Depuis qu'il avait arrêté le travail d'avocat qui l'étouffait chaque jour un peu plus, Andrew sentait qu'il se sentait de mieux en mieux mentalement parlant. Se lever jour après jour pour faire un travail qui ne lui correspondait absolument pas avait sans aucun doute joué sur sa bonne humeur et contribué à le rendre moins dynamique, chose qu'il ne fallait absolument pas compte tenu des circonstances, à savoir la maladie de Molly qui avait besoin de son soutien, aujourd'hui plus que jamais. Peut-être que, s'il avait gardé son boulot dans le but d'offrir une meilleure vie à sa femme, il ne serait pas aussi heureux aujourd'hui et pas aussi présent mentalement pour l'aider à franchir une à une les étapes de sa maladie, mais cela restait de l'ordre du peut-être parce qu'on ne peut jamais savoir de quoi la vie est faite en soi. Pour Andrew, c'était sans aucun doute mieux maintenant qu'auparavant, il ne pouvait pas le nier. Pour Molly, peut-être était-ce mieux auparavant que maintenant pour la simple et bonne raison que le jeune anglais avait été pas mal absent dans sa vie, malgré ses apparitions pour les rendez-vous médicaux. Le travail était devenu quelque chose de beaucoup plus présent dans leurs vies maintenant qu'il arrivait à combiner travail et passion. Combinaison de travail et de passion qui, pour le moment, ne faisait pas rentrer beaucoup d'argent, mais ceci n'étant que le début, le couple gardait espoir et la confiance que Molly portait en lui quant à son travail ne faisait qu'aider Andrew davantage, pour qu'il puisse se surpasser et réussir dans ce milieu difficile et hostile.
Mais le métier d'avocat qu'avait effectué Andrew pendant quelques années n'avait pas apporté que des points négatifs dans sa vie, il devait l'avouer. Lui qui était toujours très à l'écoute de sa petite sœur avait appris à l'être d'autres adolescents dans le besoin, ou moins dans le besoin mais qui, par un hasard ou un autre, se retrouvaient à discuter avec lui de choses et d'autres, à demander des conseils et finalement, à presque le considérer comme un grand frère, une chose qui semblait innée chez Andrew qui appréciait ces moments de discussion avec plus jeune que lui. C'était le cas avec ce jeune garçon, Hurricane. La façon dont Andrew avait rencontré le jeune était, en soi, assez simple. Le beau père de ce jeune garçon étant l'héritier de l'immense empire qu'était Abercrombie & Fitch, il avait travaillé avec le jeune Hastings, ce dernier étant donc devenu l'avocat de cette société et donc le collègue de cet homme qui l'avait fait « rencontrer » sa famille via internet pour que tout le monde soit en accord et que la confiance se fasse mutuellement. Mais les choses n'avaient pas été un simple ''bonjour'' avec le jeune Hurricane pour qui il s'était lié d'amitié et tous deux avaient entamé une réelle et longue discussion par messages.
Ils s'entendaient si bien que, quand Andrew avait appris qu'ils se retrouvaient désormais dans la même ville, il avait sauté sur l'occasion : il devait le rencontrer enfin pour discuter en face à face plutôt qu'à un écran, c'était mieux désormais que tel était possible. Alors ils s'étaient donné rendez-vous chez Andrew même qui lui avait envoyé l'adresse et qui avait rangé l'appartement de fond en comble dans le but de ne bien accueillir son hôte. Leur appartement était situé dans un endroit plutôt bruyant et Andrew n'avait qu'une envie ces temps-ci : déménager. Lui qui voulait le mieux pour Molly pour qu'elle guérisse dans les meilleurs conditions possibles souhaitait trouver une petite maison familiale où tous deux pourraient se sentir mieux qu'ici, dans un endroit plus grand qu'ils pourraient garder si un jour ils fondaient une famille. Mais pour le moment, c'était assez compliqué financièrement parlant et Andrew faisait avec ce qu'ils avaient.
Ses pensées furent coupées par la sonnette qui retentit, indiquant que quelqu'un demandait à monter dans l'immeuble. Se levant, il regarda par la fenêtre et vit Hurricane en bas. Souriant mais légèrement stressé, il lui ouvrit et attendit qu'il monte, restant dans l'encadrement de la porte d'entrée pour le voir arriver et l'accueillir comme il se devait.