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this time I waited all my life

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Anonymous
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MessageSujet: this time I waited all my life this time I waited all my life  EmptyJeu 18 Déc - 4:32


   youonly you, Anonymous
   never knew someone had hit me like you

   
Les jambes soigneusement repliés comme une bonne dame de compagnie, Ingrid fixait les portes vitrées de la maison d’édition de Memphis. Elle attendait, un petit sourire en coin signe de son impatience. Son cœur s’emballait simplement à l’idée de rencontrer cet homme qui avait bouleversé sa vie sans le savoir. Anonyme, ce nom, ce pseudonyme, il lui sciait comme un gant. Ingrid n’osait imaginer un autre nom que celui-ci ; il était plus que parfait. Depuis juin qu’elle rêvassait à son visage, elle imaginait un homme forcément ténébreux. Elle voyait un alcoolique aussi, une personne saine d’esprit ne pourrait écrire des horreurs avec autant de douceurs. C’était tout simplement impossible. Ingrid n’envisagea jamais la possibilité – probable – que l’homme sur qui elle tomberait soit comme tout le monde. Pour elle, cet homme, forcément, il serait quelque chose de plus que les autres. Il serait torturé, sa douleur serait visible sur son visage. Peut-être était-il d’une laideur incalculable ? Peut-être aussi avait-il sur lui une marque de la violence passée ? Ses doigts s’agitèrent sur son genou, elle avait si hâte. Elle était convaincue qu’elle saurait le reconnaître. Plusieurs personnages loufoques passèrent sous ses yeux. Le banc turquoise légèrement enneigée par la pluie floconneuse était situé de l’autre côté de la rue, Ingrid avait une excellente vue d’ensemble. Elle avait vu défilé sous ses yeux une foule de personnes, mais personne n’était Anonyme. Elle avait attendu ce moment avec impatience, c’était aujourd’hui qu’elle allait le rencontré. L’air froid lui glaçait les poumons, elle avait l’habitude ceci dit. C’était la seule micro-ressemblance avec l’Alaska. Le froid ici était plus désagréable, la neige devenait rapidement grisâtre et les gens n’étaient pas sympathiques. Le froid était donc plus hostile pour eux. Les gens ne pouvaient pas la trouvée bizarre, ils passaient dans la rue sans la voir. L’homme qui tenait une petite cantine en face du bureau d’édition, lui était là depuis le matin même, la trouvait un peu étrange cette fille assise là depuis des heures. Aujourd’hui, pour une fois, l’adolescente de dix-huit ans se fichait de l’opinion des autres. Elle avait attendue, elle avait travaillée trop fort pour partir, peu importe la température.

quelques semaines auparavant.


Les étudiants de littératures n’étaient pas des paresseux comme aimait le croire les autres étudiants de la Fac. Les étudiants L étaient en réalité des élèves tout aussi en demande de temps que les médecins en herbes. Les professeurs jugeaient nécessaires qu’ils découvrent des auteurs inconnus, mais pourtant remplis de talent. Ingrid était donc souvent retrouvable assise dans sa petite chambre de la résidence de l’Université, entourée d’une pile de livres. Les gens la surnommaient Bleuette, en référence à l’amie de Fraisinette dans la série télé. Un coup partie elle devrait peut-être songée à appeler son futur chien de compagnie Futé, ou encore Léo le Vermisseau. Ses cheveux étaient remontés en petit chignon sur le dessus de sa tête, quelques mèches tombèrent ici et là. Son esprit était divisé en deux sections depuis quelques semaines, particulièrement depuis la rentrée scolaire. Son attention était toutefois complètement sur sa lecture du moment, elle avait par la suite un devoir d’une dizaine de page à remettre pour le lendemain. Elle n’avait pas forcément pris beaucoup de retard, mais disons qu’elle avait consacré beaucoup de temps aux garçons d’informatiques. « Ina ! Nous l’avons » La nommée sursauta, poussant un hurlement de mort et du même coup lança son livre dans les airs. Il lui retomba sur la tête. Elle cligna des yeux deux ou trois coups. « Qu’est-ce que tu as de rentré comme ça dans ma chambre, Ty ? » L’esprit de la demoiselle alluma aussitôt, au même moment ou le garçon au regard de braise leva les mains de chaque côté. « Où ? » Ina se leva d’un bond, sa chaise tomba à la renverse. « Ici-même. » La jeune fille arqua les sourcils, pas certaine de comprendre. « Un étudiant de l’Université ? » L’idée que le créateur de ces illustres romans proviennent du cerveau d’un adolescent devenu adulte et fréquentant le même établissement qu’elle ne lui plaisait pas du tout. Le Geek-Ty soupira. « Tu te forces pour être conne ou quoi ? »

Ils marchèrent côte à côte d’un pas rapide, elle parce qu’elle avait hâte de vérifié de ses yeux vus les propos que son nouvel ami lui disait. Lui parce qu’il allait avoir une bonne sommes si c’était bel et bien là-bas qu’il serait. Disons que l’entente avait à plusieurs reprises été modifiée, mais présentement l’entente était que si elle tombait sur le bon gars, là ils auront 3000. Ina ouvrit brusquement la porte de la chambre des garçons qu’elle employait. Stewart et Arthur avaient les yeux rivés sur l’écran d’ordinateur de Tyler. Une série d’émail était visible. « Ne sommes convaincus que cette fois-ci est la bonne. Il doit passer prendre un chèque, ou peu importe, mais il y sera le 17 décembre prochain. » Inutile de précisé que le regard d’Ingrid s’illumina aussitôt, son rêve allait enfin devenir réalité. Ses yeux verts se remplirent de larmes de joie, son sourire refusait de quitter son visage. Ce n’était pas trop beau pour être vrai, elle avait la certitude que c’était vrai. Elle se fichait complètement de ne pas savoir les traits de son visage. C’était réel.

Retour à aujourd’hui.


Tyler n’avait pas trouvé l’heure exacte à laquelle il viendrait, Ingrid s’était présentée sur son petit banc froid et couvert d’une fine couche de neige autour de 4h00 AM. Ce n’était pas tous les jours que nous avions la chance de rencontré l’homme qui avait été témoin de ses premières fois. Elle s’était armée d’une cafetière bien pleine ainsi que le premier livre de l’auteur Anonyme. Le livre à la couverture de cuire noire, ce livre qui l’avait interpellé dès les premières secondes. Cela faisait maintenant douze heures qu’elle n’avait pas bouger, ses doigts commençaient à être un peu rouge, ses joues aussi. Heureusement qu’elle venait d’Alaska et que le froid n’était pas quelque chose qui l’effrayait facilement. Un homme, comme tous les autres en fait, sortit de l’établissement. Ingrid ne l’aurait même pas remarqué s’il n’était venu s’asseoir près d’elle, lui tendant un café bien chaud. La jeune fille qui fêterait sous peu son dix-neuvième anniversaire tourna la tête automatiquement vers l’homme d’un certain âge. Au fond, à son âge, tout le monde avait un certain âge. « Merci. » L’homme resta dans un mutisme louche. Ingrid approcha ses lèvres du liquide qu’elle voyait très chaud. Elle en prit une gorgée, le café avait un drôle de goût amer, mais à cheval donner on ne regarde pas la bride. « Je ne suis pas une pute, hein. » Tsé. Précision.

Si seulement elle savait.
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Embry Sheeran
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MessageSujet: Re: this time I waited all my life this time I waited all my life  EmptyVen 19 Déc - 3:35


this time I waited all my life
one two three. one two three. breathe.

Il fallait qu’il s’y rendre. Au fond, il s’en fiche un peu de l’argent qu’il peut récoler de ses livres. Il ne fait pas ça pour se faire un nom ou pour se mettre de l’argent dans les poches, mais parce que ça le soulage, ça apaise cette folie qui s’étend dans son âme, qui le possède comme un poison à même de le rendre fou et le briser de part en part. C’est facile, de franchir la ligne qui le sépare de la folie. Facile de faire ce pas et se perde, s’approcher d’elle un peu plus, son obsession. Sa tentation. Si seulement ça ne se résumait qu’à une attirance physique, mais c’est plus que ça. Ce besoin de violence qui se fait sentir au plus profond de ses entrailles, ce besoin de dominer.
Ça avait dérapé avec Silley, par le passé, des années avant, alors qu’ils étaient dans un état second à cause de l’alcool. Ses phalanges s’étaient attardées autour de son cou jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Il ne l’avait pas tué, mais ça avait été ce déclic qu’il aurait préféré ignorer. Cette chute qu’il aurait préféré éviter.
Au lieu de ça, il se retrouve à suivre cette femme, à se glisser dans son ombre pour la connaitre, pour en faire une héroïne fictive. Celle qui mourrait dans son roman. Ses histoires, elle était le fruit de ses fantasmes enfouis. Il était sombre, mais terriblement structuré. Sombre, mais très imagé. Ça n’avait rien de vulgaire, mais derrière les mots ornés de fioritures se cachaient une violence salace et une obsession qu’il tente d’extérioriser. Ça avait fonctionné, pendant quelque temps, quelques années, jusqu’à ce que Treassa ne devienne plus qu’une obsession et qu’il ressente le besoin viscéral de s’en approcher de plus en plus. Elle n’a rien demandé, cette brune. Elle tente simplement de faire sa vie pendant que lui quitte lentement la sienne pour plonger dans ses vices les plus enfouis.

Ses livres. Il ne les écrit que pour tenter de sauver son âme. Son éditeur est étonné du succès qu’il peut avoir et ne cesse de lui demande de s’afficher. Il ne veut pas. Il n’a pas envie de montrer son visage parce que ça risque de nuire à son métier. À sa famille. Il prit le chèque entre ses doigts pour se placer dans son porte-monnaie. L’éditeur tente de le raisonner, mais il refuse d’un signe de la main et lui dit qu’il lui fera parvenir son prochain roman. Jackson n’a pas envie de plus. Il n’a pas envie de célébrité. Il crève d’envie de normalité, mais il sait que c’est un rêve impossible à combler.
Il sort une nouvelle fois dehors. Le vent lui frappe un peu au visage. Cette gamine, il avait pu la voir en arrivant et elle est encore là à attendre, il ne sait quoi. Il se demande ce qu’elle peut faire. Jack a attrapé un café dans la maison d’édition et s’approche d’elle pour lui tendre et se poser à ses côtés. Il reste silencieux. Ca ne lui ressemble pas d’accorder de l’attention à qui que ce soit d’autre, il est psychologue, mais se fiche complètement des autres. « Merci. » Il ne dit rien, se contentant de laisser son regard se poser devant lui. Il n’a pas envie de rentrer. Il faut dire que sa vie se fait de plus en plus complexe. « Je ne suis pas une pute, hein. » Jackson lâche un rire et détourne son regard pour le poser sur la jeune femme. « Merci de la précision.» Sa voix est sarcastique. « Tu es ici depuis ce matin et puis je n’offre pas du café à chaque prostituée qui jonche les trottoirs, sinon je passerais mon temps à me balader café à la main.» Jack, il laisse sa main passer sur son visage. Ses pensées ne cessent de vriller dans tous les sens. Il pense à trop de choses et se contenir devient de plus en plus difficile. « Qu’est-ce que tu fais là?» Curiosité mal placée. Elle a passé au moins une heure sur ce banc, parce qu’elle était là avant qu’il ne ressorte. Elle n’a pas à lui répondre, mais pour une fois que Jack fait la conversation.
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MessageSujet: Re: this time I waited all my life this time I waited all my life  EmptyVen 19 Déc - 18:14


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Le vent soufflait sur son visage, elle n’avait pas l’impression que des ciseaux lui taillaient la peau, mais disons que la sensation n’était pas bien loin. La petite Ingrid faisait aller ses doigts sur le gobelet de son café. « Merci de la précision.» L’homme laissa échapper un rire à la limite du sarcastique. Elle tourna légèrement les yeux dans sa direction. « Tu es ici depuis ce matin et puis je n’offre pas du café à chaque prostituée qui jonche les trottoirs, sinon je passerais mon temps à me balader café à la main.» Ce fût au tour d’Ingrid d’éclaté de rire, mais comme toutes bonnes adolescentes elle ne riait pas sarcastiquement, mais bien parce qu’elle trouvait sincèrement ça drôle. « On ne sait jamais. C’est peut-être votre truc fétiche secret de prendre des putes qui semblent mineur. » Il allait de soi qu’elle n’avait aucun filtre, cette petite. Ingrid Hansson lui décrocha un magnifique sourire. « Qu’est-ce que tu fais là?» Elle haussa simplement les épaules. « J’attends, c’est tout. Depuis douze longues heures. Je suis venue voir quelqu’un, mais c’est un peu long avant qu’il n’arrive. » Elle ne perdait pas espoir, au contraire. L’attente la faisait bouillir de l’intérieur, elle savait que c’était aujourd’hui, là, maintenant, tout de suite qu’elle rencontrerait son idole. « Je suis venue à la rencontre de mon idole de toujours. » Elle regarda l’homme, une lueur d’excitation lui traversa le regard. Dire qu’Anonyme était son idole était un faible mot. La jolie jeune fille dix-huit ans. « Et toi, qu’est-ce que tu fais ici ? » Ingrid pris une gorgée du café pas très bon. Elle ne pouvait pas croire qu’il aimait le goût.

La Suédoise écoutait d’une oreille distraite ce que son interlocuteur chercheur de prostituée disait. Son but n’était pas d’être impoli envers lui, après tout il était gentil et généreux, mais elle s’en voudrait éternellement si elle devait manquer l’apparition soudaine d’Anonyme. « C’est tellement beau ici, je veux dire, je n’avais pas ce genre d’immeuble à Sitka. C’est formidablement magnifique. » En tant qu’étudiante en littérature, Ingrid aimait inventer des mots. La langue était une langue vivante et elle appréciait de la faire vivre à travers sa bouche. « Je suis étudiante à l’Université de Memphis, mais je viens d’Alaska. Toi, tu viens d’où comme ça ? » Ingrid remarqua alors un homme avec des vêtements un peu troués, des chaussures brunes avec la semelle qui tentait en vain de fuir la chaussure de cuire. Il avait une tignasse bouffante poivre et sel sur le dessus de la tête, et son manteau était d’un brun délavé qui sentait mauvais jusque de l’autre côté de la rue. Le cœur d’Ingrid s’emballa. Lorsqu’il tourna son visage dans la direction des deux inconnus partageant une banquette de rue, elle remarqua avec distinction que son visage était recouvert d’une multitude de cicatrice. Elle se leva d’un bond, son cœur allait lui sortir par la poitrine. « Anonyme ! » Elle déposa son café sur le banc près de l’homme au nom inconnu et traversa la rue comme une flèche. Ingrid ne regarda ni à droite, ni à gauche et fonça sur l’homme. Heureusement pour elle aucune voiture ne se trouvait sur son chemin. Elle sauta sur l’homme. « Anonyme ! C’est bien vous ? Je vous admire tellement. » Le sans-abri la regarda, comme si elle était folle. Elle lui tendit fièrement le petit livre en cuir noir qu’elle chérissait tendrement. « Je voudrais tout savoir sur vous. Absolument tout ! » Le sans-abri recula d’un pas. « Fiche le camps d’ici morveux. » Un sourire s’élargie sur son visage, il avait exactement l’attitude qu’elle croyait qu’il aurait à son égard. Ce n’était pas un choc pour elle de le voir la repousser ainsi. « Non, je vous aimes ! J’admire votre talent, j’admire tout ce que vous créez depuis que je suis toute jeune. Signez mon roman. Je vous en prie. » Ingrid poussa avec insistance le roman contre sa poitrine. « Police ! À l’aide ! » Hurla-t-il en tentant de fuir l’étudiante. « Tu fais erreur sur la personne ma p’tite. J’ai rien créé de ma sainte vie, sauf peut-être un mioche sans dessein à une prostituée il y a quelques années. » Ingrid recula d’un pas, un air gênée sur le visage. Alors que deux agents de sécurités se dirigeaient vers elle, la jeune femme leva les bras et tourna les talons l’air de rien.

La demoiselle retourna prendre place auprès de l’homme inconnu. « Je, j’étais certaine qu’il était l’auteur de ma série de livre favori. » Elle montra fièrement à l’homme – qui sommes toute semblait se foutre carrément des vies autour de lui – le roman à la couverture en cuir noir. « Il s’appelle Anonyme. Je suis complètement en admiration devant ses œuvres. Je sais de source sûre qu’il devait venir ici-même, aujourd’hui ! J’ai attendue toute la journée, en vain. » Ingrid avait une petite mine. « Cet homme avait exactement le look que j’imaginais qu’il avait. Probablement alors qu’il est venu durant la journée et que je l’ai ratée. » Son cœur se serra dans sa poitrine, elle regrettait amèrement de ne pas avoir été directement devant la bâtisse avec le livre, peut-être l’homme aurait-il réagit en voyant le roman. « Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça. Mais je l’aime tellement. J’ai même trouvée son adresse email. Tu te rends compte, j’ai trouvé un moyen d’être en contact avec Anonyme, l’auteur le plus sensationnel que la terre n’ai jamais porté. »

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Embry Sheeran
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MessageSujet: Re: this time I waited all my life this time I waited all my life  EmptyMer 24 Déc - 4:55


this time I waited all my life
one two three. one two three. breathe.

C’est ridicule. Ce ne lui ressemble pas de s’approcher des gamines pour offrir du café, mais il n’a pas la moindre envie de rentrer. Il ne se doute pas que cette même gamine fabule sur les livres qu’il écrit pour se soulager des pulsions meurtrières et salaces qui l’animent depuis cette fois. Il ne la regarde pas vraiment, parce que Jack, il est comme ça. Il n’est pas sociable. Il fait semblant, depuis trop longtemps, pour se montrer avenant et apte à parler, à élaborer une discussion. « J’attends, c’est tout. Depuis douze longues heures. Je suis venue voir quelqu’un, mais c’est un peu long avant qu’il n’arrive. Je suis venue à la rencontre de mon idole de toujours. » Il finit par détourner son regard de la rue pour observer la jeune femme. Il se demande ce qui peut la rendre aussi passionnée. Il se souvient de ce message qu’il a reçu, celui d’une femme qui disait le connaître. Il ne sait pas pourquoi, mais l’entendre fait remonter ce souvenir en lui.

Il n’a pas le temps de répondre à ses questions qu’elle se lève pour filer à l’autre bout de la rue. D’une certaine façon, il n’a pas envie de lui répondre parce qu’il n’a pas la moindre idée de ce qu’il pourrait raconter à une gamine, à une petite qui attend quelqu’un depuis des heures. Il croise les bras, se laissant enfoncer un peu plus contre le bois froid du banc. Son esprit est perdu, entre les vices et la raison. C’est une lutte acharnée qu’il se mène sans cesse. Lorsqu’il entend le nom d’anonyme sortir de la bouche de la jeune femme, il a envie d’éclater de rire. Ça ne lui ressemble pas de perdre le contrôle et c’est pour cette raison que son visage reste neutre, mais il observe la scène d’un œil amusé. Elle n’a pas la moindre idée qu’elle fait la conversation à cet auteur qu’elle admire tant. C’est ridicule. Elle est une enfant et surement trop douce pour comprendre les réelles intentions derrière les mots qu’il couche sur papier. Personne ne peut vraiment le comprendre au fond. La seule raison est la recherche de soulagement. De se vider l’esprit de ses envies.

La jeune fille revient se poser sur le banc et lorsqu’elle s’adresse une fois de plus à lui, il pose enfin le regard dans le fond de ses prunelles. « Je, j’étais certaine qu’il était l’auteur de ma série de livre favori. Il s’appelle Anonyme. Je suis complètement en admiration devant ses œuvres. Je sais de source sûre qu’il devait venir ici-même, aujourd’hui ! J’ai attendue toute la journée, en vain. Cet homme avait exactement le look que j’imaginais qu’il avait. Probablement alors qu’il est venu durant la journée et que je l’ai ratée. » C’est plus fort que lui. Jack, il lâche un rire. Il lâche un rire parce que la situation est ridicule et que ça l’amuse. Ça fait un moment qu’il n’a pas ri, parce que sa vie est un véritable foutoir depuis des années. « Je ne vois pas comment tu penses le reconnaître alors que tu n’as pas la moindre idée à quoi il ressemble.» Il a envie de lui foutre une claque. Parce qu’elle ne devrait pas avoir envie de le rencontrer. Parce qu’il n’a rien à apporter de bon à qui que ce soit. Encore moins à une enfant, parce que c’est ce qu’elle est à ses yeux. Une enfant. « Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça. Mais je l’aime tellement. J’ai même trouvée son adresse email. Tu te rends compte, j’ai trouvé un moyen d’être en contact avec Anonyme, l’auteur le plus sensationnel que la terre n’ai jamais porté. » Jackson, il croise les bras un moment. Elle ne sait rien. Elle se laisse guider par ses idées de gamine, mais elle ne sait rien de la noirceur qui s’émane de ses livres. Elle ne sait rien du mal qui s’évapore de son être à même de le rendre fou. Il ne sait plus comment vivre depuis elle. « Et tu penses vraiment qu’il a du temps à t’accorder? S’il est anonyme, c’est surement parce qu’il n’a pas envie de signer la page couverture de ton livre.» Il est froid et surement un peu trop direct dans ses paroles, mais il a envie qu’elle redescende sur terre. Jack n’a pas de temps à lui accorder et il n’a pas envie de se faire espionner par une gamine. Il a trop de choses à perdre. Il attrape le livre de ses doigts pour l’ouvrir et feuilleter quelques pas. Des livres. Il en avait écrit des tas, mais celui-là est surement son préféré. Le plus récent. Celui qui parle de Treassa. Il prend une page et même si cela peut ressembler à du hasard, il sait parfaitement la page qu’il lit. « Je la suivais depuis des semaines. Elle et son odeur. Elle et son ombre. Je me laissais glisser dans l’empreinte de ses pas, parce que je voulais trouver le moment parfait pour m’approcher d’elle, pour respirer son odeur, pour sentir le satin de sa peau sous la pulpe de mes doigts afin de briser sa gorge, de sentir son souffle se couper sous la pression de mes phalanges.» Il en rêve. Il en crève, mais il ne peut franchir cette ligne. « C’est ridicule.» Il referme le livre.
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MessageSujet: Re: this time I waited all my life this time I waited all my life  EmptyLun 29 Déc - 1:09


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Ingrid trouvait ce garçon, cet homme à dire vrai, légèrement antipathique. Comme une gamine elle se bougea légèrement vers la droite, une réaction à la limite de la caricature. Du haut de ses dix-huit ans, la demoiselle n’avait pas encore atteint la maturité intellectuelle, ni émotionnelle et par conséquent, pour elle, cet inconnu était un homme qui devait prendre plaisir à aller dire aux enfants que le Père-Noël n’existait pas. « Je ne vois pas comment tu penses le reconnaître alors que tu n’as pas la moindre idée à quoi il ressemble. » La jeune femme tourna lentement sa tête vers lui en haussant les épaules, qu’est-ce qu’elle pouvait bien ajouter à ça, il avait totalement raison. Elle ne savait même pas à quoi il pouvait ressembler, elle était restée assise là toute la journée dans l’attente, finalement celui qu’elle pensait être le bon ne l’était pas. Sans doute était-il venu et reparti aussitôt vite. Déjà qu’elle se sentait idiote et petite dans ses bottines, l’homme qu’elle ne connaissait pas lui lança aussi froidement « Et tu penses vraiment qu’il a du temps à t’accorder? S’il est anonyme, c’est surement parce qu’il n’a pas envie de signer la page couverture de ton livre.» Ingrid aurait aimé avoir de la répartie, qu’est-ce qu’elle aurait bien pu lui dire à cet homme ? Au risque de s’enfoncer davantage dans la situation gênante qu’elle avait créé, la jeune fille releva son dos courbée. « Je pense qu’il vas reconnaître ma grande admiration pour ses œuvres, je pense que lorsqu’il vas me voir il comprendra l’impact qu’il à eu dans ma vie. Je n’ai aucun doute, lorsque je vais le voir – et je compte le voir – une chimie s’installera entre nous. Je suis convaincue, plus convaincue que le Pape croit en Dieu, qu’il comprendra aussi bien que je comprends ses livres. » Lorsqu’elle parlait d’Anonyme elle s’emballait toujours, elle l’aimait. C’est alors que l’homme lui retira son bouquin des mains, elle sentit son cœur s’arracher. « Je la suivais depuis des semaines. Elle et son odeur. Elle et son ombre. Je me laissais glisser dans l’empreinte de ses pas, parce que je voulais trouver le moment parfait pour m’approcher d’elle, pour respirer son odeur, pour sentir le satin de sa peau sous la pulpe de mes doigts afin de briser sa gorge, de sentir son souffle se couper sous la pression de mes phalanges.» Alors que lui lisait les mots avec du dégoût dans la voix, Ingrid elle savourait la poésie de ses paroles. Étrangement, elle trouvait que la voix de l’individu collait parfaitement avec la voix rauque dont elle imaginait le personnage. Elle tourna délicatement sa tête vers lui, alors qu’il referma le livre avec force un large sourire se positionna sur son visage juvénile. « C’est ridicule.» Elle secoua vivement la tête de gauche à droite et lui repris le livre des mains. « C’est de l’art, ce n’est pas ridicule. »

Ingrid la Suédoise pris une gorgée de son café bien chaud, il lui brûla la gorge. « Vous devez être jaloux du talent indiscutable avec lequel il écrit avec tant de romance sa déchirure entre le besoin de la possédée et celui de la tuer. Les deux peut-être. » Ingrid le regarda de la tête aux pieds. « Vous faites quoi dans la vie vous ? Attendez, j’imagine que vous êtes l’un de ses centaines de milliards d’individu qui se lève aux petites heures du matin pour aller dans un bureau, vous êtes malbaisés à la maison et vous rêvez de vous envoyer en l’air avec la fille de votre patron. Ensuite vous rentrez à la maison et vous devez vous occuper des mioches que vous avez fait avec une femme qui doit avoir pris 200 livres depuis votre mariage. Si c’est ça, alors je comprends parfaitement que vous vous pensiez sous la chaîne alimentaire. » La jeune fille n’avait pas l’habitude d’être aussi vulgaire lorsqu’elle parlait aux gens, mais elle ne supportait pas les ignorants qui critiquaient le travail fabuleux d’un homme tout aussi incroyable. « Vous ne le connaissez probablement même pas, aviez-vous déjà vu un seul de ses livres ? Probablement pas. Vous devez être du genre à lire des ‘’ La cuisine pour les nuls ‘’. » Ingrid approcha de nouveau son café jusqu’à ses lèvres. Elle se battrait jusqu’à la mort pour défendre son auteur favori. « Il à changer des vies, vous, qu’avez-vous changé ? » Sans doute croyait-elle naïvement lui en boucher tout un coin à ce jaloux.

Ingrid se revoyait encore lire et relire les romans un peu glauques d’Anonyme, peu de temps après le décès d’Hansson. L’auteur lui avait donné l’occasion de s’échapper à la tristesse en se mettant dans la peau de personnages toujours plus sombres les uns que les autres. Anonyme avait été une véritable bouée de sauvetage pour elle. Ingrid chassa rapidement son petit frère de ses pensées. Elle continua de fixer la porte de la maison d’édition dans le mince espoir de voir quelqu’un qui lui inspirerait Anonyme.


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MessageSujet: Re: this time I waited all my life this time I waited all my life  EmptyLun 29 Déc - 21:11


this time I waited all my life
one two three. one two three. breathe.

Il a envie de briser son rêve, parce que c’est ridicule de fantasmer sur ces livres, sur les œuvres qui n’ont pour seul but de se soulager du mal qui le ronge. Lui remettre les idées en place semble une idée alléchante parce que cette façon qu’elle a de l’admirer, ça le rend fou. Il a envie de lui foutre une claque et de lui lancer de retourner jouer avec ses poupées. Parce qu’elle ne peut comprendre le mal qui le ronge et elle n’est qu’une enfant qui fabule sur un homme qui lui est inconnu. Ca le rend complètement hors de lui, mas son visage se referme, le noir voile ses yeux et il la lorgne. Froidement. « Je pense qu’il vas reconnaître ma grande admiration pour ses œuvres, je pense que lorsqu’il vas me voir il comprendra l’impact qu’il a eu dans ma vie. Je n’ai aucun doute, lorsque je vais le voir – et je compte le voir – une chimie s’installera entre nous. Je suis convaincue, plus convaincue que le Pape croit en Dieu, qu’il comprendra aussi bien que je comprends ses livres. » Il n’avait pas envie que qui que ce soit puisse le reconnaître, mais peut-être que cette situation le mettait hors de lu au point qu’il se brûle, qu’il se laisse emporter. Il rit. Il rit encore. C’est plus fort que lui. Il rit de rage. Il rit parce que cette situation est absurde. « C’est de l’art, ce n’est pas ridicule. » Jack, il se tourne pour lui faire face, pour planter son regard directement dans le sien. S’il n’était pas en public, il attrapait son visage entre ses doigts au point de lui faire mal pour enfoncer ses paroles dans son crâne, pour qu’elle réalise qu’elle ne comprenait rien et qu’elle ne pourrait pas comprendre. Jack, il est un monstre, sans plus. « Ce n’est que les fascinations d’un tueur qu’il tente de poser dans un roman pour assouvir ses pulsions meurtrières. Je pense que tu ne comprends pas réellement ce que ces livres impliquent fillette.» Il ne lui avoue pas les écrire, mais de cette façon, elle peut penser qu’il a pu les lires, parce qu’il en connait l’essence. Il connait par cœur le moindre des livres qu’il a pu écrire parce qu’elle représente une nouvelle obsession.

Elle élabore, elle se laisse emporter et il ne quitte pas la gamine des yeux. Elle le rend fou et il sent la rage prendre possession de son être. Il écrit. Il écrit parce que ca le soulage et non pour posséder l’âme des enfants. Elle ne devrait pas lire ses écrits, mais il ne peut l’empêcher, elle est libre de ses actions. « Vous devez être jaloux du talent indiscutable avec lequel il écrit avec tant de romance sa déchirure entre le besoin de la possédée et celui de la tuer. Les deux peut-être. » Il arque un sourcil. Elle ne peut pas savoir, pas savoir que les femmes sont de vraies femmes et qu’il crève d’envie de les réduire à néant. Ce n’est pas qu’un livre, mais le foutu reflet de la réalité. Cette gamine, elle ne sait rien. « Comme si tu pouvais réellement comprendre l’essence du livre. Ce n’est pas parce que tu le lis que tu comprends.» Sa voix est plus froide qu’il ne l’aurait voulu, mais cette fille, elle le met hors de lui. Il n’aime pas que quelqu’un l’admire, parce qu’il n’a rien d’admirable.
« Vous faites quoi dans la vie vous ? Attendez, j’imagine que vous êtes l’un de ses centaines de milliards d’individu qui se lève aux petites heures du matin pour aller dans un bureau, vous êtes malbaisés à la maison et vous rêvez de vous envoyer en l’air avec la fille de votre patron. Ensuite vous rentrez à la maison et vous devez vous occuper des mioches que vous avez fait avec une femme qui doit avoir pris 200 livres depuis votre mariage. Si c’est ça, alors je comprends parfaitement que vous vous pensiez sous la chaîne alimentaire. Vous ne le connaissez probablement même pas, aviez-vous déjà vu un seul de ses livres ? Probablement pas. Vous devez être du genre à lire des ‘’ La cuisine pour les nuls ‘’. Il à changer des vies, vous, qu’avez-vous changé ?»
Il la laisse parler, ne manque pas un mot de ce qu’elle est en train de dire et une fois qu’elle ferme sa bouche, qu’elle clôt ses lèvres, il s’approche d’elle pour qu’elle ne manque rien de ce qu’il peut lui dire, pour qu’elle voie la noirceur dans le fond de ses yeux. Il a envie de la briser. Plus elle parle, plus il a envie de la réduire à néant. La pulpe de ses doigts s’empare de son visage, il tient son visage entre ses mains fermes, ses phalanges posées contre sa mâchoire. Ça n’a rien de tendre. Ça n’a rien de doux. Elle fait ressortir quelque chose de mauvais en lui et ce sentiment, il ne l’aime pas, comme les obsessions qui le rongent. « Il faudrait que tu commences à reprendre contact avec la réalité. À se fier aux apparences, tu risques de finir par te faire avoir comme la petite fille naïve que tu es.» Elle l’est, à ses yeux. Juste à voir comment elle pense qu’il y aura un lien entre elle et cet écrivain, juste à voir cette image qu’il se fait de lui. « Les livres, je les connais surement mieux que toi.» Un souffle. Presqu’un aveu pour la provoquer qui vient se perdre sur le visage de la jeune femme. Il est près d’elle et l’empêche de bouger correctement. « C’est certain que les livres tordus d’un malade sont plus importants qu’un psychologue qui empêche les autres de finir pendu au bout d’une corde.» Il se fou de son métier, mais des vies, il en a sauvé par le biais de son métier. Jack, il serre un peu plus le visage de la jeune femme entre ses doigts. Elle le rend dingue avec ses commentaires à la con et il ne pensait pas perdre le contrôle face à une gamine. C’est ridicule. « Il ne sauve pas des vies ton écrivain tu sais, ouvre-toi les yeux.» Jack, il finit par relâcher le visage de la blonde. Il a passé près de lui dire qu’il a écrit les livres, mais dans ses propos il y a tellement d’indices qu’elle pourrait le comprendre d’elle-même.
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MessageSujet: Re: this time I waited all my life this time I waited all my life  EmptyMer 31 Déc - 4:33


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La plus grande peur dans sa vie se produisit lorsqu’elle avait environs quatorze ans. Ingrid avait toujours eu ce petit côté rebelle et aventurier en elle. L’Alaska était un grand pays froid où il faisait bon d’explorer. Ina et son amie avait décidées de partir à l’aventure ensemble, une seule petite journée de rien du tout, sans le dire à personne. ‘’ Elles avaient passés l’âge de demander des permissions ‘’ se disaient-elles. Les deux adolescentes avaient marchées de longues heures, oubliant naïvement de marquer le chemin qu’elles empruntaient sans connaître les environs. Sans crier gare, les deux fillettes se retrouvèrent sur une immense croute de glace. Le soleil s’était couché depuis fort longtemps déjà, mais ni Ingrid ni son amie ne voulait admettre qu’elles étaient perdues. Ingrid avait un peu peur, la nuit des loups et des ours rôdaient dans cette partie de Sitka. Alors qu’elles avaient décidées de dormir sur place et d’attendre le lendemain pour retourner au village, la glace sur laquelle les deux enfants se trouvaient craqua. Ingrid et son amie tombèrent dans l’eau glacée. La Suédoise était alors convaincue qu’elle allait mourir noyée parce qu’elle avait été trop curieuse, trop idiote. Heureusement l’histoire s’est bien terminée puisqu’un couple d’explorateur les retrouvera au moment où elles étaient sur le point de lâchés prises. L’émotion de la peur l’avait vite quitté… Mais voilà que lorsque l’homme, lorsque l’inconnu s’approcha d’elle et lui pris le visage. L’homme lui serra très fort la mâchoire, un voile de terreur s’empara d’elle. « Il faudrait que tu commences à reprendre contact avec la réalité. À se fier aux apparences, tu risques de finir par te faire avoir comme la petite fille naïve que tu es.» Plusieurs images défilèrent dans son esprit, elle revoyait le visage d’Hansson, ses parents, la neige, le froid, les animaux de sa région. Elle revoyait des souvenirs, un peu comme décris dans les romans ; elle revoyait le fil de sa vie. Les mots elle les entendait, mais prise de panique ne les écoutaient pas. « Les livres, je les connais surement mieux que toi.» Si Ingrid avait été à cet instant moindrement en état de comprendre ce qu’il disait, peut-être alors aurait-elle compris ce qu’il voulait dire par cette phrase. Malheureusement tout ce qu’elle entendait c’était le sang bourdonné dans ses tempes et son cœur près à éclater. Pourquoi cet homme réagissait-il fortement ? Sa respiration était saccadée et des larmes lui montèrent rapidement aux yeux. « C’est certain que les livres tordus d’un malade sont plus importants qu’un psychologue qui empêche les autres de finir pendu au bout d’une corde.» Ingrid tenta de boucher sa tête, mais elle était comme paralysée et c’était ce qui l’empêchait de se débattre ou d’appeler à l’aide. « S’il vous plaît, lâchez-moi. » Elle se mordait presque la langue. L’homme décida de serrer un peu plus fort ses doigts, elle pouvait presque sentir ses ongles s’enfoncés dans sa chair. « Il ne sauve pas des vies ton écrivain tu sais, ouvre-toi les yeux.» Il la repoussa un peu comme on repousse un animal trop petit, comme on balance un poisson à la mer. Ingrid se caressa les lignes de la mâchoire, sous le choc. Ce garçon, ce type, il était fou ? Son reflex premier fût de prendre le café qu’il lui avait offert quelques minutes auparavant – en jurant d’ailleurs qu’il n’était pas un débile – et de lui lancer sur le pantalon. « Vas t’faire soigner pauvre con ! » Ingrid tourna les talons, empoigna solidement son petit sac qu’elle traînait avec elle et s’enfuit en courant dans la foule. Alors qu’elle marchait, la conversation qu’elle eut avec lui la frappa. Les mots, les gestes, la passion qu’il avait de connaître l’auteur. Au fur et à mesure qu’elle courait entre les citadins de Memphis, des images de ses lectures d’Anonyme et de sa brève et traumatisante rencontre avec l’individu sur le banc. Il était devant la librairie. Il semblait connaître cet auteur. Lui avait-il qu’il le connaissait mieux qu’elle ? Comment pouvait-il dire ça s’il ne lisait pas ses livres ? Elle supposait qu’il ne lisait pas les romans. Ensuite, il avait cette voix si parfaite, cette voix qui collait parfaitement au personnage principal du roman. Son cœur s’accélérait. Une fois qu’elle eut pris une importante distance entre elle et ce fou, l’évidence la frappa. « C’était lui… » Murmura-t-elle. La peur sur son visage avait laissé place à un sourire un peu psychopathe. Un sourire digne des plus grandes groupies de groupe de musique.  Sa main remonta jusqu’à sa mâchoire, des points rouges étaient déjà visible aux endroits où il avait appuyé. « Il était près de moi… il ma toucher. » Ses gestes étaient presque tendres.

Plus que jamais maintenant elle voulait le revoir.


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