Je grogne en entendant mon réveil. Une sonnerie, une deuxième, une troisième avant que je me daigne à me redresser, laissant ma main s'abattre sur celui-ci. Pourquoi dois-je me réveiller aussitôt déjà ? Je soupire, m'enfonçant d'avantage sous ma couette. Quelques minutes n'allaient faire de mal à personne. Je ferme les yeux et tout de suite après, une autre sonnerie se fait entendre dans tout mon appartement. Je grimace, cette fois, je ne peux y échapper. C'est mon deuxième réveil, mon téléphone qui se mit à chantonner au plus fort volume. Me connaissant et connaissant mon amour pour le sommeil, je suis donc assez prévoyant et pour chaque matin, je programme deux réveils, voir même trois parfois. Mais malgré ça, j'ai toujours autant de mal à me lever. Je finis tout de même par donner un violent coup à ma couette qui se retrouve sur le sol et me lève, me dirigeant directement vers la douche. Ce matin, je ne ferais pas de footing, j'en ai déjà fait un hier soir et il semblerait que j'ai un peu trop forcé puisque mon genou se remet à me faire mal. Je file sous la douche et après m'être douché, habillé et coiffé, je jette un coup d'oeil à ma montre pour finalement me rendre compte que j'étais un peu trop juste pour prendre mon petit déjeuner. Bon d'accord, la vérité, c'est que j'avais tout simplement la flemme de préparer quoi que ce soit. Je n'avais même pas le courage de bouger le petit doigt. Quant au temps, je n'étais pas en retard, j'étais même trèèèèès en avance puisqu'aujourd'hui, comme cela m'arrive assez souvent ces temps-ci, je débarque un peu plus tôt à l'avance pour préparer les dossiers, relire mes notes et tout le reste. Oui, contrairement à ce que la plupart pensent ou croient, je m'implique réellement dans mon travail, c'est quelque chose que j'aime, que je fais de bon cœur. Je me pointe donc au café du coin, prends quelques croissants et un bon chocolat chaud que je vais avoir la chance de déguster au bureau. C'est donc les bras bien remplis que je débarque, ayant même du mal à ouvrir la porte. Je passe devant un miroir et bon sang, ce que je suis beau goss avec cette chemise et cette cravate assortie. Je prends l'ascenseur jusqu'à l'étage où se trouve mon bureau, j'en sors et je tombe sur... Callie ? « Bonjour. Qu'est-ce que vous faîtes là aussi tôt ? » J'affiche alors mon plus beau sourire en me dirigeant vers elle, elle ne peut pas résister à ça.  « Un croissant ? » Trop de générosité en moi aujourd'hui, elle a intérêt à accepter d'ailleurs parce que pour que je veuille bien partager ma bouffe il faut vraiment que... voilà quoi. « Et bonne année ! » Oui, parce qu'on ne s'est pas croisé depuis le Nouvel An, j'ai prit trois jours de congé, puis c'était elle et bref, voilà.

La nuit avait été trop courte à mon goût, et pourtant quand le réveil retentit je ne mis que peu de temps à me lever. J'avais cette envie bizarre d'arriver tôt au travail. Pendant les vacances j'avais perdu trop de temps dans mes dossiers, alors depuis mon retour je me réservais du temps avant que les collègues arrivent pour m'avancer  sur certains dossiers. Une fois levée je pars me doucher, mets presque une demie heure à trouver comment j'allais m'habiller et je finis par me maquiller. Je prends rapidement un café, et passe une dizaine de minutes devant mes chaussures en parlant dans le vide. Même si je suis saine d'esprit, je n'arrive pas à me contrôler quand je suis devant mes chaussures. Une fois prête, je sors de l'appartement, prends ma voiture et roule jusqu'au travail. Je me gare rapidement dans le parking souterrain. Je sais qu'il faut que j'aille sur le terrain aujourd'hui, et du coup il faut que je prépare tout ce dont j'ai besoin. Je suis bien contente d'être arrivée à l'avance. Je m'installe à mon bureau, allume mon ordinateur et essaye de trier la pile de dossiers qui commence à être un peu haute. Au bout de dix minutes, mon ventre gargouille. J'aurais du penser à manger quelque chose avant de partir au travail ! Je sors donc du bureau et me dirige vers la salle de repos. J'espère qu'il reste encore des donut's ou même des gâteaux de la veille. Une fois dans la salle je me prépare du café et regarde dans tout les placards. Impossible de trouver quelque chose à manger.. Je désespère et j'attends qu'une ou qu'un collègue arrive avec quelque chose pour déjeuner. Mon café prêt, je retourne vers mon bureau, mais avant d'y accéder j'entends du bruit dans le couloir. Sûrement une femme qui fait le ménage, personne n'arrive à cette heure là en général. Puis la porte s'ouvre et j’aperçois Josh... Il fallait qu'il arrive maintenant lui. Il m'affiche son plus beau sourire et automatiquement ça m'énerve.. "Bonjour, et bien je travaille. Et vous ? C'est rare de vous voir ici aussi tôt.." dis-je avec beaucoup d'ironie dans la voix. Ça ne m’intéresse pas pourquoi il est là, mais je suis tout de même polie ! Il me propose un croissant, et avec la faim que j'ai en ce moment je n'ai pas la force de refuser. Je souris timidement, je ne veux pas qu'il crois que ça m'enchante d'accepter quelque chose qu'il vient de lui. "Oui je veux bien, merci beaucoup." dis-je aussi sincèrement que je le peux. "Bonne année également. Peut être que celle ci sera meilleure pour les relations avec certains collègues.." dis-je encore avec beaucoup d'ironie. Je le regarde avec beaucoup d'attention. Ce mec c'est vraiment le genre que je ne supporte pas. Il croit que tout lui est dû, et surtout il se prends pour le centre du monde.. Ce qui m'insupporte le plus c'est qu'il s'impose au travail alors qu'il n'a pas forcément les qualités requises. M'enfin nous verrons bien ce qu'il a dans le ventre

Je suis réellement ravi d'arriver un peu plus tôt au boulot, ça va me permettre de me remettre dans le bain sans que personne vienne me déranger. Oui, parce qu'il faut savoir que mes collègues ont la fâcheuse envie de tout le temps intervenir dans ce que je fais. Ok, je suis d'accord que nos relations ne sont pas les meilleures, qu'ils se disent que je suis ici parce que je suis le fils du patron et non parce que je mérite ma place, mais honnêtement, ce genre de pensées me dépassent totalement. Premièrement, parce que c'est totalement faux ! Si je suis ici, c'est parce que je suis meilleur qu'eux tous réunis, je n'ai juste pas la prétention de le scander haut et fort et deuxièmement, parce qu'ils se permettent de me juger alors qu'ils ne me connaissent même pas. A part me dire bonjour et me lancer des piques dès que l'occasion se présentent, ils ne savent rien de moi. Heureusement pour eux, je n'ai strictement rien à foutre de leur position ou de leur avis sur moi. Ça ne m'empêche pas de dormir la nuit, au contraire, je le vis bien. Je pousse la porte de l'agence et je tombe sur qui ? Sur mademoiselle trop canon. Naturellement, je me mets à sourire. Mon beau sourire de dragueur. « Bonjour. Qu'est-ce que vous faîtes là aussi tôt ? » Je demande alors, tout de même assez surpris. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, après tout, elle a beau me plaire, elle fait partie de la catégorie de personnes qui se fait des préjugés à mon égard. « Bonjour, et bien je travaille. Et vous ? C'est rare de vous voir ici aussi tôt.. » Ouais. Sous-entendu, je débarque jamais ici tôt pour travailler ? Oh non, elle ne va pas tout de suite commencer à m'énerver ? « C'est parce que j'arrive beaucoup plus tôt que vous. » Je souffle sur le même ton ironique qu'elle. Pour qui se prend-t-elle au juste ? Ce n'est pas parce qu'elle est mignonne qu'elle peut tout se permettre, soyons d'accord. Je lui propose ensuite un croissant. OUAIS, JE SUIS GÉNÉREUX, JE SUIS UN MEC COMME ÇA. Elle accepte naturellement et j'avoue que ça me fait plaisir. Haha. Mon charme fonctionne-t-il peut-être ? Elle me remercie d'un tout petit sourire que je ne lui connaissais pas. Il n'est pas ironique ou mauvais non non, bien au contraire, il a l'air sincère et ça me fait d'autant plus plaisir. Et bien sûr, gentil comme je suis, je lui souhaite la bonne année et tout ça, tout ça. J'avoue, c'est une tentative d'approche, j'essaye juste d'avoir une discussion avec elle, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée. Déjà, parce que si ça se trouve, le matin elle est encore plus désagréable qu'elle ne l'est déjà et donc va se disputer, je vais lui hurler dessus, elle va pleurer eeeet, je devrais la prendre dans mes bras pour la consoler. Ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée qu'on se dispute, haha. « Bonne année également. Peut être que celle ci sera meilleure pour les relations avec certains collègues.. » je lève les yeux au ciel. Était-elle réellement sérieuse ? J'arque un sourcil. Elle commence à légèrement m'agacer. Je pose tout ce que j'ai dans les mains sur mon bureau avant de me tourner vers elle. Que les choses soient claires ..  « Je m'en fiche de mes relations avec les collègues. Je ne suis pas là pour me faire des amis. » Voilà, ça c'est dit. J'ai mes amis, ils me suffisent. Je ne m'ouvre pas à n'importe qui en plus et la plupart des gens ont tendance à me les briser. « Ils sont jaloux de mon travail, c'est tout. S'ils veulent m'atteindre, ils n'ont qu'à être plus compétents. » Je lance en plantant mon regard dans le sien, parce qu'évidemment, je l'inclue dans le « ils ». Ils sont jaloux que j'ai un poste parce que je suis le fils de celui qui dirige toute l'agence. Mais c'est faux, mon père me considère comme eux tous. Ils me traitent même moins bien et il est beaucoup plus exigent avec moi parce que justement, je suis son fils. Donc avant d'ouvrir leur grande gueule, ils devraient d'abord se renseigner. « Beaucoup de bonheur à vous aussi. » Je lance assez froidement avant de prendre place sur ma chaise. Elle a réussit à m'énerver, bravo !

Je n'arrive vraiment pas à cerner le personnage, il est arrogant et j'ai l'impression qu'il se croit au dessus de tout le monde. Il me rends dingue et je n'arrive pas à comprendre pourquoi je n'arrive pas à me le sortir de la tête. D'accord son physique est avantageux mais c'est tout de même pas ça qui fait que je ne fait que penser à lui. Evidemment quand je pense à lui, je veux dire qu'il m'insupporte et que j'ai toujours ce besoin de le remettre à sa place ! J'ai toujours cette envie d'être au dessus de lui, et j'y arrive assez bien en général.. Ou du moins j'essaye ! J'étais de bonne humeur avant qu'il ne passe le pas de la porte, j'étais dans un bon jour et je me disais que peut être aujourd'hui j'allais éviter de râler ou de l'engueuler pour un rien. Mais c'est sans compter son air suffisant, et sa manière de déambuler dans le hall comme s'il était le plus beau mec de la terre. Sa réponse à ma question me fait presque m'étouffer avec mon café dont j'ai pris une gorgée. Son air ironique ne me plait guère, et je compte bien lui faire comprendre. "L'ironie ne marche que si on est assez intelligent pour s'en servir.. Pas besoin de prendre cet air suffisant en ma compagnie, je m'en contre fous ... Et non je pense que pas que vous arriviez avant moi, car c'est toujours moi ou votre père qui ouvre les locaux.." dis-je sur le ton de la colère. Non mais c'est dingue il se prends pour qui ce connard. Je vais pas le louper aujourd'hui, et dire que je voulais être cool. Mise à part cela il faut dire que son arrivée n'est pas aussi pourrie que je le laisse entendre, il a quand même penser à prendre des croissants. Et pour ça, je décide de me tempérer et de me radoucir légèrement. Je me sers dans la poche qu'il me tends, et le remercie d'un sourire timide. Un sourire que je réserve en général aux mecs qui me plaisent. Je sais pas pourquoi je fais ça, j'ai pas forcément envie d’être gentille avec ce type. Ma phrase de bonne année ne lui fait apparemment pas plaisir. Et toc monsieur je me la pète ! Ca t'apprendra à vouloir toujours tout avoir et toujours tout contrôler ! Cependant sa phrase me semble plus ou moins correct et pour cela je le respecte. Quand on est au travail ce n'est pas pour se faire des amis, et ça j'en suis la première à le revendiquer. Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il me sort que les gens sont jaloux. Non mais il déconne là c'est pas possible. Je fronce les sourcils, un mauvais rictus se dessine sur mon visage, ça y est il vient de réveiller mon mauvais côté. Il me connait trop à force je crois, il sais ce qui me mets hors de moi. "Non mais vous vous prenez pour qui ? Sérieusement vous croyez que les gens sont jaloux ? Oh merde tu as cru un instant que j'étais jalouse de toi ? Pauvre petit garçon ... Je ne suis en aucun cas jalouse, j'attends juste patiemment que tu te plante et que ton père te vire d'içi. Parce que si au début je pensais que ton père t'avait donné ce boulot, j'ai vite changé d'avis en voyant la manière dont il te traite... Et j'ai envie de l'embrasser parfois, car tu mérite d'être remis à ta place. Tu crois que tout est à toi, mais non mon petit tu dois apprendre comme les autres et surtout tu dois rester à ta place." dis-je furieuse. J'en ai marre que ce mec fasse le beau. Je le tutoie de colère, et je m'en rends compte seulement après. C'est trop tard je vais plus le vouvoyer, je m'en fous après tout je compte pas lui reparler après tout ce que je lui dit. Je ne le laisse plus parler, je continue de l'incendier sur place. "Et puis arrête de croire que toute les femmes te veulent, tirer un coup c'est assez suffisant crois moi.. Parce que vivre une histoire d'amour avec toi, c'est pas intéressant..." dis-je en souriant. Je suis mauvaise, oui et alors j'ai besoin de lui dire ce que je pense. "Et puis c'est pas parce que tu as un physique de demi dieu que tu dois passer ta journée à t'admirer ou te toucher.." dis-je en m'approchant de son visage. Il m'insupporte mais quand je me prends la tête avec lui j'ai besoin d'être proche de lui, qu'il comprenne toute ma colère et tout ce que je ressens envers lui. Je sens son souffle sur mon visage, il n'a pas l'air d'apprécier ce que je viens de lui dire. Je le regarde droit dans les yeux, et le temps d'une seconde j'ai l'impression de me perdre dans son regard. Mon visage se radoucit automatiquement. Je n'ai plus aucun contrôle à ce moment. Je tourne tout de même les talons sans répondre à son humour déplorable. Du bonheur ? Mais quel idiot. Pourtant je n'ai pas envie d'en rester là, et du coup je m'arrête et attends ce qu'il va se passer. Je regarde l'heure et je me rends compte que j'ai encore beaucoup de temps avant l'arrivée des autres.

J'arrive bien tôt au bureau avec une bonne intention de travailler, trier mes dossiers par ordre de priorité et me remettre un peu dans le bain. Je tombe sur mademoiselle je suis un peu trop canon et évidemment, gentil comme je suis, je lui dis bonjour et lui propose même un croissant. Jusque là, tout va bien, je me sens bien, je dirais que je marque même des points. SAUF QUE. Oui, il y a toujours un mais et ça commence à légèrement me gonfler. Sauf que mademoiselle n'est pas de cet avis parce qu'elle me lance un petit pique. Vu que j'étais plutôt de bonne humeur, je décide de ne pas m'énerver pour lui répondre calmement que ce n'était tout de même pas de ma faute si les autres étaient jaloux de moi. Ce n'était tout de même pas de ma faute, si ? Mais mademoiselle s'enflamme, elle ne me laisse pas en placer une et commence à partir dans tous les sens. Elle va tout de suite se calmer parce que je n'adhère pas du tout à la façon dont elle me parle. « Je ne me rappelle pas vous avoir autorisé à me tutoyer. Ce sera 'vous' ou 'monsieur Ackerman'. Quand nous aurons des relations plus intimes, vous pourrez faire ce qui vous chantes mais pour l'instant, je ne vous permets pas de me parler sur ce ton. » Je réponds assez calmement en contrôlant mes nerfs qui commencent à bouillir. Dans le fond, ses paroles m'ont touché, vexé, blessé. Je la pensais différente, mais elle est comme tous les autres, elle se permet de me juger sans même me connaître. « Vous, comme tous les autres n'attendaient que ça justement : que je me plante. Parce que vous voulez tous prendre ma place. Désolé de vous décevoir, mais ceci n'est pas prêt d'arriver. Si je suis là aujourd'hui, si j'ai ce poste, c'est parce que je le mérite. » J'ajoute en haussant un peu plus le ton. Je suis hors de moi. Je secoue la tête et me lève de ma chaise. Bah alors quoi ? Parce que je fais pas mal de soirées, que j'aime les nanas et que j'ai de l'argent, je ne mérite forcément pas ma place ? C'est totalement faux ! J'ai tout de même le droit de profiter de la vie tout en étant compétent ? J'ai l'impression d'halluciner par cette façon de penser, je suis le seul à trouver cela gravissime ? « Mon travail est meilleur que tous les vôtres réunis et si vous ne l'avouez pas, c'est seulement pour éviter de donner un coup à votre orgueil ou à votre fierté. Mais je suis meilleur que vous, mes articles sont bons, les lecteurs aiment bien. Mon père n'a aucune raison de me virer. » J'ajoute alors, en criant désormais. Elle ne sait rien, elle ne sait vraiment rien et elle ose ouvrir sa bouche ! Si je travaille ici aujourd'hui, c'est parce que j'ai été embauché ! Ce n'est même pas mon père qui m'a recruté, mon dossier est passé au conseil d'administration de l'agence, j'ai eu un entretien et j'ai eu le poste parce qu'ils ont jugé que j'étais bon. Nous avons fait toute cette procédure administrative pour que justement, je sois sur un pied égal avec tous les autres. Et voilà que maintenant on me reproche d'être pistonné ? Mais c'est une grosse blague … « Mes relations avec mon père ne regardent que nous, vous n'avez pas à vous mêler de ça, ce ne sont pas vos affaires. » J'ajoute sur un ton froid, en lui lançant un regard noir. Il ne manquerait plus qu'elle se mêle de ça, aussi. Je secoue la tête. Je suis le premier à vouloir les améliorer. Nous sommes justes aussi têtus l'un que l'autre, ce qui ne nous facilite pas la chose. Néanmoins, sa remarque sur les femmes me fait légèrement sourire et a le don de m'adoucir. Ma réputation de Don Juan m'a suivi jusque là. Mademoiselle serait-elle jalouse ? « Toutes les femmes me veulent. C'est une réalité, j'y peux rien. » Je réponds en haussant les épaules. « Et puis … tirer un coup me suffit amplement, je n'ai jamais demandé plus. » De toute façon, l'amour et je ne sais quelle autre connerie n'était définitivement pas faite pour moi. Je n'en voulais pas donc … Ma vie actuelle me va parfaitement, je peux m'envoyer en l'air avec qui je veux, quand je veux. Que demander de plus ? « Donc, vous trouvez que je ressemble à un demi-dieu ? Pour une fois, nous sommes d'accord. » J'ajoute sur un ton assez amusé. Nos regards sont tout de même proches, beaucoup trop proches et je suis tenté de l'embrasser. Si je ne le fais pas, c'est seulement parce que je n'ai pas fini de dire ce que j'avais à dire. « On en vient donc au fait. La vérité est que je vous fais peur, tout simplement. Vous avez peur que mon travail soit meilleur que le votre et que je sois reconnu non pas parce que je suis le fils du patron, mais par la qualité de ce que j'écris. Si je suis là, c'est parce que j'ai fait les efforts nécessaires pour y arriver, comme vous tous. Alors au lieu de parler sur des choses dont vous n'avez pas idée, consacrer votre temps à travailler pour devenir ne serait-ce qu'aussi bon que moi. » Okaaaay, nous sommes définitivement beaucoup trop proche. Je me pince la lèvre inférieure. Et maintenant ? Non, je ne peux tout de même pas capturer ses lèvres. « Sur ce, soit vous vous asseyez pour prendre votre petit-déjeuner avec moi, soit vous sortez d'ici. » j'ajoute d'une petite voix tout en reprenant ma place sur ma chaise.

Je sais pas ce qu'il me prends de le tutoyer, c'est pas dans mes habitudes et surtout je n'aime pas faire ça. Je me suis énervée plus rapidement que la normale, alors j'essaye de me calmer comme je le peux, mais c'est sans compter monsieur je pète plus haut que mon cul bien évidemment. Il ose me remettre à ma place alors qu'il n'est pas en mesure de le faire. Je fulmine intérieurement et j'attends le bon moment pour lui dire ce que je pense depuis qu'il est arrivé. "Sincère excuse votre altesse.." dis-je ironiquement. J'ai pas envie d'en faire tout un plat, mais j'ai surtout pas envie de continuer à batailler sur une histoire de tutoiement. "Plus intimes ? Ah non mais parce que vous pensez sincèrement que ça pourrait arriver ?" Je lève les yeux au ciel, j'espère que ce n'est pas sincère et surtout j'espère qu'il n'y croit pas ! Devenir plus gentille ou alors penser devenir amie avec un homme comme lui c'est pas vraiment dans mes projets. Je souris, je le vois bouillir, je n'attendais que ça. Je voulais le pousser à bout, de bon matin. En même temps il n'avais qu'à pas venir aussi tôt. Rien qu'à la vue de son visage j'ai envie de le frapper, c'est dingue d'en arriver là. Pour une fois je suis d'accord avec lui, il ne dit pas que des conneries en fait. "Et bien oui je n'attends que ça, et je suis très patiente donc rassurez vous j'ai tout mon temps.." je le regarde de haut en bas pour lui montrer qu'il n'est pas le seul à avoir une grande gueule ici. On a pas élévé le cochons ensemble lui et moi, alors pas besoin d'être gentille ou même agréable si je n'en ai pas envie. Il croit sincèrement qu'il le mérite en plus son poste. C'est simplement car il est trop aveugle pour voir les choses en face. Bien sur que non il n'est pas du tout là car il l'a mérité. Du moins c'est ce que moi je pense. "Non mais j'ai l'impression que vous êtes totalement persuadé d'être le meilleur ici.. Non mais vous vous rendez compte de votre bêtise. Même moi je sais que je ne suis pas la meilleure ici, j'ai juste la prétention de faire du bon boulot. Personnellement je ne scande pas haut et fort que je suis la meilleure simplement car je le crois.. Enfin bref, si ça vous fait plaisir de croire que vous êtes bon, tant mieux pour vous.. Dans ce cas là je ne peux plus rien pour vous, je pense juste que vous êtes un idiot qui a besoin de se rendre intéressant pour amuser la galerie. Ici c'est du journalisme qu'on fait, pas autre chose.." dis-je le plus calmement possible. Je bouillonne et je crois que ça se voit trop, mais je ne veux pas lui laisser gagner la partie. C'est sûr que les relations entre lui et son père ne me regarde pas, mais bon quand on entends comment il lui parle parfois, c'est un peu compliqué de rester à l'écart. Je me dis que parfois il n'y va pas de main morte, mais en même temps il est comme ça avec tout le monde. Tout compte fait, c'est sur qu'il ne fait pas de traitement de faveur et tant mieux. Mais c'est lui, c'est juste parce qu'il est son fils, il veut se montrer devant tout le monde. Le ton change brusquement dans la conversation, ma remarque le calme. Tant mieux j'en ai marre de m’énerver pour rien, enfin pour lui. Je souris, c'est pas mon style de sourire à ses mots mais là je ne peux me contenir. Pour une fois en plus ce n'est pas ironique. "En même temps vous n'y connaissait rien à l'amour non ? Enfin quoique moi non plus il faut dire.." dis-je en me rendant compte que j'ai parlé tout haut.. Nos visages, nos corps sont trop proches. Je n'aime pas cette proximité, mais en même temps je n'ai pas envie de m'éloigner. Je ris, d'un rire doux mais d'un rire sincère. Je ne m'étais même pas rendue compte que je lui avait dit qu'il ressemblait à un demi-dieu. "Non c'est pas ce que je voulais dire en fait.. Vous le savez de toute manière que vous êtes un bel homme alors bon que je vous le dise n'a pas d'importance. J'ai au moins l'intelligence d'admettre que vous êtes beau." dis-je calmement toujours aussi proche de lui. Je sens toujours son souffle sur mon visage, et je trouve cela bien trop agréable. Qu'est ce qu'il est en train de m'arriver. Non je ne peux pas craquer pour ce mec c'est pas possible. Et puis non, il brise tout ce que je suis en train de penser. Je ne peux pas craquer pour lui, pas après ce qu'il est en train de me sortir là. "Vous me sortez pas les trous franchement ! C'est pas possible que vous pensiez une chose pareille. Je n'ai pas peur de vous, vous allez jamais le comprendre. Je ne supporte pas votre manière d'agir, vous croyez que tout est à vous et ça me rends dingue. Je supporte pas la manière dont vous écrivez, ni dont vous faites vos mises en page. Vous n'avez pas eu votre diplôme, je le sais et c'est justement à cause de ça que vous ne savez pas tout. Mais le problème c'est que ça vous arrive jamais de vous remettre en question, de vous dire que ce que vous faites c'est pas forcément toujours bon. Personnellement moi je le fais de temps à autre et c'est bénéfique pour mon travail. Et ne vous inquiétez pas, je m'occupe très bien de mon travail et si vous lisiez de temps à autre ma rubrique vous comprendrez. Moi je lis la votre, et même si vous écrivez bien, c'est toujours désordonné.." dis-je sur les nerfs. Je me contiens, mais je le vois se pincer la lèvre. Je mordille la mienne, il me rends vraiment trop dingue. J'essaye de penser à autre chose mais c'est plus fort que moi. Il retourne vers sa chaise, et je ne sais pas trop ce que je dois faire. J'ai envie de repartir dans mon bureau au calme, mais il m'a tout de même proposé des croissants. Je ne sais pas trop quoi faire, alors je décide ce qui est mieux pour tout les deux. "Je préfère vous laissez dans votre bureau à TRAVAILLER, et je vais de ce pas m'avancer sur mon travail d'aujourd'hui j'ai déjà assez perdu de temps.." dis-je en accentuant bien sur le mot "travailler". Je lui tourne le dos et repars vers mon bureau. "Merci quand même pour le croissant" dis-je en parlant plus fort qu'il puisse m'entendre de là où je suis.

Pour qui elle se prend ? POUR QUI ELLE SE PREND ? Me parler de la sorte … Mais elle est dingue ! On ne parle pas à Joshua Ashton Ronald Ackerman fils de Edmund Charles Jason Ackerman, petit fils de Edward Joshua Acherman de cette manière. Elle va vraiment se calmer, d'où elle utilise un ton comme ça pour me parler ? D'où elle hausse la voix ? ET D'OÙ ELLE ME TUTOIE ? Il est où le respect la dedans s'il vous plait ? Alors comme ça, je lui dis bonjour avec mon plus beau sourire, je lui offre un croissant et j'ai le droit à ça ? Elle m'énerve, ELLE M'ÉNEEEERVE ! Ok, si elle ne m'aime pas, d'accord, si elle ne peut pas me voir en peinture, pas de soucis ! Mais de là à me traiter de cette façon aussi désagréable ? Je ne suis pas d'accord, je ne suis pas d'accord du tout ! D'ailleurs, c'est de ma faute si tout le monde dans cette agence est jaloux de moi et de mon talent ? Pas que je sache. Tous des hypocrites par ici. « Je ne scande pas que je suis le meilleur parce que je crois, mais parce que je le suis réellement, ça fait toute la différence ! » Je lui réponds alors avec le plus faux des sourires du monde. Elle m'a cherché, elle m'a trouvé. Je ne comprends même pas tout cet acharnement que les autres font sur moi, en réalité. J'en ai rien à foutre au final, ils font leur vie et je fais la mienne. Mais pourquoi viennent-ils me les briser de bon matin ? J'hallucine, j'ai vraiment l'impression d'halluciner … Elle dit ensuite que les filles veulent juste coucher avec moi. Ahahahahahaha, j'ai le droit d'exploser de rire ? Non parce que, elle est totalement à côté de la plaque, je crois. « Je crois qu'il y a quelque chose qui vous échappe. Si je me contente juste de m'envoyer en l'air avec certaines nanas, c'est parce que je l'ai décidé. Elles rêvent toutes de fonder une famille avec moi seulement, les filles un minimum bien foutues n'ont le droit de passer qu'une seule nuit dans mon lit, pas une de plus. » Ouais ouais ouais, note et retiens bien au cas où tu aurais d'autres projets dans ta tête, ma petite. D'accord, elle a beau être méga canon, je n'envisage pas plus que de m'envoyer en l'air avec elle. Elle me plait, c'est vrai, je ne vais pas le nier, mais de là à envisager autre chose … Je préfère éviter. « Ça n'a pas d'importance ? Pour vous ou pour moi ? » Je demande alors, sur un air taquin. L'entendre dire que j'étais aussi beau qu'un demi-dieu a eu le don de me radoucir aussitôt. Et il est vrai que j'entends souvent les femmes me complimenter sur mon charme et mon corps d'Apollon, mais entendre ceci venant d'elle me faisait ressentir une drôle de sensation. Je me pince alors la lèvre, quelques secondes plus tard, me revoilà devenir le tombeur de ces dames que j'ai toujours été. « Evidemment que je le sais, que je suis un bel homme. Mais l'entendre de la bouche d'une femme aussi jolie que vous fait toute la différence. » J'annonce d'une voix plutôt sensuelle. Hinhinhin.

Elle en vient ensuite à un autre point qui fâche … Mon diplôme. Oui, j'ai un diplôme, un diplôme de grand sportif, ce que j'aurais dû être. Je faisais du sport de haut niveau, je méritais d'être récompensé parmi les grands. Et puis paf, du jour au lendemain, un accident, une impossibilité de reprendre le sport et tous les rêves qu'on pensait accessibles se brisent un à un jusqu'au dernier. « C'est justement là le problème. Oui, je n'ai pas eu le diplôme. Et alors ? Ça ne fait pas de moi un mauvais journaliste pour autant. Vous êtes tous persuadés que si je travaille ici, c'est parce que je suis le fils du directeur, qu'il m'a pistonné même sans diplôme. Mais c'est totalement faux, vous ne connaissez rien à l'histoire. Si je suis là, c'est parce que je mérite ma place, comme vous tous. » Je lui réponds d'une voix non pas en colère, mais froide, très froide. Si l'envie de l'embrasser m'avait traversé l'esprit il y a à peine quelques secondes, me voilà de nouveau braqué. Je ne m'énerve pas, je ne crie pas, je ne suis pas en colère. Je suis juste … blessé. Repensé à ces souvenirs atroces me procurent une douleur que même aujourd'hui, je suis incapable de supporter. « Seulement, c'est trop difficile pour vous de vous avouer que même sans diplôme, j'arrive à écrire des articles aussi bons. » Je souffle d'une voix plus basse. C'est ce qui devrait leur mettre la puce à l'oreille. Si même sans diplôme, j'ai été embauché, ce n'est pas parce que j'ai été pistonné, mais c'est parce que je suis incroyablement bon et c'est ce qui a fait toute la différence. Si moi, qui suis même pas diplômé arrive à écrire aussi bien qu'eux qui ont fait des années et des années d'études, c'est que je suis meilleur, point barre. J'écoute ensuite ce qu'elle a me dire et j'avoue être flatté en l'entendant dire que j'écris bien. Je souris alors. Et ... Comment ça, elle s'en va ? JE N'AI PAS FINI CE QUE J'AI A DIRE ! Je me lève donc et vais lui barrer la route avant qu'elle ne fasse un pas de plus. « Evidemment que ce que je fais n'est pas parfait. Personne n'est parfait. En lisant, je me rends compte qu'il y a certaines maladresses, que parfois mes idées ne sont pas très claires … Mon travail n'est pas irréprochable, mais il n'est pas aussi mauvais que vous le dîtes. Il est bon, très bon même parfois. C'est juste votre mauvaise foi qui vous empêche de l'avouer. » Je dis sur un ton très calme. Je me remets en question, très très souvent. Mon accident a fait que j'ai perdu une confiance totale dans ce que j'entreprends. Je fais seulement croire le contraire pour me protéger. Les apparences sont trompeuses, c'est bien vrai, mais je refuse de me montrer faible, même devant elle. « Je lis déjà votre rubrique, mais désolé de vous l'annoncer, elle n'est pas aussi bonne que la mienne. » J'ajoute avec un petit sourire amusé. Je taquine, je taquine. Elle aussi, est une journaliste vraiment douée. Je ne dis pas ça parce qu'elle me plaît, mais parce que je suis secrètement fan de ses articles.

Il m'insupporte vraiment, et je ne sais même pas comment j'en suis arrivée là avec lui. Je crois que c'est le fait qu'il se la pète qui m'empêche d'essayer de voir plus loin avec lui. En temps normal j'aurais pu craquer sur lui, j'aurais pu vouloir quelque chose avec lui et puis son caractère et sa manière d'agir au quotidien me font rapidement changer d'avis. Je le regarde droit dans le yeux, je ne détourne pas mon regard, ce serait lui donner raison. J'écoute que d'une oreille ce qu'il me dit, même si au final je me rends compte que parfois ce qui sort de sa bouche n'est pas que de l'idiotie. Je sais que je l'ai énervé, je le vois dans son regard. Et c'est ce regard qui pourrait me faire chavirer. J'ai une tendance à aimer toujours les mauvais garçons, les mecs qui me font du mal. Et puis on en vient à parler de femme, et de sa manière d'agir avec celles ci. Il croit qu'en plus de ça une femme voudrait de lui.. Je crois que les femmes sont devenues trop naïve et trop fragiles. "Ah oui pardon, c'est vous le patron, c'est vous qui décidez. J'ai tendance à oublier qui vous êtes.. Non non, ça ce sont les filles en manque d'attention, les filles naïves, votre genre de fille quoi !! Parce que personnellement je ne me mets pas dans la catégorie des femmes que vous pourriez mettre dans votre lit.." dis-je condescendante. Je n'y connais rien à l'amour, tout comme lui mais après tout on s'en fout. On est pas là pour parler d'amour et de sentiments, on est là pour bosser. Enfin en l’occurrence pour le moment on fait que se prendre la tête pour des babioles. Et puis il se radoucit, et pour le coup moi aussi. Toute cette tension entre nous est trop mauvaise. Je n'aime pas ça, j'aimerais parfois que nos relations soient meilleures, mais bon il faudrait qu'il y mette du sien. J'avoue que je n'y mets pas du mien non plus... Il admet qu'il me trouve jolie, c'est un grand pas, une grande avancée que nous faisons là. Autant lui que moi, nous nous avouons des choses qu'on aurait jamais pu avant. C'est peut être l'effet de la nouvelle année qui fait ça. Et puis l'atmosphère change du tout au tout, j'ai bien touché un point sensible pour lui. Je crois que j'aurais mieux fait de me taire, mais au final si on n'arrive pas à se comprendre il faut bien qu'on comprenne pourquoi. "Ah non pas du tout ! Vous voyez que vous ne comprenez rien ! Je n'ai jamais dit que vous étiez pistonné par votre père, justement je ne l'ai jamais pensé vu comment il vous parle.. Je dis simplement que parce que vous êtes le fils du patron vous vous permettez des choses qu'en temps normal personne ne ferez. Je n'accepte pas qu'une personne comme vous me remette à ma place sur mon travail. Je sais ce que je fais, je sais que je fais du bon boulot, et la seule personne qui peut critiquer mon travail c'est mon supérieur. C'est simplement pour cela et pas pour autre chose. Les autres, ce qu'ils pensent c'est leurs problèmes et effectivement ils pensent tous que vous êtes pistonné... Après je ne me mêle pas aux commérages, je suis simplement ici pour faire mon travail." dis-je froidement, mais sans colère et un peu plus en douceur que tout à l'heure. Mais bon sang qu'il m'énerve, je n'arrive pas à croire que je discute avec lui depuis tout ce temps, enfin je discute c'est un bien grand mot ! Il me remets sur le tapis que ces articles sont bons, oui ils le sont mais ils ne sont pas non plus transcendants. S'il écoutait des conseils de certains collègues peut être qu'ils seraient meilleurs. Je sais que même si j'ai mon diplôme je ne suis pas l'excellence dans mon travail. Quand j'ai commencé je m'occupais de la rubrique faits divers, et puis à force d'acharnements et à force d'aller sur le terrain, j'ai pu viser d'autres articles. Alors aujourd'hui j'ai cette chance de superviser la section faits divers, je suis en étroite relation avec la section juridique, et j'ai aussi ma propre rubrique. Une nouvelle que j'ai instauré depuis déjà un an. La rubrique culture et loisirs, une rubrique où je me rends souvent sur le terrain et je suis à la rencontre de grandes personnes. Je ne m'en vante pas, loin de là, j'en ai pas besoin. Et puis il vient se poster devant moi, m’empêchant de continuer ma route vers mon bureau. Il me reproche ma mauvaise foi, il est pas gonflé lui. Et puis avant même que je réponde il continue en me disant que ce que je fait ce n'est pas bon !! J'hallucine, je m'en fous moi de ce qu'il pense de ma rubrique. Tant que mon superviseur est content de moi, je suis contente. Après j'ai déjà passé des nuits à refaire des mises en page car ça n'allait pas, je suis trop perfectionniste pour laisser une quelconque erreur. Et puis j'ai surtout peur qu'on me dise de tout recommencer. Alors je préfère parfois ne pas dormir et qu'on me dise que c'est très bien. "Ecoutez moi bien votre altesse, je m'en fiche de ce que vous pensez de ma rubrique. J'en suis très fière, je suis contente de mes articles et même s'il ne sont pas excellents pour vous et bien ce n'est pas grave, je m'en remettrais. Seulement s'ils n'étaient pas aussi bon, comme vous le sous-entendez, vous ne pensez pas que votre père m'aurait déjà dit d'aller voir ailleurs ?" dis-je furieuse, le regard dur, une main sur ma hanche et l'autre avec mon doigt posé sur son torse. Je ne me rends pas compte tout de suite que je le touche. "Il faut savoir que j'ai fait mes preuves ici, et si vous pensez que je ne suis pas au niveau faite donc un rapport !" dis-je contrariée. J'enlève mon doigt de son torse à contrario, cette proximité me rends bizarre. Je fixe son regard, mais aussi ses lèvres qui me rendent dingue. J'ai pas envie d'en arriver à ce moment où je craque pour un mec qui m’énerve. J'ai peur de me laisser aller, cette tension est beaucoup trop attirante. En général je ne laisse pas la tension monter aussi haut, je saute sur le mec avant que ça ne me rende totalement folle. Je me rapproche encore plus de lui, j'ose un affront. Je veux voir ce qu'il a dans le ventre.

ON VA TOUT DE SUITE SE CALMER ! C'est quand même dingue ! Je me lève avec une superbe bonne intention de passer la plus merveilleuse des journées et pif paf plouf, il a fallu que je tombe sur madame qui me prend la tête. Mais où va le monde ? Là, c'en est trop ! JE NE LUI AI ABSOLUMENT RIEN FAIT. Donc je ne comprends pas ses préjugés, ses remarques et encore moins le ton qu'elle utilise. Ça me rend hors de moi, je pourrais crier tellement fort que les personnes à l'autre bout de la ville pourraient m'entendre. Mais non, ce serait approuver ce qu'elle dit et lui montrer qu'elle a réussit à toucher le point sensible. Or, c'est faux ! Je n'ai que faire de ses jugements concernant mon travail et ma position dans l'agence. Moi, je sais ce que je fais, je sais où j'en suis, je connais mon niveau. Je n'ai pas besoin d'une nana comme elle pour savoir ce que je vaux. Heureusement, on en vient à parler de mon physique et de mon charme irrésistible, bien que ce ne soit pas exactement les mots qu'elle ait employé. En tout cas, elle a fini par admettre que j'étais plutôt beau goss et cela a suffit pour me radoucir. Les filles veulent seulement de moi dans leur lit ? GROSSE BLAGUE. La vérité est que JE ne veux PAS de ces petites écervelées dans ma vie, elles ne sont bonnes qu'à écarter les jambes. Moi, j'ai besoin d'une nana, une vraie, une avec laquelle je pourrais avoir une relation torride bien au delà du sexe. Mais qu'est-ce que je raconte ? De toute façon, à part le sexe, il n'y a rien de bon. Je ne veux pas d'amour et de toutes ces autres conneries de ce genre là. Elle vient quand même en rajouter une couche en disant que ce sont les filles en manque d'affection et aussi naïves qui se jetaient dans mes bras. Cette fois, je pouffe réellement de rire, c'est trop drôle pour que je puisse me retenir. « A vrai dire, je ne suis pas très fan des filles naïves. Je préfère celles qui ont du caractère. » J'annonce en plantant mon regard dans le sien. Les filles dans ton genre, si tu vois ce que je veux dire hinhinhin. Bon, elle ajoute ensuite qu'elle ne fait pas partie des filles qui finiront dans mon lit et je trouve ça assez dommage. Moi, Joshua Ackerman promet de faire tout ce qui est possible pour la faire craquer. Je veux dire, elle correspond parfaitement au genre de fille pour laquelle je pourrait craquer. Grande, fine, jolie. Elle est même sacrément belle et elle a dû caractère. C'est une des rares filles qui ne se jettent pas à mes pieds et qui ose dire ce qu'elle pense en ma présence sans approuver tout ce que je dis. J'avoue que j'aime assez.

Sauf que non, noooooon ; ça aurait été trop beau si nous nous étions arrêté là. Mademoiselle a jugé qu'il était nécessaire d'en rajouter une couche. Elle cherche vraiment à me pousser à bout ou comment ça se passe ? Parce que j'ai beau me contrôler pour rester calme, je ne vais pas pouvoir le rester éternellement si elle continue à me provoquer. « Je me permets quoi exactement ? Je ne profite même pas de ma position en tant que fils du patron ! JE ME COMPORTE COMME N'IMPORTE QUEL EMPLOYÉ ! Bien que je ne sois pas n'importe quel employé. » Je demande alors. Non parce que, je ne vois vraiment pas où elle veut en venir. Puis bon, elle veut que je m'énerve ? Très bien, je ne m'énerverais pas ce qui aura le don de la fâcher encore plus. Elle veut jouer, nous allons jouer ! Mais faîtes attention à ne pas perdre, Mademoiselle Carstairs. J'ai décidé de lui barrer la route pour l'empêcher de sortir parce que je crois que notre discussion n'est pas prête de se terminer. Je souris. Je viens de lui dire que ses articles ne sont pas aussi bon que les miens, ce qui a le don de l'énerver encore plus. Evidemment que je lis sa rubrique, évidemment que j'aime bien ce qu'elle écrit et évidemment je ne suis pas assez prétentieux pour me proclamer meilleur qu'elle. « Une personne comme moi ? Une personne comment ? Drôle, intelligente et terriblement sexy. C'est bien ça ? » Je lance d'une drôle de voix. Je décide de jouer sur un autre terrain, avec une autre stratégie et je me surprend à retrouver mon calme aussi facilement. Après tout, il y a à peine quelques minutes j'étais prêt à lui sauter dessus pour l'étriper mais à présent, j'avais certes toujours l'envie de lui sauter dessus, mais pour d'autres raisons et pour faire autre chose aussi. « Je vais finir par m'habituer à ce surnom. Votre altesse. J'aime bien, ça me va bien. » Je réponds avec un sourire amusé. Je tiens quand même à faire remarquer que malgré que nous n'ayons pas fait attention, nous nous sommes drôlement rapprochés, au point que nos corps se frôlent presque, au point que son index se pointe sur mon torse et au point de presque sentir son souffle chaud venir me chatouiller. « Je n'ai jamais pensé que vous n'aviez pas le niveau, bien au contraire. » Je tiens à signer un pacte de paix, si si. C'est juste que je ne veux plus me disputer, ni m'énerver et que cette proximité est entrain de me perturber. « Ne soyez pas contrarié pour ce genre de futilités. » J'ajoute une nouvelle fois alors que sans que j'y fasse gaffe, nous sommes encore entrain de nous rapproches. C'est naturellement que je pose chacune de mes mains contre la porte, de part et d'autre de son corps pour la garder prisonnière. Ma respiration s'accélère, pour une fois, je ne suis pas très sûr de ce que je fais mais je continue tout de même sur ma lancée. J'approche alors mon visage du sien et alors que quelques petits millimètres nous séparent, je souffle dans un murmure. « Quoi que … Vous voir autant en colère pour une histoire d'articles, c'est assez plaisant. » Je vais ensuite violemment plaquer mes lèvres contre les siennes, comme si c'était ce que j'attendais depuis le début. Comme si … Comme si toute ma colère, mon énervement et tout le reste se ressentaient dans ce baiser.

Cette dispute va vraiment mal tourné, je le sens et je ne sais pas trop pourquoi. Je sens une électricité que je n'avais jamais sentie auparavant. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi en cet instant il m'est plus attirant alors que je le déteste. Son regard confronte trop le mien, ça me déstabilise et je me sens mal à l'aise. Pour la première fois je ne sais pas comment me comporter face à Josh. Je décide de prendre sa dernière remarque pour moi, il aime les femmes a caractère, et bien voyons ce qu'il a dans son ventre ! "Si comme vous le dites vous aimez les femmes avec du caractère, alors pourquoi me criez vous dessus ?" dis-je un sourire narquois aux lèvres. Je le taquine, le tente mais surtout j'essaye de percer la faille dans son système car j'ai bien trop peur qu'il trouve la mienne ! D'habitude il faut dire que les hommes que je côtoie disent amen à ce que je vais dire, et pour lui j'ai l'impression que c'est la même chose ! Au final je crois qu'on est pas si différent lui et moi. Et puis il me demande ce qu'il se permet, et à vrai dire je ne sais pas trop quoi lui répondre ! Je cherche surtout ce qu'il a fait dernièrement pour m'insupporter ! "Vous ne vous rendez donc pas compte que vous faites l'intéressant pour la moindre parole ou le moindre scoop que vous obtenez ! Vous clamez haut et fort que vous aimez faire la fête et que vous pouvez vous le permettre... Bref et encore je suis gentille car je ne dis simplement ce que je me souviens. Vous faites en sorte d'être remarqué et vous faites tout pour impressionner les autres ! Vous savez parfois il vaux mieux travailler discrètement mais correctement, que publiquement et n'importe comment !" dis-je le plus calmement du monde. Le voir aussi calme, m'apaise et cela est bien différent de toute les disputes que nous avons pu connaitre depuis que nous nous connaissons. Cependant il me barre la route, et là je n'apprécie pas trop. J'hausse mes sourcils et j'aperçois un sourire sur son visage. Apparemment cette situation l'amuse beaucoup. Nous sommes bien trop proches, et j'ai vraiment peur de faire une connerie ! Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et je replonge mon regard dans le sien. Je souris à sa rétorque, il pense vraiment être ce mec irrésistible et il le revendique ! Je ne peux pas dire le contraire, mais en même temps lui donner raison ce serait une victoire pour lui ! Je lève les yeux au ciel en me mordillant la lèvre inférieure. Oui je sais que je joue avec le feu à cet instant précis mais je m'en fous, je préfère voir jusqu'où il compte aller ce matin. "Ne vous y habitué pas, au final vous risquerez d'être déçu car vous retomberez sur terre !" dis-je toujours ce sourire narquois aux lèvres. Nous sommes à ce moment précis vraiment trop proches, et je ne sais pas comment ça va terminer cette histoire. Sentir son souffle contre mon visage me rends dingue, je crois que ce mec me fait vraiment craquer mais que je ne voulais pas voir le vérité en face en vu de son caractère ! Et puis au fil de cette discussion, même s'il me prends la tête, je trouve que nous ressemblons sur certains points. Je n'entends plus ses paroles, mon regard fait le yoyo entre ses lèvres et sa bouche. Je ne sais pas trop ce qu'il me retient de l'embrasser ! Peut être le fait que je supporte aps son égo surdimensionné. Je vois que ces bras me bloquent le passage, si je le voulais je ne pourrais pas passer, mais en fait je suis bien là, je ne veux pas partir. Je comprends pas pourquoi cette proximité me rends plus fragile face à cet homme qui est censé m'énerver. Je suis censée le détester et ne pas vouloir avoir de contact avec lui. J'entends son murmure, et je souris. Il a raison c'est assez plaisant, du moins à cet instant. Et puis sans que je ne me rende compte de rien il prends mes lèvres violemment et je ne sais que faire ! Je ressens toute sa colère accumulée dans ce baiser, et je n'ai pas envie qu'il se termine. Je le prolonge en attrapant son tee-shirt et en mettant tout ma colère également. Ce baiser n'est pas chaste, vraiment pas et il faut dire qu'il me rends complètement folle ! Tout se bouscule dans mon cerveau, j'ai des fourmis dans les pieds et j'ai aussi du mal à y voir clair. Je me détache un peu de sa bouche et tente de reprendre mon souffle. "Je sais pas ce qu'il me prends, je suis censée te détester..." dis-je déboussolée. Et sans même que je puisse comprendre quoique ce soit de plus, il plaque de nouveau sa bouche contre la mienne et mets sa main dans ma nuque. Ma main vient tout naturellement se caler sur le bras qui va vers ma nuque. Ce baiser n'est pas habituel, et ma manie de tout contrôler s'évapore en un instant.

On parle, on se prend la tête, on élève la voix pour se radoucir ensuite. Je ne voyais plus les minutes défiler, mes émotions jouaient aux montagnes russes tandis qu'elle prenait un réel plaisir à m'énerver et je me jure de ne rien lui montrer. Je refuse de la voir savourer sa réussite parce qu'elle a réussit à me pousser à bout. Je reste donc très calme, je joue et je me demande si elle va entrer dans mon jeu. Je souris alors que je devrais m'énerver, je prends un air très calme alors que je devrais crier. Et puis … Puis, je me surprends à sourire, à apprécier ce qui se passait sous mes yeux. C'est comme si la situation nous échappait. Comme si je n'allais plus rien pouvoir contrôler. Je suis soudainement beaucoup plus calme alors qu'elle, de son côté, semble toujours en colère. Si seulement elle savait ce que je pensais réellement d'elle. Mais je refusais de me montrer aussi faible et de la laisser voir ne serait-ce que le moindre geste d'affection à son égard. Pourtant … J'en crevais envie. Je la voulais, tout mon corps la désirait et je ne sais comment je fais pour résister. Ma conscience semble me retenir, mais bordel, c'est quasi impossible. Alors avec un petit sourire, j'ajoute que je suis drôle, intelligent et terriblement sexy. Ce sont les trois adjectifs qui me correspondent le mieux et je suis sûr qu'elle est de cet avis. Lorsqu'elle m'appelle une nouvelle fois altesse, je souris franchement. Ce surnom me va à ravir et je trouve que sortant de sa bouche, il sonne encore plus vrai. Beaucoup trop concentré sur ce qu'on disait, je ne me rends absolument pas compte que nos corps s'étaient rapprochés, beaucoup trop rapprochés … On se frôle, se touche presque et j'avoue que c'est loin de me déplaire. Plus on parle, plus j'avance et plus je suis perturbé. C'est quand même dingue que Callie Carstairs, la seule nana de la ville qui a du mal à me supporter, soit celle qui me rend totalement dingue. Et le pire, c'est que la voir en colère me rend vraiment toute chose ; je ne sais pas, ça la rend plus charmante, ça lui donne un petit air très agréable à regarder. Je continue à avancer et sans qu'elle s'y attende, je vais violemment plaquer mes lèvres contre les siennes. Toute ma colère, mon énervement et mes émotions passaient à travers ce baiser. Elle me rendait dingue, totalement dingue. Surtout que je n'avais aucune idée de sa réaction ; elle allait peut-être me repousser, me gifler ou m'insulter ; mais pour le moment, j'étais tout simplement incapable de détacher mes lèvres des siennes. Contre toute attente, elle s'accroche à mon tee-shirt et malgré moi, un sourire étire mes lèvres. A présent que je connaissais ses intentions, j'entrouvrais doucement la bouche pour glisser ma langue à l'intérieure de la sienne. Mes mains glissent naturellement jusqu'à sa taille, pour rapprocher d'avantage son corps du mien tandis que nos langues se cherchent, se frôlent et se caressent. Mon entrejambe en devient dingue, je pourrais la déshabiller et lui faire l'amour tout de suite sur mon bureau. Sauf que … nous manquons d'air et nos bouches sont obligées de se détacher. « Je sais pas ce qu'il me prends, je suis censée te détester... »  Mes mains toujours sur sa taille, je souris en coin en ne la quittant pas des yeux. « Dans ce genre de moment seulement, je t'autorise à me tutoyer. » J'ajoute alors, sur un air amusé. Sans plus attendre, je pose une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes, avec beaucoup plus de douceur cette fois-ci. C'est beaucoup plus doux, plus tendre mais toujours aussi bon. Notre baiser dure encore et encore, comme si j'étais incapable de me détacher d'elle. Et alors que ma main commença à s'immiscer sous son tee-shirt, la porte de l'agence s'ouvrit. Par automatisme, on se détache l'un de l'autre aussitôt. On se jette à peine un regard avant qu'elle s'éloigne, allant vers son bureau alors que je me laisse tomber sur ma chaise. Qu'est-ce qui vient de se passer là … ?