Nolan, il est revenu en ville depuis quelques mois et une partie de lui aurait préféré rester en arrière, parce qu’il commençait à se faire à cette vie qu’il avait là-bas. À cette présence qui gravitait autour de lui. Celle d’Andy. Il ne s’attendait pas à ça, alors qu’il attendait son avion et qu’elle attendait avec lui dans un silence peu propice aux moindres échanges. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle pose ses lèvres sur les siennes en dernier recours, en signe d’au revoir, comme une entente tangible qu’ils allaient finir par se revoir. Les souvenirs de ses lèvres contre les siennes le hantent encore et Nolan, il a du mal à se détacher complètement d’elle. Il aurait dû prendre contact avec elle, lui dire qu’elle lui manquait ou une connerie dans le genre, mais depuis cette foutue histoire, il est devenu un handicapé des sentiments. Kyle, il l’aimait, en quelque sorte. Ce genre d’amour qui vous consume et qui rend fou. C’est ce qu’il ressentait pour elle, mais maintenant, ce n’est que rancune dans le fond de son être, cette envie de repousser et de ne plus s’ouvrir. Un coup bas. Il ne pensait pas ça possible. Cette histoire à même de le rendre plus froid avec ce frère qu’il admire autant qu’il méprise. Ce mélange dont il a du mal à se dissocier. Il aurait dû lui écrire, l’appeler ou simplement lui passer un coup de fil, mais Nolan, il est simplement pas capable de trouver le courage pour le faire. Andy, elle le fait sentir autrement et elle le voit d’un autre œil. Andy, elle est trop importante pour qu’il laisse la blonde entrer dans sa vie. Faute de mauvaise expérience. De retour dans sa vie, Nilan retourne à ce qu’il est depuis des années, rongé par cette jalousie dont il aimerait se débarrasse. Wes. Le phare de la famille, celui qui attire les regards. Au fond, il déteste ça. Peut-être que sa façon de le voir est biaisé, mais depuis cette histoire avec Kyle, son appréhension envers son frère est pire, il est plus distant que jamais. Le pire c’est qu’il ne compte pas en glisser un mot, qu’est-ce que ça changerait au final? Nolan, il a des ambitions qu’il ne partage pas vraiment, des passions qui l’animent et qu’il fait dans l’ombre. Il faut croire qu’il est destiné à vivre dans l’anonymat, dans l’ombre. Celle de son frère. Nolan, il est le robin des bois du temps moderne, il passe la majeure partie de son temps à dévoiler des informations qui nuisent. Son travail, ce n’est que pour avoir de l’argent qui rentre et il pourrait largement se lancer à son compte, se remplir les poches, mais il passe trop de temps dans cette organisation pour pouvoir trouver le temps d’avoir un emploi du temps plus prenant. Ca ne rapporte rien, rien de physique, mais il sait qu’au fond, il fait la différence qu’il il démonte un foutu réseau dans un autre pays, quand il ressort une information que le gouvernement cache et qu’il fou la merde. Nolan, il s’implique dans des causes qui lui tiennent à cœur et cette partie de lui, il ne la montre pas à sa famille. Il n’y a qu’Andy pour la connaître et la savoir. Il a pu le voir s’emporter, se lâcher et aussi le voir agir comme le dernier des cons lorsqu’il ramenait une femme dans son lit pour la jeter le lendemain. C’est lui. Il préfère jouer le salaud, que de s’attacher et c’est une compétition entre lu et Wes. Il n’y a que ça entre lui et Wes. Enfin. Wes. C’est son frère. Il l’aime, d’une certaine façon, mais c’est plus complexe que ça.

Posé dans le fond d’un café muni d’une connexion internent il rassemble quelques informations sur la manifestions qui se passe dans une ville non loin de Memphis. Nolan, il s’y rend souvent quand ce n’est pas au cœur même de Memphis et souvent armé de son ordinateur portable pour obtenir des informations et dévoiler les plans de la police pour arrêter les manifestations. Il joue avec le feu et c’est une sensation qui le grise. Il aime agir sans que personne ne puisse savoir ce qu’il est en train de trafiquer. Nolan, il est diablement intelligent et use plutôt de son esprit pour arriver à ses fins plutôt que de ses charmes. Il émerge de ses pensées, avale une partie de son café et laisse quelques billets sur la table. Le son de la cloche se fait entendre et il a l’impression que son cœur cesse de battre quand il pose les yeux sur elle. Andy, qu’est-ce qu’elle fait là? Il serre un peu les dents. Il ne peut pas partir sans lui adresser la parole et d’une certaine façon, il se sent terriblement coupable de n’avoir rien fait pour la revoir. Nolan et les sentiments. Le brun s’était promis de ne plus s’attacher après cette histoire avec Kyle. Il attrape son portable qu’il glisse rapidement dans son sac à dos et enclenche quelques pas en direction e la blonde. Il est dans son dos. Bordel. Il ne sait pas quoi faire. « Andy?» Super approche. S’il avait pu oublier le goût de ses lèvres, ca aurait rendu le reste un peu plus simple, mais ce n’est pas le cas. Et Nolan, il ne peut plus s’attacher, parce qu’il est brisé et pris au piège dans une jalousie qu’il ne contrôle plus.

Elle émerge avec tellement de difficultés que c'est à se demander s'il aurait plus fallu éviter de céder finalement aux bras de Morphée, après des heures à y être refuser. Andy, elle n'avait jamais été de ceux qui trouvent le repos la nuit venue, son esprit s'emballant à cent miles heure dès qu'elle se posait ne serait-ce qu'un instant. Elle marmonne des propos inintelligibles, s'extirpant avec peine du confort absolu de son lit pour déambuler, plus morte que vive, jusqu'à atteindre la salvation dès que l'eau brûlante commence à ruisseler sur son dos courbaturé. Elle presse son visage contre le dallage froid qui eut tôt fait de la faire grimacer, mais qui lui permet de franchir un pas de plus dans cette réalité où son corps ne lui exige de retourner au lit ou de passer des heures sous ce jet réconfortant. Son crâne menace de fissurer de part et d'autres tellement elle a mal, et bien qu'elle se masse méthodiquement les tempes, rien ne semble y faire. Visiblement, il s'agit de l'une de ces journées où il vaut mieux ne pas se lever du tout... et pourtant, elle s'y évertue. Elle est incroyablement bornée, et bien que son corps lui fasse subir mille tourments, elle va n'en faire qu'à sa tête. Les minutes s'allongent alors qu'elle fait mine de ne penser à rien, de ne pas réfléchir, et de simplement apaiser son esprit de ce qu'elle s'impose nuit et jour, et qui l'assomme parfois à l'en rendre malade. Elle s'en demande trop, en exige tellement d'elle-même que son corps peine parfois, à suivre. Elle ricane, disons que ce petit différent inconciliable avec une sale petite conne ignare n'a certainement pas aidé à l'apaiser, surtout que la gifle qu'elle a balancé lui résonne encore dans la tête. Chose certaine, elle doit se trimballer, mademoiselle, un super souvenir de sa soirée. Cela parvient à amuser suffisamment Andy pour qu'elle sorte de ce cocon et se mette en marche. Une fois une tasse de café ou deux descendue, elle se sentira forcément mieux. Chose certaine, songe-t-elle avec amusement, ça peut être difficilement pire.

Elle avait tout faux, Andy. Il y a toujours moyen que le Destin vous fasse un coup de pute qui vous bousille toute confiance dans l'humanité. C'est ce qui vient de se produire là, maintenant, tout de suite, alors qu'elle percute l'identité de la voix s'élevant pour s'adresser à elle. Elle fige, ses épaules se crispant à lui en arracher une grimace douloureuse. Les yeux rivés devant elle, Andy prend un moment à remplir ses poumons d'air et de les vider pour éviter de se laisser aller à une singulière envie de le meurtrir avec tout ce qui est à son pouvoir et sa portée. Ses ongles, ses dents, et pourquoi pas cette pancarte qu'elle serre tellement fort entre ses phalanges que les jointures menacent de céder, pigmentées d'un blanc immaculé. Son sourire se veut cordial, mais ressemble bien davantage à une grimace. Ça ne lui sied pas, mentir, à Andy. Elle imprime quelques pas en direction de Nolan - parce qu'il ne pouvait s'agir que de lui - et le dévisage franchement en faisant preuve de manières plutôt discutables. Rothschild annonçant d'emblée ses couleurs. Andy, elle fait mine de chercher autour, puis ancre son regard dans celui sombre du jeune homme qui lui fait face Même pas une jolie poupée à ton bras, je suis déçue, vraiment ajoute-t-elle, avant de croiser ses bras sous sa poitrine Tu as rejoint la plèbe dans la rue, c'est bien. Elle ne bronche ni ne cille, Andy, ne cédant aucun compromis pour son vis-à-vis, même si d'emblée la nausée lui revient comme une claque au visage. Elle se retient de l'en gratifier d'une, même si elle ne trouve pas de justificatif à ce besoin de s'en prendre physiquement à lui. Elle secoue la tête, puis conclut Ravie de constater que tu n'es pas crevé quelque part, on se refait ça dans, disons, dix ans? dit-elle avant de faire volte-face et d'accélérer le pas pour aller se mêler dans la foule qui s'est mise en marche...

Nolan, il ne s’attendait pas à tomber sur elle. Pas ici. Andy, il tient surement plus à elle qu’il ne veut se l’avouer et si elle n’avait pas pressé ses lèvres délicates contre les siennes avant qu’il ne s’envole pour retourner dans sa ville natale, il aurait surement eu plus de facilité à la contacter. Il a du mal à gérer avec les sentiments, faute de la mauvaise expérience qu’il a pu ressentir par le passé. Andy, il n’a pas envie de la traiter comme les autres femmes qui s’attardent dans son lit. Elle ressort surement le meilleur de lui, mais il refuse de se laisser prendre à ce foutu jeu des sentiments, parce que Nolan, il n’en a plus la force. Rothschild Sa voix est froide, autant que le regard qu’elle lui jette. Ça le rend dingue. Nolan, il n’a pas plus l’habitude de devoir se battre pour une femme, parce qu’il est passé maître de les jeter le matin venu. Avec Andy, c’est différent. Il aime débattre et parler. Il aime passer du temps avec elle sans avoir à passer entre ses cuisses. Ce n’est pourtant pas l’envie qui lui manque, parce qu’Andy, elle est diablement tentante. Même pas une jolie poupée à ton bras, je suis déçue, vraiment Il grogne un peu Nolan, parce qu’il se doute que les pointes acerbes qu’elle lui lance ont un lien tissé avec les femmes qu’ils pouvaient ramener dans son lit alors qu’ils vivaient sous le même toit. Il roule un peu des yeux avant de capter son regard une fois de plus. « Je voulais pas te décevoir Anderson.» Sa phrase à un double sens. Il répondre à ce qu’elle vient de lui lancer, mais il parle aussi de son comportement. Nolan, il sait qu’il a agi comme un con, mais face à Andy, il ne sait pas trop comment se comporter. Ravie de constater que tu n'es pas crevé quelque part, on se refait ça dans, disons, dix ans? Il serre un peu les dents alors qu’elle lui file entre les doigts. Ça serait con de la laisser filer une fois de plus, parce qu’au fond, il n’avait pas envie de partir cette fois-là. Encore moins après avoir répondu à son baiser. « Bordel.» Injure qu’il se lance pour lui-même avant de se mettre à sa poursuite.

Nolan, il calque les quelques pas qu’elle vient de faire pour se rapprocher d’elle et laisser ses phalanges s’enrouler autour de son poignet. « Wheeler.» Sa voix est plus ferme qu’il ne l’aurait voulu et il entrave la jeune femme dans son avancé. Hors de question qu’elle lui file entre les doigts. Nolan, il regrette déjà amèrement son comportement avec elle, sauf qu’il ne risque jamais de lui verbaliser ses sentiments. Si seulement il pouvait se rendre compte lui-même de ce qu’il ressent pour Andy. C’est plus facile de se berner que d’assumer la réalité et Nolan, il se complaît dans son mensonge. Il a trop d’amertume qui rode encore en lui pour être capable de s’ouvrir complètement. Ça aurait été préférable qu’elle ne s’attache pas à lui. Nolan, il est nocif. Il plonge son regard dans celui de la blonde alors qu’elle se retourne pour l’incendier du regard. Nul doute qu’il serait mort si elle pouvait tuer avec ses yeux. Il soupire un peu et relâche la pression sur son bras. Cette présence, ça lui avait manqué au fond. Les débats. Les rencontres. Les soirées à parler de ce qui leur tient mutuellement à cœur. À se prendre la tête pour ensuite en rire. Nolan et Andy, ils sont un peu trop passionnés. Elle est la seule à avoir vu Nolan sous cet angle, parce que loin de Wes, il cesse un peu cette compétition. Ça ne l’empêche pourtant pas d’agir comme un con. « Dix ans c’est un peu long.» Il serre les dents. Nolan, il est pas doué pour ça. « On se rend à la même place Anderson, tu ne vas pas me fuir comme ça.» Façon officieuse de lui dire qu’il a envie de l’accompagner. Nolan, c’est un handicapé des sentiments et malgré les efforts qu’il met pour ne pas ressembler à son frère il n’en reste pas moins similaire. Incapable d’avouer ce foutu attachement qu’il ressent pour elle.

C'est exactement pourtant ce qu'il a fait, Nolan. La décevoir, encore et encore, lui faisant prendre que parce qu'un homme peut avoir de l'esprit, il n'en est pas pour autant intelligent. Elle ne compte plus les nuits à devoir endurer les cris et gémissements fusant de part et d'autres dans la chambre à côté, son mur ayant la bien mauvaise idée de se retrouver contre la tête de lit du portoricain. Si elle ne s'était pas retenue, elle en aurait certainement buter une ou deux, voire carrément toute, tout d'abord pour brimer ses heures de sommeil déjà plutôt rares, et ensuite parce qu'elle l'entendait lui retirer évidemment beaucoup trop de plaisir auprès de ses conquêtes nocturnes. À ce qu'elle sait, elle n'en a jamais vu une à la lumière du jour, Andy, et ça vaut mieux pour elles toutes, au final. Alors entendre Nolan lui souffler à elle une connerie dans le genre, ça lui fout encore plus une envie oppressante de le gifler. Avoir de l'esprit, mais être en même temps complètement taré. C'est désespérant qu'avec Nolan, son radar à connards, il a pas opéré. C'est désespérant de constater qu'il lui vrille le coeur et lui tord les entrailles rien que de respirer à proximité, et ça lui donne envie de dégager prestement, à Andy. Mais elle peut pas fuir comme ça, être faible, lui signifiant clairement qu'il revêt, malgré tout, une importance quelconque à son regard irisé. S'il n'en tenait qu'à elle, Andy le ferait disparaître d'un claquement de doigts. Seulement elle n'est pas magicienne, malheureusement, et elle se trouve dans l'obligation de se défendre pour éviter de se retirer dans ses retranchements. Pour que tu me fasses ressentir quelque chose, il faudrait déjà qu'il me reste un semblant de considération pour toi crache-t-elle avant de s'extirper de ce contact visuel qui lui plombe les ailes en se frayant un chemin à bonne distance, histoire de respirer une goulée d'air dans sa poitrine trop longuement oppressée par cette apparition fortuite dans cette journée foutrement merdique.

Elle tire de toutes ses forces sur l'emprise que possède Nolan sur son poignet, maugréant et songeant donner du pied pour qu'il la relâche et qu'elle le distance, une fois de plus. Il ne semble pas à même de lui laisser suffisamment de lousse pour y arriver, et elle le gratifie d'un regard noir qui parle pour elle. Ça ne lui permet pas de se délester du contact avec les phalanges de Nolan, du moins pas dans les premiers temps. Andy se soustrait à ce contact qui l'insurge et la rend malade à la fois dès qu'elle le peut, se frictionnant le poignet en maugréant et pestiférant contre la connerie de son vis-à-vis. Puis il se décide à récidiver, et elle arque profondément son arcade sourcilière à son propos. Cent ans ce serait pas assez, espèce de sadique qu'elle lâche, mauvaise, en lui fichant la pancarte contre le torse sans la moindre parcelle de douceur Rends toi utile dans ce cas, si t'es pour être dans mes jambes. Et comme il ne bouge pas suffisamment vite à son goût, elle le tire vers l'avant en refermant ses doigts sur le tissu de son blouson. Ils restent en silence un moment alors qu'Andy sent son regard en biais qui ne la quitte que pour éviter d'entrer en collision lors des arrêts ponctuels du flot humain qui marche pour la cause. Elle se racle la gorge, les bras toujours croisés, puis détourne le regard pour capter les prunelles de Nolan au vol. Arrête de m'appeler Anderson d'ailleurs qu'elle lui intime d'un coup de coude dans les côtes. Elle soupire, puis se retrouve forcée de se rapprocher de lui du à la densité de la foule. Andy, elle évite son contact comme s'il la brûlait, mais ne bronche pas Tu t'en sors comment alors qu'elle lui demande, avant de spécifier pas que ça m'intéresse réellement, mais encore mieux s'échanger des banalités que de tolérer ce silence assourdissant.

Nolan, il ne se doutait pas qu’elle pouvait être attirée par lui avant qu’elle ne l’embrasse. Ça avait foutu en l’air tellement de chose qu’il avait clairement mal géré la suite des évènements. Andy, elle n’a pas besoin de parler pour qu’il puisse comprendre la haine qu’elle ressent  à son sujet, c’est clair sans qu’elle ne le dise à haute voix. Elle le fait pourtant si bien. Cent ans ce serait pas assez, espèce de sadique Il râle un peu en tentant de suivre la foule. C’est rare qu’il se retrouve au beau milieu Nolan, parce que souvent, il se tient un peu à l’écart, abusant de l’internet dans les cafés pour soutirer de l’information fort utile pour la démarche et la manifestation. « T’as qu’à pas t’enfuir en courant.» Même s’il voulait se tenir à une distance raisonnable d’elle, la foule est trop dense pour qu’il soit loin et s’il la laisser filer, il risque de la perdre. Rends toi utile dans ce cas, si t'es pour être dans mes jambes Il attrape la pancarte et lève les yeux au ciel un moment. Son caractère de merde ne lui manquait pas tant que ça au final. Ou c’est peut-être ça qui lui plaisait chez elle justement. Qu’elle ne se laisse pas faire comme tous les autres. Elle et ses convictions. Il a pu voir la jeune femme sous tellement de couture et ils se rendaient souvent dans des manifestations ensemble. C’est surement ce qui a pu les rapprocher autant. Nolan, il attrape la pancarte, mais ne se joint pas à la foule trop préoccupé à se prendre la tête avec Andy que de gueuler pour le droit des animaux. Il allait lui répondre un truc mais son coup de coude dans les côtes lui coupe le souffle. Arrête de m'appeler Anderson d'ailleursIl pousse un peu la jeune femme de son avant-bras. « Tu veux bien arrêter de me frapper bordel. J’vois pas pourquoi j’arrêterais de t’appeler Anderson, ça a toujours été le cas.» Andy, elle le gratifies encore d’un regard noir et il hausse les épaules. Tu t'en sors comment, pas que ça m'intéresse réellement, mais encore mieux s'échanger des banalités que de tolérer ce silence assourdissant. Nolan, il roule les yeux un moment. Se trouver près d’elle fait remonter un tas de souvenirs dans le fond de son crâne. De bons souvenirs. Los Angeles, ça lui manque en quelque sorte. C’était plus simple avant qu’il se barre, avant qu’il ne goûte à ses lèvres et qu’il ne se braque une fois de plus. La dernière fois qu’il a aimé une femme, ça s’est mal terminé. Nolan, il n’a pas envie de perdre Andy, même si c’est un peu déjà fait. Elle s’éloigne de lui à cause de sa connerie. Il a répondu à son baiser pour foutre le camp et c’est un peu normal qu’elle lui en veuille de façon viscérale. « J’ai déménagé à Memphis.» Nolan, il reste le même qu’avant. Il n’a pas changé tant que ça en quelques mois.« D’ailleurs tu fais quoi ici Anderson? T’es venue seulement pour la manifestation, c’est un peu loin de Los Angeles non?» Il appuie un peu sur son prénom pour l’énerver un peu et il fait un pas de côté pour éviter le coup de coude qu’elle voulait lui foutre encore une fois dans les côtes.

La foule se fait de plus en plus danse et l’espace est de plus en plus restreint. Comme dans chaque manifestation, il y a des gens qui en profitent pour semer la merde à coup de bâton sur les voitures. Ça le rend dingue ce genre de comportement et y’a justement un de ces cons qui s’emporte près d’Andy et qui manque lui envoyer un coup en plein visage. Nolan, il attrape rapidement la blonde par la taille afin qu’elle évite l’élan du coup que le vandale s’apprête à foutre sur une voiture non loin d’eux. Ses phalanges, elle se referme de façon un peu trop protectrice autour de sa taille avant qu’il ne s’avance cet homme masqué pour lui arracher son bâton d’entre les doigts et lui donner un bon coup derrière les genoux pour lui faire perdre pied. Ça le rend dingue, ceux qui profitent de ces moments pour détruire les biens d’autrui. Nolan, il se rapproche d’Andy pour lui jeter un regard. « Si t’étais préoccupé à autre chose que de me fusiller du regard et me prendre la tête, tu pourrais éviter les coups qui viennent d’autour.» Il roule des yeux et se rapproche un peu d’elle en laissant une distance qui se veut décente avec le peu de place qu’il a. Il déteste ça, parce qu’avec Andy, il ne sait plus comment gérer depuis le baiser, il se sent comme un con. Il l’est un peu au fond, mais elle ne peut pas savoir à quel point il est maladroit avec les sentiments.

Se retrouver dans ce contexte un peu trop familier à proximité de Nolan s'avérait être plus difficile qu'elle ne l'aurait pensé. Andy, elle s'était fait à l'idée de ne plus le revoir, d'avoir le temps de panser son orgueil piétiné et d'oublier jusqu'au plus infime trait de son visage. Elle y aurait sans doute parvenue, il n'y a vraiment rien à son épreuve. Seulement, il était là, anéantissant complètement les efforts entrepris dans cette singulière décision de ne plus jamais effleurer même son souvenir de sa pensée, reléguant ses souvenirs de lui aux oubliettes. Semble-t-il que quelqu'un là-haut se moque ouvertement de sa gueule alors qu'elle doit avancer à travers la foule scandant des propos scabreux. Habituellement, elle s'imprègne de cette hargne et canalise son énergie à embrasser la cause autant que faire se peut. Mais il était là, et il la distrayait visiblement trop pour qu'elle s'adonne à ce qu'elle est venue faire en rejoignant la manifestation pour parler au nom des opprimés. Elle en connait d'ailleurs un, ici même, qu'elle aimerait museler et opprimer, d'ailleurs. Elle avance inexorablement, tente de se frayer plus rapidement que lui un chemin, mais n'y parvient pas. Peine perdue, d'ailleurs, elle le sait au moins aussi entêté qu'elle ne peut l'être elle-même, c'est peut-être pour ça qu'elle ne supporte rien ni personne en ce moment précis, prise au piège de ce coup du sort. Elle détourne son visage anguleux en braquant son regard dans celui de Rothschild, la mâchoire contractée. Ma mère m'appelle Anderson et mes amis Andy, comme t'es ni l'un ni l'autre, contente toi simplement de marcher argue-t-elle, avec autant de finesse qu'un ogre dans un magasin de porcelaine. Andy, elle n'arrive pas à s'efforcer de l'ignorer, simplement parce que son contact lui insuffle suffisamment d'amertume, de ressentiment et de colère pour qu'elle lui balance des injures par légion. Elle s'en retient de la plupart, parce que ça lui donnerait une importance qu'il ne revêt pas pour elle, voilà pourquoi.

J'y ai élu domicile, moi aussi. Et je le regrette, tout à coup répond-t-elle, sans détailler davantage. Après tout, ça ne le regarde en rien, pas plus qu'elle n'a de question à se poser sur les raisons qui l'amènent lui dans les environs. Elle mord sa langue en crispant longuement les phalanges alors qu'il appuie ses mots pour la harasser comme Nolan sait si bien y faire avant de continuer d'avancer, pestiférant contre tous les saints qu'elle connait. Jusqu'à ce qu'elle se retrouve contrainte de lever les yeux et d'observer, le regard brillant d'impuissance, alors qu'elle appréhende une collision qui, finalement, ne vient jamais. Andy, elle avait fermé les yeux, les rouvre pour constater qu'elle est indemne et que des paumes sont pressées contre sa taille. La blonde s'en détache avec véhémence, croisant les bras tandis qu'il s'affaire à vouloir prouver quelque chose, Rothschild. Lorsqu'il lui fait la morale, elle n'en croit pas ses oreilles. Lui, tenter de raisonner qui que ce soit ou de faire la leçon, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Je préfère encore me retrouver balafrée plutôt que de te devoir quoi que ce soit si tu veux tout savoir. Elle a foncièrement la haine, Andy, parce qu'elle est blessée. Et il doit payer, après tout, c'est lui qui fait irruption devant elle alors qu'elle s'en remet à grand peine de s'être égarée et d'avoir presser sa bouche sur ses lèvres à lui. Elle secoue la tête, joue des coudes pour avancer dans la foule, se retrouvant à pouvoir respirer à plein poumon, ce qui lui fait le plus grand bien. Face à elle, il s'est dérobée lui aussi à la foule. Elle a envie de chialer, tout à coup. Qu'il retourne d'où il vient, et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. J'espère que tu as décidé d'emménager tout seul, sinon je plains ta collocation lance-t-elle, les prunelles chargées de ressenti, c'est pas aisé de dormir quand ça défile dans la chambre d'à-côté comme dans un supermarché. Les hostilités ne s'étiolent pas, et elle pourrait s'y adonner longtemps à déverser son fiel. Seulement, ce ne serait pas suffisant. Andy, elle s'avance pour le repousser suffisamment fort pour le faire reculer d'un pas au moins. On se laisse pas embrasser pour ne plus jamais se manifester, Rothschild, on te l'a jamais dit?.

Elle n’a pas besoin de parler pour qu’il s’aperçoive qu’elle n’a plus envie de l’avoir dans sa vie, mais Nolan il s’accroche un peu faute de ne l’avoir fait avant. Parce qu’Andy, elle a de l’importance et c’est surement pour ça qu’il agit comme le dernier des cons. Elle déverse son venin et Nolan, il marche un peu tout en la narguant, parce que ça a toujours été ainsi entre eux. Enfin, avant qu’elle ne l’embrasse. Bordel. Ça avait tout compliqué et il n’avait pas la tête à se compliquer la vie. Déjà que la sienne n’avait tien de simple. J'y ai élu domicile, moi aussi. Et je le regrette, tout à coup Il avait pourtant eu de mal à s’éclipser de la ville et elle avait rendu la chose un peu plus difficile. Il n’ajoute rien, laissant son regard sonder les alentours parce que ça fait un moment qu’il voit quelques types masqués s’amusant à semer la merde autour d’eux. Je préfère encore me retrouver balafrée plutôt que de te devoir quoi que ce soit si tu veux tout savoir. Il grogne et laisse un soupir s’extirper de ses lèvres face à autant de mauvaise foi. Il lance le bâton sur le sol à côté d’eux pour continuer de la suivre dans la foule qui se fait trop dense et de plus en plus grande. « C’est bon, la prochaine fois je m’assure que tu reçoives un coup en pleine tête, ça ira mieux. Et c’est pas parce que je t’évite un coup que tu me dois quelque chose. C’est bon, relaxe Anderson.» Il roule des yeux. Cette fille, elle le rend dingue dans tous les sens du terme.

Il finit par s’extirper de la foule à son tour pour lui faire face. Il a l’impression de souffler un peu, mais lorsqu’elle se remet à parler il sent qu’il va lui exploser au visage à un moment où un autre. J'espère que tu as décidé d'emménager tout seul, sinon je plains ta collocation. C'est pas aisé de dormir quand ça défile dans la chambre d'à-côté comme dans un supermarché. Nolan il lâche un soupir en serrant un peu des dents. « C’est bon, je pensais pas que ça te traumatisait autant d’entendre des gens baiser. J’aurais dû t’acheter des bouchons.» Andy, elle lui lançait des regards noirs à chaque fois qu’il sortait de la chambre le lendemain, mais con comme il est, il ne se doutait pas que c’est parce qu’elle s’était attaché à lui, mais plutôt parce qu’il lui tapait sur le système. C’était pourtant un bon mélange de ces deux options. Elle s’approche et elle y met sa hargne, dans ce contact alors qu’il recule d’un pas pour ensuite reprendre un pied et en faire un pas vers elle en guise de provocation ou pour qu’elle entende bien ce qu’il avait à lui dire. On se laisse pas embrasser pour ne plus jamais se manifester, Rothschild, on te l'a jamais dit?. Il comprend Nolan, qu’elle lui en veut parce qu’il n’a jamais repris contact avec elle, mais une fois plongé dans ce monde, retourné dans cette routine, il s’est simplement défilé. Incapable de faire face à la vérité et d’avoir envie de s’ouvrir. C’est plus facile de faire le con, de jeter les femmes le matin venu. Andy, il n’aurait pas eu la force de la jeter et c’est pour ça qu’il avait évité les rapprochements pendant ces six mois de colocation. Elle a brisé ses efforts, en l’embrassant. Elle l’a pris de court et le goût de ses lèvres, il s’en souvient encore parfaitement. « Bordel Anderson.» Elle fait un pas dans la ferme intention de le repousser une fois de plus et il attrape un de ses poignets pour la stabiliser près de lui. « T’embrasses pas quelqu’un quand il va foutre le camp deux secondes après.» Il ne lâche pas son bras, sans pour autant lui faire mal. Nolan, il ne voulait pas lui faire du mal à Andy, mais il l’a fait en voulant lui éviter de se confronter à sa vie qui ne lui conviendrait pas. Nolan, c’est pas quelqu’un à aimer. « On a été pratiquement cinq mois à se fréquenter chaque jour. Tu peux me dire c’est qui t’as passé en tête avant que je prenne mon vol?» Il lui en voulait aussi Nolan, parce qu’elle s’était glissé en lui comme un poison et il s’était promis de ne plus s’attacher à une femme. Il s’était promis de ne plus rien ressentir pour qui que ce soit. Elle, elle a foutu ses promesses en l’air avec un simple baiser alors qu’il s’envoyait en l’air avec d’autres sans avoir la moindre once d’attachement. Il avait suffi qu’elle s’impose un peu dans sa vie pour tout foutre en l’air et il avait merdé comme un con Nolan.

Qu'est-ce que ça pouvait être con, un mec, quand ça prenait pas la peine de se servir d'autre chose que de son bas ventre! S'il avait été un peu plus attentif, un brin moins égocentrique et pourvu de raison, il aurait sans doute compris à quel genre de personne il avait affaire en côtoyant de si près Anderson Wheeler. Seulement il s'y était laissé prendre, à ses remarques brillantes, ses sautes d'humeur et son incapacité viscérale à tolérer sa connerie parce qu'elle voyait la plupart du temps clair dans son jeu d'enfoiré. Andy, elle ne doutait pas qu'une parcelle de Rothschild s'avérait sans doute aussi pourrie que ce qu'il laissait percevoir à la surface, mais elle avait eu un jour la sacro-sainte impression qu'il n'était pas que ça, pas que le mec chauvin qui collectionnait les conquêtes et qui fanfaronnait en prenant des grands airs. S'il n'avait été que ça, elle aurait pu compter sur les doigts d'une main les conversations sensées échangées entre elle et lui alors que ce n'est pas du tout le cas. Des heures à passer d'un truc à un autre, seulement pourvu de bonne volonté et une bière entre les doigts, dissipant ce voile qui le recouvrait en entier lorsqu'il jouait le con, la bouche en coeur. S'il pouvait avoir simplement une vague idée de combien elle dédaignait de chaque fibre de son être la personne qu'il pouvait être quand il montait sa garde, eh bien, sans doute éviterait-il de se frotter à elle. De Nolan, elle avait maintes fois dit du mal, souvent sous le coup de la colère et de l'impulsion, maudissant cette face d'enfoiré qu'elle ne supportait pas. Cette face qu'il lui oppose là, maintenant, tout de suite, à son hostilité à elle. Ils ne comprennent jamais rien, les mecs, c'est peine perdue de tenter d'y percevoir quelque signe d'intelligence que ce soit.

Figures-toi, roi de rien, que tu bousillais mon sommeil en t'égosillant comme un porc, voilà rétorque-t-elle, mauvaise, réprimant un frisson de dégoût. Elle ne pouvait pas croire qu'on pouvait sincèrement s'intéresser, même le temps d'une nuit, à un mec qui visiblement n'en attendait pas moins. Elle le jauge d'un regard plutôt dédaigneux, essayant d'imaginer le nombre de phalanges qui ont parcouru son visage hâlé pour mieux ancrer son regard dans les billes d'ébène de Nolan. Combien de fois s'est-il évertué à faire le coq en tentant de prouver sa virilité à tous, recueillant parfois des "Bien joué" de la part de Cade, l'un des membres de la colocation. Elle n'osait pas imaginer, encore moins se rappeler de celles qu'elle a eu le malheur de côtoyer dans un contexte embarrassant où elle ouvre la porte des WC sur une demoiselle en tenue d'Ève. Ou encore de retrouver une inconnue se diriger vers la porte, le pas alangui d'une nuit de passion dont elle connait chaque son, Andy. Ça la fout en l'air, la met en rogne, comment quelqu'un d'à peu près intelligent peut-il se comporter comme le dernier des cons? Elle rechigne un moment, puis s'abandonne à ses sombres desseins en affichant ses couleurs. Et Andy, elle trouve ça libérateur de se délester de sa violence enfouie contre lui, sur lui. Seulement, elle ne peut réitérer l'expérience qu'il contrevient à sa volonté. Elle grogne doucement, cherchant à reprendre possession de son membre, ignorant le son de sa voix pour se débattre avant d'enrouler ses propres phalanges sur les siennes pour tenter de restreindre l'étreinte. Les mots finissent par venir à elle, finalement, et elle relève les yeux constellés d'une lueur de défi. Je t'ai supporté avec peine la plupart du temps, si tu veux tout savoir, c'est seulement quand tu cessais de jouer au mauvais garçon que tu étais digne d'intérêt avoue-t-elle, peu encline à s'intéresser de trop près à la nature de ce qui l'a poussé à prendre possession de ses lèvres. Elle peine à faire le deuil, et Andy, elle a peur que tout verbaliser n'ancre le tout dans une réalité qu'elle ne peut contrôler Pourquoi tu m'as laissé faire, Nolan? finit-elle par demander au bout de quelques secondes, cessant momentanément de se débattre, physiquement du moins J'en avais envie à ce moment-là, j'imagine. Elle plie les genoux pour tenter de s'extirper de nouveau, parce que ça la rend folle de devoir remettre le couvert à ces choses auxquelles elle a trop souvent tergiverser ces derniers mois Lâche-moi souffle-t-elle, et il s'exécute enfin. Elle soupire, puis relève doucement le menton pour confronter son regard et pour l'amour de Dieu, n'en parlons plus, c'est peine perdue. Parce qu'elle se tarit de sa hargne alors qu'il se déleste de son masque impassible, Nolan, et qu'elle n'aime pas du tout cela, Andy.

Nolan, il a pris goût à jouer le roi des cons, même si au fond ce n’est pas ce qu’il est réellement. Nolan, il a l’esprit vif et il fait de grandes choses pour ceux qui prennent la peine de voir plus loin que la surface. C’est pour ne plus souffrir qu’il se comporte comme le dernier des imbéciles et ca lui sied plutôt bien. Ca allait, avant qu’elle ne s’approche un peu trop de lui pour foutre en l’air les murs qui commençait à se stabilise en guise de défense. Je t'ai supporté avec peine la plupart du temps, si tu veux tout savoir, c'est seulement quand tu cessais de jouer au mauvais garçon que tu étais digne d'intérêt Il serre un peu les dents. Parce qu’Andy est surement une des seule à avoir pu voir autre chose que ce connard qu’il aime jouer. Les filles, elle se laisse prendre au jeu et ce n’est pas comme s’il ne tenait pas des propos clairs en les abordant. Il n’y a pas que les hommes qui se contentent d’une nuit. Il roule un peu des yeux sans rien ajouter avant d’attraper son poignet entre ses phalanges alors qu’elle semble ressentir l’envie de le frapper  à nouveau. Pourquoi tu m'as laissé faire, Nolan? Cette foutue question, elle se percute dans son esprit sans qu’il ne se décide à lui souffler la réponse. C’est facile pourtant : parce que j’en avais envie. Parce qu’il m’est arrivé un nombre incalculable de fois de prendre une conquête morne pour toi le matin venu alors que j’étais encore saoul et je me surprenais à l’enlacer. Parce que tu me plais. Oh, il y a un tas de réponses qu’il pourrait lui offrir Nolan, mais il ne le fera pas. Parce qu’au fond, il a encore plus peur de s’attacher à elle qu’avant et c’est plus facile quand elle le déteste. J'en avais envie à ce moment-là, j'imagine. Il soupire et fini par lâcher son bras, parce que Nolan, il n’a pas envie de la retenir un peu plus. Il n’a pas non plus envie qu’elle reste la contre son gré, mais au fond de lui, il n’a pas envie de la laisser partir une fois de plus. « C’est ce que ça fait embrasser le roi des cons Anderson.» C’est la seule chose qu’il trouve à souffler en guise de réponse, plein de regret qu’il refoule. Il la respectait, à sa façon, pour n’avoir jamais tenté de la séduire comme le reste des femmes qui gravitait autour de lui. et pour l'amour de Dieu, n'en parlons plus, c'est peine perdue. Ça sera plus saint pour lui de ne pas aborder le sujet, parce que c’est délicat et à force d’usure, il pourrait bien finir par craquer.

La foule continue d’avancer et avec leur pause, il sont en train de perdre la cadence. Nolan, il n’est pas ici pour attendre que la tempête passe et avec elle dans les jambes, il ne peut pas avancer plus rapidement pour se rendre dans un café afin de pirater le système policer de la ville afin de voir ce qu’ils planifient faire pour calmer l’émeute. Il lui fait pourtant confiance à Anderson. Il serre un peu les dents et attrape son bras une fois de plus pour l’entraîner avec lui. « On est ici pour manifester, on va pas rester là à parler. Viens.» Nolan, il ne lui donne pas le choix de la suivre et il empresse rapidement le pas pour filer un peu plus vers le début de la foule. Il finit par entrer dans un café, sort son ordinateur et se connecte rapidement sur internet. « Faut que je fasse un truc.» Elle va lui poser des questions, dans le pire des cas, il va lui répondre et il s’en fou. Nolan, il faut qu’il voie l’itinéraire de la police pour qu’elle ne s’implique pas dans la marche. Il veut savoir les rues qui sont bloquées, parce que cette manifestions, elle n’était pas prévue et qu’elle entorse à pas mal de règlement. « Me regarde pas comme ca. Je télécharge pas du porno.» Il roule des yeux. Nolan, il passait un temps phénoménal sur son ordinateur alors qu’il était à Los Angeles et il a toujours resté vague sur le sujet. Ses doigts s’activent et un écran noir apparaît alors qu’il entre des codes qu’elle ne pourrait pas comprendre même si elle s’y attardait. « Ça sera pas long Anderson et crois-moi, ça sera fort utile. Après faut que je me rende en avant, j’ai un truc à dire à ceux qui dirigent la marche. Et j’te laisse pas filer.» Il se doute qu’elle a envie de partir et le laisser en plan, mais Nolan il s’en fou. Ils ont fait ça un tas de fois pendant les cinq mois, avec les multiples conversations animées. Nolan, il est instruit sur ce qui se passe dans le monde, grâce à ce groupe dans lequel il traîne et il commence à monter en grade depuis un moment. Il est de plus en plus important.

Je tâcherai de ne plus m'y reprendre et de me fier davantage à mon radar à connards à l'avenir trouve-t-elle la force de lui rétorquer, à Nolan, alors qu'il revêt avec majesté la couronne de ce roi des cons qui lui sied si bien. C'est sa faute, à Andy, d'avoir cru qu'il était peut-être un peu plus que ce qu'il y laisse paraître au départ, peut-être a-t-elle même vu en lui quelque chose qui n'a jamais été. Ce ne serait pas la première fois, après tout, ni la dernière qu'elle se fourvoie sur quelqu'un. Il est sans doute bien plus judicieux d'en rester là, et c'est avec plaisir qu'elle accueille son non-verbal réceptif à clore le sujet. Elle tâchera de tuer ce petit ressenti au creux de ses entrailles qu'elle a ressenti ce jour-là, précédemment, au moment même où elle s'est redressée pour presser sa bouche contre celle de Nolan. Ce jour-là, elle a ressenti le besoin irrépressible de savoir  ce qu'elle allait ressentir à son contact, se demandant au passage si c'est ce qu'elles ont toutes ressenties, ces conquêtes d'une nuit. Elle ne l'a pas gratifié de tant de faveurs, les astres ayant pitié de sa pauvre carcasse, n'en demeure-t-elle pas moins trop capable de raviver les souvenirs de ce baiser tortueux échanger de façon impromptue et non-planifiée. Si c'était à refaire, elle s'y refuserait catégoriquement. Après tout Andy, elle se portait largement mieux quand elle n'embarrassait pas son esprit de quelque distraction que ce soit. Elle avait trop à faire, à voir et accomplir pour subir les dictats de ses envies et d'y céder comme une vulgaire catin qui convoite et écarte docilement les jambes. Elle vaut mieux que ça, et puis que cela lui serve de leçon, n'a pas croisé à ce jour son chemin le mec capable de lui offrir ce qu'elle mérite et ce à quoi elle aspire, également. Un brin utopiste certainement, mais vaut mieux cela que d'être constamment blessée par des personnes qui ne méritent pas qu'on pleure pour eux.

Sous le joug d'un tout autre ordre de pensée, se glissant même avec délice dans la peau de la manifestante qu'elle était venue jouer en se délestant de ses obligations politiques pour la journée. Certes, elle se coltine encore et toujours Rothschild qui n'en démord pas, mais s'il est occupé sur autre chose qu'à braquer son regard ébène dans le sien, tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Andy, elle croise ses bras sous sa poitrine alors qu'ils atteignent un point de chute désigné par Nolan. Elle balaye l'endroit de ses pupilles céruléennes, puis daigne se délester d'un peu de tension dans ses épaules, se penchant par-dessus son épaule pour voir ce qu'il traficote. Il a la bonne idée de ne pas tenter de substituer l'écran à sa vue, mais pas celle de se taire. Pour la peine, il se mérite une bourrasque moins violente que celles auxquelles il s'est précédemment exposé Ce serait bien le comble, t'en acte toutes les nuits à ma connaissance ajoute-t-elle, désinvolte, plus intéressée par ce qui déroule sous son regard que par les galipettes de monsieur depuis quand t'a des accès à ces trucs-là. Nolan? finit-elle par demander, faisant fi des ordres de monsieur le commandant. Tu vas t'attirer des ennuis avec ça annonce-t-elle simplement avant de continuer et bon, je sais que t'es casse-pied, alors dépêche qu'on bouge, t'es pas sur un réseau protégé, si? Sans doute, mais n'en reste-t-elle pas moins perplexe. Elle peine à rester en place, soupirant à profusion non sans constater que ça amuse Rothschild. Elle n'est pas un modèle de cette vertu qu'est la patience, Andy, mais alors pas du tout T'es plus rapide au lit que sur un pc, ma parole. Et finalement, il se lève, et elle pique un sprint pour lui ouvrir le chemin. Stan, elle le connait plutôt bien, il a déjà été vu souvent à LA pour ce genre de causes, on le soupçonne même d'être un peu trop radical en côtoyant de près les agitateurs publics. Elle ne lui en tient pas rigueur, Andy, il fait ce qu'il faut. Ils sont pratiquement à mi-chemin qu'elle s'arrête prestement. Une patrouille de police décime la foule, entre eux et les meneurs. Nolan lui rendre dedans et manque la renverser. Andy, elle jure avant de l'attirer à couvert. Trouve une alternative rapidement, je peux pas me permettre de me faire amener en détention, Nolan. Ce n'est pas tellement une demande qu'une supplication déguisée, ça la foutrait dans un embarras terrible pour son stage à l'hôtel de ville...  

Ce n’est pas la première fois qu’il s’adonne à pirater des informations, il sait comment cacher son identité, brouiller les pistes pour ne pas se faire prendre, peu importe si le réseau est protégé ou pas. Ça ne change rien au final. Il sent le regard de la blonde par-dessus son épaule et il baisser un peu l’écran, surtout parce qu’il n’a pas envie que qui que ce soit d’autre puisse voir ce qu’il fait. depuis quand t'a des accès à ces trucs-là. Nolan? Il ne répond pas, parce que ça n’a rien de légal ce qu’il est en train de faire et il préfère se taire sur le sujet.  Tu vas t'attirer des ennuis avec ça Il roule les yeux un peu sur elle. Ça prend pas trois secondes piquer des informations. « Anderson, ferme là un peu t’es dérangeante. Et parle moins fort.» Elle le déconcentre pour un tas de raisons, parce qu’elle agite ses lèvres tentantes, parce qu’elle s’approche de lui alors qu’il tente de se concentrer. et bon, je sais que t'es casse-pied, alors dépêche qu'on bouge, t'es pas sur un réseau protégé, si? Alors qu’elle ne semble pas savoir comment user de patience, il termine rapidement et prend une photo des informations qu’il vouait obtenir. Il ferme tout et enfile son ordinateur dans le fond de son sac. T'es plus rapide au lit que sur un pc, ma parole Il rit. « Ça demande pas le même genre d’effort.»

Il finit par se lever pour se diriger avec Anderson qui semble un peu paniquer et ca l’amuse. Ca l’amuse de voir la blonde dans cet état. Il sait comment faire, sinon ça ferait déjà un moment qu’il serait en train de croupir derrière les barreaux. Andy, elle l’attire un peu sur le côté et il braque son regard dans celui de la jeune femme. Trouve une alternative rapidement, je peux pas me permettre de me faire amener en détention, Nolan. Il sourit et hausse les épaules. « T’emporte pas pour rien Anderson, quoique t’es bien plus belle quand t’es pas en rogne.» C’est du Nolan tout craché ce genre de réplique et ca le fait rire parce qu’elle réagit à chaque fois. Anderson, elle a ce quelque chose d’attirant et pas seulement pour s’envoyer en l’air avec elle une fois. C’est pour ca qu’il ne s’est jamais adonné à plus que quelque remarque grivoise sur son physique pour mettre la blonde en rogne. C’est pour ca qu’il n’a jamais franchis le pas et qu’elle a tout foutu en l’air avec son baiser. Nolan il ne s’y attendait pas. Il ne s’attendait pas à apprécier autant le goût de ses lèvres, pas pour fuir comme un lâche par peur de ne plus pouvoir s’en passer. Anderson, elle n’est pas le genre de fille qu’on jette et c’est pour ca qu’il a préféré ne rien faire. « Ils ne vont pas arrêter chaque personne qui se trouve ici alors arrête de faire ta poule mouillée Anderson.» Provocation de sa part. « Faut que je m’y rendre pour éviter que ça dégénère. Allez princesse. On y va. » Nolan, il attend le bon moment, les policiers se dispersent un peu et il attrape rapidement le bras de la jeune femme pour piquer une course jusqu’en avant. Une fois arrivé, il relâche la jeune femme pour la laisser libre de ses mouvements. Elle a le choix de s’extirper de sa vue pendant qu’il s’adonne à autre chose. Son regard tombe sur Stan et il s’approche de lui et sortir la photo qu’il vient de prendre. Nolan est souvent dans ce genre de cause, assez pour savoir à qui faire confiance et ne pas faire confiance. Il sait que Stan se la ferme sur ce qu’il fait. « Bon. Ca va nous être utile. Ils vont mettre des barrages sur cette rues et aussi là. Alors faudra que tu passes par un autre chemin et je pense qu’ils vont utiliser des gaz lacrymogènes.» Stan lui donne une coup sur l’épaule en guise de remerciement. Ca risque de changer un peu la suite des choses et la manifestation pourra prendre encore plus d’expansion. Un sourire et il passe une main dans ses cheveux pour revenir vers Anderson qui est pas très loin. « L’itinéraire va changer un peu, mais on va pouvoir continuer. Sauf si t’a trop peur pour ta vie.» Nolan, il est clairement en train de la narguer et ca l’amuse fortement de voir l’air contrarié qu’elle affiche.

Elle se fait un plaisir malsain à le déranger pendant qu'il tripatouille des trucs, s'occupant sans daigner la tenir au parfum alors qu'Andy, elle déteste se faire mettre de côté. Après tout, si elle ne s'était pas évertuer à le secouer pour qu'il l'accompagne la première fois, à Los Angeles, il ne se serait jamais découvert une passion pour ce genre de moment grisant où l'on prend des risques qui se veulent calculer. Lorsqu'elle était à la fac, et même encore mineure, elle s'est avérée plus prompte à se faire ramasser par ses parents ulcérés au commissariat pour avoir troublé l'ordre public. Jamais quoi que ce soit qui ne lui vaille d'accusation - Andy, elle était suffisamment intelligente pour ne pas se faire prendre à ce moment précis - mais suffisamment pour que ses parents tentent de lui mettre des bâtons dans les roues. Elle s'était rapidement lassée, Andy, elle peinait à supporter toute forme d'autorité alors qu'elle était également incapable d'aller contre la volonté qui l'agitait. Elle s'était décidée sur un coup de tête, d'ailleurs, à aménager avec Lorelei, devant rapidement prendre plus de chambreurs afin de joindre les deux bouts. C'est le hasard qui a planifié sa rencontre avec Nolan, et elle à qui il doit de chaleureux remerciements de lui avoir ouvert l'esprit - même pour une durée limitée - à des causes plus grandes que sa petite personne. Et alors qu'il ramasse ses affaires prestement, cessant soudain son apparente nonchalance, il s'évertue à commenter ce à quoi elle n'attendait ni ne désirait de répondre. Faut pas te sentir obligé de me donner de détails, Rothschild, vraiment daigne-t-elle rétorquer, considérant en savoir déjà amplement sur le sujet.

Toi tu parais moins con quand tu la fermes réplique-t-elle pour éviter de ressentir quelque malaise que ce soit à la connerie balancée par Nolan. Après tout, il cherche simplement à la faire sortir de ses gonds, comme à son habitude. Ces matins où la nuit avait été courte pour elle - pour de mauvaises raisons - comme pour lui - plutôt satisfait pour sa part - en débarquant la bouche en coeur, mine de rien, constatant sa lividité ou la contraction de sa mâchoire alors qu'elle meurtrit tout ce qui lui passe entre les phalanges. Mais semble-t-il intarissable de l'ouvrir pour dire des trucs insignifiants, multipliant les provocations et réitérant l'envie d'Andy de lui foutre une gifle bien méritée. À croire qu'il n'en a pas suffisamment reçues dans sa vie pour être dompter pour de bon, celui-là. Tu ne te lasses pas du son de ta voix, roi des cons lâche la blonde avant de soupirer et d'obtempérer sans en rajouter une couche, pour sa part. Elle guide un moment avant qu'il ne prenne les devants, s'imposant jusqu'à Stan qui s'avère plutôt chaleureux à son arrivée. Intriguée de cette cordialité loin d'être feinte, considérant qu'ils ont du se revoir à quelques reprises ces derniers mois, Andy reste à l'écart, le visage fermé. Il a foutu quoi, Nolan, ces derniers temps, à part la planter sans lui donner de nouvelles après qu'elle se soit ridiculisée après lui avoir offert un baiser sous le joug de l'impulsion. Elle écoute d'une oreille, surveille les environs de l'autre, avant de lever bien haut le majeur en tirant la langue à Rothschild. Toi tu devrais craindre pour ta vie si tu t'enlises davantage à me chercher. Elle le bouscule volontairement, puis se soustrait à sa présence en se mêlant à la tête du peloton. Elle se laisse enivrée par l'effet d'entraînement, et se soupçonne à oublier la présence, voire l'ombre qui ne quitte pas son sillage. Ça lui fait un bien fou, à Andy, et évite méticuleusement de se retrouver trop prestement à découvert. Être anonyme tout en s'affichant, c'est exactement ce à quoi elle aspire et a justement besoin. Elle se met à sourire, Andy, et se surprend même à en échanger brièvement un avec Nolan. À moins qu'il maculait déjà son visage, à Rothschild, elle en sait rien.

Elle l’amuse Andy, parce qu’elle réagit à la moindre provocation qu’il lui lance et ça a toujours été comme ça. Nolan, il aime bien faire le con, mais au fond, elle sait qu’il peut être autrement. Il aime ça Nolan, qu’elle s’emporte à chaque fois qu’il lui lance une réplique. C’est mal placé, surtout dans la circonstance qu’il connait maintenant le goût de ses lèvres, mais c’est plus fort que lui. Il aime bien voir les réactions qui se posent sur le visage de la blonde à chaque fois qu’il lui balance une réplique. Il la laisse pourtant seule un moment. Un moment où elle a le loisir de s’éclipser si besoin se fait sentir. Elle reste là pourtant. Nolan, il s’attarde à donner quelques informations qui s’avèrent plutôt essentielles pour la suite des choses. C’est sa façon de se rendre utile. Nolan, il n’aime pas crier à haute voix ce qu’il pense, mais quand quelque chose lui tient à cœur, il s’implique à sa façon. Une poignée de main et il se dirige déjà vers elle. Il ne sait même pas pourquoi il a envie qu’elle reste là d’ailleurs, si ce n’est que pour continuer à l’emmerder. Toi tu devrais craindre pour ta vie si tu t'enlises davantage à me chercher. Il lâche un rire et enfonce ses mains dans le fond de ses poches. « C’est que j’aurais presque peur Anderson. Je veux bien voir comment tu vas t’y prendre.» Andy, il aimerait bien la voir en train d’attenter à sa vie. Nolan, il finit par se joindre à elle, manifestant à sa façon, sans crier à tue-tête, mais en faisant acte de présence.

Stan, il lui fait un signe de main. Les voitures de police se font un peu plus présentes alors qu’ils s’approchent du siège social. « J’ai besoin que vous fassiez diversion. Tu peux partir avec une partie de la foule et attirer l’attention pour qu’ils te suivent, le temps que je me rende là-bas et après tu me rejoins avec le reste du groupe.» Il arque un sourcil. Nolan, il commence à prendre goût à cette adrénaline qui le possède. Il n’a pas besoin de répondre parce que Stan sait parfaitement qu’il va s’employer à lui donner un coup de main. Depuis qu’il est arrivé officiellement aux États-Unis, il faut dire qu’il ne reste pas inactif, sans trop afficher ses passions au reste de la famille. Nolan, il se rapproche d’Andy et se penche pour lui parler. « Princesse. Stan il a besoin de nous pour faire diversion. Tu as trop peur de te faire prendre ou tu restes ici?» Une autre provocation et il n’a pas besoin de réponse pour savoir qu’elle va le suivre que pour l’emmerder de lui parler de la sorte. Nolan, il se dirige vers la tête de la foule et après quelques échanges avec Stan, quelques meneurs, il se sépare et file dans une autre rue. Il y a quelques vandales qui les suivent et c’est parfait pour attirer l’attention, voir même un peu trop. Ce qu’ils n’ont pas prévu, c’est qu’il y avait un blocage au coin d’une rue qu’ils viennent d’emprunter. « Super.» Il râle un peu avant de retourner le coin pour regarder les alentours. « Faut trouver un autre chemin où on se fait chopper. Surtout qu’eux, ils semblent pas avoir envie de se calmer.» Il fait un signe de tête à quelques vandales masqués qui s’amuser à briser des vitres. Foutus vandales, ils sont vraiment bon à rien. « Alors princesse, t’as une idée?» C’est pas compliquer, faut trouver un autre chemin, mais Nolan, il a pas la carte des rues imprégnée dans le cerveau. Il sait aussi qu’Andy ne doit pas se faire prendre, lui non plus d’ailleurs parce qu’il ne faut pas qu’il attire trop l’attention. C’est risqué, mais c’est ce que ça donne quand tu t’impliques un peu trop.

Elle ne prend même pas la peine de répondre autrement que par un soupir de lassitude à la connerie de Rothschild. D'ailleurs, on ne l'y reprendra pas de sitôt, lui qui cherche simplement à la faire réagir, elle se privera volontiers de le gratifier d'une telle marque d'intérêt que de lui répondre avec la véhémence qu'elle se connait. Sans un mot, elle se met en marche, non sans dédaigner l'omniprésence de l'ombre de ce dernier dans son sillage. Andy, elle prend un instant pour retrouver son calme et cesser les bourrasques qui font désordre dans ses pensées. Elle se contente de faire ce pourquoi elle est venue, s'évertuant à rassembler les foules et s'imprégnant de l'énergie contagieuse qui se dégageait dans l'air. Ils prennent un moment à se retrouver dans le peloton de tête, et cela demande des efforts significatifs pour s'y maintenir. Les gens semblent avoir retrouver vigueur et vivacité, s'égosillant et scandant les complaintes prévues pour faire le maximum d'effets. Andy, elle sourit en regardant les regards tantôt approbateurs, parfois non, que revêtent les prunelles des commerçants et autres passants dans les rues. Quelques-uns prennent même la peine de serrer des mains et parfois même de rejoindre la foule. L'effet d'entraînement qu'elle ressent au creux de ses tripes, du moins jusqu'à ce qu'elle se fasse extirper de ses rêveries par les propos de Nolan à son intention. Andy, elle fait glisser son regard irisé jusqu'à se retrouver bercer par l'ébène de ses prunelles. Elle eut tôt fait de s'en dégager, refusant de céder au magnétisme du jeune homme dont il sait pourtant si bien jouer.

Peur de quoi? T'es le truc qui fait le plus effrayant ici, Rothschild rétorque-t-elle, dédaignant leur proximité en faisant un pas en biais pour l'amoindrir autant que faire se peut. Elle se retient de commenter le stupide surnom qu'il scande à son endroit, puis cette fâcheuse tendance qui l'incite à se rapprocher plus que nécessaire de son espace vital. Andy, elle le lui cracherait bien en pleine gueule, mais se résigne à simplement user de la répartie sur un ton aussi désinvolte que possible. Ça dure un temps, et elle glorifie ce silence qui la laisse plutôt entendre les bruits environnants, les cris qui s'éloignent d'eux et les sirènes qui attisent finalement son attention. Entre ça et les bruits de verre qui éclate et de tôle que l'on froisse, Andy, elle contracte la mâchoire et ses pupilles rétrécissent de mécontentement. Ce sont des brise-fer, pas des assassins finit-elle par dire avant d'attraper les phalanges de Nolan pour y insérer soigneusement les siennes, trouvant le chemin menant au trottoir en évitant de s'approcher plus que nécessaire des vautours qui balancent objets en tout genre sur la façade d'un commerce d'électronique. L'un d'entre eux détourne le regard de l'objectif pour les dévisager, et Andy resserre doucement l'étreinte de ses doigts sur ceux du jeune homme, se rapprochant également de façon significative. Le vaurien ricane, puis s'en retourne à ses occupations destructrices. Le pas de la blonde se faisant plus rapide, elle parvient à entraîner dans une ruelle qui permettra de rejoindre une artère parallèle à celle utilisée par la majorité des marcheurs. À quel genre de diversion il pensait Stan, au fait? interroge-t-elle finalement son interlocuteur qu'est-ce que tu es à même de prodiguer comme feu de paille?. Et s'il a la bonne idée de vouloir ouvrir la bouche alors qu'apparaisse devant eux deux policiers marchant en direction de la manifestation, répondant sans doute aux plaintes de trouble à l'ordre public. Andy, elle le stoppe dans sa lancée, recule contre le mur où elle se retrouve plaquée entre Nolan et le briquetage. Il a la bonne idée de ne pas souffler mot, mais elle le regrette presque, son regard est plus lourd qu'elle ne peut en supporter.

Nolan, il peut faire quelques coups avec son aisance face à l’informatique et là, c’était dans le but d’attirer l’attention autre part qu’il s’éloigne de la foule avec quelques autres marcheurs à leur suite. Stan, il a besoin d’un peu de temps pour se rendre à destination et Nolan, il pensait s’amuser à trafiquer les caméras pour foutre un peu le bordel. Il n’a pourtant pas le loisir de se poser nulle part puisque des vandales s’amusent à semer la pagaille autour des marcheurs qui se disperse un peu. Stan a demandé du support, mais c’est en train de tourner et il n’a pas envie de se faire prendre pour une connerie, comme Andy. Les phalanges d’Andy entre les siennes à quelques choses d’étrange. Il a pour habitude de la prendre par le bras et non de glisser ses doigts entre les siens. Il serre un peu les dents et décide de calquer ses pas dans ceux de la blonde. Ses yeux arpentent les rues, observant les quelques caméras de rue qui traîne dans le coin et dans son esprit s’élaborent divers scénarios pour attirer l’attention autre part, mais pas su eux. La manifestation prend de l’expansion, ainsi que les renforts policiers qui finiront par s’emporter et user de grands moyens. À quel genre de diversion il pensait Stan, au fait? Qu'est-ce que tu es à même de prodiguer comme feu de paille?. Nolan, il n’a pas le temps de dire quoi que ce soit et surtout pas quand deux policiers font leur apparition pas très loin. Nolan il se laisse entraîner par le courant et son corps se retrouve trop près de celui d’Andy, trop près pour le laisser indifférent. Ils n’ont pas l’air à des manifestants, surtout que Nolan à planter la pancarte d’Andy il y a un moment de ça avant qu’il ne parte en solitaire. Ils sont deux, un peu plus loin de vandale et le reste de la foule. Son regard glisse dans celui d’Andy alors qu’il peut pratiquement sentir le souffle de la jeune femme se mélanger au sien. Ça fait remonter les souvenirs. Un peu trop même. Les deux policiers vont logiquement passer près d’eux et Nolan, il attend le bon moment. Il a besoin d’un alibi, d’une diversion pour ne pas qu’ils pensent qu’ils sont dans cette foule. C’est trop risqué. Pour lui et pour elle. Les pas se font entendre. Il serre un peu les dents et la paume de sa main vient englober le visage de la jeune femme alors qu’il se penche pour l’embrasser. C’est une mauvaise idée, mais il s’en doute. C’est pourtant la seule qui lui vient en tête et c’est peut-être son envie qui se fait sentir. Il a envie de goûter une fois de plus à ses lèvres, se rapprocher d’elle. Il fait une connerie Nolan et il le sait, surtout que Rothschild ne se sent pas prêt à faire entrer qui que ce soit dans sa vie. Le goût de ses lèvres à quelque d’enivrant, plus que celle des autres qui passent dans son lit. Ça le rend fou.

Une main sur son épaule coupe frein à ses élans et avant qu’elle ne le repousse, il sent cette main le faire reculer d’un pas pour se détacher d’Andy. « Je pense que ca serait mieux pour vous deux de faire ça autre part.» Le policier les dévisage un moment avant de reprendre. « C’est pas l’endroit idéal, surtout pas avec les manifestants.» Nolan passe une main dans ses cheveux et lâche un rire. Il sent le regard brûlant d’Andy sur sa peau et sait très bien qu’elle risque de lui sauter au cou quand le policier sera parti. « Ah oui. J’ai pas pensé à ça. C’est juste qu’on vient de se revoir après des mois et…» Il allait continuer sur sa lancée, mais le policier fait un signe de la main. « C’est bon, allez jouer plus loin. Ça serait plus sage.» Ils finissent par continuer leur chemin pour s’approcher des vandales. Heureusement qu’il ne tenait plus la pancarte entre ses phalanges. Il n’a pas le temps de dire quoi que ce soit qu’elle s’approche d’elle pour lui foutre un claque en plein visage. Il grogne et tourne son visage vers elle en attrapant une fois de plus son poignet pour ne pas qu’elle lui en assène une autre. Il sent la tempête, il sent qu’elle va lui crier dessus. « Je savais pas quoi faire Anderson. Au moins on est sauvés.» Elle s’en fou Andy. Elle va le tuer. L’étrangler. Ça vient de foutre le bordel dans ses propres pensées et il crève d’envie de recommencer. Au lieu de ça, il fait un pas en arrière en relâchant sa main.

Il ne répond pas à ses interrogations, la laissant en plan avec son esprit qui déverse son fiel sur le nombre infini de scénarios qui peut se prêter au jeu afin de satisfaire les attentes de Stan. Elle n'a pas pris la peine de s'approcher prestement pour obtenir lesdites informations, croyant à tord que Nolan aurait l'obligeance de les lui transmettre. Mais il se prenait pour qui, celui-là, pour faire de la rétention d'informations, la bouche en coeur? Si elle avait seulement eu le temps de se montrer plus insistante, sans doute Andy aurait-elle obtenu ce qu'elle désirait de lui. Elle y arrivait toujours, de toute façon, de façon intentionnelle ou non, laissant souvent croire à autrui que l'idée lui était propre alors qu'elle soufflait habilement les interventions nécessaires à arriver à ses fins. Ce n'était pas un hasard qu'Andy se retrouve en politique, on lui avait dit qu'elle avait les couilles pour se lancer dans ce domaine qui ne fait pas quartier. Intransigeante et têtue, elle pouvait bosser des heures entières à peaufiner son argumentaire ou encore à trouver le mot juste pour détruire celui de l'opposition. Andy, elle était prestement douée à ce jeu de provocation, usant d'esprit et de finesse à tout coup. Elle voyait un coup d'avance, Andy. La plupart du temps, en tout cas. Sauf à cet instant précis où elle aurait pu parer ce qui allait venir si elle avait porté attention à l'individu plutôt qu'à ce flot de pensées incessant qui lui vrillait le crâne alors qu'elle était pourtant coincée entre la façade d'un immeuble et le corps de Rothschild. Andy, elle s'était probablement réfugiée dans son esprit, faute de retranchements, se retrouvant à la merci de l'idée saugrenue qui parvient aux neurones de Nolan. Cette absurdité qu'il a pourtant l'audace de mettre en scène.

Elle est sans mot, et cela n'augure jamais rien de bon. Elle est source intarissable de réplique et de répartie, Andy, et cet état quasi catatonique n'offre aucune possibilité de fin heureuse. A-t-il seulement conscience de ce qu'il ravive dans ses tripes à elle, ou fait-il comme il y arrive si bien et simplement songer à ses propres intérêts avant toute chose? Elle n'est pas sans savoir que son corps a plutôt interagi avec le concept de se retrouver plaquée contre son corps, ses lèvres recouvrant les siennes. Elle en est d'ailleurs horrifiée. Andy, elle peine à lutter contre la singulière envie de hurler en se détachant dès qu'une tierce entité interrompt l'instant, Dieu soit loué. Elle est stoïque, dévisageant les traits anguleux de Nolan avec un regard tout feu tout flamme que l'on pourrait aisément confondre avec une passion non-consommée. En fait, elle crève d'envie de lui dire et même montrer sa façon de pensée, se retenant avec peine le temps d'embraser ce rôle qu'elle ne souhaite plus jamais endossé de nouveau. Elle peut finalement se lancer quand le policier disparait à l'angle d'une rue, se soustrait à tout contact supplémentaire avec quelque portion de l'épiderme du portoricain que ce soit. Elle s'essuie prestement les lèvres, grimaçant avant d'entrouvrir les lèvres pour déverser son fiel Épargner de façon provisoire seulement, tu m'as surement filé l'herpès déclare-t-elle avec hargne, ignorant les battements de son coeur et implorant les cieux qu'il n'eut pas constaté qu'elle fut plutôt réceptive à ce scénario monté de toute pièce. Puis Andy, elle secoue sa paume endolorie du crissement sonore qui macule encore le visage de Nolan. La blonde sourit, tendant le coup pour s'enorgueillir de son œuvre Avec une balafre sur la joue, te voilà formellement identifié comme un connard de première. Elle s'esquive un peu plus loin, tendant l'oreille pour entendre des miasmes en provenance de la manifestation, mais que des bruissements de tôle froissée. Voilà qui n'augure rien de bon. Cesse de me regarder comme ça, qu'est-ce que tu croyais? Que j'allais te rouler une pelle ensuite et qu'on allait s'envoyer en l'air parce que je serais inexorablement sous ton charme? Désolé de t'apprendre que tu n'es pas irrésistible et elle croise les bras sous sa poitrine, tapotant avec impatience du pied en attendant qu'il se magne je suis définitivement trop bien pour toi, Rothschild. Il se remet finalement en marche, Nolan, et elle peut finalement imprimer un pas, puis tenir une cadence suffisamment rapide pour gagner du terrain y'a pas mal de grabuge dans le coin, je le sens pas trop, et toi? lui lance-t-elle, délaissant l'hostilité pour la cordialité, ignorant superbement le plus récent évènement en lice pour venir bouleverser son coeur visiblement trop sensible.

C’est la première chose qui lui est venue en tête et il se doute que cette idée n’est surement pas la meilleure. C’est surement dû à la promiscuité qu’elle avait instauré entre eux quelques instants plus tôt et le fait qu’il est obsédé par le goût de ses lèvres depuis ce dernier baiser. D’une certaine façon, il crève d’envie que ce contact le laisse indifférent pour qu’il puisse passer à autre chose, mais il en doute. Épargner de façon provisoire seulement, tu m'as surement filé l'herpès Nolan, il se contente de rouler les yeux sans rien ajouter. Elle a une fâcheuse tendance à amplifier. Il entrave la prochaine gifle qu’elle tente de lui asséner et vrille son regard dans le sien. Nolan, il a brisé ses chances en ne donnant aucun signe de vie à la suite de ce premier baiser. C’est surement mieux ainsi. C’est plus simple quand elle le méprise que lorsqu’elle use de tendresse qui le fait trop réagir. Avec une balafre sur la joue, te voilà formellement identifié comme un connard de première. Un sourire en coin passe sur ses lèvres. Nolan, il préfère qu’elle le voit de la sorte, ça rend le reste un peu plus simple. Cette envie de la coince encore contre le mur, de goûter une nouvelle fois à ses lèvres. « C’est ce qui me manquait.» Ses paroles, elle ne l’affecte pas réellement et il se contente de se mettre en route pour sortir de cette ruelle. Cesse de me regarder comme ça, qu'est-ce que tu croyais? Que j'allais te rouler une pelle ensuite et qu'on allait s'envoyer en l'air parce que je serais inexorablement sous ton charme? Désolé de t'apprendre que tu n'es pas irrésistible. Il lâche un rire. Ça l’amuse de voir à quel point elle met de la conviction dans ses propos. « C’est bon Anderson. Je m’attendais à rien, je voulais simplement faire diversion, je pense que c’est toi qui exagères là. Si je veux m’envoyer en l’air, je vais allez voir autre part.» Andy, elle l’attire depuis toujours, mais il fait croire qu’il est bien doué pour faire semblant que ce n’est pas le cas. Pendant les mois qu’ils avaient passés ensemble, Nolan n’avait jamais rien tenté pour attirer la blonde dans ses draps. C’est plutôt parce qu’il respectait ce qu’elle était plutôt qu’elle ne lui plaisait pas. je suis définitivement trop bien pour toi, Rothschild. Il lève les yeux au ciel un moment alors qu’il tourne un coin pour se rendre compte que la manifestation est un peu plus loin. Il n’entend rien qui vaille et vu les policiers qui semblent entourer l’endroit, ils prennent pas mal de risque s’ils décident de s’y rendre à nouveau. « Si ça peut te faire plaisir de penser ça Anderson, ça me va.» Au fond, elle a raison et c’est exactement pour cette raison qu’il n’était pas revenu vers elle à la suite du baiser.

Il faut clore ce foutu sujet, parce qu’il n’aime pas parler du fait qu’il ne puisse avoir Andy. Il le sait déjà largement, pas besoin de lui faire un dessin pour qu’il soit apte à comprendre. Nolan, il refuse de se rapprocher d’elle pour un tas de raisons qu’elle ne connait pas et qu’elle ne saura jamais. Il n’a pas envie qu’elle en sache trop sur lui. y'a pas mal de grabuge dans le coin, je le sens pas trop, et toi? Il laisse son regard se porter un moment sur les alentours avant qu’il ne vienne chercher celui de la blonde un fois de plus. « Je pense que ça va mal finir.» Il arque un sourcil et se met en marche pour s’éloigner un peu dans vandales et du grabuge qui gagne en ampleur. « Tu veux y retourner?» Question légitime. Les risques, ils se font de plus en plus présent parce que Stan se dirigeait vers le siège social et ils risquent gros. Elle pour son image et lui, parce qu’il fait un peu trop de chose qui relève du domaine de l’illégale pour se faire prendre. D’une certaine façon, il sait que s’il quitte la manifestation, elle risque de disparaître par la même occasion et il y a une partie de lui qui n’a pas envie de se heurter à cette réalité. Entre eux, c’est trop complexe et ça ne risque pas de finir calmement autour d’un café. « Parce que si on retombe sur le même policier, je doute qu’il soit aussi clément. Je te laisse choisir princesse.» Nolan, il ne sait plus comment s’y prendre avec elle, parce qu’il sait qu’elle lui en veut pour son comportement. Lui. Il a autant envie de la voir partir que de la garder près de lui. Ce baiser, il n’aurait pas dû lui voler, parce que la saveur de ses lèvres est imprégnée sur les siennes et ça l’enivre un peu trop.

Elle décide de ne pas insister davantage, considérant qu’elle en a bien trop dit déjà. Si elle apprécie la présence d’esprit chez certains, elle aurait intérêt à faire gaffe au contenu de son discours puisque Nolan. Bien qu’il agisse la plupart du temps comme un sombre crétin, il s’avère posséder suffisamment de répartie pour comprendre ce qui se trame dans l’esprit embrumé de la blonde. Andy, elle craint simplement que sa réaction hystérique d’un point de vue purement extérieur – parce que non, c’est vrai, on ne se jette pas sur les lippes d’autrui sans les prévenir. Certes, le contexte où elle s’est adonné à le faire, elle, c’était impulsif et irréfléchi, répondant à un besoin primal de ne serait-ce que de s’y adonner pour savoir ce que cela allait lui faire. Elle n’a d’ailleurs pas aimé ce qu’elle a trouvé au passage, n’y pouvant strictement rien alors qu’elle l’a regardé partir, les phalanges posées sur ses lèvres en meurtrissant l’intérieur de sa joue. Andy s’en rappelle avec l’exactitude de chaque respiration, de chaque infime ressenti qui a parcouru son échine comme un choc électrique. Elle se rappelle la sensation de vide qui a suivi et qui a bien trop longtemps perduré après coup pour le peu accompli. Elle se le rappelle si bien qu’à ce simple souvenir, ses entrailles se compriment et sa cage thoracique semble se compresser sur ses poumons, la rendant presque haletante pendant une minute ou deux. Elle fait des efforts titanesques pour que tout soit normal en apparence alors qu’elle lutte contre la tempête qui s’installe à l’intérieur, chassant au galop l’amertume qui l’assaille volontiers. Elle reprend finalement les rênes, son cœur pulsant de nouveau normalement, et Andy reprend le cours de sa vie.

Je préfère choisir mes combats, et celui-ci n’est décidément pas le mien répond-t-elle, calquant son pas sur celui de Nolan en balayant les environs de son regard céruléen. Non, cela ne lui semblait guère judicieux de se vautrer dans un échauffourée qui risquait de mettre en péril tout ce qu’elle construisait depuis des mois au creux de cette communauté élitiste et sélective que peut être la politique. Elle ne pouvait pas se résoudre à joindre les festivités si cela s’avérait être dans le but de briser le bien public plutôt que d’utiliser les mots comme seul argument de persuasion. Seulement, Andy avait un pressentiment qui lui vrillait le cœur. Bien qu’inquiète, elle se surprend à sourire à la plus récente salve de mots s’échappant des lèvres de Rothschild. Elle détourne son visage pour le regarder avec insistance Est-ce que tu tâtes le pouls pour éviter que ce soit toi qui t’avoue vaincu, Nolan? lui demande-t-elle franchement avant de continuer, haussant les épaules j’ai l’impression qu’on ne va pas échapper à ce qui va arriver. L’instinct, celui qui fout l’adrénaline dans les veines à l’instant venu. Et bien qu’ils s’éloignent d’un premier attroupement de vandales, ils se retrouvent face à de plus véhémentes formes de violence. À droite, ce qui semble être un manifestant hurle en pressant ses paumes sur ses yeux, probablement victime d’avoir été aspergé de poivre de Cayenne. À droite, des éclats de verre volent alors qu’on pénètre par effraction dans un commerce du coin. Et là, droit devant, s’élevant sur une statue comme un alpiniste, Stan motive les troupes à éveiller la conscience du grand public. Andy, elle marmonne des propos inintelligibles en se retrouvant à chercher le regard de Nolan qui s’y plonge volontiers l’instant d’après Fais chier, les gens sont inconscients. Et elle n’a que le temps de rendre la pareille en évitant un objet balancé dans leur direction là, cette fille, elle parvient plus à se relever. Sans doute victime d’un objet non-identifié ou d’une chute du au mouvement de masse, dans tous les cas, Andy s’avance dans ce foutoir sans réfléchir avant d’atteindre la demoiselle, s’agenouillant pour capter son regard et pour constater qu’elle se tient fermement le genou en plus de sang maculant une partie de sa chevelure Ça peut aller? Vous pourriez marcher si je vous aide à vous lever? Faut y aller vite avant qu’ils débarquent l’anti-émeute.

Les bruits se font de plus en plus imposants et lorsqu’il file rapidement à travers les ruelles, ça semble dégénérer vers l’endroit où Stan se tient visiblement au beau milieu de la foule. C’est une mauvaise idée de se rapprocher et ils auraient dû se diriger dans le sens inverse plutôt que de se diriger vers les bruits de plus en plus violents. Des fracas qui se font entendre un peu partout. j’ai l’impression qu’on ne va pas échapper à ce qui va arriver. Elle ne peut pas mieux décrire le fond de ses pensées et il aurait bien envie de foutre le camp, mais tout arrive trop vite pour qu’il puisse ne pas réagir. Le verre qui se casse, Stan qui tente de motiver les troupes et la situation qui dégénère. Il se demande si ça aurait pu avoir des allures plus pacifistes parce qu’il est certain que de cette façon ça risque de mal se terminer. « Je le sens mal princesse et tu as raison.» Il laisse son regard observer les alentours et ils risquent gros en restant dans les parages. Nolan, il allait lui dire que partir était surement la meilleure option mais elle le coupe dans son élan. Fais chier, les gens sont inconscients, là, cette fille, elle parvient plus à se relever. Il tente de lui attraper le bras alors qu’il file à toute vitesse vers la jeune femme étendu sur le sol. Elle risque de ne pas être la seule si la situation continue de dégénérer de la sorte. Il serre un peu les dents et s’aprpoche de quelques pas pour observer Andy. C’est tout à fait elle de jouer la sauveuse. Ça peut aller? Vous pourriez marcher si je vous aide à vous lever? Faut y aller vite avant qu’ils débarquent l’anti-émeute. Nolan, il s’approche d’elle sans penser et fait pression sur son épaule pour qu’elle se dégage. « T’en pose de drôle question, tu vois bien qu’elle est même pas capable de se lever debout. C’est bon mère Theresa dégage.» Nolan, il a toujours une façon désagréable de dire les choses, mais ça lui ressemble. Il s’en fou du regard qu’elle lui jette et il se penche pour attraper la brune qui se tient sur le genou et qui a du mal à parler correctement. C’est bien pour Andy qu’il fait ça parce que c’est pas son genre de se comporter en bon samaritain quand ça risque de le foutre dans la merde. « Je peux pas en porter plus d’une alors il va falloir te contenter de ça. Maintenant, on dégage. Si on veut se rendre à ma voiture et l’apporter à l’hôpital, il faut faire un petit bout de marche et reculer en arrière.» Il lui lance un regard et fait un signe de la tête pour qu’elle le suive.

C’est pas facile de se mouvoir à son aise avec une jeune femme dans les bras, surtout que son foutu genou arrête pas de gicler et que ca lui coule sur les bras. C’est franchement pas une sensation des plus agréables, mais il s’en contente. C’est pas facile de se faire un chemin sans tomber sur un coin peu recommandé ou une patrouille de police qui s’approche. Ils doivent faire quelques détours avant de trouver un endroit un peu plus tranquille pour se poser. Ils sont encore trop près de la manifestation qui ne cesse de dégénérer, mais il doit s’occupe de ce genou avant que ca ne tourne mal. Nolan, il pose la jeune femme contre le sol et arrache un bout de sa veste pour tenter de faire quelque chose de potable afin d’éviter que le sang continue de couler à flots. « Bordel. Elle a quoi au genou.» La jeune femme en question est un peu dans les vapes alors il serait insensé de la laisser traîner dans un coin de rue. Il finit son pansement improvisé et reprend la brune dans ses bras. « Ok. On se dirige vers ma voiture au plus vite pour pouvoir foutre le camp et la laisser en sécurité pour qu’ils s’occupent d’elle. Je peux pas faire plus.» Il se remet en route. Plus ils foutent le camp rapidement et plus ils se débarrassent de la jeune femme qui se fait de plus en plus lourde dans le creux de ses bras. C’est peut-être parce qu’elle se sent un peu faible à cause du choc et du sang qu’elle perd. Il n’en a pas la moindre idée, il est loin d’être médecin Nolan.

Elle était certes intuitive Andy, mais d’autant plus impulsive qu’irréfléchie. Si elle n’avait pu que songer à elle à cet instant, elle se serait volatilisée loin de ces lieux qui ne tarderont pas à s’embraser avec la volonté claire des manifestants de tout mettre à sac, ne se souciant ni d’une jeune femme amochée comme boulet et évitant soigneusement de se coltiner Nolan plus longtemps que nécessaire dans l’optique de préserver son esprit autant que faire se peut. Mais Andy, elle ne réfléchit que lorsque ça l’arrange et qu’aucun fait extérieur n’est à même de la faire dérailler de ce tracé de chemin clair et simple qu’elle pourrait emprunter si elle s’en contentait. Et là maintenant, elle ne peut que se transposer dans la situation inverse où elle serait cette brune laissée pour compte, et elle fonce sans réfléchir, refusant prestement la prise que Rothschild tente de prendre sur elle et s’en dégageant sans délicatesse. Elle sera prochainement bordée d’hématomes et rougeurs tout partout, à ce rythme, mais elle n’a pas le temps de s’en soucier davantage. À proximité de la jeune femme, le bruit s’avère plus tonitruant que jamais et elle grimace, Andy, tentant de se faire comprendre avec peine. C’est finalement Nolan qui se substitue à elle, ne la ménageant pas, mais soulevant de terre la jeune femme plus ou moins consciente en prenant les rênes du déroulement du moment présent. Si elle a envie de protester, Andy s’en garde bien, se contentant de hocher la tête et de s’élancer à sa suite, sachant en avoir suffisamment fait pour l’harasser vu son ton n’admettant aucune réplique.

Je crois que y’a un morceau de verre profondément enfoncé dans la chair qu’elle parvient à articuler, penchée sur cette plaie plutôt moche qui semble suffisamment profonde pour que s’en déverse une quantité plutôt impressionnante d’hémoglobine, resserrant le garrot installé par Nolan pour en rompre autant que possible la circulation sanguine. Andy, elle se retrouve avec de l’écarlate plein les mains, et elle grimace prestement. Elle a l’âme charitable certes, mais n’est tout de même pas particulièrement friand des épanchements de fluide corporel. Elle ouvre la marche qui se veut rapidement, mais avec le fardeau qui incombe à Nolan, ils n’avancent pas aussi vite qu’elle le voudrait. Il la dirige d’une voix autoritaire et elle se contente de l’écouter sans cogiter chacun des mots qui franchissent les lèvres du portoricain. Ils arrivent à destination tout juste au moment où les sirènes se font entendre derrière eux et que le sol gronde sous l’apparition d’escouade anti-émeute. Elle reste stoïque le temps qu’il la secoue pour qu’elle ouvre la porte, et elle s’exécute, retirant successivement sa veste et son haut, histoire d’éviter qu’elle ne se vide complètement sur la banquette arrière. Elle fait abstraction du regard de Nolan sur l’épiderme découverte et le fait qu’elle se retrouve en soutif en bordure d’une émeute. Il n’a que le temps de se délester du poids de la jeune femme inconsciente et fermer la portière que les phalanges d’Andy se referment sur l’ourlet de son t-shirt pour le lui retirer ne joue pas le prude, je sais très bien que t’aime te balader sans rien de toute façon. Elle soupire en faisant face à son visage alors qu’il coopère sans trop réagir j’ai fais ça pour pas foutre en l’air le cuir de ta bagnole, c’est la moindre des choses. Andy, elle le pousse vers la portière côté conducteur avant de piquer un sprint de l’autre côté, heureuse de pouvoir se séparer de cette promiscuité plutôt gênante, si ce n’est que l’on évite de mentionner ce bref moment impudique je gèle, allez démarre, on va peiner à retourner à Memphis avant la tombée de la nuit à ce rythme-là. Et elle regarde derrière, s’étirant pour tâter le pouls de la jeune femme faut l’amener aux urgences, et vite.

Je crois que y’a un morceau de verre profondément enfoncé dans la chair Il déteste ça, jouer le héros. Ca ne lui sied pas au teint. S’il le fait, c’est sans s’impliquer physiquement. C’est peut-être parce qu’il n’aime pas montrer qu’Il possède un bon fond, qu’il s’implique plus qu’il ne le voudrait et il n’aime pas qu’elle puisse le voir de cette façon, même si Andy est surement celle qui le connait sous toutes ses facettes. Le temps lui semble bien long avant qu’il n’arrive à sa voiture et qu’elle finisse par se dévêtir sous ses yeux pour ne pas souiller le cuir de sa banquette arrière. Nolan, il a du mal à ne pas laisser ses yeux filer le long de son échine et il reste un peu pantois quand elle s’approche pour lui subtiliser son chandail. ne joue pas le prude, je sais très bien que t’aime te balader sans rien de toute façon. Il roule les yeux sans réellement ajouter quoi que ce soit. j’ai fais ça pour pas foutre en l’air le cuir de ta bagnole, c’est la moindre des choses. Il fait froid dehors, un peu trop pour se balader sans chandail. C’est le mois de janvier et il commence à faire vachement froid. Il soupire sans rien ajouter, parce que son esprit a du mal à ne pas penser à l’excès d’épiderme qu’il a pu observer. « C’est bon j’ai rien dit, c’est pas comme si j’avais le choix.» Il finit par se poser du côté passager et démarrer la voiture. Si elle gèle, il ne se sent pas plus au chaud. je gèle, allez démarre, on va peiner à retourner à Memphis avant la tombée de la nuit à ce rythme-là. Il tourne son regard sur elle. Ca a quelque chose de vachement troublant de voir Andy porter son chandail. « Princesse, soit patiente. Ca réchauffera pas en quelques secondes.» Il met le chauffage au bout et se met en route. faut l’amener aux urgences, et vite.

Nolan, il tourne les coins ronds, il va trop vite pour la limite permise, mais les autorités ont clairement autre chose à faire que de s’occuper de lui qui roule un peu trop vite dans les rues de la ville. Nolan, il sait vaguement ou se rendre, mais fini par repérer quelques affiches qui montre vaguement la route à suivre. Il a clairement envie de prendre une douche, parce que son avant-bras qui se trouvait sous les jambes de la brune est teinté de rouge. Nolan, il se fait clairement silencieux parce que la situation est aussi stressante qu’étrange. Il finit par trouver l’hôpital et s’y stationne rapidement pour se lever et se heurter une fois de plus au froid du mois de janvier. Il n’arrive pas à retenir un grognement et il ouvre la portière arrière pour prendre la jeune femme une nouvelle fois dans ses bras, elle n’est plus consciente. « Super.» Nolan, il va le plus rapidement que possible vers les urgences. Parce qu’il crève de froid et qu’il n’a pas envie qu’elle lui claque entre les doigts pour une connerie. Andy, il laisse ses pensées d’elle en plan et entre dans les salles de l’urgence. Nolan, il se dirige vers le premier médecin venu qui traîne dans le coin et il lui fou la jeune femme dans les bras. « Elle a un morceau de vitre dans le genou et a perdu du sang. Elle vient de tomber inconsciente ça fait quelques minutes.» Nolan, il se sent délesté d’un poids quand la jeune femme n’est pas dans ses bras et il lance : « Si vous avez une couverture, ça serait sympa.» Il tourne le regard quand Andy fait apparition près de lui et il passe ses phalanges dans ses cheveux. « Tu veux que je te ramène chez toi?» Il n’a pas l’intention de la laisser se débrouiller seule et il n’a pas envie qu’elle parte tout de suite. Il a l’impression que s’ils se séparent, ça sera pour de bon et une partie de lui n’en a clairement pas envie. « Je vais pas te laisser rentrer en autobus ou seule de toute façon. C’est pas une option.» Nolan vient chercher le regard de la jeune femme. L’adrénaline baisse d’un cran et elle semble un peu dans les vapes. « Ça va Anderson?» Ses phalanges se pressent sur la joue de la jeune femme pour qu’elle finisse par le regarder. Il faut dire que ca été mouvementé et particulièrement épuisant. Quand l’adrénaline baisse, le reste tombe rapidement.

Trop occupée à se frictionner les bras pour tenter de se maintenir à flot et à regarder à chaque occasion qui se présente pour s’assurer que la passagère arrière respire toujours, elle ne peut pas s’offrir le loisir de rétorquer de nouveau à Nolan, encore moins de justifier son comportement. Andy, elle est comme ça, impulsive et irréfléchie, songeant d’emblée à sauver le monde avant de se soucier de ses fesses. Si c’était le cas, elle n’aurait sans doute pas été soucieuse de bousiller avec l’hémoglobine la banquette de la caisse de Nolan qu’elle a un peu amené à la suivre dans son plan foireux. Oh, il a un talent inné lui-même pour s’y retrouver empêtré tout seul en temps normal, mais elle a au moins la présence d’esprit d’admettre sa responsabilité dans celui en cours. La route lui parait interminable, et elle est incapable de demeurer parfaitement immobile, s’évertuant à prendre le pouls de l’inconnu de temps à autres et de passer sa paume devant sa bouche pour s’assurer qu’elle respire toujours, offrant une vue imprenable sur son derrière. À croire qu’elle le fait exprès, et sans doute si elle était ce genre de pétasse que Nolan se coltine habituellement, ce serait effectivement le cas. Mais non, hormis un baiser arraché dans la folie du moment, elle n’a rien à se rapprocher par-rapport à quelque contact physique que ce soit avec le portoricain. Enfin, elle n’avait rien, jusqu’à ce qu’il la prenne de court en lui rendant la pareille pour leur éviter des emmerdes. Ouais, il a pas pensé au désordre qu’il allait foutre dans son esprit à elle en choisissant cette optique plutôt qu’une autre…

Elle n’a heureusement pas le loisir de s’éterniser et elle lui en est reconnaissante, à cette illustre inconnue, d’en être la cause. C’est un regard suintant de sollicitude pour son sort qu’elle se met à la suite des pas imprimés par Nolan, pénétrant les urgences avec le poids d’une silhouette inconsciente dans les bras. Andy, elle réprime un sourire complice à l’attitude du jeune homme, répétant ses propos et se délestant prestement de son fardeau. Il a même la présence d’esprit de commander de quoi se réchauffer, et la blonde s’entend demander deux cafés au passage. Qui ne demande rien n’a rien, songe-t-elle à ce moment précis. Inconsciemment, elle s’était rapprochée de Rothschild et relève le menton lorsqu’il s’adresse à elle. Andy, elle fait rouler les yeux dans ses orbites à son intonation paternaliste et autoritaire, incapable de s’en empêcher. De toute façon, elle en a suffisamment en tête pour avoir de quoi cogiter pendant des heures, seulement il semble déterminer à ne pas la laisser faire. C’est pas comme ça que j’avais imaginé ma journée rétorque-t-elle avant d’émettre un petit rire, frictionnant de nouveau ses bras puis j’y serais pas arrivée si t’avais pas été là, alors merci. Tout ça les yeux clos, enfermant finalement la paume de Rothschild dans la sienne, la faisant glisser hors de portée de son visage sans nécessairement la délaisser Si tu mentionnes que je t’ai remercié un jour, je nie en bloc. Puis alors qu’un aide de service file les requêtes précédentes, pourvoyant Nolan de la couverture et d’un café, il ne retire pas sa main du contact de la sienne. Andy, elle fronce le sourcil Faut vraiment qu’on s’habille. Jusqu’à ce que ses pommettes rosissent en réaction à ses propos. Elle l’a maintes fois gratifié de l’ordre de se vêtir avant d’apparaître à sa vue, mais d’être la responsable de ce désordre lui semblait trop intime. Elle secoue la tête, puis fait volte-face pour rejoindre la voiture délaissée dans l’entrée des ER. Tu penses pouvoir conduire qu’elle demande, le sentant arriver derrière. Pour toute réponse, il prend place dans le véhicule, tapotant le siège passager.

Pitié, dis-moi que c’est une blague et rien qu’à la vue de la fumée qui s’échappe du capot, elle échappe un cri de frustration c’est pas une blague, bordel de merde. Elle est enfermée dans son t-shirt à lui, et il n’en mène pas large dans la couverture offerte par l’hôpital. S’avançant vers lui, elle le pousse vers l’habitacle tu peux rien faire pour l’instant, faut rentrer s’abriter, tu vas choper la mort espèce de.. de… putain, j’ai pas de mot. Entre, tout de suite.

C’est pas comme ça que j’avais imaginé ma journée puis j’y serais pas arrivée si t’avais pas été là, alors merci. Nolan, il serait presque incapable de lancer un mot tellement il ne sait pas comment se sentir. Elle attrape sa main et il serre un peu les dents. Bordel, si elle cessait de lui faire cette effet, de se glisser dans son esprit pour le rendre un peu plus fou. Il déteste ça Nolan, l’emprise qu’elle a sur lui. Il laisse son regard sombre se poser sur la main de la jeune femme sans être apte à retirer la sienne d’entre ses doigts fins. Si tu mentionnes que je t’ai remercié un jour, je nie en bloc. Il roule les yeux et pose son regard sur elle. « C’est bon, pour une fois que tu me fais presque un compliment. T’es pas obligé de la gâcher Anderson.» Il lâche un rire et lorsqu’ils viennent lui porter la couverture et le café, il n’arrive pas à détacher sa main. Il attrape la couverture de sa main libre alors qu’elle hérite d’un café. Faut vraiment qu’on s’habille. C’est particulièrement étrange comme situation et il s’abstient d’un commentaire désagréable quand il voit le rose lui monter aux joues. Cette fois, Nolan il s’abstient de parler. Nolan fini par sortir dehors à sa suite et passer la couverture sur ses épaules. Tu penses pouvoir conduire Il ouvre la porte et lorsqu’elle prend place, il pose son regard sur elle. « C’est bon, je crève de froid, je suis pas sous le choc.» Nolan, il se met en route. Il a envie de rentrer pour retrouver le confort de son appartement.

Ils sont surement à la moitié du chemin quand sa voiture fait des siennes. C’est le seul luxe qu’il se paie et elle est en train de lui flancher entre les mains. Il ne comprend pas et se demande si c’est pas une connerie qui a pu se produire lors de la manifestation, les foutus vandales aiment bien foutre le bordel sur tout ce qui traîne. Il sort dehors pour jeter un œil à la voiture, manquant de s’étouffer avec la fumée qui s’extirpe du moteur. Pitié, dis-moi que c’est une blague. Elle s’approche et Nolan, il n’ajoute rien. c’est pas une blague, bordel de merde. Il serre un peu les dents lorsqu’elle le pousse et se penche un peu pour jeter un œil. Il aimerait bien trouver le problème, mais il est bon en informatique pas en mécanique. tu peux rien faire pour l’instant, faut rentrer s’abriter, tu vas choper la mort espèce de.. de… putain, j’ai pas de mot. Entre, tout de suite. Il fait froid, le temps n’est pas clément et il ne porte rien. C’est vraiment parfait comme situation. Il lâche un juron alors qu’il entre à sa suite dans la voiture. « C’est bon, elle allait très bien jusqu’à maintenant. Il a dû se passer un truc là-bas. J’y peux rien Anderson, c’pas comme si ça me faisait plaisir. Sérieux. Ma regarde pas comme ça.» Il enfonce ses clefs dans le contact et tente de l’allumer pour au moins mettre du chauffage, mais il se passe rien. Il soupir et pose sa tête sur l’appuis –tête et ferme le tout, c’est pas une bonne idée d’user la batterie de toute façon. « Faut appeler la remorqueuse.» Nolan, il fouille dans les poches de son jeans pour jeter un coup d’œil à son portable. « Super. Il est mort. J’espère que le tien fonctionne, sinon on est vraiment dans la merde.» Il pose son regard sur elle. Andy, elle est furieuse, mais c’pas sa putain de faute. Il a pas non plus envie d’être coincé dans le milieu de nulle part. « Bordel. En plus on va crever de froid en dedans aussi si on ne trouve pas une solution rapidement.» C’est idéal comme situation. Il ouvre la boîte à gant pour voir s’il n’y a pas quelque chose qui traîne, n’importe quoi qui puisse dégager un peu de chaleur. Il jette un regard en arrière, autre que les vêtements souillés de sang d’Andy, il ne trouve pas grand-chose.

Elle peine à croire qu’ils sont parvenus à établir une entente suffisamment cordiale pour se maintenir à flot jusqu’à maintenant, et ce, malgré les humeurs changeantes qui l’affligent volontiers en présence de Rothschild. D’ailleurs, il devrait s’avérer plutôt reconnaissant qu’elle fasse fi de ses habitudes et qu’elle retienne ces remerciements d’usage dont elle aurait très bien pu se garder de prononcer. Seulement, elle sait que sans lui aujourd’hui, elle ne serait pas allée bien loin, Andy. Peut-être même passerait-elle la nuit au poste, coincée bien malgré elle dans les emmerdes provoquées par un meneur trop gourmand, qui peut vraiment savoir. C’est donc en levant les yeux au ciel avant de lui rétorquer, non sans brièvement lui tirer la langue je préfère prévenir avant que tu prennes la grosse tête. Puis elle n’a plus cure de rien que de porter le breuvage chaud et amer à ses lippes, le tendant de façon ponctuelle à Nolan à moitié de bon cœur – elle porte bien son t-shirt et lui, rien du tout pour couvrir son torse hormis la couverture qui sent la stérilisation – et de mauvais bon cœur, plutôt avare de la sensation brûlante dans son œsophage chaque fois qu’elle se permet une gorgée significative. Trop tôt, elle le sait, il s’en sera allée et elle devra trouver un autre moyen tout aussi efficace de se tenir les paumes au chaud lorsqu’elle brave de nouveau le froid pour joindre la caisse du portoricain.

Elle ne peut pas imaginer que ça lui arrive vraiment, ça, maintenant, tout de suite. Putain, elle avait du sacrifier des heures de karma à se montrer courtoise avec des inconnus, de faire preuve de sollicitude alors qu’elle en avait pas grand-chose à foutre et pourtant ça lui éclate de cette façon en pleine tronche, en compagnie de Nolan, au beau milieu de nulle part. Pour un peu, Andy, elle en verserait des larmes ou elle éclaterait de rire, ne sachant trop d’emblée vers quoi elle pencherait, finalement. Le silence s’installe pendant un temps, avant que son interlocuteur ne le rompe de façon brusque en se justifiant de ce fâcheux coup du sort. Andy, elle observe impuissante la scène qui est hautement risible de l’extérieur, et de l’extérieur seulement. Elle attend, ne sachant que dire ni que faire, persuadée que si elle entrouvre la bouche, elle va hurler. Elle peinait à simplement accepter sa présence, et voilà que maintenant ça. C’est la main tremblante qu’elle parvient à atteindre son propre appareil portable, constatant que si elle possède quelque ration de batterie que ce soit, le réseau lui, est complètement à plat. Le juron s’échappe trop vite pour qu’elle le retienne, et elle balance à l’arrière du véhicule son téléphone inutilisable pour le moment. Nolan s’éparpille, semblant encore plus à la ramasse qu’elle ne peut l’être elle-même. Ça la rassure un peu, quelque part, du moins jusqu’à ce que la seule idée qui lui semble pertinente soit définitivement déplacée. Alors qu’il farfouille en marmonnant, Andy tend ses phalanges et immobilise son poignet pour l’obliger à s’immobiliser. Y’a bien une chose, mais je suis pas certaine que ça puisse te plaire plus à toi qu’à moi. Ou peut-être est-ce l’inverse, Andy, elle préfère pas pousser sa pensée plus loin. Il affiche une mine incrédule, et alors qu’elle ramène ses jambes vers sa poitrine, elle parvient à atteindre du bout de sa main libre les lumières extérieures qui fonctionnent par miracle pour épargner le peu d’énergie qu’il lui reste en stock. S’il eut l’intention de s’informer de la manœuvre ou de s’en garder, Andy se retrouve lovée contre lui bien avant qu’il eut le temps de réagir. Elle s’étire, se tortille un temps, le temps de trouver une position à peu près confortable en manipulant le bras de Nolan pour le refermer sur elle tu as besoin que je te fasse un dessin ou tu comprends le principe lance-t-elle sur le ton de la plaisanterie, histoire d’amenuiser la tension palpable dans l’atmosphère. Trop rapidement, le visage d’Andy trouve refuge au creux du cou du jeune homme, fermant les yeux. T’a qu’à jouer la comédie en faisant celui qui apprécie que je me trouve là. Entrouvrant une prunelle, elle étire les doigts pour ajuster la couverture qui le recouvre au niveau des épaules et respirant son souffle chaud contre la chair de son pourvoyeur de chaleur et réciproquement. Avec un peu de chance, on réfléchira mieux à tête reposée, ou qu’importe ce qui en sera des suites de quelques bribes de sommeil en tout cas.

C’était un mauvais coup du hasard. Une foutue connerie. C’est la première fois que sa voiture déconnait et ça le faisait royalement chier. Il tente de trouver quelque chose pour les réchauffer, pour les empêcher de crever de froid, mais rien. Y’a bien une chose, mais je suis pas certaine que ça puisse te plaire plus à toi qu’à moi. Nolan, il tourne le regard pour laisser ses iris sombres se poser sur la jeune femme. Il ne comprend pas réellement où elle veut en venir et il l’incite à parler d’un coup de tête. Il ne sait pas comment réagir quand elle tente de se frayer un chemin pour atterrir contre lui. Son corps se contracte et lorsqu’elle manipule ses bras pour les passer autour d’elle, il serre un peu les dents en détournant le regard. C’est un mauvais plan ou bon, il n’en sait rien. Il sait juste que ça lui fait particulièrement étrange de la sentir contre lui. tu as besoin que je te fasse un dessin ou tu comprends le principe. Il lâche un rire, parce que c’est seulement ça qu’il sait faire à ce foutu moment. Ca et reculer un peu son siège pour qu’elle ne sente pas le volant de la voiture dans son dos. Une fois cela fait, il repasse ses mains contre elle. T’a qu’à jouer la comédie en faisant celui qui apprécie que je me trouve là. Le problème, c’est qu’il apprécie réellement le contact d’Andy et que c’est par respect qu’il n’a rien tenté. Son souffle dans son cou, il tente de tout faire pour que ça ne lui arrache pas un frisson. Il ne fait pas encore assez froid pour qu’il puisse mettre cela sur le dos de la température. « Arrête de dire des conneries Anderson. J’ai jamais laissé entendre que ton contact ne me plaisait pas. J’ai jamais eu le loisir de le tester réellement. » Vrai. Il soupire un peu et laisse sa tête tomber contre l’appuie-tête, il ferme les yeux, mais il a un peu de mal à se concentrer. Elle est collée à lui, il sent son souffle chaud dans son cou et lui, il ne porte pas de chandail. Il peut la respirer à pleins poumons Nolan et ça ne le laisse pas du tout indifférent. Avec un peu de chance, on réfléchira mieux à tête reposée, ou qu’importe ce qui en sera des suites de quelques bribes de sommeil en tout cas. Nolan, il tente de ne pas trop penser à son corps contre le sien, ni à ce souffle qu’il sent au creux de son cou. Il n’a pas sommeil, il est en train de se faire des scénarios et surtout tenter de ne pas dépasser les limites. Une de ses mains glisse un peu dans son dos, de haut en bas, dans une caresse subtile, mais perceptible pour la jeune femme. « Si on arrive à dormir comme ça.» C’est pas comme si être assis sur un banc était particulièrement confortable. Il use encore de sa main pour faire descendre le dossier de son banc pour se retrouver en position semi-verticale.

Nolan, il finit par s’endormir et il ne sait comment. Ses bras restent autour d’elle, protecteur et possessif. Aucune idée du nombre de temps qu’il passe dans les bras de Morphée, mais lorsqu’il ouvre les yeux il fait encore nuit. Le corps d’Andy tremble doucement de froid et il laisse son regard glisser lentement le long de son visage. Elle dort encore. Bordel. C’est vraiment une mauvaise idée de se réchauffer de la sorte. Pourtant, il fait terriblement froid. Nolan, il vient doucement passer une main dans les cheveux de la jeune femme et il repose sa tête contre le dossier. Elle est froide. Il soupire un peu, il n’a pas envie de la réveiller, mais elle tremble parce que son corps tente de regagner un peu de chaleur. Ses mains s’attardent un peu à réchauffer son dos, le frictionnant lentement de ses paumes. Nolan, il n’a pas envie qu’elle se réveille alors il s’y met doucement, question de faire monter un peu la température de son corps. Y’a rien à dire, c’est vraiment une drôle de situation. Andy, elle bouge un peu. Il faut avouer que Nolan n’est surement pas aussi confortable qu’un lit, mais il tente de faire ce qu’il peut pour qu’elle ne crève pas de froid. Il n’en mène pas large lui non plus.