Je suis quelque peu à cran ces derniers temps. D'une part, parce que l'agence est en train de traiter plusieurs très gros contrats en même temps et que donc, tout le monde est surmené. D'autre part, parce que j'ai l'impression que la situation piétine avec Sawyer. Pour me remonter le moral dans cette période de ce fait stressante et déprimante, une collègue me proposa de l'accompagner à une soirée. Quelle genre de soirée ? Elle n'en a aucune idée. Elle-même avait été invité par sa cousine qui avait été invité par sa colocataire qui avait été invité par sa meilleure amie qui avait été invité par l'organisatrice. Je plains grandement la personne qui reçoit ! Finalement, un peu forcée, j'accepte de venir, même si au fond, faire la fête ne me tente pas vraiment. Oui, depuis quelques soirs, je suis plus rester allongée de mon lit à fixer le plafond.
Lorsque je sors du bureau, il est un peu plus de 19h. Je m'apprête à rentrer chez moi quand ma collègue de travail déboule de nul part. Elle me demande d'un ton pressant et accusateur si je n'ai pas, par hasard, oublié notre sortie de la soirée. Je soupire longuement. « J'aimerai d'abord rentrer me changer si tu n'y vois pas d'inconvénients ? » Mais celle-ci refuse catégoriquement de me laisser partir. Soit disant que nous n'avons pas le temps et qu'en plus, je suis très bien dans mon tailleur. Bon. Puisqu'elle me dire par le bras et que je ne peux pas vraiment me débattre, je la suis sans un mot. Sa vouture était garée un peu plus bas dans la rue. Nous la prenons et le trajet ne dure même pas une quinzaine de minutes. Je savais que ce n'était pas loin mais je ne pensais pas que c'était en plein centre ville. Quand je sors de la voiture, je peux constater que nous sommes devant les immeubles des lofts upper du centre ville. La personne qui vit ici doit très certainement avoir une situation financière assez aisée. Je suis ma collègue de travail qui, sans se poser trop de questions, entre dans l'immeuble. Rien que depuis le hall d'entrée, nous étions déjà des rires et de la musique. Quel genre de soirée était-ce ? Nous prenons un ascenseur jusqu'au troisième étage, puis, arrivées sur le palier, traversons un long couloir. Après avoir frappées à la porte derrière laquelle semblait se passer la soirée, une grande femme rousse vient nous ouvrir. Elle ne prend même pas le temps de savoir qui nous sommes et nous laisse entrer. Décidément... Ce n'est pas vraiment une fête sur invitation. Le loft est très grand, très spacieux et surtout très rempli. J'enlève mon manteau que je jette assez négligemment sur le dossier d'un fauteuil et pose mon sac à main sur une table de l'entrée. Je ne saurais pas vraiment dire combien nous sommes exactement mais en tout cas, c'est difficile de circuler.
Je dois avouer que la fête se déroule plutôt bien et même que je m'amuse -malgré le fait que je ne sache toujours pas en quel honneur elle a été donnée ni même chez qui je suis- ! Aux alentours des 2 ou peut-être 3h du matin, les gens commencent à se dissiper. Finalement, quand je vois qu'il ne reste plus qu'une petite vingtaine de personnes, je décide de prendre congé également. Ma collègue est partie depuis longtemps sans avoir pris le temps de me prévenir. Cela m'apprendra à l'accompagner n'importe oui. J'enfile rapidement mon manteau et souhaite la bonne nuit aux rescapés avant de me sauver. J'hésite un peu à rentrer maintenant. Je ne suis pas vraiment fatiguée... Alors, je me met à marcher. On aurait dit une scène de film. La jeune femme solitaire qui se déplace dans la grande ville, seulement éclairée par les réverbères et les phrases. Je secoue la tête en riant face à cette pensée. Vraiment. Il va falloir que je cesse de regarder des films stupides. Soudain, je sursaute en plein milieu de la rue. J'ai oublié mon sac à main ! Comment ai-je pu partir sans ? Comment espérais-je rentrer sans argent, ni téléphone, ni les clés de chez moi ? Quelle tête en l'air ! Et pourtant... Je n'avais pas bu. Je fais demi-tour et retourne à l'appartement. Je frappe à la porte et c'est une grande femme brune qui vient m'ouvrir. Derrière elle, je constate qu'il n'y a plus personne, que tout le monde est rentré. Elle doit donc être la maîtresse de maison. « Bonsoir... Excusez moi de vous déranger. J'étais à la fête tout à l'heure et j'ai oublié mon sac à main. » J'avais repéré cette femme auparavant dans le loft. Mais elle n'avait pas accroché mon esprit plus que cela. Je rentre pour récupérer mon bien et là, alors qu'il y avait un silence absolu, mon ventre se met à gargouiller. C'est assez... Gênant.
FICHE ET CODES PAR ILMARË
Hors RP:
Je ne savais pas trop où vivait Rachel puis en lisant ta fiche, et en voyant donc qu'elle était aisée, je me suis dit qu'elle pouvait parfaitement vivre dans un loft en centre-ville. Dans le pire des cas, elle n'aura qu'à déménager. Bref. Je ne me suis pas trop fouler pour la mise à page. Mais bon ! Le chat de Chesire est l'être le plus hallucinogène que je connaisse ! (et je ne trouvais pas de champignons bien)
mushroom omelette Why is a raven like a writing desk?
La soirée se poursuivait et tout se déroulait à merveille, ou pas. Une seule chose ne semblait pas être venue jusqu’aux oreilles de ceux que Rachel avait invités : une personne de votre choix peut vous accompagner. Une seule ? Pourquoi donc ? Amenons donc toute la famille ce sera plus sympa ! C’est sans doute ce que la plupart se sont dit en lisant les derniers mots sur l’invitation. En quelle occasion ? Aucune importance voyons, du moment qu’on s’amuse ! Une catastrophe, véritablement une catastrophe. Disons que les invités des invités avaient eux aussi invité d’autres personnes et ainsi de suite… Elle ne connaissait que le tiers des personnes présentes dans son appartement. Soupirant elle finit par prendre son pied également ne cherchant pas à réellement réguler qui entrait et qui sortait. Ce n'est même plus elle qui ouvrait au bout d'un moment. Elle n’était déjà plus en état quand le tout commençait à dégénérer de toute façon. Ce à quoi elle tenait vraiment ne se trouvait pas dans la pièce ou tous se tenaient alors, au pire, si des mal-élevés s’emparaient de quelques brindilles ce ne serait rien de bien important… Sans trop d’inquiétudes elle profitait donc du moment en tentant de ne pas trop en faire et de rester un minimum consciente de ce qu'il se passait autours. Soyons un peu responsable tout de même !
La plupart parti Rachel s’était réfugiée dans le salon et était à moitié endormie dans le canapé. Plus grand chose ne parvenait à ses oreilles et pour être tout à fait franche elle dirait même que ses jambes ne lui semblaient plus avoir assez de force pour la soulever. Un bruit sourd vint interrompre son rêve. Trêve de plaisanteries, un chouïa rétablie -après quelque heures de fête quand même et une sieste- l'avocate commença à stopper les festivités et demanda à tout ceux qui en étaient capable de partir. Oui, elle ne les connaissait pas alors elle n'avait pas vraiment grand chose à faire de ce qu'il advenait d'eux ensuite. Responsable vous avez dit ? Simplement très fatiguée et affamée en plus de ça. Tous étaient partis à part une de ses connaissances qui, elle, n'était clairement pas en état de reprendre la route. En vérité il en avait un peu trop fait celui-ci et il était préférable de le laisser dormir. Sur le point de se servir quelque chose à manger Rachel fut interrompue par quelqu'un qui frappait à la porte. Qu'est-ce que vous n'avez pas comprit par... Elle s'arrêta alors se rendant compte qu'il ne s’agissait pas de ce qu'elle croyait. Oh ! Elle la laissa entrer une fois qu'elle lui avait expliqué les raisons pour lesquelles elle était revenue chez elle.
La laissant récupérer ses affaires Rachel était retournée calmement vers la cuisine alors que, d'un coup, le ventre gargouillant de son invitée semblait dire lui aussi qu'il mourrait de faim. Elle se retourna vers elle avec un léger sourire. Je vois que je ne suis pas la seule à être dans ce cas. J'allais me mettre à manger quelque chose si jamais vous voulez vous joindre à moi. Elle lui laissa le choix, la porte ou la cuisine. Pour la brune c'était sans plus réfléchir qu'elle reprit sa route jusqu'à la cuisine. Le voisin, type assez original il fallait l'avouer, ayant apprit pour la fête amena cette omelette et conseilla à Rachel de la faire goûter aux invités. Ne voulant pas paraitre impolie elle l'accepta, mais ne l'avait pas mise à disposition. D'un côté elle n'a pas vraiment mal fait puisqu'au moins maintenant elle a de quoi calmer son ventre et il y en avait assez pour celle qui semblait avoir faim aussi. Elle commença, prenant quelques bouchées. Rien de spécial, Rachel ne comprenait pas vraiment ce qu'elle avait qui justifiait de la faire partager à autant de monde. Enfin, elle en avait laissé pour son invitée. D'ailleurs elle ne l'avait pas du tout remarquée lors de la fête. Peut-être est-ce qu'elles s'étaient simplement croisées ou Rachel était peut-être déjà dans la lune. Comme l'avocate s'y était mise tôt, les premières arrivées et le milieu de la fête reste assez flou pour elle. Le principal c'est que maintenant le tout est tout de suite plus calme, le seul inconvénient c'est que l'appartement fait peur à voir. Rachel, enchantée. Je suis désolée, j'étais un peu débordée ce soir, mais j'espère que vous avez tout de même passé un bon moment.
J'étudie un instant sa proposition en restant sur le pas de la porte. Puis finalement, je décide de me laisser tenter et ferme la porte derrière moi. J'ai faim, je suis à plus d'une demi-heure en taxi de chez moi et je suis fatiguée. Pourquoi refuser ? De plus, je me suis invitée -enfin on m'a invitée- à sa fête sans lui dire bonjour, merci et au revoir. En même temps, je ne la connais ni d'Eve ni d'Adam et je ne savais pas qu'elle était la maîtresse de maison. Je repose mon sac là où je l'avais oublié, enlève mon manteau et file dans la cuisine. Là, je trouve la jeune femme en train de manger ce qui semble être une omelette. « Rachel, enchantée. Je suis désolée, j'étais un peu débordée ce soir, mais j'espère que vous avez tout de même passé un bon moment. » Je prend une fourchette sur le rebord de l'évier et la rejoins pour prendre également une bouchée du plat. Effectivement, c'était bien de l'omelette. Une omelette aux champignons plus précisément, et si je peux me permettre, une omelette plutôt fade. Cependant, pour ne pas froisser mon hôte qui a été d'une extrême gentillesse jusque là, je ne dis rien sur ça. « Aspen, enchantée également. Ne soyez pas désolée pour ça, vu le monde, je me doute bien que vous ayez été débordé. En tout cas, oui, j'ai passé un agréable moment. Une petite soirée de temps en temps change les idées. » Et j'en ai bien besoin en ce moment ! Je prend une nouvelle bouchée d'omelette. Fade ou pas fade, je meurs de faim et je ne vais pas faire la difficile. Nous discutons de tout et de rien avec la dénommée Rachel. Je lui apprends que je suis secrétaire, elle m'apprend qu'elle est avocate. Des petites choses comme ça, pour faire la conversation. Finalement, lorsque l'omelette est terminée, je lui propose de l'aider à faire un peu de rangement dans son loft qui a été bien saccagé. Les meubles avaient été bougé, des verres traînés par-ci par-là, des chips écrasées jonchées le sol, il y avait des flaques d'on ne sait trop quoi. C'était le souk total et je me serai sentie mal de partir en la laissant ranger seule. Aussitôt dit, aussitôt fait, j'attrape un sac poubelle et nous commençons donc à ranger.
Cela doit faire une bonne demi-heure que je ramasse des détritus divers et variés -dont certains étaient assez incongrus- lorsque je sens mes jambes s'engourdirent. « Désolée. Je vais m'asseoir deux minutes. » Dis-je à l'attention de Rachel. Je me laisse tomber sur un fauteuil et pose le sac poubelle à côté de moi en soufflant. Il commence à faire atrocement chaud et je sens mes joues rougirent. J'enlève mes talons -ce qui est une véritable libération- ainsi que la veste de mon tailleur. « Vraiment désolée, mais je pense que la fatigue commence à se faire sentir donc je me permets. » J'appuie ma tête contre le dossier du fauteuil et fixe un point inexistant droit devant moi. C'est à ce moment-là que le loft se met à tanguer. Enfin non... Il ne tangue pas vraiment. Mais toutes les lignes droites se mettent à danser dans tous les sens. Je fronce les sourcils, pour essayer de remédier à cela. Mais rien à faire, elles continuent de valser.
mushroom omelette Why is a raven like a writing desk?
Rachel hocha la tête bien d'accord avec ce qu'Aspen venait de lui dire. Cette fête lui avait fait du bien également, même si le désordre le plus total régnait et qu'elle allait avoir ça sur le dos. Elle se dit qu'il serait peut-être utile de faire un post-it pour la prochaine fois lui rappelant de ne plus avoir de telles idées. Des fêtes oui, du rangement beaucoup moins. Elle la laissa finir et accepta son aide, dans ces situations ce n'est jamais de refus. Un mal de tête campait déjà depuis un petit moment, depuis qu'elle s'était chargé de virer tout le monde de chez elle plus précisément. Le fait que celui-ci s'intensifie ne l'alerta pas plus que ça et elle prit sur elle pour continuer un peu plus le rangement. Maintenant qu'Aspen s'y était mise, elle ne pouvait pas vraiment faire une pause et lui laisser faire le sale boulot. Pourtant, elle ne semblait pas être la seule à ne pas se sentir bien. Elle s'était débarrassée de son sac plastique et s'était à nouveau assise histoire de voir si ça passait. Autant avouer que ça n'a pas marché du tout.
Son invitée s'était elle aussi assise et s'excusait encore une fois, parce qu'elle s'était mise plus à l'aise. La brune lui avait simplement fait un geste de la main pour lui indiquer qu'il n'y avait pas de soucis. De toute façon, qu'elle le veuille ou non, c'était déjà fait. D'un autre côté, l'avocate s'attardait sur un petit contretemps et ne faisait plus vraiment attention à ceux qui l'entouraient. Les lumières de l'appartement semblaient aveugler Rachel et celle-ci s'était levée dans le but de baisser un peu leurs intensités. Un peu à côté de la plaque, l'avocate ne comprenait pas vraiment ce qu'il lui arrivait... Une légère bouffée de chaleur vint en plus la perturber et au lieu de se rasseoir, elle se dirigea vers une fenêtre qu'elle ouvrit à moitié, calant son visage pour avoir de l'air. Elle ne bougea plus pendant un léger instant. Je crois que j'aurais dû stopper tout ça plus tôt... Remettant la faute sur les verres qu'elle avait bus durant la soirée, l'avocate s'était retournée vers Aspen. Bon, j'ai franchement besoin de prendre l'air là. Est-ce qu'elle allait la laisser là et partir sans plus attendre ? Bien-sûr elle avait mieux à faire. C'est-à-dire sortir, prendre l'air. Elle s'empara seulement de son manteau et quitta le loft laissant son invitée choisir si elle préférait rester ici, en compagnie du dormeur qui n'avait pas bougé un cil de la soirée, ou si elle aussi ne dirait pas non pour une bonne bouffée d'air. Sur le pas de la porte, elle était restée là à voir si elle allait être suivie ou non.
Une fois dehors, c'est un bal de couleurs qui s'offre à elle. Tout semble clairement plus vivant. Mais depuis quand la ville est-elle autant colorée ? Comme une enfant elle ouvre les bras tournant sur elle même observant les alentours dans un tel émerveillement... Elle ne contrôle décidément pas grand chose sur le coup et semble très loin d'être lucide. Un petit rire s'échappe alors qu'elle s'arrête de tourner portant ensuite sa main à son front. Légèrement recroquevillée, elle semble chercher un repère pour rester droite et stable. Elle doit sans doute être en train de rêver, mais les festivités ne font que commencer.
Je commence à avoir la tête qui tourne alors que tout autour de moi continue de se contorsionner dans tous les sens. C'est un peu comme lorsque vous vous asseyez sur une chaise de bureau et que vous tournez très vite pendant plusieurs minutes. Quand vous vous arrêtez enfin, vous êtes totalement déboussolé et vous avez l'impression que vous allez vomir sur-le-pré. Et bien là, je ressens exactement ce même genre de sensation. Pourtant, j'ai à peine bu ce soir. Mon hôte semble elle aussi se sentir assez... étrange et s'assit non loin de moi. Je la regarde un moment. J'ai l'impression d'être totalement hors du contexte. Mon corps est là mais en même temps, il n'est pas là. Tous mes membres sont engourdis et je peine énormément à bouger. Rachel se lève pour aller ouvrir la fenêtre. Ce qui est une excellente idée. La température du loft ne cesse d'augmenter depuis que nous avons commencé à ranger. Soit quelqu'un joue avec le thermostat, soit je commence à tomber malade. Je n'écoute pas vraiment ce que Rachel me dit, trop occupée à essayer de stabiliser ma vision et mon esprit. Mais je comprends tout de même qu'elle me propose d'aller dehors. Pourquoi pas ? De l'air frais ne pouvait que me faire du bien vu l'état dans lequel je me trouvais. Qui plus est, je ne voulais pas me retrouver seule avec l'homme affalé sur le canapé qui dormait. Comment fait-il pour ne pas être réveillé avec le bruit que nous faisons ? Mieux. Comment a-t-il fait pour ne pas osciller d'un cil dans son sommeil alors que nous avons déplacé avec Rachel, le meuble sur lequel il roupie tranquillement. Enfin bon, s'il a un sommeil lourd, grand bien lui fasse. Je me lève tant bien que mal et tangue vers la porte sans même prendre le temps de remettre mes chaussures. J'attrape mon manteau que je mets juste sur mes épaules sans passer les bras dans les manches avant de sortir du loft. J'ai encore oublié de prendre mon sac à main...
Dehors, j'ai l'impression qu'il fait toujours aussi chaud. Rachel est en plein milieu du trottoir et tourne sur elle-même en écartant les bras. Mais qu'est-ce qu'elle est en train de faire au juste ? Je ferme les yeux un instant et prend une grande bouffée d'air. J'aurais aimé que cela calme ma nausée. Sauf que depuis quelques temps les choses que j'aimerais ont tendance à ne pas se réaliser. La nausée n'échappe pas à la règle. Quand j'ouvre à nouveau les yeux, je manque de tomber à la renverse. Les voitures semblent se déplacer à une vitesse fulgurante, leurs phares m'aveuglant, alors que tous les passants sur le trottoir sont d'une lenteur incroyable. J'ai l'impression de pouvoir toucher les choses qui se trouvent à plus de trois mètres de moi tandis que les choses proches grossissent, grossissent et grossissent encore. Tout semble... Je n'ai aucun mot !
'insomnie. Elle vous frappe, vous étreint et ne vous quitte pas de la nuit. Eleanor la subissait depuis trois jours déjà et autant dire que les cernes sous ses yeux en témoignaient largement, aucun anti-cernes ou correcteurs ne sauraient les effacer ou les estomper. Tant pis, elle faisait avec et quiconque lui ferait une remarque sur son regard fatigué aurait probablement le droit à un fuck bien dégainé. Ses pieds la menaient là où ils leur semblaient bon d'aller. A vrai dire elle n'avait pas d'objectif particulier si ce n'est marcher pour tenter de se fatiguer un peu et de tomber dans les bras de Morphée une fois de retour chez elle. Ce n'était pas gagné. Les mains dans les poches de sa veste en simili cuir bleu roi, elle déambulait, la petite brise de la nuit s'engouffrant sous son haut un peu loose et dans son jean adroitement déchiré. Pour une fois, elle ne pensait à rien et ne se posait pas mille question sur une centaine de sujets. Pas de boulot, pas d'étude, pas de frères et sœur, pas de maladie, pas de souci. Juste elle et la nuit, juste elle et la marche, juste elle et son envie de voir autre chose, de s'évader. Ses pas la menaient jusqu'au quartier de Downtown. Ça changeait de son quartier où tout était calme. Ici c'était le centre-ville, le genre d'endroit qui ne dort jamais, où les véhicules circulent à tout heure de la journée et de la nuit, où les animations changent selon l'heure mais surtout où beaucoup de personnes étaient encore présentes malgré l'heure avancée de la nuit. Se posant à un arrêt de bus, elle ne comptait pas monter dans l'un d'eux. Elle se posait simplement cela faisait déjà plusieurs heures qu'elle marchait, peut-être deux ou trois, et autant dire que ses pieds la faisait souffrir un peu. Dans une ville comme celle-ci, personne ne remarque lorsque vous faites des choses étranges, elle s'autorisait donc à retirer ses converses pour laisser ses pieds respirer et surtout se détendre.
Pendant quelques minutes elle restait ainsi, observatrice et amorphe. Son regard s'était porté sur deux jeunes femmes qui l'intriguaient au plus haut point. Elles semblaient totalement défaites par l'alcool au regard d'Eleanor. Dans un sens c'était plutôt drôle et ça lui donnait le sourire, parce que les deux femmes en question semblaient heureuses bien que désorientée et dans l'autre sens, elle connaissait ce genre d'état comme dangereux, d'autant plus en pleine rue. Elle observait les alentours pendant un instant, comme pour repérer une personne sobre qui pourrait être avec elles. Son regard se posait sur un groupe d'hommes qui semblaient tout aussi amusés qu'elle par l'état des jeunes femmes mais certainement pas pour les mêmes raisons. Tout le monde le sait, des femmes alcoolisées ou sous influence de n'importe quelle substance liquide ou non sont vulnérables. Sans vraiment savoir pourquoi, était-ce peut-être son instinct qui parlait ou bien sa solidarité féminine, elle levait ses fesses de l'arrêt de bus après avoir remis ses chaussures pour traverser la rue lorsque les hommes s'approchaient. Se mêlant aux deux filles, elle entourait leurs cous de ses bras comme si elles étaient amies. « Ça va les filles? Bah alors, vous avez un petit peu trop bu? » Un bref vers les hommes et ce fut un soulagement. Ils reculaient, comme freinés par la sobriété d'Eleanor. « Vous voulez pas vous asseoir par hasard? » A l'arrêt de bus, au bord du trottoir, contre l'immeuble, peu importe, mais s'assoir serait probablement plus prudent. Ce qui lui semblait étrange, en revanche, c'est qu'aucune des deux ne sentaient outrageusement l'alcool pour être bourrée à ce point...
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Qu'est-ce qu'il se passait donc réellement ? Rachel à cet instant précis ne saurait quoi vous répondre. Elle parvint à retrouver une sorte d'équilibre et se retrouve intriguée par une bande de gars pas vraiment loin d'elle et Aspen. Sur le coup, grand sourire, totalement sous le charme de cette ville transformée, l'avocate ne perçoit pas la distance qui les sépare. Ils semblent eux aussi intrigués par le duo, mais sont ils vraiment en train de s'approcher d'elles ? Pas aux yeux de la brune qui continue d'admirer le paysage alors que ceux-ci s'approchent, au final, bel et bien des deux filles. Une blonde, semblant sortie de nulle part, s'accroche au cou de Rachel. Celle-ci attrape sa main presque instinctivement, comme ci, elle la connaissait depuis toujours et que sa venue était prévue depuis le début. En fait, il n'en était rien, l'avocate ne se contrôlait plus du tout et disons qu'à l'intérieur, elle ne pouvait que subir ce qu'on son cerveau lui disait de faire. Ça va les filles? Bah alors, vous avez un petit peu trop bu? Elle secoua la tête. Pas du tout ! Ou peut-être un peu, mais quand même pas au point de se retrouver dans cet état. Loin d'avoir la raison avec elle la blonde n'aura reçu que ce secouement de tête comme réponse de la part de la brune. Vous voulez pas vous asseoir par hasard? Bonne question ! Oui, non ? Peut-être... Tout de suite ? Elle s'était assise ensuite directement à terre, en tailleur. Là ?
Au final, la fête n'était pas si catastrophique à côté de ce qu'il lui arrivait, là, tout de suite. Voilà qu'elle se mettait à dire tout ce qu'il lui passait par la tête, toutes les questions plus précisément. Apparemment certains sont touchés et voient tout ce qu'il se passe autour d'eux au ralenti ou au contraire en accéléré. Pour la brune, c'était plutôt le fait de dire tout et n'importe quoi qui s'était déclenché. Toujours assise, elle tendit la main à cette blonde. Moi c'est Rachel ! On se présente quand on est poli et on sert la main quand on l'est encore plus. En lâchant un petit rire, on ne pouvait pas dire qu'elle n'était pas euphorique ce soir. Loin de là. À choisir, elle aurait limite préféré se retrouver ivre morte dans son loft plutôt que de se retrouver complètement à côté de la plaque comme à l'instant. Les effets qu'elle avait plus tôt s'intensifiaient au fur et à mesure. Les lumières étaient aveuglantes quand les couleurs semblaient ne plus avoir de sens non plus. Un arc-en-ciel en pleine ville messieurs dames ! Regardez ça ! Elle désigna de la main un bus qui arrivait, celui-ci avait pourtant une forme peu commune. L'avant était complètement rond. Un peu comme l'avant d'un sous-marin ? Enfin pour elle s'était tout à fait réel ! Les yeux ronds, complètement subjuguée par ce bus hors-normes, elle eut soudain l'envie d'y faire un tour et commençait à se relever, bien décidée à entrer dedans...
Je ne comprends rien de ce qu'il se passe. Et lorsque je dis rien, c'est vraiment rien de rien. Tout se déroule très vite dans l'ensemble mais chaque action individuelle que je perçois est... d'une lenteur affolante. Sans compter sur les lignes soit disant censées être droites qui se courbent dans tous les sens et n'aident pas beaucoup à mon équilibre. Au bout d'un moment alors que plantée au milieu de la rue à regarder autour de moi avec un air ébahi et que ma compatriote continue de tourner, une bande d'hommes louches s'approchent de nous. Pas louches dans leur attitude -enfin si, ils sont louches dans leur attitude également, mais je ne suis pas assez lucide pour m'en rendre bien compte- mais plutôt parce qu'ils sont dans des couleurs étonnamment vives que seules un avatar de la planète Pandora possède. De plus, chacun de leurs mouvements laissent dans l'air un sillon coloré qui finalement se dissipe comme de la fumée après quelques secondes. C'est vraiment étrange et indescriptible mais... c'est beau également. Soudain une petite blondinette débarque de nul part. Je pense que c'est la fille secrète de Batman et Superman donc je la regarde bouche bée et les yeux écarquillées alors qu'elle passe ses bras autour des épaules de Rachel. J'adore les super héros. Sawyer a toujours été fan de comics alors pour nous créer des points communs supplémentaires, j'avais commencé à en lire. Puis j'ai bien aimé... Mais ce n'est pas la question du moment. La BatSuperGirl nous propose de nous asseoir mais mes jambes elles disent "Non". Alors je secoue la tête en rigolant. Il ne faut jamais contredire ses jambes, ce sont elles les boss ! « Regardez ça ! » Je sursaute en entendant Rachel crier, suit la direction de son doigt et là... Oh. Mon. Dieu. Jamais personne ne devinera ce que je vois ; le chat bus de Miyazaki. Vous savez, celui que l'on voit dans Mon Voisin Totoro. Et bien il est là ! Devant moi ! Il me regarde avec un très large sourire et un regard qui me demande de venir ! Je tape dans mes mains et cours vers ce bus où Rachel se précipitait déjà.
'asseoir, se poser quelques instants pour évaluer la situation, c'est ce qu'Eleanor voulait faire avant tout après avoir plus ou moins éloignés les mecs louches qui s'approchaient d'elles. Un élan de bonté l'avait probablement prise sans raison particulière. A vrai dire, elle n'avait pas l'habitude de faire ce genre de chose. Brute de décoffrage, elle avait cette tendance à se dire que si les gens alcoolisés n'arrivaient pas à assumer le fait que cela peut leur attirer des ennuis, ils n'ont qu'à pas boire à outrance. C'était, aux yeux de la blonde en tout cas, un consentement muet puisque, après tout, on connait tous plus ou moins nos limites en matière d'alcool et si on va s'alcooliser jusqu'à ne plus se souvenir le lendemain ou simplement jusqu'à avoir des décisions plus ou moins cohérentes, c'est qu'on l'a voulu. Adultes et conscients de ce que l'on fait, voilà comment la jeune femme voyait les choses habituellement. Pour cette fois, étrangement, c'était différent. Peut-être qu'elle voyait dans ces deux jeunes femmes une certaine occupation pour éviter de passer la nuit à érer à cause de son insomnie ou peut-être était-ce justement sa conscience qui avait parlé, son cœur d'humaine qui lui avait dicté de ne pas les laisser dans le pétrin. Alors c'est ce qu'elle avait fait, prétextant les connaitre, les approchant et les embrassant de ses bras comme une amie l'aurait fait avant de les inviter à s'assoir. Attrapant la main de Rachel qui se présentait, elle se nommait à son tour, un sourire aux lèvres de par son attitude à la limite enfantine. « Eleanor mais appelles-moi Elea ou Lea, ça sera plus facile pour toi vu ton état. » Un état inconnu aux yeux de la blonde puisque les deux filles ne sentaient pas spécialement l'alcool, elles n'étaient donc pas ivres. « Et toi tu t'appelles comment? » Demandait-elle naturellement à l'autre inconnue. Droguées peut-être? Eleanor n'avait jamais touché à ce genre de chose, notamment à cause de son frère qui avait fini en taule pour possession et trafic de drogue, autant dire que cela lui avait coupé l'envie d'essayer ou d'en avoir sur elle. Mais c'est une question qu'elle n'avait pas le temps de résoudre que déjà les deux jeunes femmes se précipitaient dans un bus qui venait tout juste de s'arrêter à l'arrêt. Sérieusement?! Devait-elle les suivre ou les ignorer? Sincèrement, elle n'avait pas spécialement envie de les suivre ni de les assumer comme deux enfants mais en même temps, c'était la ligne de bus qui se rapprochait de son quartier et puisque ses pieds la faisaient un peu souffrir, elle pouvait bien prendre le bus pour rentrer. Soupirant doucement, elle décidait donc de les suivre, montant à son tour dans le bus et prenant un siège près d'elles. Elles allaient peut-être croiser la route d'un hôpital ou d'un commissariat où Eleanor pourrait les déposer. « Va falloir payer vos places les filles. » Elle voulait bien être gentille mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus, pas vrai? Et puis de toute façon, elle n'avait pas de monnaie pour elles. Avec un peu de chance, aucun contrôleur ne viendrait leur demander.
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Bref. Je ne me suis pas trop fouler pour la mise à page. 
Mais bon ! Le chat de Chesire est l'être le plus hallucinogène que je connaisse ! (et je ne trouvais pas de champignons bien)
