Programme débile, programme débile, programme pour enfant…débile. Elle soupira en envoya la télécommande valdinguer sur le canapé. Elle détester être seule. Même si Catriona n’était pas de très bonne compagnie, elles préféraient tout de même sa compagnie plutôt que la solitude pesante. Elle tourna la tête sur le côté, d’un air las. Puis elle attrapa son téléphone. Un message. « Bière + pizza ce soir ? ». C’était lui. À croire qu’elle lui manquait puisqu’il lui envoyait un message tous les deux jours. Elle soupira. Que pouvait-elle lui dire ? Qu’elle était seule, dans un appartement bien trop grand pour elle, dans une vie bien trop « belle », et qu’elle aurait mille fois préférée être avec lui, dans ce canapé en train de siroter une bière en dévora nt une pizza bien chaude. Oh oui elle aurait préféré être avec lui, entendre son rire plutôt que ce silence bourdonnant. Mais avoué qu’il lui manquait était comme avouait une défaite, reconnaitre que son départ était une erreur, et ça elle se le refusait. Elle attendit un instant, espérant trouver un mensonge qui tient la route… Puis elle tapota sur son téléphone. « Désolés, suis allé boire un verre avec des copines ». Mensonge digne de Bridget Jones, pas mal. Merde elle était ridicule, son mensonge était ridicule. Aller boire un verre passé encore, mais avec des copines… Sérieusement ? Il savait très bien que la jeune femme n’avait aucune copine. Des amis oui. Mais pas des copines. Elle détestait la compagnie des filles, trop précieuse, avec des centres d’intérêt bien trop différent des siens. Les seules femmes qui pouvaient trouver grâce à ses yeux étaient comme elle, sauvage, imperturbable, et avec un fort caractère. Elle n’avait jamais eu de « copines », ni d’amie, ni de meilleure amie. Elle ne s’était jamais fait faire de nattes, ou mettre du vernis par une amie à qui elle racontait ses peines de cœur. Elle était bien trop différente pour cela.

Tout ceci la fatigua. Elle jeta son téléphone à coté de la télécommande sur le canapé. Elle se leva et décida qu’il était temps de prendre une douche. Elle laissa l’eau chaude s’écouler le long de ses omoplates, de son cou, de son dos, ses fesses, pendant un long moment. Elle aimait cette sensation, et apprécia ce moment. Elle ferma les yeux un instant, le temps que la pièce s’emplit d’une buée épaisse. Elle en sortit, presque quinze minutes plus tard. Elle se sécha, et enfila un ensemble de sous vêtement noir. Elle n’était pas une férue de la mode, à vrai dire, elle ne faisait que très rarement les magasins. Question de moyens, déjà. Évidemment, si son compte en banque le lui permettait, elle bénéficierait d’un château, d’un poney, oh et bien sur d’un dressing. Mais ce n’était pas son cas, et les vêtements n’étaient pas sa priorité. Néanmoins, elle affectionnait tout particulièrement les très beaux ensemble de sous vêtement.

Elle éteignit la télévision, alluma le poste de radio et entama une playlist qu’elle avait elle-même créée. Ce n’était pas parce qu’elle était seule qu’elle devait rester sur le canapé, à déprimer et pleurer sur son sortent. Elle décida au lieu de cela de cuisiner. Elle avait un certain talent, oh elle ne faisait surement pas le meilleure « chili », elle ne serait pas couronné « meilleure femme au foyer », mais elle se débrouillait suffisamment pour ne pas avoir à ouvrir une boîte dès qu’elle avait faim. Elle attrapa un morceau de viande dont’elle éminça, le jeta dans une grande casserole avec quelques condiments et du Curry, et fit mijoter le tout. Elle adorait ça. Elle attrapa une bouteille de vin blanc et la déboucha quand on frappa à la porte. « Merde », elle soupira et alla ouvrir la porte, prête à voir sa colocataire rentrer plus tôt que prévu… « Oh c’est toi… » Lâcha telle, une main sur les hanches, toujours en sous-vêtement… Elle ne s’attendait pas à voir le frère de sa colocataire ici, ce soir. Il venait de temps en temps rendre visite à sa sœur, et ses visites n’étaient jamais de bon augures pour elle… Il était tellement… Tellement arrogant. Elle ne le supportait pas, lui et son sourire suffisant. « Ta sœur n’est pas là », sa façon de lui dire bonjour… Un grésillement lui parvint aux oreilles, merde la cuisine. Elle laissa la porte ouverte et se hâta dans l’autre pièce.