Enfin, c'était sa soirée de libre, celle qu'il avait attendue avec impatience toute la semaine. Il aimait s'occuper des enfants, mais il ressentait aussi le besoin de voir autre chose que les pièces de la maison. Surtout qu'il ressentait toujours ce sentiment de malaise, comme s'il n'était pas à sa place. Cette maison c'était celle de Thomas et de Katie, pas la sienne et à chaque fois qu'il posait son regard sur leur photo, il se demandait si cette situation n'était pas malsaine. Les enfants semblaient s'y être bien habitués. Des trois, Rosie était bien entendue la plus touchée par l'événement. Étant la plus âgée, elle était la seule à vraiment avoir compris que ses parents ne reviendraient jamais, pour les jumeaux la situation était différente, ils étaient encore trop jeunes pour vraiment comprendre. Parfois, Peter se demandait si cette situation allait pouvoir s'éterniser, il en doutait. Elle n'allait cependant pas tarder à changer vu qu'il reprenait le travail dans quelques jours. Autant dire que cette idée était loin de lui déplaire, bien au contraire. Il avait une envie folle de partir retrouver sa formation, mais pour une fois il n'irait pas sans crainte. Son métier de pilote lui prenait énormément de temps, il allait devoir réussir à jongler avec sa vie de famille et franchement il ne savait vraiment pas comment il allait pouvoir réussir à faire ça. Il y avait fort à parier qu'il serait absent pendant plusieurs jours consécutifs, sans pouvoir rentrer. C'était un fait qu'il ne l'avait jamais dérangé à l'époque, mais maintenant c'était une autre histoire.

Cependant loin de se laisser aller à ses pensées, il les repoussa avec vigueur pour se concentrer sur la soirée qui s'offrait à lui. Ce soir, il allait s'éclater dans un pub, puis en boîte, histoire de profiter un max de sa jeunesse. Quand à ses soucis, et bien il y penserait plus tard, il n'avait jamais été le genre de personne à se prendre la tête et enfants ou pas, ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. Des solutions, il en trouverait au moment voulu. Pour le moment, ils s'étaient pas mal débrouillés, ils avaient affronté les premiers mois avec difficulté, mais ils avaient réussi. L'assistante sociale avait d'ailleurs salué leur exploit. Le truc qu'elle ne savait pas, c'est qu'elle avait surtout eu la chance de passer dans un bon moment, un ou les deux jeunes gens se toléraient. Lizzie et Peter faisaient pas mal d'efforts pour essayer de vivre l'un avec l'autre. Les enfants avaient vécu assez de choses pour ne pas leur rajouter leur relation électrique. Leur plus grande réussite résidait finalement dans leur cohabitation. On ne pouvait pas dire qu'elle était réussie, mais elle tenait la route et ça c'était un vrai miracle.

La soirée était déjà bien entamée, quand il rentra enfin en boîte de nuit. Il avait passé deux heures assis sur une chaise dans un pub pour bien commencer la soirée. Fan de sport , il avait particulièrement apprécié le match de base-ball qui passait en direct. Il avait d'ailleurs rapidement réussi à trouver un groupe de mec avec qui il avait squatté toute la durée du match. Manque de chance pour eux, l'équipe qu'ils supportaient avait perdu, faute à un arbitrage franchement limite, comme il semblerait que ça soit toujours le cas dans ce genre de situation. Peter avait toujours été comme ça, il arrivait toujours à s'intégrer quelque soit la situation. Il proposa au groupe de le suivre en boîte, mais la plupart était hélas marié, obligation de rentrer à la maison pour éviter de déclencher une guerre mondiale. Ce fut donc seul que le jeune homme attendit dans la longue file d'attente qui menait à l'antre des fêtards du samedi soir. Il remarqua rapidement une blonde devant lui, difficile ne pas poser son regard sur lui tant elle l'observait. Pour ce qui était de la discrétion, elle pouvait repasser, mais quelque chose lui disait qu'elle était loin de vouloir se montrer discrète, bien au contraire.

Vingt-trois heures passées, Peter était assis sur un strapontin, il tournait la paille de son cocktail tout en observant la piste de danse. Allez savoir pourquoi, toute son énergie d'avant sa sortie s'était évaporée. C'était pourtant le genre de soirées qu'il appréciait tout particulièrement, mais ce soir une certaine lassitude s’était emparée de lui.  « Tu sembles bien pensif » . Tournant la tête il posa son regard sur la jolie blonde, celle qui n'avait pas cessé de le regarder alors qu'ils s’apprêtaient à rentrer dans la boîte. Un sourire taquin se posa sur les lèvres tandis qu'il se tournait pour lui faire face. « Je me demandais combien de temps tu mettrais avant de venir ». Il porta son verre à ses lèvres avant de faire signe au barman de donner ce qu'elle souhaitait à la jeune femme. « Et alors ? » « timing parfait » dit-il tout en reposant son verre sur le comptoir. « T'es pas du coin je t'ai jamais vu » « Nan je suis arrivé  y a pas longtemps » . Quelques paroles plus tard, il s’envoyait en l'air chez la jeune femme, dont il avait d'ailleurs déjà oublié le nom. Elle lui proposa de rester, il prit comme excuse qu'il prenait tôt le lendemain. La vérité, c'est qu'il s'était assez éclaté et qu'il n'avait franchement aucune envie de l'entendre encore parler de sa passion pour le fitness. C'était le genre de filles avec qui il ne s'entendait pas, si ce n'est uniquement pour ce genre de moments. Il n'avait recherché rien d'autre que le plaisir physique et ne l'avait d'ailleurs pas caché, alors autant ne pas perdre plus de temps.

Il était un peu plus de deux heures du matin quand il poussa la porte de la maison ou plutôt il essaya de la pousser. « Captain... ». Parlant à voix basse, il réussit après plusieurs tentative à ouvrir la porte. Sa main cherchant la lumière et bientôt il ne fut plus plongé dans le noir. Il n'eut cependant pas vraiment le temps de réagir que l'énorme mastodonte se retrouva sur lui. Peter détestait les chiens, enfin c'était ce qu'il avait toujours dit à Lizzie, surtout depuis que Captain avait bouffé sa veste en cuir. Dans le fond, il les aimait bien les chiens, surtout celui-là, mais ça c'était un secret qui ne partageait que tous les deux. Âgé de 9 mois, le dogue du Tibet noir et feu était déjà très imposant.  Avec Rosie, il faisait toujours très attention à ne pas la bousculer. Avec Peter, il se montrait beaucoup plus brusque, sûrement parce qu'il savait qu'il pouvait se le permettre. « Oh non pas ça » supplia le grand brun alors que le chien s'occupait de lui nettoyer le visage. « Captain, elle où ta laisse ? » Ces quelques paroles eurent un effet immédiat. Abandonnant ses léchouilles, il s'élança dans la maison, laissant à Peter le champ libre pour disparaître. Enfin ça c'était jusqu'à ce que la porte de la salle de bain s'ouvre et que l'énorme tête du chien apparaisse. Il laisse tomber la laisse devant Peter avant de s'asseoir. La brosse à dents coincée dans la bouche, Peter articula avec difficulté « prquoi tintelligent ? » .  
Il s'apprêtait à ramasser la laisse pour amener le chien cinq minutes à l'extérieur quand des cris s’élevèrent dans la maison. D'abord sous le coup de la suprise, Peter finit par s'élancer vers la chambre de Lizzie, inquiet. Ce n'était pas normal. Il songea au pire, un voleur qui s'était introduit dans la maison, un serial killer. Il ne prit aucune délicatesse pour ouvrir la porte et porta rapidement sa main sur l'interrupteur. La lumière habilla rapidement la place. Tout était calme, personne, si ce n'est Lizzie qui se tordait dans tout les sens dans son lit. Elle se débattait, hurlée pour qu'on ne la touche pas, qu'on le laisse vivre. Il mit quelques secondes à comprendre qu'il s'agissait de cauchemars, sûrement du à ce qu'il s'était passé au Congo. Il joua avec l'idée de repartir et de la laisser, mais il ne pouvait pas la laisser comme ça. Il savait qu'il y avait de fortes possibilités pour qu'elle lui en veuille, elle n'avait sûrement pas envie qu'il la voit dans cet état de faiblesse, mais hors de question pour Peter de la laisser comme ça. « Lizzie » Il s'approcha du lit de la jeune femme, Captain sur ses talons.  Sa voix n'ayant aucun impact, il finit par réussir à saisir les bras de la jeune femme pour l'immobiliser. « Lizzie ! T'es à la maison » répéta t'il, espérant que cette fois-ci, la jeune femme sorte de l'horreur dans laquelle ses rêves l'avaient traîné. « calme toi, t'es en sécurité » Rare était les fois où il lui parlait avec tant de douceur, mais la situation l'exigeait et ce n'était en aucun cas une difficulté pour le jeune homme. En vérité, c'était ainsi qu'il aimerait toujours pour lui parler, mais leur relation ne lui permettait tout simplement pas et de toute manière il se l'interdisait aussi.

Le jour où Thomas l'avait appelé pour lui parler de l'accident de Lizzie, Peter s'était arrêté de vivre pendant quelques secondes. D'une certaine manière, il s'était toujours inquiété pour elle, peur qu'elle ne revienne pas. Au fond, Thomas avait toujours su que son meilleur ami ne s'était pas détourné de la jeune femme par manque de sentiments, mais plus par manque de confiance en lui. Il tenait à la jeune femme s'était indéniable. Peter avait dû attendre plusieurs heures avant que Thomas ne le rappelle pour clarifier la situation. Lizzie avait eu de la chance, une chance extrême, la balle avait transpercé son épaule, mais pour une raison inconnue les braconniers l'avaient laissé en vie. En fait, il n'avait jamais cherché à savoir pourquoi ni comment, la seule chose qu'il avait été retenu c'est qu'elle était en vie . Il n'avait sûrement jamais été aussi soulagé de la vie qu'en entendant la voix de Thomas lui assurer qu'elle allait bien. « Tu devrais peut-être lui dire Peter… » « Lui dire quoi ?» « Comme si tu ne savais pas  » « Si tu lui dis que je me suis inquiétais, je te promets que tu vas le regretter » Le rire de Thomas se fit entendre dans le téléphone et il ajouta de sa voix taquine. « C'est peut-être toi qui va le regretter »

Tenant les mains de la demoiselle pour tenter de la ramener à la réalité, il laissa son esprit se faire envahir par ce souvenir. Il avait presque oublié cet accident. Lizzie n'en avait jamais parlé, jamais elle n'avait mentionné ce qui c'était passé. Il ne savait même pas si elle en avait parlé à Katie, sa meilleure amie. Pourtant, il était bien placé pour savoir que certaines choses sont difficiles à dire. Le stress post-traumatique, un fléau qui touchait bons nombres de militaires, pas lui, pas encore du moins. Mais après chaque mission difficile, il avait droit à un petit tour chez le psy, c'était un mal nécessaire, il n'appréciait jamais ses séances, mais il ne pouvait pas nier l'évidence : Parler, lui faisait du bien. Connaissant la demoiselle, elle avait dû tout garder pour elle, elle était comme ça Lizzie, bien souvent indéchiffrable, finalement peu différente de lui. Il n'avait jamais pensé que l'incident ait pu lui laisser de telles cicatrices. Cela aurait peut-être pu être le cas si elle en avait parlé, mais Peter n'avait eu droit qu'à des échos. Si elle ressentait un jour le besoin de lui en parler,  elle le ferait, mais il savait que pour ça, elle devait déjà se sentir en confiance, sauf qu'il était la dernière personne en qui elle voulait avoir confiance.

Il le savait, mais le fait qu'elle recule pour s'éloigner de lui était une preuve irréfutable du fait qu'elle ne voulait pas de lui dans sa vie. Si lui en voulait ? Non, c'était à cause de lui qu'ils en étaient arrivés là, s'il n'avait pas foiré des années plus tôt leur relation n'en serait sûrement pas au même point. « Ok.. » laissa t'il échapper en laissant les mains de la jeune femme filer. Elle était revenue à elle, c'était le principal. Il pouvait encore lire la peur dans ses yeux, mais celle-ci commençait à disparaître au fur et à mesure des secondes qui s'écoulaient. Sa respiration se faisait aussi moins saccadée, plus normale. « Oui tu es en sécurité » répéta t'il avant de plonger son regard dans celui dans la miss. « Respire, n'hésite pas à prendre ton temps ». Peter n'avait jamais vraiment pris le temps de se montrer sympathique avec Lizzie, à chaque fois qui la voyait, il voyait son propre échec, sans parler du connard qui l'était, ça ne l'aidait pas vraiment à se montrer aimable et puis de toute manière les rares fois où il avait tenté de se rendre sympathique la jeune femme l'avait taillé comme on taille un bonzaï, autant dire que la coupe était douloureuse.

À vrai dire, il se sentait dépourvu, comme si rien de ce qu'il pouvait dire ou faire ne trouvait écho en elle. Il n'était pas l'homme de la situation, il n'était pas son petit ami et il était sûrement la dernière personne sur terre capable de la rassurer. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle était sûrement dérangée par le fait que ce soit lui qui ait assisté à cette scène. Si seulement elle savait que rien de tout ça ne le gênait. Au contraire, il voulait l'aider du mieux qu'il pouvait. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il se redressait. « Il semblerait que cette vie de père de famille soit en train de m'assagir, j'aime pas rentré quand les enfants sont réveillés » et puis de toute manière ces histoires de mener à rien alors pourquoi perdre son temps à dormir chez quelqu'un qu'il quitterait de toute manière. « J'allais sortir Captain quand je t'ai entendu crier ». Peter ramasse la laisse qui trônait par terre avant de comprendre qu'il venait de faire une bourde monumentale. En temps normal, il était censé détester ce chien, pas le sortir. Il s'était fait un point d'honneur à ne pas montrer à la jeune femme qu'il aimait son chien, surtout pas après que celui-ci ait détruit sa veste en cuir italien. « Je vais me prendre une bière ». Oué après tout ça, il avait bien besoin d'un remontant. Pas de chocolat chaud, mais une bière ça c'était une autre histoire. Voir Lizzie dans cet état lui avait donné un sacré coup de chaud, il avait envie de fraîcheur.

Arrivé dans la cuisine, il tenta de semer Captain qui le collait, comme un chiot comme sa mère. Qu’elle merde, il n’était pas censé agir comme ça en présence de Lizzie, tout ça parce qu'il voulait encore aller se promener. La dernière fois, il était parti en footing et Captain l'avait retrouvé après s'être échappé de la maison à cause d'une fenêtre mal fermée. Depuis, Peter avait l'impression d'être devenu un de ses meilleurs potes. Peter laissa Lizzie vaguer à ses occupations, il n'avait pas envie de la braquer, pas tout de suite du moins. Ouvrant le frigo, il en sortit une bière bien fraîche qu'il ouvrit en un tour de main. « ça a été les enfants ce soir ? Rosie a pas mis trop de temps à s'endormir ». C'était le plus gros souci avec la petite fille, elle avait appris la mort de ses parents le lendemain, désormais elle avait peur de dormir par peur de ce qu'on risquait de lui annoncer le jour d'après. Son coucher était donc un vrai rituel qui pouvait devenir parfois très compliqué.sortit de la

S'adossant au frigo, Peter posa son regard sur la jeune femme avant de tenter de parler de ce qui terrifiait la jeune femme. « ça t'arrive souvent ? » dit-il d'une voix douce, voir même inquiète, vu la force du cauchemar de ce soir il se doutait que cela ne devait pas être la première fois. « Je sais que ça me regarde pas Lizzie, que je suis la dernière personne à qui tu voudrais en parler, mais faut que tu le fasses, peut-être pas avec moi, mais parles-en... » finit-il par dire en priant pour que ses paroles ne déclenchent pas de tornade.  « En fait, tu sais quoi, oublie ce que je viens de dire, juste que si tu veux en parler, tu peux m'en parler, je vais aller m'asseoir sur le canapé ». Tournant les talons, il partit en direction du salon et se laissa tomber sur le canapé. Par réflexe il alluma la télévision et tomba nez à nez avec un dessin animé que Rosie adorait… « Je m'appelle Puppy et je suis ton ami pour la vie » laissa t'il échapper en pouffant de rires, qu'est-ce que c'était nulle ce dessin animé, mais il aimait bien quand même.

Assis sur le canapé, Peter posa doucement ses yeux sur le chien qui lui faisait face. « Tu sais que ma réputation en prend un coup à cause de toi ». Septique, Captain pencha la tête sur le côté avant de poser son énorme tête sur les genoux du militaire. « Arrête de jouer sur ma corde sensible ». Le dogue du Tibet émit un petit couinement avant de se caler encore plus contre Peter qui finit par poser tendrement sa main sur l'énorme grosse tête qui lui faisait face. Le chien était encore jeune, mais sa tête était déjà d'une taille importante, sans parler de sa gueule qui aurait pu engloutir un chat. D'ailleurs, c'était bien ce qui avait failli se passer la dernière fois quand le chat de la voisine s'était aventuré dans le salon de la petite famille recomposée. Heureusement pour le minou aventureux, Peter avait réussi à le faire sortir avant qu'il ne se fasse croquer par son compagnon à quatre pattes. Les chiens, il n'en avait jamais eu, pour cause son père détestait ça et sa mère n'avait jamais vraiment été attirée par le monde des animaux. Peter n'avait donc jamais vraiment eu la possibilité d'établir un vrai contact avec l'animal, autant donc dire que l'idée de vivre avec un chien et toutes les contraintes que cela imposait ne l'avait pas fait sauter de joie. Franchement, il avait déjà à faire avec les 3 enfants alors en plus avec un sac à puces. Le truc c'est que Captain avait plus d'un tour dans son sac pour réussir à se faire aimer et malgré sa taille imposante et il était avant tout une véritable montagne de gentillesse. Si bien que Peter se voyait désormais très mal vivre sans lui. Cependant, il ne risquait pas de l'avouer à la jeune femme. Après tout, il avait passé plusieurs jours à lui faire vivre en enfer à cause de ce chien et se voyait mal retourner sa veste. Il la connaissait, elle allait encore lui dire qu'elle avait raison et lui tord et il préférait éviter cette diminution d’ego. « Heureusement que t'es là mon pote, tu trouves pas qu'on est envahi de filles » Les jumeaux étaient encore trop jeunes pour que leur présence compte vraiment. Pour le moment, Peter avait l'impression d'être en sous-effectif. Fini les bières devant le match de foot avec la pizza devant la télé, maintenant c'était les lapins en salopette et les chevaux marchant sur deux jambes…

Peter fut finalement assez surpris d'entendre des bruits de pas venir dans sa direction. À vrai dire, il s'était plus imaginé Lizzie remontant dans sa chambre et fuyant tout contact, du moins avec lui, parce que c'était comme ça qui fonctionnait depuis des années, même si les choses avaient légèrement changé depuis qu'ils avaient tous deux apposé leur signature l'une à côté de l'autre. La voir arriver et même s'asseoir à ses côtés était donc une véritable surprise qu'il n'allait pas bouder. Dans le fond, il n'avait jamais vraiment cessé de l'aimer, même s'il n'arrivait pas à se l'avouer. C'était un sentiment qu'il avait enfoui, comme beaucoup d'autres. Désormais, il ne laissait transparaître plus aucune tristesse quant à la mort de son meilleur ami. Tout était caché derrière des murs capitonnés qu'il avait minutieusement verrouillés. D'une certaine manière, Peter craignait les émotions, elles le terrifiaient parce qu'il ne savait pas comment les gérer. Pourtant depuis quelque temps, il sentait bien que les verrous commençaient à sauter les uns après les autres, sûrement à cause de la présence des enfants, de Lizzie, de cette ambiance familiale qui était en train de s'installer et qui n'avait finalement jamais vraiment connu. Il jugea la jeune femme, puis le paquet de cadeaux, cherchant sûrement où était l'entourloupe, puis finit par attraper le paquet avec un large sourire sur les lèvres. « Je vais me laisser tenter héhéhé » Grignoter, il le faisait rarement, son métier lui demandait une bonne hygiène de vie, voir une très bonne. Du coup, il surveillait son alimentation et s'accordait peu souvent ce genre de petit plaisir, mais aujourd'hui, il allait oublier pendant quelques temps ce qu'on lui avait appris. En fait, il voulait tout simplement profiter de ce moment à deux et cela passait par le partage des cookies. Sans vraiment faire attention, il ouvrit le paquet avant de saisir de biscuits. « Ils sont bons » dit-il tout en tentant le paquet à Lizzie pour qu'elle se serve. Elle tenait son chocolat chaud, autant donc qu'elle garde ses mains libres, lui allait s'occuper de converser la boîte de cookie en sa possession en essayant de ne pas la descendre tout seul. Sa surprise fut encore plus grande quand elle commença à se confier à lui, si bien qu'il faillit s'étrangler avec un morceau de cookies qui finit par faire avaler en buvant de la bière. « J'ai jamais vraiment su ce qui c'était passé ce jour-là, la seule chose que j'en ai retenue, c'est que tu en ais revenu en vie et ça ma suffit, je ne pensais pas que ça avait été aussi fort... » On ne lui avait sûrement pas raconté toute l'histoire, il savait pour les braconniers pour la mort de son stagiaire, mais pour le reste il ne savait finalement rien de cette histoire. Il se tourna vers elle, sérieux et visiblement inquiet. « Lizzie, la seule chose que je veux c'est que tu ailles bien. Dans mon métier on passe souvent par des moments difficiles, des actions qui peuvent venir nous hanter, en parler est essentiel pour réussir à avancer. Alors si tu as des personnes à qui en parler, c'est très bien ». Il respira avant de se laisser un peu plus tomber dans ce canapé. Il était si agréable qu'il sentait déjà qu'il avait de fortes chances pour s'endormir dessus. Il laissa échapper un rire amusé quand elle lui parla des enfants. « J'en avais peut-être besoin... » Toutes ses responsabilités lui avaient donné un bon coup de fouet et même s'il était toujours le même homme, il avait mûri. « Ils nous ont confié leurs enfants, je pense qu'ils l'ont fait pour une raison, parce que toi et moi, même si on a jamais vraiment été la même longueur d'onde, on peut-être une famille » Il laissa échapper un rire amusé avant de reprendre. « Bon oui une famille étrange, mais une famille quand même et c'est ce qui compte. En plus de ça on a même un chien. En gros on représente un idéal de la famille américaine, qui l'aurait pensé » C'est clair que cette image avec deux à la tête de la famille était loin d'être imaginable et pourtant c'était bien le cas.

Un film ? Regarder un film et bien pourquoi pas. Après tout, c'était la première fois qu'elle lui faisait ce genre de proposition, il ne pouvait pas refuser. « Aucun souci, tant que tu me mets pas une comédie romantique à la con ou pire la reine des neiges, si j'entends une fois de plus la chanson je me suicide. Tu sais que la puce veut qu'on lui achète le micro la reine des neiges à Noël, surtout faut pas qu'on le fasse. C'est une torture pour les parents ce truc » Il laissa Lizzie se lever pour mettre le film. «  Nan ?? » Un large sourire se dessina sur ses lèvres quand il comprit quel était le film en question. « Avengers ? Tu regardes ce genre de film ? » En tout cas lui oui, c'était le genre de films qu'il adorait voir, surtout avec Thomas et il aimait cette idée de les regarder avec Lizzie, c'était un peu une continuité. « On devrait faire ça plus souvent » dit-il tout en portant son attention sur l'écran. Quelques minutes plus tard, il se décala vers la jeune femme pour laisser passer Captain qui n'arrêtait pas de faire son cirque pour monter à son tour sur le canapé. « Oué… ma vie a vraiment changé » laissa t'il échappé en remarquant que le chien prenait à lui seul plus de la moitié du canapé, tandis que lui et lizzie devait se contenter d'une toute petite partie. « Tu l'as appelé Captain par rapport à Captain America ? » Il n'avait finalement jamais fait le rapprochement, maintenant c'était devenu évident.