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Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn)

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MessageSujet: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyLun 27 Avr - 16:52



Plusieurs jours étaient passés et Bjorn ne s'en était même pas rendu compte. Ça le rongeait cette histoire, ces histoires... Entre Shantel et sa décision d'arrêter de la drogue qui le poussait à l'apprécier de plus belle et Swan, sa nouvelle sœur qui avait débarqué dans son bureau sans comprendre pourquoi. Il était perdu, littéralement, et ça le faisait chier la façon dont toutes ces histoires se finissaient, ça n'avait rien de simple et du coup, il se noyait sous un tas de dossiers aussi nuls les que les autres pour oublier à quel point sa vie était devenue merdique. Même si au fond, sa vie avait toujours été merdique, sauf qu'il ne s'en était jamais rendu compte réellement, ou alors, il l'avait nié pendant des années.

Alors pour le coup, il avait réfléchi Bjorn, pendant des heures et des heures, pendant toute la nuit et ce n'était pas une mince affaire. Il se remettait en question, et ça ne lui arrivait jamais à Bjorn, parce qu'il n'était pas comme ça, il ne voulait pas être comme ça, car se remettre en question, revenait à avouer que l'on avait tort. Et pourtant, il avait tort Bjorn, tort de se comporter comme un imbécile avec une pauvre fille qui voulait simplement connaitre sa mère et comprendre pourquoi sa vie avait été ainsi et pas autrement. En fait, elle ne lui voulait pas de mal, elle se faisait déjà du mal à elle même en venant vers lui, car elle avait du se renseigner sur le personnage et ce n'était pas comme si les gens voulaient vraiment le rencontrer Bjorn, parce qu'il fait peur, il est méchant et tout ça, sans vraiment s'en rendre compte, pour lui son comportement est totalement normal.

Il partit en début d'après midi de son travail, une lassitude l'avait envahi et cette histoire lui trottait dans la tête, ça résonnait comme si c'était normal. Et ça ne l'était pas, alors il alla au cirque, le Saï cirque, bien connu de tous, et d'ailleurs le succès était au rendez-vous puisque la queue pour faire un tour de grande roue allait presque jusqu'à la route, ce qui étonna Bjorn de voir autant de succès. Il s'avança et chercha des yeux le lieu où il pourrait trouver les acteurs de ce cirque, parce qu'elle lui avait bien fait remarqué qu'elle était funambule. Il demanda à plusieurs personnes, le toisant, parce qu'un type en costume dans ce genre d'ambiance, ça fait tâche, puis enfin, il arriva au lieu dit. "Swan." Il fit une petite moue, timide Bjorn. "Salut." Il garda tout de même ses distances, parce qu'à leur dernière entrevue, ça n'avait pas été de tout repos, alors commençons doucement. "Je voulais te parler à propos de l'autre jour." Il fallait qu'il le fasse, qu'il agisse comme un homme. "Tu es libre de refuser, mais j'aimerais vraiment qu'on en rediscute." Et c'était mal barré.

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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptySam 2 Mai - 14:43

Plusieurs jours sont passés depuis que j'ai rencontré Bjorn et j'en suis toujours énormément troublée. Tellement troublée d'ailleurs que, depuis, je n'ai pas fait une seule nuit complète. À chaque fois que je réussie à m'endormir tard dans la nuit, je suis réveillée en sursaut tôt le matin. La faute à un cauchemar je crois. Mais je ne me souviens pas exactement de ce qu'il se passe dans celui-ci. Je ne me souviens jamais de mes rêves... Roman, lui, est enjoué par la situation. Selon lui, avoir un ''frère blindé'' est une bonne chose et en vu de la façon dont il m'a traitée, je devrais y retourner et tenter de le faire ''excuser''. Il y avait beaucoup de sous-entendus lorsque Roman me l'expliqua. Mais j'ai fait semblant de ne pas les saisir. Être une belle petite idiote est la meilleure façon de s'en sortir dans le monde.

Le spectacle de la matinée s'est très bien passé même s'il y avait un peu moins de monde que d'habitude. Notre principal public à moins de dix ans et généralement, il vient vers trois heures, entre la sieste et le goûter. En l'attendant donc, je suis restée dans les coulisses du chapiteau à me bourrer de frites. Puis, lorsque mon estomac est arrivé à saturation, j'ai repris un ourlet de mon costume qui s'était défait. J'ose espérer que ma plâtrée de frites et mes problèmes de costume ne sont pas liés.

J'ai quasiment fini lorsque Bjorn débarque dans les coulisses. Oui, oui. Bjorn Sheehan a débarqué dans les coulisses du cirque des Saï. Qui l'eut cru ? Au début, je ne l'avais pas vu, jusqu'à ce qu'il m'interpelle. J'ai levé les yeux et ma mâchoire inférieure s'est littéralement décrochée tandis que mon aiguille partit toute seule se planter dans mon doigt. Il tranche encore plus avec le décor que moi dans ses bureaux. Sans doute parce ce qu'à contrario de lui, personne ne m'avait remarquée. Je reste encore longtemps bouche bée avant de poser mon costume sur une malle non loin de moi.

« Il y a une chaise dépliante derrière toi. »

Me contentai-je de dire. Un mince filet de sang coulé le long de mon index que je porte aussitôt à ma bouche. Je n'ai pas envie de rediscuter avec Bjorn. J'ai peur qu'il me blesse davantage. J'ai compris qu'il ne voulait pas de moi dans sa vie, il n'est pas obligé de se déplacer pour enfoncer le clou.

« Je crois qu'Anisim a du whisky. Tu veux que j'aille le chercher ? »

Je crois que je suis le genre de personne que l'on décrit de "trop gentil".
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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptySam 2 Mai - 22:15



Il s'attendait au pire avec elle, non pas parce qu'elle était méchante, mais parce que vu la façon dont il l'avait envoyé balader l'autre jour, elle pouvait être rancunière et de mauvaise humeur. D'ailleurs, elle avait toutes les raisons de l'être, parce que Bjorn, il n'est pas tendre et il ne l'a pas été avec elle, encore moins qu'avec les autres d'ailleurs. Se retrouver dans le cirque lui faisait un effet bizarre, il n'y avait jamais mis les pieds, même en étant enfant parce que Riley n'avait jamais eu l'idée de l'y emmener. Il ne l'avait d'ailleurs jamais demandé, ce n'était pas son genre de quémander telle ou telle chose. Ça semblait pourtant être un endroit fait pour les enfants, et même les adultes ayant gardé leurs âmes d'enfants. Mais Bjorn était loin d'être un type de ce genre, il n'avait aucune pitié pour personne et les choses qui ne rimaient pas avec le boulot ne l'intéressaient pas. Ça pouvait paraitre complètement idiot comme raisonnement mais il n'avait jamais eu le besoin de se divertir en allant dans des endroits de ce genre, sa seule distraction était la bonne musique qu'il s'écoutait le soir en rentrant chez lui, mais pas de la musique aimé de tous.

Il s'avança vers elle, visiblement surprise de le trouver ici, tellement qu'elle s'enfonça l'aiguille qu'elle avait à la main dans le doigt. Il ne fit rien, parce qu'il n'avait pas de mouchoirs dans ses poches et puis Swan était certainement assez grande pour s'occuper de blessures aussi superficielles soient-elles. Mais elle n'avait pas tant de rancœur en elle finalement, puisqu'elle l'invita à prendre la chaise derrière lui, ce qui l'étonna et il arqua un sourcil pour marquer sa stupeur. Sans broncher, il attrapa la chaise et s'installa dessus, les deux mains jointes, il chercha les mots à dire Bjorn. "Merci." C'est tout ce qui réussit à sortir de sa bouche, parce qu'elle était gentille et ça lui paraissait suspect qu'elle soit aussi sympathique envers lui. Trop gentille, c'est exactement ce qu'elle est Swan, pleine de bonne volonté et elle a un besoin de vouloir s'occuper de tout, de satisfaire les envies de chaque personne qui se trouve face à elle. Trop gentille. Il fit un signe négatif de la tête pour accompagner ses paroles. "Non, merci, je ne suis pas là pour ça, reste ici." Autoritaire, pas besoin de lui demander s'il te plait parce qu'elle a très bien compris que ce n'est pas pour boire un coup qu'il est venu la voir, ça serait franchement trop stupide de faire le chemin pour une telle chose. "Bon." Lâcha-t-il en se grattant le menton, les mots peinaient à sortir et dans sa tête, il avait déjà oublié le discours qu'il voulait lui faire, à croire que finalement, il n'avait pas forcément beaucoup de choses à lui dire. "Il faut que tu saches que je suis désolé pour la fois dernière, -et je ne suis pas du genre à m'excuser." Il haussa les épaules, de toute façon, qu'est ce qu'elle en avait à foutre de savoir de quel genre il était, les excuses étaient indispensables pour repartir sur de bonnes bases et ainsi, éviter les cris d'elle ou bien même de lui, les haussements de ton... "Je sais très bien ce que tu dois penser, mais j'suis pas un mauvais gars, j'n'ai pas à me justifier mais j'le fais quand même." Si, c'est un mauvais gars Bjorn. "J'voulais juste te protéger, il y a des choses que tu ne dois pas savoir, jamais. Et comme j'suis ton grand frère, tu dois m'écouter... Non, tu ne dois pas, je te le conseille tout simplement." Agir en adulte, c'est certainement la chose qu'il doit faire, et c'est dur.

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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyLun 4 Mai - 1:48

Bjorn a l'air un moment surpris lorsque je lui indique la chaise. Pourquoi est-il surpris ? Je n'en sais absolument rien. Sans doute pensait-il avant de venir que j'allais méchamment le renvoyer chez lui. Sauf que j'en suis tout bonnement incapable. Dans ma tête, je le gifle, je l'insulte et je lui ordonne de ne plus jamais réapparaître devant moi. Mais finalement, à l'extérieur de celle-ci, je le laisse s'installer, lui parler posément et lui propose même à boire... Je me déteste parfois de ne pas m'affirmer. Mais en même temps, cela me permet d'éviter les conflits. Et il n'y a rien que je déteste plus que les conflits.

Enfin, quelque chose me dit qu'avec Bjorn, notre relation ne pourra être que conflictuelle.

À commencer par le ton autoritaire qu'il utilise avec moi. Je n'aime pas le contrôle et les ordres. Or, c'est absolument tout ce que dont Bjorn doit être friand. Je suis même prête à parier encore plus que Roman... Malgré ma réticence à la docilité, je reste assise. Nerveuse, ma jambe droite commence à trembloter nerveusement tandis que je me mords l'intérieur des joues. Un jour, où je m'étais perdue dans une grande ville en Espagne, je m'étais mordue tellement fort l'intérieur des joues que j'en avais saigné.

« Bon. »

Je sursaute et lâche immédiatement ma joue. Je ne sais pas pourquoi ces trois lettres pourtant d'une simplicité sans nom, provoquent en moins une telle secousse. Peut-être parce qu'avec le ton de Bjorn elle en dise beaucoup. Hum... Quelque chose du genre : « Nous allons passer aux choses très sérieuses. » avec un « ça ne va pas te plaire » tout juste murmuré.

S'en suit ce qui ressemble vaguement à des excuses. Personne n'a besoin de savoir que le grand Bjorn ne présente jamais ses excuses. Contrairement à ce que l'on en dit, cela ne lui donne pas plus de cachet. D'ailleurs...

« S'excuser est un verbe pronominale et... euh... enfin... on ne peut pas s'excuser soi-même. Dire donc que tu n'es pas du genre à t'excuser... ce n'est pas politiquement correct. Mais c'est... hum... un détail. »

Bafouillai-je d'une voix enrouée. Je me racle la gorge et baisse les yeux sur les chaussures de mon interlocuteur. Habituellement, je regarde les gens dans les yeux lorsque je leur parle mais avec Bjorn, c'est un peu trop... pesant dirons nous. Je triture mes mains dans tous les sens pour essayer de parer à ma nervosité. C'est totalement fou, ça ; je suis plus à l'aise à une dizaine de mètres du sol qu'à maximum deux mètres de Bjorn.

Faut entendre ce qu'il dit en même temps. Monsieur n'a pas à se justifier mais il le fait quand même. Mes fesses, Bjorn ! Ça t'écorche juste la bouche de te donner tort ! Monsieur n'en a rien à battre de moi mais il veut quand même me protéger. Et pour finir, le must du must : après m'avoir bien fait comprendre que nos vies ne s'entrecroisèrent jamais d'une quelconque façon, il revendique finalement sa fraternité avec moi. Mais oui ! Mais bien sûr ! Est-ce que je lui dis d'aller consulter ?

« Ah. »

Ah ?! Je pense que c'est moi qui vais aller consulter... Je ravale bruyamment ma salive et lève les yeux. C'est tout ? C'est tout ce qu'il avait à dire ? Tout ce chemin pour ça... Il a du temps à perdre. Ou alors il voulait juste me voir et commence vraiment à éprouver de l'intérêt pour moi ? Je chasse rapidement cette pensée de mon esprit avant d'un sourire ne s'annonce sur mon visage. Je ne veux pas me faire de faux espoirs. J'ai assez donné précédemment.

« Je ne te raccompagne pas. »

Je me lève et attrape mon costume. Cet homme est méchant, égoïste, autoritaire et malsain. Il ne faut pas que je l'oublie.



POUEEEEET:
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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyLun 4 Mai - 22:09



Il rit. Parce que c'est tellement ridicule de reprendre les gens sur leur langage, surtout qu'il n'est pas du genre à faire des fautes, Bjorn, non, il est plutôt super doué pour ce genre de choses, c'est ce qu'il fait tous les jours. Les affaires ne permettent certainement pas d'erreurs et il en est bien conscient alors franchement, lui faire une réflexion de ce genre, c'est quand même assez abusé. Il rit, il ne peut plus s'arrêter, c'est nerveux et difficile de garder son calme lorsqu'on te sort des choses pareilles. De toute façon, elle n'a pas à le reprendre sur son langage, il ne le permet pas, il n'aime pas qu'on se moque de lui, parce que personne ne se moque de Bjorn, c'est interdit, ça devrait être banni par la loi d'ailleurs. "C'était nécessaire ?" Demande-t-il en levant les yeux au ciel. Parce que ça la bien fait rire oui, mais pas au point de se pisser dessus non plus. Bjorn est comme ça, il ne peut s'empêcher de rire lorsque les choses lui paraissent insensées, c'est peut être étrange, mais ça fait parti de lui, il ne peut pas lutter. Il reste silencieux pendant un court moment, réfléchissant à ce qu'il pourrait lui dire ou non, parce qu'au fond de lui, il n'estime pas avoir quelque chose à dire puisqu'elle parle pour lui et cette mascarade l'a ralenti dans son élan, pour ne pas dire stoppé complètement.

Bjorn ne supporte pas d'avoir tort, non, il n'a jamais tort, on lui donne toujours raison, parce que dans son esprit, tout est toujours clair et net, et personne ne dira le contraire. Il est intelligent oui, et logique, il n'a pas besoin de Swan pour le rabaisser, il est déjà suffisamment détesté par des milliers de personnes alors honnêtement, ça ne lui fait plus rien. Ses paroles sont insignifiantes, il ne comprend pas très bien l'intérêt de ne dire qu'un 'ah' qui vient ponctuer la conversation mais qui n'avance à rien. Mais elle est bien décidé à ne pas l'écouter, à partir loin de lui et à ne jamais faire partie de sa vie. Bjorn ne veut pas d'elle dans sa vie, certes, mais il voulait tout de même une explication. Il se lève à son tour, regardant tout autour de lui, cet endroit ne lui inspire pas vraiment confiance, c'est étrange de penser une telle chose lorsqu'on se trouve dans un cirque, parce que les enfants et les parents s'y sentent bien, pas lui. Il soupire bruyamment, elle a attrapé son costume et compte bien mettre fin à ce rendez-vous totalement imprévu, elle ne veut pas de lui dans sa vie, pas plus qu'il ne la veut elle. "Arrête de faire la gamine Swan, ce n'est pas un jeu." Ça suffit pour lui, il n'a pas envie de se battre contre quelqu'un d'invisible, quelqu'un qui ne lui porte aucune attention. Il est ici pour parler et il n'en a pas fini avec elle, elle veut connaitre la vérité ? Les mots vont sortir et ce n'est pas sur qu'elle soit réellement convaincue ou même emballée. "Tu veux la vérité, j'vais te la dire !" Il s'avance vers elle et lui attrape violemment le bras pour la forcer à le regarder dans les yeux. Ce n'est pas à prendre à la légère, elle n'a pas le droit de lui tourner le dos dans un moment pareil, c'est elle qui est venu le trouver, elle va devoir lui faire face car même si elle regrette son choix, elle est quand même venu. "Je l'ai tué, j'lui ai collé une balle dans la tête, et franchement, t'aurais vu sa gueule, t'aurais fais la même chose." Il ferme les yeux, son cœur palpite à toute vitesse, il ne se contrôle plus, il est énervé au plus haut niveau possible, ses mains tremblent, ses paupières clignent rapidement, il a perdu le contrôle total. "Et tu veux savoir ? Ça ne m'a rien fait. J'l'ai laissé dans la ruelle où elle m'a mis au monde et je n'ai aucun regret." Définitivement brisé, anéanti. "Oui, j'ai tué notre mère." Et pour une fois, elle est la seule au monde à connaitre la vérité, la seule à qui il a fait ses aveux.

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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyJeu 7 Mai - 22:20

Je pense que Bjorn est passablement agacé que je le reprenne sur une petite faute. Il ne le dit pas explicitement mais... tout dans son comportement l'indique. Pour commencer, il se met à rire. Son rire est fort et grave comme le son d'un énorme instrument à vent. Puis ce n'est pas le genre de rire qui dit « Ahah ! Oui, je me suis trompé ». Non non ! C'est le rire nerveux de quelqu'un d'énervé. C'est assez flippant... Encore plus lorsqu'il s'arrête net de s’esclaffer pour lâcher un « C'était nécessaire ? » accompagné, attention, des yeux au ciel ! Roman fait ça aussi parfois... C'est assez agaçant. Pendant un quart de seconde, je pense à présenter Bjorn à Roman. Mais finalement, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Et encore moins une idée faisable.

Le costume sous le bras, je commence à me diriger vers la sortie, sans jeter un regard à Bjorn. Qui lui, ne se prive pas de me traiter de gamine. Je ne suis pas une gamine ! J'essaye juste d'imposer un minimum ma volonté ! J'en ai marre d'être la bonne poire des histoires. Soudain, alors que je m'y attendais le moins, Bjorn m'attrape par le bras et me tourne brutalement vers lui. Il me fait mal, à serrer mon bras comme ça. Il me fait peur aussi... J'écarquille les yeux tandis que ma lèvre inférieure commence doucement à trembloter. Pourquoi est-ce qu'il est comme ça d'un coup ? J'ai envie de crier. Mais crier quoi ? « Au secours ! Le frère qui me renie me tient par le bras ! » ? C'est stupide. Même si là, mes jambes flageolent comme la fois où je suis allée dans ses bureaux. J'ai la même envie de faire pipi aussi. D'ailleurs, mon périnée a failli céder lorsque la dite vérité est tombée. Elle est si laide dans sa bouche. Pire que n'importe quelle autre chose qu'il aurait pu me sortir.

J'ai de la bile dans la gorge qui remonte jusque dans ma bouche en y laissant un goût amer. Je crois que j'ai envie de vomir. De vomir sur le beau costard de Bjorn et sur sa sale trogne. C'est un monstre. Un véritable monstre. Si vous saviez comme je le déteste, comme il me répugne, comme j'ai envie moi aussi de lui coller une balle entre les deux yeux à cette instant. Mais bien que mon esprit bouillonne, mon corps reste inerte. Mes yeux totalement effarés restent plantés dans le regard haineux de ce foutu assassin. Et finalement d'un coup, je me mets à me débattre. J'ai peur, putain ! Il l'a tuée !

« Roman ! Roman ! Roman ! »

J'appelle désespérément. D'habitude, il me tient toujours en bride et ne me laisse que très peu -voir jamais- de répit. Mais là que j'ai besoin de lui, il a disparu ! À force de me débattre, mon poing part machinalement dans le nez de Bjorn. Je veux qu'il me lâche. Je veux qu'il me laisse. Pourquoi il m'a dit ça ? Pourquoi il a fait ça ?! Je suis maintenant la fille d'une pute et la sœur d'un meurtrier ! D'un putain de barge ! Ah ! Il est bien l'homme qui en veut à sa mère de l'avoir lâchement abandonné dans un caniveau. Mais il ne fait pas mieux le salaud ! Une balle logée dans le crâne puis il la laisse au bord de l'autorité.

« Est-ce que tu es fier de toi, Bjorn ?! Hein ?! Est-ce que tu es fier, putain ?! »

J'ai du mal à articuler tellement je suis en colère. Et encore... être en colère ne représente que le tier de ce que je ressens vraiment. Mes jambes finissent par céder et je m'effondre au sol, serrant contre moi mon costume. Mes yeux piquent. Mais je ne pleurais pas. Je ne sais pas pleurer. Enfin pas de la "bonne" façon selon moi.

« Tu es le pire ! Tu es le pire de toute la parenté ! Quoi que tu en dises ou quoi que tu en penses ! Même notre putain de génitrice que tu décris si bien ! Meurs, Bjorn ! C'est la seule chose que ton p'tit ego de malade et toi méritaient aujourd'hui ! »

Les mots me manquent pour exprimer tout ce que je ressens et pourtant, j'ai tellement à dire. Je ne pourrais jamais lui pardonner une chose pareille. Il n'a pensé qu'à lui. Qu'à lui seul et sa pathétique petite vengeance de gamin blasé à l'esprit totalement détraqué ! Il a tué pour satisfaire je ne sais trop quoi chez lui et, si vous voulez mon avis, ça n'a fichtrement rien changé.
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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyMer 13 Mai - 0:43



Elle crie, elle crie si fort qu'elle commence à lui faire mal aux oreilles. Elle appelle on ne sait qui, un dénommé Roman, comme s'il pouvait faire quelque chose à la situation, comme s'il pouvait arranger les choses. Bjorn tient fermement le bras de Swan, ayant conscience qu'il lui fait peut être mal finalement. Il ne sait pas trop quoi faire, la vérité sort si vite de sa bouche, les mots s'échappent tout seuls et il ne peut pas les retenir, c'est bien trop difficile. Elle va le détester, elle va le haïr jusqu'à la fin de ses jours, ne plus jamais vouloir le revoir et ça parait assez légitime comme réaction. Il ne sait pas quoi faire, sa voix a été agressive, les mots ont été bien trop crus pour une fille de son genre, elle n'est pas habitué à entendre ce genre de choses. Il ne sait pas ce qu'elle ressent Bjorn, il a peut être été un peu trop direct, un peu trop froid, comme d'habitude et il lui a fait du mal alors que dans sa tête, il imaginait bien qu'elle le féliciterait. Mais pourquoi ferait-elle une telle chose ? Il lui a enlevé sa génitrice, une femme qui l'aurait peut être accepté dans sa vie en la voyant si belle, innocente, sensible, tout le contraire de ce qu'est Bjorn. Il voit sur le visage de Swan qui rien ne va plus, qu'elle le déteste davantage désormais, qu'elle ne veut plus le voir tant il la répugne. Elle ne dit pas grand chose sur le moment, mais les mots doivent lui manquer, elle a l'air anéanti, brisé, comme il l'était il y a quelques mois, et c'est comme s'il se regardait dans un miroir désormais, il voit les ressemblances entre eux, sauf qu'il aurait préféré les voir à un autre moment, dans une autre situation, grâce à un sourire...

Son poing lui part en plein dans le nez à force de se débattre et il la lâche subitement, il lâche prise parce qu'elle vient de lui faire mal, il sent le sang coulé de ses narines et il porte sa main à son visage pour l'essuyer, essayant de redresser son nez pour voir s'il n'est pas cassé. Ce n'est pas le cas, heureusement. Il ferme les yeux un court instant et soupire, il ne sait pas quoi ajouter après ce qu'elle vient de faire, ce qu'il vient de dire... Sa réaction est totalement appropriée, elle a eu peur et il regrette immédiatement de lui avoir dire, parce que de toute façon, qu'importe la façon dont il abordait le sujet, elle aurait sûrement réagit ainsi. "Oui, j'en suis fier." Dit-il en faisant une petite moue, ses yeux brillants tant la force de son coup sur son nez lui a été fatale. Il cligne rapidement des yeux parce que ce n'est pas un pleurnichard, il n'a jamais pleuré et ça n'arrivera certainement pas aujourd'hui, ni demain. Il est fier de son acte, parce qu'elle le méritait, elle était une putain et il n'a pas supporté d'être sali ainsi, mais Swan n'a pas l'air de comprendre son raisonnement, elle panique, elle ne sait plus quoi faire et voilà qu'elle se retrouve sur le sol, à genoux, prête à pleurer, mais elle ne le fait pas, sûrement un truc de famille. Il s'agenouille face à elle et attrape doucement son menton pour lui relever la tête, de façon à ce qu'elle puisse le regarder. Il voit cette lueur dans ses yeux, la même lueur qu'il a lorsqu'il est énervé, c'est assez troublant en fait. "Arrête de crier, je t'en prie." Il caresse sa joue de son pouce, sachant très bien qu'elle va virer sa main d'ici quelques secondes. "Je ne l'ai pas fait pour te faire du mal, crois moi, je ne savais pas que tu existais... Je l'ai fait pour me soulager, pour m'enlever un poids du cœur parce que tu sais aussi bien que moi que c'est une honte d'avoir une mère prostitué, et quoi que tu dises, quoi que tu penses, je ne voulais pas te faire de mal Swan." Il soupire, ayant une envie soudaine de partir en courant, de ne pas rester là à se justifier, mais il se sent obligé de le faire, il ne veut pas la voir souffrir à ce moment précis, pas par sa faute. Il reste près d'elle, sur le sol, à la regarder, espérant qu'elle se calme et qu'elle comprenne son acte désespéré. "Si j'avais su plus tôt que tu étais ma sœur, jamais je n'aurais fait ça, parce que ça ne m'a jamais traversé l'esprit d'avoir de la famille autre qu'elle. Je peux te l'assurer." Sa voix n'est plus la même, elle se veut réconfortante, façon Bjorn évidemment, mais c'est moins froid, moins stressant, ça fait moins peur finalement. Le sang coule toujours de son nez et il l'essuie une nouvelle fois, elle n'y est pas allé de mains mortes la petite Swan, mais ça montre que derrière son apparence angélique, elle a du caractère et elle lui ressemble énormément.

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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyVen 22 Mai - 23:42

Je lui en veux tellement à Bjorn. Si vous saviez comme je lui en veux ! À genoux par terre, je sens ma cage thoracique se resserrer sur mes poumons et broyer allégrement, au passage, mon cœur qui bat à cent à l'heure. Toute ma trachée se contracte alors que ma bouche s'assèche. Je suis oppressée. Peut-être que je commence à faire une légère crise d'asthme.

Bjorn se baisse à mon niveau. Sur le plan métaphorique de la chose, c'est assez drôle... mais je suis dans un bien trop triste état pour faire des métaphores. Alors qu'il m'assène sans ménagement un « Oui, j'en suis fier. » là où des personnes... « normales » auraient éprouvé du remord, il arrive à enchaîner avec des gestes presque affectueux. Autant que puisse du moins l'être M. Sheehan et croyez bien que c'est déjà trop pour moi. D'un rapide revers de main, je retire la sienne de ma joue. Le contact physique est une des choses avec laquelle j'ai du mal. Encore plus le contact physique à Bjorn.

Je veux bien croire – enfin, j'aimerai bien croire – qu'il ne voulais pas me faire autant de mal lorsqu'il a agi. Mais ce qui ne passe pas aussi bien, c'est lorsqu'il dit qu'il aurait agi différemment s'il m'avait connue. Je pense vraiment qu'il l'aurait quand même fait. Il se serait juste contenté de ne pas me le dire. Sur ce point, je ne sais vraiment pas ce qui est le pire. Savoir ou ne pas savoir ? Dans les faits, ça ne change rien, dans ma tête, ça chamboule tellement de choses. En même pas cinq minutes, Bjorn a tout gâché. Gâché quoi ? Je ne sais pas encore tout à fait. Mais je sais que c'est foutu. Irréparable. À jeter aux ordures ou dans les cuvettes des toilettes, et tirez la chasse d'eau s'il vous plaît.

Je fixe le sol poussiéreux du chapiteau. Que quelqu'un ou quelque chose vienne me sauver de cet homme. N'importe qui ou n'importe quoi. Je ne peux plus le supporter. Ça me fait tellement mal. Autant la haine que la peine. Autant la rancœur que la peur.

« Disparais. »

Quelque chose bloque dans ma gorge et transforme ce simple petit mot en un râle plaintif et amer. Je déglutis bruyamment.

« Arrête de parler et disparais. »

Sa voix m'insupporte. Ma vue se brouille. Je crois que ce sont les larmes qui montent. Sauf que comme d'habitude, elles ne se déverseront pas le long de mes joues et se contenteront de me brûler les yeux pour me rappeler qu'elles sont là. Je suis plus au bord de l'implosion que de l'explosion de toute façon. Quoi que finalement, si je fais un peu de ménage dans mon âme - si la famille en a une -, il ne reste plus grand chose à faire voler en éclats. Je n'avais pas des masses d'espoir ou d'attentes. Mes valises sont vides d'idées, de prétentions, de fierté ou de simple amour. Pas de photos de famille, de sculptures en purée à table le soir, d'esquimaux à la mer, de dessins accrochés sur le frigo, de disputes après l'école. Je ne connais pas Bjorn Sheehan. Il n'est pas mon frère. Ne l'étais pas. Ne le sera jamais. Il a perdu ce privilège dans une détonation. Arrête de te faire des idées, Swan.

« Si tu réapparais devant moi, j'appelle les flics. Je n'hésiterais pas une seule seconde. Je raconterais tout à tout le monde. Absolument tout le monde, jusqu'à ce que chacun associe ton nom à ce crime atroce. La honte de l'histoire, ce sera toi. »

Je lève les yeux vers Bjorn et plante mon regard dans le sien. Et d'un simple haussement de sourcil, je lui fais comprendre que je dis vrai. Il ne l'emportera pas au Paradis celle là. Ni même en Enfers. J'ai mal à la tête. Aux genoux également. Le bras par lequel Bjorn m'a attrapée est tout endolori et à mon avis, je vais avoir un énorme bleu ce soir. Anisim va me demander d'où il vient. Est-ce que je vais lui mentir ? Évidemment. Qu'est-ce qu'il penserait de moi après toute cette affaire ? Une prostituée, un meurtrier... J'ai un bon pedigree, il faut le reconnaître. C'est bien fait, Swan. Tu devais être un dictateur responsable de plusieurs génocides dans une vie antérieure.
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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyMar 2 Juin - 22:59



Sa conscience n'arrivait jamais à lui dicter quelque chose de bon, parce que Bjorn n'avait rien de bon, et Swan était certainement tombé sur une des pires personnes au monde. Mais quelque part, il savait qu'il n'était pas si méchant qu'il n'y paraissait, ou du moins, il l'espérait. Il faisait du mal à la plupart des gens qui s'approchaient un peu trop de lui, mais pour elle, c'était différent, il n'avait pas voulu qu'elle réagisse comme ça, il était désormais désemparé parce qu'il ne pouvait pas réparer ses erreurs, son erreur, et revenir en arrière n'était pas envisageable. Les larmes lui montent aux yeux mais rien ne sort, parce qu'elle n'est pas comme ça, tout comme lui, et ça ne sortira probablement jamais, même si elle meurt d'envie d'éclater en sanglots, de lui hurler dessus qu'il est la pire chose qui lui soit arrivé, elle ne dira rien Swan, parce que dans la famille, on est du genre discret, du genre à ne pas exposer ses problèmes, ça fait d'eux des menteurs ? Il n'en sait rien, il ne veut pas savoir, et elle non plus d'ailleurs. Elle est même surprise de son approche, il n'est pas du genre à se mettre au niveau des autres Bjorn, mais il le fait pour elle, pour lui montrer qu'il lui reste quand même une part d'humanité dans son âme, parce qu'il en a une si si. Sa main sur sa joue n'y reste que très peu de temps, le message est passé, elle n'attend rien de lui, elle ne veut pas de contacts physiques, elle le déteste, et il le voit au plus profond de ses yeux larmoyants.

Alors il recule, lui attrape doucement le bras cette fois-ci, pour la relever, parce que la situation aurait pu être gênante, il aurait pu en prendre plein la tronche si jamais quelqu'un les trouvait ainsi, et il n'avait certainement pas envie d'envenimer les choses plus qu'elles ne l'étaient déjà à ce moment précis. "Je vais disparaître, si c'est ce que tu désires." Parce qu'il n'est plus question d'insister, ça ne servira plus à rien, elle ne veut pas avoir de contacts avec lui, et finalement, c'est peut être la meilleure chose à faire, pour son bien, pour leur bien. Swan a l'air bien trop gentille, même si son caractère reste quand même énervant, elle n'est pas aussi naïve qu'elle n'y parait et ça serait trop dur pour Bjorn de la supporter chaque jour, de savoir qu'elle est sa sœur et qu'elle lui ressemble un peu trop à son goût. Il inspire profondément tandis qu'elle le menace. Finalement, elle a de la chance d'être sa sœur, parce que ses paroles lui font l'effet d'une gifle, parce qu'aux yeux de la demoiselle, c'est un crime alors que Bjorn voyait ça comme une vengeance, comme un soulagement profond pour lui, mais non, il s'est trompé, elle a peut être raison... Il ne sait pas quoi lui dire, et il remet sa veste en place sur lui, histoire de s'occuper les mains, ce n'est pas son genre d'approuver ce qu'on lui dit, mais il n'a pas envie qu'elle raconte tout à tout le monde comme elle dit, il n'a pas besoin de ça, il ne mérite pas la prison, pas pour quelque chose qu'il trouve juste. Il jette un œil à son bras qu'il a empoigné un peu plus tôt, il regrette, tout est confus dans son esprit, Bjorn Sheehan ne regrette jamais rien. "Je suis sincèrement navré Swan." Il hausse les épaules, ses yeux sont plongés dans ceux de la demoiselle. "J'aurais préféré que la situation soit différente, mais je ne peux rien y faire... Ce qui est fait est fait, et si tu ne me penses pas digne de toi, alors je m'en vais de ce pas." Il fait une petite moue, c'est à elle de choisir dans quelle direction aller, il ne peut pas décider pour elle, alors il tourne les talons, il doit s'en aller...

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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyJeu 11 Juin - 0:18

Sous ma colère, j'essaye de le comprendre. Je vous jure qu'il y a une partie de moi qui me crie de ne pas tout envoyer au Diable et qu'il faut que je... fasse une sorte d'effort. Mais ça me fait tellement de mal. Je crois que je n'ai aucun mot pour décrire le ravage dans mon cœur. Bjorn m'aurait poignardée à maintes reprises dans l'abdomen, la douleur aurait été largement moindre. Qui plus est, il aurait été plus simple de panser des plaies ouvertes plutôt que cette horrible histoire.

Bjorn m'aide à me relever. Même si son geste est plus délicat ( largement plus délicat ! ) que précédemment, un long spasme me traverse tout le corps. Dès que je me trouve debout comme une grande sur mes deux pieds, je dégage rapidement mon bras. Je ne veux pas de son aide ! Je ne veux pas de lui ! Je ne veux pas de ça ! Dans quoi je me suis mise ? Pourquoi est-ce que je voulais absolument savoir ? Swan, pauvre petite idiote, dernière des imbéciles, sale conne va ! Je fronce les sourcils. Prête au conflit. J'attends, déterminée, que Bjorn me lance à la figure que je ne suis qu'une gamine qui ne connaît absolument rien à la vie et que je ne peux pas comprendre son acte sans l'avoir vécu. Ou un truc du genre. Mais rien arrive. Non, l'homme est terriblement docile. Quoi ? Pourquoi ? Je ne comprends définitivement pas ce qui se trame dans son esprit.

Ses yeux dans les miens, il m'annonce qu'il est navré. Là, je vois bien que ce n'est pas du chiqué. Sans chichi, sans fausse prétention, il est juste... navré. Des regrets ? Pas à ce point-là tout de même. Mais il est vraiment navré pour moi, et c'est déjà ça.

Ma gorge est actuellement tellement sèche que ça me cisaille de respirer. Digne de moi ? C'est quoi ça ? C'est quoi d'être digne de quelqu'un ? Ne m'embrouille pas, Bjorn ! Je le vois qui tourne les talons et un poids énorme s'abat sur moi. Pourquoi les idées ne sont-elles pas claires dans ma tête ? Je le hais, sa face me répugne, je veux qu'il disparaisse. Mais d'un autre côté, je ne suis pas satisfaite qu'il parte comme ça. C'est trop facile et trop compliqué. C'est vraiment comme ça que cela va se passer ? Il rentre dans ses bureaux qui puent le produit à vitres pendant que je reste dans la sciure de mon petit cirque. Puis dans un mois ou deux ( suivant comment marche le commerce ), je remballe le chapiteau et je quitte la ville sans un mot ? Dans la discrétion absolue et l'anonymat le plus total ?

« Pourquoi t'es comme ça ? »

C'est sortie tout seul, de manière presque instinctif. Je voulais poser cette question dès notre première rencontre mais je n'osais pas formuler clairement la question. Ça me semblait être une forme de... reproche ou d'insulte. Quelque chose de très maladroit que l'on ne pose pas à quelqu'un. J'avais peur qu'il s'énerve davantage qu'il ne l'était déjà. Et puisque là, c'est sans doute la dernier fois. Je veux une réponse claire à une question complexe.

« Avant de t'en aller, dis moi pourquoi tu es comme ça ? »

Pourquoi devient-on comme ça ? Es-tu parfaitement à l'aise d'être comme ça ? Est-ce que je suis comme ça ? Il y a tellement de sous entendus que je ne suis pas sûre que M. Sheehan les saisit tous.
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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyVen 12 Juin - 23:18



Comme ça ? Bjorn ne comprend pas, il n'arrive pas vraiment à assimiler les choses. Il est normal, ou du moins, comme on lui a donner d'être, il n'a pas à se justifier d'être ce qu'il est. Ses paroles le font se retourner d'un bond, il la regarde avec un air interrogateur, ne comprenant vraiment pas sa question. Il fronce les sourcils, elle n'a pas vraiment envie qu'il s'en aille puisqu'elle le retient à chaque fois qu'il tente une esquive, et pourtant, elle lui demande toujours une justification sur sa personnalité. Il soupire et lève les yeux au ciel. Ce n'est pas très claire comme question, ça n'a d'ailleurs aucun sens de lui demander une chose pareille, puisqu'il est comme il est et personne ne peut le changer, pas même sa sœur, puisqu'elle est défini comme cela dans sa tête. Une soeur, qu'il devrait protéger, mais il n'y parvient pas, ce n'est pas possible, ce n'est pas dans son tempérament de s'occuper d'elle, il préfère se préoccuper de lui même, ça semble beaucoup moins compliqué que le reste. Il inspire profondément, il n'a vraiment aucune idée de ce qui a fait qu'il est 'comme ça' comme elle sait bien dire, il sait juste qu'il est méchant, qu'il n'a pas bon cœur, parce qu'on ne lui a pas appris toutes ces choses. Swan n'a peut être pas de parents, tout comme lui, mais elle a bien été éduqué, il le voit dans ses yeux, il le voit dans ses gestes, elle est si différente de lui. Finalement, il ne la mérite peut être pas, il ne comprend pas comment elle peut encore le retenir après le mal qu'il vient de lui faire en lui balançant la vérité en pleine face. C'est un mauvais garçon, il est manipulateur, insensible, il ne capitule pas lorsqu'il fait mal les choses, mais de toute façon, peut-on qualifier des faits de bons ou mauvais ? Sa vision des choses va au delà de celle de Swan, elle n'est pas comme lui, elle ne le sera jamais et c'est peut être la meilleure chose pour. Son éducation fait mouche, elle ne méritait même pas de savoir qu'il était son frère, parce qu'elle est tombée sur la mauvaise personne, le mauvais gars qui en veut au monde entier parce qu'il a été abandonné par cette prostitué titrée comme sa mère. Il n'arrive pas à comprendre d'où il vient, pourquoi elle n'a rien fait pour sauver sa vie, et surtout, pourquoi elle a récidiver après sa naissance. Pourquoi Swan a-t-elle vu le jour alors qu'elle ne la désirait pas plus que lui ? Son esprit est confus, elle arrive à le déstabiliser alors que ça n'arrive jamais, Bjorn est bien plus fort que cela, il ne peut pas faiblir devant elle, surtout pas devant elle. "Tu sais Swan, nous n'avons pas eu la même vie, je n'ai pas la même vision de moi même que toi tu l'as de moi." Il n'est pas un animal, mais pourtant, elle le voit comme une bête de foire, un méchant lion qui aurait mangé son dompteur sans scrupules, c'est peut être ce qu'il est finalement ? Il reste immobile face à elle, il ne sait plus quoi lui dire puisque le mal est fait, il ne peut pas revenir en arrière, et quoi qu'il dise, elle le détestera quand même, d'une manière ou d'une autre. Finalement, il aurait aimé la connaitre, elle a l'air d'être une fille bien Swan, pas une de ses garces qu'il a pu croiser dans sa vie médiocre. Mais il a tout gâcher, et il n'a pas l'intention de changer les choses, créer un lien avec Swan est devenu une chose impossible à faire, elle ne voudra jamais de lui, qu'il lui fasse le plus beau pardon au monde ou non. "Alors oui, je suis méchant, je suis un monstre..." Il fait une moue et hausse les épaules. "Mais qu'importe, la façon dont tu me vois ou me considère, si un temps soit peu c'est le cas, je ne pourrais pas changer, je ne pourrais pas m'éclipser, je suis ton frère et quoi que tu dises, quoi que tu fasses, ça restera au fond de ta tête, et au fond de ton cœur." Des paroles sincères, il en arrive à s'étonner lui même de ses propres mots, parce que ça ne lui ressemble pas. "Je suis certain que tu me pardonneras un jour, même si c'est immonde ce que j'ai fais, tu réaliseras bien assez tôt que finalement, je l'ai aussi fait pour ton bien." Car même s'il ne la connaissait pas à cette époque, elle aurait plus souffert à la rencontrer plutôt qu'à apprendre qu'il l'a tuer.

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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptySam 13 Juin - 13:24

Mon principal problème dans la vie doit très certainement être que je me sens terriblement seule, terriblement différente. Au début, je mettais la faute uniquement sur le fait que je n'avais ni maman ni papa. Puis en me promenant de famille d'accueil en famille d'accueil lorsque j'étais plus jeune, je me suis rendue compte que cette circonstance n'excusait pas tout. Voir même rien du tout. Alors je me suis mise à penser que c'était à cause de ma maman et de mon papa tout court. De là d'où je provenais, vous voyez ? Puis j'ai rencontré Bjorn. Et j'ai espéré de tout mon cœur que ce n'était pas non plus la raison. Sauf que finalement, mon problème reste entier. Quoi qu'il est même pire.

Je ne comprends pas cette histoire de vision. Je ne comprends pas comment ça peut être si différent. Je ne comprends vraiment pas. Même si nous sommes tous les deux des adultes, face à Bjorn, j'ai l'impression d'être une petite enfant dont toute l'éducation est à faire ou refaire. C'est très désagréable comme situation.

Je déglutis bruyamment.

« Ce n'est pas une excuse, Bjorn. Ce n'est pas une excuse... »

Marmonnai-je.

« On ne peut pas se considérer comme quelqu'un de méchant et s'en excuser ! Faire croire que ce n'est pas fait exprès. Ce n'est pas la vie qui t'a déformé, c'est toi qui a déformé la vie. Je... Je ne comprends pas. Je n'y arrive pas ! »

J'ai mal à la tête à force d'essayer d'assembler les pièces d'un puzzle qui ne s'emboîtent absolument pas. Je baisse les yeux au sol en me frottant le front. Nos vies étaient tellement plus simple avant que je ne décide de débarquer dans le bureau de Bjorn. Et franchement, je n'aurais jamais cru dire quelque chose du genre un jour. Finalement, je secoue la tête et relève les yeux vers Bjorn.

« J'espère que tu as raison. J'espère vraiment que tu as raison. Mais je n'aurais pas assez d'une vie pour te pardonner. Qui plus est, je... je... »

Mes yeux valsent un peu partout autour de moi. Je n'arrive pas à les accrocher à un point fixe.

« Quand tu reviendras ici dans un mois ou peut-être un mois et demi, il n'y aura plus que de l'herbe comme avant mon arrivée. »

Je suis presque désolée d'avoir bouleversé la vie de Bjorn pour m'en aller comme une voleuse. Mais sur le coup, je n'y avais pas du tout pensé. J'étais trop obnubilé par ma quête de réponses. Soudain, je vois Roman passer devant l'entrée du chapiteau. Mince ! Il doit me chercher ! Je me frotte énergiquement le visage, les yeux écarquillés.

« Je dois y aller. Ne remet jamais plus les pieds ici. »

Lui rappelai-je à M. Sheehan pour que cela ne lui sorte pas de l'esprit. Je plie mon costume qui s'est légèrement froissé. Il vaut mieux que Roman ne sache rien de ce qu'il vient de se passer. Je sais parfaitement comment il réagirait. Ce ne serait vraiment pas beau à voir.
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MessageSujet: Re: Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas. (swan&bjorn) EmptyJeu 18 Juin - 22:43



Non, ce n'est pas une excuse d'être méchant, mais il n'arrive pas à se justifier Bjorn, il n'arrive pas à comprendre lui même ce qu'il est, personne n'y parvient. C'est un monstre, il est méchant, du plus loin qu'il se souvienne, il a toujours été désagréable avec les autres, comme si ça pouvait changer quelque chose à sa misérable vie ? Non, et Swan l'a bien compris, elle sait qui il est, pas besoin de le cacher. Il est différent d'elle, il n'a pas la même vision des choses qu'elle et elle n'a pas l'air de comprendre ce qu'il veut dire, mais qu'importe, il ne s'éternise pas sur le sujet, elle a l'air suffisamment fâcher pour le mettre à la porte depuis tout à l'heure, mais pas assez pour le faire réellement, parce qu'elle le retient. A chaque fois, il lui reste des choses à dire, il n'arrive plus à suivre, veut-elle qu'il parte ou qu'il reste ? Il hausse les épaules en se posant la question, sans même qu'elle ne capte ce qu'il fait, bien trop occupée à parler, à dire ce qu'elle pense de lui. Et si, la vie l'a déformé, il n'a jamais désiré être ainsi, mais les accumulations de terribles événements l'ont fait devenir ainsi, sauf qu'elle ne le comprend pas, elle n'y arrive pas, elle ne sait pas, elle ne sait rien de lui. Et il ne sait rien de lui, de ce qu'elle ressent au fond d'elle, parce qu'elle ne pleure pas, elle ne crie pas, elle n'agit pas en conséquences de ce qu'elle pense. Il a de sérieux doutes sur ses sentiments Bjorn, il n'arrive pas à lire en elle, elle cache beaucoup trop bien son jeu. "Tu ne comprendras certainement jamais mon fonctionnement, ça ne sert à rien que je m'évertue à t'expliquer les choses comme je les entends." Il lève les yeux au ciel, elle n'est pas pathétique mais lui l'est, elle le trouble, il n'arrive pas à s'exprimer, pas après la révélation qu'il vient de lui faire. Ses mains tremblent, son cœur s'agite au fond de sa poitrine, bien trop vite à son goût, il est complètement déstabilisé.

Pas assez d'une vie pour le pardonner, non, parce que ça ne suffira pas, pas à lui même en tout cas, pour pardonner toutes ses stupides erreurs. Il ne peut pas revenir en arrière, mais en y réfléchissant bien, il est certain qu'il aurait fait exactement les mêmes choix, des choix absurdes et dont il n'est plus sur désormais. Il n'arrive plus à penser correctement, ses yeux crient au larmes mais rien ne coule sur ses joues, elle reste bien trop sage, bien trop humble, alors qu'il ne cesse de trembler, d'exprimer sa déstabilisation face à elle, et elle ne remarque rien, ou alors, elle fait semblant. Il soupire, il ne sait plus quoi lui dire, ni que faire, parce qu'il sait qu'elle meure d'envie de le dégager à coups de pieds au cul, sauf qu'elle est bien trop polie pour le faire, bien trop raisonnable pour ne pas s'abaisser à son niveau. "Arrête..." Elle se fait du mal, il le sent, elle ne sait plus quoi dire face à lui, peut être a-t-elle peur ? Il n'en sait rien, il ne peut rien lire en elle, ça l'agace. Et le fait qu'elle doive partir dans quelques temps lui fou un coup, parce que maintenant qu'elle s'est révélée à lui, il n'a pas envie qu'elle parte, il a envie de savoir ce qu'a été sa vie avant de faire connaissance avec lui, il veut la connaitre. "Je sais très bien à quoi m'attendre..." Même si au fond, il aimerait lui crier de rester, sa conscience prend le dessus, il ne peut pas se permettre de lui demander une telle chose, ça n'est pas envisageable. Et désormais il doit partir, elle a du travail, tout comme lui d'ailleurs, à la différence qu'il n'arrive pas à gérer ses émotions et travailler comme il le devrait. Alors il la regarde en affichant une petite moue. "Bien." Lâche-t-il en lui tournant le dos, partant puisqu'il n'a plus rien à faire ici, plus rien du tout, elle ne veut plus entendre parler de lui, c'est assez clair.

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