Dans son petit appartement la belle Charlie se prépare pour aller travailler car si elle peut déléguer ses responsabilités de la journée à son intérimaire elle doit être là pour gérer le bar la nuit. Il faut gérer les invités, les commandes, faire en sorte que tout se passe bien et qu'il n'y ait pas d'abus d'alcool. Des responsabilités que seuls les responsables du bar doivent assumer, à savoir Charlie et sa sœur Catriona. Enfin en ce moment c'est seulement Charlie et elle commence à se noyer sous les responsabilités. Malheureusement elle ne peut pas laisser le bar se gérer lui-même et la voilà donc en train de se préparer pour une énième soirée au travail. Par chance on est mercredi, elle pourra rentrer chez elle plus tôt. Habillée d'une petite robe noir pailletée et d'une paire d'escarpins vernis, un manteau trois-quarts gris sur le dos la voilà armée pour retourner travailler. La demoiselle n'oublia pas au dernier moment de couper la chaine hifi qu'elle a laissé tourner toute la soirée. Le volume était réglé au maximum, pourquoi ? Parce qu'il faut qu'elle se venge de ce nouveau voisin. Qu'est-ce qu'il a fait pour mériter cela ? Il a eu le culot de mettre sa musique à fond alors que la jeune femme venait à peine de se coucher. Quand on travaille la nuit il faut bien dormir dans la journée. N'étant pas du genre à adresser une gentil petit message poli, elle a décidé de faire la même chose dans la soirée pour l'empêcher de trouver le sommeil. Et cela dur depuis quelques jours déjà. Jusque maintenant les autres voisins n'ont rien dit mais cela ne saurait tarder. Quoi que. Il faut dire que les autres locataires ont passé l'âge d'entendre sans un sonotone.

Sac à main sur l'épaule la voilà en route pour le bar. Malheureusement en arrivant dans le couloir elle se rend compte que l'ascenseur est en panne. La soirée commence mal. Dans les escaliers la jeune femme entendit son téléphone sonner. Elle l'attrapa en quelques secondes tout en continuant de discuter avec son interlocuteur. " Non je suis crevée, y a encore mon abrutit de voisin qui s'est cru en boite de nuit, la musique à fond toute la journée j'ai du dormir une heure grand maximum ... ouai ... ouai ... ouai je sais mais c'est moi qui gagnerai, je suis forte à ce jeu là tu sais bien ... oui je vais au boulot là bi ... " Pas le temps de finir que son téléphone se retrouve à terre, propulsé à l'autre bout du hall d'entrée. Charlie venait de percuter un homme qu'elle n'avait jamais vu. Par chance elle était restée droite sur ses talons, elle aurait pu suivre la direction de son téléphone. " Excusez-moi je ne vous avez pas vu je ... " Elle leva les yeux pour les poser sur son interlocuteur. Sexy. Le meilleur moment pour sortir son atout séduction. La brunette se redressa légèrement et lui adressa un regard de braise tout en se mordillant légèrement la lèvre inférieure. "Je ne vous ai jamais vu dans le coin, vous venez rendre visite à quelqu'un ? " Intérieurement elle espérait qu'il lui réponde par la positive, tout en priant pour qu'il ne vienne pas voir sa copine mais plutôt sa vieille grand-mère malade.

Sören avait eu le bon réflexe d’avoir laissé sa chaine allumée pendant toute la journée, ayant entendu sa voisine rentrer au petit matin. Il se vengeait de la soirée du mardi où il était censé de pouvoir siester avant d’aller rejoindre ses amis dans un bar. Le Suédois pouvait se boucher les oreilles pour pouvoir dormir tranquillement, mais ce n’était pas pratique quand il pouvait aussi sentir les satanés vibrations. Alors il avait décidé de se venger en l’empêchant de dormir pendant toute la journée. Bien que durant la matinée et la moitié de l’après-midi il était de garde. Il avait laissé la chaine allumée - il l’avait carrément oublié dans la hâte, voyant qu’il était à la bourre. Quand il était de retour, c’était presque le début de la soirée il avait dû l’éteindre. Au départ, Sören avait un peu culpabilisé juste avant de se dire que sa voisine avait dû écouter sa musique pendant toute la journée. À cette pensée, il n’avait pas pu s’empêcher de réprimer un sourire satisfait, sourire qui avait vite fait de disparaitre quand il avait entendu sa voisine de palier mettre de la musique. Il n’avait pas pu réprimer son juron et de sortir faire un tour en ville. Ce combat de musique du palier durait depuis des jours, Sören attendait avec impatience que la jeune femme appelle les policiers pour pouvoir les retrouver et discuter un peu avec eux. De lui faire comprendre que quoiqu’il advenait, elle perdrait toujours la guerre.

Donc, Sören était sur le chemin du retour, avec son blouson et le bonnet à la main. Il venait de vérifier sa boite à lettre et se disait en voyant le nom sur la boite qu’il devrait changer. Il se demandait aussi s’il avait eu une réponse à sa demande de colocation. Il devrait aller vérifier si on lui avait répondu à l’annonce. Il vit qu’il n’avait pas de lettres, juste des prospectus de pub. « … C’est moi qui gagnerai, je suis forte à ce jeu-là tu sais bien… Oui je vais au boulot là bi… » Clapataclas ! Le téléphone tomba sur le sol, se trouvant propulsé vers l’autre côté du Hall. Par réflexe, Sören s’était dirigé vers ce téléphone, se trouvant plus près que la jeune femme qui semblait être pressée, elle allait travailler apparemment. Il n’avait pas fait attention à cette dernière qui le percuta. Il mit ses mains sur ses bras dans un premier réflexe. Le policier enleva vite fait les mains de la jeune femme après s’être rendu compte de la situation. « Non. C’est à moi de m’excuser. » fit-il rapidement en parlant en même temps que la jeune femme qui s’arrêta dans sa phrase. Leur regard se croisèrent, Sören détailla la jeune femme qui était plutôt bien faite dans son genre. « Je ne vous ai jamais vu dans le coin, vous venez rendre visite à quelqu’un ? » Le Suédois sourit et se mit à parler du mieux qu’il pouvait avec un accent plus Anglais qu’Américain « Non. Je ne rends pas visite à qui ce que ce soit. » Il montre les prospectus qu’il avait à la main, n’ayant pas trouvé de poubelle à proximité « J’habite ici. » Et elle ? C’était sûr qu’elle vivait dans cet immeuble. « Je viens d’emménager. Vous êtes de quel étage ? » Son sourire s’intensifia, c’était important pour lui de savoir d’où elle était. Parce qu’elle lui plaisait bien. « Je viens du 226. » ajouta-t-il devinant la prochaine question, il ne pensait pas du tout que cette femme soit la voisine du 225. Il pensait tout simplement à une bonne voisine avec qui il s’entendrait bien - il en avait bien besoin parce qu’une voisine qui mettait de la musique à fond c’était un cauchemar.

Quand la journée commence mal on peut en général être persuadé que le reste de la soirée sera identique. Pour Charlie c'est la musique de son voisin qui lui a gâché le début de sa journée. Et quand elle n'a pas dormi elle devient exécrable. C'est exactement ce qui se passe ce jour là. Elle a donc décidé de mettre la musique quand son voisin est rentré chez lui. Elle s'en moque elle va aller travailler alors de toute façon elle ne l'entendra pas râler ou se plaindre. Il faut dire que jusque là il n'a jamais rien dit, à part augmenter le volume il ne s'est jamais défendu. C'est pas faute de tout faire pour qu'il craque. Mais tant pis elle gagnera quand même, même si pour cela elle doit appeler les policiers comme dernier recourt. Car personne ne peut lui résister, elle sait qu'en leur faisant les yeux doux elle pourra les convaincre de s'en prendre à son voisin. Après tout qui peut résister aux techniques de drague de la jeune femme ? Pas besoin de dire un mot, elle a tout dans le regard et dans ses mimiques. Elle n'hésite d'ailleurs pas à se servir de ces armes dès qu'elle en a l'occasion. Dans la précipitation la jeune femme descendit les escaliers à toute hâte, percutant au passage un beau blond plutôt sexy. Un homme inconnu au bataillon qu'elle ne laisserai pas dormir dans la baignoire s'il était chez elle. Elle espère vraiment qu'il ne vient pas voir sa petite amie ou quelque chose dans le genre. Elle regarda furtivement sa main, pas d'alliance. Un bon signe. Car Charlie a beau être une dragueuse invétérée qui aime la compagnie des hommes et des femmes elle ne s'attaque pas aux personnes mariées. Elle ne veut pas être la cause d'une rupture familiale et gâcher la vie de plusieurs personnes.

Lors de la collision le jeune homme s'excusa au même moment que la brunette. Un bon point pour lui car Charlie aime les hommes polies qui font attention aux autres. Elle s'empressa alors de lui demander ce qu'il venait faire ici et sa réponse commença par provoquer un sourire sur son visage. « Non. Je ne rends pas visite à qui ce que ce soit. J’habite ici. Je viens d’emménager. Vous êtes de quel étage ? »  Son sourire s'intensifia peu à peu, alors que ses yeux passés des publicités dans ses mains à son visage. Il est très mignon il faut l'avouer et son accent, bien qu'assez peu courant dans cette ville, a un sacré effet sur la jeune femme. Elle en oublia même un instant sa question. D'ailleurs elle n'eut pas le temps de répondre qu'il lui annonçait déjà le numéro de son appartement. « Je viens du 226. » Le sourire de Charlie disparu instantanément et son attitude changea du tout au tout. Elle tira sur sa veste pour cacher le décolleté de sa robe, se redressa et se racla la gorge. Pourquoi le seul beau gosse de l'immeuble devait être ce voisin qu'elle déteste tant et qu'elle a envie d'étrangler tous les jours ? Elle resta un moment silencieuse, ne sachant que dire. Elle réfléchit à la meilleure façon de le tuer sans laisser de traces. D'ailleurs si elle pouvait lui faire avaler les publicités qu'il a dans la main elle le ferait immédiatement. Lorsqu'elle reposa ses yeux sur lui elle n'avait plus cette petite étincelle de sensualité dans le regard mais plutôt un regard noir. "Et moi du 225". Elle laissa malgré tout un petit sourire en coin se dessiner sur ses lèvres, elle savait qu'un combat à mort allez commencer.  Elle croisa ses bras sur sa poitrine en prenant un regard sur d'elle, ce qui en vrai n'est pas le cas. "Alors comme ça c'est vous qui vous vous amusez à me gâcher la vie depuis des jours ? C'est pas la meilleure attitude à avoir quand on essaye de s'intégrer dans un immeuble vous savez ? " Elle le toisa du regard en attendant qu'il lui réponde, prête à dégainer pour lui donner tord. "Il y a des gens qui travaillent la nuit ici alors c'est pas parce que Monsieur est en repos dans la journée que les autres doivent profiter de sa musique toute la journée ! "