[fondatrice]

so take me and make me weakened
this hate that you gave me keep saying the sme thing

Ça fait à peine une semaine qu’elle est sortie de ce coma. Elle n’a pas la moindre idée de ce qui a pu se produire, c’est comme si son cerveau avait décidé de supprimer ce passage de sa vie pour lui éviter des souffrances et des peines trop atroces. Ça avait été trop violent. Elle préférait ne pas se souvenir parce qu’elle ne se sent pas prête à affronter la vérité.
Après son réveil, elle avait décidé de se louer un petit loft dans le centre-ville, parce qu’elle n’avait pas ressenti l’envie de retourner dans leur maison. Catriona n’était retourné qu’une fois pour reprendre des vêtements, mais il restait encore tellement de choses à elle dans cette demeure. Dans son ancienne demeure.  

Elle ferme le moteur de sa voiture, incapable de trouver le courage d’y entrer. Incapable de trouver le courage de se heurter à cette vie qui n’était plus la sienne. Ça lui fait mal. Ça lui fait mal de voir le décor de cette maison. Ça lui fait mal de penser à son passé, de penser qu’il avait pu lever la main sur elle. Ça la ronge. Elle a envie de savoir, comme elle a envie de ne pas se souvenir. Parce qu’elle se doute que les images seront douloureuses, à même de se heurter dans son crâne, de briser son palpitant. Ça lui fait peur, bien plus qu’elle ne le voudrait. Catriona, elle ne sait pas comment elle se sent face à cette situation. Elle ne sait pas si elle a envie de le détester ou de le prendre dans ses bras pour lui dire qu’elle le pardonne. Elle ne sait pas ce qu’elle veut, mais elle a peur. Peur des hommes. Peur de lui.
Le moteur se coupe. Elle prend son souffle. Elle ne sait pas si elle à la force de franchir le pas de la porte, de se heurter aux souvenirs de leur vie commune. C’est trop récent pour qu’elle se sente à l’aise, trop récente pour qu’elle ne se sente pas fébrile.
La brune sort de la voiture, tente de trouver un peu de courage et sort les clefs qui traînent encore dans son sac. Elle n’a pas le courage de couper les ponts aussi rapidement. Trent est deux ans de sa vie, malgré ses défauts, elle l’aimait. Elle l’aime. Elle l’aimera surement toujours, mais son cœur est fermé et sa confiance, elle n’a plus envie de l’accorder. Elle crève de peur. Elle est blessée.

Elle s’approche de la porte, prend son souffle et l’ouvre. Elle ne s’attendait pas à le voir lui. Lui et son visage brisé. Lui et ses traits tirés par la fatigue. Elle sent son ventre se serrer. Elle sent son cœur manquer un battement dans le fond de sa poitrine. Ça fait mal. Bien plus qu’elle ne l’aurait pensé. Elle n’a pas envie de le voir se détruire, comme elle n’a pas envie de lui venir en aide. Ce n’est plus son rôle. Elle doit se remettre sur pied. Qu'est-ce que tu fous là, Cat ? Elle serre les dents. Un pas. Elle ferme la porte derrière elle. Elle ne répond pas. Pas encore, parce qu’elle n’a pas le courage. Un moment, elle reste face à la porte, après l’avoir fermée, parce qu’elle n’a pas la force d’affronter son regard. Elle prend son souffle. Elle calme son cœur et fini par se retourner. « Je viens chercher une partie de mes affaires.» Ils n’avaient même pas décidé de se séparer. Ça n’avait pas été un sujet de conversation. C’est simplement ainsi.
Ses yeux s’attardent sur l’état déplorable de la maison. Les cadavres de bouteille qui jonche le sol. La poussière qui s’accumule. Elle n’a rien à dire. Ce n’est plus sa vie, ni sa maison. Trent fait ce qu’il veut, mais ça lui crève le cœur, ça lui tord le ventre de le voir de la sorte. « Tu ne travailles pas?» C’est la seule chose qu’elle trouve à dire. En venant à cette heure, elle ne pensait pas tomber sur lui. Elle ne voulait pas tomber sur lui, mais c’est trop tard pour partir, pour sortir. C’est trop tard pour eux. Pour elle. Pour tout. Cat croise les bras. Les croise les bras parce qu’elle ne sait pas quoi faire d’autre.
Elle a mal. Mal de le voir ainsi. Mal parce qu’elle le méprise pour avoir levé la main sur elle. Cat, elle savait son passé et elle voulait l’aider, parce qu’elle l’aimait. Maintenant, elle n’a plus la moindre once de confiance en lui. Un coma de deux mois. Ce n’est pas rien. C’est trop. Sa famille ne passera jamais l’éponge et elle, elle ne sait plus. Son cœur s’est brisé. Il a brisé une partie de Catriona.

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Ça lui fait mal, de se retrouver dans cette maison, de poser son regard sur lui. En elle, c’est un mélange de peur et de rancœur. D’amour et de haine. Elle n’arrive pas à calme les pulsions qui la rongent, à calmer les images qui se percutent dans son esprit. Elle ne pensait pas le croiser, mais elle n’a pas envie de repartir et fermer la porte, parce qu’elle n’a pas envie de revenir une fois de plus. Cette maison lui rappelle de beaux souvenirs, comme de mauvais. Quand leur relation commençait à se dégrader, à se perdre. Sa voix lui fait mal, autant que sa présence parce qu’elle souvient encore de la douceur de ses lèvres, mais de la poigne ferme de ses phalanges sur son poignet quand il pensait qu’elle mentait sur ses soirées. Elle ne l’a jamais fait, elle l’aimait Trent. Je.. non. J'ai pris ma journée pour...Enfin je l'ai prise parce que j'étais obligé quoi. Catriona le regarde. Il n’a pas besoin de parler pour qu’elle sache, Trent a fait partie de sa vie pendant plusieurs années, elle le connait sur le bout de ses doigts. Elle ne sait pas quoi dire, parce que les mots sont pesants, parce que l’ambiance est lourde.

Il s’éloigne vers la table, elle fait quelques pas en gardant une distance décente entre eux, parce qu’elle n’arrive pas à s’approcher de lui, parce que cette peur la ronge, même si elle ne se souvient pas clairement de cette fois, de cette fois de trop. Son esprit a décidé de l’effacer de sa mémoire pour ne pas se confronter à cette douleur trop vive. Cat, elle a envie de partir, de s’enfuir en courant sans rien ajouter, mais l’image de ce Trent lui fait mal. Elle n’a pas envie qu’il se perde dans l’alcool, qu’il souffre, mais ce n’est pas à elle de le sauver, elle n’en a pas la force. Je sais que ça te fera pas revenir, mais tu me manques. Et t'as raison de partir, c'est la meilleure décision que tu puisse prendre, mais... Mais tu sais, moi j't'oublierai pas. Jamais. Son palpitant fait des siennes sans le fond de sa poitrine, elle sent son ventre se tordre, elle sent ses jambes un peu plus molles. Il lui fait mal. Ca mal qu’elle tente d’ignorer, mais qui la possède de part en part. « Trent..» Catriona, elle ne sait pas quoi dire, elle ne sait pas quoi faire. Elle se sent simplement impuissante dans cette foutue situation et ca aurait été plus simple de ne pas le croiser, de ne pas le voir. Elle serre les dents et détourne le regard, elle n’a pas le force de le regarder. Elle n’a pas la force de le confronter. Excuse-moi. Je sais pas pourquoi je te dis des trucs comme ça. T'as qu'à... t'as qu'à aller chercher tes affaires, je te laisse tranquille.
Elle soupire. Elle soupire parce qu’elle ne sait pas quoi faire face à lui. Le revoir réveille des blessures qui n’ont pas encore eu le temps de se refermer. Sans un mot de plus, elle se dirige vers leur chambre, vers la chambre, avec ses quelques sacs entre les mains. Une fois dans la pièce, elle referme la porte, comme si elle n’avait pas envie de le voir une fois de plus. Elle se sent perdue. Elle ferme la porte et laisse les sacs tomber doucement sur le sol. Elle ferme la porte et pose son front contre le bois de cette dernière. La douleur est vive et elle peut la ressentir de part en part, elle prend son corps dans des spasmes légers, faisant perdre le rythme à son palpitant. Un souffle. Elle tente de se contenir, de rester forte, mais elle a l’impression qu’elle va s’écrouler à tout moment. Elle a besoin de quelqu’un pour la tenir, pour l’aider à vivre, mais elle ne fait que s’isoler. Si elle pouvait se sentir bien.
Un moment, un moment avant qu’elle ne sent son cœur se calmer et elle se détourne de la porte pour prendre un des sacs et se diriger vers la penderie. Elle déteste cet endroit parce qu’il est imprégné de son odeur à lui. Catriona ouvre la porte et commencer a attraper ses vêtements pour les ranger soigneusement au fond de son sac. Elle n’a pas la force de tourner la page, mais elle n’a pas le choix. Elle ne lui fait plus confiance, elle a peur et elle ne ressent que le besoin de s’isoler, de s’éloigner. Ça semble plus saint. Plus saint que de le voir dans cet état qui ne lui ressemble pas. Si elle a peur, elle ne peut pas effacer si facilement les images de leur vie commune, elle n’a pas envie qu’il soit ainsi, à cause d’elle. À cause d’eux, mais elle est aussi perdue que lui, incapable de vivre correctement. Ce n’est pas à elle de l’aider. Elle n’en sait rien. Elle ne sait plus rien.