[fondateur]

Stars are only visible in darkness

the night is dark and full of terrors but the fire burns them away

Elle. Sa connerie. Sa bavure. Ça n’aurait pas dû se produire. Pas une gamine innocente qui n’a pas eu le temps de profiter de la vie. Konrad, il ressent les regrets qui rongent son âme. Cette gamine, le début de sa chute. Cette envie du sang dont il ne peut se défaire. C’est plus fort que lui. Ça ronge son âme et il ne peut s’en défaire. Ça n’empêche pas les remords. Parce qu’elle ne méritait pas cette mort. Première faute professionnelle. La première et le début de la fin. Konrad, il se perd. Il se laisse happer les tourments qui le rongent et il récidive une fois. Comme un drogué, mais c’est pire. Il plane. Il se sent bien et la chute n’est que plus terrible.

Le soleil est léger. C’est tôt. Parce qu’il n’arrive pas à dormir. Les rêves de sang se percutent dans le fond de son crâne, dans son esprit et il déteste ça.  Le vent souffle. Ses mains s’enfoncent dans le fond de ses poches. Sur cette pierre, il y passe trop de temps même s’il sait que la famille lui en veut terriblement. Il comprend. Il ressentirait sûrement la même chose, parce qu’il se maudit lui-même pour sa connerie.
Le début de sa chute. Avant, il avait une fascination pour le sang, pour le corps humain et c’est pour cette raison qu’il s’est dirigé vers ce métier. Combler ses envies de savoir, de toucher, de comprendre. Il n’avait jamais tué, simplement sauver des vies. Là. C’est différent. Il est obsédé et ça a éveillé un côté en lui qu’il ne connaissait pas.

Il laisse ses pas se poser dans le gazon vers, il connaît le chemin pour l’avoir fait trop de fois depuis la mort de la petite. Il a envie de lui demander pardon, même si elle ne l’entend et il a envie de la maudire pour avoir crevée entre ses doigts. Konrad, il n’est plus le même. Que les ombres du passé. Il perd sa femme. Il perd sa vie. Il ne comprend rien d’autre que cette envie de tuer, que cette envie de ressentir le carmin une fois de plus, que sentir la vie filer. Il n’a pas envie de briser des gamines, des êtres saints, mais ceux qui méritent de crever ou ceux qui attendent la mort depuis trop longtemps.
« Je t'interdis de venir ici ! » La voix le sort de sa contemplation de la tombe. Il n’y a pas de raison. Il n’y a rien. Il est là parce qu’il est rempli de regret, mais elle ne comprend pas. Son regard se pose sur la gamine. Sur la sœur de la petite fille dont il a enlevé la vie. Elle s’approche et le pousse. Un pas en arrière. Sans plus. Il n’a pas la force de se battre contre elle. Il n’a pas la force de lutter, parce qu’il sait sa hargne et elle a besoin d’un réceptacle pour la lancer. C’est lui. « Pourquoi ? » Un regard. « Pourquoi tu fais ça ? »

Ses phalanges s’enroulent autour du bras de la jeune femme pour qu’elle se détache de lui. Il ne dort pas. La folie est en train de lui ronger lentement le cerveau et il a du mal à fonctionner correctement. Il ne sait plus. Il ne sait plus vivre, ni faire preuve de douceur. Il est en train de devenir un monstre. « Pourquoi je fais quoi?» Sa voix est plus froide qu’il ne le voudrait. Il n’aime pas qu’elle l’agresse, il n’aime pas qu’elle le déteste. L’état de la gamine était instable lorsqu’il a commencé à s’occuper de son cas. Il détourne le regard d’elle et laisse son regard se poser sur la tombe. Il sait la question, il comprend le sens de ce qu’elle lui demande. Il sait qu’elle le déteste. « Parce que c’était accidentel et que son état était critique lorsqu’elle a passé les portes. Je ne suis pas magicien, mademoiselle Bergman.» Il se souvient de son nom, de celui de la petite fille trop jeune. C’est marqué dans son cerveau.