Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ Depuis quelques temps Aédan voulait remonter la pente. Elle s’était trop longtemps laissée aller à faire n’importe quoi. Boire tous les soir, aller danser dans les boites de nuit, draguer tout ce qui bougeait. Elle ne voulait plus. La honte qu’elle ressentait en y pensant la mettait réellement mal à l’aise. Son père l’aurait reniée s’il avait été là. Aujourd’hui, c’était James qui subissait ses humeurs. Il avait été adorable avec elle alors que la plupart des gens aurait baissé les bras et l’aurait mise dehors. Assidue en cours, la demoiselle tentait de reprendre sa vie en main. La photographie lui permettait de s’évader, elle avait failli tout gâcher avec ses bêtises et ça la rendait folle. Elle voulait aller bien, plus que tout. Rendre son père fier. Aédan savait qu’il ne verrait rien. La vie après la mort, elle n’y croyait pas. Mais malgré ça, elle avait envie de l’imaginer quelque part non loin d’elle à la regarder, à veiller sur elle. Ça lui faisait du bien et l’aidait à avancer. Aédan ne pouvait plus continuer à faire n’importe quoi. Son avenir était en jeu et elle ne voulait pas regretter d’avoir tout gâché.

Ce soir là, Aédan avait fini son cours un peu en retard. Son bus lui était littéralement passé sous le nez. Il pleuvait à torrent et n’avait évidemment pas pris son parapluie. Toute dégoulinante, elle pesta contre elle même tout en s’abritant sous l’arrêt de bus. Si elle avait mis ses baskets, elle aurait pu courir et attraper ce foutu bus. Mais elle avait hésité et opté pour des talons. Sur le coup, ça l’énerva uniquement d’attendre vingt minutes pour le prochain passage. Mais si elle avait su que louper son bus aurait été une erreur, elle aurait sûrement mis les baskets le matin même. Ça elle n’en était pas encore consciente.

En passant devant elle en voiture, un de ses amis lui proposa de la ramener ce qu’elle accepta immédiatement. Aédan détestait attendre et elle était trempée. Le temps catastrophique n’arrangeait rien à la circulation durant l’heure de pointe. Pourtant, sa mauvaise humeur s’était envolée, elle serait bientôt chez elle et c’était tout ce qui importait.

Aédan avait tort. Les yeux rivés sur son téléphone, elle pianota rapidement un sms pour James. « J’ai loupé mon bus mais un ami me ramène, je serai à l’appart dans pas longtemps. » Elle préférait le prévenir du moindre changement de plan. L’idée qu’il puisse penser qu’elle recommençait ses bêtises l’horrifiait. Alors, si elle venait à rentrer tard, elle le prévenait pour qu’il ne s’imagine pas qu’elle ait pu retomber dans ses mauvaises habitudes. Le message envoyé, la jeune femme releva le visage avant de voir une voiture se déporter vers eux. Tout fut si rapide. Son ami essaya de dévier la trajectoire mais ne put éviter le conducteur qui venait vers eux. Aédan ne se rendit pas vraiment compte du choc, elle perdit connaissance aussitôt.

A l’hôpital, les médecins l’opérèrent. Elle s’en était sortie avec une fracture du tibia-péroné, quelques côtes cassées et un traumatisme crânien. James fut appelé directement étant à présent la personne à contacter en cas d’urgence. Elle avait même écrit son numéro et son nom sur un papier qu’elle avait mis dans son portefeuille. Il avait remplacé celui de son père.

Grognant faiblement, la jeune femme se réveilla doucement. Tout son corps était engourdi. Sa tête lui faisait mal et elle n’arrivait pas à se situer. Elle était perdue. Ses yeux finirent par s’adapter à la lumière dans la pièce et s’accrochèrent à ceux de quelqu’un. Un instant, elle fronça les sourcils. James ? Que faisait-il dans sa chambre ? Son visage semblait fatigué, paniqué même. « Tu me regardes dormir maintenant... ? » fit-elle faiblement, ouvrant vraiment les yeux. Cette pièce n’était pas sa chambre. Soudain, tout lui revint. La voiture. L’accident. « Il… s’est passé quoi ? » Fronçant le nez, elle constata que son mollet était plâtré. « Ah, super ! » Ca aurait pu être bien pire, évidemment. « Comment va mon pote ? » Il s’en était sorti lui aussi avec quelques blessures. Ils avaient eu de la chance. « Hey, fais pas cette tête » murmura-t-elle à James qui semblait vraiment inquiet. La jeune femme ne s’était pas rendu compte qu’elle était restée quelques jours dans le coma.
✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ James, il a cette impression que son sang s’était glacé dans ses veines lorsqu’il avait reçu cet appel de l’hôpital. Aédan avait eu un accident. Il n’avait pas pris le temps de ne rien demander et a filé du boulot pour s’y rendre, allumant les gyrophares au passage. Cette foutue impression de retomber dans le passé lorsqu’il a eu l’appel pour sa femme et qu’elle a fini par s’éteindre après quelques jours passés dans le coma. La peur qui le ronge de l’intérieur depuis trois jours, parce qu’elle n’a pas encore ouvert les yeux. Les médecins tentent de le rassurer en disant que tout va bien, mais c’est plus fort que lui. Il ne supporterait pas de la perdre aussi, parce qu’il n’aurait pas pu tenir cette promesse qu’il a faite à James et parce qu’elle fait partie de sa vie depuis des mois. Il a de plus en plus de mal à imaginer sa vie sans la brune. Ça n’a rien de simple entre eux et il a l’impression que c’est de pire en pire. Surtout depuis de baiser. Ça fait pourtant quelques semaines qu’elle se comportait mieux, qu’elle rentrait plus tôt et qu’elle semblait reprendre un peu de teint. Plus de sommeil. Moins de temps à se bourrer la gueule.

Il n’a pas quitté son chevet depuis qu’elle s’y trouve, malgré les conseils des infirmières et de ses collègues. Il n'en a franchement rien à foutre de ce que les autres peuvent dire, il n’a simplement pas envie de partir. James, il attend qu’elle ouvre les yeux. Ça le rend fou. Qu’elle soit dans le coma. Il y a trop de gens qui sont morts sous ses yeux, il n’a pas la moindre envie que ça lui arrive une fois de plus. James, il passe sa paume contre son visage et avale une gorgée de son café qui traîne sur la petite table près du lit de la demoiselle. Elle bouge. « Tu me regardes dormir maintenant... ? » Lorsqu’il entend sa voix, qu’il voit qu’elle ouvre les yeux, il se sent soulagé. James, il a cette impression qu’il peut respirer à nouveau. Ses lèvres s’étirent en un simple sourire et il approche se chaise du lit. « Il… s’est passé quoi ? » Il est crevé James, complètement vidé. « Tu as eu un accident.» Sa voix est bien plus douce que la majeure partie du temps lorsqu’il s’adresse à elle. James, il a eu la peur de sa vie. Une fois de plus et maintenant, il est clairement soulagé. « Comment va mon pote ? » James, il s’en fou un peu de son ami, mais il se doute que c’est important pour elle. « Il est sorti hier.» Il hausse simplement les épaules. Il ne sait pas comment réagir. Ca la rendu complètement fou de le voir dans cet état. « Hey, fais pas cette tête » Il baisse les yeux sur le sol et fini par lever sa main pour la poser contre celle de la jeune femme. « Ça fait trois jours que tu es dans le coma Aédan, je n’aurais pas supporté le fait de te perdre aussi.» Un souffle. Il dit ce qui hante le fond de ses pensées. Sa main se détache rapidement de celle de la jeune femme. James, il n’arrive pas à savoir ce qu’il veut en présence de la jeune femme. Elle reste jeune, trop jeune pour qu’il soit attiré par elle. Elle reste la fille de Miles. Ça fait trop de choses qui les séparent. « Ca me replonger dans les mauvais souvenirs, ma femme est morte pendant son coma.» Il n’aime pas parler. De ça. De sa vie. Ça le rend instable et ça fait toujours aussi, mais il se sent incapable de ne pas parler et elle a clairement vu la peur dans le fond de ses iris pour lui dire de changer de tête. Il a eu peur. James, il ne peut simplement pas le nier.
✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ Le réveil était étrange. Aédan ne réalisait pas du tout dans quelle situation elle était. D’abord, elle avait cru que James était dans sa chambre à l’observer dormir. Cette idée lui avait plu. Même si elle n’était restée qu’une seconde à peine, son cœur avait loupé un battement et son sourire s’était agrandi. Seulement, l’inquiétude qu’elle avait pu lire dans ses yeux l’avait vite ramenée à la réalité. La pièce dans laquelle ils se trouvaient ne ressemblait pas du tout à sa chambre. Un blanc fade, une odeur reconnaissable parmi d’autres. L’hôpital. « Tu as eu un accident.» La jeune femme se souvint rapidement. Son bus qui était parti sans elle, son ami qui avait proposé de la raccompagner. Et cet accident. Les circonstances restaient complètement floues mais elle se souvenait du choc. Et, en regardant son corps, elle comprit vite qu’elle n’était pas sans séquelles physiques. Aédan se sentait engourdie et le plâtre sur sa jambe lui montrait l’étendue des dégats. La jeune femme ne put qu’être soulagée. Ses blessures ne semblaient pas graves. Directement, elle s’inquiéta pour son ami qui, d’après James, était déjà rentré chez lui. La jeune femme sourit directement. Elle était heureuse qu’ils s’en soient tous les deux tirés avec des blessures superficielles. Oui, pour elle, une jambe dans le plâtre n’était pas grave. Ca aurait pu être tellement pire. Pourtant, James semblait particulièrement inquiet. Ça troubla la jeune femme un peu plus qu’elle ne l’aurait voulu. Mais au fond, ça lui plaisait. Elle se rendait compte qu’elle comptait vraiment pour lui.

« Ça fait trois jours que tu es dans le coma Aédan, je n’aurais pas supporté le fait de te perdre aussi.» Abasourdie, la jeune femme fixait James. Elle ne savait pas ce qui la choquait le plus dans les mots de son ange gardien. La partie sur le coma ou cette confession qui lui réchauffait le cœur. Elle ne s’était pas rendue compte du temps passé. Pour elle, son sommeil n’avait duré que quelques heures. Non. Elle avait bel et bien loupé trois jours de sa vie et elle comprenait maintenant l’inquiétude dans les yeux clairs de James. « Ca me replonge dans les mauvais souvenirs, ma femme est morte pendant son coma.» Aédan sentit son cœur se serrer. La peine de James la faisait souffrir. Il avait perdu les deux personnes qui comptaient le plus pour lui. Sa femme et Miles. Aédan se souvenait bien celle qui partageait la vie de James. C’était une chic femme. Aédan l’avait souvent copiée étant jeune. Elle était la seule femme qu’elle avait pu côtoyer. Evidemment, elles n’avaient jamais été très proches mais elle avait pu les voir souvent grâce à Miles. Et ça avait fait du bien à Aédan de voir une femme assez régulièrement. Lorsqu’elle était morte, ça l’avait remuée mais ce qui avait été le plus dur c’était de voir James souffrir ainsi. Son père se sentait tellement impuissant face à cette perte. Et aujourd’hui, ils n’étaient plus que tous les deux. Miles s’en était allé rejoindre la femme de James.

« Je suis désolée… Je ne voulais pas te faire souffrir… » Au fond, Aédan n’y était pour rien, elle le savait mais le voir aussi mal l’attristait. Elle avait l’impression de le rendre malheureux quoi qu’elle puisse faire. Avant elle le rendait fou et le provoquait à longueur de journée et aujourd’hui, malgré ses efforts, James souffrait encore. Doucement, elle prit sa main et la serra. Elle avait hésité avant de le faire de peur qu’il la repousse. Les derniers contacts qu’ils avaient eu avaient été plutôt froids. « Je sais que je ne peux pas promettre qu’il ne m’arrivera rien… Mais… J’ai pas envie de t’abandonner. » La jeune femme était bien à ces côtés. Malgré les disputes, les erreurs et la douleurs. Ils s’épaulaient mutuellement et sans lui Aédan n’aurait jamais repris goût à la vie. « Tu vas devoir subir ma présence encore longtemps. Même si tu n’es pas d’accord. » Caressant doucement sa main, la jeune femme se mit à sourire. Un sourire faible, presque triste lorsque les souvenirs de leur baiser refirent surface. Elle s’était promis de ne plus y penser mais il lui était impossible d’effacer ce moment de sa mémoire. Ça avait été important. Elle ne savait pas ce qu’elle ressentait exactement pour lui mais c’était plus qu’une simple amitié. Il y avait un attachement plus fort. « Je ne veux plus que tu souffres à cause de moi et… sache que je ne veux pas te perdre non plus… Je ne le supporterais pas. » La peur que James avait eu, Aédan pouvait parfaitement l’imaginer. Si elle avait été à sa place, elle aurait certainement craqué. James était tout ce qu’il lui restait. S’il venait à partir lui aussi, sa vie ne rimerait plus à rien.

Ils ne s'étaient jamais confiés l'un à l'autre. Ils se doutaient chacun des maux de l'autres mais ils n'avaient jamais parlé sérieusement. Parfois lors des prises de tête qu'ils avaient pu avoir, Aédan s'était confiée sur son ressenti vis à vis de son père mais jamais au sujet de James. Elle tenait à lui et il venait de confirmer que lui aussi avait de l'affection pour elle. Et ça, ça valait tout l'or du monde à ses yeux. ✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻  Il se sent incapable de penser correctement. C’est douloureux. Les souvenirs. Il ne supporterait pas de perdre une personne de plus. Pas elle. Pas elle alors qu’il se doit de veiller sur elle. C’est ce qu’il a promis à Miles. Il ne peut pas laisser la demoiselle partir pour une connerie comme un accident de voiture. Il se sent incapable. Incapable de veiller sur elle correctement. Il n’a jamais été père. Il ne sait pas comment faire et elle n’est pas sa fille. Plus depuis qu’elle n’a plus le corps d’une enfant. Ça le trouble, mais il n’avouera jamais qu’il puisse être attiré par elle. Sa femme. Elle dort encore dans e fond de son esprit. Aédan. C’est Aédan. Il a du mal à voir la demoiselle autrement.

« Je suis désolée… Je ne voulais pas te faire souffrir… » Son regard se pose dans celui de la jeune femme. Il n’est pas froid. Il n’est pas celui qu’il joue devant elle normalement et elle n’est pas ivre. Elle tente de faire mieux depuis quelque temps et il se sent soulagé de ne pas devoir veiller sur le moindre de ses pas. Il lui fait un peu plus confiance James. Il avance sa chaise. Se rapproche un peu. Des jours. Des jours qui lui ont semblé une foutue éternité. Elle n’y peut rien. Elle n’a pas voulu finir comme ça, mais c’est plus fort que ça. Ça ne fait monter que le mal et les mauvais souvenirs. Il déteste cet endroit. L’hôpital. Trop de mauvaises choses. Trop de souffrance. « Je sais que je ne peux pas promettre qu’il ne m’arrivera rien… Mais… J’ai pas envie de t’abandonner. » James. Il ne sait pas quoi dire. Il ne sait plus rien lorsqu’il est question d’elle. Aédan. Elle vient foutre le bordel dans sa vie et il a du mal à gérer la situation. « Tu vas devoir subir ma présence encore longtemps. Même si tu n’es pas d’accord. » Un rire. Un sourire qui passe rapidement sur son visage. Il est soulagé qu’elle se porte bien, qu’elle ouvre les yeux et qu’elle puisse plaisanter. « Je sais pas si je pourrai y arriver.» Ca lui fait du bien un peu d’humour après des jours à broyer du noir sur l’était de la jeune femme. Les idées qui se percutent dans son crâne. Il n’avait pas envie que ça puisse mal se terminer. Pas encore.

« Je ne veux plus que tu souffres à cause de moi et… sache que je ne veux pas te perdre non plus… Je ne le supporterais pas. » C’est rare qu’ils ne sont pas en train de se prendre la tête, en train de se crier dessus ou de se provoquer. Ça le trouble d’être calme. Ça le trouble le contact de sa main contre la sienne. Il ne bouge pourtant pas parce que ca lui donne l’impression qu’elle est vivante, qu’elle bouge. C’est le cas. Mais il a besoin d’être certain que c’est le cas. « Ce n’est pas de ta faute Aédan. Ce n’est même pas toi qui conduisais. C’est un accident, mais je m’en serais voulu si tu n’avais pas ouvert les yeux.» Il déteste ça. Être doux. Être tendre. Il sourit. Il sourit un peu parce qu’il ne sait pas quoi faire. Les aveux. Ça ne leur ressemble pas. « Je me demande si tu pourras sortir bientôt. Je suis en train de devenir fou à force de rester ici.» Il se lève. « Je vais allez m’informer. Ça ne sera pas long.» Il sort et fait quelques pas. Il respire enfin. Il a hâte de quitter cet endroit.
Ce n’est pas long avant qu’il ne refasse apparition. « Ils vont venir faire quelques examens. Si tout va bien, je pourrai t’amener avec moi.» Un sourire et il reprend place sur sa chaise.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ Aédan était troublée de la réaction de James. Elle le savait attentionné, elle l’avait vu à l’œuvre avec sa femme, il était doux, prévenant. Bref, un homme parfait. Seulement, la jeune femme n’avait pu réellement en profiter puisqu’elle s’était lancée dans un jeu avec lui. Un jeu qui l’avait soulagée mais ça n’avait duré qu’un temps. La jeune femme avait trop passé ses nerfs sur lui, cherchant à le rendre fou pour rien au final. Ca n’avait pas arrangé son état. Elle avait cru que ça l’aiderait à passer à autre chose. Faire n’importe quoi n’était pas la solution. Heureuse de s’en être rendu compte avant que James ne craque, elle voulait maintenant tout faire pour qu’il apprécie sa présence. La jeune femme s’en voulait réellement d’avoir été si méchante avec lui mais elle se sentait aussi coupable de lui avoir fait peur. Elle n’était pourtant pas responsable de l’accident mais elle savait à quel point James était marqué par la vie. Il avait perdu trop de personnes brusquement alors elle s’excusa de le faire souffrir de nouveau. C’était étrange mais il le fallait.

« Je sais pas si je pourrai y arriver.» Son sourire se joignit à celui de la seule personne qui comptait pour elle à présent. Ça lui fit plaisir de voir qu’il arrivait encore à plaisanter un peu. « Tu n’auras pas trop le choix en fait. J’ai prévu de rester encore longtemps ! » Elle était pourtant majeure et aurait pu chercher du travail pour se débrouiller seule. Cependant, Aédan n’en était pas capable. James était son repère, son pilier. S’il la laissait, elle s’écroulerait. Elle avait réussi à remonter la pente grâce à lui et elle n’était pas encore prêt à voler de ses propres ailes.

« Ce n’est pas de ta faute Aédan. Ce n’est même pas toi qui conduisais. C’est un accident, mais je m’en serais voulu si tu n’avais pas ouvert les yeux.» La jeune femme ne put que le comprendre. James ne méritait pas de subir une nouvelle perte. Il n’était pourtant pas responsable mais comment ne pas s’en vouloir quand toutes les personnes autour partent pour toujours ? « J’ai ouvert les yeux, alors tu n’as pas à t’en vouloir. Puis, tu n’étais pas dans cette voiture, tu n’es pas la cause de l’accident alors ne t’en veux pas, s’il te plait. » Il ne fallait pas qu’il ait peur de la perdre elle aussi. Ca avait été presque le cas et Aédan ne voulait pas qu’il pense être maudit, qu’il ne faisait qu’attirer les problèmes. Doucement, elle se redressa bien. Elle se sentait faible mais heureuse de pouvoir voir à nouveau les rayons du soleil. « Je me demande si tu pourras sortir bientôt. Je suis en train de devenir fou à force de rester ici. Je vais allez m’informer. Ça ne sera pas long.» La jeune femme l’observa s’éclipser, le sourire aux lèvres. Elle n’était pas habituée à ce qu’ils réussissent à parler sans se prendre le bec. A chaque fois, elle cherchait à le provoquer alors ils n’avaient jamais réellement parlé sérieusement, calmement. Aujourd’hui, les choses avaient changé mais Aédan en était troublée.

Elle aussi avait hâte de sortir. Réveillée depuis peu, elle ne supportait pas de rester enfermée, surtout pas dans un hôpital. Ces endroits ne lui rappelaient aucun bon souvenir. Elle espérait donc que James puisse la ramener chez eux rapidement. Passer une nuit ici ne l’enchantait guère. Alors qu’elle attendait James, ses doigts trituraient la perfusion plantée dans son bras. S’ils voulaient la garder trop longtemps elle ferait comme dans les films et arracherait ses perfusions pour fuir. L’image la fit rire un moment mais elle ne voulait pas non plus jouer avec sa santé, s’ils décidaient de la garder ça serait sûrement pour son bien. « Ils vont venir faire quelques examens. Si tout va bien, je pourrai t’amener avec moi.» Le sourire de James lui fit plaisir. « M’amener avec toi ? Genre ce soir ? » demanda-t-elle, requinquée. « J’ai pas envie de passer la nuit ici alors j’étais en train de penser à un plan d’évasion au cas ou ils décident de me garder. » Dégageant le drap de ses jambes, elle regarda son plâtre. Elle allait s’amuser dans les jours futurs avec ça. « Tu vas devoir t’occuper de moi encore plus que d’habitude » dit-elle en rigolant faiblement, seulement elle perdit bien vite son sourire. « Désolée d’être un poids pour toi… Je t’attire plus d’ennuis qu’autre chose… »
✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻  « Tu n’auras pas trop le choix en fait. J’ai prévu de rester encore longtemps ! » C’est égoïste. Aédan est la seule personne qui lui reste réellement. La seule qui lui offre une part de son passé qui semble s’estomper. Une part de Miles. C’est sa façon de vivre un peu alors que sa vie semble lui filer entre les doigts. Cette impression d’apporter le malheur et de perdre ceux qui gravitent autour de lui. Il n’en dit rien, mais il le pense. Ça le ronge.
Il s’éclipse de la chambre, tente de chasser les idées qui se percutent dans le fond de son crâne. Cette foutue sensation qu’elle va finir par partir à son tour. Ça le ronge, mais il ne risque pas d’en parler.

Il revient. Il se pose contre la chaise une fois de plus. Cette chaise qu’il n’a pratiquement pas quittée depuis trois jours. Cette étrange impression que son corps y est gravé. « M’amener avec toi ? Genre ce soir ? » Son regard se pose dans celui de la jeune femme. Un sourire qu’il laisse passer sur son visage. « Ton état est stable, il veut juste être certain que tout est bien avant que tu ne partes. Surtout parce que tu as passé quelques jours dans le coma. Ils ont eu le temps de t’examiner pendant que tu étais dans les vapes.» Il souffle un peu. Il sent le poids sur ses épaules qui se fait moins oppressant. Il n’aurait pas supporté qu’elle s’éclipse. Pas une de plus. C’est trop lourd. C’est trop pesant. « J’ai pas envie de passer la nuit ici alors j’étais en train de penser à un plan d’évasion au cas ou ils décident de me garder. »
Il lâche un rire. Elle arrive à le faire rire alors que c’est elle qui se retrouve avec une jambe dans le plâtre. Il attrape un sac qui traîne derrière lui et l’approche du lit. « Je pense que tu auras du mal à sortir toute seule Aédan, je ne veux pas te décevoir. J’ai apporté quelques vêtements au cas où tu pourrais sortir.»
L’infirmière cogne doucement à la porte. « Tu vas devoir t’occuper de moi encore plus que d’habitude. Désolée d’être un poids pour toi… Je t’attire plus d’ennuis qu’autre chose…» Il se lève et laisse ses phalanges se glisser dans le fond de ses poches. « T’en fais pas. Je te laisse avec elle.» Il fait un signe de tête à la femme qui s’avance pour s’occuper de la brune et lui, il retourne dans le couloir où il attend le verdict.

Il attend. James, il espère qu’elle pourra sortir et qu’ils pourront rentrer. Un nombre de fois incalculable, il avait espéré ne pas avoir fait cette promesse, mais il se rend compte qu’il aurait du mal à passer par-dessus la mort de la jeune femme.
James, il ne sait pas comment se sentir face à elle.
Il ne sait plus.
Il attend que l’infirmière lui dise de revenir. Un petit moment avant qu’elle ne sorte de la chambre et qu’elle lui annonce que la brune pouvait partir dès maintenant, qu’il avait quelques papiers à signer et des frais à s’occuper. Il suit la femme. Il s’en occupe et revient dans la chambre d’Aédan sans prendre la peine de cogner avant de rentrer.
Ce n’est pas la première fois qu’il peut lorgner sur son corps, mais c’est la première fois que ça vient semer le trouble dans son esprit. James, il reste figé un moment avant de se détourner pour ne pas laisser son regard passer sur les courbes de la jeune femme. « Heu.. Je suis désolé, je n’ai pas pensé à cogner avant de rentrer.» Son regard se pose sur le sol. Il se sent stupide. Il se sent comme un enfant. « Tu me dis quand tu es prête, parce que tu peux sortir.»

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ « Ton état est stable, il veut juste être certain que tout est bien avant que tu ne partes. Surtout parce que tu as passé quelques jours dans le coma. Ils ont eu le temps de t’examiner pendant que tu étais dans les vapes.» Elle ne s’était vraiment pas rendue compte qu’elle était restée plusieurs jours endormie. La sensation était étrange. Il y avait quelque chose de bizarre, qu’elle n’aurait pu expliquer. Aédan ne voulait d’ailleurs pas trop y penser. Ca la troublait. L’hôpital tout entier la rendait nerveuse mais avec James à ses côtés, elle oubliait un peu l’endroit. Ils plaisaient tous les deux et ça lui fit du bien. Elle ne se souvenait pas à quand remontait leur dernier rire en commun. Ils n’avaient fait que se disputer ou se consoler. Il fallait que ça change. Ils devaient aller mieux. S’ils continuaient à se tirer vers le bas mutuellement, ils finiraient sûrement très mal. « Je pense que tu auras du mal à sortir toute seule Aédan, je ne veux pas te décevoir. J’ai apporté quelques vêtements au cas où tu pourrais sortir.» Tout sourire elle attrapa le sac qu’il lui tendit.  « Merci ! T’as pensé à tout. Et puis je ne comptais pas sortir seule. Tu vas être mon complice, Oxburry » ajouta-t-elle avant que l’infirmière ne fasse son apparition. « T’en fais pas. Je te laisse avec elle.» Quelque part, ça l’embêtait que James doive s’occuper d’elle ainsi. Il avait peut-être d’autres choses à faire, moins prenantes. Elle envahissait sa vie et lui rappelait sûrement ce coéquipier qu’il avait perdu. Mais elle espérait aussi qu’il appréciait sa présence. Du moins, la nouvelle Aédan. Il l’avait supportée dans ses plus mauvais jours, aujourd’hui, elle se devait d’alléger son quotidien. Elle ne voulait plus être un boulet accroché à son pied mais quelqu’un qui l’aiderait à s’en sortir. Tout comme lui l’était pour elle.

Une fois seule dans sa chambre avec l’infirmière, Aédan la laissa faire son inspection tout en espérant fortement qu’elle aurait de bonnes nouvelles et qu’elle pourrait sortir rapidement. Elle ne voulait pas rester dormir ici ce soir. De toute façon, elle était majeure et si elle voulait sortir, elle pourrait le faire en signant une décharge. Sauf si les médecins estimaient son cas très grave, alors là peut-être déciderait-elle de rester une nuit de plus. Mais elle se sentait bien et l’infirmière semblait penser la même chose. Pas besoin d’évasion. Elle sortirait par la grande porte.

Profitant de sa solitude, la jeune femme commença à se changer. Ça n’était pas très pratique avec son plâtre et les contusions. Son corps était engourdi mais ça n’allait pas l’empêcher de sortir. Elle était heureuse. Se battant avec son soutien-gorge Aédan sursauta en voyant James entrer. Ses yeux s’écarquillèrent un instant avant qu’elle ne se mette à rire. « Heu.. Je suis désolé, je n’ai pas pensé à cogner avant de rentrer.» La jeune femme n’était pas forcément pudique, elle n’avait aucun complexe et s’était déjà pavanée devant lui en petite tenue pour le provoquer. Là, c’était quelque peu différent. Il n’y avait aucun jeu. Le voir gêné la troubla et le rouge lui monta aux joues. « Tu me dis quand tu es prête, parce que tu peux sortir.» Se dépêchant d’attacher son sous-vêtement, Aédan enfila ensuite son haut puis la jupe qu’il lui avait apporté.  « Voilà, c’est bon ! » Ses joues étaient encore rouges. Elle le sentait. Peu importait. Elle n’avait qu’une hâte, sortir de cette foutue chambre.  « On y va ? » Sautant sur le sol, la jeune femme claudiqua avec son plâtre.  « Tu me portes sur ton dos ou on prend une chaise roulante ? » Sac à la main, elle se posta près de James et embrassa sa joue.  « Merci pour tout… » Sans lui, elle ne serait pas dans la bonne voie aujourd’hui, elle le savait. Elle serait certainement devenue une de ces filles qu’elle-même méprise.  « Rentrons à la maison. Cet endroit me file la chair de poule. » Leurs passé ne les aidait pas à apprécier les hôpitaux. Ca rappelait trop de souvenirs. Surtout à James. Elle ne voulait pas qu’il soit encore plus mal.  « J’ai super faim. On prend un truc super gras à manger et on se cale dans le canapé ? » Jamais ils n’avaient fait une activité aussi banale que manger tranquillement ensemble. Ils devaient apprendre à se côtoyer et s’apprécier. Ça commençait par des broutilles. Aédan voulait effacer toutes ses mauvaises actions passées. Elle savait que ça serait compliqué mais elle n’abandonnerait pas. Elle devait le faire. Pour James. Pour son père. Et aussi pour elle.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ « Voilà, c’est bon ! » Il ne s’attend pas à ça. La nudité de son corps. D’une partie de son corps. Il se sent stupide. Il ne sait pas comment se sentir. Ca le rend fou. Encore plus fou que lorsqu’elle avait posé un baiser sur ses lèvres sous le coup de la colère. Il se retourne. Elle porte des vêtements et il peut voir le rouge contre ses joues à elle. Lui. Lui, il tente de jouer l’homme fort. C’est un peu comme sa fille. Il ne peut pas être attiré par elle. C’est hors de questions. Miles lu en voudrait. Il a l’âge de son père. Son père était son meilleur ami. Trop de chose qui les séparent. Simplement.  « On y va ? » Un sourire passe rapidement sur ses lèvre à lui et il attrape la chaise roulante que l’infirmière a posée dans le couloir à côté de la porte.  « Tu me portes sur ton dos ou on prend une chaise roulante ? » - « Tiens.» Il s’approche d’elle pour qu’elle prenne place dans la chaise. « Je me vois mal te porter sur mon dos quand même.»
Il n’a pas l’habitude de ça. Il a passé la majeure partie de son temps à se prendre la tête avec elle, parce qu’elle était qu’une pauvre gamine accumulant les conneries. Là. C’est différent. C’est étrange. « Merci pour tout… » Il se met en route. « Pas besoin de me dire merci Aédan. J’ai promis à Miles de ne pas t’abandonner.» Un souffle. C’est plus facile de jouer les distants. De mettre ca sur le dos de Miles. « Puis, je n’ai pas non plus envie de le faire.» Il ne sait pas comment faire les choses. Il ne sait pas quoi dire. James, c’est un handicapé des sentiments.

« Rentrons à la maison. Cet endroit me file la chair de poule. » James, il se met en route vers la sortie. Il n’aime pas cet endroit. Ça lui file aussi la chair de poule, le mal de cœur. Les souvenirs et les maux. Il déteste être ici. « Tu n’es pas la seule.»
Vivement qu’ils partent et il espère ne plus revenir pendant des années. Ne plus y mettre les pieds. « J’ai super faim. On prend un truc super gras à manger et on se cale dans le canapé ? » Il lâche et rire, tourne le couloir et atteint enfin la porte de sortie. « Si tu veux.» Il aide la demoiselle à prendre place sur le siège et retourne porter la chaise entre les murs de l’hôpital. Adieu. Il est content qu’elle soit là, qu’elle ne soit pas encore dans le coma.
« On va arrêter prendre quelque chose à manger sur le chemin. Ça me va.» Il a l’impression de ne pas savoir comment se comporter, d’être un gamin malhabile. Il cache son malaise derrière ce calme qu’il contrôle toujours bien. Trop bien. Elle commence pourtant à le connaître. Il a eu peur. Peur qu’elle n’ouvre pas les yeux.
Il met la musique. Se met en route. Se perd dans ses pensées et tourne pour arrêter à une chaîne de restauration rapide. « Tu veux quoi?» Il prend sa commande. La sienne.

Il se remet en route et la demeure finit par apparaître. « Bienvenue à la maison.» Il ferme le moteur, s’extirpe de la voiture et se dirige vers la jeune femme pour lui donner un coup de main afin de se rendre dans la demeure. Dans leur demeure. Elle en fait partie. Pendant son absence, il a décidé de faire le ménage. De jeter les vêtements de sa femme. De vider sa chambre à lui de cette présence oppressante dont il n’a jamais pu se défaire. Certes, il reste des photos, des souvenirs, mais c’est moins pesant. « Si tu veux, on peut louer un film. Je ne suis vraiment pas doué pour les soirées dans ce genre.» Il pose les sacs sur la table passe du salon et retire son manteau qu’il pose à l’entrée.
Il ne sait plus comment faire. Rien. Il est un homme taciturne qui aime se plaire dans sa routine et elle est venue foutre le bordel dans sa vie. Sans qu’il ne demande rien. James, il l’aide à se poser dans le canapé avant de se laisser tomber près d’elle. « Faudra allez chercher tes béquilles, je serai pas toujours là pour te donner un coup de main. Je dois retourner travailler demain..» Il avait déjà manqué quelques jours. C’était amplement.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ « Je me vois mal te porter sur mon dos quand même.» Assise dans la chaise, la demoiselle se laissa faire. Dos à lui, elle espérait qu’il n’ait pas trop remarqué le rouge sur ses joues. Elle l’avait déjà provoqué plusieurs fois en se mettant presque nue devant lui mais aujourd’hui c’était différent. Aédan n’était pas d’humeur taquine, elle se sentait encore faible. Puis, elle ne voulait plus qu’il la voie comme une petite prétentieuse provoquante. Elle valait mieux. Il méritait mieux. Regardant les couloirs défiler, la demoiselle se rendait compte de sa chance d’être en vie. Elle sortait de l’hôpital en compagnie de James. Il n’allait plus être seul. « Pas besoin de me dire merci Aédan. J’ai promis à Miles de ne pas t’abandonner. Puis, je n’ai pas non plus envie de le faire.» Souriant faiblement, Aédan fut rassurée. Elle avait tellement peur qu’il ne fasse ça uniquement pour Miles. Elle savait James loyale et même s’il n’avait pas supporté sa présence, il n’aurait pas pu la mettre dehors. Alors qu’il précise qu’il n’en avait pas envie lui fit un bien énorme. « Merci… Ca veut dire que je n’ai pas tout gâché avec mon comportement débile, alors ? » Peu d’hommes auraient supporté ce qu’elle lui avait fait subir. Elle avait été infecte mais James avait tenu bon. Peut-être avait-il besoin d’elle lui aussi. Ils étaient seuls tous les deux. Ils n’avaient plus personne. Juste l’autre.

Une soirée normale en sa compagnie, Aédan n’en avait jamais vécu. Ils s’évitaient la plupart du temps ou Aédan n’en faisait qu’à sa tête lorsqu’ils étaient ensemble. Ça allait lui faire bizarre de s’asseoir près de lui et de parler normalement. Elle ne savait même pas s’ils étaient capables de le faire. Avaient-ils des points en commun ? A part avoir perdu les personnes qu’ils aimaient ? Avaient-ils les mêmes passions, les mêmes goûts ? Pouvaient-ils parler tranquillement ? « On va arrêter prendre quelque chose à manger sur le chemin. Ça me va.» Dans la voiture, elle acquiesça. Ça lui plaisait même si elle avait peur. « Tu veux quoi?» Totu sourire, la jeune femme lui donna sa commande avant de récupérer les sacs. « Mh, ça sent super bon. J’ai eu de la chance, pas de repas d’hôpital ! »  

« Bienvenue à la maison.» Cette phrase lui retourna l’estomac. Elle ne s’y attendait pas et ça lui fit extrêmement plaisir. Aujourd’hui, il considérait que son appartement était aussi celui d’Aédan. « ça fait du bien… » Jamais elle n’avait autant apprécié y entrer. Elle ne s’était jamais vraiment considérée chez elle, elle ne l’avait pas voulu. Pourtant elle y avait sa chambre décorée avec ses affaires. James avait tout fait pour elle. Elle se sentait tellement mal de lui avoir fait subir autant de choses. « Si tu veux, on peut louer un film. Je ne suis vraiment pas doué pour les soirées dans ce genre.» Sautillant jusqu’au canapé grâce à lui elle sourit. « mh… figure-toi que moi non plus !  » dit-elle en rigolant doucement. Attrapant la télécommande, la jeune femme zappa jusqu’à la chaine de location des films. « Faudra allez chercher tes béquilles, je serai pas toujours là pour te donner un coup de main. Je dois retourner travailler demain..» Arrêtant sa contemplation des différents films proposés, Aédan se tourna vers lui en souriant faiblement. « Oui, ne t’inquiète pas, j’irai toute seule au pire. En taxi ca peut aller vite ! » Elle ne savait pas si c’était une bonne idée mais elle n’avait pas envie que James soit encore mis à contribution, il avait lui aussi besoin de repos. « Merci d’avoir veillé sur moi. Et de faire ce que tu fais. Et ne me dis pas de ne pas te remercier ! » Elle allait sûrement l’agacer à force de lui dire merci mais elle se sentait tellement redevable. Elle n’avait fait que le torturer alors qu’il avait lui tout fait pour l’aider. Elle ne lui avait jamais dit merci. Il le méritait pourtant.

« Alors ce film ? A l’eau de rose dégoulinant de romantisme ? » Grimaçant, la jeune femme rigola avant d’ajouter « non ! » Plissant le nez, elle fit défiler plusieurs films avant de s’arrêter sur Avengers. « Ca te va ça ? Les super héros ? Je ne l’ai pas vu mais il paraît qu’il a fait un carton au cinéma ! » Elle préférait de loin les films d’action et d’aventure plutôt que les comédies romantiques. Et elle espérait qu’il en soit de même pour James. A vrai dire, elle ne le voyait pas en fan de films pour nanas. « Sinon, j’aime bien les thrillers… On va éviter les policiers, ta vie est un film en permanence ! » Avengers lui semblait bien. Ca ne risquait pas de lui rappeler des souvenirs avec sa femme ni son boulot. Attendant son verdict, elle ouvrit un des sacs et sortit leurs commandes. « J’ai SUPER faim. Bon appétit ! »
✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ « mh… figure-toi que moi non plus !  » Un sourire. Ca ne leur ressemble pas de se comporter de la sorte, normalement ils ne font que se prendre la tête, que s’envoyer des pointes et elle tente de le provoquer. Là. C’est complètement différent et il ne sait pas ce qu’il doit faire, il ne sait pas comment le faire parce que ça ne leur ressemble pas.
Il se dirige vers la cuisine pour attraper deux bières au passage. James, il revient s’asseoir près d’elle et pose la nourriture, ainsi que les bières sur la table basse du salon. « Je te laisse choisir.» - « Merci d’avoir veillé sur moi. Et de faire ce que tu fais. Et ne me dis pas de ne pas te remercier ! » Il n’aime pas parler de ça. Il n’aime pas jouer l’homme sentimental, mais il n’a jamais été ne mauvaise personne. Juste blessé. « De rien.» Un souffle. Un faible sourire.

« Alors ce film ? A l’eau de rose dégoulinant de romantisme ? » - « Non merci.» Ce ne lui ressemble pas d’écouter ce genre de film. Il en écoutait avec sa femme, mais il n’y arrive plus maintenant. Sa bague, il n’arrive pas à s’en défaire. C’est plus fort que lui. Il a besoin d’un soupçon de souvenir. Peu importe le temps qui file. « Ca te va ça ? Les super héros ? Je ne l’ai pas vu mais il paraît qu’il a fait un carton au cinéma ! » James. Ça ne change rien. Il veut juste qu’elle se sente bien après le temps qu’elle a pu passer entre les murs de l’hôpital. « Sinon, j’aime bien les thrillers… On va éviter les policiers, ta vie est un film en permanence ! » - « Je suis pas très difficile, mais j’avoue que j’ai pas très envie de regarder un film policier.» Un léger rire. C’est la première fois qu’ils ne sont pas en train de se prendre la tête. La première fois qu’elle n’agit pas comme une enfant. La première fois qu’il ne la voit pas réellement comme la fille de Miles. Comme une personne. Comme une femme. « J’ai SUPER faim. Bon appétit ! » Il attrape sa bière pour en avaler une gorgée et avale quelques morceaux de son repas à lui. Ça fait un moment qu’il n’a pas mangé de restauration rapide.

James, il termine sa bière. Ça le met un peu mal à l’aise de se sentir de la sorte avec elle. « Pas mal comme film.» Il se lève et tend la main pour aider la jeune femme à se lever. « Attends, je vais te donner un coup de main. Ça sera pas facile avec ton plâtre.» La main de la jeune femme qui se glisse dans la sienne. Elle n’est pas stable. Elle vient de revenir de l’hôpital et c’est lui qui tombe, qui se retrouve le dos contre le canapé et pendant sa chute, il n’a pas lâché la main de la jeune femme. Aédan. Elle se retrouve contre lui et il sent son cœur qui s’emporte. Il se souvient encore du goût de ses lèvres, mais le dernier baiser n’était qu’une connerie. Là. Il en a envie et c’est une mauvaise idée. Parce qu’elle est trop jeune. Parce qu’elle est la fille de Miles. Parce que, plein de choses. Son souffle à elle vient se percuter contre ses lèvres. « Ça va?» Un faible sourire. C’est le chaos dans le fond de son crâne. Une main s’est posée dans son dos et l’autre vient se poser contre la joue de la jeune. Il ne contrôle plus rien James. Connerie. Il fait une connerie. C’est lui qui dépose un baiser, qui prend possession de ses lèvres. C’est vraiment une mauvaise idée. La saveur de ses lèvres qui lui revient en tête. Il s’emporte. Un baiser qui ne dure pas. Il recule sa tête, mais ne la repousse pas. Il se racle la gorge. « Désolé..» Il ne sait pas ce qui vient de lui prendre. Il ne sait pas ce qui vient de se passer, mais il reste figé avec la jeune femme contre lui.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ C’était agréable de passer un moment comme celui-ci avec James. Ça aurait pu se produire bien avant si elle n’avait pas fait n’importe quoi. Au fond elle n’était qu’une gamine qui venait de perdre son père. Le seul pilier de sa vie. Sa mère, elle ne l’avait jamais connue et ça n’était pas un problème. Elle était morte depuis longtemps et même si elle avait été vivante, Aédan ne serait pas allée vers elle. Tout ce qu’elle voulait c’était son père. Après tout, cette femme n’avait jamais cherché à la revoir durant son vivant. Elle n’était qu’une étrangère. Sa génitrice mais certainement pas sa maman.

James avait pris le relai de Miles. Parfaitement. Elle était celle qui avait tout gâché. Il avait ses propres problèmes et elle ne faisait qu’en rajouter. Par chance, James ne lui en voulait pas. Il lui offrait même une soirée en sa compagnie. La plupart des gens aurait certainement craqué et l’aurait mise dehors depuis longtemps. Lui avait tenu sa promesse. Elle devait se faire pardonner. Absolument.  

Réapprendre à vivre normalement était plus compliqué qu’il n’y paraissait. Aédan s’était enfermée dans sa colère et ses bêtises pensant ne jamais réussir à se changer les idées. Elle savait que sans James il lui serait impossible d’aller de l’avant. Elle avait beau être forte, son père lui manquait terriblement. Devant le film, Aédan regardait parfois James. Elle repensait à tout ce qu’ils avaient pu vivre en si peu de temps ensemble. Et elle ne se souvenait pas d’une chose positive. Ca n’avait été que disputes et larmes. Même ce baiser qu’elle lui avait volé ne pouvait être considéré comme positif. Elle l’avait forcé, elle avait joué avec lui et s’était approprié ses lèvres sans qu’il puisse donner son avis. Elle se détestait. Parce qu’elle aurait aimé qu’il aime, qu’ils partagent ce baiser. Aédan avait toujours trouvé James à son goût. Déjà petite, lorsque James raccompagnait Miles chez eux, elle se précipitait pour venir le saluer. Ses yeux l’avaient toujours éblouie et à mesure qu’elle avait grandi, elle était tombée sous son charme. Parfaitement consciente que rien ne pourrait arriver, la jeune femme s’était juste contentée de l’admirer quand il apparaissait dans son champ de vision. Aujourd’hui, tout était différent. Il était veuf. Son père à elle était mort. Ils vivaient ensemble. Et malgré ses bêtises, malgré la froideur de James, Aédan ressentait encore des choses pour lui.
Son parfum

« Pas mal comme film.» A vrai dire, elle n’avait pas trop suivi. Par chance, elle l’avait déjà vu, ça n’était pas un problème. Elle ne s’était pas rendu compte que ses pensées l’avaient accaparée autant de temps. Il faisait déjà nuit. Bizarrement, elle n’avait envie de quitter ce canapé, elle voulait qu’il reste encore un peu près d’elle. « Attends, je vais te donner un coup de main. Ça sera pas facile avec ton plâtre.» Doucement, elle attrapa sa main, en souriant faiblement. Elle était perdue, dans le brouillard. Peut-être un peu trop ce qui la déséquilibra. Elle n’était pas encore habituée à ce foutu plâtre. Sans comprendre comment, elle se retrouva tout contre James sur le canapé. Ses yeux glissèrent sur son visage. Son cœur s’emballa alors que la proximité la troubla. Il sentait divinement bon. « Ça va?» Oui ? Non ? Aédan n’en savait rien. Leur position, ses mains tout contre elle, le fait qu’il ne la repousse pas vivement. Tout ça se mélangeait dans sa tête. Et avant qu’elle n’ait pu lui répondre, James fit ce qu’elle n’espérait pas. Il l’embrassa. Etait-elle en train de rêver ? Jamais elle n’avait imaginé qu’il ferait ça. D’une part parce qu’elle était la fille de Miles mais aussi parce qu’elle avait toujours cru qu’elle ne lui plaisait pas. Aédan en fut complètement chamboulée. Ce baiser fut beaucoup trop court. Elle se demanda même un instant s’il avait réellement eu lieu. « Désolé..» Que faire ? Que dire ? C’était tellement inattendu comme situation. Le palpitant d’Aédan ne se calmait pas et elle était certaine que celui de James battait tout aussi fort. Elle pouvait presque le sentir contre sa poitrine. « Non… ne sois pas désolé… S’il te plait… » Sa main à elle alla frôler sa joue. C’était la première fois qu’elle pouvait le faire. Etre tendre avec lui. Le fait qu’il ne la repousse pas l’encouragea à continuer. Sa main se glissa doucement dans son cou puis remonta dans ses cheveux. Tout semblait si irréel. Comme si le temps venait de s’arrêter. « Sinon… je devrais l’être aussi… Et je ne veux pas m’excuser… Pas pour ça… Parce que j’en ai envie depuis trop longtemps. » Sa voix fut étouffée par la pression de ses lèvres contre celle de James. Son baiser se fit tendre. Elle ne voulait pas le brusquer. Ni se brusquer. Ce qu’elle faisait là était sûrement risqué mais il lui avait donné l’autorisation en l’embrassant en premier. Tout ce qu’elle espérait c’était qu’il ne regretterait pas. Elle ne voulait plus de disputes. Faiblement, elle intensifia petit à petit le baiser avant de se redresser pour pouvoir le regarder dans les yeux. « non… je ne suis vraiment pas désolée… » Être si proche de lui et l’embrasser fit du bien à Aédan. « J’en ai besoin… Et je sens que toi aussi. » S’il était vraiment horrifié par tout cela, il l’aurait repoussée dès le début. Non. Il l’avait embrassée, et ça, Aédan ne pourrait pas l’oublier.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

Maybe one day you'll understand why everything you touch surely dies

Same old empty feeling in your heart, because love comes slow and it goes so fast ✻✻✻ Passer du temps calme avec elle. C’est étrange. Depuis le début, ce n’est que prise de tête, que provocation. C’est sûrement la première fois qu’il considère la jeune femme autrement que comme une gamine. Qu’elle ne lui prend pas la tête. Qu’elle ne rentre pas ivre. Il s’occupe d’elle, parce qu’il a eu peur de la perdre elle aussi. Qu’elle lui file entre les doigts. James, il s’en serait terriblement voulu si elle avait quitté sa vie à son tour. Il s’en serait voulu pas rapport avec Miles et aussi parce qu’il commence à s’attacher à elle sans le vouloir. Elle est ici depuis des mois. Malgré les conneries. Malgré le fait qu’elle se comporte comme un enfant. Elle fait partie de sa vie.

Il ne sait pas ce qu’il fait. C’est la première fois qu’il se sent bien avec elle, mais c’est le chaos. Parce que c’est la fille de Miles. Parce qu’elle est un peu sa fille en même temps. Il prend possession de ses lèvres. Il laisse ses mains se poser dans le creux de son échine. Ça le rend fou. Ça. Elle. Ce qu’elle est. Il ne sait pas comment se sentir, il n’a pas la moindre idée de comment gérer la situation. Son cœur à lui s’emporte. Il a envie de foutre le camp, mais il à envie de rester contre alors. La douceur de ses doigts contre sa joue rêche. Ça fait trop longtemps qu’il n’a pas pu se sentir calme, se sentir bien avec une femme. Elle. Adéan. C’est différent. Il ne devrait pas faire ça. Trop jeune. Trop. Trop de choses.
« Non… ne sois pas désolé… S’il te plait… » James. Il n’ose pas parler. Parce qu’il a du mal à savoir ce qu’il a envie de faire. Il sait que c’est une connerie, mais il n’a pas pu faire autrement alors qu’elle se retrouvait collée à lui. James, il ferme les yeux sous le contact de ses doigts. Après la mort de sa femme, il n’a eu que des relations sans lendemain et ça n’avait rien de tendre. Une façon de se délester de la rage qui rongeait son âme. Aédan, il ne peut pas lui faire du mal, il ne veut pas lui faire du mal. Elle est trop importante. Elle a trop de valeur à ses yeux et il y a encore beaucoup de choses qui les séparent. Ses barrières à lui. Il ferme quand même les yeux. C’est le combat dans le fond de son crâne et il n’a pas envie qu’elle puisse être témoin de son mal-être. « Sinon… je devrais l’être aussi… Et je ne veux pas m’excuser… Pas pour ça… Parce que j’en ai envie depuis trop longtemps. » ll n’ouvre pas les yeux, parce qu’elle s’approche pour prendre possession de ses lèvres une fois de plus. Sa paume se pose dans le bas de son dos pour remonter lentement le long de son échine pour se poser dans la chevelure foncée de la demoiselle. Le baiser. Il n’a pas envie de se détacher, mais il n’a pas la moindre idée de ce qu’il est en train de faire. Ça lui fait peur. Ça lui fou la trouille.

« non… je ne suis vraiment pas désolée… » James ouvre les yeux pour poser son regard dans celui de la brune. Lui non plus, mais quelque chose le retient en arrière. Sûrement le fait qu’il ne peut pas oublier sa femme. Qu’elle est la fille de Miles. Qu’elle est trop jeune. Trop de contraire. Il aurait envie que ce soit plus simple, mais ce n’est pas le cas. « J’en ai besoin… Et je sens que toi aussi. » Il laisse sa tête se poser contre le canapé, ses yeux la quittent un moment. Il ne sait pas ce qu’il a envie de faire James. C’est une mauvaise idée. Il le sent. Il ne sait plus au fond. Son regard vient s’accrocher à celui de la demoiselle une fois de plus. « Aédan..» Un souffle. Son souffle qui vient se mélanger avec celui de la demoiselle. Sa paume quitte ses cheveux et se pose contre sa joue. Il a envie de lui dire qu’il pense aussi que c’est une bonne idée, mais il n’y arrive pas. « Je ne veux pas te faire du mal.» Il le pense. Il n’est pas prêt. Il ne le sera sûrement jamais. Il n’est plus fait pour être en couple et il n’a pas envie qu’elle soit une conquête, elle ait trop d’importance à ses yeux.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.