle préfère amplement son bon vieux chocolat chaud. C'est peut-être en référence aux souvenirs qu'elle a quand elle rentrait de l'école en hiver, un bon chocolat bien chaud l'attendait chez sa grand-mère à Seattle. Dans tous les cas, maintenant, elle prenait toujours le temps de passer dans un Starbuck pour en commander un avant de se rendre au travail même si elle était en retard. C'était en quelques sortes son petit rituel matinal. (+) La jeune femme adore danser. Elle le fait généralement seule dans son appartement quand elle fait le ménage ou la cuisine par exemple. D'ailleurs, il se peut que quand elle a les écouteurs dans les oreilles qu'elle se mette à danser comme ça sans réellement s'en rendre compte. Quand elle se trouve dans la rue à ce moment-là, sa réaction en s'en rendant compte est de rire. Rire de se retrouver ridicule. A vrai dire, Hannah n'a pas peur du regard des autres. Réellement pas. Si certaines jeunes filles sont terrorisées à l'idée de paraître cruche, ignare, ou encore idiote, ce n'est pas le cas de la jeune femme. Après tout, les autres n'ont pas à lui dicter sa conduite. Elle se conduit comme elle le veut. Alors si elle veut danser tout le temps, elle le fera. Ce n'est pas un problème pour elle. (+) Si elle avait pu choisir l'époque où elle aurait vécu, elle aurait sans aucun doute choisi les années juste avant les années de la Grande Guerre, en France. Elle trouve cette période absolument fascinante. D'ailleurs, étant passionnée d'Histoire, ceci n'est pas réellement une surprise. Les robes, l'ambiance la font rêver plus que jamais. Ainsi ces années reste l'époque où elle aurait aimé vivre sans aucun doute possible dessus. (+) La jeune femme est vraiment une mordue des fraises. C'est réellement un fruit qu'elle adore. Si elle ne pouvait manger que de fraises tous les jours à tous les repas, elle le ferait. D'ailleurs, elle prend toujours la peine de se faire un petit bol de fraises lorsqu'elle travaille sur ses photos ou en fait, n'importe quand. (+) La jeune femme déteste les pantalons. A vrai dire, depuis son enfance, elle n'a presque jamais porté de pantalon. Elle ne trouve pas ça confortable. Non, elle, ce qu'elle aime, ce sont les robes. Elle en a des dizaines et chaque jour est une prétexte pour en mettre une. Ainsi, il est très rare de la voir en pantalon. Néanmoins, on peut dire que la seule période où on aurait pu la voir régulièrement en pantalon c'est lorsqu'elle faisait partie de l'armée, qu'elle vient à présent de quitter. C'était tout. (+) La jeune fille est un vraie cordon bleu. D'ailleurs, elle ne loupe jamais une occasion d'embaumer son appartement d'odeurs parfaitement exquises. Contrairement à certaines filles, elle n'a pas peur de se casser un ongle en voulant pétrir une pâte ou autres. Néanmoins, quand la jeune femme cuisine, il ne vaut mieux pas venir l'embêter à moins de vouloir se prendre dans la tête un bocal de farine. Effectivement, elle aime être tranquille. Mais aussi, elle apprécie aussi la cuisine collective qui peut se terminer très vite en bataille d’œufs et farine avec elle. (+)  A ses heures perdues, la jeune femme peint. Que cela soit des paysages ou simplement des formes issues de son imagination, il ne se passe pas une semaine sans qu'elle ne puisse pas prendre son pinceau et s'installer devant un chevalet. Elle adore ça et cela lui apporte une certaine sérénité. Certes, il est vrai qu'elle n'envisage en aucun cas de s'embarquer là-dedans en tant que métier concret. Effectivement, elle est consciente du caractère assez aléatoire d'un artiste peintre et ne préfère pas s'y risquer. Néanmoins, elle sait qu'elle peindra tout de même lors de son temps libre, sans aucun doute. (+) La brune a toujours le tic tous les matins de coiffer ses cheveux. Il est rare de la voir les cheveux simplement lâchés. Que cela soit un chignon, une chinoise.. Bref, elle préfère prendre son temps tous les matins au réveil pour dompter ses longs cheveux que de simplement les coiffer. (+) La jeune femme a hérité d'une jolie cicatrice sur le bas droit de son ventre. Cette dernière a la taille et la longueur d'un cheveu. Elle l'a reçue à la suite d'un accident sur le terrain. Sur le "front" comme disent tous les soldats avec qui elle a combattu. Cette trace sur son corps, elle ne l'a mentionné ou montré que peu de fois. C'est un peu le témoin de toutes les horreurs qu'elle a vues. Alors elle préfère l'oublier. Réellement. (+) Hannah sait parler deux langues couramment. Effectivement de part ses deux parents, l'un étant américain et l'autre français, elle sut fructifier ces deux langues maternelles. En effet, toutes les vacances, elle alternait entre la France et les Etats-Unis. Ainsi la brune est bilingue sans aucun problème. De plus, ce n'est pas la seule langue qu'elle maîtrise. Effectivement, elle a quelques notions d'espagnol ou encore d'italien. Assez pratique à l'armée à vrai dire.

story of my life
I never knew that and I probably never know. « Pa'llons ! » baragouina alors la petite avec un sourire, tout en tenant la main de sa grande soeur. Sa petite tête tournait de tous les côtés pour tenter de déceler les papillons que l'aînée lui avait promis. Effectivement, cette dernière, âgée d'à peine six ans, lui avait parlé de jolis gros papillons qui se trouvaient derrière le chêne près du pont. Ils devaient être si beaux. C'est d'ailleurs pour cette raison que la petite de deux ans à peine avait insisté pour aller les voir. Elle était si excitée. Elle n'en avait vu que sur ses petits livres que sa mère lui lisaient le soir à elle et sa soeur jumelle, Amanda. Marchant aussi rapidement que leurs petites jambes le leur permettaient, elles arrivèrent bien vite à l'endroit prévu. Les yeux de la petite Aria, sa gourmette étant le témoin de son prénom, s'agrandirent comme jamais et sa petite bouche forma un joli "o". Elle désigna alors avec sa petite main les innombrables petits papillons qui volaient dans les airs. « Pa'llons ! » gazouilla-t-elle alors avec bonheur. « Attends-moi là, Aria. Je vais t'en attraper un. » Sa grande soeur sourit et lâcha doucement la main de sa petite soeur. De toute façon, cette dernière était bien trop absorbée par les soit-disant papillons. La petite leva les mains vers le ciel, pensant pouvoir toucher ces petits êtres vivants volants. Ils étaient de toutes les couleurs et enchantaient la petite fille. Agée d'à peine deux ans, elle n'aurait pas du se trouver là, seule. Elle n'aurait pas du mais pourtant elle était là. Ses parents qui tenaient tant à leurs filles l'avaient sans surveillance. Sa soeur n'était pas à blâmer pour ce qui allait suivre. Comment pourrait-elle l'être ? Elle n'avait que six ans. A cet âge-là, on pense plus à quel crayon de couleur serait le mieux pour colorier que de surveiller ses petites soeurs non ? Pourtant, la petite Aria était bien seule dans ce parc. Enfin, jusqu'à ce qu'elle se cogne sans faire exprès à une personne, tombant alors sur les fesses. La grande personne, une dame blonde qu'elle n'avait jamais vu, se pencha alors sur elle. « Et bien, alors, petite. Tu es toute seule ? Où sont tes parents ? » La jeune Aria n'osait bouger. Elle regardait alors simplement la jeune femme qui parlait d'une voix si douce. « Tu ressembles tellement à Hannah... » C'était une phrase inattendue dans ce genre de conversation. Faire référence à son enfant récemment mort à une petite était forcément morbide. Mal sain même. D'un geste presque tendre, elle caressa doucement la joue de la petite Aria. C'est peut-être à ce moment-là qu'elle eut un déclic. Déclic qui changerait à tout jamais la vie de la petite fille âgée d'à peine deux ans. « Tu n'es plus seule, joli bébé, maman est là. Elle va prendre soin de toi. » Autour d'eux, personne ne se doutait assiter à un enlèvement. Non, ils pensaient tous, n'entendant probablement pas la conversation, à une scène entre une mère et son enfant. Sans aucun doute. « Maman est là. » répéta-t-elle tout en prenant dans ses bras l'enfant. Perdre un enfant peut être une chose terrible. Une chose si terrible qu'elle peut faire perdre la tête à la plus saine des personnes. « Tout ira bien. Tu n'es plus seule. » A ce moment-là que la jeune femme vit la petite gourmette qui entourait le poignet de la petite fille. Aria. « Non... Non. Tu n'es pas Aria. Tu t'appelles Hannah. Hannah... Comme ma Hannah. Tu es ma Hannah. » Folie quand tu nous tiens. Aria n'était plus l'enfant qu'elle avait été. Elle avait été changé à cause d'une petite conversation de trente secondes. Cette femme, qui sera pensé pendant des années entières comme la mère de la petite, était meurtrie par la mort. Mais contrairement à ce qu'elle pensait, Aria ne sera pas son salut. Elle n'était et ne sera jamais l'enfant qu'elle avait perdu. Pourtant, elle y croyait. Elle y a toujours cru. Même encore après des années.

Never do that again. « Hannah, ne t'éloigne pas du jardin. Tu sais ce qui pourrait arriver ! » cria alors son père quand la fillette de huit ans franchit la porte de derrière. « Oui, oui... » répondit en retour la petite brune. Toujours restée dans le jardin, ne jamais franchir la barrière. C'était toujours la même chose avec eux. Pourquoi ne pouvait-elle pas tout simplement aller jouer dans la rue ? Qu'y avait-il de si terrible là-bas ? Oh ils lui avaient sorti toutes sortes d'excuses. Comme on ne sait jamais ce qui peut arriver avec les voitures et les fous du volant, ou encore que les rues ne sont plus sûres de nos jours, qu'un enlèvement était vite arrivé. Oui, ils lui avaient répété des millions de fois tout ça, pourtant, cela n'empêchait pas son envie d'y aller. Elle avait tellement envie d'y aller. Marchant dans la neige, shootant dans quelques petits tas blanc, la fillette soupira. « Génial. Maintenant, j'ai froid en plus de m'ennuyer. » Son regard tomba alors sur un ballon de football. A quoi pouvait-il bien servir s'il n'y avait personne en face d'elle pour le réceptionner ? Non, c'était presque déprimant. Un peu comme un parc d'enfant désert. Tournant en rond littéralement dans le petit carré de verdure enneigé, elle soupira doucement encore. Elle mit alors les mains dans ses poches. Le froid ne faisait pas de quartier d'ailleurs. S'asseyant sur la balançoire, elle fit quelques petits balancement. Rien de bien concret à vrai dire. C'est à ce moment-là qu'elle les entendit. Les rires d'enfant. Ils semblaient si près d'elle et pourtant si lointain. Si interdit. Ils étaient là juste derrière la palissade du jardin. Curieuse, la petite fille descendit de son petit perchoir et s'approcha de la barrière. Elle était évidemment trop petite pour avoir la tête qui passait au dessus, mais elle les entendait. Ils semblaient réellement s'amuser. Elle aussi aurait bien voulu s'amuser. D'ailleurs, elle remarqua alors un trou dans la palissade. Elle ne put résister à la tentation de les observer. Les enfants dans la rue faisaient une bataille de neige. Cela semblait tellement amusant à vrai dire. Regardant autour d'elle, la brunette remarqua vite qu'en escaladant alors le petit tas de bois que son père faisait en provision de l'hiver, elle pourrait aisément les rejoindre. Aisément. « Juste cinq minutes. Papa et maman ne remarqueront même pas mon absence. Je veux juste m'amuser après tout non ? » murmura-t-elle alors à elle-même. Alors prenant sa décision, elle escalada bien vite la barrière et se retrouva alors dans la rue. Cette même rue qu'elle ne franchissait jamais sans ses parents. Elle avait presque l'impression de revivre. Cette sensation de liberté faisait tellement du bien. « Hey ! Attendez-moi, je veux jouer moi aussi. » leur dit-elle en s'approchant d'eux. Pour toute réponse, elle reçut des sourires et une gentille boule de neige sur son bonnet rose. Et c'était parti. C'est fou comme les enfants peuvent s'entendre comme ça, en deux secondes. Jamais, elle ne s'était autant amuser. Il fallait dire que c'était bien une des rares fois qu'elle pouvait jouer en compagnie d'enfants de son âge. C'était si plaisant. Les boules blanches fusaient de partout et les rires retentissaient partout. Enfin jusqu'à un certain moment. Effectivement, la fillette n'avait probablement pas vu l'heure passée. Ce n'est que quand elle vit son père approcher furieux et lui criait : « Hannah, je t'avais interdit d'être seule dans la rue ! » « Mais... » Elle n'eut pas le temps de se justifier que son géniteur empoigna alors son bras pour la ramener contre son gré à la maison. Elle ne sentait que de honte devant ses nouveaux amis. Ces derniers les regardaient presque ahuris, interdits. Hannah préféra alors suivre son père sans plus de résistance. Rien ne servait de toute façon. Elle savait très bien qu'en rentrant elle aurait une punition, ou chose de ce genre. Pourtant cette fois-ci, elle comprit l'ampleur de l'interdiction de ses parents. Cette dernière était à la hauteur de leur punition pour la désobéissance de leur fille. L'enfermer dans un placard assez petit pour elle seule, debout, n'est-ce pas charmant ?

Lie a little bit better. « Tu peux t'asseoir, Hannah. Tu te rappelles ? C'est comme la dernière fois. » La fillette de dix ans s'exécuta sans résistance et s'assit sur le grand fauteuil en face du bureau. Son regard était fixé sur la jeune femme devant elle. Elle ne bougeait pas. « Alors, tu as passé une bonne semaine avec tes parents ? Tu as été au zoo comme on en a parlé la dernière fois ? » « Non. Mais avec Alice, on a fait des chateaux de sable sur la plage où papa et maman nous ont amenées. » commença alors la brunette. Elle vit néanmoins la femme devant elle secouer doucement la tête et l'arrêter dans son élan. « Hannah... Tu te rappelles de ce qu'on a parlé, toutes les deux en fin de séance n'est-ce pas ? » La fillette acquiesça après quelques secondes d'hésitation. « Tu ne dois plus parler avec cette... Alice. Tu sais qu'elle n'est pas réelle. On en a parlé la dernière fois. Elle n'est pas bien pour toi. Tu es une grande fille n'est-ce pas ? » Hannah secoua doucement la tête. Elle ne pouvait pas y croire. Bien sûr qu'elle se rappelait de ce que sa psychologue lui avait dit la dernière fois. Ne plus parler avec Alice. Ce n'était pas bon pour elle. Elle ferait mieux de parler à d'autres enfants de son âge, comme à l'école. Oui ça, elle le savait évidemment. Pourtant ... « Mais ... Alice est mon amie. Elle veut toujours bien jouer avec moi. Et puis, elle est comme moi. » La psychologue soupira alors pour de bon. « Hannah, elle n'est pas là pour t'aider. Il ne faut plus que tu lui parles. Tu sais, tes parents sont inquiets pour toi. Ils veulent que tu te fasses des amis à l'école. Alice t'empêche de vivre comme toutes les petites filles. » Hannah ne voulait plus rien entendre. Alice était son amie. Ils n'avaient pas le droit de l'empêcher de lui parler. C'était la seule qui la comprenait, la seule qui était toujours là pour elle, même lorsqu'elle était dans le placard après avoir fait une bêtise. Elle ne pouvait pas l'abandonner. Elle était réelle. Elle le savait. D'ailleurs, elle était juste à ses côtés où qu'elle aille. Elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau d'ailleurs. C'était son amie. Sa meilleure amie. Restée silencieuse, la fillette fixait la jeune femme sans prononcer un mot. Elle ne voulait plus rien lui dire. Pourquoi personne n'acceptait Alice. Elle n'avait pourtant rien fait elle ! « Hannah, tu comprends ce que je te dis n'est-ce pas ? » « Quand est-ce que mes parents viennent me chercher ? » répondit-elle. Hannah avait toujours été une enfant calme, douce même. Pourtant quand quelqu'un l'embêtait, elle savait très bien se défendre d'ailleurs. L'évitement était selon elle la meilleure solution pour le moment. « Hannah, écoute-moi. Tu ne dois plus parler avec Alice, d'accord ? » « Vous n'êtes pas mes parents. Je veux que ma mère vienne me chercher... » répondit-elle alors. « Elle... Elle arrive bientôt. Mais, tu sais, tes parents s'inquiètent beaucoup pour toi. Eux aussi pensent que ton amie... Alice. Elle n'est pas bonne pour toi, Hannah. Tes parents savent ce qui est bien pour toi. Alors écoute-les. Ils t'aiment, ils veulent juste que rien ne t'arrive n'est-ce pas non ? » La fillette de dix ans la regarda de ses grands yeux. Elle acquiesça doucement la tête. « Je sais. Mais Alice est mon amie. Elle ne pourra pas me faire du mal ou me dire de faire une chose pas bien...  » se plaignit alors la fillette. Oui, pour elle, son amie imaginaire était réellement importante. Les autres enfants la prenaient souvent pour quelqu'un d'étrange ou d'anti-conformiste. Pourtant, elle faisait tout pour s'intégrer. Les enfants peuvent se révéler bien cruels. Hannah en avait fait les frais. Pourtant son amie, Alice, ne l'avait jamais rejetée elle. Elles s'amusaient bien toutes les deux. Elle était un peu la soeur qu'elle n'avait jamais eu. Oui c'était ça.

Carry on, little girl, carry on. Hannah vint alors enfin à s'étendre sur son lit de fortune dans la tente militaire. La journée avait été rude tant émotionnellement que physiquement. Elle ne se rappelait plus la dernière fois qu'elle avait été si fatiguée. Cela faisait des années presque que cela ne lui était pas arrivé. Enfin, elle se disait ça presque tous les soirs à vrai dire. Pourtant depuis son enrôlement à ses dix-huit ans avait été d'une facilité déconcertante. A présent, elle ne savait même plus réellement la raison qui l'avait motivé à l'intégrer. Ah si oui. Servir son pays. Cela avait été le déclencheur de tout. D'ailleurs c'était sans doute le résultat d'une éducation bien trop patriotique à son avis. Néanmoins, lors de son départ, elle n'avait jamais vu sa mère plus affigée que ce jour-là, comme si.. Comme si elle perdait sa fille. Certes, servir dans l'armée n'était pas réellement chose aisée, mais on n'y perdit pas non plus la vie à chaque fois. Du moins, c'est ce qu'espérait Hannah. A vrai dire, la formation avait été douloureuse, tant physiquement que moralement. Elle avait fait ça en connaissance de cause. Certes. Mais jamais, elle n'aurait cru ça si ... Dur. Pourtant, elle s'accrochait de toutes ses forces. Vous pouvez la croire. Mais certains soirs, il est vrai qu'elle pensait à raccrocher. Certes. Pourtant, elle était encore là elle, petit bout de femme fragile, mais qui se renforçait à chaque seconde passée ici. Oui, c'était ça. D'ailleurs, ce soir-là, la fatigue la menaçait à chaque seconde. D'un certain côté, cela l'avait arrangé. Il est vrai que certaines fois, au milieu de tous ces hommes, la jeune femme pouvait se sentir presque oppressée. Ce n'était pas qu'elle n'était pas sociable, loin de là. Mais... Ils l'intimidait tous avec leurs quelques remarques masochistes ou taquineries, qui selon elle, n'étaient pas réellement de bons goûts. Elle avait vite préféré aller dormir après manger. Après tout, il était aussi difficile de s'endormir en entendant toute une armée ronfler, c'était presque... Impossible selon la jeune femme. Ainsi, elle faisait une pierre deux coups comme on dit souvent. Fermant les yeux, elle se dédia corps et âme à Morphée, tout en serrant dans sa main sa plaque militaire, plaque que tous les militaires portaient autour de leur cou. Au cas où disaient-ils tous... Néanmoins, c'était sans compter sur les quelques hommes qui entrèrent dans la grande tente. Ils devaient sans aucun doute avoir fini leur repas en compagnie des autres. Peut-être même iraient-ils se coucher sans faire du bruit. C'était ce qu'Hannah espérait du moins. Mais espérer n'était jamais réellement la réalité. Effectivement à peine rentrés, un des hommes s'exclama. « Regardez qui voilà : La belle aux bois dormant. Tu sais, tu peux te joindre à nous. On ne mords pas, hein Aiden. » L'intéressée dut sans doute rouler des yeux. Hannah le connaissait assez pour savoir que sa propre présence ne l'enchanterait pas réellement. Néanmoins, elle ne bougea pas, pensant qu'ils la croiraient endormie malgré leur entrée et leurs dires. « On sait que tu ne dors pas, on t'a vu te raidir en nous entendant. » Elle sursauta littéralement quand elle entendit cette voix si proche de son oreille. D'instinct presque instantané, la jeune fille se redressa dans son lit, le draps découvrant son marcel blanc, et entreprit de prendre le premier objet qui pourrait se révéler être une arme de fortune, c'est à dire sa lampe de chevet. C'est à ce moment-là, qu'elle entendit les rires s'élever. « Hé, princesse. Fais attention, tu tiens une lampe dans ta main, tu pourrais te blesser. » Aiden. Evidemment que c'était lui. Les remarques comme ça, ça ne pouvait être que lui. « Hannah. » Ils la regardèrent presque ahuris. « Mon prénom, c'est Hannah, pas princesse pour commencer. Secundo, vous pouvez garder vos remarques pour vous, il n'y a personne d'autres qui pourraient rire de vos blagues idiotes. » Son regard s'appuya alors sur le châtain, le dit Aiden. Le défi du regard était apparemment une spécialité chez les deux, chose qu'avait vite remarqué la jeune femme il y a quelques temps maintenant. « Venez, les gars, elle n'en vaut pas la peine. Laissez-là rêver encore du prince charmant. » Il se leva donc du bord de lit où il était assis, c'est à dire de son lit qui se trouvait à côté de celui de la jeune femme, une aubaine pour elle tiens. Imbécile. Imbécile. Imbécile, se répéta-t-elle alors en boucle. Pour toute réponse, il reçut alors un oreiller dans le dos. Il rit. Abruti.

Make me feel loved. Hannah soupira doucement en récupérant alors enfin son sac. Qu'est-ce que cela faisait du bien de revenir à la vie civile. Certes, elle avait choisi son métier mais rien ne valait un retour à la maison n'est-ce pas ? Même si cela voulait dire aussi être harcelée par ses parents pour qu'ils se voient. A chaque permission, c'était la même chose. Comme s'ils pensaient que c'était la dernière fois qu'ils voyaient leur fille vivante. C'était assez déstabilisant pour la jeune femme. Il est vrai. Mais les soirées seule devant sa télévision à regarder des choses et d'autres que n'importe qui pouvaient regarder usuellement lui rendaient tout de suite l'envie de débarquer. Oui, c'était vrai, rien de mieux que la vie civile. Soupirant presque de bonheur, la jeune femme mit son sac sur son épaule. Ce geste pourtant si anodin traduisait beaucoup pour elle. C’était réellement un acte qui lui annonçait enfin la fin des combats et le retour à la vie civile loin de ce service particulièrement éprouvant qu’était celui qu’elle venait d’effectuer en Afghanistan. Traînant derrière elle sa valise et ayant sur l’épaule son sac, elle passa très vite les contrôles. Elle avait horreur de ça. Les agents de sécurité l’observaient et dès qu’il découvrait d’où elle revenait, un regard compatissant, souvent mêlé à de la pitié, se posait sur elle. Elle détestait ça. Elle ne voulait pas de leur pitié ou autres. Elle aimait son métier, même s'il était dur, éprouvant et très dangereux. Elle ne le faisait pas pour qu’on la couvre d’éloges car elle défendait leur pays, elle n’avait que faire qu’on la plaigne. Elle n’en avait strictement rien à faire. Elle faisait un métier qui l’avait toujours passionnée et son envie d’être militaire ne s’est jamais réellement éteinte en elle, même si les envies d'en finir avaient été nombreuses. Hannah sentit le moment de vérité approcher à grand pas. Plus elle marchait, plus elle sentait son cœur se serrer. Il ne lui restait plus que cette grande ligne de couloirs à franchir et elle y serait. Elle y serait. Les longs couloirs de l'aéroport semblaient interminables à vrai dire. Son regard se perdit alors au delà des vitres, là, où l'avion qui l'avait fait atterrir était toujours. « Hey, microbe ! » A l'entente de ce surnom de l'armée, elle se retourna et elle le vit. Aiden. Hannah roula doucement des yeux. « Ne m'appelle pas ainsi. » Néanmoins un sourire se dessina sur ses lèvres. La relation qu'elle entretenait avec le jeune homme avait considérablement évoluée. Certes, les taquineries étaient toujours d'actualité, mais elles étaient bien plus amicales qu'avant. Auparavant, Aiden avait un certain ton presque d'animosité dans la voix, alors que maintenant, la bonne humeur se lisait sur ses traits. C'était peut-être la mission qu'ils avaient fait en coopération qui avait fait évolué leur relation. Sans aucun doute. Le châtain ignora alors la remarque de la jeune femme. « Alors, comme ça, on retourne à la civilisation ? » Elle haussa doucement. « J'ai enfin écopé d'une détente. Les permissions commençaient réellement à me taper sur le système. Je suppose que toi aussi non ? » « Ouais enfin, j'ai eu droit à une '72'. C'est déjà mieux que rien j'ai envie de dire. » Une '72'. Trois jours. Il avait raison, c'était mieux que rien. Néanmoins, il est vrai qu’enchaîner des services de six mois en ayant que pour récompense que trois jours avec sa famille, c'était peu. Mais c'était déjà mieux que rien non ? « Au moins tu pourras profiter de ta famille un petit peu. » « Pas tellement non. Ils sont tous à New York, sans doute bien trop occupés à gérer l'entreprise familiale. Non, je vais surtout profiter de mon appartement, seul à Portland. Ça me semble un bon programme. » Bon programme oui. Tout dépend du point de vue. Voyant que la conversation le gênait sur sa famille, Hannah préféra alors se taire, ne voulant pas commettre une autre bourde comme celle qu'elle venait tout juste de faire. Il lui mit alors un gentil coup de coude dans les côtes. « Allez, fais pas cette tête. On dirait que tu viens d'avaler de travers une grenade dégoupillée. » Hannah sourit légèrement. « T'arrêtes jamais hein ? » « Non chef ! » Les deux rirent. Tout à coup, Aiden reprit alors. « Ça te dirait d'aller un boire un verre demain ? » Cette question, Hannah ne s'y attendait pas réellement. Mais ce n'est pas pour autant qu'un sourire ne se dessina pas sur ses lèvres. C'est fou qu'une simple phrase peut déclencher toute une histoire. Tragique ou pas.

Down, down, down. L'attente. Hannah resserrant alors dans ses petits bras frêles une arme peut-être bien trop lourde pour elle. Son coeur battait la chamade, son regard était ancré, et ses sens étaient tous en alerte. L'attente était la chose qu'elle détestait le plus au monde. Être sur le qui-vive sans savoir jamais quand réellement se lancer, mais se dire que peut-être ils seront là encore dix minutes. Oui c'était réellement la pire chose selon elle. Pourtant, tout ça semblait si simple sur le papier. Il est vrai que quand leur chef leur avait exposé leur mission de ce jour, tous avaient pensé à un simple jeu d'enfant presque. Presque. Parce qu'une fois sur le terrain, la bile commence à monter à la gorge, les entrailles se tordent à en faire mal et le coeur, le coeur... Il n'y en a plus il vous a déjà abandonné depuis longtemps. Dans le meilleur des cas, il bat tellement fort dans la cage thoracique qu'on a l'impression qu'il peut en sortir à tout moment. Oui cela semble si simple : Débarquer, fouiller toutes les maisons du village, ouvrir les portes, regarder et si un truc bouge, on tire encore et encore jusqu'à ce que le bruit se taise. C'était.. Simple. Une respiration. Chacun sentait le souffle de l'autre, renforçant cette attente presque insoutenable. Combien de temps faudrait-il encore attendre ? Hannah détestait réellement ça. Pourtant c'était son métier. Elle avait toujours su comment ça se passait. Enfin. Oui et non. Les civils se font toujours une vision assez erronée de la guerre. D'ailleurs les films ne sont pas les meilleurs exemples pour es faire une idée de ce qu'est le front. C'est bien pour les guerres mondiales, mais pas pour celles que tous les soldats du monde affrontent aujourd'hui. Réellement pas. C'est si dur.. Tant moralement que physiquement. Cela endurcit, cela rend plus fort. Mais ça détruit aussi. Jamais plus, aucun de ces soldats ne pourrait revoir leur femme avec le même regard ou même leur enfant. Toute leur vision de la vie est à présent morte et enterrée. Hannah ne le savait que trop bien en observant chacun d'eux. D'ailleurs quand son regard se posa sur son camarade de devant, pressé contre le mur comme elle, elle ne put s'empêcher de se troubler. Aiden. Pourquoi fallait-il qu'elle tombe amoureuse dans ces conditions hein ? C'était totalement fou et complètement insensé. Elle allait en perdre la tête. Ils allaient en devenir dingues. Pourquoi avait-elle accepté ce fichu verre lors de leur permission commune ? Elle avait passé le mois restant de sa permission à se ronger les ongles pour Aiden, étant lui reparti au front au bout du trois jours. L'amour n'était pas fait pour eux. Elle le savait, pourtant, rien ne les avait empêché. Fichus sentiments. La jeune femme soupira doucement. C'est à ce moment-là que tout s'accéléra. « C'est maintenant. » entendit-elle alors très clairement de la bouche d'Aiden. Tout alla très vite. Tout se confondait, se mélangeait. Pourtant tout semblait si claire à la fois. Dans la pagaille totale, les soldats américains tiraient sur tout ce qui pouvait se révéler être une potentielle menace pour leur vie. Hannah ne savait où donner de la tête. C'était si rapide et fort. Ce n'était pas sa première mission, mais elle avait l'impression que cette fois-ci, tout serait différent. Comme un mauvais pressentiment. Après minutes de coups de feu incessants, les soldats arrêtèrent. Toute menace semblait écartée. « C'est bon, les gars. Il reste plus rien ici. » constata alors Aiden en revenant d'un des couloirs de la maison, franchissant le salon où Hannah était. Les autres commencèrent à se disperser pour faire l'état des lieux. On était jamais trop prudents n'est-ce pas ? « Ça va, pas trop secouée ? » « J'ai connu mieux. Mais ça va, ne t'inquiètes pas. » rassura la jeune femme avec un pâle sourire sur les lèvres. C'est là encore qu'elle les entendit. Des tirs. Sans qu'ils ne s'apperçoivent, quelqu'un avait sans doute dû se positionner sur le balcon de la maison d'en face pour les viser à travers la vitre du salon. « Ah les ... J'y crois pas sérieux. Comment ils ont réussi à s'échapper d'ici... » grinça alors un soldat qui allait probablement aller trouver un endroit pour les déloger. Hannah entendit à peine ce que ce dernier avait dit, elle était alors obnubilé par un seul et même homme. Aiden. Ce dernier, sous le coup de l'impact avec la balle, s'était écroulé à même le sol. « Tu n'as rien toi ? » réussit-il alors à articuler. Hannah secoua doucement de la tête, incapable de parler. Ses mains s'affaira à retirer un bout de son propre tee shirt pour tenter de faire un garrot improvisé. Mais ses mains tremblaient tellement. Dans ces moments-là, la concentration était de mise. Le sang froid, le sang froid Hannah. Mais elle en était incapable à vrai dire. « Hannah... Hannah ! » dit-il en lui prenant doucement les mains, voyant bien dans quelle détresse elle était. « Tout ira bien d'accord. Tu vas t'en sortir. » « On ... On va s'en sortir. » rectifia-t-elle alors qu'elle tentait encore désespéramment de faire arrêter l'hémorragie. « Hannah, promets moi quelque chose. » Elle secoua doucement de la tête, alors que les larmes commençaient à s'échapper d'elle-même. « Je ne te promets rien du tout. On va s'en sortir. Les autres vont revenir, et on va vite rentrer. Oui, c'était ce qu'on avait dit. Tu as juste à tenir bon. Je ne veux pas te promettre quelque chose ici. Non... » Les mots s'échappaient de ses lèvres bien plus vite qu'elle n'aurait voulu les dire. Tout s'embrouillait dans sa tête. « Hannah. Toi comme moi savons les chances que nous avons tous de rentrer ou même d'aller jusqu'au véhicule avec un poids. Non.. Hannah. Ne dis rien et écoute moi. » Il fit une petite pause, probablement ayant un bon élan de douleur. « Prends le carnet qui se trouve sous mon oreiller. Il est pour toi. » Un carnet ? De quoi parlait-il ? La jeune femme était tellement perdue et à vrai dire, elle n'était pas réellement en état de comprendre. « C'est toi qui me le donnera après qu'on soit rentrés. » s'entêta-t-elle alors. « Hannah, promets-le moi juste. » A vrai dire, c'était comme si autour d'eux tout avait été balayé. La guerre n'existait plus, les autres soldats avaient beau assister à ça, ce n'était pas pour autant qu'ils étaient là réellement pour Hannah. Tout était flou autour d'elle. Seul le visage d'Aiden transparaissait, malgré la douleur qui se lisait dessus. A contre coeur, la jeune femme acquiesça doucement. Un pâle et frêle sourire s'étira alors sur les lèvres du jeune homme. « Merci, Hannah... » Les derniers mots s'échappèrent de ses lèvres comme un dernier souffle avant que sa tête ne bascule sur le côté. Les larmes sur le visage de la jeune femme redoublèrent alors. « Aiden, Aiden ! » Malgré ses secousses, le corps du jeune homme était sans vie. Mort. Elle n'arrivait pas à se le dire, c'était juste impossible pour elle. Mais, elle n'eut pas le temps d'y réfléchir plus qu'à peine, elle avait posé sa tête sur le torse de son petit ami que quelqu'un la tira en arrière. « Ils arrivent, il faut qu'on y aille on a pas le temps. Magnez-vous les gars ! » Hannah se débattit. Réellement. De toutes ses forces même. Pourtant, on l'emmenait loin. Elle voulait rester. Elle ne pouvait pas l'abandonner ici. Malgré les nombreuses voix qui se bousculaient dans sa tête, elle ne les écoutait pas. Non, elle ne voulait pas entendre qu'ils ne pouvaient prendre le corps, que c'était soit la vie sauve, soit eux qui mourraient aussi en voulant le reprendre. Les rebelles étaient bien trop rapides. Mais elle ne voulait pas l'entendre. Elle n'avait pas le droit de l'abandonner. Oh ça non. Pourtant, malgré ses coups ou son débat, une force l'empoigna. Elle l'abandonnait. Les paroles réconfortantes des autres n'y changeaient rien. Elle l'abandonnait et elle ne le se pardonnerait jamais.

Last memory always hurts so much. « Ça va aller ? » La jeune femme sourit alors en hochant la tête, rassurant alors l'autre jeune femme. « Je n'ai juste à ... Lire quelques pages. Cela devrait aller. » assura-t-elle alors une dernière fois. « Si tu veux que je fasse la présentation, il n'y a aucun problème pour ça. » « Merci, mais ne t'inquiète pas. Tout va bien aller. » Du moins, elle l'espérait réellement. Elle n'avait pas pensé à ce qu'il y ait autant de personnes dans cette petite librairie. Certes, la vingtaine ce n'était pas réellement faramineux. Mais c'était déjà beaucoup pour elle. Prenant son courage à deux mains, elle posa alors sa coupe de jus de fruit, son état l'obligeait avant de se tourner vers les personnes présentes. Elle prit une grande inspiration, serrant légèrement le micro qu'elle avait dans les mains. « Bonsoir à tous. Je tiens à tous vous remercier pour votre présence, ici, ce soir, dans cette librairie. Nous en sommes tous très touchés, même honorés. Il en aurait été très touché. » Sa gorge se serra quelques peu. Elle continua quand même, un peu sourire sur les lèvres. « Aiden. Aiden Blackwell était une personne littéralement explosive. Il ne faisait jamais les choses à moitié et était réellement une personne extraordinaire. Ce livre est sa trace dans notre monde. C'est sa touche personnelle, sa petite touche rien qu'à lui. Il a écrit son livre, comme il contemplait la vie. Avec dévotion, ambition et générosité. C'est à présent avec honneur et admiration que je vous fais aujourd'hui la présentation de "Road Between". » Les applaudissements se firent alors entendre. Hannah entreprit alors de faire une pause de quelques secondes à peine, le temps de reprendre son souffle. Elle se pencha alors et prit son propre exemplaire personnelle du livre. « Comme beaucoup déjà le savent, ce livre est sorti il y a à peine une semaine et est déjà en tête des ventes. Aiden aurait probablement dit que ce n'était que la chance du débutant. Son humilité et sa modestie étaient ses plus grandes qualités. Néanmoins, chacun, ici, sait pertinemment qu'il avait un talent immense. Ce talent est à jamais enfermé dans ce livre unique. Aiden savait manier les mots et les rendre beaux. Il faisait dans une simplicité de la beauté, de l'esthétisme. Pourtant, tout était bien pesé et pensé. Rien n'était laissé au hasard. "Road Between" est sans aucun doute un livre unique en son genre. » Hannah ouvrit alors l'ouvrage où un petit post-it était accroché, retrouvant bien vite le passage qu'elle devait lire. Après tout, n'était-ce pas le but premier de cette présentation ? « Ainsi, pour vous montrer toute la beauté de cet ouvrage, je vais vous lire un passage que j'ai personnellement choisi et qui me plait énormément. » Et c'était parti. Dès la première syllabe, les suivantes découlèrent comme de l'eau. Son regard suivait les mots avec une fluidité presque déconcertante. Elle ne se serait presque pas cru capable d'accomplir tout ça. Tout ça avait semblé si dur. Certes, c'était dur, elle ne pouvait pas le nier. Mais dans un certain sens, cela la libérait. Aiden lui avait donné une dernière mission le dernier jour où ils s'étaient vus. Voir cette dite mission accomplie était une victoire qui semblait petit à petit apaiser la jeune femme, même si un trou béant trônait toujours dans sa poitrine. Non, elle n'était pas en paix avec elle-même. Qui le serait après tout ça franchement ? Mais elle sentait qu'une certaine toute petite quiétude commençait à s'insinuer en elle. Cela faisait réellement du bien. Enfin, elle pouvait se dire "tout ira bien" sans avoir la peur au ventre. Cette publication de livre n'était pas seulement qu'un ouvrage balancé entre tous les autres, c'était une véritable presque délivrance pour les proches du défunt militaire. D'ailleurs, Hannah avait bien sûr remarqué que les parents d'Aiden ainsi que sa soeur avaient fait tout simplement le déplacement jusqu'à Portland. Ils semblaient très soudés entre eux et la mère du châtain avait dès son arrivée souhaité rencontrer Hannah pour la remercier. Ainsi, petit à petit, tous se délivraient. Pourtant la douleur et la perte étaient toujours là et seraient probablement toujours là. Se délivrer n'était pas oublier. C'était tout simplement essayer de vivre avec ce trou béant dans la poitrine qui les oppressait à chaque seconde.

Just another life. « Déposez les derniers cartons ici, je me débrouillerais avec. Encore merci. » Elle sourit doucement en agitant la main à l'homme qui venait de l'aider, ami de ses parents. Elle referma alors doucement la porte avant de se tourner vers l'intérieur de la boutique. Cette dernière était prête à être ouverte, enfin si on omettait les derniers cartons qui traînaient sur le grand bureau blanc de la jeune femme. Doucement, elle se dirigea vers le fond de la boutique pour passer derrière le seul meuble de commande. Elle entreprit automatiquement de vider toutes les boîtes. Il ne reste que de petites choses pas réellement importantes. Un dernier vase, un dernier bouquet. Ce qui n'était rien de réellement concret à vrai dire. Néanmoins, elle s'appliquait à chacun de ses mouvements. Elle voulait que tout soit absolument parfait. Son nouveau départ devait rayonner. Après tout, sa petite boutique de fleurs devait être le paradis par rapport à l'armée et à l'horreur qui en découlait. Tout irait bien. Elle en était sûre. Contrairement à ce que ses parents lui avaient dit Seattle serait une ville parfaitement parfaite. Ils avaient presque insisté pour qu'elle revienne à la maison dans sa ville natale. Mais, elle sentait qu'ici, elle serait enfin chez elle. Cette ville était comme une renaissance après tout. Certes, elle ne laissait pas tout derrière elle. Elle n'effaçait pas tout. Mais disons simplement qu'elle préférait se servir des beaux moments de sa vie dans sa nouvelle vie et mettre les autres de côté. Elle ne les oubliait pas évidemment car après tout, ces moments plus douloureux avaient aussi fait d'elle ce qu'elle était, alors à quoi bon renier une part d'elle-même ? Hannah soupira doucement en arrangeant une dernière rose dans un des vases sur une étagère. Cette boutique lui redonnerait force. Elle l'aiderait à repartir de l'avant. Après tout, elle aimait tellement les fleurs. Ces dernières pour elle exprimaient tant de choses grâce à leurs millions de couleurs, c'était si fascinant selon elle. D'ailleurs, il lui arrivait, enfant et même encore maintenant, de simplement prendre un crayon de mine et d'aller se poser dans un parc ou un jardin pour aller dessiner ces petits êtres vivants colorés. C'était si reposant selon elle, un véritable petit plaisir sans fin. Décidemment, cette boutique lui redonnerait presque l'innocence de son enfance. Innocence qu'elle avait néanmoins perdue à tout jamais, elle le savait, dans ces guerres d'horreur. Elle ne le savait que trop bien. Elle ne pouvait sans aucun doute plus regarder la vie comme elle la regardait avant. Avant tout ça. C'était littéralement impossible. Quelque chose avait légèrement terni sa vision de la vie. Pas qu'elle l'avait détruite, loin de là. Hannah n'avait jamais cru autant en la vie qu'à présent. Mais disons que quelque chose s'était brisé en elle. Juste... Comme ça sans réelle explication. La jeune femme soupira légèrement. Que de pensées pessimistes. Doucement, et instinctivement, elle posa sa main sur son ventre était à peine arrondi. D'ailleurs, devrait-elle encore attendre un petit peu avant de changer de garde-robe. Avec ce qu'elle portait, c'est à dire une robe s'arrêtant en dessous de ses genoux, presque volante, il était impossible de connaître son état. Enceinte. Ce mot la faisait presque rougir en y pensant. Elle n'était pas réellement consciente de sa situation ou du moins, pas directement, et se le dire donnait une forme plus vrai à tout ça et.... Cela lui faisait presque peur, il est vrai. Pourtant, elle n'en était pas moins heureuse. Certes, les conditions étaient désastreuses et la situation déprimante, mais la vie qui grandissait en elle lui donnait un peu plus de courage chaque jour. Elle portait le fruit d'un réel amour et rien ne la rendait plus heureuse réellement. Soupirant légèrement, son regard se porta sur sa boutique entière. Tout était enfin prêt. Elle sourit alors. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire. Alors, elle se leva et se dirigea vers l'avant de la petite boutique de fleurs. Elle prit alors la petite pancarte et la tourna vers la porte vitrée. La boutique était ouverte. Sa nouvelle vie commençait.

all the single lady
ton pseudo : Footloose. √ âge : Dix sept ans. √ pays : ÔÔÔ douce France. √ fréquence de connexion : Everyday, enfin j'essayerais du moins. √ comment t'es arrivé ici? : Longue histoire. √ un commentaire? : Vous avez vu mon dragron ?