story of my life | | Quand je vois les filles d'aujourd'hui à qui on a jamais rien interdit, je suis bien contente que mes parents m'interdisent certaines choses. |
Elle le fut pendant quelques années, cette enfant innocente et naïve que les parents se plaisent à voir. L'entrée dans l'âge adulte est brutale, elle se fait à différents moments, selon les gosses. Pour elle, ce fut à l'âge de 9ans, lorsque sa mère lui apprit qu'elle était atteinte d'un cancer en phase terminale.
Tu vas mourir maman ? fit la gamine, assise sur le lit d’hôpital de sa mère. Elle est branché à tout un tas de truc, elle n'en comprend pas l'utilité mais si l'on en croit les médecins, chaque perfusion est nécessaire.
Peut être ma chérie, probablement plus tôt que je le pensais. Ses larmes lui montent aux yeux et sa mère se relève difficilement pour les essuyer.
mais alors, pourquoi tu souris ? demande l'enfant, d'une voix cassée.
Parce que sinon la mort va croire qu'elle a gagné. répond sa mère dans un sourire factice. Elle a apprit à le reconnaitre avec le temps, sa mère ne mourra qu'au bout de longs mois. On dit souvent qu'il est plus difficile de faire son deuil quand on a eut le temps de dire au revoir, foutaises. Elle a eut huit mois et perdre sa mère fut l'épreuve la plus difficile de son existence. Elle a bien suivit un psychologue mais il n'a jamais pu mettre le doigt sur ce qui n'allait pas réellement, ce n'était pourtant pas compliqué, elle était seulement une gamine un peu paumé qui a du grandir sans une mère. C'est l’événement qui détermine sa façon de voir les choses après ça, l'amour devient synonyme de souffrance, quoi qu'on fasse, c'est irrémédiablement vers là qu'on arrivera, ça sert à rien de voiler la face, chaque relation fonctionne de la même façon : on se plait, on est heureux, puis y'a des complications, alors on tente de rester parce que ça fait encore plus mal de partir et à la fin on en arrive au même résultat : souffrir.
________________________Elle est en colère contre le monde entier, elle se sait plus comment échapper à cette douleur qui la tiraille de l'intérieur depuis le décès de sa mère, c'est comme si la cicatrice ne voulait pas se refermer, elle est à vif et chaque jour, elle fait plus mal.
comment il est moisi ton truc ! fit elle avant de jeter le jeu que lui propose le gamin. Cette semaine, sa meilleure amie n'est pas là et elle se retrouve en tête à tête avec Bryan, son grand frère.
on se fait chier non ? On pourrait je sais pas... S'embrasser ! Elle s'approche de lui et pose une main sur son tee shirt.
Ca va pas la tête, t'es qu'une gamine ! rétorque l'adolescent, de cinq ans son ainé avant de la repousser vivement. Si vivement qu'elle en tombe au sol, vexée par ce rejet, elle descend les escaliers à toutes vitesse.
PAPAAAAA ! Son père s'approche de sa fille, devenue une comédienne hors pair, dans l'art de mentir et de feindre, elle est rapidement devenue experte. Elle aurait du devenir actrice.
C'est Bryan, il a voulu que je lui montre mes seins ! suivit de près par le jeune Ludsen, outré, elle se tourne pour lui adresser un sourire narquois avant de reprendre une mine triste face à son père.
Vous allez pas la croire, elle fabule complètement, elle en a même pas de seins de toutes façons ! Il se fait engueuler et supprimer ces sorties pendant un mois pour ce comportement. Satisfaite, elle se dit qu'elle aurait aimé avoir un grand frère pour partager ce genre de choses. Lui aurait sans aucun doutes préféré ne pas croiser son chemin.
| | Je souris parce que j'ai envie de pleurer, si tu me comprends pas c'est normal, tu sais pas ce que j'ai enduré. |
C'était une putain de maison délabrée, presque insalubre. Elle se demande presque comment elle tient encore debout. Jessica y entre la première, suivit de près par sa meilleure amie. Des bouteilles d'alcool vides jonchent le sol couvert de taches.
Va y, c'est glauque ici on se casse ! t'es vraiment une poule mouillée piggy ! Elle l'a longtemps appelé comme ça, gamine, elle s'était vautré et péter le nez, faut dire qu'après ça, elle ressemblait carrément à piggy la cochonne. Elle déteste ça, mais c'est son truc à Jess, quand elle aime bien quelqu'un, elle lui donne un surnom et Piggy, elle l'aime vraiment beaucoup. C'est peut être même la personne qu'elle aime le plus au monde, la seule pour qui elle serait prête à se jeter sous les roues d'un véhicule. Une odeur nauséabonde arrive jusqu'à ses oreilles et elle manque de gerber sur place.
Qu'est ce que vous voulez ? leur lance un type un peu louche avant s'essuyer le reste de poudre sous les narines. Il les regarde suspicieusement, une est complètement flippé alors que l'autre ressemble à une gamine la veille de noël, avec ces grands yeux de biches qui fixent la poudre blanche sur la table derrière le type louche.
On est là pour acheter ! Elle sort une belle liasse de billet.
Après, si ça t'intéresse pas, on peut repartir... Il ne les laisse pas filer et elle repartent avec un sac plein, de quoi faire une belle overdose si elles se laissent prendre au jeu. Et voilà le début de la descente aux enfers, parce qu'une fois qu'on a commencé, il n'y a plus de vie possible sans drogue, c'est une existence terrible d'esclavage pure et dure. On finit même par se lever le matin et se faire un petit rail pour survivre à la journée.
__________________Allongée en arrière, la drogue commence à lui monter au cerveau, un sourire enfantin se dessine sur son visage. De la coke, c'est la dixième fois qu'elle prend de la drogue. Au départ, elle s'était dit que c'était pour essayer, elle ne voulait pas trop toucher à cette drogue car elle en deviendrait vite accroc. Mais elle n'avait pas pu tenir cette promesse faite à elle même, parce que la substance la rendait heureuse. Elle était dans un autre monde, plus chaleureux, plus douillet. L'impression d'être plus vivante que jamais et morte à la fois. Un régal. Elle tourne la tête vers sa meilleure amie de toujours Lola.
Tu sais ce qui me fascine chez toi ? La brunette ouvre ses grand yeux de biche et les tourne vers Jessica. Sa peau s’électrise, comme à chaque fois qu'elle en est proche parce qu'elle a le donc de la rendre complètement folle rien qu'avec un sourire.
Tu es belle, et tu le sais même pas. Un peu comme Maité dans le corps de Jessica Alba... Tu vois ce que je veux dire ? Tout ça n'est pas très clair mais Lola perçoit un compliment d'une rareté extrême dans ces propos. Elle baissa les yeux, terrifiée. Quelqu’un, pour la première fois de sa vie, venait transpercer sa carapace. La jeune Ludsen se sentait littéralement démasquée. Elle se positionne au dessus se son amie et l'embrasse, comme ça, simplement parce qu'elle en a envie. Elle sait que ça n'ira pas plus loin, Jessica n'appartient à personne, elle brise tout ce qu'elle touche. Elle la détestera pour ce rejet. Sa facon de toujours vouloir se faire aguicheuse auprès des hommes, son rire contagieux. Tout le monde n'avait de yeux que pour elle, le centre d'attraction avait toujours été cette petite brunette qui se prenait pour quelqu'un d'autre. Jessica avait beau être chiante, impossible, bête ou encore la pire salope qu'il lui ait été donné de rencontrer, les gens s'en foutait et la suivait comme une troupe de mouton. Lola y comprit, parce que si il lui arrivait de parfois la haïr, le plus souvent, elle rêvait de se vautrer dans ses bras. Comme ce soir. Un jour peut être, la jeune française arrêtera d’exercer ce pouvoir débridé sur Lola mais ce soir là, c'est plus fort qu'elle. Elle la désire.
__________________Lola la voyait le regarder avec des yeux de merlan frit, des yeux avides de passion et de caresses, regard qui lui était autrefois réservé. Elle empoigne la bouteille de téquilla, comme si le breuvage allait l'aider dans un état déjà désastreux. Jessica trop absorbé par le regard de Fitz posé sur elle, ne remarque même pas la jalousie intempestive de sa meilleure amie. Elle ne se rend même pas compte du mal qu'elle peut faire, trop centrer sur elle même et mal dans sa peau, elle serait bien incapable d'imaginer qu'on puisse l'aimer. Véritablement, pas seulement son corps. Lola trébuche, vacille et tombe d'un coup net. Les mélanges d'alcool et de drogues ne lui vont guère ce soir. Son corps s'écrase au sol dans un bruit sourd et attire le regard de Jessica. Elle convulse, de la mousse sort de sa bouche. L'ambulance, les flics qui posent des millions de questions connes. Tout va très vite ce soir là.
Tu m'as fait peur tu sais ? fit elle à une Lola qui s'éveille. Elle a réellement cru la perdre l'espace d'un instant. Parce qu'elle l'aime, même si elle le fait de travers. Lola est la seule personne de sa vie pour qui elle serait prête à crever, la seule qui connait ses failles et ses faiblesses, pas seulement la Jessica qu'elle veut bien montrer au monde. Parce que même si elle ne lui a jamais avouer, elle représente bien plus qu'elle ne le laisse croire et que sans elle, elle perdrait pieds.
Tu me refais plus jamais ça hein ? ajoute t-elle avant de caresser sa joue. Elle est sincère pour la première fois de sa vie.