Je n’ai pas envie de rentrer chez moi aujourd’hui. J’ai terminé le service du midi, il est bientôt 16h et j’ai besoin d’être seul, mais sans pour autant être tout seul. Le meilleur endroit pour marcher tranquillement et être entouré de gens sans pour autant leur adresser la parole, c’est le centre commercial. Tout le monde est trop occupé avec sa vie quotidienne et ses courses qu’ils doivent faire, ou les gens qu’ils doivent voir, on passe complètement entre les mailles et on reste dans une ambiance assez animé malgré tout. Ce centre commercial est particulièrement grand, sur plusieurs étages avec une « cours » intérieur impressionnante. J’aime parcourir tous les étages pour terminer au dernier et m’appuyer contre un bord pour contempler la vie des gens qui sont en dessous. Je me fais des films dans ma tête, sur pourquoi untel fait ceci, ce qu’il est en train de dire à la personne avec lui etc… Ca me change les idées. J’ai une imagination débordante. Quelques fois je vois des gens que je connais et j’essaie de faire en sorte qu’ils ne me voient pas. Je change de coin ou je redescends quelques étages pour m’éloigner des gens. Ce que je supporte le moins c’est les gens qui sont un peu au courant de ce qui s’est passé récemment dans ma vie et qui obligatoirement me parlent de mon ex, ou de ma situation. Ils essaient toujours de me faire comprendre que la vie continue et tout ça, j’ai l’impression qu’ils me prennent pour un gars misérable parce qu’il s’est fait largué quand il a demandé en mariage sa copine. Oui c’est vraiment pas cool mais il y a quand même pire dans la vie. Oui j’essaie de relativiser, des fois ça marche, des fois ça marche pas. Aujourd’hui je dois être dans un bon jour et heureusement pour moi parce que je me tourne sur moi même pour reprendre la marche et je tombe nez à nez avec une connaissance. « Oh mince… » Je ne l’avais pas vu arriver dans le coin, sinon je serai déjà en train de me cacher dans un autre coin de l’étage au lieu d’être pile sous son nez.

« Shantel, ça fait un baille… »

Oui ça fait un baille, ça fait six mois, voire plus. Je suis trop poli pour mon propre bien. Je ne peux pas m’empêcher d’entamer la conversation puisqu’elle est vraiment en face de moi. Je n’ai absolument pas envie de discuter avec elle. J’appréhende déjà ce qu’elle va me dire. J’appréhende aussi ce que moi je vais dire. C’est une amie de mon ex, elles doivent toujours être en contact d’ailleurs. Je n’ai pas envie de savoir ce qu’elle fait, si elle parle de moi, si elle pense à moi. Si en fait j’ai envie de savoir mais ça ne le fait pas de demander ce genre de chose. Je crois que je suis assez misérable comme ça, je n’ai pas besoin de m’enfoncer tout seul en posant directement ce genre de question à une amie de mon ex.

« Tu fais des courses ? »

Mon dieu je sais vraiment pas quoi dire mais je me sens obliger de combler le silence. Pourquoi je suis comme ça? Je devrais laisser un silence gênant plutôt que de meubler comme ça. Ca la rendrait peut être mal à l’aise et ça la ferait partir plus vite. Mais non, il faut que je sois poli et gentil. Je suis trop gentil…

La température est emmerdante et Shantel, elle n’a pas la moindre envie de rester dans le fond de sa demeure à se demander ce qu’elle a pu faire pour toucher le fond. Elle n’a pas envie d’y rester parce qu’elle sait qu’elle crève d’envie de se rendre indéniablement vers lui, parce que Jax, il lui faut oublier ô combien elle se sent mal. Ça dur un temps et après elle retombe un peu plus bas et elle y retourne. La brune, elle a décidé de se rendre dans le centre d’achat parce qu’elle n’a rien de mieux à faire que de s’y perdre pour épargner sa santé mentale. Elle accumule les conneries, elle rêve de s’en sortir, mais elle ne cesse de s’enfoncer un peu plus loin. Les phalanges enfoncées dans le fond de ses poches, elle arpente les allées, se faisant violence pour ne pas dépense le peu d’argent qui traîne encore dans son compte de banque. Entre les soirées trop arrosées et le fait qu’elle dépense son argent pour un peu de poudre de blanche, qu’elle consomme avec modération, elle ne roule pas sur l’or. Elle ne roule pas sur rien puisque sa carrière est à un point mort et elle se montre de moins en moins coopérante.
Shantel, elle n’a pas la moindre idée de comment elle se doit de réagir quand elle tombe sur lui, quand son regard croise le sien. La situation n’a rien de simple et elle laisse ses iris sombres se poser dans ceux de son vis-à-vis. « Shantel, ça fait un baille… » Elle n’a pas la moindre idée de si c’est le mort approprié, mais ses lèvres tentent un sourire qui se veut calme. C’est plutôt un certain malaise qui prend place en elle, parce qu’elle le connait d’une amitié. Il était en relation avec une très bonne amie à elle. Shantel, elle s’entendait relativement bien avec lui, mais ils n’ont pas gardé contact et se retrouver face à lui n’est pas aussi simple qu’elle aurait pu le penser. Ses phalanges s’attardent dans ses cheveux un moment elle hausse simplement les épaules. « Ça fait un moment oui, plusieurs mois.» Shantel, elle n’a pas envie de tourner le couteau dans la plaie parce qu’elle se doute que cette relation n’a rien de simple, que cette rupture est quelque chose de douloureux.

« Tu fais des courses ? » Elle a envie de se donner quelques gifles pour se réveiller. La situation a quelque chose de gênant et de ridicule. Ca ne lui ressemble pas de se sentir mal à l’aise, devant la gent masculine. Shantel, elle a tendance à se sentir plutôt bien lorsqu’elle se trouve devant un homme ou agir comme la dernière des idiotes. Elle a trop manqué d’un modèle masculin pendant son enfance, trop de ce vide qu’elle comble des mauvaises façons. « En fait, pas vraiment. Je passe le temps.» De ce point de vue, sa vie n’avait rien de passionnant et elle aurait préféré que ce soit de la sorte plutôt que de s’enfoncer un peu plus à chaque fois qu’elle met le pied en dehors de son lit. Shantel, elle fait finalement un pas pour s’approcher du jeune homme afin de rendre la tension un peu moins palpable, elle lui fait la bise. Elle n’a pas la moindre envie de rester devant lui comme une simple potiche. Elle le connait et elle en sait surement un peu trop sur sa vie par le biais de son amie. « Tu vas bien?» Banalité. Elle n’arrive qu’à dire que de simple banalité parce qu’elle ne voit pas quoi souffler d’autre, parce qu’ils ne se connaissent pas assez pour que ce soit autrement. Shantel, elle aurait envie de pousser sa question plus loin, mais elle n’a pas envie que le malaise se fasse un peu plus pesant. Elle n’a pas envie de lui faire du mal en parlant d’elle. « Je sais vraiment pas quoi dire de plus que de parler de la pluie et du beau temps. Je déteste ça.» Shantel, elle est surement un peu trop honnête, mais c’est inutile de se voiler les yeux, elle sent qu’il n’est pas mieux qu’elle dans cette étrange rencontre.

Elle doit bien savoir que ça fait depuis la rupture qu’on ne s’est pas vu. Je me demande si elle est toujours aussi proche de mon ex… Sûrement, quelle question. Elles étaient amies déjà avant qu’on soit ensemble. C’est pas un mec qui va leur faire changer leur relations. Quand on y pense les amis c’est pour la vie, la famille aussi, le reste, on sait pas. Enfin, les amis pour la vie, ça dépend. Y’en a qu’on aimerait bien rayer de notre vie des fois, c’est pas évident mais c’est faisable.

Shantel n’a pas l’air à l’aise quand elle me parle et je me dis que j’aurai peut être dû filer en douce. Faire genre je ne l’avais pas vu, ça aurait résout le malaise, il n’y en aurait pas eu. Je serai déjà dans ma voiture direction chez moi pour regarder un film ou quoi en attendant que mes parents rentrent. Je sais pas pourquoi je me sens dans l’obligation de relancer la conversation pour ne pas rester dans un silence total. Elle ne fait pas de courses non plus, elle est un peu comme moi, elle vient dans le coin pour passer le temps. Elle me demande si je vais bien et elle doit bien se douter que ce n’est pas la joie mais je n’ai pas envie d’étaler ma vie.

« Ouais ça va, on fait aller, et toi ? »

Elle a pas l’air d’être de très bonne humeur pour dire la vérité, mais je ne vais pas lui dire ça. Je suis un gentleman et ça ne se fait pas de dire directement « t’as une sale tête ». On doit avoir l’air de deux cons au milieu du centre commercial comme ça. Ce qu’elle dit après me surprend mais j’apprécie sa franchise.

« Ouais je suis pas doué non plus pour ce genre de conversation… »

Du coup je ne sais pas trop ce que la suite de cette conversation va être. Je lui dis ciao et je m’en vais chez moi ? On se met tous les deux à la balustrade et on regarde les gens qui font leur courses ? Ca peut être une bonne idée au fond maintenant que j’y pense. Je lui montre la balustrade qui est juste à côté de moi.

« On peut observer les gens et parler sur de parfaits inconnus ? »

Ca sera toujours mieux que de parler de nous ou de gens qu’on connait. Une fois que j’ai proposé cette idée je trouve ça complètement con, mais c’est trop tard. J’aurai dû opter pour le « je dois partir ciao ». J’ai même pensé à lui offrir un Starbucks qui est non loin mais pareil, ça veut dire faire la conversation tout en évitant soigneusement de parler de mon ex. Ca va pas être évident, je préfère pas lui proposer de café, mais maintenant que je pense à Starbucks ça me donne envie d’un chocolat caramel…

« Ou bien t’es pas obligé de rester là parce que je suis là… Enfin, là ici, pas là au centre commercial. »

Je n’ai pas envie de la froisser, alors je préfère être précis dans ce que je dis. Je ne veux pas qu’elle comprenne de travers à cause de mon choix de mots.

Shantel, elle n’aime pas mentir, faire semblant, même si elle sait outre mesure comment s’y prendre puisque c’est son métier. Sa passion. Elle pourrait jouer sa carte d’actrice, mais dans sa vie, dans son quotidien, elle n’a pas envie de le faire. Ça lui fait étrange, parce que ça fait un moment qu’elle ne l’a pas vue et qu’elle sait, en somme, ce qui a pu se produire dans sa vie. Elle s’était toujours bien entendue avec lui, par le passé, c’est juste que cette situation est étrange et qu’elle n’a pas la moindre idée de comment la gérer. Lui parler comme si de rien était, faire semblant ou simplement rentrer dans le vif du sujet. Elle se doute qu’il n’a surement pas envie de parler de ça, de parler de cette histoire. « Ouais je suis pas doué non plus pour ce genre de conversation… » Un sourire passe sur les lèvres de la brune alors qu’elle laisse ses phalanges s’attarder dans sa chevelure. Elle n’est plus la même qu’avant. Plus sombre. Plus froide. Plus perdue. Elle ne sait plus comment se sortir de ce gouffre sans fond, dans ce trou sans fin. Shantel, elle lâche doucement un rire et fait un pas pour s’approcher de lui. Elle n’a pas envie de se monter froide ou désagréable parce qu’elle fait encore partie de la vie de l’ancienne copine d’Angel. « C’est la situation qui est étrange.» Autant lancer la vérité. Ne pas faire semblant que tout va bien, puisqu’il lui semble que rien ne va depuis quelques mois.

« On peut observer les gens et parler sur de parfaits inconnus ? » Elle finit par le suivre, parce qu’une partie d’elle a envie de lui parler, de savoir. Shantel, elle imprime quelques pas à la suite du jeune homme pour prendre place à ses côtés et laisser son regard se porter sur les gens en bas. C’est l’amertume qui se fait sentir contre sa langue, parce qu’elle a envie de se sentir bien, parce qu’elle aurait aussi envie d’être heureuse. « Ou bien t’es pas obligé de rester là parce que je suis là… Enfin, là ici, pas là au centre commercial. » Shantel, elle détache son regard des gens qui filent, des gens qui passent et elle attrapent celui du jeune homme. Ça lui fait étrange. Elle a pourtant cette impression qu’il ne va pas mieux qu’elle, qu’il y a cette part de douleur qui subsiste dans le fond de son âme. « Non. C’est bon. J’ai pas envie de partir. Ça me fait plaisir de te voir. Ça fait longtemps.» Shantel, elle est sincère. Elle n’est pas le genre de femme à lancer des paroles en l’air sans les penser, sans les peser. Enfin. La majeure partie du temps et il faut dire que ça dépend du contexte. « T’as envie de prendre un café?» Elle hausse les épaules Shantel et lance un simple coup de tête vers le café qui trône fièrement dans le coin du centre commercial. « C’est toi qui vois. J’ai bien envie d’un café, j’ai pas réellement dormi la nuit passée.» En effet. Elle a du mal à dormir puisqu’elle ne cesse de penser à sa carrière, qu’elle s’enfonce dans l’enfer de la drogue, ce qui l’éloigne de son amie et que son agent s’amuse à lui tourmenter l’esprit. Rien pour qu’elle ne se sente mieux. Rien pour que tout se passe correctement. Shantel, depuis son arrivée dans cette ville, elle ne fait que se perdre un peu plus chaque jour. Elle attend la réponse. Elle n’a pas la moindre idée d’où cette rencontre pourrait les mener, mais elle n’a pas envie de partir.

Je ne sais pas si c’est parce que je ne l’ai pas vu depuis longtemps ou si c’est autre chose, mais elle a changé. Ma mémoire me fait peut être défaut, ça ne m’étonnerait pas, ça m’est déjà arrivé plusieurs fois ce genre de situation. J’ai même oublié des prénoms. Je crois que je me suis trop enfermé dans un monde et j’ai vraiment fait abstraction du reste pendant de long mois et c’est dur d’en sortir parfois. Surtout si les personnes en question sont des rappels de cette vie d’avant, comme Shantel. La voir me fait forcément penser à mon ex. Je ne me fait toujours pas à l’idée que mon ex est bel et bien mon ex. Que c’est fini. J’ai passé 10 ans de ma vie avec elle et c’est parti en fumé un jour d’un coup sans que j’y sois préparé. Shantel ose dire tout haut ce que je pensais tout bas. Oui cette situation est étrange. Très étrange. Alors à mon tour je suis aussi sincère. Je ne veux pas la blesser ou quoi, je lui dis simplement qu’elle n’est pas obligée de rester là parce que je suis là. C’est la triste vérité, y’a des gens qui s’obligent à rester avec une personne parce qu’elles sentent que c’est ce qui est bien à faire. Mais non. Ca laisse juste les deux parties un peu mal à l’aise dans la situation. Il ne faut pas se forcer dans des situations dans la vie. C’est déjà assez compliqué comme ça. Shantel me dit qu’elle a pas envie de partir, ça me fait un peu plaisir au fond, mais cette situation reste quand même très bizarre. Ca fait longtemps, ah oui ça… Ca fait six mois, voire plus. Elle me propose si je veux un café, c’est marrant parce que j’ai pensé à lui proposer la même chose. On a l’air d’être sur la même longueur d’ondes elle et moi.

« Pas un café mais un starbucks ouais. »

Ils font de tout là-bas, on sera tous les deux contents. Je regarde un peu Shantel alors qu’on se dirige vers le Starbucks. Elle a l’air blasé un peu.

« T’as fait la fête ? »

Je n’ai pas envie de lui demander directement ce qu’elle a fait la nuit passée. Il se peut qu’elle n’ait pas envie de raconter ses histoires. Alors je préfère supposer qu’elle a fait la fête et elle pourra me répondre ce qu’elle veut avec ou sans détails. D’ailleurs si ça inclus mon ex, je préfèrerai la version sans les détails. Y’a du monde au Starbucks, on se met dans la file pour commander. Ils sont souvent très efficace et l’attente n’est jamais bien longue.

« J’ai envie d’un chocolat caramel. »

J’ai pris un peu de poids depuis que je suis plus avec mon ex. Je mange bien plus de sucrerie qu’avant et je fais plus de sport, ou beaucoup moins. Je ne suis pas bien gros donc ça ne se remarque pas. J’ai juste plus mes tablettes de chocolats. Quand j’aurai envie je me remettrai sérieusement au sport. Mais ça ne sera pas aujourd’hui.

« Avec plein de chantilly. Des fois j’aimerai bien qu’ils me servent un gobelet rempli que de chantilly. Tu crois qu’ils le feraient si je demande et que je paie un petit supplément ? »

Leur chantilly est vraiment trop bonne pour être vraie.

C’est étrange, mais pas au point que ca lui donne envie de fuir. Si elle voulait, Shantel elle pourrait faire semblant, parce qu’étant actrice, elle a ce don de pouvoir facilement mentir. Ce n’est pourtant pas quelque chose qu’elle pratique dans sa vie courante. C’est pas son genre, enfin, la majeure partie du temps. Il s’avère que c’est parois essentielles, mais elle n’a pas envie de lui mentir, ni de faire semblant que la situation n’est pas étrange. Lorsqu’il avoue avoie aussi envie d’un café, enfin de se rendre chez Starbucks, elle affiche un simple sourire et elle tourne les talons pour se mettre en route vers le café qui n’est pas très loin d’eux. « T’as fait la fête ? » La demoiselle lâche un rire. Elle sait que sa mine n’est pas des plus radieuse, pas comme avant. Elle consomme de la drogue de temps à autre. Elle dort mal. Sa vie ne ressemble à rien et c’est simplement en train de la rendre folle. Shantel, elle a besoin de se reprendre en main, mais elle n’a rien pour lui venir en aide et elle s’attache encore à lui. À Bash. C’est stupide, elle le sait, mais c’est un homme d’affaires important. Elle se place près de lui dans la file et elle laisse son regard s’accrocher dans le fond de ses iris. Angel, il a ce quelque chose de charmant et Shantel, avec les hommes, elle se laisse souvent emporter. Le manque de figure paternel pendant son enfance n’a rien donné de bon. C’est bien la première fois qu’elle se laisse glisser vers ça, se rendre compte qu’il est plus que séduisant. Avant, elle ne pouvait pas se le permettre. Shantel, elle finit par secouer doucement la tête. C’est clairement pas le moment de penser à ca et ca ne ferait que rendre le choses un peu plus complexes. « Ah non. C’est pas ça. Enfin. Pas hier. Disons que je fais de l’insomnie, j’ai du mal à dormir.» C’est plutôt simple. Elle épargne les détails de sa vie qui ne fait que foutre le camp, de la drogue, des hommes. Elle qui avait confiance, qui savait comment jouer, elle se retrouve perdue dans une spirale. Un enfer qu’elle ne contrôle pas. Elle sourit un peu et passe ses phalanges dans sa longue chevelure. « Je ne pensais pas avoir si mauvaise mine.» Elle lâche un léger rire Shantel et elle dit cela simplement pour plaisanter puisqu’elle se doute que ce n’est pas ce qu’il voulait insinuer.

« J’ai envie d’un chocolat caramel… Avec plein de chantilly. Des fois j’aimerai bien qu’ils me servent un gobelet rempli que de chantilly. Tu crois qu’ils le feraient si je demande et que je paie un petit supplément ? » Shantel, elle fait quelques pas et laisse son regard traîner sur le menu un instant afin de voir ce qu’elle a envie de boire. Rien. Juste un simple café. La brune repose son regard dans celui d’Angel. « Je crois pas que ça dérange. T’arriverais à tout avaler ça? C’est tellement sucré.» Shantel, elle n’a pas la dent sucrée, mais faut avouer qu’ici ils font de la bonne chantilly. Une fois arrivée devant la caisse, elle passe commande et attend que ce soit aussi son cas. « Je suis contente de te recroiser. Enfin. Je suis contente de voir que tu vas bien.» Allez bien, c’est un grand mot, mais ça lui fait réellement plaisir à Shantel, Elle aimait bien passer du temps en sa compagnie par le passé, elle se demande pourquoi ça ne serait plus le cas maintenant. Ce qui change, c’est qu’elle se rend compte qu’Angel est plutôt séduisant.