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The home meeting

Jack, il prend trop de temps en dehors de la maison et délaisse cette petite famille qu’il aime plus que sa propre vie. Il s’en détache pourtant, passant un peu trop de temps à lorgner sur elle pour que ce soir sain. Elle, investigatrice des sensations malsaines au plus profond de son être. Ça le rend fou et il aimerait cesser de penser à ses traits, à cette terrible envie de la posséder au point de lui faire mal, d’enrouler ses phalanges autour de sa gorge. Il secoue la tête alors qu’il laisse son regard se poser sur la jeune femme devant lui. Jeune demoiselle traumatisée par le mort de son enfant. Il pose quelques notes sur papiers et retient une terrible envie de soupirer. Il a des séances qui s’éternisent et son esprit n’est clairement pas présent. Elle parle. Les mots se percutent dans le fond de son crâne alors qu’il écrit de notes sans intérêt avant que ça ne se termine en un brouillon. Un dessin de quelques fantasmes qui hante son esprit.
Ses iris s’accrochent à l’heure posée au-dessus de la tête de la jeune femme. Il commence à se faire tard et Jackson, il devrait passer un peu de temps avec ses enfants, sa femme. Son regard se pose sur la jeune femme devant elle qui ne cesse de pleurer depuis une heure. C’est en train de le rendre fou, mais il sait faire semblant Jack. Il est maître dans cet art. « La séance est finie, mademoiselle Wellington. Nous nous revoyons la semaine prochaine.» Il ferme le calepin qu’il tenait entre ses doigts et se dirige vers elle pour l’inciter à se lever puisqu’elle tarde à le faire. Une fois près d’elle, elle lui saute au cou pour continuer de pleurer et son corps se tend sous le contact qui ne plait pas. Jack, il tente de la repousser avec un peu de douceur et attrape le manteau de la jeune femme pour l’inciter à se diriger vers la porte. « Bonne soirée.» Il est déjà tard et il se demande ce que ses enfants sont en train de faire. Il se doute que Zoé est déjà partie et elle lui a glissé un mot pour dire qu’elle avait trouvé une personne digne de confiance pour veiller sur les enfants.

Bonsoir monsieur Spector. Il ne s’attendait pas à ca en rentrant chez lui. Il se souvient encore de cette rencontre parce qu’il déteste le fait qu’elle puisse ressentir de l’admiration pour lui. Ce qu’il fait n’a rien d’admirable puisqu’il tente de calmer les pulsions qui le rongent en couchant sur papiers les idées obsédantes qui se percutent dans le fond de son crâne. Il serre un peu les dents alors que la porte se ferme derrière lui et qu’il retire son manteau pour le poser contre un cintre qu’il replace dans le placard de l’entrée. Svea… Je suis Svea. En même temps, il se demande ce qu’elle fait là et n’a pas la moindre idée de si cette rencontre est le fruit du hasard ou c’est provoqué. « Qu’est-ce que tu fais là?» Elle ne pouvait pas être celle qui s’occupe de ses enfants. Cette enfant. Cette trop jeune demoiselle qui ne peut pas réellement comprendre le vrai sens de ses écrits. J’ignorais que Zoé était votre femme… Je rends service, le temps d’une soirée… maintenant que vous êtes arrivé, je vais pouvoir vous laisser. C’est surement la meilleure chose à faire, ne pas laisser la jeune femme un peu plus longtemps dans son monde. Il en oublierait presque de lui donner l’argent qu’il lui doit puisqu’elle vient de semer le trouble dans son esprit par sa propre présence. « Je te dois combien?» Jack, il ne va pas laisser la jeune femme partir sans lui donner de l’argent. Il extirpe son porte-monnaie de sa poche et le son de micro-onde se fait entendre. Les enfants n’ont pas encore mangé ou ils allaient grignoter quelque chose pendant la soirée? Il laisse son regard se porter sur elle une fois de plus, sortant quelques billets pour lui tendre. « Vous avez mangé?» Il parle d’elle et de ses enfants. Jack, il se demande encore ce qu’elle fait là. Elle s’immisce dans sa vie de toutes les façons possibles et ça ne lui plait pas.

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Il n’a pas la moindre idée de ce qu’elle peut  faire là et il ne sait pas si c’est une rencontre calculée puisqu’elle semble en savoir bien plus qu’il ne le faudrait réellement à son sujet. Il se demande comment elle a pu en savoir autant, comment elle a pu se trouver à la sortie de la maison d’édition alors qu’il n’a jamais révélé son identité. Nous allions passer à table… Lui. Il n’a pas faim. Les longues journées et les plaintes ont tendance à lui couper l’appétit. Jack. Il laisse son regard sombre se poser sur elle alors qu’elle quitte le vestibule pour se diriger vers la cuisine. Ses pas se calquent sur les siens et il laisse son regard se porter sur les assiettes posées soigneusement contre la table. Il dépose un baiser sur le sommet de la tête de ses enfants et il retourne son attention sur elle. Vous avez une assiette en plus. Il se détache d’elle pour reposer l’assiette dans le réfrigérateur. « Sveaaa, tu ne manges pas avec nous ? mais… mais … on devait manger… » Il n’a rien le temps d’ajouter que la petite se lève pour s’accrocher à la blonde qui ne cesse de graviter autour de lui depuis quelque temps. Ça lui arrache presque un sourire et il se tourne pour observer sa fille qui semble s’être entichée de sa nouvelle gardienne. Ce qui est rare. Aurore, elle ne s’attache pas aussi facilement en temps normal, elle doit lui ressembler sur ce point. Jack s’approche pour attraper doucement le poignet de sa fille afin que la jeune blonde retrouve sa liberté de mouvement. « Va manger princesse.» Elle secoue la tête. Elle n’a pas la moindre envie que Svea quitte la demeure et il se voit mal rester avec elle, surtout que c’est tendu entre eux. Qu’il n’a nullement été tendre lors de leur dernière rencontre parce que ça le rend fou qu’elle soit fascinée par ses écrits. C’est mon préféré… Il serre un peu les dents et a envie de se montrer froid, mais ses enfants sont là alors il ravale les mots qu’il aurait soufflés. « Je ne vois pas pourquoi.» Ses romans, ils n’ont rien de saint et c’est seulement son esprit malade qu’il tente de soulager. Elle ne sait pas. Elle ne le connait pas.

Jack, il incite la jeune femme à se diriger vers la porte, mais sa fille revient rapidement à la charge, s’accrochant à la jambe de la demoiselle. « Je veux pas qu’elle parte bon. Il a une assiette pour elle et en plus, elle a même pas mangé. Moi je dis qu’elle a faim.» Jack, il laisse son regard se poser sur sa fille. Il n’en a pas envie. Pas ce soir. Jamais. Il ne sent pas la force de se confronter à cette enfant qui adule les écrits qu’il fait alors que ce n’est qu’un simple moyen de soulager sa conscience. « Aurore…» Il se penche, mais la petite s’accroche de plus belle. L’envie de se battre ne se fait pas ressentir. « En plus. Elle allait nous lire une histoire. Toi tu as jamais le temps de le faire.» Elle n’a pas tort. Jack, il ne passe pas assez de temps avec ses enfants. James. Lui. Il attend calmement dans la cuisine. Aurore, elle a le caractère de sa mère. Il pose son regard dans celui de Svea et hausse doucement les épaules. Il ne risque pas de gagner cette bataille et Aurore semble y tenir. « Demande à Svea.» Il ne va pas décider pour la jeune femme. Elle a surement mieux à faire que de rester avec lui, avec les enfants qui iront surement dormir rapidement puisqu’il se fait tard. Il lui laisse le choix, en même temps, Aurore s’accroche et le contredire ne ferait que déclencher une crise.

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Si seulement elle était apte à comprendre, elle ne serait surement pas aussi admirative des romans qui s’émane de son esprit tordu. Cette jeune femme, elle ne devrait pas tourner autour de lui et il n’a pas la moindre idée de ce qu’il pourrait lui apporter, ni pourquoi elle tient tant à le croiser. Jack. Il n’a rien à dire en ce qui concerne ses romans. Certes, il a une plume fluide et agréable, mais c’est pour rendre ses romans passables, pour ne pas qu’ils paraissent aussi tordus qu’ils ne le sont réellement. Il sait jouer avec les mots, comme il sait jouer avec les esprits. Je vous l’accorde : vous allez me dire que vos bouquins sont sordides, voir abjects mais, au-delà de ça : vous avez une façon d’écrire…... Il ne doute pas des talents d’écrivain qu’il peut posséder, mais il ne comprend pas en quoi elle adule les romans d’un tueur. D’un tueur en devenir. Il roule doucement les yeux alors qu’il se détache d’elle. Jack, il n’est surement pas l’homme le plus avenant qui soit, ni le plus tendre, mais ses enfants sont les seuls à le rendre doux, tendre et différent de ce froid qui s’émane sans cesse de sa personne. …en fait, j’ai l’impression que vous ne vous rendez pas compte de votre talent… votre écriture est déliée, vos scénarii imaginativement tortueux, votre rédaction précise… Je termine mes études supérieures littéraires, alors forcément… vos romans sont une réelle source de réflexion et d’analyse pour moi, contrairement à ce que vous avez l’air de penser... Il serre un peu les dents alors que sa petite perle s’approche, s’attelant à tenter de convaincre son père pour que Svea reste avec elle. Il n’a pas envie de la décevoir, surtout qu’il passe de moins en moins de temps avec sa famille. Elle a le don de le changer, de faire fendre ce masque qu’il pose son sur son visage. Cette petite brouille. Cette petite chose fragile. Jack, il passe ses doigts dans ces cheveux et repose son regard dans celui de la jeune femme. « Je ne pense rien de mes romans Svea.» Jack. Il en pense trop de choses en fait et il sait ce qui se cache réellement derrière ses écrits. Une envie oppressante de se sentir mieux. C’est tout ce qu’il demande. Être normal. Il en crève d’envie, mais ça n’a rien de simple.

Et bien… oui… si tu veux Aurore… Oh, il ne pensait pas qu’elle allait céder aux demandes de sa fille et d’une certaine façon, ca le fait sourire de voir que cette dernière se montre aussi tenace. Jack, il n’a jamais voulu faire de mal à sa famille, mais le mal le ronge depuis longtemps. Pendant des années, auprès de sa femme, il est arrivé à se sentir plus calme, plus serein, mais cette époque est loin derrière. «  Je veux manger à côté de Svea, Papa ! » Jack, il hausse simplement les épaules à la demande de sa fille et il sort une bouteille de vin pour se verser une coupe. Il a clairement besoin de se détendre et ne plus penser. Ça l’aide. Ça l’aide à ne pas devenir fou. « Tu fais ce que tu veux trésor.» Il s’en fiche. Qu’elle se pose là ou autre pas. C’est lorsqu’elle s’attèle à ressortir son assiette qu’il lui lance un regard plus froid qu’il ne l’aurait voulu. C’est plus simple si ne se retrouve pas près de cette jeune femme, de cette gamine. C’est ce qu’elle est à ses yeux. Elle n’en a pourtant pas le corps, ni l’attitude. Elle pourrait la fasciner, mais Jack à tendance à être obnubilé par une seule femme à la fois et il faut dire que cette brune ne cesse de se glisser dans son esprit. Ce n’est pourtant pas pour les bonnes raisons. Ça aurait été plus simple si ça n’avait été qu’une simple attirance physique. Ce n’est pourtant pas le cas. Vous mangez avec nous ? Ça aurait été plus simple s’il était retourné dans son bureau, mais sa fille ne semble pas avoir envie de lâcher l’affaire. « Papa, mange avec nous… » Jack, il lève les yeux au ciel et fini par se détacher du comptoir pour s’approcher de la table et y prendre place. James. Il est silencieux. Il a toujours été ainsi. C’est un enfant plus difficile d’approcher et très intelligent. Jack, il prend une nouvelle gorgée de son verre de vin. Si elle a envie de se servir, elle est libre de le faire. Ça ne l’importe pas. « Je veux bien manger, mais tu sais qu’il est tard et que vous devrez dormir bientôt. Alors je veux bien, mais tu me promets que tu vas dormir sans faire d’histoire?» Aurore, elle fait oui de la tête. Jack, il laisse ses doigts passer dans les cheveux de son fils. « Et toi aussi James.» Le brun avale quelques bouchées.

C’est tendu. C’est étrange. Aurore, elle ne cesse de combler les silences de tout et de rien. C’est bien elle, de parler sans arrêt. La petite termine son assiette et il attrape James dans ses bras qui semble déjà extenué. « Allez Aurore. C’est l’heure.» Aurore, elle attrape la main de Svea et l’attire avec elle. « Tu viens avec nous?» Jack. Il ne s’attarde plus à ce que sa fille fait, il sait qu’elle ne la laissera pas partir. Il contourne un coin pour monter les escaliers qui mènent à l’étage du  dessus et il aide son fils à se changer pour le poser dans son lit. Un baiser sur son front. Il laisse ses doigts passer dans ses cheveux. Jack. Il aime ses enfants. Surement les seuls à avoir un amour inconditionnel de sa part. Il se détache de son fils et s’approche de la chambre de sa fille qui est encore avec Seva. Jack, il se pose dans le cadre de la porte pour les observer en silence.

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Ce n’est pas simple de passer du temps avec lui, surtout que leur première rencontre n’a rien eu de simple et qu’il ne sait pas réellement ce qu’elle a envie de lui dire. Il n’a jamais pris la peine de répondre au message qu’elle lui avait envoyé et il se retrouvait confronté à elle. Ça le rend fou, de savoir qu’une jeune femme s’intéresse de près à ce qu’il écrit et ce n’est surement pas la seule. C’est le pire dans cette histoire. Il aurait dû se contente d’écrire pour se soulager et ne pas partager ses envies morbides avec le reste de la planète. Il laisse son regard se poser sur la scène. Son visage aurait presque pu paraître tendre. C’est troublant que sa fille s’attache aussi rapidement à une demoiselle qu’elle ne connait pas. « Je vous aide à débarrasser et j’y vais... » Jack, il cesse de lutter contre le courant. Il faut croire que la vie n’a pas envie que cette demoiselle s’extirpe de sa vie aussi rapidement. Ses lèvres s’étirent dans un simple sourire alors qu’il retrouve le chemin des escaliers pour se diriger vers la cuisine avec elle. Le silence, il aurait pu être gênant, mais il a l’habitude de se confronter à ce dernier. Ce qui le gêne, c’est qu’il n’a pas la moindre idée de pourquoi la demoiselle ne cesse de s’immiscer dans sa vie de la sorte À ses yeux, elle n’est qu’une enfant, même si elle a un physique plus qu’avantageux. Si seulement Jack était un homme comme les autres et que ses envies n’étaient pas aussi sombres que dans ses romans. Si seulement il pouvait être comme les autres et tromper sa femme comme font la plupart des hommes mariés. Lui, il préfère rêver de les briser, de les posséder et de jouer avec leur vie. C’est plus complexe.

« Tu ne devrais pas lire ces romans.» Il parle de ce qu’il écrit. Ce qu’elle ne sait pas, c’est ô combien il est malade, ô combien il est fou. Ses écrits, ils ne servent que tenter de le soulager du mal qui le ronge de plus en plus. Ce qu’il écrit, c’est le reflet de ce qu’il a envie de le faire et ça lui permet de ne pas franchir cette limite trop mince, ça lui permet de ne pas tomber un peu plus bas et se perdre encore plus. Elle a surement mieux à faire que de passer son temps à se perdre dans ses phrasés ponctués de poésie et de violence. Son regard, il finit par se porter dans celui de la jeune femme alors qu’il se débarrasser de la dernière assiette pour la poser dans le fond de son armoire. « Tu devrais faire comme les autres gamines de ton âge et sortir dans les bars pour profiter de la vie avant qu’elle ne passe.» Jack. Il n’est pas si vieux, mais la vie est tellement lourde contre ses épaules qu’il ne sait plus comment la gérer. Il a l’impression de vivre depuis trop longtemps. Ça le pèse et il n’arrive pas à se débarrasser de ce qui le ronge. Jack pensait que Zoé était celle à même de la sauver, mais il chute lentement et il se détache d’elle sans le vouloir. Il ne lui ferait jamais de mal à Zoe, mais ça ne l’empêche pas de crever d’envie de se diriger vers une autre pour assouvir les pulsions qui ne cessent de raisonner en lui. Jack, l faudrait qu’il se soigne, mais il sait qu’il est trop perdu pour que qui que ce soit puisse lui venir en aide.