Sail with me into the dark (nastya)

Nastya Ivanov

nobody sees, nobody knows

Nom : Ivanov. Oui, c'est russe, évidemment que ça l'est. Elle est fière de son patronyme, fière de ses ancêtres. √ Prénom : Nastya. C'est joli non ? Elle l'aime bien, ça sonne d'une manière particulière. Parfois, elle a même l'impression que ce prénom était fait pour elle. C'est rare qu'elle en croise une autre, et quand c'est le cas, il lui est difficile de cacher sa déception. Masha, en second prénom. Ca lui plait beaucoup moins, c'est moins doux à l'oreille. √ Âge : dix-neuf ans. Elle est jeune encore, la demoiselle. Dans sa tête aussi, elle a pas forcément grandit. Et pourtant, il y a des moments où elle a l'impression d'avoir cinquante ans. √ date et lieu de naissance : elle est née un quatre février 1996, à Memphis même. √ vos origines : ses ancêtres sont russes, mais elle née sur le territoire américains, tout comme son père l'était. √ Métier : elle est serveuse dans un petit dinner, rien de bien folichon en somme, mais bon, elle n'a pas fait d'études alors forcément. √ Orientation sexuelle : Nastya est bisexuelle, elle est pas bien compliqué, comme elle aime dire. √ Statut matrimonial : libre comme l'air et ça lui plait assez, elle est sorti récemment d'une relation étrange. √ côté financier : c'est pas la joie, vous vous en doutez. C'est pas avec son maigre salaire qu'elle roule sur l'or. Elle se débrouille comme elle peu, et ça se voit à son appartement minable. √ Caractère : Nastya elle est le pôle nord et le pôle sud en même temps. Elle est discrète, apprécie ne pas se faire remarquer, être transparente parfois, une fille parmi tant d'autres, quelqu'un dans une foule qui grouille. Et puis, il y a des moments où elle aime bien qu'on la remarque, où elle se met un peu plus en avant. La demoiselle est assez enfantine, elle a ce petit côté innocent, insouciant, naïf qui lui sied au teint. Et y a des jours où son histoire marque un peu plus ses traits, où elle frappe les gens de sa maturité. Elle est très observatrice, et parfois on lui dit qu'elle est passive, parce qu'elle reste dans l'observation avec les gens, qu'elle se lance pas si elle est pas sûre. Pourtant, elle est assez dynamique et aime bien profiter de la vie, même si elle sait pas trop ce qu'elle en attend au juste. Quand elle veut, elle est infatigable, elle ose faire tout et n'importe quoi, elle se sent bien, elle se sent vivre. Elle sourit beaucoup, parce qu'il faut, parce qu'elle aime ça, même quand elle a pas vraiment envie de sourire, ou qu'elle a pas de raison de le faire. Nastya ne parle pas de ses sentiments, à personne. Elle n'a jamais dit je t'aime à qui que ce soit, elle ne fait pas de belles déclarations à ses amis, rien de tout ça. Quand ça va pas fort, elle n'en parle pas, même quand on essaye de lui tirer les vers du nez. Parce qu'elle est à la fois elle et personne, parce qu'elle n'aime pas être le centre de l'attention comme ça, qu'elle n'aime pas se mettre à nue et que ça la met mal à l'aise. Y a des jours où elle aime les gens, et d'autres pas. Y a des jours où elle est seule et d'autres où elle ne supporte pas de l'être. Nastya, elle est belle, elle fait des ravages quand elle veut, elle séduit sans même s'en rendre compte parfois, et ça lui plait, cette sensation, elle s'en lasse pas. Mais du coup, elle connait pas vraiment les limites, son ex s'est déjà fâché parce qu'elle avait dragué un autre mec sans qu'elle ait eu l'impression de vraiment le faire. Et puis, de toute façon, Nastya elle aime pas être comme les autres, faire comme eux, penser comme eux. Elle aime être un peu à part, un peu unique, mais en même temps, elle a peur d'être exclue, d'être seule.√ groupe : arnacoeur.

the last song
Nastya, quand elle est stressée elle se ronge les ongles, jusqu’au sang parfois. Elle a pas vraiment de belles mains, et au fond, elle s’en fiche un peu, c’est pas le plus important √ Elle a tendance à beaucoup fumer, mais étrangement, elle déteste l’odeur que la clope laisse sur ses vêtements √ Elle a déjà volé de la nourriture dans des boutiques, parce qu’elle avait pas assez pour payer √ Elle a un grand frère, qui a dix ans de plus qu’elle et qui est son tuteur légal jusqu’à sa majorité, mais ils ne se voient jamais et ne sont pas vraiment proches √ Elle ne souhaite pas se marier ni avoir des enfants, parce que quand elle voit à quel point son frère est enchaîné, elle se dit que ça vaut pas le coup √ Elle a dû mettre une robe pour le mariage de son frère, et ça ne lui a pas plu. Ni de mettre une robe, ni le mariage. √ Elle n’aime pas dévoiler ses jambes, elle ne se sent pas à l’aise quand elle porte une jupe, un short ou une robe. En fait, elle trouve le fait de se dénuder pour séduire complètement inutile √ Elle ne comprend pas pourquoi les gens se sentent obligés d’étaler leur bonheur comme ça, de l’afficher devant tout le monde. √ L’amour ainsi exposé la gêne √ Elle est pas maternelle non plus, elle sait pas y faire avec les enfants et ils pleurent tout le temps où la regardent bizarrement, comme si elle était une extraterrestre √ Elle aimerait bien un chien, mais elle a pas les moyens de s’en occuper, elle le sait. Ça coûte cher en croquette, en joujou, en véto. √ Nastya adore le dessin, elle trouve ça beau comme art, un moyen de s’exprimer sans le moindre mot. Ca l’impressionne parce que c’est pas évident de faire ressentir des choses à travers un dessin, une image fixe. √ Pourtant, elle sait pas dessiner. Les bonhommes, elle les dessine toujours comme quand elle avait huit ans. √ Ce qu’elle aime aussi c’est écrire. Son imagination est développée, comme celle d’un enfant. Elle rêve d’histoires fantastiques, de pirates, de trésor caché, d’aventures, d’actions. √ Elle aime bien la poésie, aussi, même si elle y comprend pas grand-chose. Elle se dit que sa façon d’interpréter les choses doit être différente de la vérité, de ce qu’on nous apprend à l’école, mais elle s’en moque, elle aime ce qui lui parle, à sa manière. √ Elle aime lire aussi, parce que ça va de pair tout ça, alors elle se débrouille toujours pour mettre de l’argent de côté pour s’acheter deux ou trois livres par mois. Quand elle en trouve un abandonné, elle est joie. Et une fois qu’elle l’a lu, elle écrit un petit mot à l’intérieur et va le déposer ailleurs, pour lui offrir une autre vie, pour que quelqu’un d’autre le découvre et l’aime. √ Pourtant, elle ne se sent pas à l’aise dans une bibliothèque, elle a l’impression d’être de trop, c’est bizarre comme sensation. √ Nastya aime danser au rythme de la musique. Elle ferme toujours les yeux quand elle se met à bouger, pour profiter de ce que ça lui procure. √ Elle aime les hommes autant que les femmes, et trouve qu’un corps, quel qu’il soit, est beau. C’est la personnalité qu’elle préfère de toute façon √ Nastya chante un peu, pas très bien, mais pas très faux non plus. Elle a une voix banale comparé à son regard ou encore son rire. √ Elle sourit tout le temps, pour un oui ou pour un non, parce qu’elle sait que les gens craquent, qu’ils se prêtent au jeu, qu’ils se mettent à sourire eux-mêmes parfois, et ça lui fait du bien. √ Elle est pas douée pour imaginer le futur, elle se projette pas, elle n’attend pas grand-chose. De toute façon, elle ne sait pas trop où elle sera dans cinq ou dix ans. √ Elle peut passer des heures sans parler, sans le moindre bruit, à écouter le silence. C’est bizarre, oui, mais elle aime ça. Et après, elle se réveille un peu, elle met de la musique et chante à tue-tête. √ Elle n’aime pas qu’on lui dicte quoi faire, ce qu’elle doit penser, ce qui est dans les normes ou pas. Pourtant, elle a supporté ça quelques mois, et à bien y réfléchir, elle sait pas trop comment elle a fait pour tenir. √ Elle préfère le sucré au salé, et les confiseries sont son péché mignon. √ Ce qu’elle préfère porter, ce sont les bonnets, même en été. √ Elle râle toujours contre ses cheveux, leur trouve toujours des défauts, mais elle les aime bien, au fond. √ Ce qui est drôle, c’est qu’elle ne parle pas un mot de russe. Elle aimerait, pourtant, mais elle n’arrive pas à apprendre la langue. Et puis, des fois, ça la fait rire. √ Elle est déjà allée une fois en Russie, quand elle était toute gamine, mais qu’est-ce qu’elle a eu froid ! √ Elle tient bien la vodka, et adore ça. Ça impressionne pas mal, d'ailleurs.

all the single lady
ton pseudo : burning candles, mais vous pouvez m'appeler Anne-So. √ âge : vingt-trois ans. √ pays : la france. √ fréquence de connexion : pour le rp, c'est en général le week-end, mais sinon je me connecte assez régulièrement. 4/7 je dirais. √ comment t'es arrivé ici? : bazzart je crois, et je louche sur ce scénario depuis hier, avant d'avoir craqué parce que bon, c'est quand même une petite perle, faut dire ce qui est. √ un commentaire? : félicitations pour votre MAJ express ! J'étais genre au bout de ma vie de plus pouvoir zyeuter le scénario de Loïc cette nuit, et puis d'un seul coup, pouf, c'était fini Sail with me into the dark (nastya) 4183929329

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Spoiler:

story of my life
Vingt-deux heures déjà. Le ventre de la fillette se mit à gronder extrêmement fort, au point de ne plus pouvoir ignorer sa faim. Après tout, elle avait assez attendu, non ? Se levant du canapé où elle regardait la télévision, la fillette de sept ans se dirigea jusqu’à la cuisine. Petite comme elle l’était, elle ne pouvait guère ouvrir les placards en hauteur, alors, elle alla chercher une chaise pour pouvoir y accéder. Dans le placard, des conserves par dizaines, de tout, de rien, de bonnes choses, de moins bonnes. Son choix se dirigea vers des raviolis, pas trop mauvais. Et puis quand bien même, il faudrait les manger un jour, et elle avait pris l’habitude, à force. Redescendant de sa chaise, elle ne tarda pas à chercher l’ouvre boîte et à s’en servir avant de tout mettre dans un plat et de le passer au micro-onde. Soupirant, elle hésita quant au nombre d’assiettes et de couverts à sortir. Est-ce que Viktor allait rentrer ? D’ailleurs, où était passé son frère ? Secouant la tête, elle préféra ne pas y songer. C’était un adolescent, après tout. A dix-sept ans, il devait sans doute être avec ses amis, en train de se promener dans les rues de Memphis, ou peut-être d’une autre ville, à bien y réfléchir. S’il n’avait pas le permis parce que les Ivanov n’avaient pas les moyens, cela ne voulait dire pas dire pour autant que les amis de son frère étaient dans la même situation. Loin de là, sûrement. Finalement, elle ne sortit qu’une assiette et des couverts pour elle. Les autres n’auraient qu’à se servir quand ils seraient là, après tout. Quand la sonnerie du micro-onde se fit entendre, c’est un large sourire qui se dessinait sur le visage de la fillette, ravie de pouvoir contenter son estomac. Elle se pressa d’ailleurs pour se servir et retrouver sa place sur le canapé, devant la télévision. Nastya ne regardait pas vraiment, elle se contentait de voir les images, tout comme elle n’écoutait pas, elle entendait. Il fallait dire qu’elle commençait sérieusement à fatiguer, et ses petits yeux luttaient contre la fatigue. Mais ce n’était pas encore le moment, elle n’avait pas commencé son repas. Ceci dit, elle ne tarda pas, bien trop affamée pour attendre plus longtemps. Et puis, elle avait école demain, elle ne pouvait pas attendre pendant deux heures. Tandis qu’elle arrivait à la fin de son assiette, la porte d’entrée s’ouvrit. La petite fille se retourna immédiatement et vit une silhouette titubante. Son frère, évidemment. « Oh bah t’es encore debout ? » lui demanda-t-il presque étonné. En guise de réponse, un petit hochement de tête. « Ca sent quoi ? Des raviolis ? Hum, génial, j’ai la dalle ! » Et sans plus attendre, Viktor alla se servir une part, déviant tantôt vers la gauche, tantôt vers la droite, slalomant entre des obstacles invisibles. « Bon bah bonne nuit. » Nastya le regarda zigzaguer, son assiette de raviolis en main, jusqu’à sa chambre, sans rien dire. Pour quoi faire de toute façon ? Elle avait déjà tenté de lui dire que ce n’était pas juste, et il l’avait envoyé baladé. « C’est ça… Désolé d’être rentré tard et de t’avoir laissée seule, Nastya. Oh tu t’es fait à manger seule ? Bien joué ! Je peux en prendre ? Merci Nastya ! Promis, demain je rentrerais tôt et c’est moi qui te ferais à manger. Ou alors on ira manger une pizza. » chuchotait-elle pour elle-même dans un soupir, lasse, sans pour autant se faire la moindre illusion. Le lendemain ne serait guère différent. Ses paupières se fermèrent tandis qu’elle s’allongeait sur le canapé, entendant à peine la télévision en fond sonore, se sentant partir dans les bras de Morphée. Quelques heures plus tard, elle se sentit léviter et c’est ce qui la réveilla. Ouvrant difficilement un œil, elle vit son père la porter jusqu’à sa chambre. « Il est tard. » dit-elle simplement, sans pour autant avoir la moindre idée de l’heure en question. « Je sais ma puce, rendors toi. » Il savait. Mais cela ne semblait pas lui poser de véritable problème. Juste, je sais. Il était au courant, et c’était tout. Leur supérette, ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre prenait beaucoup trop de temps à ses parents, voilà le constat qu’elle faisait. Et c’était dommage. Parce que oui, ils manquaient d’argent, et ils n’avaient pas grand-chose. Oui, il fallait travailler pour vivre, pour espérer un peu mieux. Mais non, il ne fallait pas le faire au détriment de ses enfants. Et au fond, Nastya était sûre que c’était parce que cela lui pesait aussi que Viktor passait le plus clair de son temps ailleurs. Ils ne parlaient pas beaucoup tous les deux, parce que dix ans les séparaient, mais elle était certaine qu’il pensait pareil.

Concentrée sur son exercice et sa leçon, la petite Nastya, à présent âgée de onze ans, se sentait perdue. Elle ne comprenait que la moitié, et l’autre lui semblait être écrite en russe, langue qu’elle ne pratiquait pas le moins du monde. Son père avait déjà essayé de lui apprendre quelques mots, mais la prononciation n’était pas son fort, si bien qu’elle finissait toujours pas déformer les mots, et éclater de rire quand elle les entendait prononcés de façon juste. Laissant reposer son menton dans la paume de sa main, accoudée à la table, elle se laissait aller à rêvasser, songeant à son séjour en Russie, l’année dernière. En famille, pour une fois. Elle avait ainsi rencontré ses deux oncles et sa tante paternelle, tout comme ses cousins. Mais eux ne parlaient pas un mot d’anglais, et elle était incapable de comprendre et de parler russe, aussi, le dialogue avait été impossible. Ceci dit, elle avait aimé le voyage. Voir ailleurs, déjà. C’était plaisant, ça changeait. Et puis, tous ces hommes grands et carrés, aux voix graves, aux barbes prononcées, chaudement vêtus pour se protéger du froid. Il fallait dire qu’on se les pelait, là-bas ! Elle s’était demandé comment ils supportaient ces attaques constantes lorsqu’ils pointaient le bout de leur nez dehors. Et finalement, elle avait compris qu’ils avaient l’habitude, que c’était comme ça que cela se passait en hiver. Ici, ils avaient quand même de la chance d’avoir un climat différent, bien plus agréable. Sortant de sa rêverie, elle se dirigea vers la chambre de son frère. « Quand est-ce qu’ils doivent rentrer papa et maman ? » Partis en Russie pour la semaine, ils avaient laissés leurs enfants se débrouiller. Viktor avait l’âge, de toute façon. Et puis, Nastya savait se débrouiller depuis longtemps déjà. Son frère daigna à peine la regarder, avant de diriger son regard vers sa montre. « Ils sont en retard d’une heure. Sans doute l’avion. » Hochant la tête, elle ne se sentait pas rassurée pour autant, bien que les compagnies aériennes soient effectivement douées pour être en retard sur leurs horaires. Alors, elle retourna à sa leçon. Jusqu’à ce que, quelques heures plus tard, on vienne sonner à la porte. Enthousiaste, elle attendait le retour de ses parents et alla ouvrir la porte en sautillant. Mais devant elle, ni son père, ni sa mère, mais deux officiers de police. « Tu es toute seule ? » demanda l’un d’entre eux alors que son visage affichait clairement sa surprise. « Où est ton grand frère ? » questionna l’autre quelques instants plus tard. Elle n’eut pas besoin de répondre que son frère arrivait déjà, sans doute alerté par les voix qu’il ne connaissait pas. Rapidement, il l’envoya dans sa chambre, ce qu’elle fit sans trop savoir pourquoi, perdue et se demandant ce qu’il pouvait bien se passer. Un mauvais pressentiment ne la quittait pas, et l’angoisse commençait à lui monter. Elle entendait les voix dans le salon, mais ne les écoutait pas. Parce qu’elle ne le voulait pas. Nastya sentait la mauvaise nouvelle arriver comme l’odeur des raviolis imprégnée dans leur appartement. L’attente était longue, interminable. Assise sur son lit, recroquevillée, les jambes contre sa poitrine, ses bras entourant son petit corps frêle, elle n’en pouvait plus et failli se lever quand la porte de sa chambre s’ouvrit sur son frère. En le regardant droit dans les yeux, elle comprit qu’elle avait eu raison, qu’il s’était passé quelque chose, que tout allait changer. « Il s’est passé quelque chose, Nastya. » « Je sais. » répliqua-t-elle immédiatement. « Papa et maman… Ils ne vont pas rentrer. Ils ne rentreront plus jamais. » Parce qu’ils étaient morts. Retrouvés hier en Russie, avec l’un de leur oncle. Elle ne se souvenait plus lequel c’était, elle ne le replaçait plus. Alors, elle continuait d’écouter l’histoire de Viktor. « Un braquage à mal tourné dans une supérette. Et tu connais papa… » Oui, elle savait qu’il n’avait pu rester sans rien faire. Il lui avait déjà raconté qu’une fois quelqu’un avait tenté de le braquer lui, ici, à Memphis. Mais il tenait tellement à sa petite supérette qu’il ne s’était pas laissé démonter. C’était le sang russe qui coulait dans ses veines, sans doute. Paradoxal tout de même que les Ivanov décèdent dans une supérette en Russie, et non dans la leur. C’était con, aussi. Vraiment très con.

Ainsi dont, son frère était devenu son tuteur légal, à peine majeur. Il avait choisi de vendre la supérette de ses parents, et de déménager, puisque l’appartement qu’ils occupaient se trouvait à l’étage supérieur. Les nouveaux propriétaires eurent donc droit à la supérette, et l’appartement. Ce que Nastya ne vit pas d’un bon œil du tout, évidemment. Mais elle n’avait pas son mot à dire, elle était trop jeune. Ils se retrouvèrent dans un appartement tout aussi minable. Et vous savez pourquoi ? Non ? Et bien, la petite fille n’avait pas non plus comprit tout de suite. Alors, elle avait posé la question à Viktor. « On n’est pas Crésus ! Et puis, l’argent de la supérette, j’en ai besoin pour mes études. » Ses études ? Parce qu’il comptait étudier, lui ? Il fallait croire que oui… ce n’était pas ce qu’elle avait imaginé, ceci dit. En même temps, il n’avait jamais donné l’impression d’être intéressé par quoi que ce soit. Mais vu le peu de temps qu’ils passaient ensemble, ce n’était pas étonnant. Au final, Nastya n’avait de toute façon pas le choix. Alors ce fut ainsi que les choses se passèrent. Viktor étudiait –quoi ? elle n’en savait fichtrement rien- et elle aussi. Du mieux qu’elle pouvait, tout du moins. C’est ainsi qu’ils firent un bout de chemin ensemble, sans plus ni moins dans leur vie. Jusqu’aux seize ans de la brune. « Nastya, j’te présente Jessica, c’est ma copine. » La blonde aux longues jambes ne cessait de sourire niaisement. Beurk, elle l’énervait déjà, à regarder son frère comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde. « Salut. » répondit-elle simplement, se demandant au passage si elle devait vraiment être enchantée de la regarder. La fameuse Jessica donnait l’impression d’être un peu cruche. Non pas qu’elle soit du genre prompt à juger, mais c’était ce que lui inspirait son comportement, sa façon de parler, cette sensation qu’elle soit montée sur ressort. Enfin bref. S’il la lui présentait, c’était qu’il devait y avoir anguille sous roche, forcément. Pas conne, la Nastya. « Vous avez quelque chose à me dire, c’est ça ? » demanda-t-elle franchement. Autant aller au but de suite, ce serait plus simple. « Euh… En fait, oui. On va emménager ensemble. » Et la blonde qui souriait encore comme une idiote, le genre de sourire qu’on voyait dans les publicités pour dentifrice. « Ici ? C’est pas comme si on n’avait la place, mais pourquoi pas. » Oui, elle était un peu froide avec son frère, elle l’avait été depuis toujours, en fin de compte. « Non, ailleurs. Tous les deux. » Les sourcils froncés, elle ne tarda pas à comprendre où il voulait en venir. Tous les deux, pas tous les trois. Clairement, il lui faisait comprendre qu’elle était assez grande pour se débrouiller. « Je l’avais pas vu venir, celle-là. » se contenta-t-elle de répondre en haussant les épaules. La lassitude qu’elle éprouvait depuis toutes ces années envers son frère n’était pas prête de disparaître. Encore une fois, il se montrait égoïste, il pensait à son avenir avec sa blondasse, et il la mettait de côté, il la laissait se débrouiller toute seule. « Comme tu n’es pas majeure, je suis toujours ton tuteur légal, mais tu peux rester vivre ici. » Trop aimable de sa part… « Comme c’est gentil ! Merci frérot. » répliqua-t-elle en souriant bien qu’elle l’ait en travers de la gorge. « On aura qu’à faire semblant que tu vives avec nous, on fera une chambre pour toi, et il y aura quelques-unes de tes affaires, comme ça, si jamais, tu sais… » Et en plus il comptait la dépouiller de quelques-unes de ses affaires. Charmant. « Tu pourras toujours venir pour de vrai, si tu veux. » Venir pour de vrai. Cette révélation lui faisait l’effet d’une gifle. « Même pas en rêve. » Cette répliqua clôtura la conversation, tandis que l’adolescente se détourna.

Finalement, Nastya n’avait pas eu le choix, encore une fois. Elle avait dû quitter le lycée, sans prendre la peine de terminer ses études pour travailler. Parce qu’il ne fallait pas se leurrer, son frère n’allait pas l’entretenir. Il payait l’appartement, oui, mais il lui réclamait son dû, prônant la justice et l’équité. N’importe quoi. Mais elle dû reconnaître quelque chose. Cette vie seule, c’était ce qu’il lui fallait. Enfin seule, non, pas vraiment. Elle avait ses amis qu’elle invitait régulièrement. Elle était entourée, mais se sentait bien mieux sans son frère. Pour le peu d’intérêt qu’il lui avait accordé, de toute façon… Nastya avait trouvé un job de serveuse dans un petit diner, et même si ce n’était pas le plus luxurieux des boulots, ça lui convenait. Elle se sentait vivre, elle se sentait plus légère. A la fois adulte, mais toujours adolescente, et même enfant, si elle le voulait. Elle pouvait être insouciante, personne ne dirait rien. Elle pouvait être naïve, pleurer devant un dessin animé. Mais le mieux, dans tout ça, c’était qu’elle pouvait être tranquille avec son copain du moment. Personne pour les surprendre, pour leur faire la morale. « T’as l’appartement pour toi toute seule alors ? » En guise de réponse, son sourire. Ce fameux sourire qui valait bien plus que des mots. Libre, voilà comment elle se sentait. Elle-même, tout simplement. Parce qu’avec son frère, cela n’avait pas été le cas, elle avait eu l’impression d’exister à demi, d’être transparente la plupart de son temps. Pas que ça la dérange réellement, au final, c’était une sensation qu’elle aimait assez, mais plus avec des inconnus. Finalement, c’est à partir de ce moment qu’elle a vraiment commencé à vivre. « C’est ça, la liberté. » lâcha-t-elle en se laissant tomber sur le canapé, tandis que son amie se mit à rire. « Ça fait drôle, quand même. Je crois que je t’envie un peu. » Oh, elle n’avait pas vraiment de quoi, en fin de compte. Elle qui avait une famille soudée. Le truc c’était qu’il fallait trouver un avantage à vivre seule à seize ans, après avoir abandonné l’école pour bosser. Et qui disait abandon d’études disait sûrement job pourri toute sa vie, car pas le moindre diplôme en poche. Non, vraiment, elle n’avait pas besoin de l’envier. Mais Nastya ne cherchait pas plus loin, n’essayait pas d’imaginer à quoi ressemblerait son futur. Peu importait, au fond. Alors, elle profitait de l’instant présent, de ce qu’elle avait maintenant « Enfin, pas parce que tes parents sont morts hein… » D’un revers de la main, elle balaya la gêne de son amie qui semblait y avoir réfléchi entre temps. Ca faisait longtemps, elle l’avait digéré. « On sort ? » Parce qu’elles n’allaient tout de même pas passer leur soirée ici, quand même. « Tu as quelque chose en tête ? » Haussant un peu les épaules, elle y réfléchi quelques instants. « J’me disais qu’on pourrait aller faire un bowling et se moquer parce qu’on sait pas du tout y jouer, mais aimer ça quand même. » Tout sourire, elle était persuadée que l’une d’elle finirait avec un score total de zéro. Ce qui fut le cas, cela dit en passant. C’était même Nastya qui avait fait ce magnifique score. Et qu’est-ce qu’elles avaient ri !

Debout devant l’étendue immense, Nastya souriait. Comme toujours. Les bras en croix, elle relevait un peu la tête, puis s’abandonna à fermer les yeux. « Tu sens ? » chuchota-t-elle à son petit-ami, d’une voix douce, pour ne pas déranger le silence, osant à peine. « Non, et t’as l’air franchement conne si tu veux mon avis. » Plissant les yeux, elle ne les rouvrit pas pour autant immédiatement, décidant de faire abstraction de l’opinion de son petit-ami. La caresse du vent sur son visage n’avait pas de prix, et il n’allait pas lui gâcher ce moment à cause de ses commentaires désobligeants. Il en avait toujours, de toute façon. Ces deux-là s’étaient rencontrés au diner où elle servait. Un client assez bourru s’était permis a) de lui mettre la main aux fesses, b) de vouloir explicitement plus en la prenant pour elle-même ne savait quoi, c) de considérer cela comme le paiement de son repas. Et puis, il était intervenu, parce que clairement, il n’avait pas sa langue dans sa poche, et il semblait connaître le gros lourdaud. Il avait même réussi à lui faire changer d’avis. Alors, il l’avait invité à un rendez-vous, et elle avait accepté, se sentant un peu redevable. Après tout, il lui avait un peu sauvé la mise quand même. Qu’ils se mettent ensemble, elle ne l’avait pas du tout prémédité. C’était simplement arrivé, comme ça, comme la plus grande partie de ce qui emplissait sa vie. « Bon allez, ça suffit tes conneries, maintenant on y va. » Rouvrant les yeux, elle profita tout de même du paysage que la nature lui offrait. Le coucher de soleil pointait le bout de son nez, les couleurs en face d’elle étaient magnifiques, doux mélange car les couleurs ne luttaient pas pour se mélanger, se fondre les unes aux autres, elles acceptaient de le faire et le rendu était magnifique. « Mais attend encore cinq minutes, juste cinq petites minutes, s’il te plait. » Le temps que le spectacle devienne vraiment magnifique. « Non, on va être en retard. Tu tiens vraiment à ce qu’on arrive après tout le monde et qu’on n’ait plus rien à bouffer ? » C’était seulement ça son problème ? Le connaissant, et étant surtout au courant de l’emportement qui pouvait vite le saisir, elle soupira et finit par s’installer dans sa voiture, côté passager, les yeux fixés sur le ciel, boudeuse. « Mais fais pas la gueule Nas’. » Nas'. Qu’est-ce qu’elle détestait ce surnom. « M’appelle pas comme ça. » lui rappela-t-elle pour la énième fois. Le regard qu’il lui lança l’énerva encore plus. Pour qui il se prenait, au juste ? « Arrêtes ça, tu sais que sans moi t’en serais pas là. » Oui, elle le savait. Elle savait qu’il lui avait sauvé la mise lors de leur rencontre, et qu’une fois quand elle avait été malade un mois entier, enchaînant intoxication alimentaire et vilaine grippe, il l’avait remplacé au diner, en lui donnant l’argent gagné à sa place. Elle savait qu’il lui avait déjà filé de la nourriture quand arrivait la fin de mois et qu’elle n’avait plus de quoi se nourrir ni d’argent pour renflouer ses placards. Elle savait aussi que ce bracelet qu’elle avait autour du poignet, il l’avait volé pour elle, pour qu’elle ait quelque chose d’un peu chouette. Nastya savait tout ça depuis maintenant huit mois qu’ils se fréquentaient. Elle ne pouvait pas l’oublier, et il ne le lui permettait de toute façon pas, lui rappelant sans cesse ce qu’il faisait pour elle. « Je t’ai rien demandé… » Il avait fait tout ça de son plein grès, après tout. Mais cette remarque ne sembla guère lui plaire puisqu’il donna un grand coup de volant avant de se garer sur le bas-côté, et de hausser le ton. « Bordel, tu peux pas simplement être reconnaissante et faire un truc pour moi ? » Si, elle pouvait être reconnaissante, mais pas dans ces conditions. Alors elle se tut, parce qu’elle savait que peu importe ce qu’elle dirait, il continuerait, jusqu’à ce qu’il ait le dernier mot, combatif jusqu’au bout, se moquant des dommages collatéraux qu’il pouvait lui causer, à elle. Soumise, elle l’était.

Dansant au rythme de la musique, elle ne lui avait pas adressé la parole depuis près de deux heures, ayant encore en travers de la gorge son comportement de pauvre con, il fallait dire ce qui était. Et c’était bien ça le souci, avec lui. Il agissait bien trop souvent ainsi. Il ne la respectait pas, il ne l’aimait pas vraiment. Elle non plus, d’ailleurs. Mais le fait est qu’elle avait un peu peur de le quitter, parce qu’il pouvait devenir violent, qu’il était rancunier, qu’il le vivrait très mal. Au fond, elle n’était pas sûre de sa réaction. Pourtant, elle l’avait observé quand il avait été confronté à des situations déplaisantes. Mais avec elle, elle ne savait pas. Alors elle se changeait les idées et dansait, le laissait seul avec ses amis, tandis qu’elle enflammait la piste de danse, sans le réaliser. Nastya était le genre de femme qui plaisait instinctivement, sans qu’elle ait besoin d’ouvrir la bouche, sans qu’elle ait besoin d’en faire trop, d’être quelqu’un d’autre, sans qu’elle ait besoin d’allumer qui que ce soit. C’était naturel. Aussi, quand un jeune homme vint danser en sa compagnie, elle ne le repoussa pas, appréciant assez d’être abordée de la sorte. Il ne la collait pas, venait simplement partager ce moment avec elle. Alors, elle acceptait, le sourire aux lèvres, parce qu’elle aimait partager quelque chose avec un inconnu. Mais cet échange fut de courte durée, évidemment. « Dégage, toi. » Le ton ferme de son copain lui fit offrir à l’inconnu une petite moue désolée. « Tu joues à quoi là ? T’essayes de me rendre jaloux ? De m’énerver ? » Ni l’un ni l’autre, en réalité. Elle se moquait bien qu’il soit jaloux, parce qu’elle ne l’aimait pas, et lui non plus. Il le savait très bien, mais allez savoir pourquoi il s’obstinait à croire le contraire. « Non, je danse, c’est tout. » « Tu flirtes. » Peut-être bien, mais elle ne s’en était pas rendue compte. « C’était pas le but. » dit-elle simplement en haussant les épaules. Vraiment pas. « Donc tu te trémousses parce que… t’aimes ça ? » Roulant des yeux, elle croisait les bras sur sa poitrine sans le quitter des yeux. « Je ne me trémousse pas, je danse. Mais tu ne connais pas, ça. Tu le fais jamais, ni avec moi ni sans moi. Même pas pour moi. » commença-t-elle suite au ras-le-bol qu’elle ressentait. « Je sais même pas pourquoi on est ensemble. Tu ne m’aimes pas, et moi non plus je ne t’aime pas. Tu me traites comme ta propriété, comme une moins que rien, parfois, qui n’a le droit de rien du tout. Si ça se trouve, je suis juste un alibi parce que tu refoules ton attirance pour les hommes, ou que t’es amoureux de quelqu’un dont tu ne devrais pas, pour je ne sais quelle raison. » En fait, elle n’avait jamais vraiment réfléchi à tout ceci. Ca sortait juste maintenant. « T’as aucune raison d’être possessif avec moi. Je ne t’appartiens pas. Et même si tu penses que c’est le cas, et bien non. J’en ai ma claque de tes chaînes, de ton regard dur, de tes remarques sur ce que t’as fait pour moi et combien je te suis redevable. Maintenant, ça suffit. Merci encore, pour la millième fois au moins, de ce que t’as fait pour moi, mais moi aussi j’ai fait quelque chose pour toi. J’ai rien dit pendant tout ce temps. J’ai accepté, et je sais même pas pourquoi je l’ai fait. Alors voilà, maintenant c’est finit tout ça. » Et bon débarras. Mais elle se garda bien de le lui dire. Apparemment, son petit speech avait étonné son petit-ami, enfin son ex, du coup, car il restait muet, les yeux légèrement écarquillés. Etrangement, elle ne s’était pas attendue à cette réaction. Ce n’était pas si mal, ceci dit. Mais ce qu’elle ne tarda pas à comprendre, c’était que cela cachait quelque chose. Son regard vit alors les poings du jeune homme serrés. Elle l’avait énervé. Au fond, elle avait toujours su qu’il risquait de réagir violemment, alors elle ne tarda pas à se reculer, rejoignant le groupe d’ami. Autour d’eux, il ne lui ferait rien, il ne pouvait pas. Ça lui passerait, de toute façon. Pour ce qu’il en avait vraiment à faire d’elle. Comme son frère. Intérêt vague et minime. Il s’en remettrait. Mais c’était ça, le problème avec les hommes, quels qu’ils soient. Ils pouvaient être durs. Plus que les femmes. Verbalement, déjà. La plupart d’eux avaient tendance à prononcer des mots sans se rendre compte de leur impact. Et puis, ils pouvaient se montrer impulsifs, violents, comme lui. Ou tout simplement imposants, comme l’un de ses oncles. Celui qui était encore en vie, mais dont elle ne se rappelait pas le nom. Et tout ça avait un peu tendance à l’effrayer. Le côté imprévisible, le fait qu’elle ne sortirait pas victorieuse d’un tel affrontement, physique ou verbal. Parce qu’elle était aussi innocente qu’une petite fille.

Depuis sa rupture, elle avait à nouveau déménagé. Cette fois-ci, c’était son appartement à elle. Son nom qu’elle avait donné aux propriétaires. Bien sûr, elle s’était débrouillée pour avoir une fausse carte d’identité, avec une date de naissance différente, une où elle serait majeure. Mais bon, ce n’était pas le plus grand crime qui soit, n’est-ce pas ? Après tout, qu’est-ce que c’était que deux petites années… Du moment qu’elle avait de quoi payer, qui s’en souciait réellement ? Apparemment, cela avait en plus arrangé son frère, qui lui avait gentiment appris qu’elle deviendrait bientôt tante. Mon dieu, ça ne lui plaisait pas. Parce que les gamins et elle, c’était loin d’être une histoire amour, déjà. Et parce qu’être tante à dix-neuf ans, elle trouvait ça clairement nul. Mais bon, son frère avait dix ans de plus, et forcément, il entamait une nouvelle étape de sa vie. Tant mieux pour lui, après tout. De sortie, elle avait bien envie d’aller dans un bar. Seule. Ses amies avaient un partiel le lendemain, et cette seule pensée la fit sourire. Les partiels. Ca ne lui manquait absolument pas, il fallait dire ce qui était ! « Je peux vous offrir un verre ? » Impossible pour elle de ne pas émettre un petit rire quand elle vit un jeune homme de son âge la vouvoyer. « Avec plaisir, mais par pitié, ne me vouvoie plus jamais. » Jamais, jamais, jamais. Parce que la belle brune, elle avait pris vingt ans en pleine figure. C’était comme s’il venait de l’appeler Madame. « Pardon. Alors, tu veux boire quoi ? » Large sourire sur les lèvres, elle le regarda en hochant la tête, signe que c’était beaucoup mieux comme ça. « Humm… Une vodka. Pure. » Le regard perplexe du garçon la fit rire une nouvelle fois. « Quoi ? Tu crois que je cherche seulement à t’impressionner ? » « Peut-être bien. C’est pas le cas ? » Nastya lui répondit en secouant la tête de droite à gauche, négativement, bien que le sourire toujours aux lèvres. Peut-être qu’elle voulait quand même l’impressionner, mais pas en prenant une vodka, plutôt en tenant le coup au bout de quelques verres. Son talent russe, quoi. « J’ai combien de doigts ? » Cette question la fit rire. Comme les trois précédentes. Elle en était à son cinquième verre, et elle ne ressentait pas tant que ça les effets de l’alcool. « Tu en as toujours cinq, mais tu m’en montre trois. » répondit-elle en souriant. « Et tu t’appelles Peter, moi c’est Nastya, on est vendredi soir, tu m’as dit avoir une sœur qui s’appelle Mona, elle est rousse comme ton père, et je vais bien. » lui prouva-t-elle alors tandis que Peter éclatait de rire. « Ok, là, je suis impressionnée. La vodka pure, c’est pas simple de la tenir. Surtout pour une fille comme toi. » « Une fille comme moi ? » La remarque l’intriguait. « Assez menue. On tient mieux l’alcool en fonction de son gabarit, tu sais ? » Hochant la tête, elle sourit une énième fois. « Tu m’plait bien. » Le compliment était sincère. Aussi bien physiquement que de par sa personnalité, ce qu’il lui avait montré de lui, ce qu’il lui avait dit. Mais ils ne finirent pas leur soirée ensemble, parce qu’elle l’avait perçu à jour. Il était un coureur de jupons. Il aimait les femmes, et aimait se réveiller auprès d’une différente chaque matin. Et elle n’avait pas particulièrement envie d’être un trophée.

Allongée dans l’herbe, le corps en étoile de mer, elle fixait le ciel. Bleu, d’un bleu si… pur. Bleu clair, sans le moindre nuage, sans quoi que ce soit si ce n'était cette immensité de couleur. Alors, elle se mit à sourire. Et quelques instants plus tard, ce fut un rire qui sortit de sa gorge. Cristallin, enfantin, assez mélodieux. « Excusez-moi, mais… qu’est-ce que vous faites ? » Nastya tourna alors la tête vers cette voix qui l’avait interpelée, appartenant à une jeune femme non loin d’elle, assise dans l’herbe avec son petit-ami. Tout du moins, c’était ce qu’il semblait. « On ne vous a jamais dit que la curiosité était un vilain défaut ? » demanda-t-elle sans se départir de son sourire. La jeune femme sembla gênée, et se mordilla la lèvre avant d’ouvrir la bouche pour se confondre en excuses. Et une nouvelle fois, Nastya se mit à rire. « Je plaisantais, ne vous en faites pas. » Et un nouveau sourire pour s’excuser de cette mauvaise blague. Sourire que le jeune couple lui rendit rapidement. « Et pour vous répondre, je ne fais rien et tout à la fois. Je profite. Je vis. » commença-t-elle en regardant à nouveau le ciel quelques instants, avant de reporter son attention sur les deux jeunes gens. « Vous devriez essayer, ça fait du bien. » Enième sourire, pour tenter de les convaincre, et parce qu’ils ne le regretteraient pas. Oh bien sûr, ils devaient la prendre pour une folle tout droit échappée de l’asile, mais s’ils essayaient, ils comprendraient. Allongée sur le sol, elle caressait l’herbe du bout des doigts, et cette caresse incroyablement délicate éveillait ses sens. Sa vue admirait un magnifique spectacle, et son odorat se laissait aller à respirer le doux parfum de l’herbe fraiche. C’était bête, sans doute, mais cette position la faisait se sentir bien. Elle se requinquait, elle retrouvait de son aplomb, la terre la faisait grandir, lui donnait un peu d’énergie et de force. Et quand elle estima en avoir trop abusé, quelques minutes à peine plus tard, elle adressa un nouveau sourire au couple avant de s’éloigner. Quelques mètres plus loin, alors qu’ils ne lui prêtaient plus la moindre attention, elle ne put s’empêcher de leur jeter un petit coup d’œil, et elle les vit tester, tous les deux. Ils allaient comprendre, ressentir cette sensation de bien-être, et elle souriait déjà en imaginant leurs rires quand ils se rendraient compte que c’était loin d’être ridicule, en fin de compte. Ce fut légère qu’elle continua son chemin, se promenant sans réel but, juste pour profiter du soleil sur sa peau, des bruits de la ville, des regards croisés dans la rue. Et c’est ainsi que le sien tomba sur un jeune homme en train de dessiner. Ce fut plus fort qu’elle, Nastya s’arrêta pour l’observer de loin, essayant de deviner ce à quoi le crayon était en train de donner vie. Quand elle réalisa que l’exercice était plus ardu qu’elle n’y paraissait, elle se concentra sur le jeune homme lui-même, l’observa plusieurs minutes. Puis elle avait fini par l’approcher. « je suis certaine que tu te caches derrière ton apparence, que tout ce que tu montres, c'est qu'une façade. » Elle le ressentait tellement fort, comme si toute l’attitude du jeune homme le criait. Mais personne n’entendait. Les gens autour d’eux étaient sourds. Ça ne les intéressait pas. Trop concentrés dans leur petite vie à eux pour regarder alentours. « qu'est-ce qui te fait dire ça ? » Avant de lui répondre réellement, ce fut par son sourire qu’elle lui répondit. L’air de lui dire « mais c’est pas évident ? ». Et alors seulement, elle lui a expliqué plus en détail. « tu crois tellement aux clichés, aux idées reçues. c'est dommage. » Effectivement, ça pouvait sembler cliché, mais la brune n’était pas du genre à changer d’avis grâce à une simple phrase comme celle-ci. Il lui en faudrait plus. Il n’aurait qu’à le lui prouver, dans ce cas. Mais leur échange se termina. Vous savez, il y a des rencontres qui vous marquent. Des gens dont vous vous souvenez, qu’importe la raison, même si vous ne connaissez pas leur nom, leur âge, leur vie. Et puis, il y a ceux qui vous font deux fois cet effet. Ceux que vous avez envie de revoir, ceux avec qui vous mourrez d’envie de partager un nouveau moment, quel qu’il soit. Le jeune homme entrait dans la seconde catégorie. Parce qu’il l’avait intriguée. Parce qu’il dessinait bien. Parce qu’elle restait convaincue qu’il était bien plus intéressant que celui qu’il avait l’air d’être mais qu’il n’était pas. Ou qu’à moitié, peut-être.

admin · ≡ messages : 268 ≡ arrivée : 19/08/2015 ≡ célébrité : Garrett Hedlund

Superbe choix, avatar + ce scénario. Ca dépote !
Bienvenue Sail with me into the dark (nastya) 3213263352

≡ messages : 36 ≡ arrivée : 03/08/2015 ≡ célébrité : Jake Gyllenhaal

Bienvenue et bon courage pour ta fiche Sail with me into the dark (nastya) 3555259597

Simon → Je te retourne la pareille ! Garrett, ce avatar et ce pseudo Sail with me into the dark (nastya) 3848817537

T'as bon goût toi Evil or Very Mad

Et pour être franche, je louchais aussi sur ton scénario avec Leighton Sail with me into the dark (nastya) 2925365648

Oliver → Merci beaucoup Sail with me into the dark (nastya) 3848817537

Sail with me into the dark (nastya) 4079240578

Invité Invité

Bienvenue parmi nous et bonne continuation pour ta fiche Sail with me into the dark (nastya) 3848817537

fondateur

Bienvenue, j'adore ce scénario et j'espère que tu seras la bonne Sail with me into the dark (nastya) 4183929329

Si tu as des questions faut pas hésiter Sail with me into the dark (nastya) 1420155966

BETH → Lizzie, qu'elle est belle Sail with me into the dark (nastya) 4079240578

TOBIASZ → Il est parfait ce scénario, une pépite, une perle rare, un petit bijou de la mort qui tue Sail with me into the dark (nastya) 3848817537

Difficile d'y résister Evil or Very Mad

J'espère aussi être la bonne Evil or Very Mad

Merci pour tout les gens, z'êtes au top en plus d'être canons Evil or Very Mad

≡ messages : 141 ≡ arrivée : 29/05/2015 ≡ célébrité : diego barrueco

merci, merci, merciiiiiiiiiiiiii de tenter mon scénario. I love you

j'aime déjà le début Sail with me into the dark (nastya) 247030707

bienvenue ici, j'ai hâte qu'on les fasse évoluer. Sail with me into the dark (nastya) 3848817537

dose d'amour:

Mais merci à toi de l'avoir créé oui ! Sail with me into the dark (nastya) 2303963680

Sail with me into the dark (nastya) 1701133522

J'espère que tu aimera la suite aussi Sail with me into the dark (nastya) 4183929329

Owiiii une dose d'amour ! Pfouah, je suis comblée Sail with me into the dark (nastya) 3848817537

Et évidemment, moi aussi j'ai hâte qu'on puisse les jouer ces deux là Sail with me into the dark (nastya) 3698310917

Invité Invité

haaaaa, super choix de scénario I love you

il faudra absolument que l'on se trouve un scénario avec mon dc, because ma molly c'est la grande soeur de loïïïïc Sail with me into the dark (nastya) 4079240578

bienvenue sur ccl Sail with me into the dark (nastya) 3848817537

Merci beaucoup ma belle I love you

Saoirse est tellement peu vue ! J'approuve ce choix !
Et avec plaisir pour le lien Evil or Very Mad

≡ messages : 55 ≡ arrivée : 24/08/2015 ≡ célébrité : Simon Baker

Bienvenue sur le forum !

≡ messages : 2929 ≡ arrivée : 19/12/2014 ≡ célébrité : bobby morley

Canon la demoiselle Sail with me into the dark (nastya) 3848817537

bienvenue et bon courage pour la suite de ta fiche I love you

≡ messages : 254 ≡ arrivée : 12/07/2015 ≡ célébrité : nikki reed

bienvenue

Merci beaucoup vous trois I love you

Vous êtes tous beaux ici Evil or Very Mad

Invité Invité

Bienvenue sur CCL. Sail with me into the dark (nastya) 4079240578

Merci beaucoup I love you

Holland

Et j'aime tellement ton gif de profil Sail with me into the dark (nastya) 4079240578

≡ messages : 299 ≡ arrivée : 13/07/2015 ≡ célébrité : kristen stewart

Bienvenue sur le forum

≡ messages : 362 ≡ arrivée : 26/05/2015 ≡ célébrité : gabriella wilde

me voilà en molly I love you

merci huhu, c'est vrai qu'on la voit trop peu saoirse, c'est bien dommage Sail with me into the dark (nastya) 2806664374

bonne fin de rédaction de fiche Sail with me into the dark (nastya) 4079240578

je prendrais le temps de la lire demain Sail with me into the dark (nastya) 3698310917

Merci Shae I love you

Molly, t'es toute jolie avec Gabriella aussi Sail with me into the dark (nastya) 4183929329

Et j'irais lire la tienne quand j'aurais terminé Evil or Very Mad

≡ messages : 141 ≡ arrivée : 29/05/2015 ≡ célébrité : diego barrueco

je t'aime. voilà. ta fiche est vraiment super
super, et ce que tu as fait de nastya me plaît beaucoup. bref je te couvrirais bien de smiley d'amour mais mon téléphone refuse... mais c'est parfait pour moi.

admin · ≡ messages : 538 ≡ arrivée : 07/08/2015 ≡ célébrité : Rami Malek

bravo tu es validé I love you

Si c'est bon pour Loic, c'est bon pour moi

Pour débuter ta vie dans le forum, il ne faut pas oublier de remplir correctement ton profil. Pense à mettre ton quartier de résidence dans ton profil si tu ne veux pas dormir dans la rue. Il faut en profiter pour jeter un coup d'oeil au reste des demandes. Ici tu trouveras des codes de signatures qui collent avec le forum. Maintenant que tu as fait toutes ces étapes ennuyeuses, nous t'invitons à te créer ta fiche de lien et à la compléter le plus vite possible. Il y a une fiche de liens à ta disposition, pour suivre les couleurs du forum (si tu ne l'utilises pas, veille à ne pas déformer le forum ou jurer avec des couleurs inadaptées), c'est un maximum de 430px. Juste un petit rappel pour les posts rp, si tu mets des cadres et autres, attention à ce que cela ne dépasse pas 430px en largeur, pour ne pas déformer le forum. merci. Plusieurs fiches son à ta disposition : fiches pour les posts rp . Et surtout. Have fun.

Yaaay, je vais m'empresser de faire tout ça cat

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