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+ je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv)

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MessageSujet: + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) EmptyMer 14 Jan - 7:05


Olivia & Sawyer

« Tu seras la plus éblouissante ce soir. Mon chauffeur passe te prendre chez toi à 18 heures. A tout à l’heure. » Je pose le petit billet sur un grand carton que je cache finalement dans le tiroir réservé aux effets personnels d’Olivia derrière son bureau de secrétaire puis file à mon étage pour rejoindre mes propres quartiers comme j’aime le dire. Mon assistant et meilleur ami est déjà là, en train de regarder mon planning de la journée. « Salut. Il faudra avertir mon chauffeur qu’il doit aller à cette adresse ce soir à 18 heures. » Je tends un petit billet à Ashton avec l’adresse d’Olivia mais je n’en dis pas plus. Mon ami prend le papier et le fixe pendant plusieurs longues secondes alors que je m’installe derrière mon bureau. « Sawyer… » Je le coupe en levant une main. « A quelle heure est mon premier rendez-vous de la journée Ash’ ? » Ashton apprécie Olivia, il sait faire la part des choses et comprends que même si maintenant la jeune femme ne vit plus dans le même monde que nous je l’aime quand même. Mais mon ami est très calculateur, c’est pour ça que j’adore l’avoir comme assistant. Sauf dans ce genre de situation. « Un gala où tu vas être remercié d’avoir contribué à l’énergie renouvelable de la ville ? C’est à ce genre de gala que tu veux être vu avec elle ? Alors que tu vas être gracieusement remercié et admiré par tous les invités ? » Je sors de la paperasse et attrape mon stylo pour bien faire comprendre à Ashton que je l’ignore. Il soupire dans mon dos. « Très bien. Mais viens pas te plaindre si ta chère Olivia se prend des remarques et des questions en pleine figure. » Je souris. « Je saurais lui remonter le moral t’inquiète pas pour ça. » Ashton laisse un lourd dossier tomber sur mon bureau et prend appui sur le meuble pour me fixer bien dans les yeux. Je suis à deux doigts de lui demander de me foutre la paix mais aucun de nous ne parle. On se contente de se fixer pendant une minute sans se lâcher puis Ashton se redresse et quitte mon bureau. Je pivote mon fauteuil face à la baie vitrée et observe la vue sur Memphis. Ni Ashton ni moi n’avons raison. Cette soirée où je compte m’afficher au bras de Liv est une sorte de roulette russe. Soit ça passe, soit ça casse…

18 heures. Je me tiens dans l’entrée de l’hôtel où le gala a été organisé pour remercier les donateurs qui ont contribué à l’installation de panneaux solaires sur les toits et les lampadaires de la ville. Je figure plus ou moins à la première place et je suis donc un peu l’invité d’honneur. Mais je m’en fiche complètement. A vrai dire, pour moi, ce gala c’est surtout l’occasion de voir Olivia et de marcher avec elle à mon bras. Je n’ai pas envie qu’on se montre ou qu’on se pavane, je veux juste profiter une fois, de pouvoir partager une de ces soirées avec elle. Elle a connu ça avant, quand son père était invité à des galas et que nos deux familles se retrouvaient là-bas pour boire une coupe de champagne et grignoter des hors d’œuvre – ce que j’appellerais plutôt des amuse-bouches. Bien sur, on était jeunes à ce moment là donc à part se cacher derrière les rideaux pour se moquer des gens, on ne participait pas vraiment. Elle mérite de retrouver un semblant de cette vie qui lui a été arraché. Liv est faite pour vivre la même vie que sa mère ; robes de grands créateurs, chaussures, bijoux, maquillage et coiffeur. Je peux lui offrir tout ça, j’en ai envie. Ce n’est qu’une goutte d'eau dans l’océan pour moi mais la jeune femme me résiste et pour le moment ça m’excite mais je sais qu’à un moment donné je ne lui donnerais plus vraiment le choix. Comme lorsque j’ai déposé une robe d’Elie Saab ce matin derrière son guichet.

L’appartement de Liv ne se trouve pas très loin de l’hôtel, je l’attends donc que dix minutes avant de voir la Jaguar de mon chauffeur s’arrêter devant l’entrée. Un petit sourire étire mes lèvres puis je rejoins la jeune femme pour lui offrir ma main lorsqu’elle descendra de la voiture.

© charney
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MessageSujet: Re: + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) EmptyJeu 15 Jan - 1:30


je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi

Elle avait immédiatement reconnu l'écriture qui ornait carton glissé dans ses affaires. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle avait grandi avec la main qui avait tracé ces mots, elle avait vu grandir son propriétaire et elle en était tombée amoureuse, des années plus tôt. Et quand bien même n’aurait-elle pas été son amie et sa maîtresse d’abord, elle restait sa secrétaire. Elle travaillait au milieu de ses notes du matin au soir. Bien sûr qu’elle connaissait son écriture. D’habitude, le lire amenait un sourire sur son visage. Elle l’imaginait écrire, à son bureau, avec cet air concentré qui lui rappelait le garçon têtu qu’elle avait rencontré à l’époque où il suffisait que sa meilleure amie refuse de lui prêter un feutre ou une poupée pour que leur amitié vole en éclat. Cette fois pourtant, Liv s’était immobilisée, sans rire ni sourire, tétanisée par ce qu’il voulait autant que par le paquet qui accompagnait le mot. Elie Saab bon sang. Elle aurait été bien incapable de savoir quelle émotion, la hâte ou de l’appréhension, était apparue en premier. La hâte d’abord peut-être, parce que la perspective de passer la soirée avec Sawyer la remplissait toujours d’une joie douce, malgré l’aspect récurrent de cet événement. L’appréhension ensuite, parce qu’il voulait paraître en public avec elle. En public, au beau milieu d’une société, d’un milieu qu’elle avait cessé de fréquenter douze ans plus tôt et qui savait tout à fait pourquoi elle avait disparu des garden parties. Sa gorge s’était serrée, son coeur avait tambouriné dans sa poitrine mais elle avait tenu bon. Elle avait apporté cafés et photocopies aux uns et aux autres toute la journée sans jamais flancher, sans trembler, sans jamais se départir de son sourire chaleureux. Elle pouvait surmonter ça ou en tout cas s’en convaincre.

Sa détermination s’était effondrée lorsqu’elle s’était retrouvée devant son placard vide, au milieu d’une multitude de vêtements étalés sur le sol sans ordre précis, Kendall allongée à plat ventre sur son lit, peu avant dix-sept heures trente. Sawyer ne tarderait pas et elle n’avait rien à se mettre. Rien qui soit à elle, s’entend. Finalement, cédant aux suppliques de Kendall, Liv avait passé la robe qu’elle avait trouvé sur son siège, ce matin, soigneusement enveloppée. Le sifflement admiratif de sa meilleure amie ne lui avait pas échappé et après un coup d’oeil au large miroir qui occupait tout un pan de mur de sa chambre, elle réalisa qu’elle ne pouvait décemment pas aller à ce gala dans une autre robe. D’une part parce que Sawyer se vexerait mais aussi parce qu’aucune de ses robes ne pouvait rivaliser avec celle-ci. Dieu que c’était agréable de toucher à nouveau un tissus pareil. Elle avait une nouvelle fois replongé dans ses souvenirs, des souvenirs agréables mais qui bientôt prenaient des allures de mensonges sitôt qu’elle se rappelait ce que son père avait fait. Elle n’appartenait plus au même monde que Sawyer à présent et elle avait beau l’aimer plus fort que de raison, elle savait qu’il lui faudrait avoir une petite discussion avec lui avant qu’il ne parvienne à lui faire encore oublier son prénom.

Tremblant autant d’excitation que peur, elle dévala finalement les escaliers de son immeuble sous le regard de l’une de ses voisines qui balayait le palier. Elle la connaissait vaguement et lui adressa un grand sourire qui fut accueilli par un regard dédaigneux et un murmure qui ressemblait à s’y méprendre avec une injure. Mais Liv ne la laissa pas piétiner ce qui lui restait de bonne humeur. Sawyer devait l’attendre d’ailleurs, aussi se dépêcha-t-elle de pousser la lourde porte d’entrée. Son sourire perdit un peu de son éclat lorsqu’elle réalisa qu’il n’était pas à l’intérieur de la voiture stationnée devant son immeuble mais son chauffeur la rassura, monsieur Caldwell l’attendait à l’hôtel. Liv hocha la tête, déglutit avec un peu de difficultés à l’évocation de l’hôtel en question qui semblait bien trop chic pour la fille qu’elle était devenue, et s’appliqua à se détendre contre le siège en cuir. Elle ne devait pas avoir peur. Sawyer serait là et avec un peu de chance, les gens ne la reconnaîtraient pas. Elle avait pris le nom de sa mère, elle n’était plus une adolescente de quinze ans et puis ils avaient eu le temps d’oublier. C’est ce qu’elle espérait en tout cas.

Son coeur rata un battement lorsque le véhicule s’arrêta, manifestement arrivé à destination. Elle inspira profondément, gênée par la boule qui lui bloquait la gorge, avant d’ouvrir la portière côté trottoir. C’était le moment ou jamais d’avoir un peu d’espoir et beaucoup, beaucoup de courage. Liv ferma les yeux une seconde, juste le temps de se motiver, puis elle tendit la main vers celle qui l’attendait pour l’aider à sortir, celle-là même qui lui avait tendrement écrit, quelques heures plus tôt. « Je, je suis contente de te voir » souffla-t-elle, les joues roses. De sa main libre, elle lissa machinalement le col de son manteau, effleurant sa mâchoire rasée de près, sans oser le regarder dans les yeux. Elle avait peur, peur de lui faire honte, peur que quelqu’un la reconnaisse et en informe le reste des convives, peur que cette réputation effraie Sawyer et l’éloigne d’elle. C’était égoïste mais elle aurait de loin préféré qu’il ne s’intéresse pas à la ville ni à son développement, qu’il ne s’intéresse qu’à elle et à elle seule. Mais au fond, Liv savait très bien qu’elle ne supporterait pas ça. Elle l’aimait comme ça, altruiste et mondain, même si ça signifiait devoir l’accompagner et sentir le poids de son passé écraser ses épaules.
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MessageSujet: Re: + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) EmptyJeu 15 Jan - 7:11


Olivia & Sawyer

Je sais que je prends un gros risques ce soir. D’une part parce qu’Olivia travaille pour moi et que les rumeurs de couloirs seraient donc véridiques et d’autre part parce que la nom de la jeune femme a été particulièrement sali par les activités illégales de son père il y a douze ans de cela. Elle ne m’en a jamais parlé et je ne lui ai jamais vraiment posé la question mais je suis quand même au courant à cause d’Ashton qui m’avait mis en garde il y a un an de cela. Et déjà à ce moment là je n’ai pas voulu l’écouter, préférant jouir d’avoir retrouvé celle qui me tient en haleine depuis mon plus jeune âge. Jusqu’à présent, c’était « facile » de se cacher, d’être sournois et tactique mais à partir de ce soir, tout va changer. Je sais que c’est quelque chose que Liv redoute, je sais qu’elle a peur de ce que les gens vont penser d’elle – pour autant qu’ils se rappellent d’elle – de moi et de nous. C’est vrai que je joue un peu avec ma carrière ce soir mais je m’en fiche. J’en ai déjà longuement parlé avec la jeune femme qui a toujours tout refuser jusqu’à présent. Mais je ne lui ai pas laissé le choix pour ce soir, ne voulant définitivement pas aller avec une de ces filles qu’Ashton me trouve toujours pour m’accompagner. C’est avec Olivia que je veux me montrer et j’espère qu’elle va m’honorer de sa présence, m’évitant ainsi de me retrouver seul à un gala.

Connaissant la jeune femme, il y a de fortes chances pour qu’elle me boude un peu. Elle n’aime pas quand j’utilise mon argent pour elle. Mais elle ne comprend pas que c’est ce qu’elle mérite. Elle est née dans ce monde et c’est dans ce monde qu’elle doit vivre. Et de préférence à mes côtés. J’attends impatiemment dans le hall de l’hôtel quand finalement, la Jaguar de mon chauffeur se gare à côté du trottoir. Je devance le voiturier qui s’apprêtait à ouvrir la portière arrière pour le faire moi même. Le jeune homme se recule et je lui souris même si ce n’est pas vraiment dans mes habitudes. Lorsque je suis là pour « affaires » j’ai tendance à me montrer comme celui que je suis derrière mon bureau ; froid, calculateur et un peu trop dur avec mes employés. Mais la présence de Liv va tout changer. J’ouvre la portière et la jeune femme accepte ma main, l’aidant ainsi à sortir du véhicule. Mes yeux s’attardent sur sa silhouette avant de faire signe à mon chauffeur de partir. « Aucune invité n’arrive à ta cheville ce soir. » dis-je avec un sourire rassurant car je me doute que la jeune femme est nerveuse de se montrer dans cette tenue après tant d’années. Elle tire sur le col de mon manteau pour le placer correctement et je ne la quitte pas des yeux pendant qu’elle me fait comprendre qu’elle cache sa nervosité derrière ce geste. « Il me tarde de me montrer le plus chanceux ce soir. » Je l’embrasse sur la joue, préférant garder nos baisers plus romantiques lorsque nous sommes que les deux. Je pivote et nous montons les marches qui mènent à l’entrée de l’hôtel. A l’intérieur, un jeune homme en queue de pie nous demande nos noms. Je me permets de répondre ; « Caldwell et Webster. Pour le gala de remerciements. » L’employé hoche la tête et nous fait signe de le suivre dans les couloirs. Je serre un peu le bras de Liv contre le mien pour lui montrer que je suis là et nous pénétrons dans une immense sale de réception redécorée avec goût et raffinement. Il y a passablement de monde, ayant préféré arriver plus tard que les autres pour passer un peu plus inaperçu même si bien sur, deux ou trois regards se tournent vers nous. J’attire Liv vers la table des petits fours et un serveur s’approche de nous avec un plateau rempli de flûtes de champagne. Je lâche le bras de ma douce pour lui donner son verre et prends le mien. « A nous. » murmurais-je près de l’oreille d’Olivia avec un petit sourire en coin. Nous buvons une gorgée de ce délicieux champagne et continuons notre tour de salle. Plusieurs invités me saluent mais c’est finalement le maire qui décide de venir nous taper la discussion. « Monsieur le Maire. » dis-je en serrant la main qu’il me tend. « Ah ! Monsieur Caldwell. Notre invité d’honneur non-officiel. Et Mademoiselle… ? » « Je suis impoli excusez-moi. Webster, Olivia Webster. » dis-je pour rattraper mon erreur de ne pas avoir présenté la jeune femme de manière spontanée. « Vous êtes ravissante Mademoiselle Webster. Caldwell est un chanceux ! » Il rigole, je souris en coin. « Allez, je vous revois tout à l’heure, amusez-vous bien les enfants. » Nous le saluons et le Maire prend congé de nous. Je bois une nouvelle gorgée de champagne avant de m’approcher de Liv, une main autour de ses hanches pour la garder près de moi. « Tu me rends extrêmement fier et présentable ce soir. Merci d’avoir accepté. » Je lui souris une nouvelle fois avec toute la tendresse que je peux avoir. « Tu ne t’ennuies pas trop ? Ces soirées c’est beaucoup de blabla mais une fois que le discours aura été prononcé, ils seront tous trop pompettes pour remarquer qu’on s’éclipse. Je t'ai réservé une petite surprise pour tout à l'heure...»


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MessageSujet: Re: + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) EmptyVen 16 Jan - 14:02


je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi

Il avait toujours su quoi dire, quoi faire pour la mettre à l'aise et ce soir, il le prouvait encore. Un élan de courage la submergea lorsqu'elle sentit passer sur elle son regard admiratif. Les joues légèrement roses, elle baissa un peu la tête devant le compliment qu'il lui offrait, une fois de plus, avec une sincérité désarmante. « Merci » murmura-t-elle lorsque ses lèvres effleurèrent sa peau. Un léger frisson la parcourut et son sourire s'élargit. Non elle n'était pas là pour le faste du gala ou l'envie d'être vue, non. Elle était là pour Sawyer, parce qu'il la voulait à ses côtés. Elle n'en avait pas douté jusque-là mais le sentir la rassurait. La moindre des choses était donc de se montrer brave. Tout allait bien se passer. Elle lui emboîta donc le pas dans les escaliers, sa main dans la sienne, tandis que la voiture repartait. Son cœur battait la chamade et leurs noms, mis côte à côte, tombant de sa bouche lorsqu'on les lui demanda après avoir pris leurs manteaux, n'étaient pas pour la calmer. Fut un temps où elle aurait rêvé de n'en entendre qu'un et étrangement ce soir, l'espace d'une seconde, elle aurait préféré que ce soit le cas. Cette pensée s'effaça vite de son esprit lorsqu'il prit son bras, effleurant du même temps le tissu léger de sa robe. Une robe qu'il lui avait offerte. Une robe qu'elle n'aurait pas été capable d'acheter sans économiser pendant plusieurs années au moins. Un rappel, donc, de sa situation.

La gorge sèche, Liv le suivit sans rien dire, éblouie par la salle de réceptions et les invités. Elle avait oublié à quel point ce monde-là pouvait être élégant, raffiné, et elle avait presque l'impression d'en faire partie à nouveau, dans toute cette dentelle qui lui couvrait le dos. Sawyer avait cet effet-là, de lui donner la sensation d'être une vraie princesse. Pas à cause de son argent, non, mais parce qu'il l'entourait d'attentions toutes plus touchantes les unes que les autres au quotidien, lui donnant la délicieuse impression d'être la personne la plus importante qui soit. Une sourire, ce sourire qu'elle ne réservait qu'à lui, flottant sur ses lèves, elle prit délicatement la coupe qu'il lui tendait sans jamais le lâcher des yeux. Elle crut que son coeur allait bondir hors de sa poitrine en l’entendant porter un toast. Les yeux brillants d’émotion, elle leva à son tour son verre et acquiesça. Elle aurait été bien en peine de dire quoi que ce soit. A part je t’aime peut-être mais un pareil aveu lui faisait peur. Il était synonyme d’abandon total, de la disparition de toute barrière, de toute réserve et elle n’était pas prête à se dénuder ainsi. Pas encore, pas maintenant.

Leur félicité ne dura qu’un court instant et c’est presque à contrecoeur que la jeune femme suivit son compagnon au milieu des invités. Elle en connaissait la plupart mais elle était parvenue jusque-là à éviter de croiser le regard de qui que ce soit. Toute sa vie durant, on lui avait répété qu’elle avait les yeux de son père et si elle savait que ces gens-là n’étaient pas particulièrement physionomiste, elle préférait ne pas trop pousser sa chance. Aussi gardait-elle la tête légèrement baissée, son regard revenant souvent sur Sawyer. Parfois, elle avait encore du mal à réaliser qu’il était là, à nouveau dans sa vie. En postulant pour son agence, elle n’avait pas vraiment réfléchi à ce que travailler à ses côtés impliquait réellement et elle n’avait pas non plus prévu de retomber dans ses bras. Pas vraiment. Sans doute l’avait-elle espéré, secrètement, mais à l’époque, c’était un rêve qui lui avait paru aussi irréalisable qu’un retour en arrière, à son ancienne vie. Et pourtant, il était là, il la voulait près de lui, il ne lâchait pas son bras.

Un homme vint à eux et Liv le reconnut immédiatement. Elle avait voté pour lui, après tout, et se sachant en présence d’une personnalité importante, elle se redressa instinctivement. Comme quoi les vieilles habitudes étaient difficiles à effacer. Un grand sourire, vestige de son éducation, éclaira son visage lorsque le maire posa les yeux sur elle. « Merci monsieur » souffla-t-elle, avec la désagréable sensation de se sentir observée. Bien sûr qu’on la regardait. Elle n’était pas seulement face au maire, elle était au bras de Sawyer. Elle jeta un coup d’oeil aux invités qui les entouraient et très vite, les têtes se détournèrent. Mais elle pouvait encore entendre chuchoter et devant les regards en coin qu’on lui lançait, Liv devina que certains l’avaient probablement reconnu ou pensaient la reconnaître. Elle se crispa et sa main libre, tremblante, se resserra sur sa coupe de champagne. C’était précisément ce qu’elle avait redouté et si elle s’était imaginée capable de faire face, elle n’en était plus très sûre à présent.

Le bras de Sawyer se referma sur sa taille et elle se retourna immédiatement vers lui, croisant son regard chargée d’affection. Sa panique faiblit un peu, sans toutefois disparaître tout à fait, malgré les mots et le sourire réconfortants qu’il eut pour elle. Liv aurait aimé lui dire qu’il allait le regretter demain, lorsque ses amis lui diraient qu’ils avaient reconnu la fille de Carter, la fille du criminel. Elle avait beau avoir abandonné le nom de son père et coupé les ponts avec lui, ça ne changeait rien. Elle restait sa fille et s’ils n’avaient pas encore abordé le sujet avec Sawyer, cette soirée allait les obliger à avoir cette discussion. Lorsqu’il apprendrait la vérité.. oh, non, elle ne pourrait faire face au dégoût qu’elle lirait dans ses yeux. Elle n’avait peut-être rien à voir avec les trafics de son paternel et ne partageait en aucun cas son opinion sur le peu de valeur de certaines vies humaines, mais elle savait très bien qu’on l’associerait tout de même à lui. Sawyer, comme les autres. « Sawyer, je… je préférerais que tu me ramènes après. Je… je n’aurais pas dû venir » parvint-elle à murmurer dans le creux de son cou, fuyant à tout prix son regard. Il allait poser des questions, chercher à savoir pourquoi mais comme toujours, elle donnerait des réponses évasives, éluderait pour ne pas avoir à avouer qu’elle était la fille d’une pourriture.

Dans son dos, les murmures cessèrent un instant et tous les regards se posèrent sur le maire qui tenait encore à la main la petite cuillère avec laquelle il avait fait tinté son verre pour attirer l’attention de ses invités. Liv n’écouta pas ou peu et manqua de sursauter lorsque la salle toute entière posa les yeux sur eux. Figée, elle n’osa pas respirer avant de réaliser que le maire venait de remercier chaleureusement Sawyer pour son investissement et son soutien à la ville et sa mairie. Elle laissa échapper un discret soupir de soulagement quand les invités eurent enfin reporté toute leur attention sur le maire. « Tu devrais rester, dit-elle à Sawyer une fois le discours terminé, oui, reste. Je vais prendre un taxi. Je ne me sens pas très bien et cette soirée est importante pour toi. Je te verrai… lundi, au bureau » Elle tenta de sourire, sans y parvenir vraiment et fit volte-face, sentant sa volonté faillir. Elle ne voulait pas le laisser, pas du tout mais elle n’avait pas le choix. Pour sa réputation à lui, pour son orgueil à elle, il fallait qu’elle parte. Elle traversa la vaste salle de réception aussi vite que le lui permettaient ses escarpins, déposant au passage sa coupe à moitié vide sur le plateau d’un serveur qu’elle manqua de bousculer. Elle ne s’arrêta qu’une fois à l’extérieur de l’hôtel, au milieu des escaliers, où ses sanglots la rattrapèrent. Comment avait-elle pu être aussi bête ? Bien sûr qu’on l’avait reconnu. Les gens n’avaient probablement pas oublié le scandale qui avait éclaboussé sa famille. Douze ans s’étaient écoulés, certes, mais les gens se rappelaient encore de son visage. Elle avait surestimé sa capacité à faire face et malgré son grand self-control, Liv laissa les larmes rouler sur ses joues. Il fallait qu’elle appelle un taxi, qu’elle s’en aille mais il lui fallait surtout une minute de calme, une minute pour laisser la honte et les regrets passer avant de tout ravaler.
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MessageSujet: Re: + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) EmptySam 17 Jan - 6:51


Olivia & Sawyer

Je suis fier comme un paon, je ne le cache pas. Je ne peux que l’être ; je me montre présent à cette soirée avec la plus belle femme de Memphis. Je suis sûr de faire des envieux ce soir mais Olivia n’est qu’à moi et je jubile intérieurement que tout le monde le sache. Non, je ne suis pas un cœur à prendre et non, Liv non plus n’est pas célibataire.  Cette fois, je veux que tout le monde le sache et je veux qu’elle soit à mes côtés. Cette soirée pèse lourd sur nos épaules et j’espère sincèrement que tout se passera pour le mieux. Lorsque je retrouve ma chère et tendre devant l’entrée de l’hôtel, j’ose lui offrir un baiser sur la joue même si j’en aurai aimé davantage. Elle est tout simplement à couper le souffle et je ne suis pas de ces hommes à avoir honte de l’avouer. Je le fais savoir à la jeune femme et je la rassure du mieux que je peux en la sentant tremblotante contre moi. Cette soirée est peut-être plus importante pour Olivia que pour moi mais à deux, on peut tout traverser. On fait notre entrée dans l’hôtel puis dans la salle des fêtes. Les invités ont tous sorti leur plus belle tenue et les femmes leurs plus beaux bijoux. La salle a revêtu sa plus belle décoration et bien que les petits fours n’ont pas l’air très consistant, ils paraissent quand même délicieux. Le champagne est à la hauteur de ce que j’attendais et pour le moment, tout se passe pour le mieux. Nous nous échangeons quelques regards complices avec Liv, si bien que je suis un peu surpris quand le Maire vient à notre rencontre. Je ne me démonte pas pour autant, présentant Liv au vieil homme. Ce dernier prend congé de nous et je sens immédiatement ma douce se crisper à côté de moi. J’essaie de la rassurer en lui disant qu’on pourra filer en douce après le discours et que je lui réserve même une petite surprise mais elle ne semble pas entendre. Elle me regarde mais je vois bien que son regard est comme absent, perdu. « Olivia ? » Et ce que je craignais arriva… Liv regarde autour de nous et bien entendu, quelques chuchotements et quelques regards loin d’être discrets se sont tournés vers nous. Je resserre un peu mon bras autour de sa taille pour lui faire comprendre que je suis là et qu’elle ne doit pas faire attention aux autres mais je crois que j’échoue lamentablement. Je n’écoute même pas le discours du Maire et je ne fais même pas attention à ses remerciements qui me sont visés. Tout ce qui m’importe c’est Liv et le fait qu’elle m’abandonne au milieu de la salle des fêtes. Je reste interdit quelques secondes, incapable de bouger. Mais heureusement, il ne me faudra pas plus longtemps pour traverser la salle et suivre Olivia. Je la perds de vue au détour d’un couloir mais la retrouve une minute plus tard, assise sur les marches devant l’hôtel. Je m’avance lentement vers elle, retirant ma veste de costard en même temps. Je lui dépose le tissu sur les épaules et m’asseye en silence à côté d’elle. Je connais Olivia depuis que nous sommes enfants, je connais ses réactions et là, je sais qu’elle veut juste souffler un peu seule alors je me tais, je ne dis rien. Je baisse la tête et fixe mes chaussures, déçu de la tournure de cette soirée. Ma réputation en a pris un coup. Je peux déjà lire les titres des journaux de la ville… « Sawyer Caldwell, abandonné par sa belle au milieu d’un gala qui lui était plus ou moins réservé. » Liv ne se rend probablement pas compte que c’est en ayant agi de cette manière qu’elle a attiré l’attention sur nous. Bien sur, les gens nous regardaient mais pas seulement parce qu’ils l’ont peut-être reconnue, ils nous regardaient parce qu’on était beaux, qu’on présentait bien et que le Maire parlait de moi durant son discours. Si elle avait gardé son sang froid, on aurait pu s’éclipser juste après le discours et personne n’aurait rien remarqué. Là, j’ose imaginer les ragots et rumeurs qui grossissent dans la salle des fêtes. Au bout de plusieurs minutes de silence je sors mon téléphone portable et envoie un message à mon chauffeur pour qu’il vienne reprendre Olivia même si elle était sensée rentrer avec moi. Je range mon appareil et me lève des marches. « Prépare toi à avoir une tonne de questions te tomber dessus à partir de lundi. Une jeune femme qui abandonne Sawyer Caldwell en plein gala, ça ne va pas passer inaperçu… » Je me penche en avant et dépose un baiser sur le sommet de la tête de Liv puis tourne les talons pour aller demander les clés de la Bentley au voiturier. Je suis abattu et profondément humilié. Je ne comprends pas pourquoi au lieu de s’accrocher à moi, Liv a fait exactement tout le contraire. C’est maintenant que les gens vont colporter dans notre dos, c’est maintenant que ma réputation va en pâlir alors qu’avant, tout le monde nous admirait, main dans la main.


© charney
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MessageSujet: Re: + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) EmptyLun 26 Jan - 17:06


je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi

Elle n’aurait peut-être pas dû fuir, pas comme ça, pas si vite mais Liv n’était pas certaine qu’elle aurait pu supporter de rester plus longtemps sous le regard de ces gens. Les entendre murmurer dans son dos, sentir leurs yeux s’attarder sur elle et oh, c’est la fille de, oh mais oui, c’est ça, que fait-elle ici et avec Caldwell en plus, comment ose-t-elle se montrer après ce que son père a fait. Elle avait passé des semaines, pire, des mois à raser les murs chaque fois qu’il fallait aller faire deux courses à l’épicerie du coin, priant pour ne pas croiser le chemin d’un ancien associé de son paternel ou une amie de sa mère. Elle avait appris à se fondre dans la masse, à devenir invisible et ce soir, elle avait dû retourner dans la lumière. Elle n’en voulait pas à Sawyer, non, ce n’était pas de sa faute. Il l’avait toujours traitée comme une princesse, il ne lui voulait aucun mal mais n’avait-il pas imaginé une seule seconde que cette soirée tournerait au désastre ? Il savait pour son père, Liv en était certaine, même s’ils n’avaient jamais vraiment abordé le sujet. Il savait et contre toute attente, il voulait encore d’elle. Elle aurait pu faire un effort. Non. Elle aurait dû se préparer à tout ça, aux chuchotements, aux regards lourds de sens. Elle était arrivée en imaginant naïvement qu’on ne la reconnaîtrait pas, qu’on ne lirait pas dans ses yeux toute la culpabilité de son père. Comment avait-elle pu être aussi bête ?

Elle sursauta en sentant une veste tomber sur ses épaules. Ravalant ses larmes, prête à rassurer la bonne âme qui l’avait rejointe, elle leva la tête et tenta d’esquisser un sourire. Sa bouche ne suivit pas le mouvement et elle se crispa, découvrant Sawyer à ses côtés. Les larmes revinrent, plus forte, comme une vague qu’elle ignorait comment dompter. De nouveau, elle baissa la tête, les yeux rivés sur ses mains qui tremblaient doucement sur le tissu sombre de sa robe. Il allait rompre, c’était certain. C’était ce qu’il avait de mieux à faire de toute façon, pas vrai ? Comment avait-elle pu imaginer qu’ils pourraient reprendre leur histoire là où ils l’avaient laissé, après tant d’années ? Après tout ce qui était arrivé ? En silence, elle se prépara au pire, s’appliquant à réguler sa respiration, à retenir les larmes qui coulaient sur ses joues sans discontinuer. Elle discernait à peine les marches autour d’eux mais il fallait que ça cesse, il fallait qu’elle soit forte. Elle accepterait sans rien dire, elle disparaîtrait. Elle savait faire ça, elle l’avait déjà fait douze ans plus tôt. Elle pourrait le faire encore une fois.

Le temps semblait s’être arrêté mais bien vite, Sawyer se leva. C’était le moment. N’osant pas lever la tête, la jeune femme resta immobile. Il fallait pourtant qu’elle bouge, qu’elle ose le regarder. Mais au lieu des mots qu’elle attendait, de la rupture qu’elle redoutait, c’était, quoi, de la déception qu’il lui offrait ? Oh god. Elle mit une bonne minute à enregistrer ce qu’il lui avait dit, le laissant l’embrasser sans piper mot. Ce n’est que lorsqu’il remonta les marches que Liv réalisa enfin. Elle se releva, les poings serrés sous la veste qu’il avait déposé sur ses épaules. « Ce n’est pas ça que les gens vont dire, Sawyer, répliqua-t-elle d’une voix plus dure qu’elle ne l’avait imaginé, ce dont ils vont se souvenir, c’est que tu m’as amené, moi, ici, ce soir. Tu ne comprends pas ? Tu n’as pas vu la manière dont ils nous regardaient, dont ils me regardaient ? » Elle le rejoignit en quelques enjambées, sous le regard gêné du voiturier qui détourna très vite la tête. « Les gens parleront de toi comme de l’imbécile qui a osé amener la fille d’un criminel à l’un de leurs précieux galas ! Je ne veux pas, je… je ne veux pas de ça pour toi. Tu ne mérites pas ça » Sa voix tremblait à présent et elle détestait ça, cette faiblesse. Les sourcils froncés, le menton tremblant, elle ferma les yeux. Ce n’était pas sensé se passer comme ça, se terminer comme ça. Elle ne voulait pas que ça se termine, ni comme ça, ni autrement. Jamais. « On ne peut pas… je… je t’aime et je… je n’aurais pas dû revenir dans ta vie. Tu mérites tellement mieux que ça Sawyer » D’une main, elle essuya le reste de ses larmes et tenta de lui offrir un sourire. Il lui avait donné tant depuis un an et elle voulait garder tout ça, ne rien changer mais ils ne vivaient pas dans une bulle. Les gens, autour d’eux, finiraient par jaser et elle l’admirait trop, l’aimait trop même, pour le laisser entâcher sa réputation en la fréquentant. Elle pouvait presque entendre Kendall lui faire un sermon parce qu’au fond, elle savait qu’elle ne faisait que se réfugier derrière des prétextes, des excuses. La vérité, c’est qu’elle n’était pas assez forte pour faire face et trop fière pour le laisser l’épauler.


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MessageSujet: Re: + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) + je n'ai pas envie de parier sur la probabilité du bonheur sans toi (liv) EmptyMer 28 Jan - 8:23


Olivia & Sawyer

De l’extérieur, mon expression ne trahit pas ce que je ressens vraiment. J’essaie de rester calme parce que m’énerver ne va mener à rien. Le but n’étant pas de braquer Liv ni d’attirer les paparazzis. Ca ferait une belle couverture ça ; Sawyer Caldwell s’engueule avec sa petite-amie devant un grand hôtel de Memphis… Et puis, je crois que je suis de toute manière trop abattu pour m’énerver. J’en viens à regretter la Liv que j’ai connu quand on était gosses, celles qui souriait tout le temps, qui faisait tourner la jupe de sa robe en rigolant, celle qui se fichait pas mal des gens autour d’elle. La Liv que j’ai en face de moi n’est plus qu’une épave, une belle épave mais une épave quand même. Qui se cache derrière des prétextes stupides parce que c’est plus simple que d’affronter le monde. Et ça me déçoit grandement. Elle leur donne exactement ce qu’ils veulent ; c’est ce qu’ils attendent, qu’elle soit mal à l’aise et qu’elle fuie et elle leur a donné raison. Je ne peux rien faire pour changer ça. Si elle a envie de continuer à vivre comme ça, c’est à elle de voir.

Je reste doux et aimant jusqu’au bout parce que bordel, je l’aime. Je l’aime comme un fou. Je l’aime depuis que j’ai critiqué son foutu bouquet de fleurs lorsqu’on avait sept ans. Je l’ai aimé en grandissant, en devenant des adolescents et même quand elle est partie, j’ai continué à l’aimer. Je l’aime toujours même si on ne fait plus partie du même monde et qu’elle refuse obstinément que je l’accueil comme avant dans ce monde de paillettes et de voyages à l’autre bout de la planète. J’envoie un message à mon chauffeur pour qu’il vienne devant l’hôtel pour ramener Olivia chez elle. Une fois qu’elle sera partie, j’irai annuler la réservation que j’ai fait pour qu’on puisse passer le reste de la soirée tout les deux, puis je rentrerai chez moi. Seul. Et le pire dans tout ça, c’est que même si c’est de sa faute, je ne peux pas me résoudre à lui crier dessus, à lui en vouloir. Je suis tout simplement trop abattu. Je me lève lentement des marches et l’embrasse sur le front pour qu’elle comprenne que je l’aime. Je ne sais pas du tout ce que l’avenir nous réserve désormais mais je l’aime. Et si elle réfléchit un tout petit peu, elle comprendra que dans le fond, c’est tout ce qui compte. Je monte les quelques marches qui me séparent de l’entrée de l’hôtel mais la voix d’Olivia brise le silence. Je me retourne pour lui faire face mais je n'écoute même pas vraiment ce qu'elle dit. C’est toujours le même discours, toujours les mêmes peurs. Rien que je ne puisse faire de plus. Olivia est trop bornée pour regarder autre chose que son passé. Je ne peux pas le faire à sa place. Je la laisse terminer, sa dernière phrase me faisant sortir de mes gonds. Ses paroles sortent tout d’un droit d’un film mélodramatique et je sais ce qu’elle attend que je lui réponde. Mais je ne lui ferais pas ce plaisir. « Je ne crois pas que tu sois en mesure de décider à ma place Olivia. Tu ne peux pas penser à ma place d’accord ? » Je m’approche quelque peu. Olivia aimerait que je lui accorde le fait qu’on est peut-être plus faits pour être ensembles à cause des quelques regards qui se sont tournés vers nous dans la salle des fêtes. Mais je ne le lui accorde pas du tout. Si on en est là où on en est maintenant, c’est à cause d’elle et de son obsession pour son nombril. Je m’approche d’elle de quelques pas. « J’ai jamais abandonné pour toi. Même quand on était gamins, quand on est allé au bar de promo ensembles, quand tu as disparu. Je n’ai jamais abandonné. Le problème c’est que si ça ne va pas dans les deux sens, je ne peux rien faire de plus. Tu aurais pu rester en contact, tu aurais pu m’écrire ou venir me voir quand vous avez dû quitter votre maison dans notre quartier, mais tu ne l’as pas fait et ce soir, tu as de nouveau fui, donnant raison aux gens dans cette fichue salle. C’est comme ça que tu veux mener ta vie ? Fuir ? M’abandonner à chaque fois ? Me repousser ? Bien. Qu’est-ce que je peux y changer, de toute manière tu n’en feras qu’à ta tête. Mais n’ose plus jamais me regarder dans les yeux et me dire ce que je devrais faire. Si j’ai envie de me présenter à une soirée de gala avec toi à mon bras, je vais le faire et je vais même le faire fièrement. Si j’ai envie que tout le monde sache que je suis avec Liv Webster, c’est parce que moi je l’assume. Mais je ne peux pas l’assumer pour toi. » Derrière la jeune femme, mon chauffeur vient d’arriver. Il sort de la Jaguar et ouvre la porte passager. Derrière moi, le voiturier me tends les clés de ma Bentley. Je regarde Olivia durant plusieurs longues secondes, j’essaie de scanner son esprit mais je crois qu’on sait tout les deux quelles décisions elle va prendre.  

© charney
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